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23/01/2011

Nicolas Bouvier, L'usage du monde

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Pendant mes années d’études, j’avais honnêtement fait de la « culture » en pot, du jardinage intellectuel, des analyses, des gloses et des boutures ; j’avais décortiqué quelques chefs d’œuvre sans saisir la valeur d’exorcisme de ces modèles, pace que chez nous l’étoffe de la vie est si bien taillée, distribuée, cousue par l’habitude et les institutions que faute d’espace, l’invention s’y confine en des fonctions décoratives et ne songe plus qu’à faire « plaisant », c’est-à-dire : n’importe quoi.

(p.92)

 

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J’ai trop besoin de cet appoint concret qu’est le déplacement dans l’espace.

 

[…]--------------------------

 

(…) le nomadisme rend sensible aux saisons : on en dépend, on devient la saison même et chaque fois qu’elle tourne, c’est comme s’il fallait s’arracher d’un lieu où l’on a appris à vivre.

(p.146)

 

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© Nicolas Bouvier, L’usage du monde, Quarto Gallimard, 2009