16/06/2009
Brighton West Pier, Isabelle Guigou par Loyan
NOTE DE LECTURE
Brighton West Pier, d’Isabelle Guigou
par Loyan
Editions Le chat qui tousse, 2009
Dans « Mot à mot, l’écriture reconstruit / Pierre à pierre / L’appartement / T’y transporte / Te voilà jeune encore malgré tes cheveux blancs ». En 2007, dans Le parfum des pierres aveugles (éditions Clarisse), Isabelle Guigou avait su trouver le juste équilibre entre l’émotion restituée par la poésie et l’évocation d’une réalité douloureuse. Le Brighton West Pier que vient de publier Le chat qui tousse naît, de nouveau, du rapport entre un lieu et ce qu’en retranscrit la mémoire sensible de l’auteur.
Ce West Pier de Brighton, au sud de l’Angleterre, est une jetée du XIXème siècle sur laquelle se trouvaient échoppes et salles de concerts. Mais depuis plus de trente ans le lieu est fermé au public. « N’habitent / Le West Pier de Brighton / Qu’oiseaux et photographies anciennes / La passerelle métallique / S’incline / À genoux dans la mer/ Le temps rabote l’arrogance / L’approche du rien nous plie à l’essentiel / Là, un squelette / Que la mer démembre ».
Il y eut de la vie en ces lieux, de la joie, des relations tissées entre les êtres. Mais de là, comme de la maison familiale de Pézenas évoquée dans Le parfum des pierres aveugles, la vie s’est retirée, comme une marée descendante définitive. De la méditerranée à la Manche, l’évocation a changé de rivage mais aussi de dimension, passant du cercle familial à un lieu public désormais désaffecté. Le West Pier semble figurer la descente inexorable vers la mort tandis que la passerelle parallèle, la East Pier, « plus moderne / Avec ses grandes roues et autres attractions / qui vous décollent du sol / Rabâche / Nos rêves de dépasser / La terre ». Paradoxe à vouloir ainsi quitter le sol, car aller au ciel peut aussi bien signifier s’élever, spirituellement, que cesser de vivre.
Quelle quête poursuit Isabelle Guigou dans ce poème ? Peut-être « pénétrer la mer / Comme si nous pouvions féconder / l’éternité ». Qu’en espère-t-elle ? « Assise sur le bord / Tu attends que le flot t’insuffle / La semence de l’horizon ». L’eau et ses cycles, porteuse de renouvellement, quand bien même le point d’où on l’observe est vermoulu et laisse apparaître un squelette « que la mer démembre ». Tout ceci est exprimé sans afféterie, dans une juste distance entre le refus du cliché lyrique mais aussi du cliché prosaïque – une poésie à hauteur d’être, qui regarde le ciel et le sol dans un même mouvement circulaire et rend compte des deux plans, terrestre et céleste.
La poésie d’Isabelle Guigou sait poindre sans s’en gargariser. Elle vise juste sans s’en flatter. Cette humilité se retrouverait-elle dans ces vers, allant jusqu’à la négation de soi ? « Les vagues n’auront pas même / À rouler tes os : / Tu ne fus jamais que le débris / D’un toi impossible ». De ces quelques mots doucement assemblés, jaillit une dureté quasi nihiliste. Quasi, car la vague continue de rouler et apporte à la fin du poème, malgré la disparition programmée des bâtiments fermés du West Pier, « Une lueur d’espoir notre phare / Un mot / D’amour / Pour ceux qui voguent ».
Sur des thèmes aussi usés et chancelants que le rivage, la mer, la mort, l’appel du large, Isabelle Guigou place sa voix. Peut-on la dire moderne ? Elle apparaît surtout humaine et intemporelle et cela, sans réfuter l’interrogation contemporaine sur la fabrique du poème : « (L’écriture / Une parole sur pilotis / Que cerne et emplit / Le silence) ». L’aphorisme tombe juste lui aussi ; il a sa raison d’être dans le mouvement de ce texte à la fois ample et condensé (une quinzaine de pages au format carnet, comme l’affectionne Le chat qui tousse en la personne de son éditeur, Franck Cotet). Qu’Isabelle Guigou se rassure : oui, elle réussit à parler « à la mer comme à un dieu ». Oui, elle sait trouver le langage qui lie cœur, corps et esprit.
Un être juste, vraiment, jusque dans son écriture.
LOYAN
■ Lien : http://pagesperso-orange.fr/tiens/chatquitousse/
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14/06/2009
Carnets d'eucharis n°10 du 15 juin 2009
© Rengim Mutevellioglu - Galerie sur Flickr
●●●●●●●●●●●●Poésie & Arts
plastiques●●●●●●●●●●●●
Avec Rengim Mutevellioglu
Photographe turque
N°10
SOMMAIRE………
Extraits de Lumière frontale (Luce frontale) de Roberto mussapi
DOSSIER EXPOSITION Claude Viallat
Cherchant ce que je sais déjà Pascal Boulanger (Note de lecture Nathalie Riera)
POESIE AVEC Ta voix de Camille Loty-Malebranche & Echappée nocturne de Lambert Savigneux
EN ESQUISSE Sur la vieille route de l’homme de Nathalie Riera & Gérard Larnac
&
PAR AILLEURS ………………….. Une bande verte verdon de Christine Bauer Editions Atelier Pictura
Nathalie Riera Dans une fraction de temps sur le site Bribes-en-ligne
… ce feu transitoire/et pérenne qui un jour fut en elle/dans la fleur de géranium comme dans les tulipes/de Van Gogh, elle ne se souviendra pas,/elle ne saura pas, elle regagnera les tunnels/parmi ses frères douloureux et ignorants,/mais son cœur ne changera plus de raison/et ses yeux regarderont pour toujours avec un autre/inconscient et souverain amour.
Roberto Mussapi, Poèmes mystiques – « Lumière frontale », Editions de La Différence, 1996
Télécharger le bulletin ICI
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12/06/2009
Exposition Claude Viallat
E X P O du 6 juin au 25 juillet 2009
PÔLE ARTS VISUELS OUEST PROVENCE
Claude VIALLAT
Dossier à télécharger CLAUDE VIALLAT_Carnets d'eucharis.pdf
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Nathalie Riera sur Bribes en ligne
© Nathalie Riera - Autoportrait
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08/06/2009
PASCAL BOULANGER
PARUTION 18 juin 2009
Quatrième de couverture
Cherchant ce que je sais déjà
Editions de l’Amandier
Collection Accents graves, Accents aigüs
Auteur de plusieurs livres de poésie et d’essais sur cette dernière, Pascal Boulanger joue ici du paradoxe, convoquant la bibliothèque et témoignant d’une traversée où les drames de l’existence côtoient les noces du ciel et de la terre.
La délivrance du mal passe par sa connaissance et si la parole poétique commence par une descente aux enfers, elle porte aussi le germe d’une renaissance.
Dans cette quête de l’amour loin des résignés, loin des naïfs et avec des yeux de chair grands ouverts, le poème interroge avec insistance -Qui me donnera un baiser de feuille d’or/ pour que l’existence ne soit plus une faute ? - et nous renvoie à nous-même, dévoilant l’obscurité et la lumière, l’opacité et la transparence, la terreur et le salut afin de nous tenir là, dans l’échec et la question et dans la beauté des choses qui ne fait pas question.
Je sais ce que je sais
Sur la double route
Dans le souffle de ma respiration
Dans le feu que le sommeil abrite
NOTE DE LECTURE
Nathalie Riera
« Il faut retirer sa foi de l’abîme. Il faut apaiser son cœur à observer de près une chose n’importe laquelle (…) Il faut surtout fermer l’abîme ».
Pierre-Jean Jouve, Proses, (p.235) Gallimard/Poésie.
« Ô Bellarmin ! qui donc peut dire qu’il se tient ferme, quand la beauté même mûrit à la rencontre de son destin, quand le divin même doit s’humilier et partager le sort des choses mortelles ! »
Hölderlin, Hypérion in Hypérion à Bellarmin (volume second, premier livre)
Etre au plus près des œuvres d’un poète, avec toute la distance qu’une telle intimité puisse exiger, c’est-à-dire sans fascination stérile. Concéder au « livre-poème » son pouvoir et sa volonté de faire musique parmi les choses. Décerner à celui qui Cherchant ce que je sais déjà une attention aussi dégagée que soutenue, comme réponse à cette évidence qu’il n’y a jamais rien à ignorer ou à renier, dans un monde où se joue sans cesse et sans concession toute la gamme des temps, dans une suite de contrastes qui font œuvre parmi les choses.
Partitions d’air et de feu, bienveillance et férocité des couleurs : là où Pascal Boulanger se tient, il n’y a pas toujours de ménagement possible. Juste se tenir dans l’extrême, c’est-à-dire là où le poète peut encore avoir désir de dire ce que les lèvres de l’homme peuvent garder d’amer, de froid, de tremblement intérieur.
La parole est aussi une forme, et cela dès lors que cette parole même est prononcée. Et ce qui se prononce dans la parole de Pascal Boulanger consiste à faire entendre que la foi, à l’égal du Verbe, dépasse d’abord la foi, au sens où P.J. Jouve préconisait que la foi soit retirée de l’abîme.* Tout grand poète nous rappelle, à sa manière, que le poète (parole jouvienne) « n’appartient qu’à sa parole ». Comme tout être n’appartient à rien d’autre qu’à sa propre histoire.
***
Au contraire de « Jamais ne dors » (Le Corridor Bleu, 2008) et ses chants amoureux, Cherchant ce que je sais déjà révèle la face douloureuse des séparations et des inquiétudes face aux proches. Est-il alors juste de penser que de la part de Pascal Boulanger ce dernier livre serait tentative de mémoire ? Mémoire dont les fils lumineux font aussi la détresse du chant. Emouvante ébauche qui fait dire : « Touchant l’étoffe qui sépare/- je ne veux plus que la mémoire humaine passe en moi ».
D’une séquence à l’autre, c’est le dénuement sans répit, ainsi la section nommée « Les ruines de la ville », qui témoigne d’une traversée en abîme, et où l’auteur lui-même se sent la proie d’un destin d’emblée verrouillé. Est-il par ailleurs besoin de préciser qu’une tentative d’anamnèse ne tient parfois qu’à un profond désir de grand silence. Quatre ans auparavant, dans Jongleur, (Comp’Act, La Polygraphe, 2005), l’auteur nous fait part de cette perspective : « Cependant, la vie que j’avais à vivre je l’avais déjà vécue/et il n’était plus question d’écrire ni de les écouter./Le tranchant du seul instant était devenu un point ».
Faut-il entendre par là un point final ? Mais à quoi ? N’y a-t-il plus de routes, plus aucun autre rendez-vous ?
Le premier cri – la buée des lèvres – le dernier souffle
la lumière et son attente
l’inexistence
le détour
le retrait
le silence
Je voisine par un abîme – je le sais – indistinct
cherchant ce que je sais déjà
***
Au cœur des drames, pas de communication possible, l’homme n’a pas vocation à trouver des réponses, mais au mieux peut-il poursuivre sa propre histoire sans cesser de faire incantation parmi les choses de la vie et les violences du monde.
Jusqu’avant les inquiétudes, le cœur a des couleurs aux ailes. Détonateur, il est ce qui nous fait partir sans nous dérober. Mais depuis longtemps déjà, il y a cette sorte de savoir, qu’il nous faut aussi vivre plusieurs autres lieux, ici ou là-bas, espérer possible ou impossible d’autres royaume, centre, espace complet… entre le vivant et le mourant. Vivre, c’est-à-dire affronter son propre exil et sa propre énigme. « Retour parmi les crimes de l’époque, les saisons de mort ». Sorte de chute qui ferme le paradis, et entraîne avec elle tous les sommeils « qui déplaçaient les montagnes ». Et à cela, comment ne pas crier, ne pas prier au sein même du grand silence :
Qui sait aimer sachant ne pas mourir ?
Je contourne les grabats du chantier
un chant glisse sur le parvis
omnia vincit amor
***
Est-ce faute d’exister ? ne devrait plus faire question, quand on sait cette autre sorte de vérité, pour ne pas dire de nouveau jour, auquel nous pouvons souscrire, même dans le plus haut déchirement, vérité conjointe à toute ruine qui ferme nos joies : éprouver et consentir que la vie nous est souveraine, indomptablement. Même au milieu des ravages elle est encore pourvue de cimes, et à jamais nous initie sa force. Ce n’est pas de la mort que naît le poème, mais de ce qu’il reste sous les décombres.
Pascal Boulanger a cet art non pas de hisser le poème mais de le faire couler, lui faire traverser tous les versants et les rives, jusqu’à ce qu’il se consume sur les sols les plus abrupts ; le sauver en quelque sorte du règne de la boue, où un grand pan de notre humanité contemporaine s’enlise. Fluidité qui assure également au poète de ne jamais cesser son invention.
Art également d’évoquer la relation de l’homme entre le clair et l’obscur, et du risque qui s’impose à notre existence :
C’est le risque du périple
- la gale démange celui qui erre dans la tourmente
- les dieux font tomber les vents
sur l’île qui se réinvente
Jamais de place pour la perdition absurde ! L’homme vit ou ne vit pas une vraie bataille.
***
Etre au plus près d’une voix qui rugit et rougit, parce qu’il y a encore espoir et toujours désespoir, le dire de tout poète est-il justement de ne plus se borner de dire, mais dire autre chose, ce qui ne veut pas dire le dire autrement.
Etre au plus près d’un désir, qui peut ressembler à ce tranchant devenu un point : dire qu’il en est assez, ou alors choisir de se rendre sourd à toutes envolées emphatiques, aux tristes chimères, aux pourrissements et autres attractions morbides, aux fausses batailles, à la vitesse qui a supplanté la contemplation, et à la nuit qui « ne ramène plus la volupté ».
Ecrire Cherchant ce que je sais déjà, comme preuve que de « se rendre au sol » n’est pas une vaine action, et que celle-ci nous rappelle que nous disposons d’un espace qui nous est à tous commun, espace clos à traverser, pour probablement un retour vers autre chose de proche, et qui touche à notre propre grandeur.
© Nathalie Riera, 30 avril 2009
NOTICE
Bio/Biblio
Pascal Boulanger, né en 1957, vit et travaille, comme bibliothécaire, à Montreuil. Parallèlement à son travail d’écriture, il cherche depuis une trentaine d’années, à interroger autrement et à resituer historiquement le champ poétique contemporain qui, pour lui, passe aussi par la prose. Marqué par la poésie rimbaldienne et le verset claudélien, il a donné de nombreuses rubriques à des revues telles que Action poétique, Artpress, Le cahier critique de poésie, Europe, Formes poétiques contemporaines et La Polygraphe. Il a été responsable de la collection Le corps certain aux éditions Comp’Act. Il participe à des lectures, des débats et des conférences en France et à l’étranger sur la littérature et il a mené des ateliers d’écriture dans un lycée de Créteil en 2003 et 2004.
Il a publié des textes poétiques dans les revues : Action poétique, Le Nouveau Recueil, Petite, Po&sie, Rehauts…
Parmi les études qui lui ont été consacrées, signalons celles de Gérard Noiret dans des numéros de La Quinzaine Littéraire, de Claude Adelen dans Action poétique, d’Emmanuel Laugier dans Le Matricule des anges, de Bruno Cany dans La Polygraphe, de Serge Martin dans Europe, de Nathalie Riera sur le site Les carnets d’Eucharis ainsi qu’une analyse formelle de Jean-François Puff (sur le recueil : Tacite) dans Formes poétiques contemporaines.
Certains de ses textes ont été traduits en allemand et en croate.
Livres :
Septembre, déjà (Messidor, 1991)
Martingale (Flammarion, 1995)
Une action poétique de 1950 à aujourd’hui (Flammarion, 1998)
Le Bel aujourd’hui (Tarabuste, 1999)
Tacite (Flammarion, 2001)
Le Corps certain (Comp’Act, 2001)
L’émotion l’émeute (Tarabuste, 2003)
Jongleur (Comp’Act, 2005)
Les horribles travailleurs, in Suspendu au récit, la question du nihilisme (Comp’Act, 2006)
Fusées et paperoles (L’Act Mem, 2008)
Jamais ne dors (Corridor bleu, 2008).
A paraître en 2009 :
Cherchant ce que je sais déjà (Editions de l’Amandier)
L’échappée belle (Wigwam)
Anthologies :
Histoires, in Le poète d’aujourd’hui par Dominique Grandmont, Maison de la Poésie Rhône-Alpes, 1994.
L’âge d’or, in Poèmes dans le métro, Le temps des cerises, 1995.
Grève argentée, in Une anthologie immédiate par Henri Deluy, Fourbis, 1996.
En point du cœur, in Cent ans passent comme un jour par Marie Etienne, Dumerchez, 1997.
Ça, in 101 poèmes contre le racisme, Le temps des cerises, 1998.
Le bel aujourd’hui (extrait), in L’anniversaire, in’hui/le cri et Jacques Darras, 1998.
L’intime formule, in Mars poetica, Editions Skud (Croatie) et Le temps des cerises, 2003.
Dans l’oubli chanté, in « Les sembles » par Gilles Jallet, La Polygraphe n°33/35, 2004.
Jongleur (extrait), in 49 poètes un collectif par Yves di Manno, Flammarion, 2004.
Parmi ses études et ses entretiens :
Henri Deluy, Un voyage considérable, in Java n°11, 1994.
Gérard Noiret, Une fresque, in La sape n°36, 1994.
Marcelin Pleynet, L’expérience de la liberté, in La Polygraphe n°9/10, 1999.
Philippe Beck, Une fulguration s’est produite, in La Polygraphe n°13/14, 2000.
Jacques Henric, L’habitation des images, in Passages à l’acte n°1/2, 2007.
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07/06/2009
Alda Merini traduite par Patricia Dao
PARUTION
Alda Merini
Après tout même toi / Dopo tutto anche tu
(Oxybia Editions - Collection “disait le poète disait l’ouvrier” - juin 2009)
mercredi 17 juin 2009 - 16h30
salle Pablo Neruda / Hôtel de Ville
31 avenue du Président Salvador Allende – 93000 Bobigny (01 41 60 93 93)
(Accès : Tram T1 jusqu’à l’arrêt Hôtel de Ville de Bobigny – Maison de la Culture
ou à 5 mn à pied du métro Bobigny / Pablo Picasso – ligne 5)
Présentation du livre Après tout même toi / Dopo tutto anche tu
34 poèmes de Alda Merini
traduits par Patricia Dao
la rencontre (im)possible entre le poète (mais aussi) psychiatre Angelo Guarnieri
et la poète (mais aussi) internée psychiatrique pendant près de quinze ans Alda Merini.
Ces deux êtres, chacun sur une rive de la vie,
font des mots un fleuve qui les baigne et les nourrit.
Lecture en français et en italien des poèmes de Alda Merini
par Patricia Dao et Ettore Cavallin
Alda Merini est née à Milan en 1931. Elle publie à 15 ans ses premiers poèmes. Ses textes intenses et dramatiques réunis dans Terra Santa lui valent le prix Librex Montale en 1993. Amie de Salvatore Quasimodo et de Eugenio Montale, tous deux lauréats du prix Nobel de la Littérature en 1959 et 1975, elle est considérée en Italie et dans le monde comme l’une des plus grandes poétesses du XXème siècle. Alda Merini vit à Milan.
Oxybia Editions - Collection “disait le poète disait l’ouvrier”
Oxybia Editions est une jeune maison d’édition française exclusivement dédiée à la poésie contemporaine. disait le poète disait l’ouvrier est le titre de la collection, noir sur fond rouge. Dom Corrieras, éditeur et poète avec une longue expérience dans l’édition, a choisi un papier et une mise en page qui rendent justice aux mots. La poésie s’offre juste, fragile. Elle permet cette brisure quand les ombres se font menaçantes. “Une nécessité en ces temps qui s’annoncent tourmentés, explique Dom Corrieras. La poésie va devenir indispensable car c’est la seule parole digne de foi”. (Oxybia Editions, 06520 Magagnosc)
Contact : Patricia Dao 06 73 71 76 05
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05/06/2009
Carnets d'eucharis n°9 du 8 juin 2009
© Acrylique sur bois, 2008 : Anne Brérot – OBJETS – « Des creux et des bosses » - Site
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plastiques●●●●●●●●●●●●
Rouge. Splendeur tout juste érubescente.
Rouge or et orange. D’abord
sur les pointes
des haies, des buissons,
puis dans les champs,
puis le long des ruisseaux ;
encore un peu embrumée,
l’herbe des enclos ;
tranquille dans cette lumière,
dans cette humeur,
le pâtis des chevaux –
est-ce un rêve
ou le premier véridique visage
du monde à son réveil ?
(…)
« De tout ce que j’ai prodigué
in abundantium et gratuitement
sans qu’on m’en soit reconnaissant,
qu’en est-il ? est-ce inutile, est-ce perdu,
ou bien est-ce la mathématique céleste
qui l’administre, impitoyable ?
Mario Luzi
Extrait A l’image de l’homme (7) – pp.136-137 - Traduit de l’italien par Jean-Yves Masson
2004, Editions Verdier pour la traduction française.
N°9
SOMMAIRE………
Virgil Brill/La chambre noire d’Eros par Claude Darras
Extraits de A l’image de l’homme de Mario Luzi
Pôle Arts Visuels Ouest France… Expo Claude Viallat
Isabelle Guigou, Brighton West Pier, note de lecture par Loyan
Jérome Rothenberg, Les Techniciens du sacré
&
GUIDU ANTONIETTI DI CINARCA Architecte plasticien
&
PAR AILLEURS ………………….. Claudine Bertrand
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30/05/2009
Deux artistes brésiliens à Nice - Galerie Depardieu
Communiqué de presse
Exposition jusqu'au 20 juin 2009
« Deux artistes brésiliens à Nice »
Susana Dobal, photographies
&
Luciano Figuereido, peintures
I) – Le monde secret de Luciano Figueiredo
Luciano Figueiredo crée patiemment, tel un logicien construisant un argument, un univers pictural clos et cohérent constitué de formes, de surfaces et de couleurs dans leurs rapports réciproques. L’observateur attentionné ne manquera pas de percevoir l’activité effrénée dans ce monde de plans, de pleins, de vides qui vivent leurs palpitantes relations tantôt commensales, tantôt symbiotiques ou co-dépendantes. Seuls les rapports hiérarchiques sont absents, peut-être proscrits par la réglementation interne.
L’entreprise picturale de Luciano Figueiredo se base sur une réflexion rigoureuse. Chaque tableau démontre sa volonté de faire de la peinture sans liens avec le monde des apparences extérieures, et n’ayant rien de commun avec celle qui découle de la conception figurative. Ce parti pris insère Luciano Figueiredo dans une tradition moderniste de peinture non objective. Si l’art concret a nourri sa réflexion, il n’est pas néanmoins un suiveur intégriste de ce mouvement qui affirmait que l’œuvre d’art « doit être entièrement conçue et formée par l’esprit avant son exécution » car il raconte volontiers le processus qui l’amène à composer son tableau avec des formes redéployées par tâtonnements successifs.
Pas intégriste, Luciano Figueiredo est un pratiquant très intègre de cet art qu’on étiquette d'abstrait, non figuratif ou non objectif. Les signataires du manifeste Base de La Peinture Concrète prétendaient que le tableau « n’a pas d’autre signification que lui-même. » Cette définition pourrait aussi bien s’appliquer à l’œuvre de Luciano Figueiredo si l’intégrité de son système de peinture n’était pas le garant d’une excitation visuelle qui semble d’emblée niée par cette description presque tautologique.
La prémisse régulatrice de ce système structuré par des règles qu’on devine au fil du regard se résume : pas d’illusionnisme. Bannies les techniques de re-représentation du monde. Que se passe-t-il dans ce cosmos constitué exclusivement de toile et de couleur ? Autant d’événements qu’on prendra la peine d’observer. Certains sont purement optiques : les juxtapositions de couleurs qui confondent la rétine et nous démontrent la réalité des théories de Johannes Itten. D’autres sont physiques : l’absorption du pigment par la toile va influencer la matière et faire en sorte qu’elle se rebiffe plus ou moins du plan pictural. Soumises à la lumière, ces projections créent des ombres.
À force de faire le va-et-vient entre des données d’apparence si simples et des expériences sensibles multiples, on est vite dépassé par les événements. Voilà tout le secret d’un art discret et pudiquement ambitieux.
Rachel Stella, Saorge, avril 2009
Ouvrage disponible à la galerie : Fage éditions Varia, Luciano Figueiredo « Du journal à la peinture » Chris Dercon, Marcelin Pleynet, Frédérique Verlinden, 128 pages, 22 €.
II) - Susana Dobal : « Déplacement »
La photographie se caractérise par la captation de moments, de tendances et d'identités. Au cours de sa courte histoire - seulement 160 ans ! - la photographie a connu plusieurs changements technologiques. Avec l'informatisation et la digitalisation, l'altération et le traitement photographique sont devenus accessible aussi bien au professionnel qu'au public. Cela offre aux artistes de larges possibilité pour réaliser leurs œuvres.
Les photographies de Susana Dobal présentées à la Galerie Depardieu dans le cadre de l’exposition « Deux artistes brésiliens à Nice », ont été réalisées au cours d’une année en France. Elles sont le produit d’une expérimentation avec le langage photographique. A partir de phrases apparemment aléatoires, s'ébauche un lien entre les voyages en train et les fragments de texte. Un ruban bleu, d’un bleu (outremer) qui semble cher à la culture française, suggère une continuité entres les voix et les lieux. Ce bref récit sur la France s’appuie sur la possibilité de construction de sens à partir de simples bribes. Ce qui est en question ce n’est pas l’espace physique, mais une culture diffuse qui prend corps par les voix entendues dans les rues, les bars, les métros, des mots lus dans les annonces et les journaux.
Dans ses recherches d’inclusion du texte dans l’image, Susana Dobal a antérieurement réalisé des travaux avec des moyens analogiques – la France, l’Italie et la ville de New York ont été le thème d’autres séries déjà exposées qui liaient le texte et l’image sans l’aide de l’ordinateur. Pour cette série, et pour une réalisation antérieure sur le Portugal, elle a travaillé avec l’aide d’un logiciel pour l’inclusion du texte dans les photographies. Son projet de documentation expérimentale de différents lieux a commencé à New York, où elle a réalisé son master au International Center of Photography (ICP/NYU) et son doctorat en histoire de l’art à CUNY. Initialement, ses images étaient analogiques, mais l’aide du logiciel lui a permis d’approfondir ses expérimentations tout en s’éloignant du réalisme traditionnel auquel la photographie a toujours été liée. Actuellement, Susana Dobal est professeur à l’Université de Brasilia en année sabbatique en France.
« Deslocamento » :
As fotografias de Susana Dobal apresentadas na Galeria Depardieu como parte da exposição « Deux artistes brésiliens à Nice », foram realizadas durante um ano na França e são o produto de experimentações com a linguagem fotográfica. A partir de frases aparentemente aleatórias, constrói-se um elo entre viagens de trem – “Deslocamento” é o nome da série), e fragmentos de textos. A fita azul, de um azul ultramarino caro à cultura francesa, sugere uma continuidade entre vozes e lugares. Este breve relato sobre a França apóia-se na possibilidade de construção de sentido a partir de meros fragmentos. O que está em questão não é o espaço físico francês, mas uma cultura difusa que se materializa nas vozes ouvidas nas ruas, bares, metrôs, nas palavras lidas em anúncios e em jornais.
Na sua busca de inclusão do texto na imagem, Susana Dobal realizou anteriormente trabalhos com meios analógicos – a França, a Itália e a cidade de Nova Iorque foram temas de outras séries já expostas que uniam texto e imagem sem a ajuda do computador. Para a série Déplacement (Deslocamento) exposta na Galeria Depardieu, e para uma realização anterior sobre Portugal, ela trabalhou com a tecnologia digital para a inclusão do texto nas fotografias.
Seu projeto de documentação experimental de diferentes lugares começou com Nova Iorque, onde S. Dobal realizou o seu mestrado no International Center of Photography (ICP/NYU) e seu doutorado em história da arte na CUNY. Inicialmente suas imagens eram analógicas (séries anteriores sobre NY, Itália, e França), mas a tecnologia digital permitiu-lhe aprofundar suas experimentações ao mesmo tempo em que continuou a se afastar do realismo tradicional ao qual a fotografia sempre esteve relacionada.
Atualmente Susana Dobal é professora da Universidade de Brasília fazendo um pós-doutorado em Paris com bolsa da CAPES-Ministério da Educação. Um dos seus trabalhos (« Mundo ») pode ser visto no site zonezero
http://www.zonezero.com/exposiciones/fotografos/dobal/index.html
Galerie Depardieu
64 boulevard Risso face au MAMAC
06300 Nice – France - Tél. +33 0497 12 12 99
galerie.depardieu@orange.fr – http:/www.galerie-depardieu.com
Tramway : arrêt Garibaldi - parking du Théâtre National de Nice
21:53 Publié dans Christian Depardieu, GALERIES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
27/05/2009
Elisabeth Barrett Browning
PARUTION
Quatrième de couverture
Sonnets portugais
Elizabeth Barrett Browning
Elizabeth Barrett écrit les Sonnets portugais pendant les vingt mois qui séparent la première lettre reçue de Robert Browning, le 10 janvier 1845, de leur mariage en septembre 1846. Elle attendra plusieurs années avant de les montrer à son mari. Aussi célèbres en Angleterre que les sonnets de Shakespeare, ces poèmes d’amour appartiennent pleinement au mythe, et c’est à ce titre que Rilke ira jusqu’à apprendre l’anglais pour les traduire. Claire Malroux écarte le voile de la légende, et montre que l’authentique poète qu’était Elizabett Barrett « ne s’est pas perdu dans la femme ». Ces Sonnets sont le lieu d’une conversion : elle doit y chasser la mort et la résignation dans laquelle se complaisait jusque-là sa poésie, pour faire place à l’avènement d’un sentiment vrai, partagé, charnel. D’où la modernité de ces poèmes, traversés de nombreux mouvements, interrogations, contradictions sous le frémissement desquels la rigidité de la forme se défait, le langage corseté se délie. Le goût de la sensation vraie, qui se traduit par une grande liberté et audace de parole, fait d’elle une iconoclaste consciente (Virginia Woolf).
Édition bilingue
Traduction nouvelle
et présentation de Claire Malroux
suivie de trois poèmes d’Emily Dickinson en hommage à Elizabeth
et d’une étude de Claire Malroux
sur la traduction des Sonnets
Format : 117 x 170
156 pages • 13 euros
ISBN : 978-2-35873-006-8
Mise en vente : 22 mai 2009
08:24 Publié dans Elisabeth Barrett Browning, GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
26/05/2009
Pablo Picasso aux Baux de Provence
jusqu'au 3 janvier 2010
Picasso participait au tournage du "Testament d'Orphée" à Cathédrale d'Images, il y a cinquante ans. En 2009, c'est au tour de Cathédrale d'Images de lui rendre hommage.
LES REALISATEURS
Gianfranco Iannuzzi
Artiste multimédia
Sociologue et photographe de formation, sa création artistique est fondée sur l’image, le son et la lumière. Gianfranco aménage et réinvente des lieux existants, en extérieur comme en intérieur, où il crée à chaque fois une installation qui valorise et transforme l’espace de façon éphémère. Il y dessine de nouveaux environnements au cœur duquel le spectateur peut évoluer à son gré. L’utilisation des technologies de pointe dans les domaines du multimédia, favorise cette participation active du public sur l’œuvre artistique. Depuis de nombreuses années, il réalise des spectacles sur les 5000 m2 de surface de CATHEDRALE D'IMAGES. Aujourd’hui, de nouveaux projets le conduisent à développer une nouvelle approche des sites sur lesquels il s’exprime. En Europe, il investit des sites urbains à Bari, à Narbonne ou à Paris, pour la création d’œuvres globales de déambulation image-son-lumière. Au Liban où il réalisera un nouveau musée virtuel. Au Japon, où il est représenté par « Apollonia Corporation » il est appelé à investir et aménager de nouveaux espaces pour ses créations artistiques. Une présentation interactive de ses dernières réalisations est disponible sur www.gianfranco-iannuzzi.com.
Renato Gatto
Vocaliste
Renato réalise un parcours personnel didactique centré sur le rapport corps-voix, geste-son. Depuis 1986, il enseigne la technique vocale dans les plus prestigieuses écoles de théâtre italiennes. Enseignant et interprète du « Projet Didactique du théâtre de la Fenice » de Venise, il dirige l’Accademia Teatrale Veneta, école pour la formation professionnelle de l’acteur.
Massimiliano Siccardi
Vidéaste, artiste multimédia
Massimiliano a développé une activité de recherche et de production intégrant les nouvelles technologies dans les domaines de l’image, du son et de la vidéo. Il travaille sur l’intégration de l’image dans des performances artistiques.
Marco Melia
Musicien compositeur
Marco crée des bandes-son de spectacles audiovisuels en particulier pour la danse classique et contemporaine.
Site Cathédrale d'images
15:42 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
25/05/2009
Mina Loy (1882-1966)
20:45 Publié dans GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE, Mina Loy | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Revue POINT BARRE
POINT BARRE
NUMÉRO 7
APPEL À CONTRIBUTIONS
Le prochain numéro de la revue de poésie Point barre sera dédié à la mort, et aura pour titre :
« Six pieds sous terre »
Les propositions, en français, anglais ou créole, inspirées du titre susmentionné et d’une longueur maximale de 50 vers, seront adressées en pièces jointes au comité de lecture à l’adresse électronique suivante : yhkadel@yahoo.com. Chaque auteur ne proposera qu’un texte (obligatoirement inédit).
La date limite pour les envois est le 15 juillet 2009 (sortie du numéro 7 en octobre 2009).
Les sommaires des numéros précédents peuvent être consultés en ligne
NUMERO 6
Publiée par Cygnature Ltée avec le soutien du Centre culturel français Charles Baudelaire et de l’Ambassade de France, la revue mauricienne de poésie Point barre a été créée en octobre 2006 par Ming Chen, Christophe Cassiau-Haurie, Jean-André Viala, Yusuf Kadel, Umar Timol, Alex Jacquin-Ng, Gillian Geneviève et Azna Kadel.
Direction : Ming Chen
Coordination : Yusuf Kadel
Comité de lecture : Michel Ducasse, Alex Jacquin-Ng et Christophe Cassiau-Haurie
Illustrations originales (pour les numéros précédents) : David Constantin, Eric Koo et Gabrielle Wiehe
Révision et corrections : Michel Ducasse
Conception graphique : Azna Kadel
15:26 Publié dans Point Barre | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
24/05/2009
Leonardo Lucchi
Né en 1952 à Cesena, Italie.
Vit et travaille près de Bologne, Italie.
Etudes à l’Ecole d’Art de la céramique de Faenza, Italie.
22:19 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
23/05/2009
Claude Darras
Critique d’art et de littérature, Claude Darras, né en 1948, a été Maître de Conférences à l’Université de la Méditerranée (Aix-Marseille II) où il a dirigé l’enseignement de la presse écrite à l’Ecole de Journalisme et de Communication de Marseille. Formateur au sein d’un programme Med-Media de la Commission Européenne, il a enseigné en Europe, dans les pays du Maghreb et au Proche-Orient. Il poursuit aujourd’hui une activité éditoriale tournée vers les arts et la littérature dans des revues d’art, de lettres et de sciences humaines liées notamment au monde universitaire et à l’école des hautes études en sciences sociales.
Ateliers du Sud - L'Esprit des lieux
Photographies de Maurice Rovellotti
Edisud, 2004
Les vingt-quatre artistes de l’ouvrage " Ateliers du Sud – L’esprit des lieux ", issus d’écoles, de courants et de styles très différents, participent d’une semblable annexion d’espaces que l’écrivain Claude Darras et le photographe Maurice Rovellotti ont cherché à mieux connaître. Maurice Rovellotti n’illustre pas Claude Darras, pas davantage que Claude Darras ne glose sur les portraits de Maurice Rovellotti. Entre la plume et l’objectif, il n’y a pas d’équivalence et de traduction. Il y a deux langues qui modulent les accents d’une émotion jumelle face aux univers singuliers d’artistes français et étrangers que relie parfois l’unique particularité d’être conçus plus ou moins complètement dans le Sud de la France. Sans prétendre résoudre les interrogations existentielles des vingt-quatre peintres et sculpteurs, le présent ouvrage a permis aux auteurs d’entrer avec eux dans un heureux commerce d’esprit et de sensibilité dont la critique et l’histoire négligent trop souvent d’admettre la fécondité. En sorte que ces belles histoires de vie et de passions se doublent de véritables monographies. Le caractère de ces " Carnets d’artistes ", qui ont nécessité vingt mois de patients travaux, est surtout universel : il délaisse la " ligne droite " de la pensée critique dans ses curiosités, campant résolument au centre d’une rose des vents qui s’ouvre sur des cultures et des modes d’expression multiples. Source
Au fil du temps, j’ai acquis la conviction que le langage esthétique impose à l’écrivant de se situer au croisement d’un réseau multidisciplinaire où dialoguent sciences humaines et philosophie de l’art. La condition de « passeur d’artistes » requiert, en effet, une palette de connaissances insoupçonnées. D’une certaine façon, elle procède d’une action militante et complexe. Car elle est à la fois attention, regard, écoute, dialectique, travail des sens et de l’intelligence ; elle voue à l’admiration éclairée et au discernement pertinent une fonction pédagogique qu’il est vital de favoriser pour rapprocher l’art contemporain de tous les publics. (Claude Darras, Avant-Propos, « Passeur d’artistes »).
Ateliers du Sud - L'aventure intérieure
Photographies de Maurice Rovellotti
Editions Gaussen, 2008
Les éditions Gaussen ont publié leur premier ouvrage en avril 2008. Le premier titre, Ateliers du Sud, L'Aventure intérieure, est un recueil de monographies d'artistes (24 artistes du Midi) réunies par Claude Darras.
Pendant deux ans, Claude Darras s'est entretenu avec vingt-quatre artistes ayant établi leur atelier dans le Sud méditerranéen pour en connaître l'individualité et son double, l'oeuvre.
Porté par un puissant désir de découverte, il a recherché les traces de l'aventure intérieure de ses interlocuteurs, créateurs français et étrangers issus d'écoles, de courants et de styles différents.
Maurice Rovellotti signe ici le second volet du portrait sensible de la création contemporaine dans le Sud de la France.
Prochainement
Joseph Alessandri ou la face cachée de l’ombre, monographie du peintre Joseph Alessandri, avec le photographe Jean-Éric Ely, éditions Autres Temps, 2009
Les Trois Fous de Saint-Rémy, avec le photographe M. Rovellotti, monographies croisées des artistes Jan van Naeltwijck, Pierre Pinoncelli et Jean Verame, 2009
22:27 Publié dans Claude Darras | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
22/05/2009
Gertrude Käsebier
Photographe américaine (1852-1934)
The Picture Book. 1903, Vintage platinum print, 6.25 x 8.25 in. (159 x 210 mm), on original paper mount., Illustrated: Camera Work, April 1905, Plate II, and Michaels: Gertrude Kasebier, plate 64. The sitters are Beatrice Baxter Ruyl and Charles O'Malley. v1188c.
23:33 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Laurent Septier
Exposition du 25 au 30 mai
Galerie du Tableau
37 rue Sylvabelle 13006 MARSEILLE
Une certaine manière de prendre son temps
La vue est une très fine photographie
Imperceptible, sans doute, si l’on se fie
À la grosseur de son verre dont le morceau
Est dépoli sur un des côtés, au verso ;
Mais tout enfle quand l’œil plus curieux s’approche
Suffisamment pour qu’un cil par moments s’accroche.
Raymond Roussel
La Vue
L’image latente n’existe plus avec la photographie numérique, il n’y a plus de point aveugle, ce qui est capté l’est sous nos yeux et mieux encore, comme dans une mise en abîme, il nous est possible sur le lieu même de nous transporter à l’instar de Raymond Roussel, dans la vue que nous venons de prendre. De nous arrêter sur des détails suspendus que l’œil n’avait pas su ni même pu capter; non seulement il est possible de circuler dans l’image, mais en l’agrandissant très fortement sur ce petit écran aux couleurs si vives, d’y pénétrer au plus près, dans une sorte d’apnée. Mais ce n’est pas cet apparent paradoxe - être à la fois dans le réel et dans son image - qui est troublant, c’est qu’au fur et à mesure de cette approche, ce que l’imaginaire permettait à Raymond Roussel de saisir indéfiniment trouve ici sa limite dans la raison technique de l’image numérique : le pixel.
Il y a dans cet agrandissement progressif un entre-deux, un instant et une distance justes(1), où l’image n’est déjà plus vraiment nette, où apparaît à l’œil, même le moins exercé, quelque défaut : l’envahissement d’un visage par une couleur semblant glisser, la disparition d’une main, un flou bizarre, des effets de granulation qui font apparaître la substance même (si l’on peut dire) de l’image, sans pour autant que cette altération soit un frein à l’engouffrement de notre imaginaire confronté à ce réel qui fut là. Avant cet entre-deux, l’image est une simple photographie, au-delà elle devient un banal jeu de pixels - mais, dans cet intervalle où elle est juste un peu “attaquée”, comme “piquée” par le temps ou l’usure et où elle est cependant encore image, se trouve une sorte de vibration qui rend curieusement les personnes, les objets, les lieux, très présents, comme vivant de cette légère et incertaine pulsation.
La photographie se relâche ici comme, dans les restaurants, les conventions au demeurant assez complexes en Chine se relâchent, parfois le temps d’un clin d’œil, en révélant de nouvelles connivences. Les deux temps se rejoignent dans ces images.
Ces recadrages très serrés et sur le point de se dissoudre dans leur peu de matière, de disparaître comme éclate une bulle de savon, n’ont rien de spectaculaire. Ils témoignent à peine mais portent notre attention vers quelque chose à la fois très présent - suspendu dans cette durée hallucinatoire, comme un ralentissement, un glissement - et très déréalisé par son apparence fragile : détails troublants à la limite du visible, qui ne nous apportent aucun savoir, aucune certitude, mais simplement une vision légèrement décalée, déplacée, une certaine manière de prendre son temps.
(1) Sans savoir exactement pourquoi, mais avec cette certitude déjà décrite par exemple par Zhang Yanyuan, un peintre chinois de la dynastie Tang, qui écrivait “[la peinture] devient ce qu’elle est, sans que l’on sache pourquoi elle est bonne”.
23:02 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
JOHN BERGER
■■■ JOHN BERGER John Berger – (Photo de Jean Mohr) Peintre autant qu’écrivain, John Berger est né à Londres en 1926.
■ Et nos visages, mon cœur, fugaces comme des photos Essai – 1993 (Traduit de l'anglais par Katia Berger-Andreadakis)
Sans écrire réellement un livre de confessions, Berger met à nu son cœur dans ce volume dense et court, sorte d’album de méditations en prose, d’extraits de journaux et de poèmes, fugaces comme des photographies. Si l’art y est mêlé, à travers des incursions brillantes dans l’œuvre de Van Gogh, Rembrandt et Le Caravage, le livre est largement poétique et philosophique, tendu par des questions et des expériences si simples — l’amour, le déracinement, le temps, l’absence — que nous ne savons presque plus les «voir» dans nos propres vies. Le livre sans doute le plus personnel et le plus émouvant de John Berger.
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■ Fidèle au rendez-vous Essai - 1996
SONATES : dans le sens de faire sonner la lettre, la faire sentir (selon la définition de Larousse), et pour faire entendre SONNET que j'utilise sans les contraintes prosodiques classiques. Faire sentir, entendre, voir le débraillé, l'incontinence du visible, ces et cetera, ces en verve, ces injonctions à l'Eros, faire se cabrer dans les mots cette matérielle grandeur du monde, chantée par Lucrèce, afin comme le dit Merleau-Ponty, d'y faire venir cela même qui lui est le plus étranger : un sens.
■ L’oiseau blanc Essai – 2000 (Traduit de l'anglais par Anne et Michel Fuchs et Serge Grunberg)
Le critique d'art et écrivain John Berger aborde ici les questions fondamentales posées par les arts plastiques. Lorsqu'il parle du cubisme, il ne parle pas seulement de Braque, de Léger, de Picasso ou de Juan Gris, mais aussi de ce moment, au début du vingtième siècle, où le monde s'est rassemblé autour d'un formidable sentiment de promesses en l'avenir. Quand il étudie l'oeuvre de Modigliani, il voit dans l'étirement des formes du modèle l'infini de l'amour humain. Cheminant librement de la Renaissance à l'explosion atomique de Hiroshima, des rives du Bosphore aux gratte-ciels de Manhattan, des sculpteurs sur bois d'un village savoyard à Goya, Dürer ou Van Gogh, et embrassant aussi bien le sentiment personnel de l'amour et de la perte que les bouleversements politiques majeurs de notre temps, L'Oiseau blanc démontre une fois de plus la singularité de John Berger.
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■ Au regard du regard Essai - 1997
La révolution technologique, qui a commencé avec la Renaissance mais qui n'a pris toute sa dimension révolutionnaire qu'au début du XIXème siècle, a non seulement bouleversé notre rapport à la nature, mais également notre manière de regarder. L'invention de la photographie qui permet la "reproductibilité des objets", le cinéma, et encore davantage la télévision et la vidéo, ont eu des conséquences considérables sur notre perception des choses (naturelles ou pas), des animaux et des êtres humains. On regarde les femmes sculptées de Rodin, la solitude d'un Giacometti traversant sous la pluie, quelques mois avant sa mort, une rue à Montparnasse. On contemple Courbet et le Jura, Francis Bacon et Walt Disney. Et ce n'est pas tout, loin de là. Les considérations auxquelles se livre John Berger sont étonnantes ; et calmement mais sûrement, il arrive à changer notre regard.
De A à X
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11:53 Publié dans GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE, John Berger | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
La petite librairie des champs et James Joyce
" L’âme de l’objet le plus commun dont la structure est ainsi mise au point prend un rayonnement à nos yeux. L’objet accomplit son épiphanie ". James Joyce
Notre parcours sera parsemé de lectures d'extraits d'ULYSSE de James JOYCE, et ce dans plusieurs langues. Il durera à peu près 1h30. Si l'aventure vous tente, amenez votre livre, et choisissez le passage que vous aimez, et que vous avez envie de partager. Les musiciens sont également les bienvenus pour nous accompagner avec leur instrument. Nous clôturerons la soirée avec un repas tiré du sac et un pique-nique au moulin, si le temps le permet.
Sylvie DURBEC
Catherine SAISON
LA PETITE LIBRAIRIE DES CHAMPS
le moulin brûlé
13 150 BOULBON
11:32 Publié dans James Joyce | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
21/05/2009
Henri Meschonnic
Henri MESCHONNIC
De monde en monde
Couverture de Françoise Bissara-Fréreau
Collection Cahiers d'Arfuyen n°178
Après Puisque je suis ce buisson (2001), Tout entier visage (2005) et Et la terre coule (Prix de Littérature Francophone Jean Arp 2006), De monde en monde est le quatrième ouvrage d’Henri Meschonnic que publient les Éditions Arfuyen.
« un arbre pousse dans mon attente / je suis pris entre / ce que j’attends et ce qui / m’attend et le temps est ce / que tu fais de moi ce que / je fais de toi / notre temps / est le monde ». D’un vers à l’autre, d’un thème à l’autre, la parole d’Henri Meschonnic est d’une fluidité toujours plus étonnante, mais cette coulée de la langue, faite de reprises, d’enjambements, d’assonances, reste toujours sous tension, ne s’égare jamais.
Le poème de Meschonnic semble fait de mots allant à l’aventure, d’où leur fraîcheur, leur souplesse, leur humour malicieux. Mais, peu à peu, c’est tout un paysage mental qu’ils font apparaître, sans que l’on sache d’où ni comment. Le monde naît mot à mot sous nos yeux et le poète semble le premier à s’en étonner : « je ne parle pas mes mots / ce sont mes mots qui me disent / et qui me réconcilient / avec tout ce que je ne connais pas ».
Mais aussi rapide soit la langue, la vie va plus vite encore, et c’est comme une course incessante : « je ne cours pas après la vie c’est elle / qui me croise et me recroise / à chaque regard chaque rencontre / j’en ai dans toutes mes mains / je la crie de tous mes yeux / et elle s’endort dans mes bras / j’en perds le compte du monde / je ne fais plus de différence / entre la mémoire et / l’oubli ».
Il faut donc toujours recommencer, la partie n’est jamais gagnée : « chaque moment je recommence / le désert / je marche chaque douleur un pas / et j’avance / de monde en monde ». Coulée de langue comme une ivresse, comme une course, comme une dépossession : « et nous roulons dans le monde / comme des galets dans la mer / comme on rêve / d’oublier / que chaque instant est du sang / que d’autres d’autres / coulent de nous ». Écrire, encore, à perdre haleine.
Texte © Editions Arfuyen
23:54 Publié dans Henri Meschonnic | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
19/05/2009
H.D. (Hilda Doolittle)
Je fus, disais-je, instruite en écriture
mais j’en avais seulement entendu parler
[…]
Je ne fus pas séduite
Je ne fus pas instruite
Ni invitée à pénétrer le sens du hiératique
mais quand l’oiseau ulula en passant
ce soir-là
il me sembla que je savais l’écriture
comme si Dieu avait fait l’image
et l’harmonisait
avec un hiéroglyphe vivant
(Palinodie, II, 3.)
Les murs ne croulent pas sur le site Terres de femmes
22:59 Publié dans H.D. (Hilda Doolittle) | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | Facebook