19/05/2009
Pasolini, mort d'un poète (film)
Drame - 1996
de Marco Tullio Giordana
avec Carlo DeFilippi, Nicoletta Braschi, Toni Bertorelli, Andrea Occhipinti, Victor Cavallo
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Vème poème posthume de P.P. Pasolini
Chaque jour est le dernier
dans l’étonnement de la touffeur matinale,
des fraîches voix : et à quoi sert
d’être clair, au-dedans de soi-même, pour l’éprouver
dans l’extension complète de son temps
si l’heure de la vie est toujours la dernière ?
L’avoir trop éprouvée, et ainsi
consommée : voilà pourquoi je vis dans le miracle
de la voir encore intacte. Personne
ne sait plus que moi la goûter avec autant d’enfantin
et féminin abandon, mais personne
ne ressent plus que moi cette joie vierge
comme un sacrilège.
Ogni giorno è l’ultimo
nello stupore dell’afa mattutina,
delle fresche voci : e a cosa importa
essere chiari, dentro, per soffrirla
nella intera estentione del suo tempo
se l’ora della vita è sempre l’ultima ?
L’averla troppo sofferta, e quindi
consumata : ecco perché vivo nel miracolo
di vederla ancora intatta. Nessuno
sa più di me goderla con tanto infantile
e femminile abbandono, ma nessuno
sente più di me quella vergine gioia
come un sacrilegio.
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Les funérailles de Pier Paolo Pasolini (1975)
Pasolini reste et restera un météore du cinéma contemporain, vrai « calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur ». Comme l’écrit un autre de ses commentateurs, Dominique Noguez, il y a désormais un mot qui dit bien « ce mélange de réalisme et de mythologie imaginaire, de sculpture moderne et de fausse préhistoire, toute cette féerie sous-prolétarienne, ce bric-à-brac de tiers-monde, cet exotisme hétéroclite et superlatif, ce style d’Eisenstein marocain ou de Fellini de banlieue ouvrière. Ce mot n’existait pas avant Pasolini. Il existe désormais : pasolinien ».
Dictionnaire du cinéma, sous la direction de Jean-Loup Passek, Larousse, 1995 - p.1647
Cliquer ci-dessous
par Guidu Antonietti di Cinarca
Architecture funéraire
Gino VALLE et Piero Paolo PASOLINI
Discrète sérénité
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Roberto Roversi sur Pasolini
Us et abus d’un auteur : célébration, honorariat, embaumement
E X T R A I T S
Roberto Roversi
« De qui sommes-nous les contemporains ? », se demandait F. Fortini, avec toute l’autorité nécessaire, dans le Corriere della sera du samedi 12 février 1976.
Sans avoir la présomption de répondre ou de répliquer, mais ne voulant que constater, je dirais que nous sommes toujours et en tous cas les contemporains de nous-mêmes. Je dirais que les misères d’aujourd’hui existent et durent parce que nous sommes misérables, et parce que nous produisons et nourrissons les fœtus de ces misères. Je dirais que si nous vivons dans l’ère d’Attila (ou si nous vivons dans notre temps, car il n’y a aucune différence entre les Huns déchaînés et les maîtres de nos trente années de dévastations), il est inutile de regretter l’âge d’Auguste. En admettant qu’il ait jamais existé un âge d’Auguste.
Je dirais que nous devrons reconnaître, avec la patience éprouvée de la raison, que c’est là notre temps, et qu’Attila, peu ou prou, c’est chacun de nous.
D’ailleurs, pourquoi est-ce toujours les autres qui auraient des visages pervers, tandis que nous serions sages, bons, clairvoyants, comme des légions d’Auguste ? Voilà pourquoi aujourd’hui on se sert encore du poignard, dans tous les sens. Voilà pourquoi les valets de scène se transforment, ne serait-ce que l’espace d’une nuit, en ces sicaires que nous connaissons. Dans la représentation de ces années se jouent – et on enregistre – des violences auxquelles nous ne parvenons pas à mettre fin, pour toute une série de raisons objectives et constatées.
Contentons-nous de continuer, en nous lamentant sur les choses qui arrivent ; ou bien de célébrer les morts, qu’on a tués, eux qui étaient vivants.
L’occasion (on pourrait dire aussi : la raison) de cette rencontre c’est de nous entretenir de l’un de ces assassinés – avec une mort horrible, une fin désignée et destinée.
(…)
La tendresse vitale de Pasolini a été sans cesse en butte à l’arrogance d’une époque qui ne le supportait pas. Il est en effet incontestable que Pasolini fut ostracisé par son époque. Il fut même maintenu dans l’exclusion et sans cesse réfuté avec une dureté haineuse, chaque fois qu’il proposait un contact ou des ouvertures désintéressées pour une collaboration, en mettant en jeu sa recherche douloureuse et déçue de la connaissance (ou sa rage de connaissance). Il est vrai, par ailleurs, que Pasolini subit cette exclusion sans jamais l’accepter ; il ne l’accepta pas mais il adhéra tout entier à la douleur sans cesse renouvelée de cette exclusion, comme à une violente offense beaucoup plus générale, qui le dépassait et qui était faite à la raison et à la pureté (entendue comme jeunesse) de la vie.
(…)
« Le fond de mon caractère – dit Pasolini dans un entretien avec Camon – ce n’est pas le malaise, mais plutôt la gaieté, la vitalité : c’est ce que je montre non seulement dans mon œuvre littéraire mais dans ma vie même. Par vitalité, j’entends cet amour de la vie qui coïncide avec la joie. Et ma nature profonde est joyeuse, vitale, affectueuse : ce sont les continuelles angoisses objectives auxquelles j’ai dû faire face qui ont exaspéré les aspects de mon malaise ».
(…)
Au début de cet écrit j’ai souligné une question : l’usage et l’abus que notre temps fait des personnages illustres, mais sortant de la norme codifiée, en les cuisinant et en les servant à toutes les sauces, tellement et si bien que la manipulation, parfois, n’apparaît même pas évidente, alors que les personnages en question sont privés de leur consistance et réduits en miettes. De nos jours, l’usage est instrumental et de plus en plus terrifiant en tous sens. On ne recherche pas un agrégat culturel, mais la confirmation de telle ou telle mythologie publique.
(…)
Il serait souhaitable que l’on prenne acte de la nécessité de ramener le discours sur Pasolini, et les références, à un dessein correct, afin de le relire (ou de commencer à le relire) à travers une médiation critique non plus assujettie aux aversions, ni hagiographique, mais méthodologiquement vérifiée et contrôlée par l’intelligence de la raison. Pour qu’on puisse saisir dans son œuvre les liens subtils, les références, les provocations, et certaines conclusions qui apparaissent explosives.
Pasolini n’a pas été un intellectuel qui s’est approprié la culture mais un homme qui a vécu les problèmes de la culture de son temps en y participant jusqu’à en mourir. Cela définit aussi sa violence, je voudrais dire son infatigable férocité dans l’agression du réel, sa faim de réalité et de vérité vraie – son besoin de la chercher. Et aussi son excès de vitalité. Et son insatiable soif de langages.
REVUE D’ESTHETIQUE, 1982 – nouvelle série – n°3 – Editions Privat (pp. 111/117)
Traduit de l’italien par Anna Rocchi Pullberg
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Le cinéma de Pasolini
Pasolini dira en 1964 : "… je suis arrivé au cinéma… à partir de la littérature, sans la moindre préparation technique… lorsque j’ai commencé à tourner le film, je ne connaissais pas la différence qu’il y a entre le terme “panoramique” et le terme “travelling”… j’ai dû remplacer la préparation pratique de la technique du cinéma en réinventant cette technique, en l’inventant d’après nature. Instinctivement, j’ai choisi un certain type de technique… où on lit, mieux que dans les contenus, … une intime religiosité, car je concevais la technique d’une manière que je voulais appeler… sacrale… Je sentais que mes travellings… avaient une allure de découverte, de virginité, de solennité et de mesure, lesquelles, au moins dans mon intention, étaient justement sacrales".
REVUE D’ESTHETIQUE, 1982 – nouvelle série – n°3 – Editions Privat (p. 141)
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Carnets de notes pour une Orestie africaine
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18/05/2009
SITE PASOLINI
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15/05/2009
Wayne McGregor
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14/05/2009
Bulletin n°8 du 18 mai 2009 (à télécharger)
© Photo en fond : Irène Suchocki
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La lumière entre dans la grotte. Io ! Io !
La lumière a plongé au fond de la grotte
Splendeur et splendeur !
Par tenailles j’entre aux collines :
Que l’herbe croisse de mon corps
Que j’entende parler l’une à l’autre les racines,
L’air est neuf sur ma feuille,
La fourche des branches branle au vent.
Zéphyr est-il plus doux, Apeliota
plus doux à la branche d’amandier ?
Par la porte j’entre dans la colline.
Choit,
Adonis choit.
Alors vient le fruit. Les petites lampes que la marée emmène
au large la griffe de la mer les assemble,
Quatre bannières à chaque fleur
La griffe de la mer emporte au large les lampes.
Donc pense au labour
Quand les sept étoiles descendent
se reposer quarante jours, au bord
de la mer dans les vallées qui vont en méandres
vers la mer
KAI MOIRAI ADONIN
Quand la branche de l’amandier ouvre sa flamme
Quand les plantes neuves arrivent à l’autel,
TU DIONA KAI MOIRAI
KAI MOIRAI ADONIN
a le talent de guérison
puissance de maîtriser la bête sauvage.
Ezra Pound
Extrait La Cinquième décade (XLII-LI) – pp.259-260 - Traduit par Jacques Darras
2002, Editions Flammarion pour la nouvelle édition revue et augmentée sous la direction d’Yves di Manno.
N°8
SOMMAIRE………
Michel Portier et ses Tirages photographiques à la Galerie Roy Sfeir
Extraits de Les Cantos d’Ezra Pound
Les chroniques parisiennes de Léon-Paul Fargue par Claude Darras
Claude Ber & Cyrille Derouineau Vues de vaches
Paul Louis Rossi, Faïences (Le 29 octobre 1981…)
Le monde où l’on se confesse (2) de Richard Skryzak
&
A LIRE VOIR ET ENTENDRE !
Over the river Christo and Jeanne-Claude : un dossier proposé par Christine Bauer sur le site "Regard au pluriel"
&
PAR AILLEURS ………………….. Martine Broda
Télécharger le bulletin
Carnets d'eucharis n°8 du 18 mai 2009.pdf
21:45 Publié dans Claude Darras, LES CARNETS D'EUCHARIS (pdf & calaméo), PORTRAIT & LECTURE CRITIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
11/05/2009
Arboretum Marcel Kroenlein
11:37 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
10/05/2009
Patricyan - Clin d'oeil
PATRICYAN
Artiste-plasticienne vivant en pays Basque
Née le 02/01/1959.
Je pratique une exploration du corps ( humain, animal) à travers :
Les sculptures : vide, transparence, je construis le vêtement empreinte, habitacle, en traitant les mailles grillagées comme du tissu : couture, broderie.
Les performances : chirurgienne, sage-femme, femme-animal, femme-maison
Les montages images, photos et 3D : morcellement, organes.
La peau, le corps, les maisons, le textile.
Reliée à l’espace, en réaction aux bruits du monde, en juxtaposant ethnologie, symboles, médecine, humour, subversion…
22:55 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Richard Skryzak - In vidéo Vanitas
LES INSTALLATIONS VIDÉO ET MULTIMÉDIAS
Inauguration le Mardi 19 mai
IN VIDÉO VANITAS
de Richard Skryzak
(France)
Quelque chose
Sûrement
Se joue
Là
Entre Vidéo et Vanité.
Entre médium et concept.
Quelque chose
Mais quoi ?
Une affaire de famille.
Des relations intimes.
Une question d’affinités
Electriques
Qu’est ce qui est à l’œuvre ?
Les qualités inhérentes
Aux deux forces en présence.
Immatériel
Impalpable
Ephémère
Flottant
Volatile
Des presque-riens.
Traduction en images.
Que voit-on ?
Bulle et tulipe
Autoportrait et
Chute des corps.
Des mondes reflétant le monde.
Des concentrés d’univers
Livrés dans l’inconstance même
De ce qui les fait naître.
Une plongée
Au cœur
De la fragilité
Des choses.
Chaque fois
Le temps d’une vision
Le moment vidéo
Révèle
Les évènements
Les plus imperceptibles.
Le cycle de la vie
Est là
Condensé
En un fragment
De légèreté
Et D’éternité.
Géo-esthétique.
Là bas
En Palestine
Survivre…
A l’effacement…
A l’infini…
Chaque fois
L’image creuse
Une fissure
Dans le flux
Du Visible
Une blessure
Qui laisse échapper
Le Sens
Goutte à goutte
Bulle après bulle
Pétale après pétale
Et jamais
Ne se referme…
Toute Création
Est
Une fracture
Ouverte…
Richard Skryzak 2009
Autoportrait à la bulle
Vanité à la tulipe
22:42 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Instants Vidéos Poétiques et Numériques
L’association des Instants Vidéo Poétiques et Numériques www.instantsvideo.com a hérité de la manifestation des Instants Vidéo fondée en 1988 sous l’égide de la Maison des Jeunes et de la Culture de Manosque. Elle est ancrée à Marseille depuis février 2004. Nomade, elle y développe des actions de partenariat complice avec le milieu associatif et artistique (33 structures : Cinéma, cabaret, galerie, friche, Musée, médiathèque, bibliothèque, Université, Maison des Jeunes et de la Culture, collège, lycée, théâtre, restaurant….).
Les Instants Vidéo s’intéressent aux nouvelles formes d’écritures et aux oeuvres sensibles : art vidéo, installations multimédias, performances, documentaires de créations….
Depuis 1988, nous nous sommes petit à petit imposés comme un événement majeur de la scène internationale des arts électroniques et comme un partenaire actif et permanent pour l’accomplissement de différents projets liés aux nouvelles technologies de l’image : créations, programmations, conférences, production de textes critiques, formation, accompagnement de projets d’artistes….
LES INSTANTS VIDEO POETIQUES ET NUMERIQUES
& LA FONDATION QATTAN
Ont le plaisir de vous annoncer le
1er FESTIVAL D'ART VIDÉO ET MULTIMÉDIA DE PALESTINE
19 AU 24 MAI 2009
à Ramallah, Jérusalem et Gaza
Dossier_de_presse_Festival_Palest.pdf
Les GRANDES LIGNES du FESTIVAL
PROJECTIONS d'Art vidéo international
Palestine, Liban, Syrie, Iran, Egypte, Tunisie, Algérie, Emirats Arabes, Chine, Corée, Japon, Kosovo, Serbie,
Brésil, USA, Canada, France, Irlande, Allemagne, Angleterre…
« Résister c'est créer, danser, chanter », « Zones de conflits », « Leçons de communication »,
« Programmation Méditerranéenne », « La vidéo, c’est magique »
Expositions d'INSTALLATIONS
« Toro » de Mariana Vassileva
« Reflecting Pool » de Bill Viola
« In Vidéo Vanitas » de Richard Skryzak
« Tableaux Vivants » de Kasha Legrand
« Chic point » de Sharif Waked
« Vacuum » de Raeda Saadeh
« The return » de Jumana Abboud
« Control room » de Mohamad Harb
« An on going tale » de Shadi Habib Allah
« An ordinary day », « Once upon a time » de Hakeem B
« Body and sole » de Khalil Rabah
« Impossible journy », « Gaza diary », « like water » de Taysir Batniji
5 PERFORMANCES
Déclar'actions: « le chant des épices » et « 8 ou & ou ! »
de Julien Blaine
« Chanteur Alchimiste » de Natacha Muslera
« Aérobic Philosophic » de Pascal Lièvre
« In between – I am not a reader » de Manar zoabi
un ATELIER
avec de jeunes artistes locaux
animé par Dominique Angel
qui débouchera nécessairement sur une installation réalisée in situ et une performance.
7 RENCONTRES-DISCUSSIONS
Samuel Bester « Image et son: Nature/ Contre Nature »
Julien Blaine « Le rôle du corps dans la fabrication et la proclamation du poème »
Pascal Lièvre « Pop et Politique »
Natacha Muslera « La voix et le regard »
Dominique Angel « Pièce Supplémentaire »
Jean-Paul Fargier « Hommage à Nam June Paik »
Marc Mercier « La poésie électronique »
22:28 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
07/05/2009
Ezra Pound
Les Cantos
Editions Flammarion
Collection Mille et une pages, 2002
QUATRIEME DE COUVERTURE : Ezra Pound (1885 - 1972) est certainement l'un des plus grands poètes américains. Pionnier de la révolution moderne, découvreur de Joyce, T.S. Eliot, Hemingway, il s'installera en 1924 en Italie et deviendra l'un des plus étranges partisans de Mussolini. Inculpé de trahison en 1945, il passera douze ans en hôpital psychiatrique avant d'être libéré en 1958. Il terminera ses jours à Venise. Considéré dès son vivant comme un classique, il a cherché dans la réunion des cultures et des langues l'antidote à la décadence du monde moderne. Les Cantos, œuvre totale qu'Ezra Pound forgea tout au long de sa vie (entre 1915 et 1960), est le plus important poème épique du XXe siècle. Traduit pour la première fois en France en 1986, l'ouvrage était épuisé depuis plus de dix ans. Cette nouvelle édition enrichie de nombreux inédits et d'un appareil critique est l'occasion de remettre à l'honneur ce texte majeur et de se pencher sur ses répercussions dans la poésie d'aujourd'hui. Source
Ce flot de textes, de références à des personnages de tous les temps, de longs développements sur des considérations économiques et dynastiques, d'échappées sur les mythes et les récits historiques, forme un courant symphonique incessant.
[…]
Et, la nuit, le cerf court, le léopard,
Œil de chouette entre rameaux de pin.
Lune sur la palme,
confusion ;
Confusion, source de renouvellements ;
Aile jaune, pâle dans le rayon de lune,
Aile verte, pâle dans le rayon de lune,
Grenade, pâle dans le rayon de lune,
Corne blanche, pâle dans le rayon de lune, et Titania
Au bord de l’abreuvoir,
marches, taillées dans le basalte.
Y dansa Athamé, dansa et Phaethusa
La veine se colore ;
Force du sang déjà une fois bu,
La veine se colore,
Rouge dans la gorge affaiblie de fumée. Dis la rattrapa.
Et le vieillard continuait
de battre sa mule avec un asphodèle.
XXI - Ebauche de XXX cantos (p.118)
Et la rose éclose pendant mon sommeil,
Et les cordes vibrant de musique,
Capripède, les brindilles folles sous le pied ;
Nous ici sur la colline, avec les oliviers
Où un homme pourrait dresser sa rame,
Et le bateau là-bas dans l’embouchure ;
Ainsi avons-nous reposé en automne
Là sous les tentures, ou mur peint en bas comme des tentures,
Et en haut une roseraie,
Bruits montant de la rue transversale ;
Ainsi nous sommes-nous tenus là,
Observant la voie depuis la fenêtre,
Fa Han et moi à la fenêtre,
Et ses cheveux noués de cordons d’or.
Nuage sur le mont ; brume sur coteau ouvert, comme une côte.
Feuille sur feuille, branche d’aube dans le ciel
Et obscure la mer, sous le vent,
Les voiles du bateau affalées au mouillage,
Nuage comme une voile renversée,
Et les hommes lâchant du sable près du mur des flots
Ces oliviers sur la colline
Où un homme pourrait dresser sa rame.
XXXIII – (p.126)
ARTICLE LMDA :
La nouvelle édition, désormais complète, des Cantos permet de lire l'oeuvre majeure mais d'un abord ardu d'Ezra Pound. Un hymne novateur et apocalyptique en quête d'une nouvelle civilisation.
Il est peu d'oeuvres au XXe siècle dont l'ambition fut aussi grande que celle des Cantos; et il en est peu qui furent à ce point un échec, ne serait-ce qu'aux yeux de leur auteur, et cela malgré l'influence déterminante que ce long poème épique exerça, notamment sur la poésie américaine. Avec Pound (1885-1972) "la catastrophe côtoie la gloire" remarquait Denis Roche qui fut l'un de ses premiers traducteurs; chez lui l'extrême générosité le dispute à l'ignominie, la lucidité poétique, à l'aveuglement politique. Mais cet échec -si c'en est un- doit avant tout se mesurer à l'aune de l'immense défi qu'il lança à la littérature : rien moins que reprendre le cours de l'Histoire, dans la prolixité des voix qui la composent, pour forger un autre chant, collectif et anonyme, qui soit aussi l'hymne d'une civilisation à venir. Lire la suite
22:24 Publié dans ETATS-UNIS, Ezra Pound | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | Facebook
Charles Despiau
22:04 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Roberto Juarroz
« Penser très profondément à quelque chose, c’est également l’aimer ».
Roberto Juarroz
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FRAGMENTS VERTICAUX
…
« Penser et aimer nous conduisent toujours ailleurs, où l’on ne sait plus si l’on pense et l’on aime(…) »
Presque Poésie
Presque poésie. La vision et la parole ne coïncident pas toujours avec la somme du poème. Souvent il n’en reste que des noyaux, des germes, des images ou des frôlements, comme des vestiges ou des récoltes paradoxales d’un naufrage. Or toute la poésie est-elle autre chose ? Peut-être nous faudra t-il parler ici de fragments en chute, échardes de poèmes, gestes d’approche, morceaux de matière poétique de textes qui n’ont pas terminé de naître. Et nous consoler avec l’idée que naître est un procès qui ne se termine jamais.
Fragments verticaux, Roberto Juarroz, éditions José Corti, 1994 (p.13)
■■■
Quelques extraits des Fragments :
77
L’intensité est dépourvue d’horloge. Ou alors quelque chose a effacé le cadran de son horloge. Cela a peut-être été l’œuvre de l’intensité même. (p.32)
40
Il faut amener l’amour à la pensée. Les séparer, c’est les amputer. Un amour qui ne pense pas profondément ce qu’il aime est une monstruosité. Une pensée qui n’aime pas profondément ce qu’elle pense, n’est pas une pensée suffisante. Là, de plus, se joue le sort de la poésie qui, sans cette conjonction, est privée d’existence. (p.58)
135
En plus des approches de la pensée, il y a des moments où l’homme, avec autant de nécessité, réclame l’approche des corps. (p.93)
21:59 Publié dans ESPAGNE/PORTUGAL/ARGENTINE/COLOMBIE, Roberto Juarroz | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
05/05/2009
Maria Elena VIERIA DA SILVA - (1908-1992)
Vitrail Architecture
16:01 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
POETIC COSMOS OF THE BREATH, 2007
Tomas Saraceno
(Argentine / Italie, né en 1973, vit à Francfort)
Sculpture/Structure gonflable
Consulter l’espace
Artiste et architecte, Tomas Saraceno imagine des structures expérimentales, sous forme de ballons ou de plates-formes modulaires gonflables et habitables, qui tirent le meilleur parti des énergies naturelles. Ses visions ne sont utopiques qu'en apparence, car il les expérimente en réalisant des éléments qui fonctionnent. Il a d'ailleurs été invité par l'organisation londonienne The Arts Catalyst, elle-même mandatée par l'Agence spatiale européenne, pour discuter des possibilités d'utilisation de la Station spatiale internationale à des fins culturelles. Lire la suite
11:20 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
30/04/2009
W.H. Auden
La Mer et le miroir,
commentaire de La Tempête de Shakespeare
Edition bilingue
Traduction de l'anglais et présentation par Bruno Bayen et Pierre Pachet
Editions Le Bruit du temps, avril 2009
Présentation de l'éditeur:
C'est après avoir émigré aux États-Unis que W.H. Auden, qui a déjà derrière lui une oeuvre poétique considérable, compose entre 1942 et 1944 son poème dramatique "La Mer et le Miroir". Il s'agit à la fois d'une continuation et d'un commentaire de la dernière pièce de Shakespeare, La Tempête, oeuvre-testament dans laquelle le poète élisabéthain a donné – à travers une intrigue fantastique – un résumé énigmatique de sa pensée et de son théâtre. Dans "La Mer et le Miroir", les personnages de la pièce, après une représentation, reviennent tour à tour sur scène pour commenter, chacun dans une forme poétique qui lui est propre, le spectacle auquel le public vient d'assister.
"La Mer et le Miroir" est un chef-d'oeuvre, aussi bien par l'intelligence critique qu'y déploie Auden que par sa virtuosité de poète, en tous points digne de l'oeuvre qu'il commente. Comme Auden l'a lui-même dit à ses amis : « C'est mon art poétique, de la même manière que, je le crois, La Tempête fut celui de Shakespeare. »
Et c'est cela qui est particulièrement émouvant, dans ce poème écrit pour la scène. À la fin d'une «tempête» qui ne fut que trop réelle, la Seconde Guerre mondiale qui l'a exilé loin de son pays, Auden, dont une grande part de son oeuvre est déjà derrière lui, décide de méditer sur ce que signifia, pour Shakespeare, écrire une ultime pièce avant de renoncer à son art. Loin de voir dans La Tempête, comme Henry James, une pièce où Shakespeare se serait contenté d'offrir à son public comme à lui-même l'exemple le plus pur et le plus rare de son art littéraire, Auden a le coup de génie de donner à Caliban le dernier mot, au cours d'un long discours écrit dans une prose aussi subtile que celle de James. Il a compris que l'art n'est pas un sanctuaire, qu'il est le lieu où la vie la plus réelle peut se confronter à son reflet et que seuls les échanges constants de l'un à l'autre permettent de parvenir à quelque chose comme une « relation restaurée ».
Si Auden est si mal connu en France, c'est aussi parce qu'il est un poète d'une grande maîtrise formelle, un artisan virtuose de son art. Il est donc particulièrement difficile à traduire. Pierre Pachet, depuis toujours particulièrement sensible à l'art de traduire, et Bruno Bayen, qui possède une précieuse pratique de l'art du théâtre, sont parvenus à rendre toutes les nuances de sens d'un texte d'une grande complexité, tout en créant un poème français presque aussi musical que l'original anglais, que l'on peut lire ici en regard de la traduction.
« Pourtant, en ce moment précis où nous nous voyons enfin nous-mêmes tels que nous sommes, ni à l’aise ni folâtres, mais sur l’ultime corniche battue des vents qui domine le vide sans fin — nous ne nous sommes jamais tenus ailleurs —, alors que nos raisons sont réduites au silence par l’énorme dérision — Il n’y a rien à dire. Il n’y a jamais rien eu à dire — et que nos volontés tremblent entre leurs mains — Il n’y a pas d’issue. Il n’y en a jamais eu —, c’est à ce moment que pour la première fois de nos vies nous entendons non pas les sons que, acteurs-nés que nous sommes, nous avons jusqu’ici condescendu à utiliser comme un excellent médium pour mettre en valeur nos personnalités et notre allure, mais la Parole réelle qui est notre seule raison d’être. »
23:50 Publié dans GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE, W.H Auden | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
29/04/2009
David Lynch à la Fondation Ekaterina, Moscou
David Lynch, The Air is on Fire
10 avril - 12 juillet 2009
© David Lynch, Sans titre, Sans date
Black and White photograph
Exposé pour la première fois en 2007 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris, David Lynch, The Air is on Fire sera présenté à la Fondation Ekaterina de Moscou du 10 avril au 12 juillet 2009. Cette exposition majeure dédiée à David Lynch en tant qu’artiste plasticien, explore les multiples facettes de son œuvre, réunissant peintures, photographies, dessins, lithographies, films expérimentaux et créations sonores réalisées depuis 1960. Lire la suite
15:37 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook