01/05/2010
La voix des autres n°4 - Mai 2010
"La Poésie est un jeu
dangereux" Friedrich Hölderlin
"...Nous témoignons avec nos émotions, aussi violentes puissent-elles être, nous nous frayons des voies d'humanité, armés de prestigieuses visions passionnelles, qui ne cesseront de nous dérouter pour nous éconduire là où nous n'étions déjà plus attendus..." André Chenet (Extrait de l'éditorial)
Dessin de couverture: Pascal Gabet
Maquette: Dom Corrieras
SOMMAIRE
"Il faut toujours écouter parler en soi
la voix des autres" Monny de Boully
- Florence Noël: Les fantômes de l'infini peu
p2
".../...
parfois
un marin, un tueur de loups, un gaveur de monstres, un enfant ajouré,
revenait tard de son rendez-vous
avec son dernier fantôme
on les convoquait à l’orée des sables
.../..."
- Didier Manyach: Zéro Heure
p4
".../...
Des barques creusées avec du feu
Des os de bêtes froides
Des chargements d'or et d'armes.
Des terres inhabitées et des familles affamées.
Cols enneigés puis détroits de glace
parcourus par des hordes
et sur les remblais des tombes collectives.
La mer n'était qu'une vaste plaine
Une steppe sans fin
.../..."
- Katy Rémy: Récits de la grande peste
p5
"...s'il y avait une volonté commune c'était bien dans le fait de s'enfermer ici et d'en terminer avec la société quelle qu'elle soit, d'incorrigibles rêveurs avaient conservé des crayons et du papier, à peine découverts on les trucidait sur le champ, on faisait sauter les navires, exploser les avions, nous allions à notre perte avec la conviction et je peux le dire la joie d'une enfant qui s'envole pour imiter les oiseaux, nous n'attendions pas la mort inactifs, nous nous aidions à mourir les uns les autres dans un immense élan d'humanité..."
- Camille Loty Malebranche: Désenchantement
p8
".../...
Je me suis réveillé
Et je n’ai vu que la lourdeur de nos gestes et l’interaction de nos maux
Jonglerie maniaque pour nos spartiates désabusés,
Nos fauves anthropomorphes, anthropophages
.../..."
- Jean-Marc La Frenière: Qu'avons-nous fait de la beauté du monde?
p11
"Dépossédée de tout par les machines à sous, la tirelire éventrée des ghettos solde son sang et sa sueur. Des enfants de douleur y jouent à l’homme viril entre de vieilles capotes et des seringues sales. On ne leur a laissé qu’une vie suceuse de souffrance, la merde des vieillards, la dérision du monde dans les sacs à ordures. Le niveau de vie descend mais le Dow Jones remonte..."
- Yann Orveillon: La Passion Rimbaud
p13
"...Quel que soit le degré de conscience qu’il ait de son aliénation, l’observateur qui ne fait pas lui-même œuvre de poète ne pourra s’empêcher de juger de la poésie comme d’un acte gratuit. N’ayant pas de valeur marchande elle n’a pas de valeur d’échange ; donc elle est gratuite ; de là à penser qu’elle ne sert à rien !..."
- Ghyslaine Leloup: Ce monde en germination n’attend que notre courage
p18
".../...
La terre assoiffée de miracles
Révélera ses chants d’accordailles
Et nos serments d'amour confisqués
.../..."
- Tahar Bekri: Palestine Salam
p19
".../...
Si Jénine en arabe est fœtus et embryon
Que tu enterres vivant oublieux de l’Histoire
Si la poudre est ton encensoir
Si tes fusées blessent ma nuit sombre
Tes dalles se consolent-elles d’être mes décombres ?
.../..."
- Jullian Isabelle: Les Murs Hauts
p21
".../...
Saïda marche...
Elle marche longtemps
sous le feu des fusils.
Sous l'orage des bombes
en chantant un air très doux
pour bercer son petit frère
.../..."
- Pedro Vianna: J'étais là
p22
".../...
je vis l'homme s'élever dans sa chute
je vis l'homme se préserver dans sa mort
je vis l'homme grandir dans sa négation
.../..."
- André Laude: Poèmes retrouvés
p24
".../...
Nous somme le peuple de la cendre de l'angoisse et de l'offense
nous sommes la race dispersée le long des pistes du sang
nous sommes ce gigantesque tas d'ossements renouvelé aux heures débiles de la violence
nous sommes le le livre sacré où sont consignés combats défaites espoirs
Nous ne sommes plus seuls perdus dans une nuit putride gouvernée par les monstres
.../..."
- CAHIER SPÉCIAL emmanuelle k : Les brutes (version intégrale)
p26
".../...
Et vos yeux de morts nés
lamentablement roses d’un sang sans fluidité
et vos têtes obtuses de pauvres harangueurs
n’y voient rien
n’y comprennent goutte.
Mais le terrible instinct de bêtes de mort qui vous
habite
sent la chose rare
la chose unique
la chose vivante
donc à tuer
.../..."
- Tristan Cabral: Hôpital Général
p32
".../...
dans un autre dortoir
attaché à un radiateur
le visage éclaté sous des serviettes blanches,
on interroge un vieux poète
qui avait peint Jésus
faisant la croix de fer
sur un trapèze volant
.../...
- Christian Erwin Andersen: La norme jubilatoire (Réflexion, suivie d'un choix de poèmes)
p34
"...Il faut "prendre et créer du bonheur", un bonheur simple, situé aux antipodes de la boulimie consommatrice, le bonheur du guépard paresseusement allongé sur une branche d’arbre dans une nature intacte, le bonheur du pêcheur à la ligne, et le faire voir, le manifester, en concevoir une légitime fierté et souhaiter qu'il provoque chez l'autre le désir d'y goûter à son tour..."
- Nathalie Riera: ClairVision
p38
.../...
à nos bouches, vertes les feuilles du rêve
quand tu me penses entre alinéas & versets
enroulé dans le silence
à boutonnage où tu me défaits
tes mains liées au lin
me déboucle dégrafe déplie & je me confie
au rythme de l’écume au chaud de l’ardeur
.../...
- Carlos Henderson: L'excès noir
p40
".../...
il dit
il faut tout recommencer, il faut refaire le monde, continuer la phrase infinie
les éclats de la parole sillonnant le néant
il dit
continuer creuser encore dans l’obscur de là viendra l’ éblouissement
pas de pacte avec l’absurde : un pacte avec mon vide et la limpide plaine
de la parole
.../..."
- Cristina Castello: Marées
p43
".../...
Aux ciseaux je me coupai de l’alphabet
Je me châtrai de ma patrie* d’encre et de sève
Sans où et sans rien dans ce Sud
Exilée de l’écho de mon alpha
.../...
- Jean Joubert: Le retournement de la parole
p45
".../...
Voici enfin l’inespéré :
un regard neuf
comme résurrection du regard de l’enfance
sur un jardin d’amour où le bonheur s’ouvrait
dans l’innocence de la rose
.../..."
- Cristian Ronsmans: La poésie est-elle un jeu?
p47
"...Le divertissement est, bien évidemment, l’action de se divertir ou de divertir. Or divertir n’a rien de vulgaire, contrairement à une idée trop souvent reçue et acceptée, hélas. En fait se divertir, c’est être différent. C’est être autre, être l’autre, être l’Autre.
Cela remonte à la nuit des temps, à la « mimésis », procédé fort ancien utilisé dans tous les rites initiatiques à leur origine. Se différencier..."
- Flaviano Pisanelli: (Italie): Genesi/Genèse
p49
".../...
Tout d’abord le blanc
racine-mémoire
dans le désert de naguère
sourd aux fibres
des harpes-fossiles
e il mondo incapace
di sfiorare altro mondo
.../..."
- Xavier Lainé: Front de brume et eau
p51
".../...
Frêle évanescence
Au coeur même de la fracture
Ce qui demeure de vie
Entre fragments épars
Aux frontières abolies du temps
N'est que front de brume et d'eau
.../..."
- Paul Mari: D'un pays qui n'existe pas encore
p53
".../...
Comme d'autres boivent leur vin rouge
sur des coins de table
où se règlent
les conflits sociaux, les malédictions des dieux,
il espère la fin des vents d'orage,
que l'homme devienne l'homme
.../..."
- Dom Corrieras: Poèmes inédits
p56
"... /...
Je changerai mes rêves
Par des dessins d'enfants
Sur la buée des vitres de trains
Traversant des hivers d'indifférence
.../..."
- Marcel Moreau: Verbe et Vénus
p59
".../...
Je te cherchais dans mes mots mon désir à te dire
J'ai trouvé dans les tiens ton amour à te faire
.../..."
- André Chenet: Secret poème (Extraits)
p60
".../...
Il y avait un enfant candide
qui décortiquait
l’endroit de l’envers
un enfant aux hanches étroites
avec des gestes aigus
qui jouait avec un oiseau vert
.../..."
- Umar Timol: Sang (Extrait)
p62
".../...
Tu es miroir. Et je te fracasse.
Et tes scissures tranchent mes veines. Et mon sang
longtemps après ma mort moissonnera ton souffle sur
les esplanades de la folie.
.../..."
- Werner Lambersy: Coïmbra (Extraits)
p64
".../...
Le chant s'était tu
Ou quelque chose dans le chant
On ne sait pas
Quelque chose
Qui n'avait pas sa place
Et faisait du silence
Une paupière sur une absence d'oeil
C'était sans importance
Pour le commerce ou les rapports
De forces
C'était sans importance
Dites-vous bien qu'on pouvait
S'en passer: la parole sans miracle
Avait encore de beaux jours
.../..."
- Pier Mayer-Dantec: poèmes
p67
".../...
Des chiens à la renverse
Couchent en nos cerveaux
Il va pleuvoir à verse
Sur le dos des dévots.
.../..."
- A lire, à voir, à découvrir (Présentations, Événements, Actualités)
p68
- Zen & Haïku (Essai d'André Chenet)
p69
"... Insaisissables éclats de miroir éclairant l’esprit, les haïkus (de la contraction de deux mots japonais : haïkaï-ka et hokku, le premier pouvant se traduire par poème libre tandis que le second suggère le verset initial d’un poème plus ou moins long composé par deux ou plusieurs personnes) se présentent tels d’humbles petites énigmes (koäns*) frémissantes, apaisantes, émerveillantes, indifféremment gaies ou tristes..."
Responsable de la publication: André Chenet - Conseiller littéraire: CE Andersen,
Conseiller artistique-maquette: Dom Corrieras - Dessin de couverture: Pascal Gabet
Impression: CAP 49, av. Georges Clémenceau BP 21 101 - 06002 Nice Cedex 1 Tél. 04 93 44 55 08
1er mai 2010 - ISSN 1766-6945
Abonnement à La Voix des Autres, revue de poésie
La Voix des Autres, de Poésie fondée en 2003, reparaîtra une à deux fois fois par ans, dans un premier temps. Son comité de rédaction (non définitif) est d’ores et déjà composé d’une constellation de poètes issus de différentes régions de France et des pays francophones. Dans chaque numéro des auteurs étrangers seront conviés pour présenter un panorama de la poésie dans leurs pays. La revue en ligne DANGER POESIE servira de relais et de creuset de création à la revue imprimée (format A4). Des échanges et correspondances avec d’autres revues sont déjà en cours. La poésie n’appartient à personne et nous ne nous laisserons pas incarcérer dans un esprit de chapelle ; c’est pour cette raison que les membres des comités de rédaction et de lecture proviennent d’horizons très variés
N’étant pas dépendant de subventions d’organismes d’état ou privés, le comité exécutif (membres fondateurs de l’association) de la revue lance une souscription auprès des lecteurs de DANGER POESIE et plus généralement de tous ceux pour qui la poésie est par excellence l’art rigoureux et inspiré de vivre en liberté . Il vous suffit de remplir le bulletin ci-dessous et d’adresser un chèque libellé à l’ordre de DANGER POESIE, « La Casetta »53 rue Yves Klein, 06480 La Colle s/Loup.
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21/04/2010
LA VIDEO TROUVE LA PEINTURE - Entretien Nathalie Riera avec le vidéaste Richard Skryzak
ART VISUEL
Entretien
La video trouve la peinture - Nathalie Riera
Trimestriel - N°8
printemps 2010
Extrait
« La vidéo-graphie est à la lettre une inscription, une trace, une écriture très particulière. L’écriture de la vision. Ecrire ce que l’on voit avec ce que l’on voit ».
Richard Skryzak, extrait d’un entretien avec Emmanuelle Delapierre, Conservatrice du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, in Catalogue de l’exposition La peau est ce qu’il y a de plus profond, 25 novembre 2005-13 mars 2006
1. Ecran
NATHALIE RIERA - Dans Le moment vidéographique, texte que vous avez écrit en 1999, à l’occasion de l’exposition « Les attributs du vidéaste », on peut lire :
« De points de vue en connexions, la vidéo trouve la peinture.
Pour rejoindre en elle la primauté du Regard.
Pour nouer avec elle l’alchimie d’un Visible. D’une sensation qui hante le Voir.
Non pas vouloir ce Voir à travers ce qu’on en sait, mais bien penser le Savoir par ce qu’il donne à voir.
En délestant l’image – sans que s’échappe le sens.
En offrant une vision à ce qui ne voit pas…
Puis, à propos de votre œuvre L’arc-en-ciel que vous présentez depuis octobre 2009, au Musée de l’Orangerie (Jardin des Tuileries), dans le cadre d’un cycle d’art vidéo intitulé « Eaux dormantes ? » en hommage aux Nymphéas de Claude Monet, vous écrivez : « En laissant venir les vibrations lumineuses et colorées, les sensations optiques et sonores, j’ai posé mon camescope devant le paysage comme Monet y aurait planté son chevalet. Pour moi, il s’agit du même geste. En quelque sorte, faire de la peinture avec de la vidéo. »
RICHARD SKRYZAK - Je suis entré aux beaux-arts de Valenciennes (en parallèle de l’université) en pratiquant la peinture, et j’en suis sorti en 1981 en faisant de la vidéo. Je l’ai vécu comme une vraie révolution esthétique. Je peignais à l’époque de façon hyperréaliste, mais j’avais le sentiment d’être bloqué dans cette voie. Je me sentais plus proche, dans l’esprit, de l’art conceptuel. J’ai alors découvert le cinéma expérimental et ensuite l’art vidéo, à travers les œuvres de Paik, Jaffrenou, Viola, Dibbets. Ce fut le déclic. J’ai tout de suite voulu approfondir mes recherches artistiques en ce sens. Cela m’a permis, entre autre, de sortir de l’impasse où ma peinture se trouvait. « Ecran », réalisé en 1988, est un manifeste en acte de ce passage de la peinture à la vidéo. On m’y voit en train de peindre une mire de barres colorées, qui remplit à la fin tout l’écran. C’est un autoportrait en creux, à l’envers. Plus je peins, et plus je m’efface derrière ce que je peins. Derrière un écran d’un type spécial, une mire de barres, proche de la peinture par ses formes et ses couleurs, mais aussi « degré un » de l’image vidéographique. Celle-ci, en tant qu’ « écran-tableau », apparaît donc comme un prolongement, une finalité et une issue possible au geste pictural. Une chose m’intéresse également. Quel statut donner à une image qui relève à la fois de la peinture et de la vidéo ? Un medium en cache souvent un autre. C’est cette forte présence de l’univers pictural à travers le medium vidéographique que l’on va retrouver dans ma création en général. L’un se situe dans la continuité de l’autre. Les préoccupations, l’esprit, le regard sont les mêmes, sauf que j’ai changé de support et de moyen d’expression. Et cette mutation a ouvert de nouveaux enjeux esthétiques. C’est ce que je veux signifier quand je dis que je fais de la peinture avec de la vidéo.
D’autre part, la mire de barres est un arc-en-ciel artificiel, comme l’arc-en-ciel est une mire de barres naturelle. Une idée que j’ai reprise plus tard.
Dans le cas précis des « Attributs du vidéaste », je me suis demandé dans quelle mesure la vidéo pouvait reprendre les choses là où la peinture les avait laissées. Dans les zones d’ombre de la Nature morte. Dans les silences de la Vanité. « Les attributs du peintre », une toile de Cornelis Gysbrechts de 1665 (énigmatique peintre anversois, une fusée au cœur du 17ème siècle, sur lequel je reviendrai lors de ma prochaine conférence au musée de l’Orangerie), qui se trouve au musée des beaux-arts de Valenciennes, m’a servi de paradigme. Il s’agissait d’investir les parenthèses du tableau, d’en actionner les pauses. De dérouler et poursuivre, dans un dialogue historique et esthétique avec le Visible, le cours des données sensibles que le moment pictural avait, en son temps, suspendu. En réanimant bougie, sablier, livre, partition, violon, bulle, par le jeu des lumières, mouvements et sons, selon un principe plastique de traductions et de correspondances.
L’invitation du musée de l’Orangerie à présenter actuellement « L’arc-en-ciel » en relation avec « les Nymphéas » de Monet, c’est l’occasion de mettre en évidence les filiations, les continuités, l’héritage esthétique entre les deux œuvres.
« L’arc-en-ciel » s’est construit sans idée préconçue, sans scénario préétabli, en accumulant simplement les plans comme des touches, des traces, des empreintes, au rythme des impressions et des perceptions. La multiplication des cadrages, des distances, des prises de vues au tournage, puis leur assemblage au montage, sont l’équivalent de la juxtaposition des couleurs sur la toile. Si l’on ajoute la question du motif, du paysage, de l’eau ; l’idée de capter les éléments dans leur « instantanéité » pour reprendre le mot de Monet ; et celle de décomposer la lumière en son spectre coloré, on perçoit bien la mosaïque d’affinités qui fait de cette vidéo une œuvre impressionniste.
Mais « L’arc-en-ciel », c’est aussi autre chose. C’est une arme. Une arme redoutable aux flèches électroniques. Un « bouclier poétique » pour se protéger de l’inconsistance généralisée qui gagne dangereusement et chaque jour du terrain. Un pont de couleur virtuel qui se dresse, pour endiguer la « menace », fluide et immatériel, au cœur même du réel.
Mes créations s’orientent de plus en plus vers le concept de « tableau-vidéo », présent chez moi depuis le début, mais qui aujourd’hui prend une dimension nouvelle avec l’apparition des écrans plats. Ces derniers sont à l’image de la majorité des programmes qui les animent : désespérément plats. Bien que je crois qu’une vraie télévision inventive reste possible, notamment via internet. En revanche cette morphologie se prête très bien à cette idée du « tableau-vidéo », au mur, dans l’espace privé, à coté de la photo et de la peinture, avec une fonction « décorative » qui me plait beaucoup et que j’assume complètement. Façon de court-circuiter les réseaux classiques des institutions et des lieux d’expositions. On devrait pouvoir regarder de l’art vidéo chez soi comme on écoute du Bach.
(Extrait de l'entretien paru dans la revue PerformArts n°8, Printemps 2010)
16:47 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Mireille Havet, Journal 1927-1928
Mireille Havet - Photo : collection particulière
Des vies à soi ?
lettre du 20 avril 2010 de Ronald Klapka
07:29 Publié dans Ronald Klapka | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
15/04/2010
Yannis Ritsos
LE HEURTOIR
Au sein des feuillages profonds
des fruits encore des fruits
rouges jaunes des oiseaux
endormis. Et toi
lointain à jeun
derrière tant de couleurs
tu tentes de discerner
le blanc de l’eau secrète
de la statue
de la racine.
Athènes, 16.4.76
-------------------------------
La lumière le serre aux tempes
il a mal à la tête
il est beau
a pour amante une statue
observe dans le fleuve son image
à travers cette image il voit tout au fond
le spectre la lyre le clairon
la boucle de sa ceinture
celle qui fut perdue jadis
le laissant nu.
Athènes, 22.4.76
-------------------------------
Tu ne sais plus rien
tu as oublié
c’est peut-être pourquoi
tu montes plus profondément.
La poésie elle-même
te ferme à présent les yeux –
tu les tiens obligeamment fermés.
Sa main sur ton front
sur tes paupières
descend jusqu’à tes lèvres
tu embrasses la paume
« heurtoir » dis-tu
« chaise » dis-tu –
la poésie.
Athènes, 24.4.76
-------------------------------
Une goutte d’eau sur la feuille de papier
un peu de couleur jaune
la goutte s’étendit sécha
un soleil
à droite en haut de la feuille
c’est très réussi.
Je ne suis nullement fâché contre toi.
Athènes, 28.4.76
22:29 Publié dans Yannis Ritsos | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Patrick Kavanagh (1904 - 1967)
Dans notre région fleurissait jadis un riche peuple de mendiants, tous plus bigarrés les uns que les autres, d'une noblesse et d'une fierté pleines d'ironie. Quand je me rappelle leurs allures fabuleuses et leurs pittoresques sobriquets, je me rends compte que sous la marche du progrès tout un monde de poésie a rendu l'âme. Il ne s'agissait pas de gueux de caniveau, mais d'un vrai peuple des chemins, à la sensibilité hautement romantique. Biddy Dundee, Barney the Bottle, Paddy the Bread, Mary Ann Plaintain, autant de noms qui ne furent pas imaginés par des esprits vulgaires. Ces vieilles existences nomades témoignaient d'une vie profondément poétique. Ils passaient tous à la maison, non pas pour mendier, mais pour vendre les pommes de terre et la farine qu'ils venaient de se procurer auprès des fermiers.
L'idiot en herbe / Patrick Kavanagh ; trad. de l'anglais (Irlande) par John Moran. - Rennes : Terre de brume, 1998. - 308 p. ; 24 cm. - (Bibliothèque irlandaise).
Pour + d’infos : Les Editions Verdier
21:40 Publié dans GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE, Patrick Kavanagh | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Israël Eliraz
dans La grande famine, Patrick Kavanagh¹
parle au cheval comme à un frère.
Laisse-moi, Juan, te parler comme
à un cheval.
Mets le nez dans l’herbe mouillée. Le vert
jauni déjà à l’est. Les fourmis rouges,
comme à Ulysse, t’apportent
une touffe d’herbe, avec la poussière de la terre,
c’est tout ce qui compte.
A aucun moment de ta vie tu ne fus
plus proche de tes éléments
qu’ici, aujourd’hui.
Pourquoi est-il si triste le voyage
qui cherche sa matière ?
Et ce très vieux geste, se dresser
et partir. Il y a un chemin
à faire
¹ The Great Hunger
Israël Eliraz, Laisse-moi te parler comme à un cheval, Librairie José Corti, 2005
21:11 Publié dans ISRAEL, Israël Eliraz | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
11/04/2010
Nathalie Riera
21:30 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
07/04/2010
Alexis Gloaguen
« Dans la conscience du séisme, et comme en aval de l’horreur, naîtra la mélodie ».
Alexis Gloaguen, Les Veuves de Verre, Maurice Nadeau (2010)
L’insularité créative d’Alexis Gloaguen. Un entretien avec l’auteur Sur le blog de Christian Tortel
20:55 Publié dans Alexis Gloaguen, FRANCE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
05/04/2010
Alain Jouffroy à la Galerie La non-maison (de Michèle Cohen)
A L'OCCASION DE L'EXPOSITION DE MARCO BARBON, CHRONOTOPIES
LA GALERIE LA NON-MAISON VOUS INVITE A
UNE LECTURE SURPRISE
D'ALAIN JOUFFROY LE SAMEDI 24 AVRIL 2010 A 17H
Alain Jouffroy
Né à Paris en 1928, Alain Jouffroy a participé au mouvement surréaliste de 1947 à 1948. André Breton a fait paraître ses premiers poèmes d’Aube à l’Antipode dans la revue Néon. Henri Michaux et René Char en ont fait ensuite paraître dans la N.R.F., Le Mercure de France et Botteghe Oscure. De 1952 à 1954 il a voyagé en Italie pour étudier la peinture, classique et moderne, de ce pays. Ses chroniques d’art seront publiées chez Gallimard en 1963, sous le titre : Une révolution du regard. En 1958, le même éditeur a publié son recueil de poèmes A toi. En 1960, le prix Combat lui a été décerné pour son premier récit : Le Mur de la vie privée. Il a rencontré peu après à Paris William Burroughs, Allen Ginsberg et Gregory Corso, avec lesquels il fera des lectures publiques de ses poèmes à Paris et au Living Theater de New York. Il leur a consacré une anthologie, qui a fait connaître la Beat Generation en Europe, comme il a fait connaître ensuite les artistes du Pop art. De 1962 à 1963 il a voyagé aux Etats-Unis et à Cuba et rencontré Adonis, qui a traduit et fait paraître en arabe son poème Déclaration d’indépendance. En 1963, il a publié chez Gallimard son premier roman, Un rêve plus long que la nuit et, en 1966, le deuxième, Le temps d’un livre, réédité aux editions du Rocher en 1993. Les Editions du Soleil noir ont publié ses trois premiers recueils : Aube à l’antipode, Liberté des Libertés et Dégradation générale. En 1965, il s’est réconcilié avec André Breton et a entretenu avec lui des rapports amicaux jusqu’à sa mort. La même année il a fondé la collection de poche «Poésie / N.R.F.» chez Gallimard et, en 1967, avec Jean-Clarence Lambert, la revue d’avant-garde Opus international. Avec son poème Trajectoire et son essai L’abolition de l’art (début 1968), il s’engage à l’avance dans le mouvement de mai 68. De 1968 à 1972, Aragon l’a invité à écrire dans Les lettres françaises, qui ont publié ses poèmes et ses textes critiques. De 1972 à 1981, il fut le rédacteur en chef de la revue d’art XXe siècle. En 1978 a paru, chez Robert Laffont, son autobiographie : Le Roman vécu. Entre 1982 et 1985, nommé Conseiller culturel à l’Ambassade de France au Japon, où il avait déjà fait plusieurs séjours depuis 1977, il a organisé les deux premiers sommets culturels franco-japonais de 1985 et 1986.
Depuis son retour en France, il n’a cessé de publier recueils de poèmes, romans et essais et, depuis 1990, a réalisé de nombreux assemblages, qu’il appelle des «posages» et qui ont été exposés, ainsi que ses collages, à Génève, à Paris, à Tokyo, à Lyon et Besançon. En 1995 paraît son essai Manifeste de la poésie vécue (Gallimard) et son essai philosophique, De l’individualisme révolutionnaire, est republié chez Gallimard en 1999. La même année, le même éditeur fait paraître sa première anthologie de poèmes, C’est aujourd’hui toujours et, en 2001, une deuxième anthologie, C’est partout ici, puis une troisième : Vies. Il a voyagé depuis au Yemen, en Syrie, en Afrique occidentale, aux Antilles, et de nouveau en Corée et au Japon. Une exposition de ses livres et de ses illustrateurs a été organisée au Musée de l’Imprimerie de Lyon en 1999, dont le catalogue est présenté par Philippe Sollers, Michel Onfray, Pierre Restany, Serge Sautreau et Malek Abbou. Le Centre Georges Pompidou a édité le CD de sa conversation de 1954 avec Marcel Duchamp. Il a réalisé de nombreux «livres d’artiste» avec, entre autres, Matta, Brauner, Miro, Bellmer et Fontana. En 2000, les éditions Gallimard ont publié son récit Conspiration dans la collection «L’infini» ; en 2001, les editions italiennes Colophon ont publié cinq poèmes intitulés Pudding, illustrés par Enrico Baj. En 2002, les éditions Aldébaran ont fait paraître son Ode à André Breton, illustré par 60 de ses posages. Son Anthologie de la poésie française à la première personne du singulier, Rimbaud nouveau et sa pièce de théâtre Caffe Fiorio (une heure avant l’effondrement de Nietzsche) ont été publiés aux éditions du Rocher. Il a participé par ailleurs, pour Arte, à des films sur le dadaïsme, le surréalisme et conçu, pour la première chaîne, L’art et la machine.
Prix Apollinaire 200 pour C’est aujourd’hui toujours et prix Roger-Caillois 2000 pour toute son oeuvre, il a reçu le prix Alain Bousquet en 2004.
En 2006, prix d’or (meilleur critique d’art) décerné par Connaissance des Arts.
En 2007 il a publié Trans-Paradis-Express aux éditions Gallimard. La même année il a reçu la bourse de Goncourt de la poésie pour toute son oeuvre.
En 2008 : XXe siècle. Essais sur l’art moderne, suivis du Fantôme de l’art (Editions Fage) et Le livre qui n’existe nulle part (Editions de la Différence) et Une révolution du regard, éd. augmentée (Gallimard).
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Cathy Garcia - Eskhatiaï
Va paraître aux Editions de l’Atlantique (Collection Phoïbos) :
Eskhatiaï
poèmes de Cathy Garcia
-
- Edition à tirage limité, entièrement numéroté
- avec une peinture-collage de l’auteure
- "Je cours encore après toi
- ange brun de mes solitudes
- à la peau d’épice
- tatouée de signes étranges
- homme premier façonné dans l’argile
- toi qui te tiens
- en haut de la montagne
- et qui m’attends"
- Cathy Garcia-Canalès “Je cours”
- in Eskhatiaï (extrait)
-
Il regroupe les recueils Salines et Mystica perdita. Edition à tirage limité, entièrement numéroté avec une peinture-collage de l’auteure Sur beau Papier de Création blanc nacré, grain subtil, 120 gr., couverture : Création blanc nacré, grain subtil, 250 gr. au prix de 18,00€ TTC France l’exemplaire. A commander aux Editions de l’Atlantique, B.P. 70041, 17102 Saintes Cedex (2,50 € de port). Contact : bowenchina12@yahoo.fr tél : 06.88.36.56.33
Bulletin de souscription : Garcia Cathy.pdf
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Victor Martinez, André Roy...
PUBLIE.NET
collection L’inadvertance
Victor Martinez : agrégat de face
http://www.publie.net/tnc/spip.php?article312
Ce livre serait à lire comme une suite d’accords complexes et riches, non classables, simultanés. Cette composition permet à ces poèmes, courts, coupants, resserrés, d’affirmer la nécessité du refus. Le sens n’est pas plein, la rupture n’est pas simple faille. Au centre du poème, de toute parole authentiquement elle-même, il y a cette lutte entre ce qui permet d’accéder à une forme et ce qui l’excède et la ravine, l’use, la corrompt, l’érode. Les contraires s’allient sans s’unir, la nuit aveugle et c’est le meilleur moyen de voir la lumière. Il ne s’agit surtout pas de résoudre cette division, mais de la maintenir vive. Dans cet intervalle, la signature du nom est aussi une décision : l’absence pure est comme la germandrée, cette plante vivace méditerranéenne aux feuilles opposées (d’un vert sombre sur la face supérieure, puis claires sur la face inférieure) qui rejoint l’amande chère à Paul Celan : « amande oubliée, amande qui libère, détonateur qui tais, attentat sans bruit »...
On mesurera l’importance d’un tel texte aujourd’hui. On saisira mieux le travail en cours d’un des poètes les plus pertinents et les plus exigeants de sa génération.
Victor Martinez est né à Perpignan en 1970. Il a publié plusieurs livres de poésies dont : Photogrammes (L’arbre à paroles, 2001) ; Terre seconde (N&B, 2002) ; Angle de vue (L’arbre à paroles, 2004) et Poème de l’eau (L’arbre à paroles, 2009). Il est également traducteur d’Antonio Machado (De l’essentielle hétérogénéité de l’être Rivages, 2003), et de Juan Ramón Jiménez (Journal d’un poète jeune marié, Librairie La Nerthe éditeur, 2008). Il a aussi publié dans plusieurs revues de poésie dont L’étrangère. Il est l’un des meilleurs spécialistes de l’œuvre d’André du Bouchet.
André Roy, le grand poète québécois : Terra Nova
http://www.publie.net/tnc/spip.php?article313
Le 3 juillet 1608, sous le règne d’Henri IV, Samuel de Champlain fonde la ville de Québec. André Roy nous fait revivre cette aventure de l’intérieur, et nous croyons entendre Samuel de Champlain lui-même nous dire comment lui et ses compagnons apprennent à découvrir un territoire nouveau, synonyme d’inconnu radical. Les Indiens, les fruits étranges, les bleuets qui illuminent le jour, d’îles en caps, de caps en baies,/Le Nord deviendra leur demeure...les maladies viendront, la mort approche sans honte ni crainte. André Roy s’appuie sur les différents écrits de ce grand fondateur et traverseur d’Atlantique (21 fois de rivage à rivage !) pour créer un texte épuré, sobre, d’une nudité rayonnante. Le temps alors renoue avec la circulaire mémoire qui le noue et aiguise notre profondeur de vivants d’aujourd’hui !
Né à Montréal, où il vit, André Roy est poète et essayiste en cinéma
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03/04/2010
Virginia Woolf/éd. Le Bruit du Temps
N O U V E A U T É S
Virginia Woolf
Le temps passe
Ce texte, première version de la section médiane de Vers le phare, très différent du texte publié, a été établi spécialement par Virginia Woolf pour paraître comme nouvelle en français dans la revue Commerce en janvier 1927. Ces pages, qui constituent une émouvante interrogation sur l’œuvre du temps et l’abandon aux puissances de la nuit, à la ruine, au néant qui menacent, sont parmi les plus belles que Virginia Woolf aient écrites.
06:53 Publié dans GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE, Virginia Woolf | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
24/03/2010
Bulletin n°21 - avril 2010
© Cy DeCosse john stevenson gallery Two Artichokes
… tototi tototi
Puissent-ils verdir et feuillir
ton corps et ton cœur, eh ! Chichimèque,
ovia ayehua
Une pierre de jade brute,
ton cœur,
yehua
Fleur de maïs grillé,
fleur de cacao,
ahua yya o ayya yye
Allons nous réjouir,
ohuaya ohuaya
…
Les Fleurs de l’Intérieur du Ciel
Chants de l’ancien Mexique
Patrick Saurin José Corti Editions, 2009
[SOMMAIRE………]
Guidu ANTONIETTI di CINARCA
Architecte libéral, Artiste plasticien, Photographe
EN COUVERTURE Cy DeCosse (1929)
EXTRAITS Le Mimosa Francis Ponge La promenade dans nos serres
MOLLY BLOOM de Jaroslav Juren (Lecture de Joyce)
&
Alain Helissen/ Didier Lemarchand On joue tout seul Editions Corps Puce
POESIE AVEC Roland Dauxois & Cristina Castello & Nathalie Riera
DU CÔTÉ DE CHEZ SALAH STETIE Lecture d’une femme
&
VIENT DE PARAITRE Tristran Gérard Cartier Obsidiane Editions ……………
NOTES DE LECTURE Pascal Boulanger Serge Martin : La poésie à plusieurs voix : rencontres avec trente poètes d’aujourd’hui … Claude Darras Richard Millet ou la petite musique d’un grand écrivain … Loyan Antoine Emaz, conférence Poésie pour quoi faire ? (Transcription tranchée)
&
PAR AILLEURS ………………….. ANTHOLOGIE POETIQUE – TERRES DE FEMMES – Printemps des poètes « Couleur femme » 2010
■ LES CARNETS D’EUCHARIS N°21
sur calaméo http://fr.calameo.com/read/0000370712ac2458f6486
TELECHARGEMENT PDF http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/media/00/02/1414857965.pdf ou cliquer ici
téléchargeables au format pdf & consultables sur la plateforme Calaméo
21:41 Publié dans Claude Darras, LES CARNETS D'EUCHARIS (pdf & calaméo), PORTRAIT & LECTURE CRITIQUE | Lien permanent | Commentaires (3) | Imprimer | | Facebook
23/03/2010
La Pensée de Midi, n°30 - Mars 2010
La pensée de midi, n°30
De l’humain. Nature et artifices
(Actes Sud, mars 2010)
Ce numéro a été coordonné par Raphaël Liogier, sociologue, philosophe et directeur de l’Observatoire du religieux (Cherpa) à l’institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.
Avec des textes de Raphaël Liogier, Jean-Gabriel Ganascia, Bernard Andrieu, Jean-Didier Vincent, Pierre Le Coz, Raphaël Draï, Tenzin Robert Thurman, Jean-Michel Besnier, Maurice Bloch, Michel Terestchenko et Jean-François Mattéi.
Il est souvent bien difficile de deviner l’âge de certaines vedettes au visage remodelé au Botox, qu’en sera-t-il demain lorsque ces transformations ne seront plus seulement esthétiques, mais s’appliqueront au corps entier, à sa sélection et son amélioration, lorsqu’une prothèse de bras branchée sur le système nerveux sera plus agile que le membre de chair et d’os ? Faudra-t-il préférer l’artificiel au naturel ? Quel serait le devenir d’une telle entité livrée à l’industrie médicale, aux biotechnologies, aux nanotechnologies, et qui vivrait, en outre, non seulement sur le plancher des vaches, mais dans des espaces virtuels informatisés ? Un homme techniquement rectifié jusqu’à l’immortalité, tel que l’attendent les transhumanistes, qui ne sont pas de vulgaires illuminés mais de très sérieux chercheurs. Un tel homme serait-il encore humain ? Au-delà des peurs absurdes et du refus de la science, comment penser la mesure dans un monde qui semble irrésistiblement emporté par la démesure ? Cet animal machine dénué de toute fragilité, produit sophistiqué promis par la science, saura-t-il encore éprouver des sentiments comme l’amour, saura-t-il apprécier la convivialité, le plaisir d’être ensemble ?
Consultez en cliquant ICI
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Arman - Tita Reut à la Galerie Virgile
Tita Reut a écrit et réalisé des livres de bibliophilie avec les artistes plasticiens Arman, César, J.-J. Ceccarelli, C. Jacard, Anne Slacik, Patricia Erbelding, Tony Soulié... Par ailleurs elle est organisatrice d’expositions.
Arman, né à Nice en 1928 et décédé à New York en 2005, a suivi des études à l'Ecole des arts décoratifs de Nice, où il rencontra Yves Klein, peintre originaire de la même ville. En 1954, il délaisse la peinture pour la sculpture, se spécialisant dans le recyclage d'objets hétéroclites. Il devient chef de file du nouveau réalisme. Après avoir, une vie durant, malmené, cassé ou brûlé pianos à queue, violons, fauteuils ou voitures qui composent l’ensemble de son œuvre de sculpteur, Arman revient la dernière année de sa vie à la peinture et aux livres d’art. C’est un ensemble d’ouvrages de cette période de l’artiste que nous présentons à la librairie-galerie Virgile.
Pour tous renseignements complémentaires : editionsvirgile@aol.com
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Lewis Carroll, une vie, une légende (lecture de Claude Darras)
NOTE DE LECTURE
(Claude Darras)
Alice et le révérend Lewis Carroll
Par quel bout prendre une vie ? Les uns commencent par les derniers jours, les autres par les premières amours, mais personne n’est assuré d’accéder à l’essentiel. « Quelle vie absurde qu’une biographie ! », soupirait Pierre Louÿs. Digne du répertoire à la Prévert, celle consacrée à Lewis Carroll (1832-1898) nous enseigne que l’auteur de « Alice au pays des merveilles » fut aussi théologien, photographe, mathématicien, inventeur de jeux de société, adversaire de la vivisection, admirateur de Blake, Dickens, Euclide et Shakespeare.
Morton N. Cohen nous dit tout du Carroll bègue et versatile, vicaire et pédagogue, enfantin et surréaliste. Il nous explique comment ce professeur de mathématiques du XIXe siècle, individu réservé, exigeant et profondément religieux, a pu créer une histoire qui est devenue l’un des classiques les plus populaires de la littérature pour enfants. « Le mystère de l’enfance se trouvait au cœur de son être, révèle-t-il. Toute sa vie, il se consacra à la quête des Champs-Élysées de l’enfance. »
Le biographe a recensé 98 721 lettres de Lewis Carroll, la plupart adressées à ses jeunes amies de moins de dix ans qu’il aimait photographier.
L’archidiacre Charles Lutwidge Dodgson (le vrai nom de Lewis) ne se maria jamais. Morton N. Cohen suggère une secrète blessure née d’un impossible amour avec l’un de ses modèles, Alice Liddell peut-être, fille du doyen du collège d’Oxford où enseignait Carroll, l’Alice qui inspira le personnage du « Pays des merveilles ».
L’écriture de l’universitaire canadien ressemble au blues et au flamenco : un argument puissant sur lequel viennent se greffer une multitude d’harmoniques qui donnent son vrai sens à la biographie, une façon singulière de faire sonner les mots et la légende pour qu’ils s’impriment comme une volée de notes dans l’âme du lecteur. Cent et quelques années après la mort de l’écrivain britannique, l’étude carrollienne de Morton N. Cohen est de celles qu’on fredonne.
© Claude Darras
Lewis Carroll, une vie, une légende, par Morton N. Cohen (éditions Autrement)
12:31 Publié dans Claude Darras | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
21/03/2010
Tristran de Gérard Cartier
Parutions
1er semestre 2010
Tristran
Gérard Cartier
Editions Obsidiane - Collection Les Solitudes
Gérard Cartier est ingénieur (le tunnel sous la Manche, le Lyon - Turin) et poète. Ses premiers livres tirent leur motif de l’Histoire : la déportation de Robert Desnos (Alecto !, Obsidiane, 1994) et la résistance en Vercors (Introduction au désert, Obsidiane, 1996; Le désert et le monde, Flammarion, 1997 - Prix Tristan Tzara). Ses recueils récents composent une autobiographie fantasque (Méridien de Greenwich, Obsidiane, 2000 - Prix Max Jacob), imaginaire (Le hasard, Obsidiane, 2004) ou peut-être véritable (Le petit séminaire, Flammarion, 2007).
Le nouveau livre de Gérard Cartier (dont on trouve les premières traces dans Le Hasard, publié en 2004 par Obsidiane) transporte la légende de Tristan à la fin du dernier siècle, au milieu de la crise irlandaise qui secoue alors le Royaume-Uni. Mais seul importe l’amour sauvage et désespéré unissant les amants, qui ne peut se résoudre que dans la mort : Ils veulent subir cette passion qui les blesse /Et que toute leur raison condamne... Le livre interprète librement le récit, restituant l’ambigüité, le tremblement du sens que les anciens manuscrits doivent aux altérations du temps.
(...)
Gérard Cartier a traduit le poète irlandais Seamus Heaney (La lanterne de l’aubépine, Le Temps des Cerises). Il est par ailleurs, avec Francis Combes, l’initiateur de l’affichage de poèmes dans le métro parisien qui se poursuit depuis 1993.
Site Gérard Cartier
14:59 Publié dans Gérard Cartier | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
14/03/2010
Photographies - Michel Portier
Du 16 mars au 3 avril 2010
Galerie Samagra 52 rue Jacob 75006 Paris
11:22 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
11/03/2010
Anthologie poétique (Angèle Paoli)
ANTHOLOGIE POETIQUE TERRES DE FEMMES
60 femmes poètes contemporaines
60 femmes poètes contemporaines
16:27 Publié dans Angèle Paoli | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Cathy Garcia&Jean-Louis Millet
Ce livre existe déjà sous forme numérique dans la collection Livr’art « Zen Évasion » sur le site http://www.evazine.com/
Vous pouvez désormais l'avoir chez vous sur beau papier recyclé 115 gr et couverture calcaire 250 gr, format 21 x 15, 40 pages, avec les encres de JL MIllet.en reproduction couleur. Jean-Louis Millet et moi-même faisons don à l’association Nouveaux Délits dont nous sommes membres, en soutien et donc à titre gracieux, du droit de reproduire et diffuser cette œuvre dans le public. L'intégralité de la recette ira à l'association pour lui permettre d'aller de l'avant dans ses projets.
Le prix public est de 12 € TTC.
Les membres adhérents de l’association pourront bénéficier comme prévu dans les statuts, d’un tarif préférentiel fixé sur cet ouvrage à 10 € TTC port compris.
Pour commander, merci d'envoyer un chèque (compter pour les non- adhérents 1 €/ exemplaire pour le port) à l'ordre de :
Association Nouveaux Délits
Létou
46330 St Cirq-Lapopie.
Bulletin d'adhésion association Nouveaux Délits recto.pdf
14:34 Publié dans Cathy Garcia | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook