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28/09/2009

Yannick Haenel

27/09/2009

Ted Hugues

 

EXTRAITS

 

 

POÈMES

1957-1994

 

Ted Hugues

 

 TedHughes_468x319- by the Dean River, Canada.jpg

The Dean River, Canada

 

[…]

                                                                                                                             Les sels marins,

Mes terres indigènes, m’ont préparé cortex et intestin

A accueillir de telles reliques.

Tel l’incinérateur, tel le soleil,

Telle l’araignée, j’ai eu un univers entier dans les mains.

Telle la fleur, je n’ai rien aimé.

[…]

 (p.53 – extrait de  1er mai dans le Holderness)

 

Ces étoiles sont les ancêtres incarnés

De mes collines noires, courbées comme dos d’ouvrier agricole,

 

Et de mon sang.

[…]

(p.68 – extrait de Avaleur de feu)

 

[…]

J’émerge. D’ailleurs, l’air a tout oublié.

Les fuseaux, les ailes en sucre glace de l’herbe

Semblent gravés sur de hauts gobelets. Un pigeon tombe en espace.

La terre monte calmement, dans l’obscurité, de lointaines profondeurs,

Affleurant à peine à la surface. Je ne suis pas connu,

Mais aucune surprise nulle part. L’asphalte de la route

Est velouté de sommeil, les collines dans le lointain sont froides.

Devant cette nouvelle terre si mal désenveloppée

De sa gaze et sa cellophane,

Ces magasins du gel aux lames toujours aiguës,

C’est mon privilège de tâter et de renifler.

Les moutons ne comptent pas plus que les primevères.

La rivière au loin s’étonne d’elle-même,

Essaie le volant de ses lumières

Et de ses poissons inhabituels, qui montent à la surface

Puis repartent au fond, par pure curiosité

Du soleil faisant fondre l’arête vertébrale de la colline et de la lumière

Baignant diffusément leurs ouïes…

[…]

(p.94 – extrait de Pêche à la truite clandestine, un matin de mai)

 

[…]

Si la bouche pouvait ouvrir sa falaise

Si l’oreille pouvait se déplier de ses strates

Si les yeux pouvaient fendre leur rocher et regarder enfin au-dehors

 

Si les mains plissements de montagne

Pouvaient se procurer un appui sûr

Si les pieds fossiles pouvaient se soulever

 

Si la tête eau de lac et climat

Si le corps horizon

Si le corps entier et la tête en balance

 

Si la peau d’herbe pouvait prendre les messages

Et faire son métier proprement

 

Si les vertèbres de fœtus terre

Pouvaient se dérouler

 

Si l’ombre homme là-bas en avant se mouvait suivant mes mouvements

 

Le discours qui agit l’air

Pourrait me parler

(p.334 – extrait de Sept chansons du cachot)

 

Le poète britannique Ted Hugues est né à Mytholmroyd, dans le Yorkshire, en 1930. Devenu célèbre dès ses premières publications, il est l’auteur de recueils de poèmes, de pièces de théâtre, d’essais et d’histoires pour enfants. Il traduit aussi Ovide, les tragiques grecs et Racine. En 1956, il épouse Sylvia Plath, l’un des plus importants poètes anglo-saxons contemporains. Lorsque celle-ci se suicide en 1963, Ted Hugues édite lui-même ses œuvres. Nommé poète lauréat en 1984, il meurt en 1998 dans le Devon.

 

Editions Gallimard

 
Traduit de l’anglais par Valérie Rouzeau et Jacques Darras
Préface de Jacques Darras
Editions Gallimard, 2009 (pour la traduction française)

 
 

20/09/2009

Le Temps est un type étrange...

 

E.E. Cummings

Poète américain

(1894 - 1962)

 

L A   P A U S E   P O É S I E


 

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© Photo : source internet

  

[…] les poèmes courts m’enchantent. J’aime aussi beaucoup Cummings, qu’on regarde aujourd’hui avec une certaine indifférence. J’ai traduit quelques-uns de ses poèmes, il y a des années. Cela a été une grande expérience, j’ai beaucoup appris en traduisant ces textes dans lesquels la complexité syntaxique produit une poésie très pure et très simple. C’est la poésie lyrique, le jet poétique dans toute sa fraîcheur, sans trace de ce didactisme si fréquent dans la poésie nord-américaine. Un didactisme moralisant, même, surtout lorsqu’il attaque la morale régnante.

 

Octavio Paz – « Cuatro o cinco puntos cardinales » Plural, n°18, mars 1973

 

 

la proximité s'éveillait, tout oiseau devrait chanter :

et de notre nuit le mille million de miracles

 

●●●

 

 

Même si Cummings a poussé son allergie à tous les communautarismes jusqu’à un aveuglement consternant, et que rien ne saurait justifier, il faut arrêter de penser ce qui distingue comme ce qui sépare et l’hermétisme comme une clôture : il n’y a pour penser de la sorte que les totalitaires, partisans d’un nivellement par le bas, à leur profit ; et si la poésie de Cummings a pu paraître en son temps d’avant-garde, elle ne résiste au temps que parce qu’elle est fermement ancrée, sans nul traditionalisme, dans cette tradition qui remonte à la plus haute antiquité, celle d’Orphée, éveillant tous les sens et animant toute la création par la vertu de son chant.


Robert Davreu – Poèmes choisis, éditions Corti, 2004

 

 

Editions José Corti

 

 

19/09/2009

PROCHAINE PARUTION, OCTOBRE 2009 : ISTANBUL, VILLE MONDE

Après Alger, Palerme, Athènes, Beyrouth et Tanger, voici, dans la série des “portraits de ville”, le nouveau numéro de la revue consacré à Istanbul.

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La pensée de Midi

Patrick Kéchichian

 

NOTE DE LECTURE

 Pascal Boulanger

 

Patrick Kéchichian : Petit éloge du catholicisme

 

Dans une écriture superbe, Patrick Kéchichian dévoile sa propre traversée en mêlant à la foi la démesure et la raison qu’elle suppose.

Au centre de son propos, il y a ce basculement que la première épître de Saint Jean proclame :

Si ton cœur te condamne, Dieu est plus grand que ton cœur.

Cette conversion du regard porté sur le monde – et sur soi-même – désencombre et déjoue le déferlement du nihilisme au profit d’un appel qui est sortie et abandon joyeux de soi.

A partir d’entrées choisies : louange, modernité, église, colère… Kéchichian montre que la foi n’efface ni crainte ni tremblement mais qu’elle fait face à l’inattendu et au retournement.

L’impossible est possible et l’impossible c’est Dieu soulignait Chestov en commentant Kierkegaard.

La clôture individuelle trace les premiers cercles de l’enfer humain et bute sur l’immonde. Donner congé à ses propres fantômes irrigue le cœur tandis que le résigné est celui qui a détourné son attention du miracle.

Le possible consiste alors à croire au surgissement inépuisable de l’amour.

Car rien ne s’achève sur soi-même. Toute poésie du drame, et le catholicisme, même sur son versant lumineux et baroque, est poésie dramatique, passe par la Croix. Cette Croix n’est pas une tolérance pour la mort et pour son spectacle, elle n’est tout simplement plus rien devant la beauté inépuisable qui co-naît (Claudel) à chaque instant et pour l’éternité.

Voici bien une économie d’abondance dont témoigne le chrétien. Il sait que si nos yeux reçoivent la lumière, ceux du Christ la donne.

 

© Pascal Boulanger, septembre 2009

 

 

Editions Gallimard/Folio

 

 

 

17/09/2009

W.H. AUDEN

 

EXTRAIT

 

 

La mer et le miroir

Commentaire de La Tempête de Shakespeare

W.H. Auden

 

w_h_auden.jpgTous les mouvements volontaires sont possibles – ramper à travers des tuyaux et de vieux égouts, traîner devant des étalages, traverser sur la pointe des pieds des sables mouvants et des champs de mines, courir à travers des usines abandonnées et des plaines vides, sauter par-dessus des ruisseaux, plonger dans des bassins ou nager entre des rives semées de roses, s’extraire d’un boyau ou pousser des portes à tambour, s’accrocher à des balustrades en bois pourri, sucer une glace ou une plaie ; tous les modes de transport sont disponibles, lettres, chars à bœufs, canoës, cabriolets, trains, trolleys, voitures, avions, ballons, mais le sens de l’orientation, le moyen de savoir d’où sur cette terre on a bien pu venir et où on pourrait bien aller sur cette terre est tout à fait absent.

Religion et culture semblent représentées par l’universelle croyance que manque quelque chose qui doit être trouvé, mais quant à savoir ce qu’est ce quelque chose, les clés du paradis, l’héritier manquant, le génie, les odeurs de l’enfance, ou le sens de l’humour, pourquoi cela manque, si cela a été délibérément dérobé, ou accidentellement perdu, ou simplement caché par jeu, et qui est responsable, nos ancêtres, nous-mêmes, la structure sociale, ou de mystérieuses puissances perverses, il y a autant d’églises que de chercheurs, et on peut trouver un indice derrière chaque pendule, sous chaque pierre, et dans chaque arbre creux pour les étayer toutes. 

(p.117)

 

Editions Le bruit du temps

 

Édition bilingue
Traduction de l’anglais et présentation de Bruno Bayen et Pierre Pachet

Format : 135 x 205
160 pages • 18 euros
ISBN : 978-2-35873-002-0

Mise en vente : 17 avril 2009

 

12/09/2009

Le bulletin d'eucharis n°13 du 14 septembre 2009

N°13

14 septembre 2009

carnets d'eucharis n°13.jpg

Evelyn Nesbit Thaw (1884-1967)


 - Ne respirez plus !

Je n’étais pas chez le photographe. J’étais dans le service de radiologie de Reykjavik. C’est le mot de toute société à ses citoyens : « Ne respirez plus. »

(ch. VI, p.25) – Les ombres errantes, Pascal Quignard

© Editions Grasset & Fasquelle, 2002 

 

SOMMAIRE………

 

 

Extraits de Les ombres errantes de Pascal Quignard

&

Anne Slacik GRANDES PEINTURES Galerie l’Or du temps

La dernière épopée Charles-Mézence Briseul (Note de lecture Pascal Boulanger)

POESIE AVEC Roberto Mussapi Paroles du plongeur de Paestum

Non Vernissage LA PILE vouée à disparaître Galerie La Non-Maison

PHOTOGRAPHIE AVEC Thierry Cardon

&

DU CÔTÉ DE CHEZ… CLAUDE SIMON et Le Palace

GALERIE REMARQUE Deux Noyaux Pour Commencer La Journée Stéphanie Ferrat & Hélène Sanguinetti

&

PAR AILLEURS ………………….. La fureur du monde Salon du Livre Mouans-Sartoux

 

logoPDF.jpg

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Carnets d'eucharis n°13 du 14 septembre 2009.pdf

09/09/2009

Nouveaux Délits (Cathy Garcia) invite La Barbacane (Max Pons)

Mardi 8 septembre, 21 heures, au Théâtre de la Fourdonne

 

Soirée poésie.jpgMax Pons est né en 1927, aux confins du Quercy et du Périgord. Adolescence à Fumel (Lot-et-Garonne). Etudes de lettres, puis études hispaniques à Barcelone où il résidera une dizaine d’années. Conservateur du château de Bonaguil (Lot-et-Garonne) de 1954 à 1992, il y organise des Rencontres poétiques de 1966 à 1975. Poète, Max Pons édifie à partir de 1963 un “château des mots” en fondant “la Barbacane”, revue qui allie la qualité typographique et l’exigence littéraire la plus haute. C’est une revue, qui a nom la Barbacane. Le mot, d’origine arabe, désigne, on ne s’en étonnera pas, un ouvrage de fortification au Moyen Age. Forme circulaire ou semi-circulaire, la barbacane protégeait un passage, une porte ou une poterne. “Revue des pierres et des hommes”, la Barbacane est née de la rencontre entre Max Pons – il avait 36 ans à l’époque – et du poète Jean Follain, au pied de la forteresse médiévale de Bonaguil justement. “Raconter cette expérience, souligne Max Pons, c’est raconter le combat d’un poète, lequel, au fond de son abri provincial, tente de faire entendre une voix de plus en plus couverte par d’impitoyables médias. La lutte est inégale, certes, mais elle est belle. C’est le combat du singulier contre le pluriel. Du rêve contre la réalité. Ma devise reste : « Le réel est du rêve qui a réussi. »” Cela permet de rester tout de même réaliste, avec une philosophie teintée d’humour : “L’expérience de la Barbacane devait, au fil des années, me faire comprendre que l’amour de la littérature et la passion du livre étaient appelées peu à peu à se transformer en industrie du papier, en épicerie littéraire.”


Au cours de l’été 2004, la revue a fêté ses quarante ans d’existence. La Barbacane se distingue par sa qualité typographique (due à la rencontre de Max Pons, avec un maître en ce domaine, Yves Filhol) et par ce que Pierre Seghers appelait à son propos, le “sens de l’amitié” par la littérature et la poésie. La Barbacane défend davantage la création que le commentaire. Les 80 numéros et les 47 livres publiés témoignent, par leur qualité et leur diversité, par l’attention prêtée aux jeunes écrivains, de cette exigence. Un fort engagement est demandé aux auteurs. Le choix de l’indépendance a pour conséquence une vie économique difficile, appuyée sur les abonnements, le travail auprès des libraires et de la presse littéraire. Depuis juin 2003, la revue est dirigée par Pierre Clavilier. Parmi les nombreux poètes publiés au cours depuis sa création, citons Jean Follain, Guillevic, Jean Rousselot, Charles Le Quintrec, Robert Sabatier, Pierre Albert-Biro, Gabrielle Althen, Michel Host… Un numéro double consacré aux “Voix de la nouvelle” est sorti cette année.



Contact : la Barbacane BP 47, 45000 Fumel.

 

 

Nouveaux Délits est née en 2003, fondée par Cathy Garcia, poète également, qui en est la coupable/responsable de bout en bout. Cette revue de poésie vive et dérivés, comme elle se plait à la nommer, auto éditée, auto diffusée, en est à son 33ème numéro, imprimé maison sur du papier recyclé. Revue dite engagée, c’est une revue qui se veut avant tout espace de liberté, où puisse circuler une parole vivante, voire impertinente. Des poètes de France et du monde entier, qu’elle traduit parfois elle-même, notamment des poètes amérindiens, des poètes connus mais aussi souvent inconnus ou méconnus. La revue s’ouvre aux voix marginales, aux voix des sans voix. On y retrouve des auteurs publiés également dans la Barbacane, comme quoi une certaine résonnance existe entre ces deux revues qui ont quarante années de différence mais partage un même élan. Sans doute cet amour fou des mots vrais et des humains qui les portent. Et une même terre natale : le Lot.


Web: http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/


Mèl: revuenouveauxdelits@wanadoo.fr

06/09/2009

Claude Minière... et le monde dans son ordre par la justesse d'un trait

NOTE DE LECTURE

Par Nathalie Riera

 

 

15 avril – Écrites à Paris, à Londres ou à Oziers, ces pages du Journal accompagnent Hymne. À travers elles, je me fais le compagnon de mon poème, de son achèvement. De son départ et de son achèvement.

Claude Minière, Pall Mall, journal 2000-2003 – (p.77)

 

 

couv_fiche_miniere_pall_mal.jpgPall Mall

Journal 2000 - 2003

Claude Minière

Editions Comp’Act, 2005

 

 

Le journal ne se veut pas lieu de confessions, et le poème ne cherche pas à rendre plus compréhensible le réel. Journal et Poème esquissent un vaste projet : demeurer lié au monde afin que le monde ne vous hait pas.

L’interrogation ne cherche pas de réponse, elle est action de remonter, de soulever, elle n’est qu’exigence de penser, à l’opposé des manières du monde et de ses vanités à ne vanter que le faux et son escorte de vulgarités.

Se défaire de l’ornement, taire le discours. Ne pas s’attarder, mais devancer. Toujours, devant, la voix menue du cœur qui aime à donner étreinte, qui aime à toujours aimer, ne pas rester dans le malheur, comme l’écrivait Hölderlin, mais chanter.

 

Ma poésie au fond répond à ce désir – « l’enfance retrouvée à volonté » - sans pathos, de corps immédiats, de traits et retraits, de bord de l’eau, de gestes sans jugement au rythme des feuillages. Exulter au cœur du monde.

 

Naître de l’esprit est nourricière du chant. La poésie de Claude Minière est certes vouée aux éléments familiers du quotidien, mais aussi et surtout à la liberté des espaces, aux paysages présents et dérobés, à ce qui fait rêve sans futiles rêveries.

Le journal est moyen de faire partir le poème, de passer par le poème, de passer par ce que l’on connaît et qui nous est nouveau. Et le poème est moyen de se tenir dans l’instant, toujours rester en la vérité, poursuivre l’enquête.

 

5 avril – Anna Dina Nurabelle. Plus fluides, les pensées doivent se faire plus fluides pour la sécheresse de l’arc-en-ciel, et comme « atomiques », pollens de lumière flottante.

 

 

Sécheresse d’une époque à laquelle quelques contemporains nous rappellent (à la manière d’Hölderlin) que peu de savoir nous est donné, mais de joie beaucoup.

Entre autre joie, celle du regard qui s’attache encore au sol, dans le vert profond d’une herbe, où les écrits ne flétrissent pas.

 

A la 112ème page de Pall Mall, le 16 novembre 2003 : Comment peut-on avoir encore envie, aujourd’hui, de publier ? Tout tombe dans la quantité à plat. Quant aux « critiques », il semble que Hymne les ait littéralement laissés sans voix.  Aucun de mes livres n’a recueilli aussi peu de commentaires. Je pourrai dire que c’est bien ainsi : comment taire, comme enterre. Mais ce silence « gêné » rend d’autant plus précieux et vifs les rares gestes : celui de Marcelin Pleynet (et son invitation dans l’émission radiophonique « Surpris par la poésie », sur les ondes de France-Culture) ; celui de Pascal Boulanger (et l’article qu’il a écrit, qui paraîtra dans art press).

 

© Nathalie Riera, septembre 2009

04/09/2009

Stéphanie Ferrat&Hélène Sanguinetti - Deux noyaux pour commencer la journée

 

EXPOSITION

affiche_Ferrat.jpg 

Galerie Remarque

logoPDF.jpgDossier à télécharger

cliquer ci-dessous :

STEPHANIE FERRAT_Carnets d'eucharis.pdf

 

FERRAT_Griffures_2009.jpg

 Hélène Sanguinetti/Stéphanie Ferrat, Galerie Remarque 2009

 

26/08/2009

BULLETIN D'EUCHARIS N°12 du 1 septembre 2009

Prochainement.jpg
Portrait de Mme Raysse, 1963. Photo collage, acrylique et plastique sur lin.

N°12

septembre 2009

 

SOMMAIRE………

 

Extraits de Lucrèce de Claude Minière

MARTIAL RAYSSE en couverture

&

ŒUVRE-IMAGE PATRICYAN Eye Contact

Noces de Mantoue Marie Cosnay (Lecture sonore Nathalie Riera)

POESIE AVEC Ile Eniger Poivre bleu

EN ESQUISSE Water nymph de Sabine Peglion sur une sculpture de Simon Manby

&

 PAR AILLEURS ………………….. Les modèles de Picasso Entretien d’Alain Fleischer avec Alain Paire

 

 

 

 

Mis en lignelogoPDF.jpg à télécharger sur le site

 

 Carnets d'eucharis n°12 du 1 septembre 2009.pdf

 

Claude Minière

 

 

Claude MINIERE

Poésie

(1997)

 E X T R A I T S

L u c r è c e


 

Photo Internet

 

 Les Carnets d’eucharis N°12 - septembre 2009

 

 

comme une robe qui s’ouvre

sur le corps blanc

sur le corps noir

 

le corps rond

odorant

incomparable

et qui passe rivière sans segments

à l’infini dans son dénattement

 

petit poisson

            nénuphars

nés d’un regard

            et d’un nom

tout contre le malheur

 

II, ce qui est  (p.13)

 


 

volume et profondeur de la peinture

cette invention

            architecture de vent

                                   invocation

 

immobile comme le rêve

            où nous entrons sans mal

passant les plans de lumière, légers

            que nous portons sur le dos

                                   (itinéraire)

qui nous portent

            comme l’air

avançant vers le rêve d’une cité heureuse

couleurs dans la douceur

            violence qui brûle en pigments

comme une douleur assouplie

            plis déployés allégés des figures et des corps

ne seraient plus déments

            (les gens ne seraient plus démentis)

 

XI, comment être heureux (p.91)

 


 

                        c’est ce que j’ai sous les yeux

c’est ce que j’ai derrière et devant les yeux :

cheveux d’un noir de geai tressés au rose des collines

                        si je distingue encore les choses

dans leurs rayures et dans leur prose

dans leur pose

            parallèlement

                        une cuisse sur l’autre

entre les lignes

 

elles se croisent et se chevauchent plus bas

                        plus bas dans la voix

paroles qui fuient

                        dans la rivière

                                   et perlent

                                               (en marge :

barrages construits par des enfants, moulins)

comme divertissements

                        danse de papillons

                                   clignements d’histoire

 

XVI, recoupements (p.128)

 

 

 

Extraits issus de Lucrèce, éditions Flammarion, 1997

 

 

À PARAÎTRE

JE HIÉROGLYPHE (automne 2010)

 

...………..je reprends la main

à la bonne vitesse

dans la courbe penché

sur la ligne du cercle

blanc sur noir

l'inconnu comme conscience

                      comme rail matériel et abstrait

 

comme écoutant le sol trembler

                       je reprends la main

 

à la limite de l'adhérence

                        le pneu soudain quittant la chair du bitume

                                                           perdant le contact, le fil

 

Je reprends la main

      je me reprends par la main sur le tapis vert

                                                            de la vérité chorale des pâquerettes

                                                                    du sang des coquelicots

 

© Claude Minière

25/08/2009

Odysseus Elytis

ELYTIS8.jpg

A rebours

 

Courage : le ciel c’est ça

Et ses oiseaux nous

                   tous dont aucun ne se ressemble

 

Naufragée au fond de nous

Mer céréale avec terroirs et vastes bouveries

 

Seul au dehors subsiste l’hélianthe

 

Mais quel est celui-là qui marche en plein soleil

Noir            et d’autant plus que forcit la lumière ?

 

Courage : l’homme c’est ça

L’Atroce qu’on eût appelé

                                      pour un peu l’Albatros

 

Pures plaines de juin vents nomades

Brunes terres frayées que nous avons gravies

 

Altérés d’une infime étincelle de mont Thabor

 

Mais qu’est ceci qui tout bas vagabonde et frétille

Comme frisson qui nous viendrait d’un autre monde ?

 

Courage : la mort c’est ça

Dans le coquelicot épanoui

                                      et dans la fine fine camomille.

 

Odysseus Elytis - L’arbre lucide et la quatorzième beauté, 1971

Editions Gallimard/Poésie, 1996, pour les traductions françaises

23/08/2009

Willem De Kooning

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A New York en 1959 - Photo : Arnold Newman

Source photo

« Peut-être que je peins vite pour retenir cet éclair

C’est ma façon de m’y prendre

C’est comme traverser une rue

On veut traverser vite

Alors, on court

Juste l'éclair de quelque chose

Et puis à la fin si j'ai un tableau

Je veux donner à quelqu'un d'autre une idée de cet éclair.

(...)

Chaque nouvel éclair est précédé de beaucoup d'éclairs. »

 de-Kooning-Willem.jpg

 

(…)

Il arrive un moment dans la vie

Où vous décidez de faire une promenade

Et vous vous promenez dans votre Paysage.

(…)

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Comment voulez-vous comprendre quelqu’un qui vous dit : « je désirais me retrouver dans une impasse » ? Ou qui s’intéresse simplement à une « lumière sur un toit quand tout paraît sans couleur » ? Mais non, il ne s’agit pas de technique, pas plus que dans cette soudaine absence de ponctuation ! (Picasso a vécu cette expérience de la précipitation émotive avec ses poèmes sans points ni virgules.) « Au commencement était l’émotion… le galop… on a ramené l’homme au trot… dans la dialectique, c’est-à-dire dans le bafouillage » (Céline)… c’est l’émotion qui permet d’utiliser l’arbitraire, de l’amener à la frénésie en acceptant d’aller éventuellement vers l’échec, lequel est une limite naturelle.

Ibid., pp.148/149

De Kooning, vite par Phillippe Sollers – La guerre du goût, éd. Gallimard, 1996

 

21/08/2009

Vient de paraître

"PABLO PICASSO A VAUVENARGUES"

 

Texte d'Alain Paire

Editions Images en Manoeuvres, diffusion Pollen 

 

Format 16 x 10 cm, 106 pages, photographies de Douglas David Duncan, Hélène Parmelin et Bernard Plossu, reproductions d'oeuvres de Picasso en quadrichromies.

 

Avant d'être diffusé sur l'hexagone, ce livre est disponible à compter du samedi 8 août dans les librairies d'Aix-en-Provence, au Musée Granet ainsi qu'au château de Vauvenargues.

 

A propos du château de Vauvenargues, on peut consulter ce lien sur le site de la galerie où l'on trouve un  chapitre du livre :  "Vauvenargues, la vie brève d'un moraliste, 1715-1742".

 

 

+++ Prochaine exposition, "L'autre côté de la montagne" par JEAN-PIERRE BLANCHE, à  propos de la vallée et du château de Vauvenargues. Oeuvres présentées rue du Puits Neuf à partir du 15 septembre, vernissage le jeudi 1 octobre 2009 à la galerie ainsi qu'à l'Atelier Cézanne.

 

Parution le 1 octobre d'un catalogue édité par l'Atelier Cézanne et l'Office du Tourisme d'Aix-en-Provence.  On y trouvera des reproductions des travaux de Vincent Bioulès et Jean-Pierre Blanche, une préface de Michel Hilaire, conservateur du Musée Fabre de Montpellier et des entretiens avec Bioulès et Blanche. D'autres renseignements sur ce lien

 

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17/08/2009

Black Swan (extrait) de Gilles Jobin

BLACK SWAN extract from gilles jobin on Vimeo.

 Création le 21 avril 2009 Bonlieu Scène nationale, Annecy (France)

Chorégraphie Gilles Jobin Danse Susana Panadès Diaz, Hildur Ottarsdottir, Gilles Jobin, Gabor Varga Lumière Daniel Demont Musique Cristian Vogel Assistante chorégraphie Isabelle Rigat

VIDEOS Extraits sur le site de Gilles Jobin

16/08/2009

Ted Hugues

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Photo : Nils Jorgensen

Kafka

 

Un hibou,

C’est un hibou, le mot « Homme » tatoué à l’aisselle

Sous l’aile brisée

(Assommé par ce mur de lumière aveuglante, tombé ici)

Sous l’aile d’ombre immense qui se tord, brisée, à terre.

C’est un homme : nul espoir dans ces plumes.

 

Ted Hugues, Poèmes, 1957-1994, Gallimard Du monde entier – p.124

Traduit de l’anglais par Valérie Rouzeau et Jacques Darras

Wim Vandekeybus

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ultima vez

 

 

 
Blush, 2003 - Création chorégraphique pour 10 danseurs et acteurs

Portrait Ted Hugues par Reginald Gray

24/07/2009

Extrait sonore : NOCES DE MANTOUE de Marie Cosnay

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Voix : Nathalie Riera

Cliquer ici : IC_A0002.WAV