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01/05/2010

La voix des autres n°4 - Mai 2010

 

"La Poésie est un jeu 

dangereuxFriedrich Hölderlin 

 

 "...Nous témoignons avec nos émotions, aussi violentes puissent-elles être, nous nous frayons des voies d'humanité, armés de prestigieuses visions passionnelles, qui ne cesseront de nous dérouter pour nous éconduire là où nous n'étions déjà plus attendus..." André Chenet (Extrait de l'éditorial)

 

 

 

 

 

LA VOIX DES AUTRES.jpg
 
 
 

Dessin de couverture: Pascal Gabet

Maquette: Dom Corrieras

SOMMAIRE

"Il faut toujours écouter parler en soi 

la voix des autres"   Monny de Boully

 

 

 

 - Florence Noël: Les fantômes de l'infini peu

p2

".../...

parfois

un marin, un tueur de loups, un gaveur de monstres, un enfant ajouré, 

revenait tard de son rendez-vous 

avec son dernier fantôme

on les convoquait à l’orée des sables

.../..."

 

 

Didier Manyach: Zéro Heure

p4

".../...

Des barques creusées avec du feu

Des os de bêtes froides

Des chargements d'or et d'armes.

Des terres inhabitées et des familles affamées.

Cols enneigés puis détroits de glace

parcourus par des hordes

et sur les remblais des tombes collectives.

La mer n'était qu'une vaste plaine

Une steppe sans fin

.../..."

 

 

Katy Rémy: Récits de la grande peste

p5

 

"...s'il y avait une volonté commune c'était bien dans le fait de s'enfermer ici et d'en terminer avec la société quelle qu'elle soit, d'incorrigibles rêveurs avaient conservé des crayons et du papier, à peine découverts on les trucidait sur le champ, on faisait sauter les navires, exploser les avions, nous allions à notre perte avec la conviction et je peux le dire la joie d'une enfant qui s'envole pour imiter les oiseaux, nous n'attendions pas la mort  inactifs, nous nous aidions à mourir les uns les autres dans un immense élan d'humanité..."

 

 

Camille Loty Malebranche: Désenchantement

 

p8

".../...

Je me suis réveillé 

Et je n’ai vu que la lourdeur de nos gestes et l’interaction de nos maux 

Jonglerie maniaque pour nos spartiates désabusés, 

Nos fauves anthropomorphes, anthropophages

.../..."

 

 

Jean-Marc La Frenière: Qu'avons-nous fait de la beauté du monde?

p11

 

"Dépossédée de tout par les machines à sous, la tirelire éventrée des ghettos solde son sang et sa sueur. Des enfants de douleur y jouent à l’homme viril entre de vieilles capotes et des seringues sales. On ne leur a laissé qu’une vie suceuse de souffrance, la merde des vieillards, la dérision du monde dans les sacs à ordures. Le niveau de vie descend mais le Dow Jones remonte..."

 

 

Yann Orveillon: La Passion Rimbaud

p13

 

"...Quel que soit le degré de conscience qu’il ait de son aliénation, l’observateur qui ne fait pas lui-même œuvre de poète ne pourra s’empêcher de juger de la poésie comme d’un acte gratuit. N’ayant pas de valeur marchande elle n’a pas de valeur d’échange ; donc elle est gratuite ; de là à penser qu’elle ne sert à rien !..."

 

 

- Ghyslaine Leloup: Ce monde en germination n’attend que notre courage

p18

".../...

La terre assoiffée de miracles

Révélera ses chants d’accordailles

Et nos serments d'amour confisqués

.../..."

 

 

Tahar Bekri: Palestine Salam

p19

    ".../...

    Si Jénine en arabe est fœtus et embryon

    Que tu enterres vivant oublieux de l’Histoire

    Si la poudre est ton encensoir

    Si tes fusées blessent ma nuit sombre

    Tes dalles se consolent-elles d’être mes décombres ?

    .../..."

 

 

Jullian Isabelle: Les Murs Hauts

 

p21

".../...

Saïda marche...

Elle marche longtemps

sous le feu des fusils.

Sous l'orage des bombes

en chantant un air très doux

pour bercer son petit frère

.../..."

 

 

Pedro Vianna: J'étais là

 p22      

".../...

je vis l'homme s'élever dans sa chute

je vis l'homme se préserver dans sa mort

je vis l'homme grandir dans sa négation

.../..."

 

 

André Laude: Poèmes retrouvés

p24

".../...

Nous somme le peuple de la cendre de l'angoisse et de l'offense

nous sommes la race dispersée le long des pistes du sang

nous sommes ce gigantesque tas d'ossements renouvelé aux heures débiles de la violence

nous sommes le le livre sacré où sont consignés combats défaites espoirs

Nous ne sommes plus seuls perdus dans une nuit putride gouvernée par les monstres

.../..."

 

 

- CAHIER SPÉCIAL emmanuelle k : Les brutes (version intégrale)

p26

".../...

Et vos yeux de morts nés 

lamentablement roses d’un sang sans fluidité 

et vos têtes obtuses de pauvres harangueurs 

n’y voient rien 

n’y comprennent goutte. 

Mais le terrible instinct de bêtes de mort qui vous 

habite 

sent la chose rare 

la chose unique 

la chose vivante 

donc à tuer

.../..."

 

 

Tristan Cabral: Hôpital Général

p32

".../...

dans un autre dortoir

attaché à un radiateur

le visage éclaté sous des serviettes blanches,

on interroge un vieux poète

qui avait peint Jésus

faisant la croix de fer

sur un trapèze volant

.../...

 

 

Christian Erwin Andersen: La norme jubilatoire (Réflexion, suivie d'un choix de poèmes)

p34

 

 

"...Il faut "prendre et créer du bonheur", un bonheur simple, situé aux antipodes de la boulimie consommatrice, le bonheur du guépard paresseusement allongé sur une branche d’arbre dans une nature intacte, le bonheur du pêcheur à la ligne, et le faire voir, le manifester, en concevoir une légitime fierté et souhaiter qu'il provoque chez l'autre le désir d'y goûter à son tour..."

 

 

Nathalie Riera: ClairVision

p38

.../...

à nos bouches, vertes les feuilles du rêve 

quand tu me penses entre alinéas & versets

 

enroulé dans le silence 

à boutonnage où tu me défaits 

tes mains liées au lin 

me déboucle dégrafe déplie & je me confie 

au rythme de l’écume au chaud de l’ardeur

.../...

 

 

Carlos Henderson: L'excès noir

p40

".../...

il dit

il faut tout recommencer, il faut refaire le monde, continuer la phrase infinie

les éclats de la parole sillonnant le néant

 

 

 

il dit

continuer creuser encore dans l’obscur de là viendra l’ éblouissement

pas de pacte avec l’absurde : un pacte avec mon vide et la limpide plaine

                                                               de la parole

.../..."

 

 

Cristina Castello: Marées

p43

".../...

Aux ciseaux je me coupai de l’alphabet

Je me châtrai de ma patrie* d’encre et de sève

Sans où et sans rien dans ce Sud

Exilée de l’écho de mon alpha

.../...

 

 

Jean Joubert: Le retournement de la parole

p45

".../...

Voici enfin l’inespéré :

un regard neuf

comme résurrection du regard de l’enfance

sur un jardin d’amour où le bonheur s’ouvrait

dans l’innocence de la rose

.../..."

 

 

Cristian Ronsmans: La poésie est-elle un jeu?

p47

 

"...Le divertissement est, bien évidemment, l’action de se divertir ou de divertir. Or divertir n’a rien de vulgaire, contrairement à une idée trop souvent reçue et acceptée, hélas. En fait se divertir, c’est être différent. C’est être autre, être l’autre, être l’Autre.

 
Cela remonte à la nuit des temps, à la « mimésis », procédé fort ancien utilisé dans tous les rites initiatiques à leur origine. Se différencier..."

 

 

Flaviano Pisanelli: (Italie): Genesi/Genèse

p49

".../...

Tout d’abord le blanc

racine-mémoire

dans le désert de naguère

sourd aux fibres

des harpes-fossiles

 

e il mondo incapace

di sfiorare altro mondo

.../..."

 

 

Xavier Lainé: Front de brume et eau

 

p51

".../...

Frêle évanescence

Au coeur même de la fracture

Ce qui demeure de vie

Entre fragments épars

 

Aux frontières abolies du temps

N'est que front de brume et d'eau

.../..."

 

 

Paul Mari: D'un pays qui n'existe pas encore

p53

".../...

Comme d'autres boivent leur vin rouge

sur des coins de table

où se règlent

les conflits sociaux, les malédictions des dieux,

il espère la fin des vents d'orage,

que l'homme devienne l'homme

.../..."

 

 

Dom Corrieras: Poèmes inédits

p56

"... /...

Je changerai mes rêves

Par des dessins d'enfants 

Sur la buée des vitres de trains

Traversant des hivers d'indifférence

.../..."

 

 

Marcel Moreau: Verbe et Vénus

p59

".../...

Je te cherchais dans mes mots mon désir à te dire

J'ai trouvé dans les tiens ton amour à te faire

.../..."

 

 

André Chenet: Secret poème (Extraits)

p60

".../...

Il y avait un enfant candide

qui décortiquait

l’endroit de l’envers

un enfant aux hanches étroites

avec des gestes aigus

qui jouait avec un oiseau vert

.../..."

 

 

Umar Timol: Sang (Extrait)

p62

".../...

Tu es miroir. Et je te fracasse. 

 

Et tes scissures tranchent mes veines. Et mon sang 

longtemps après ma mort moissonnera ton souffle sur 

les esplanades de la folie.

.../..."

 

 

Werner Lambersy: Coïmbra (Extraits)

p64

".../...

Le chant s'était tu

Ou quelque chose dans le chant

On ne sait pas

Quelque chose

Qui n'avait pas sa place

Et faisait du silence

Une paupière sur une absence d'oeil

 

C'était sans importance

Pour le commerce ou les rapports

De forces

C'était sans importance

Dites-vous bien qu'on pouvait

S'en passer: la parole sans miracle

Avait encore de beaux jours

.../..."

 

 

Pier Mayer-Dantec: poèmes

p67

".../...

Des chiens à la renverse

Couchent en nos cerveaux

Il va pleuvoir à verse

Sur le dos des dévots.

.../..."

 

 

A lire, à voir, à découvrir (Présentations, Événements, Actualités)

p68

 

 

- Zen & Haïku (Essai d'André Chenet)

p69

 

"... Insaisissables éclats de miroir éclairant l’esprit, les haïkus (de la contraction de deux mots japonais : haïkaï-ka et hokku, le premier pouvant se traduire par poème libre tandis que le second suggère le verset initial d’un poème plus ou moins long composé par deux ou plusieurs personnes) se présentent tels d’humbles petites énigmes (koäns*) frémissantes, apaisantes, émerveillantes, indifféremment gaies ou tristes..."

 

 

 

 

Responsable de la publication: André Chenet - Conseiller littéraire: CE Andersen, 

Conseiller artistique-maquette: Dom Corrieras - Dessin de couverture: Pascal Gabet 

Impression: CAP 49, av. Georges Clémenceau BP 21 101 - 06002 Nice Cedex 1 Tél. 04 93 44 55 08 

1er mai 2010 - ISSN 1766-6945

 

 

 

 

Abonnement à La Voix des Autres, revue de poésie

 

 

La Voix des Autres, de Poésie fondée en 2003, reparaîtra une à deux fois  fois par ans, dans un premier temps. Son comité de rédaction (non définitif) est d’ores et déjà composé d’une constellation de poètes issus de différentes régions de France et des pays francophones. Dans chaque numéro des auteurs étrangers seront conviés pour présenter un panorama de la poésie dans leurs pays. La revue en ligne DANGER POESIE servira de relais et de creuset de création à la revue imprimée (format A4). Des échanges et correspondances avec d’autres revues sont déjà en cours. La poésie n’appartient à personne et nous ne nous laisserons pas incarcérer dans un esprit de chapelle ; c’est pour cette raison que les membres des comités de rédaction et de lecture proviennent d’horizons très variés 

N’étant pas dépendant de subventions d’organismes d’état ou privés, le comité exécutif (membres fondateurs de l’association) de la revue lance une souscription auprès des lecteurs de DANGER POESIE et plus généralement de tous ceux pour qui la poésie est par excellence l’art rigoureux et  inspiré de vivre en liberté . Il vous suffit de remplir le bulletin ci-dessous et d’adresser un chèque libellé à l’ordre de DANGER POESIE, « La Casetta »53 rue Yves Klein, 06480 La Colle s/Loup.

 

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Toute contribution sous forme de don apporterait bien évidemment un surcroît d’énergie créatrice pour continuer cette odyssée un peu folle.

 

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La Voix des Autres n°4

voixdesautres@wanadoo.fr

 

 

21/04/2010

LA VIDEO TROUVE LA PEINTURE - Entretien Nathalie Riera avec le vidéaste Richard Skryzak

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ART VISUEL

Entretien

La video trouve la peinture - Nathalie Riera

performarts n°8 001.jpg

 http://www.performarts.net 

Trimestriel - N°8

 printemps 2010

 

 

 

Extrait

« La vidéo-graphie est à la lettre une inscription, une trace, une écriture très particulière. L’écriture de la vision. Ecrire ce que l’on voit avec ce que l’on voit ».

Richard Skryzak, extrait d’un entretien avec Emmanuelle Delapierre, Conservatrice du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, in Catalogue de l’exposition La peau est ce qu’il y a de plus profond, 25 novembre 2005-13 mars 2006

 

 

 écran fixe 2.jpg

1. Ecran

                                                                                                                                            

 

NATHALIE RIERA - Dans Le moment vidéographique, texte que vous avez écrit en 1999, à l’occasion de l’exposition « Les attributs du vidéaste », on peut lire :

« De points de vue en connexions, la vidéo trouve la peinture.

Pour rejoindre en elle la primauté du Regard.

Pour nouer avec elle l’alchimie d’un Visible. D’une sensation qui hante le Voir.

Non pas vouloir ce Voir à travers ce qu’on en sait, mais bien penser le Savoir par ce qu’il donne à voir.

En délestant l’image – sans que s’échappe le sens.

En offrant une vision à ce qui ne voit pas…

Puis, à propos de votre œuvre L’arc-en-ciel que vous présentez depuis octobre 2009, au Musée de l’Orangerie (Jardin des Tuileries), dans le cadre d’un cycle d’art vidéo intitulé « Eaux dormantes ? » en hommage aux Nymphéas de Claude Monet, vous écrivez : « En laissant venir les vibrations lumineuses et colorées, les sensations optiques et sonores, j’ai posé mon camescope devant le paysage comme Monet y aurait planté son chevalet. Pour moi, il s’agit du même geste.  En quelque sorte, faire de la peinture avec de la vidéo. »

 

RICHARD SKRYZAK - Je suis entré aux beaux-arts de Valenciennes (en parallèle de l’université) en pratiquant la peinture, et j’en suis sorti en 1981 en faisant de la vidéo. Je l’ai vécu comme une vraie révolution esthétique. Je peignais à l’époque de façon hyperréaliste, mais j’avais le sentiment d’être bloqué dans cette voie. Je me sentais plus proche, dans l’esprit, de l’art conceptuel. J’ai alors découvert le cinéma expérimental et ensuite l’art vidéo, à travers les œuvres de Paik, Jaffrenou, Viola, Dibbets. Ce fut le déclic. J’ai tout de suite voulu approfondir mes recherches artistiques en ce sens. Cela m’a permis, entre autre, de sortir de l’impasse où ma peinture se trouvait. « Ecran », réalisé en 1988, est un manifeste en acte de ce passage de la peinture à la vidéo. On m’y voit en train de peindre une mire de barres colorées, qui remplit à la fin tout l’écran. C’est un autoportrait en creux, à l’envers. Plus je peins, et plus je m’efface derrière ce que je peins. Derrière un écran d’un type spécial, une mire de barres, proche de la peinture par ses formes et ses couleurs, mais aussi « degré un » de l’image vidéographique. Celle-ci, en tant qu’ « écran-tableau », apparaît donc comme un prolongement, une finalité et une issue possible au geste pictural. Une chose m’intéresse également. Quel statut donner à une image qui relève à la fois de la peinture et de la vidéo ? Un medium en cache souvent un autre. C’est cette forte présence de l’univers pictural à travers le medium vidéographique que l’on va retrouver dans ma création en général. L’un se situe dans la continuité de l’autre. Les préoccupations, l’esprit, le regard sont les mêmes, sauf que j’ai changé de support et de moyen d’expression. Et cette mutation a ouvert de nouveaux enjeux esthétiques. C’est ce que je veux signifier quand je dis que je fais de la peinture avec de la vidéo.

D’autre part, la mire de barres est un arc-en-ciel artificiel, comme l’arc-en-ciel est une mire de barres naturelle. Une idée que j’ai reprise plus tard.

Dans le cas précis des « Attributs du vidéaste », je me suis demandé dans quelle mesure la vidéo pouvait reprendre les choses là où la peinture les avait laissées. Dans les zones d’ombre de la Nature morte. Dans les silences de la Vanité. « Les attributs du peintre »,  une toile de Cornelis Gysbrechts de 1665 (énigmatique peintre anversois, une fusée au cœur du 17ème siècle, sur lequel je reviendrai lors de ma prochaine conférence au musée de l’Orangerie), qui se trouve au musée des beaux-arts de Valenciennes, m’a servi de paradigme. Il s’agissait d’investir les parenthèses du tableau, d’en actionner les pauses. De dérouler et poursuivre, dans un dialogue historique et esthétique avec le Visible, le cours des données sensibles que le moment pictural avait, en son temps, suspendu. En réanimant bougie, sablier, livre, partition, violon, bulle, par le jeu des lumières, mouvements et sons, selon un principe plastique de traductions et de correspondances.    

L’invitation du musée de l’Orangerie à présenter actuellement « L’arc-en-ciel » en relation avec « les Nymphéas » de Monet, c’est l’occasion de mettre en évidence les filiations, les continuités, l’héritage esthétique entre les deux œuvres.

« L’arc-en-ciel » s’est construit sans idée préconçue, sans scénario préétabli, en accumulant simplement les plans comme des touches, des traces, des empreintes, au rythme des impressions et des perceptions. La multiplication des cadrages, des distances, des prises de vues au tournage, puis leur assemblage au montage, sont l’équivalent de la juxtaposition des couleurs sur la toile. Si l’on ajoute la question du motif, du paysage, de l’eau ; l’idée de capter les éléments dans leur « instantanéité » pour reprendre le mot de Monet ; et celle de décomposer la lumière en son spectre coloré, on perçoit bien la mosaïque d’affinités qui fait de cette vidéo une œuvre impressionniste.

Mais « L’arc-en-ciel », c’est aussi autre chose. C’est une arme. Une arme redoutable aux flèches électroniques. Un « bouclier poétique » pour se protéger de l’inconsistance généralisée qui gagne dangereusement et chaque jour du terrain. Un pont de couleur virtuel qui se dresse, pour endiguer la « menace »,  fluide et immatériel, au cœur même du réel.

Mes créations s’orientent de plus en plus vers le concept de « tableau-vidéo », présent chez moi depuis le début, mais qui aujourd’hui prend une dimension nouvelle avec l’apparition des écrans plats. Ces derniers sont à l’image de la majorité des programmes qui les animent : désespérément plats. Bien que je crois qu’une vraie télévision inventive reste possible, notamment via internet. En revanche cette morphologie se prête très bien à cette idée du « tableau-vidéo », au mur, dans l’espace privé, à coté de la photo et de la peinture, avec une fonction « décorative » qui me plait beaucoup et que j’assume complètement. Façon de court-circuiter les réseaux classiques des institutions et des lieux d’expositions. On devrait pouvoir regarder de l’art vidéo chez soi comme on écoute du Bach. 

 

 (Extrait de l'entretien paru dans la revue PerformArts n°8, Printemps 2010)

Mireille Havet, Journal 1927-1928

mireille-havet-photo collection particulière.jpg

Mireille Havet - Photo : collection particulière

 

Des vies à soi ?

lettre du 20 avril 2010 de Ronald Klapka

bandeau_00.jpg

Cliquer ici

15/04/2010

Yannis Ritsos

ritsos.jpgLE HEURTOIR

 

Au sein des feuillages profonds

des fruits encore des fruits

rouges jaunes des oiseaux

endormis. Et toi

lointain à jeun

derrière tant de couleurs

tu tentes de discerner

le blanc de l’eau secrète

de la statue

de la racine.

Athènes, 16.4.76

 

 

 

 

-------------------------------

 

La lumière le serre aux tempes

il a mal à la tête

il est beau

a pour amante une statue

observe dans le fleuve son image

à travers cette image il voit tout au fond

le spectre la lyre le clairon

la boucle de sa ceinture

celle qui fut perdue jadis

le laissant nu.

 

Athènes, 22.4.76

 

 

-------------------------------

 

Tu ne sais plus rien

tu as oublié

c’est peut-être pourquoi

tu montes plus profondément.

La poésie elle-même

te ferme à présent les yeux –

tu les tiens obligeamment fermés.

Sa main sur ton front

sur tes paupières

descend jusqu’à tes lèvres

tu embrasses la paume

« heurtoir » dis-tu

« chaise » dis-tu –

la poésie.

 

Athènes, 24.4.76

 

-------------------------------

 

Une goutte d’eau sur la feuille de papier

un peu de couleur jaune

la goutte s’étendit sécha

un soleil

à droite en haut de la feuille

c’est très réussi.

Je ne suis nullement fâché contre toi.

 

Athènes, 28.4.76

 

 

Patrick Kavanagh (1904 - 1967)

patrick_kavanagh.jpgDans notre région fleurissait jadis un riche peuple de mendiants, tous plus bigarrés les uns que les autres, d'une noblesse et d'une fierté pleines d'ironie. Quand je me rappelle leurs allures fabuleuses et leurs pittoresques sobriquets, je me rends compte que sous la marche du progrès tout un monde de poésie a rendu l'âme. Il ne s'agissait pas de gueux de caniveau, mais d'un vrai peuple des chemins, à la sensibilité hautement romantique. Biddy Dundee, Barney the Bottle, Paddy the Bread, Mary Ann Plaintain, autant de noms qui ne furent pas imaginés par des esprits vulgaires. Ces vieilles existences nomades témoignaient d'une vie profondément poétique. Ils passaient tous à la maison, non pas pour mendier, mais pour vendre les pommes de terre et la farine qu'ils venaient de se procurer auprès des fermiers.

L'idiot en herbe / Patrick Kavanagh ; trad. de l'anglais (Irlande) par John Moran. - Rennes : Terre de brume, 1998. - 308 p. ; 24 cm. - (Bibliothèque irlandaise).


Pour + d’infos :
Les Editions Verdier

Israël Eliraz

eliraz.jpg

dans La grande famine, Patrick Kavanagh¹

parle au cheval comme à un frère.

 

Laisse-moi, Juan, te parler comme

à un cheval.

 

Mets le nez dans l’herbe mouillée. Le vert

jauni déjà à l’est. Les fourmis rouges,

comme à Ulysse, t’apportent

 

une touffe d’herbe, avec la poussière de la terre,

c’est tout ce qui compte.

 

A aucun moment de ta vie tu ne fus

plus proche de tes éléments

qu’ici, aujourd’hui.

 

Pourquoi est-il si triste le voyage

qui cherche sa matière ?

 

Et ce très vieux geste, se dresser

et partir. Il y a un chemin

à faire

 

 

 

¹ The Great Hunger

 

Israël Eliraz, Laisse-moi te parler comme à un cheval, Librairie José Corti, 2005

11/04/2010

Nathalie Riera

 

 

NATHALIE RIERA

CONTREPLONGEE.jpg

Bio/bibliographie 

Télécharger la notice de l'auteur

 

 

07/04/2010

Alexis Gloaguen

« Dans la conscience du séisme, et comme en aval de l’horreur, naîtra la mélodie ».

Alexis Gloaguen, Les Veuves de Verre, Maurice Nadeau (2010)

 

 
les veuves de verre.jpg
 

 

L’insularité créative d’Alexis Gloaguen. Un entretien avec l’auteur Sur le blog de Christian Tortel

05/04/2010

Alain Jouffroy à la Galerie La non-maison (de Michèle Cohen)

A L'OCCASION DE L'EXPOSITION DE MARCO BARBON, CHRONOTOPIES

 

LA GALERIE LA NON-MAISON VOUS INVITE A

 

UNE LECTURE SURPRISE

 

D'ALAIN JOUFFROY LE SAMEDI 24 AVRIL 2010 A 17H

 

Alea jacta est.jpg

 

 

 

 

Alain Jouffroy

 

Né à Paris en 1928, Alain Jouffroy a participé au mouvement surréaliste de 1947 à 1948. André Breton a fait paraître ses premiers poèmes d’Aube à l’Antipode dans la revue Néon. Henri Michaux et René Char en ont fait ensuite paraître dans la N.R.F., Le Mercure de France et Botteghe Oscure. De 1952 à 1954 il a voyagé en Italie pour étudier la peinture, classique et moderne, de ce pays. Ses chroniques d’art seront publiées chez Gallimard en 1963, sous le titre : Une révolution du regard. En 1958, le même éditeur a publié son recueil de poèmes A toi. En 1960, le prix Combat lui a été décerné pour son premier récit : Le Mur de la vie privée. Il a rencontré peu après à Paris William Burroughs, Allen Ginsberg et Gregory Corso, avec lesquels il fera des lectures publiques de ses poèmes à Paris et au Living Theater de New York. Il leur a consacré une anthologie, qui a fait connaître la Beat Generation en Europe, comme il a fait connaître ensuite les artistes du Pop art. De 1962 à 1963 il a voyagé aux Etats-Unis et à Cuba et rencontré Adonis, qui a traduit et fait paraître en arabe son poème Déclaration d’indépendance. En 1963, il a publié chez Gallimard son premier roman, Un rêve plus long que la nuit et, en 1966, le deuxième, Le temps d’un livre, réédité aux editions du Rocher en 1993. Les Editions du Soleil noir ont publié ses trois premiers recueils : Aube à l’antipode, Liberté des Libertés et Dégradation générale. En 1965, il s’est réconcilié avec André Breton et a entretenu avec lui des rapports amicaux jusqu’à sa mort. La même année il a fondé la collection de poche «Poésie / N.R.F.» chez Gallimard et, en 1967, avec Jean-Clarence Lambert, la revue d’avant-garde Opus international. Avec son poème Trajectoire et son essai L’abolition de l’art (début 1968), il s’engage à l’avance dans le mouvement de mai 68. De 1968 à 1972, Aragon l’a invité à écrire dans Les lettres françaises, qui ont publié ses poèmes et ses textes critiques. De 1972 à 1981, il fut le rédacteur en chef de la revue d’art XXe siècle. En 1978 a paru, chez Robert Laffont, son autobiographie : Le Roman vécu. Entre 1982 et 1985, nommé Conseiller culturel à l’Ambassade de France au Japon, où il avait déjà fait plusieurs séjours depuis 1977, il a organisé les deux premiers sommets culturels franco-japonais de 1985 et 1986.

Depuis son retour en France, il n’a cessé de publier recueils de poèmes, romans et essais et, depuis 1990, a réalisé de nombreux assemblages, qu’il appelle des «posages» et qui ont été exposés, ainsi que ses collages, à Génève, à Paris, à Tokyo, à Lyon et Besançon. En 1995 paraît son essai Manifeste de la poésie vécue (Gallimard) et son essai philosophique, De l’individualisme révolutionnaire, est republié chez Gallimard en 1999. La même année, le même éditeur fait paraître sa première anthologie de poèmes, C’est aujourd’hui toujours et, en 2001, une deuxième anthologie, C’est partout ici, puis une troisième : Vies. Il a voyagé depuis au Yemen, en Syrie, en Afrique occidentale, aux Antilles, et de nouveau en Corée et au Japon. Une exposition de ses livres et de ses illustrateurs a été organisée au Musée de l’Imprimerie de Lyon en 1999, dont le catalogue est présenté par Philippe Sollers, Michel Onfray, Pierre Restany, Serge Sautreau et Malek Abbou. Le Centre Georges Pompidou a édité le CD de sa conversation de 1954 avec Marcel Duchamp. Il a réalisé de nombreux «livres d’artiste» avec, entre autres, Matta, Brauner, Miro, Bellmer et Fontana. En 2000, les éditions Gallimard ont publié son récit Conspiration dans la collection «L’infini» ; en 2001, les editions italiennes Colophon ont publié cinq poèmes intitulés Pudding, illustrés par Enrico Baj. En 2002, les éditions Aldébaran ont fait paraître son Ode à André Breton, illustré par 60 de ses posages. Son Anthologie de la poésie française à la première personne du singulier, Rimbaud nouveau et sa pièce de théâtre Caffe Fiorio (une heure avant l’effondrement de Nietzsche) ont été publiés aux éditions du Rocher. Il a participé par ailleurs, pour Arte, à des films sur le dadaïsme, le surréalisme et conçu, pour la première chaîne, L’art et la machine.

Prix Apollinaire 200 pour C’est aujourd’hui toujours et prix Roger-Caillois 2000 pour toute son oeuvre, il a reçu le prix Alain Bousquet en 2004. 

En 2006, prix d’or (meilleur critique d’art) décerné par Connaissance des Arts.

En 2007 il a publié Trans-Paradis-Express aux éditions Gallimard. La même année il a reçu la bourse de Goncourt de la poésie pour toute son oeuvre.

En 2008 : XXe siècle. Essais sur l’art moderne, suivis du Fantôme de l’art (Editions Fage) et Le livre qui n’existe nulle part (Editions de la Différence) et Une révolution du regard, éd. augmentée (Gallimard).   

 

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Cliquer ici

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Cathy Garcia - Eskhatiaï

Va paraître aux Editions de l’Atlantique (Collection Phoïbos) :

Eskhatiaï

poèmes de Cathy Garcia

Edition à tirage limité, entièrement numéroté
avec une peinture-collage de l’auteure
 
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"Je cours encore après toi
ange brun de mes solitudes
à la peau d’épice
tatouée de signes étranges
homme premier façonné dans l’argile
toi qui te tiens
en haut de la montagne
et qui m’attends"
Cathy Garcia-Canalès “Je cours”
in Eskhatiaï (extrait)
 
 
 

Il regroupe les recueils Salines et Mystica perdita. Edition à tirage limité, entièrement numéroté avec une peinture-collage de l’auteure Sur beau Papier de Création blanc nacré, grain subtil, 120 gr., couverture : Création blanc nacré, grain subtil, 250 gr. au prix de 18,00€ TTC France l’exemplaire. A commander aux Editions de l’Atlantique, B.P. 70041, 17102 Saintes Cedex (2,50 € de port). Contact : bowenchina12@yahoo.fr  tél : 06.88.36.56.33

Bulletin de souscription : Garcia Cathy.pdf

Victor Martinez, André Roy...

PUBLIE.NET

collection L’inadvertance

 

 

Victor Martinez : agrégat de face

http://www.publie.net/tnc/spip.php?article312

 

agrégat de face.jpgCe livre serait à lire comme une suite d’accords complexes et riches, non classables, simultanés. Cette composition permet à ces poèmes, courts, coupants, resserrés, d’affirmer la nécessité du refus. Le sens n’est pas plein, la rupture n’est pas simple faille. Au centre du poème, de toute parole authentiquement elle-même, il y a cette lutte entre ce qui permet d’accéder à une forme et ce qui l’excède et la ravine, l’use, la corrompt, l’érode. Les contraires s’allient sans s’unir, la nuit aveugle et c’est le meilleur moyen de voir la lumière. Il ne s’agit surtout pas de résoudre cette division, mais de la maintenir vive. Dans cet intervalle, la signature du nom est aussi une décision : l’absence pure est comme la germandrée, cette plante vivace méditerranéenne aux feuilles opposées (d’un vert sombre sur la face supérieure, puis claires sur la face inférieure) qui rejoint l’amande chère à Paul Celan : « amande oubliée, amande qui libère, détonateur qui tais, attentat sans bruit »...

On mesurera l’importance d’un tel texte aujourd’hui. On saisira mieux le travail en cours d’un des poètes les plus pertinents et les plus exigeants de sa génération.

Victor Martinez est né à Perpignan en 1970. Il a publié plusieurs livres de poésies dont : Photogrammes (L’arbre à paroles, 2001) ; Terre seconde (N&B, 2002) ; Angle de vue (L’arbre à paroles, 2004) et Poème de l’eau (L’arbre à paroles, 2009). Il est également traducteur d’Antonio Machado (De l’essentielle hétérogénéité de l’être Rivages, 2003), et de Juan Ramón Jiménez (Journal d’un poète jeune marié, Librairie La Nerthe éditeur, 2008). Il a aussi publié dans plusieurs revues de poésie dont L’étrangère. Il est l’un des meilleurs spécialistes de l’œuvre d’André du Bouchet.

 

André Roy, le grand poète québécois : Terra Nova

http://www.publie.net/tnc/spip.php?article313

 

terra nova.jpgLe 3 juillet 1608, sous le règne d’Henri IV, Samuel de Champlain fonde la ville de Québec. André Roy nous fait revivre cette aventure de l’intérieur, et nous croyons entendre Samuel de Champlain lui-même nous dire comment lui et ses compagnons apprennent à découvrir un territoire nouveau, synonyme d’inconnu radical. Les Indiens, les fruits étranges, les bleuets qui illuminent le jour, d’îles en caps, de caps en baies,/Le Nord deviendra leur demeure...les maladies viendront, la mort approche sans honte ni crainte. André Roy s’appuie sur les différents écrits de ce grand fondateur et traverseur d’Atlantique (21 fois de rivage à rivage !) pour créer un texte épuré, sobre, d’une nudité rayonnante. Le temps alors renoue avec la circulaire mémoire qui le noue et aiguise notre profondeur de vivants d’aujourd’hui !

Né à Montréal, où il vit, André Roy est poète et essayiste en cinéma

03/04/2010

Virginia Woolf/éd. Le Bruit du Temps

N O U V E A U T É S  


Virginia Woolf

Le temps passe

Ce texte, première version de la section médiane de Vers le phare, très différent du texte publié, a été établi spécialement par Virginia Woolf pour paraître comme nouvelle en français dans la revue Commerce en janvier 1927. Ces pages, qui constituent une émouvante interrogation sur l’œuvre du temps et l’abandon aux puissances de la nuit, à la ruine, au néant qui menacent, sont parmi les plus belles que Virginia Woolf aient écrites.

 

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24/03/2010

Bulletin n°21 - avril 2010

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© Cy DeCosse john stevenson gallery Two Artichokes

 

 

tototi tototi

Puissent-ils verdir et feuillir

ton corps et ton cœur, eh ! Chichimèque,

ovia ayehua

Une pierre de jade brute,

ton cœur,

yehua

Fleur de maïs grillé,

fleur de cacao,

ahua yya o ayya yye

Allons nous réjouir,

ohuaya ohuaya

 

 

Les Fleurs de l’Intérieur du Ciel

Chants de l’ancien Mexique

Patrick Saurin José Corti Editions, 2009

 

 

 

 

[SOMMAIRE………]


 

Guidu ANTONIETTI di CINARCA

Architecte libéral, Artiste plasticien, Photographe

EN COUVERTURE Cy DeCosse (1929)

EXTRAITS Le Mimosa Francis Ponge La promenade dans nos serres

MOLLY BLOOM de Jaroslav Juren (Lecture de Joyce)

&

Alain Helissen/ Didier Lemarchand On joue tout seul Editions Corps Puce

POESIE AVEC Roland Dauxois & Cristina Castello & Nathalie Riera

DU CÔTÉ DE CHEZ SALAH STETIE Lecture d’une femme

&

 

VIENT DE PARAITRE Tristran Gérard Cartier Obsidiane Editions ……………

NOTES DE LECTURE Pascal Boulanger Serge Martin : La poésie à plusieurs voix : rencontres avec trente poètes d’aujourd’hui Claude Darras Richard Millet ou la petite musique d’un grand écrivain Loyan Antoine Emaz, conférence Poésie pour quoi faire ? (Transcription tranchée)

&

PAR AILLEURS ………………….. ANTHOLOGIE POETIQUE – TERRES DE FEMMES – Printemps des poètes « Couleur femme »  2010

 

LES CARNETS D’EUCHARIS N°21

 sur calaméo http://fr.calameo.com/read/0000370712ac2458f6486

 TELECHARGEMENT PDF  http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/media/00/02/1414857965.pdf  ou cliquer ici

                                           


 

Les carnets d'eucharis

téléchargeables au format pdf & consultables sur la plateforme Calaméo

 

 

N°21 - Avril 2010

 
 

 

 

Nathalieriera@live.fr

 

23/03/2010

La Pensée de Midi, n°30 - Mars 2010

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La pensée de midi, n°30

De l’humain. Nature et artifices

 (Actes Sud, mars 2010)

Ce numéro a été coordonné par Raphaël Liogier, sociologue, philosophe et directeur de l’Observatoire du religieux (Cherpa) à l’institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.

Avec des textes de Raphaël Liogier, Jean-Gabriel Ganascia, Bernard Andrieu, Jean-Didier Vincent, Pierre Le Coz, Raphaël Draï, Tenzin Robert Thurman, Jean-Michel Besnier, Maurice Bloch, Michel Terestchenko et Jean-François Mattéi.

Il est souvent bien difficile de deviner l’âge de certaines vedettes au visage remodelé au Botox, qu’en sera-t-il demain lorsque ces transformations ne seront plus seulement esthétiques, mais s’appliqueront au corps entier, à sa sélection et son amélioration, lorsqu’une prothèse de bras branchée sur le système nerveux sera plus agile que le membre de chair et d’os ? Faudra-t-il préférer l’artificiel au naturel ? Quel serait le devenir d’une telle entité livrée à l’industrie médicale, aux biotechnologies, aux nanotechnologies, et qui vivrait, en outre, non seulement sur le plancher des vaches, mais dans des espaces virtuels informatisés ? Un homme techniquement rectifié jusqu’à l’immortalité, tel que l’attendent les transhumanistes, qui ne sont pas de vulgaires illuminés mais de très sérieux chercheurs. Un tel homme serait-il encore humain ? Au-delà des peurs absurdes et du refus de la science, comment penser la mesure dans un monde qui semble irrésistiblement emporté par la démesure ? Cet animal machine dénué de toute fragilité, produit sophistiqué promis par la science, saura-t-il encore éprouver des sentiments comme l’amour, saura-t-il apprécier la convivialité, le plaisir d’être ensemble ? 

Consultez en cliquant  ICI

Arman - Tita Reut à la Galerie Virgile

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Tita Reut a écrit et réalisé des livres de bibliophilie avec les artistes plasticiens Arman, César, J.-J. Ceccarelli, C. Jacard, Anne Slacik, Patricia Erbelding, Tony Soulié... Par ailleurs elle est organisatrice d’expositions.

 

Arman, né à Nice en 1928 et décédé à New York en 2005, a suivi des études à l'Ecole des arts décoratifs de Nice, où il rencontra Yves Klein, peintre originaire de la même ville.  En 1954, il délaisse la peinture pour la sculpture, se spécialisant dans le recyclage d'objets hétéroclites. Il devient chef de file du nouveau réalisme. Après avoir, une vie durant, malmené, cassé ou brûlé pianos à queue, violons, fauteuils ou voitures qui composent l’ensemble de son œuvre de sculpteur, Arman revient la dernière année de sa vie à la peinture et aux livres d’art. C’est un ensemble d’ouvrages de cette période de l’artiste que nous présentons à la librairie-galerie Virgile.

 

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Pour tous renseignements complémentaires : editionsvirgile@aol.com

 

Lewis Carroll, une vie, une légende (lecture de Claude Darras)

 

NOTE DE LECTURE

(Claude Darras)

 

Alice et le révérend Lewis Carroll

 

 

 

Par quel bout prendre une vie ? Les uns commencent par les derniers jours, les autres par les premières amours, mais personne n’est assuré d’accéder à l’essentiel. « Quelle vie absurde qu’une biographie ! », soupirait Pierre Louÿs. Digne du répertoire à la Prévert, celle consacrée à Lewis Carroll (1832-1898) nous enseigne que l’auteur de « Alice au pays des merveilles » fut aussi théologien, photographe, mathématicien, inventeur de jeux de société, adversaire de la vivisection, admirateur de Blake, Dickens, Euclide et Shakespeare.

Morton N. Cohen nous dit tout du Carroll bègue et versatile, vicaire et pédagogue, enfantin et surréaliste. Il nous explique comment ce professeur de mathématiques du XIXe siècle, individu réservé, exigeant et profondément religieux, a pu créer une histoire qui est devenue l’un des classiques les plus populaires de la littérature pour enfants. « Le mystère de l’enfance se trouvait au cœur de son être, révèle-t-il. Toute sa vie, il se consacra à la quête des Champs-Élysées de l’enfance. »

Le biographe a recensé 98 721 lettres de Lewis Carroll, la plupart adressées à ses jeunes amies de moins de dix ans qu’il aimait photographier.

L’archidiacre Charles Lutwidge Dodgson (le vrai nom de Lewis) ne se maria jamais. Morton N. Cohen suggère une secrète blessure née d’un impossible amour avec l’un de ses modèles, Alice Liddell peut-être, fille du doyen du collège d’Oxford où enseignait Carroll, l’Alice qui inspira le personnage du « Pays des merveilles ».

L’écriture de l’universitaire canadien ressemble au blues et au flamenco : un argument puissant sur lequel viennent se greffer une multitude d’harmoniques qui donnent son vrai sens à la biographie, une façon singulière de faire sonner les mots et la légende pour qu’ils s’impriment comme une volée de notes dans l’âme du lecteur. Cent et quelques années après la mort de l’écrivain britannique, l’étude carrollienne de Morton N. Cohen est de celles qu’on fredonne.

 

 

© Claude Darras

 

 

Lewis Carroll, une vie, une légende, par Morton N. Cohen (éditions Autrement)

 

21/03/2010

Tristran de Gérard Cartier

Parutions

1er semestre 2010

 

Tristran

Gérard Cartier

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Editions Obsidiane - Collection Les Solitudes 

Le site de l'éditeur

 

cartier.jpgGérard Cartier est ingénieur (le tunnel sous la Manche, le Lyon - Turin) et poète. Ses premiers livres tirent leur motif de l’Histoire : la déportation de Robert Desnos (Alecto !, Obsidiane, 1994) et la résistance en Vercors (Introduction au désert, Obsidiane, 1996; Le désert et le monde, Flammarion, 1997 - Prix Tristan Tzara). Ses recueils récents composent une autobiographie fantasque (Méridien de Greenwich, Obsidiane, 2000 - Prix Max Jacob), imaginaire (Le hasard, Obsidiane, 2004) ou peut-être véritable (Le petit séminaire, Flammarion, 2007).

Le nouveau livre de Gérard Cartier (dont on trouve les premières traces dans Le Hasard, publié en 2004 par Obsidiane) transporte la légende de Tristan à la fin du dernier siècle, au milieu de la crise irlandaise qui secoue alors le Royaume-Uni. Mais seul importe l’amour sauvage et désespéré unissant les amants, qui ne peut se résoudre que dans la mort : Ils veulent subir cette passion qui les blesse /Et que toute leur raison condamne... Le livre interprète librement le récit, restituant l’ambigüité, le tremblement du sens que les anciens manuscrits doivent aux altérations du temps.

(...)

Gérard Cartier a traduit le poète irlandais Seamus Heaney (La lanterne de l’aubépine, Le Temps des Cerises). Il est par ailleurs, avec Francis Combes, l’initiateur de l’affichage de poèmes dans le métro parisien qui se poursuit depuis 1993.

 

 

 

Site Gérard Cartier

 

 

14/03/2010

Photographies - Michel Portier

Du 16 mars au 3 avril 2010

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" L'Argentine " - Tirage photographique - 29,5 x 18,3 cm Edition 1/15

 

 

Galerie Samagra 52 rue Jacob 75006 Paris

Vernissage le mardi 16 mars de 18h à 21h


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 " Jonglage " - Tirage photographique - 30,5 x 30,5 cm - Edition 1/15

 

 

GALERIE SAMAGRA

11/03/2010

Anthologie poétique (Angèle Paoli)

 

ANTHOLOGIE POETIQUE TERRES DE FEMMES

60 femmes poètes contemporaines

 

 

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ICI


60 femmes poètes contemporaines

Cathy Garcia&Jean-Louis Millet

etats du big bang.jpgCe livre existe déjà sous forme numérique dans la collection Livr’art « Zen Évasion » sur le site http://www.evazine.com/



Vous pouvez désormais l'avoir chez vous sur beau papier recyclé 115 gr et couverture calcaire 250 gr, format 21 x 15, 40 pages, avec les encres de JL MIllet.en reproduction couleur. Jean-Louis Millet et moi-même faisons don à l’association Nouveaux Délits dont nous sommes membres, en soutien et donc à titre gracieux, du droit de reproduire et diffuser cette œuvre dans le public. L'intégralité de la recette ira à l'association pour lui permettre d'aller de l'avant dans ses projets.

Le prix public est de 12 € TTC.

Les membres adhérents de l’association pourront bénéficier comme prévu dans les statuts, d’un tarif préférentiel fixé sur cet ouvrage à 10 € TTC port compris.

Pour commander, merci d'envoyer un chèque (compter pour les non- adhérents 1 €/ exemplaire pour le port) à l'ordre de :


Association Nouveaux Délits

Létou

46330 St Cirq-Lapopie.

Bulletin d'adhésion association Nouveaux Délits recto.pdf