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28/07/2010

Jean-Paul Michel

Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre. 

 
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(Flammarion, 2010)

 

La poésie, pour Jean-Paul Michel, est un vigoureux geste intérieur, bataillant au plus fort de l'inquiétude, cherchant et trouvant « l'or » d'une existence crue dans la turbulence même, « l'ordre et le désordre » de l'énergie créatrice [...]. La poésie, loin d'un affaissement en quelque impuissance assumée, des modes résiduels de la crainte et de la mélancolie, affirme de cette manière son audace, reconnaît sa puissance, [...] n'hésite pas devant la libre, l'honnête, la réjouissante « folie de nommer ». [...] « Manquer à la joie, écrit Michel, c'est manquer à l'être ».

[...] La célébration [...] de ce qui est [...] n'est pas tant un « calcul » rationalisant qu'une « brûlure » [...] : une passion, les flammes d'un désir, une intensité, une aveuglante, instinctive consomption d'être - laquelle, pensée au-delà de toute « signification », produit un profond sens émotionnel et ontologique. Aimer est, ainsi, le seul geste « nécessaire », donnant valeur, faisant face à tout le « mal » que nous pouvons sentir « mordre » en nous.

Il faut lire Michel. On exulte.

Michael Bishop in World Literature Today (2003).

 

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Alain Veinstein reçoit Jean-Paul Michel

http://www.franceculture.com/player?p=reecoute-2302701#reecoute-2302701

 

 

Jean-Paul Michel (extrait)

"C'est très certain. La politique est le bonheur moderne.Tous les enthousiasmes déçus, elle seule aura ménagé, encore,quelques places - terrible - à l'extase publique.Et non pas d'avoir réservé aux malheureux hommes de ces temps moins de martyres,de coups de fouet, de déceptions dures qu'à leurs pères - mais d'être proprement, la bêtise savante d'un monde..."

 

 

La politique mise à nu par ses célibataires même / essai d'anatomie, vite / par quelque mauvaise-tête antiparti, L'Echiquier Marcel Duchamp, Bordeaux, 1977.

Traduction portugaise, Fenda edicoes, Coimbra, 1983

Traduction italienne, Kane editore, Roma, 1978

Epuisé en E.O. Texte français réimprimé en 1996, éditions Ludd, Paris.

 

Le site de l'auteur

26/07/2010

John Cage (vient de paraître)

Je n'ai jamais écouté aucun son sans l'aimer : le seul problème avec les sons, c'est la musique - Suivi de Esthétique du silence

 

John Cage, Daniel Charles

La Main Courante, 2010

46 pages

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"En juin 1992, John Cage prit part, à Pérouse, aux manifestations organisées par les Quaderni Perugini di Musica Contemporanea sur le thème "John Cage e l'Europa", et destinées à fêter, deux mois à l'avance, le quatre-vingtième anniversaire du compositeur.

Le 23 juin, au cours d'une conférence de presse donnée au Palazzo dei Priori, le musicien prononça une allocution remarquée, et répondit aux questions de l'assistance : il s'agissait là non pas, certes, d'un testament. mais de l'une des ultimes interventions publiques de celui qui avait - selon les termes du premier grand au award de sa longue carrière - "reculé les frontières de l'art des sons". (Six semaines plus tard, en effet, John Cage décédait à New York. foudroyé par une attaque cérébrale)..." Daniel Charles

 

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John Cage, http://brahms.ircam.fr/composers/composer/679/

Image : Ircam Centre Pompidou

 

 

 

"4.33" John Cage

14/06/2010

Bulletin N°23 - carnets d'eucharis - Juin 2010

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© Josephine Sacabo http://www.josephinesacabo.com/ Geometry of Echoes

 

 

 

 

 

 

[SOMMAIRE………]


Charles DESPIAU

Sculpteur

EN COUVERTURE Joséphine Sacabo

EXTRAITS Lycophron et Zétès Pascal Quignard

&

Dominique Quélen LOQUE (une élégie) Fissile Editions

POESIE AVEC Diane Meunier

DU CÔTÉ DE CHEZ BORIS PASTERNAK Par-dessus les obstacles

 

GALERIE DEPARDIEU

Communiqué de presse

Uffe Weiland

Mobiles et sculptures : « Hommage à Calder et Miro »

Vernissage jeudi 1er juillet - exposition jusqu'au 30 juillet 2010

 

 

VIENT DE PARAITRE Ecrire, inscrire : Images d’inscriptions, mirages d’écriture Jean-Claude Mathieu (Editions José Corti)

 

NOTE DE LECTURE

Gérard Cartier Tristran par Nathalie Riera

 

&

PAR AILLEURS ………………….. invitation editions lanskine - 28ème marche de la poesie – place saint-sulpice – Samedi 19 juin 2010

 

 

 

 

LES CARNETS D’EUCHARIS  N°23

 sur calaméo http://www.calameo.com/read/000037071834b909352dc

 

Publiez sur Calaméo ou explorez la bibliothèque.

 logo pdf.jpg  TELECHARGEMENT PDF     carnets d'eucharis n°23_juin 2010.pdf

   


 

Les carnets d'eucharis

téléchargeables au format pdf & consultables sur la plateforme Calaméo

 

  

 

Nathalieriera@live.fr

13/06/2010

28ème Marché de la Poésie (Invitation Editions Lanskine)

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07/06/2010

"Avec Nathalie Riera" (Préface de Pascal Boulanger "Puisque Beauté il y a", éditions Lanskine, 2010)

 

PREFACE

Pascal Boulanger

 

Nathalie Riera

Puisque Beauté il y a

 

 

Des chuchotis d’insectes le papier que tu froisses, le craquèlement de tes lèvres : ce que tu cherches à écrire, alors que tu ne sais encore rien du froid, et de ses crimes.

Un bruit d’abeille la mer et l’aube, écrire pour tout ce qui est terre, et fragile.

Ainsi nos feuilles rugissantes dans les poussières sonores des cités, ou dans les arbres qui nous enseignent les branches et leurs coups d’archets.

Et mes souvenirs blancs comme du jasmin.

 

Une page blanche comme un parterre de neige écrit aussi Nathalie Riera. C’est parce que tout mérite d’être nommé que nous parlons. Un poète ne doit-il pas passer, sans trop frémir, au-dessus du néant et de la page blanche ?

Le vrai courage n’est sans doute pas celui de tout jeter, de tout déconstruire, mais à l’inverse, celui qui consiste à remonter jusqu’à la source des choses qui nous entourent.

Certains préfèrent le solipsisme au chant, l’obscur à l’intelligible, la négation aux volutes éphémères de la beauté… Mais le poème de Nathalie Riera est le couronnement du jour qui passe. Elle sait jouer tout cela ensemble : saisons, sol et ciel, joie et accablement, défaites et espoirs. Toute une habitation se tisse dans ses poèmes, à travers les fils invisibles qui relient chaque chose vivante sous un ciel de contrastes.

Faut-il resacraliser, sans emphase, l’espace où nous sommes ou anéantir nos dernières illusions ? On peut habiter l’errance tout en prêtant attention à ce qui surgit et se déploie, car le poète en subissant, comme le commun des mortels, la Chute en inverse aussi le signe.

L’écriture de Nathalie Riera retient les sensations traversées afin qu’elles ne basculent pas dans l’indifférencié. Cette écriture, à travers proses ou vers amples, est simple et transparente.

L’ordre et la simplicité ont toujours ouvert les routes du rêve (Ungaretti cité par Nathalie Riera). On sent qu’elle a besoin de l’écriture pour ne pas brûler dans la proximité des choses.

Il se peut d’ailleurs qu’elle n’écrive pas mais dessine. Tant ses textes semblent suinter sur la page, dans cette eau fleurie des sentes.

Tout se dérobe t’il, désormais, à notre approche ? Mais les robes de l’enfance, à chaque fois retrouvées, sont toujours présentes. Ceux qui écrivent et tentent d’habiter poétiquement le monde le savent. Ne font-ils pas le don d’eux-mêmes qui fait écho au don de l’existence ?

Nathalie Riera est dans la joie à être – tout simplement – seule ou avec l’aimé, avec une manière, une habilité, une fantaisie, une invention de vivre.

Il n’est pas de poésie sans hauteur écrit-elle. Autrement dit, pas de poésie et de demeure sans ciel.

Dans ces suites, l’énergie, l’abondance s’inscrivent dans le sommeil de la terre qui reçoit du ciel et de l’amour, toutes les pluies et tous les soleils.

Jours et nuits forment un tableau de grande beauté.

 

© Pascal Boulanger

 

 

Editions Lanskine, 2010

 puisque beauté il y a nathalie riera ed lanskine 001.jpg

Pour commander le livre :

lanskine@club-internet.fr

 

  

Nathalie Riera

serait ravie de vous rencontrer au

28ème Marché de la Poésie

(Saint-Sulpice, Paris 6ème)

Samedi 19 juin 2010 à 16 h

Librairie La Gradiva/Editions Lanskine

N° de stand : F13 F14

02/06/2010

Pierre Alechinsky à la Galerie Alain Paire

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Pierre Alechinsky photographié par Jacqueline Salmon

 

"Pierre Alechinsky / les éditions Fata Morgana"

gravures, lithographies, éditions orignales

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 Samedi 5 juin, à partir de 18 h, vernissage de l'exposition

 

Présentation d'estampes et de quelques-uns des grands ouvrages édités par Bruno Roy et Fata Morgana, en collaboration avec Pierre Alechinsky  : "Vacillations" de Cioran, "L'art magique" d'Octavio Paz", "Proust / Ces robes qui m'évoquaient Venise""Choses rapportées du Japon" de Gérard Macé.

 

 

 Plus de renseignements sur le site, en page d'accueil

Galerie Alain Paire

Dominique Sorrente (une lecture de Sylvie Durbec)

 

 

 

NOTE DE LECTURE

(Sylvie Durbec)

 

 

A propos du recueil de Dominique Sorrente, Pays sous les continents, un itinéraire poétique 1978-2008

 

 

 

« Je t’envoie ma chanson des jours bleus… »

 

Lors de la venue de Dominique Sorrente à la Petite Librairie des Champs, au mois de février 2010, nous avons eu le plaisir de recevoir également Mérédith Le Dez, son éditrice, qui a réalisé, avec PAYS SOUS LES CONTINENTS, un très beau travail éditorial. Si le livre est beau, par sa couverture rouge d’abord et la qualité de l’impression, c’est évidemment  aussi à cause du projet singulier à l’origine de cette publication. Sans parler des textes de Dominique Sorrente qui la composent. Qu’un poète constitue ainsi une somme de trente ans d’écriture est une entreprise originale et rare. Le titre d’abord nous arrête et nous nous demandons quel est ce pays, quels sont ces continents. La lecture nous apporte des réponses tout en ouvrant d’autres interrogations et nous nous retrouvons devant une œuvre où l’exil intérieur du poète donne le ton aux différentes sections du livre[1], évoquant un incessant départ, la recherche d’un impossible ici, que la citation de Milosz mise en exergue signale : « …il n’est pas jusqu’au mot le plus universel, Ici, qui n’ait à jamais perdu son sens… ». Rilke lui-même ne l’avait-il pas noté lorsqu’il écrivait : « Car demeurer, cela n’existe nulle part. »

Ce pays mouvant et ouvert dont parle le poète, c’est évidemment la poésie, celle croisée à Marseille sur le chemin de Christian Gabriel/le Guez Ricord, à l’âge de 17 ans et avec laquelle Dominique Sorrente va se colleter, au long de nombreux recueils ayant obtenu des prix prestigieux. Ici, c’est aussi ces continents sous lesquels se cachent le pays et toutes les voix du poète. Sans oublier la mer initiatrice du voyage. Ce qui est à l’œuvre dans cette somme, véritable fil rouge dans l’œuvre de D.S., c’est la voix adressée à celui qui écoute et lit les paroles du poète. « Apprendre à lire l’exil, nu sur son corps », voilà que s’ouvre devant nous la trace d’un passage, celui de l’écriture, à la fois rude et nécessaire :

« …dans le train qui glisse sur ses rails

avec les paysages, instantanés souverains,

qui se refusent

à l’entrée du poème »,

écrit-il, dans la Lettre du passager à la fin de cet itinéraire poétique, et ce passager est le poète, mais aussi le lecteur. En effet, le voyage de lire nous fait découvrir l’étrangeté d’une prose poétique (Parabole d’un temps, dans Empire du milieu intérieur) et la beauté aphoristique de certains vers: « Il est beau, ce claquement d’ailes entrevues dans la lenteur de la forêt », Le Dit de la neige),  qui l’apparentent à des poètes comme Trakl ou des prosateurs comme Adalbert Stifter.

Plus  qu’une anthologie, ce que nous donne à entendre Dominique Sorrente, c’est une traversée. Une vie en poésie.

 

© Sylvie Durbec, la petite Librairie des Champs, à Boulbon

 

 

MLD Editions


Pays sous les continents, Un itinéraire poétique 1978-2008 de Dominique Sorrente

MLD Éditions, 25 euros



 

 

 



[1] On peut en donner quelques titres pour mémoire sur les 15 : depuis Citadelles et Mers jusqu’à Cinq dérives pour les continents, en passant par La lampe allumée sur Patmos, Méridienne d’If, Empire du milieu intérieur ou encore Oiseau passeur. Tous ces titres montrent à l’évidence que le poète est traversé par le mouvement de la voix et de son cheminement de l’intérieur vers l’extérieur, vers le lecteur.

La Pensée de Midi, mai 2010

La pensée de midi, n°31

Histoires d’un 20 janvier. Récits

NUMÉRO SPÉCIAL POUR LES 10 ANS DE LA PENSÉE DE MIDI !

 (Actes Sud, mai 2010)

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Ce numéro a été coordonné par Thierry Fabre, essayiste, rédacteur en chef de La pensée de midi et concepteur des Rencontres d’Averroès et Renaud Ego, auteur de récits, de poèmes et d’essais sur l’art et la littérature

EN LIBRAIRIE A PARTIR DU 20 MAI 2010

Avec des textes de Vladimir Arsenijevic, Mustapha Benfodil, Velibor Colic, Dominique Eddé, Renaud Ego, Thierry Fabre, Alaa Khaled, Driss Ksikes, Maurizio Maggiani, Yossi Sucary, Hyam Yared, Iban Zaldua et Fawzia Zouari.

“Histoires d’un 20 janvier ”, ou comment partager un même ordre du temps autour de la Méditerranée ? Onze écrivains : Vladimir Arsenijević, Mustapha Benfodil, Velibor Čolić, Dominique Eddé, Alaa Khaled, Driss Ksikes, Maurizio Maggiani, Yossi Sucary, Hyam Yared, Iban Zaldua et Fawzia Zouari, nous racontent un même jour dans la multiplicité de ses avènements. Chacun suit son rythme, épouse son imaginaire, dessine la courbe de vie qui est la sienne et nous donne à lire, par le récit, l’essai ou la fiction, ce jour commun, choisi arbitrairement, qui à la fois nous rassemble et nous divise. Avec ces « histoires d’un 20 janvier », la revue La pensée de midi marque ses dix ans d’existence. Dix ans passés à la recherche d’un monde de significations communes, d’une rive à l’autre de la Méditerranée. Dix ans 2000/2010- d’un XXIème siècle commencé dans le bruit et la fureur d’un 11 septembre, d’un XXIème siècle qui a assisté au basculement du monde, du communisme à l’islamisme, d’un XXIème que chacun devine incertain et pour lequel nous maintenons un principe espérance… 10 ans de présence, avec René Char et Albert Camus comme alliés substantiels : « Revenir de tout l’avenir au présent et le garnir de son espoir même jamais réalisé. » C’est ce que l’un écrivait à l’autre, qui reste pour nous d’une vivante actualité, au printemps de l’année 2010.

Consultez en cliquant  ICI

 

24/05/2010

Katherine Mansfield (1888-1923)

Un propos de table de Coleridge

«  Il est intolérable que les hommes qui ne savent rien, ne comprennent même pas le monde dans lequel ils vivent quotidiennement et auquel ils ramènent tout. »

A retenir !

« Bien que les évènements contemporains obscurcissent les évènements passés d’un vivant, il suffit qu’il soit mort pour que toute sa vie entre dans l’histoire et que toutes les actions se situent sur le même plan. »

Complètement faux !

« Une fréquentation intense de la Bible évitera toute vulgarité dans le style. »

Non, dans le langage.

« Pour ma part, ce n’est pas la terre qui est sous mes pieds qui fait mon pays. Mais sa langue, sa religion, ses lois, son gouvernement, son sang – c’est ça qui fait une patrie. »

Non, pour moi, c’est le sol que j’ai sous les pieds.

 

18 octobre 1920, Extrait du Journal de Katherine Mansfield

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[…] Je voudrais vivre de façon à travailler de mes mains, de mon cœur et de mon cerveau. Je désire un jardin, une petite maison, de l’herbe, des bêtes, des livres, des tableaux, de la musique. Et je désire écrire, tirer de là ce que j’écrirai, exprimer ces choses. (Il se peut toutefois que je prenne pour sujet des cochers de fiacre. Peu importe.)

Mais la vie, la vie chaude, ardente, vivante – m’y enraciner – apprendre, désirer, savoir, sentir, penser, agir. Voilà ce que je veux. Rien de moins. Et voilà à quoi je dois m’efforcer.

 

14 octobre 1922, Extrait du Journal de Katherine Mansfield

 

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A la Villa Isola Bella

 

Un site à consulter

Jean-Claude Mathieu

logocorti.gifÉcrire, inscrire,
        Éditions José Corti, 2010. 


       

L’objet de ce livre est l’écriture, telle qu’elle se réfléchit au miroir des inscriptions. Une ligne somnambule avance, un écrivain essaie d’éclaircir son geste obscur et, à défaut de savoir ce que sont les traces qu’il laisse, il entrevoit parfois ce à quoi elles ressemblent : des traits dans le sable, des tatouages sur la peau, des lettres sur une tombe, sur l’écorce des arbres, des graffiti aux murs, des signes d’écume, des noeuds d’air. Nées de gestes de l’enfant, compliqués et ritualisés par l’adulte, les inscriptions ont semblé des révélateurs de l’écriture, qu’elle s’appuie sur leur exaltation ou grandisse sur leurs ruines, que l’écrivain les déchiffre ou rêve d’en graver. Quand le texte de l’inscription s’élève à l’impersonnel, que résonne à travers un discours subjectif la voix de Personne, c’est le désir de tous et de chacun, les jeux de l’enfant, l’inconnu de l’origine,   l’angoisse de la mort qui s’exposent. Restituée et resituée dans un livre, elle creuse ce qui était resté énigmatique, dans l’enfance, le désir ou le deuil. Si l’écrivain entrevoit ses fantasmes, choisit un modèle imaginaire, gravures dans la pierre ou traces dans le sable, l’inscription se révèle alors comme une microécriture où se condensent les enjeux du macrocosme de son oeuvre. http://www.jose-corti.fr/titreslesessais/ecrire-mathieu.html

Du même auteur chez Corti La poésie de René Char ou le sel de la splendeur (2 tomes) ; Jaccottet, l’évidence du simple

 

23/05/2010

Petit Dictionnaire "Hors-Champ" de l’art Brut au cinéma

 

NOTE DE LECTURE

(Claude Darras)

 

L’art Brut consacré par le cinéma :
un ouvrage de référence

 

 

 

L’ouvrage est un fabuleux sésame qui ouvre au  lecteur les portes d’un territoire d’exception, celui des rêves et de l’art Brut. Une manière de quitter le réel, ses pesanteurs et sa raison, non pour disparaître et s’anéantir, mais pour accéder à un univers de formes habité par les féeries de l’imaginaire et l’innocence de la liberté. Initiateurs du Petit Dictionnaire hors-champ de l’art Brut au cinéma, Pierre-Jean Wurtz, Michel Dumas et Jérôme Dugast ont dirigé, à partir de Rencontres tenues à Nice dès 1998, un travail considérable, scrupuleux et encyclopédique, sollicitant de nombreux contributeurs qui ont décrit ou analysé un peu plus de cent longs, moyens et courts métrages dévolus à une centaine de créateurs français (en majorité) et étrangers. Ces artistes-là associent la passion des matériaux à une démarche primitiviste qui se fiche des critères académiques. Ils récusent toute école, tout héritage, toute tradition. Et ils n’ont pas attendu que Jean Dubuffet invente la notion d’art brut, en août 1945, pour mettre au jour des univers peints, sculptés, gravés, bâtis, cimentés, brodés ou tissés, des ouvrages nés spontanément, parfois dans la clandestinité, et délivrés de toute prétention culturelle. Notre siècle et les suivants n’épuiseront pas l’inventivité de ces autodidactes, fous, marginaux, médiums, révoltés, outsiders et autres singuliers. Certains d’entre eux ont été récupérés par le système des musées et happés par les sirènes de l’art officiel qu’ils ont passé leur vie à combattre. Le Petit Dictionnaire élargit le cercle notoire des Gaston Chaissac, Ferdinand Cheval, Chomo, Joseph Crépin, Augustin Lesage, Robert Tatin (France), Aloïse (Suisse), Alfonso Angel Ossorio (Philippines), Simon Rodia (Italie), Bill Traylor (États-Unis) et Scottie Wilson (Canada) à une kyrielle de contemporains moins connus du grand public : Pierre Avezard dit « Petit Pierre », Danielle Jacqui, Ciska Lallier, Francis Marshall, Claude Massé, Gaston Mouly, Raymond Reynaud, Pépé Vignes (France), Nek Chand (Inde), Angel Inigo (Cuba), José Miguel (Portugal) et Giovanni Podestà (Italie). Le philosophe Christian Delacampagne, l’historien et réalisateur de télévision Pierre de Lagarde, la cinéaste Agnès Varda et l’architecte Alain Bourbonnais figurent au générique de l’inventaire filmique attestant des interrogations suscitées par le mouvement pictural chez des intellectuels de tous horizons. Préfacé par le peintre provençal Pascal Verbena (qui a été filmé par le documentariste Philippe Lespinasse), cet ouvrage de référence porte en épigraphe une perle d’un autre « artisan » de la spécialité, le facteur poète Jules Mougin (filmé par Andrée Appercelle et André Leroux) : Trouver de la poésie dans un guidon de vélo, un bouton de porte, une paire de souliers ; émouvoir avec des objets aussi banaux : tuyaux de locomotives, gouttières, tas de cailloux ; s’occuper enfin de cela.  Dans le dictionnaire aux quelque deux cents pages, l’écriture ajoute au septième art quelques belles lignes de fuite aux jeux de la perspective si bellement tracée. Unique regret, l’absence d’illustrations à défaut de rushes, d’extraits de tournages.

 

 

© Claude Darras, mai 2010

 

 

DE L'ART BRUT AU CINEMA.jpgPetit Dictionnaire "Hors-Champ" de l’art Brut au cinéma (les éditions de l’Antre, 2008).

L’ouvrage est disponible dans les lieux suivants :

Librairie Masséna, à Nice, 55, rue Gioffrédo 06000 Nice 04 93 80 90 16; librairiemassena.com ; Musée de l' Art Brut à Lausanne ; Halle Saint Pierre à Paris. On peut le commander auprès du président de l’association Hors-Champ, Pierre-Jean Wurtz, à l’adresse numérique pierre-jean.wurtz@orange.fr Tarif public : 20 euros.

Nous vous recommandons également l’ouvrage « Art brut, l’instinct créateur », de Laurent Danchin, dans la collection Découvertes Gallimard, n° 500.

15/05/2010

Yves Bonnefoy

Cahier Bonnefoy

Cahier Bonnefoy Featured

Yves Bonnefoy

Dirigé par Odile Bombarde et Jean-Paul Avice.

Dès 1954, un an après la publication de Du mouvement et de l’immobilité de Douve, livre par lequel il fut reconnu comme poète, un journaliste pouvait écrire : « Dans trente ans, on parlera encore d’Yves Bonnefoy ». Le temps a permis de vérifier qu’il ne se trompait pas. Lire la suite

 

08/05/2010

Gabriel Levin

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 […]

Les personnages peints se glissent et sortent de l’esprit,

            comme des harmoniques « de plein air », acides

 

dans un ensemble d’instruments à vent, qui refusent de s’inscrire

            dans la liste de quiconque.

                                                           Traduire, avec un oeil

 

sain et sûr, le tempérament

            de ces relations distantes

 

dans l’équilibre et l’aisance de la forme, avait été son intention

            cachée, pressante, soutenue

 

face à la toile – même lorsque son cœur céda.

 

 

The painted figures slip in and out of mind,

            like “outdoor”, acid overtones

 

in a wind ensemble, that refuse to inscribe

            themselves in anyone’s roster.

                                                           To translate, with a sound

 

and certain eye, the temperament

            of these distant relations

 

into the poise and fluency of form, had been his hidden,

            pressing agenda, propped

 

in front of the canvas – even as his heart gave.

 

 

 

Gabriel Levin, Le festin des dieux

The feast of the gods

In Ostraca, éd. Le Bruit du temps, 2010 

http://www.lebruitdutemps.fr/_auteurs/GabrielLevin.htm

 

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György Ligeti (1923-2006)

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ircam_logo.jpgBiographie

Né le 28 mai 1923 à Dicsöszenmárton (Transylvanie), György Ligeti effectue ses études secondaires à Cluj où il étudie ensuite la composition au Conservatoire auprès de Ferenc Farkas (1941-1943). De 1945 à 1949, il poursuit ses études de composition avec Sándor Veress et Ferenc Farkas à l'Académie Franz Liszt de Budapest où il enseigne lui-même l'harmonie et le contrepoint entre 1950 et 1956. Il fuit alors la Hongrie suite à la révolution de 1956 et se rend d'abord à Vienne, puis à Cologne où il est accueilli notamment par Karlheinz Stockhausen. Là, il travaille au Studio électronique de la Westdeuscher Rundfunk (1957-1959) et rencontre Pierre Boulez, Luciano Berio, Mauricio Kagel... En 1959, il s'installe à Vienne et obtient la nationalité autrichienne en 1967. Lire la suite

01/05/2010

Bulletin des carnets d'eucharis n°22 - Mai 2010

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 [SOMMAIRE………]

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LES CARNETS D’EUCHARIS 

N°22

 sur calaméo http://www.calameo.com/read/000037071764b360caba2

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Les carnets d'eucharis n°22_mai 2010

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La voix des autres n°4 - Mai 2010

 

"La Poésie est un jeu 

dangereuxFriedrich Hölderlin 

 

 "...Nous témoignons avec nos émotions, aussi violentes puissent-elles être, nous nous frayons des voies d'humanité, armés de prestigieuses visions passionnelles, qui ne cesseront de nous dérouter pour nous éconduire là où nous n'étions déjà plus attendus..." André Chenet (Extrait de l'éditorial)

 

 

 

 

 

LA VOIX DES AUTRES.jpg
 
 
 

Dessin de couverture: Pascal Gabet

Maquette: Dom Corrieras

SOMMAIRE

"Il faut toujours écouter parler en soi 

la voix des autres"   Monny de Boully

 

 

 

 - Florence Noël: Les fantômes de l'infini peu

p2

".../...

parfois

un marin, un tueur de loups, un gaveur de monstres, un enfant ajouré, 

revenait tard de son rendez-vous 

avec son dernier fantôme

on les convoquait à l’orée des sables

.../..."

 

 

Didier Manyach: Zéro Heure

p4

".../...

Des barques creusées avec du feu

Des os de bêtes froides

Des chargements d'or et d'armes.

Des terres inhabitées et des familles affamées.

Cols enneigés puis détroits de glace

parcourus par des hordes

et sur les remblais des tombes collectives.

La mer n'était qu'une vaste plaine

Une steppe sans fin

.../..."

 

 

Katy Rémy: Récits de la grande peste

p5

 

"...s'il y avait une volonté commune c'était bien dans le fait de s'enfermer ici et d'en terminer avec la société quelle qu'elle soit, d'incorrigibles rêveurs avaient conservé des crayons et du papier, à peine découverts on les trucidait sur le champ, on faisait sauter les navires, exploser les avions, nous allions à notre perte avec la conviction et je peux le dire la joie d'une enfant qui s'envole pour imiter les oiseaux, nous n'attendions pas la mort  inactifs, nous nous aidions à mourir les uns les autres dans un immense élan d'humanité..."

 

 

Camille Loty Malebranche: Désenchantement

 

p8

".../...

Je me suis réveillé 

Et je n’ai vu que la lourdeur de nos gestes et l’interaction de nos maux 

Jonglerie maniaque pour nos spartiates désabusés, 

Nos fauves anthropomorphes, anthropophages

.../..."

 

 

Jean-Marc La Frenière: Qu'avons-nous fait de la beauté du monde?

p11

 

"Dépossédée de tout par les machines à sous, la tirelire éventrée des ghettos solde son sang et sa sueur. Des enfants de douleur y jouent à l’homme viril entre de vieilles capotes et des seringues sales. On ne leur a laissé qu’une vie suceuse de souffrance, la merde des vieillards, la dérision du monde dans les sacs à ordures. Le niveau de vie descend mais le Dow Jones remonte..."

 

 

Yann Orveillon: La Passion Rimbaud

p13

 

"...Quel que soit le degré de conscience qu’il ait de son aliénation, l’observateur qui ne fait pas lui-même œuvre de poète ne pourra s’empêcher de juger de la poésie comme d’un acte gratuit. N’ayant pas de valeur marchande elle n’a pas de valeur d’échange ; donc elle est gratuite ; de là à penser qu’elle ne sert à rien !..."

 

 

- Ghyslaine Leloup: Ce monde en germination n’attend que notre courage

p18

".../...

La terre assoiffée de miracles

Révélera ses chants d’accordailles

Et nos serments d'amour confisqués

.../..."

 

 

Tahar Bekri: Palestine Salam

p19

    ".../...

    Si Jénine en arabe est fœtus et embryon

    Que tu enterres vivant oublieux de l’Histoire

    Si la poudre est ton encensoir

    Si tes fusées blessent ma nuit sombre

    Tes dalles se consolent-elles d’être mes décombres ?

    .../..."

 

 

Jullian Isabelle: Les Murs Hauts

 

p21

".../...

Saïda marche...

Elle marche longtemps

sous le feu des fusils.

Sous l'orage des bombes

en chantant un air très doux

pour bercer son petit frère

.../..."

 

 

Pedro Vianna: J'étais là

 p22      

".../...

je vis l'homme s'élever dans sa chute

je vis l'homme se préserver dans sa mort

je vis l'homme grandir dans sa négation

.../..."

 

 

André Laude: Poèmes retrouvés

p24

".../...

Nous somme le peuple de la cendre de l'angoisse et de l'offense

nous sommes la race dispersée le long des pistes du sang

nous sommes ce gigantesque tas d'ossements renouvelé aux heures débiles de la violence

nous sommes le le livre sacré où sont consignés combats défaites espoirs

Nous ne sommes plus seuls perdus dans une nuit putride gouvernée par les monstres

.../..."

 

 

- CAHIER SPÉCIAL emmanuelle k : Les brutes (version intégrale)

p26

".../...

Et vos yeux de morts nés 

lamentablement roses d’un sang sans fluidité 

et vos têtes obtuses de pauvres harangueurs 

n’y voient rien 

n’y comprennent goutte. 

Mais le terrible instinct de bêtes de mort qui vous 

habite 

sent la chose rare 

la chose unique 

la chose vivante 

donc à tuer

.../..."

 

 

Tristan Cabral: Hôpital Général

p32

".../...

dans un autre dortoir

attaché à un radiateur

le visage éclaté sous des serviettes blanches,

on interroge un vieux poète

qui avait peint Jésus

faisant la croix de fer

sur un trapèze volant

.../...

 

 

Christian Erwin Andersen: La norme jubilatoire (Réflexion, suivie d'un choix de poèmes)

p34

 

 

"...Il faut "prendre et créer du bonheur", un bonheur simple, situé aux antipodes de la boulimie consommatrice, le bonheur du guépard paresseusement allongé sur une branche d’arbre dans une nature intacte, le bonheur du pêcheur à la ligne, et le faire voir, le manifester, en concevoir une légitime fierté et souhaiter qu'il provoque chez l'autre le désir d'y goûter à son tour..."

 

 

Nathalie Riera: ClairVision

p38

.../...

à nos bouches, vertes les feuilles du rêve 

quand tu me penses entre alinéas & versets

 

enroulé dans le silence 

à boutonnage où tu me défaits 

tes mains liées au lin 

me déboucle dégrafe déplie & je me confie 

au rythme de l’écume au chaud de l’ardeur

.../...

 

 

Carlos Henderson: L'excès noir

p40

".../...

il dit

il faut tout recommencer, il faut refaire le monde, continuer la phrase infinie

les éclats de la parole sillonnant le néant

 

 

 

il dit

continuer creuser encore dans l’obscur de là viendra l’ éblouissement

pas de pacte avec l’absurde : un pacte avec mon vide et la limpide plaine

                                                               de la parole

.../..."

 

 

Cristina Castello: Marées

p43

".../...

Aux ciseaux je me coupai de l’alphabet

Je me châtrai de ma patrie* d’encre et de sève

Sans où et sans rien dans ce Sud

Exilée de l’écho de mon alpha

.../...

 

 

Jean Joubert: Le retournement de la parole

p45

".../...

Voici enfin l’inespéré :

un regard neuf

comme résurrection du regard de l’enfance

sur un jardin d’amour où le bonheur s’ouvrait

dans l’innocence de la rose

.../..."

 

 

Cristian Ronsmans: La poésie est-elle un jeu?

p47

 

"...Le divertissement est, bien évidemment, l’action de se divertir ou de divertir. Or divertir n’a rien de vulgaire, contrairement à une idée trop souvent reçue et acceptée, hélas. En fait se divertir, c’est être différent. C’est être autre, être l’autre, être l’Autre.

 
Cela remonte à la nuit des temps, à la « mimésis », procédé fort ancien utilisé dans tous les rites initiatiques à leur origine. Se différencier..."

 

 

Flaviano Pisanelli: (Italie): Genesi/Genèse

p49

".../...

Tout d’abord le blanc

racine-mémoire

dans le désert de naguère

sourd aux fibres

des harpes-fossiles

 

e il mondo incapace

di sfiorare altro mondo

.../..."

 

 

Xavier Lainé: Front de brume et eau

 

p51

".../...

Frêle évanescence

Au coeur même de la fracture

Ce qui demeure de vie

Entre fragments épars

 

Aux frontières abolies du temps

N'est que front de brume et d'eau

.../..."

 

 

Paul Mari: D'un pays qui n'existe pas encore

p53

".../...

Comme d'autres boivent leur vin rouge

sur des coins de table

où se règlent

les conflits sociaux, les malédictions des dieux,

il espère la fin des vents d'orage,

que l'homme devienne l'homme

.../..."

 

 

Dom Corrieras: Poèmes inédits

p56

"... /...

Je changerai mes rêves

Par des dessins d'enfants 

Sur la buée des vitres de trains

Traversant des hivers d'indifférence

.../..."

 

 

Marcel Moreau: Verbe et Vénus

p59

".../...

Je te cherchais dans mes mots mon désir à te dire

J'ai trouvé dans les tiens ton amour à te faire

.../..."

 

 

André Chenet: Secret poème (Extraits)

p60

".../...

Il y avait un enfant candide

qui décortiquait

l’endroit de l’envers

un enfant aux hanches étroites

avec des gestes aigus

qui jouait avec un oiseau vert

.../..."

 

 

Umar Timol: Sang (Extrait)

p62

".../...

Tu es miroir. Et je te fracasse. 

 

Et tes scissures tranchent mes veines. Et mon sang 

longtemps après ma mort moissonnera ton souffle sur 

les esplanades de la folie.

.../..."

 

 

Werner Lambersy: Coïmbra (Extraits)

p64

".../...

Le chant s'était tu

Ou quelque chose dans le chant

On ne sait pas

Quelque chose

Qui n'avait pas sa place

Et faisait du silence

Une paupière sur une absence d'oeil

 

C'était sans importance

Pour le commerce ou les rapports

De forces

C'était sans importance

Dites-vous bien qu'on pouvait

S'en passer: la parole sans miracle

Avait encore de beaux jours

.../..."

 

 

Pier Mayer-Dantec: poèmes

p67

".../...

Des chiens à la renverse

Couchent en nos cerveaux

Il va pleuvoir à verse

Sur le dos des dévots.

.../..."

 

 

A lire, à voir, à découvrir (Présentations, Événements, Actualités)

p68

 

 

- Zen & Haïku (Essai d'André Chenet)

p69

 

"... Insaisissables éclats de miroir éclairant l’esprit, les haïkus (de la contraction de deux mots japonais : haïkaï-ka et hokku, le premier pouvant se traduire par poème libre tandis que le second suggère le verset initial d’un poème plus ou moins long composé par deux ou plusieurs personnes) se présentent tels d’humbles petites énigmes (koäns*) frémissantes, apaisantes, émerveillantes, indifféremment gaies ou tristes..."

 

 

 

 

Responsable de la publication: André Chenet - Conseiller littéraire: CE Andersen, 

Conseiller artistique-maquette: Dom Corrieras - Dessin de couverture: Pascal Gabet 

Impression: CAP 49, av. Georges Clémenceau BP 21 101 - 06002 Nice Cedex 1 Tél. 04 93 44 55 08 

1er mai 2010 - ISSN 1766-6945

 

 

 

 

Abonnement à La Voix des Autres, revue de poésie

 

 

La Voix des Autres, de Poésie fondée en 2003, reparaîtra une à deux fois  fois par ans, dans un premier temps. Son comité de rédaction (non définitif) est d’ores et déjà composé d’une constellation de poètes issus de différentes régions de France et des pays francophones. Dans chaque numéro des auteurs étrangers seront conviés pour présenter un panorama de la poésie dans leurs pays. La revue en ligne DANGER POESIE servira de relais et de creuset de création à la revue imprimée (format A4). Des échanges et correspondances avec d’autres revues sont déjà en cours. La poésie n’appartient à personne et nous ne nous laisserons pas incarcérer dans un esprit de chapelle ; c’est pour cette raison que les membres des comités de rédaction et de lecture proviennent d’horizons très variés 

N’étant pas dépendant de subventions d’organismes d’état ou privés, le comité exécutif (membres fondateurs de l’association) de la revue lance une souscription auprès des lecteurs de DANGER POESIE et plus généralement de tous ceux pour qui la poésie est par excellence l’art rigoureux et  inspiré de vivre en liberté . Il vous suffit de remplir le bulletin ci-dessous et d’adresser un chèque libellé à l’ordre de DANGER POESIE, « La Casetta »53 rue Yves Klein, 06480 La Colle s/Loup.

 

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Abonnement à l’association DANGER POESIE, qui éditera La Voix des Autres : 25€ et  5€ pour les chômeurs et personnes en difficultés.

 

Toute contribution sous forme de don apporterait bien évidemment un surcroît d’énergie créatrice pour continuer cette odyssée un peu folle.

 

Membre bienfaiteur, à partir de: 100€

 

Adresses emails :

lavoixdesautres@wanadoo.fr

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Site provisoire : http://poesiedanger.blogspot.com/

 

 

 

La Voix des Autres n°4

voixdesautres@wanadoo.fr

 

 

21/04/2010

LA VIDEO TROUVE LA PEINTURE - Entretien Nathalie Riera avec le vidéaste Richard Skryzak

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ART VISUEL

Entretien

La video trouve la peinture - Nathalie Riera

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 http://www.performarts.net 

Trimestriel - N°8

 printemps 2010

 

 

 

Extrait

« La vidéo-graphie est à la lettre une inscription, une trace, une écriture très particulière. L’écriture de la vision. Ecrire ce que l’on voit avec ce que l’on voit ».

Richard Skryzak, extrait d’un entretien avec Emmanuelle Delapierre, Conservatrice du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, in Catalogue de l’exposition La peau est ce qu’il y a de plus profond, 25 novembre 2005-13 mars 2006

 

 

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1. Ecran

                                                                                                                                            

 

NATHALIE RIERA - Dans Le moment vidéographique, texte que vous avez écrit en 1999, à l’occasion de l’exposition « Les attributs du vidéaste », on peut lire :

« De points de vue en connexions, la vidéo trouve la peinture.

Pour rejoindre en elle la primauté du Regard.

Pour nouer avec elle l’alchimie d’un Visible. D’une sensation qui hante le Voir.

Non pas vouloir ce Voir à travers ce qu’on en sait, mais bien penser le Savoir par ce qu’il donne à voir.

En délestant l’image – sans que s’échappe le sens.

En offrant une vision à ce qui ne voit pas…

Puis, à propos de votre œuvre L’arc-en-ciel que vous présentez depuis octobre 2009, au Musée de l’Orangerie (Jardin des Tuileries), dans le cadre d’un cycle d’art vidéo intitulé « Eaux dormantes ? » en hommage aux Nymphéas de Claude Monet, vous écrivez : « En laissant venir les vibrations lumineuses et colorées, les sensations optiques et sonores, j’ai posé mon camescope devant le paysage comme Monet y aurait planté son chevalet. Pour moi, il s’agit du même geste.  En quelque sorte, faire de la peinture avec de la vidéo. »

 

RICHARD SKRYZAK - Je suis entré aux beaux-arts de Valenciennes (en parallèle de l’université) en pratiquant la peinture, et j’en suis sorti en 1981 en faisant de la vidéo. Je l’ai vécu comme une vraie révolution esthétique. Je peignais à l’époque de façon hyperréaliste, mais j’avais le sentiment d’être bloqué dans cette voie. Je me sentais plus proche, dans l’esprit, de l’art conceptuel. J’ai alors découvert le cinéma expérimental et ensuite l’art vidéo, à travers les œuvres de Paik, Jaffrenou, Viola, Dibbets. Ce fut le déclic. J’ai tout de suite voulu approfondir mes recherches artistiques en ce sens. Cela m’a permis, entre autre, de sortir de l’impasse où ma peinture se trouvait. « Ecran », réalisé en 1988, est un manifeste en acte de ce passage de la peinture à la vidéo. On m’y voit en train de peindre une mire de barres colorées, qui remplit à la fin tout l’écran. C’est un autoportrait en creux, à l’envers. Plus je peins, et plus je m’efface derrière ce que je peins. Derrière un écran d’un type spécial, une mire de barres, proche de la peinture par ses formes et ses couleurs, mais aussi « degré un » de l’image vidéographique. Celle-ci, en tant qu’ « écran-tableau », apparaît donc comme un prolongement, une finalité et une issue possible au geste pictural. Une chose m’intéresse également. Quel statut donner à une image qui relève à la fois de la peinture et de la vidéo ? Un medium en cache souvent un autre. C’est cette forte présence de l’univers pictural à travers le medium vidéographique que l’on va retrouver dans ma création en général. L’un se situe dans la continuité de l’autre. Les préoccupations, l’esprit, le regard sont les mêmes, sauf que j’ai changé de support et de moyen d’expression. Et cette mutation a ouvert de nouveaux enjeux esthétiques. C’est ce que je veux signifier quand je dis que je fais de la peinture avec de la vidéo.

D’autre part, la mire de barres est un arc-en-ciel artificiel, comme l’arc-en-ciel est une mire de barres naturelle. Une idée que j’ai reprise plus tard.

Dans le cas précis des « Attributs du vidéaste », je me suis demandé dans quelle mesure la vidéo pouvait reprendre les choses là où la peinture les avait laissées. Dans les zones d’ombre de la Nature morte. Dans les silences de la Vanité. « Les attributs du peintre »,  une toile de Cornelis Gysbrechts de 1665 (énigmatique peintre anversois, une fusée au cœur du 17ème siècle, sur lequel je reviendrai lors de ma prochaine conférence au musée de l’Orangerie), qui se trouve au musée des beaux-arts de Valenciennes, m’a servi de paradigme. Il s’agissait d’investir les parenthèses du tableau, d’en actionner les pauses. De dérouler et poursuivre, dans un dialogue historique et esthétique avec le Visible, le cours des données sensibles que le moment pictural avait, en son temps, suspendu. En réanimant bougie, sablier, livre, partition, violon, bulle, par le jeu des lumières, mouvements et sons, selon un principe plastique de traductions et de correspondances.    

L’invitation du musée de l’Orangerie à présenter actuellement « L’arc-en-ciel » en relation avec « les Nymphéas » de Monet, c’est l’occasion de mettre en évidence les filiations, les continuités, l’héritage esthétique entre les deux œuvres.

« L’arc-en-ciel » s’est construit sans idée préconçue, sans scénario préétabli, en accumulant simplement les plans comme des touches, des traces, des empreintes, au rythme des impressions et des perceptions. La multiplication des cadrages, des distances, des prises de vues au tournage, puis leur assemblage au montage, sont l’équivalent de la juxtaposition des couleurs sur la toile. Si l’on ajoute la question du motif, du paysage, de l’eau ; l’idée de capter les éléments dans leur « instantanéité » pour reprendre le mot de Monet ; et celle de décomposer la lumière en son spectre coloré, on perçoit bien la mosaïque d’affinités qui fait de cette vidéo une œuvre impressionniste.

Mais « L’arc-en-ciel », c’est aussi autre chose. C’est une arme. Une arme redoutable aux flèches électroniques. Un « bouclier poétique » pour se protéger de l’inconsistance généralisée qui gagne dangereusement et chaque jour du terrain. Un pont de couleur virtuel qui se dresse, pour endiguer la « menace »,  fluide et immatériel, au cœur même du réel.

Mes créations s’orientent de plus en plus vers le concept de « tableau-vidéo », présent chez moi depuis le début, mais qui aujourd’hui prend une dimension nouvelle avec l’apparition des écrans plats. Ces derniers sont à l’image de la majorité des programmes qui les animent : désespérément plats. Bien que je crois qu’une vraie télévision inventive reste possible, notamment via internet. En revanche cette morphologie se prête très bien à cette idée du « tableau-vidéo », au mur, dans l’espace privé, à coté de la photo et de la peinture, avec une fonction « décorative » qui me plait beaucoup et que j’assume complètement. Façon de court-circuiter les réseaux classiques des institutions et des lieux d’expositions. On devrait pouvoir regarder de l’art vidéo chez soi comme on écoute du Bach. 

 

 (Extrait de l'entretien paru dans la revue PerformArts n°8, Printemps 2010)

Mireille Havet, Journal 1927-1928

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Mireille Havet - Photo : collection particulière

 

Des vies à soi ?

lettre du 20 avril 2010 de Ronald Klapka

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