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28/11/2009

James Sacré à la Petite Librairie des Champs

P O E S I E---------------------------------

 

 

Sur Quelque chose de mal raconté de James Sacré, lu il y a 28 ans

 

JAMES SACRÉ

Bientôt à la Petite Librairie des Champs

12 & 13 décembre 2009

  

 

 

sacre_par_durigneux.jpg

 

 © Photo Durigneux

 

D’abord une citation  de B.M.

 

«  exemple de bon-mauvais français

- je ne suis pas sûr que je tais toi

 

mais la ruse vertueuse de mes dits doigts

nous souffle que je tais me »

 

Lignes écrites en 1981.

 

 

D’abord ce nom de poète qui lui-même sonne comme un assemblage impossible dont il faudrait forcer le sens. Deux mots chargés et frissonnants de significations mêlées.

Et puis la campagne américaine, immense, et la langue, française un peu à cloche-mots.

Un peu privée d’espace  aussi cette langue que le poète, à force de tremblements,  va lui redonner et faire bouger.

Carrés de verdure et bas-côtés, autoroutes en jardins secrets, vastes espaces et au milieu, la ligne.

Qui est cet étranger qui va découvrant le paysage et la langue ?

Découvrant au sens d’ôter ce qui les recouvrait. Qui faisait qu’on ne les voyait plus très bien. Comme une taie sur les yeux.

Ici une taie sur la langue ?

Se permettant de dire dans un ordre traversé d’irrégularités les paysages.

 

Paysages à la mesure d’une poésie qui se veut incertaine, hésitante et en même temps  tracée fermement sur la buée. Comme les pieds, ces maladroits, butent sur les mottes de terre mais poursuivent l’ascension.

 

Assis au bord des routes, tous les deux vaincus par la chaleur et la marche dans notre pays-langue, assis pensifs comme enfants perdus à mi-pente, nous attendons.

Le passage d’un texte rapide, d’un paysage entrevu comme vus d’un train à grande vitesse alors que nous sommes arrêtés, l’un et l’autre, assis sur le talus, dans la fatigue du jour, sa chaleur.

 

L’étranger, ce poète au nom nouveau pour nous, passe lui aussi et ses mots « à souffler des airs de romance dans son cornet à piston », nous raniment, nous remettent en ordre  de marche dans le mal-raconté du titre, nous redonnant la bonne chanson, le goût du voyage dans la divagation entre les actes, entre les herbes du chemin, quelques mots : bonheur, jardin, rouge, dans un usage de la langue qui fait sourire un peu, se lever du sol, aller vers là « où c’était que des fermes que des gens ».

 

Et puis toujours, à nouveau solitaires sur des terres suspendues loin des hommes et de leur langue bien parlée, nous assis à écouter quelque chose de mal raconté.

 

Sylvie Durbec

 

 

 

●●●

 

 

"Parfois comme un ennui tout comme si plus rien

à dire à propos d'un poème ou d'un jardin

même chose en somme ou presque on comprend pas bien.

 

Peu à peu la mauvaise herbe le temps

qui vient ça a fleuri quand même avec un deux rouges

mal rouillés sourire un travail lenteur dedans

 

comme un ennui bardane et puis les orties tiens

ça continue pourtant sans qu'à peine rien bouge

 

avec ces noms d'herbes mal aimées un machin

qui rime quand même sans pourtant rien dedans.

 

Quelque chose de mal raconté, André Dimanche éditeur, 1981

 

 

 

 

la petite librairie des champs--------------------

 

 

 

James Sacré: une vie en poésie

 

James Sacré est né en 1939. Il passe son enfance et son adolescence à la ferme des parents en Vendée. D’abord instituteur puis instituteur itinérant agricole, il part, en 1965, vivre aux Etats-Unis où il poursuit des études de lettres (thèse sur la poésie de la fin du XVIè siècle français). Il y enseigne dans une université du Massachusetts (Smith College) tout en faisant de nombreux séjours en France et des voyages en d’autres pays (l'Italie et le Maroc, souvent). Il a publié des livres de poèmes au  Seuil (Coeur élégie rouge, 1972), chez Gallimard (Figures qui bougent un peu, 1978) et aux éditions André dimanche, ainsi que chez de nombreux “petits éditeurs”. Il vit de nouveau en France, à Montpellier, depuis 2001.

Livres récents: Le poème n’y a vu que des mots, L’idée bleue, 2007. Khalil El Ghrib, Editions Virgile, 2007. Un paradis de poussières, André Dimanche, 2007 . Se os felos atravesan polos nosos poemas, Amastra-N-Gallar (dans une traduction en galicien de Emilio Araúxo ), 2008 (Emilio Araúxo, Apdo. Correos 97, 36500 Lalin (Pontevedra) Espagne). Comme pour être un jardin, Tunis, Tawbad, 2008 (bilingue, texte traduit  en arabe par Saleh Diab). Une idée de jardin à Beyrouth, Soligny-la-Trappe : Ficelle n° 84, Rougier. V éditions, 2008.  Coudre ton enfance à demain, Contre-allées, « Poètes au potager », Montluçon, 2008. D’autres vanités d’écriture, Tarabuste éditeur, Saint-Benoît-du-Sault, 2008. 31 poèmes de l’Amérique un peu, Contre-Pied, Martigues, 2008.

 

27/11/2009

La Douleur des Arbres

003.jpg

Patrice Leterrier, Forêt de Rambouillet 2000/2001, photographie 003

 

 

 PHOTO&POESIE

Mario Urbanet&Patrice Leterrier

 Télécharger ci-dessous :

 

logo pdf.jpg Patrice Leterrier & Mario Urbanet_carnets d'eucharis.pdf

22/11/2009

Marcelin Pleynet

 

 

Marcelin Pleynet

Poète, critique d’art

(Né en 1933)

 

L A   P A U S E   P O E S I E


 MARCELIN PLEYNET.jpg

 

  

Provisoires amants des nègres

Paysages en deux

Les lignes de la prose

Comme

Le Pontos

 

EXTRAITS

 

La jeune fille se retournait dans le froid de l’aube – un vent gris venu de la mer lui enseigne mille choses d’un autre temps – une impatience une détresse inconnue en elle célébrait la mémoire des morts

 

Frileuse auprès des torchères d’encre

 

L’étang glacé et qui renvoie les échos s’ouvrit alors sur la dorure d’un cri

 

 

Le feu couvre tes épaules

quand la parole mal fermée

n’échappe plus aux angles d’une chambre

appauvrie

 

la nuit entre chez toi

par la porte basse de l’âtre

la nuit mange la lumière

elle marche comme un feu

 

les cendres couvriront les nuées et la mer

 

(extrait Les trois livres, éd. du Seuil, 1962, 1963 et 1965 – Provisoires amants des nègres - pp.20/21)

 

…………………………………………

 

Paysage

 

Vous ne voyez pas

Comme son ombre

Et trouve dans sa baignoire le bleu

La femme sur ses bras

Où au loin la lumière

Un monde

 

D’un arbre à l’autre

Le couchant suspendu

Un peuple de femmes douces dans l’eau

 

 

Sur les montagnes

De plus en plus neigeuses

Dans ce regard

Dans le sol

Disant

             Me voilà

Elles perdent peu à peu le sommeil

Pourtant les herbes restaient vivantes

Sur les montagnes

 

Brûlés

             Parlant

Chaque jour dans le vent

Dans l’air de plus en plus haut

 

Ou retombant ici

 

 

L’ange et le livre disparaissent mais des flots d’or roulent sur leurs traces

 

Présence de Nicolas Flamel

 

(Ibid.,  Paysages en deux – pp. 139/141)

 

…………………………………………

 

Vous commencez au bord de la mer

et peut-être plus loin près de la falaise

 

Derrière l’accident

                           la transparence de l’air

                           la couleur

 

                                                            cette racine

une branche où le printemps et l’orage arrachent

le lieu dans cet état

                                                      un liseré  d’ombre

 

l’eau fleurie

                           ne commençant pas !

 

*

 

Le voici votre geste arraché

                                                      Qui parle des Grecs

Au bord de la montagne peut-être

                                                            les cerisiers

dans les bois

 

                           et toute sa maison ouverte la pensée

 

(Ibid.,  Les lignes de la prose – p. 209)

 

…………………………………………

 

Où la lumière se pose et dans la chair elle avive les herbes qu’elle mord et ouverte appelle l’air humide qui la tient nue glacée peut-être sur la rive

par la trop violente lumière seule ou blessée

quand passe et s’arrache violemment

s’écrase sur l’herbe

 

si je la regarde ou la lumière se posent autant de tâches bleues

 

(Ibid.,  Comme – p. 274)

 

…………………………………………

 

1960/1965… les possibles et les impossibles de la poésie.

 

Les Trois Livres

Je n’ai jamais hésité à m’expliquer. Dans une société entièrement asservie à l’économie des techniques de communication, comment ne pas être conscient des difficultés que présente tout accès  à la parole poétique ? J’entends par là l’accès à une parole qui, en vérité, assume essentiellement comme monde la création du présent surgissement de son existence.

 

(Le Pontos, éd. Gallimard, 2002 -  Notes Sur le motif d’un parcours plus long que la voie droite – p. 103)

 

21/11/2009

Roland Barthes

roland barthes.jpg

« Qu’est-ce que mon corps sait de la photographie ? » …

Jaccottet - Ungaretti Correspondance 1946-1970

  

jaccottet ungaretti.jpgPhilippe Jaccottet fait la connaissance d'Ungaretti lors d'un premier voyage en Italie, en septembre 1946, juste après la guerre. Cette rencontre se révélera pour le jeune écrivain aussi décisive que celle de Francis Ponge ou de Gustave Roud. Devenu avec les années le traducteur presque attitré d'Ungaretti, qui lui confie ses textes à peine achevés, il s'implique, prend des initiatives, collabore au choix des inédits, les commente, les préface. C'est aussi à l'homme, solaire et généreux, que Jaccottet s'attache ; il lui vouera une amitié indéfectible, le retrouvant à maintes reprises à Rome, ville restée pour lui élue entre toutes. Chargé d'établir l'édition française de toute son oeuvre poétique, Jaccottet publiera Vie d'un homme. Poésie 1914-1970 (Minuit / Gallimard, 1973), un volume réunissant les principaux traducteurs d'Ungaretti. Cette publication, à la suite de nombreux textes (essais, proses de voyages, entretiens) qu'il rassemble et traduit du vivant de l'auteur, contribuera de manière décisive au rayonnement de cette oeuvre dans les pays francophones. Une semblable exigence en poésie, une expérience parallèle du métier de traducteur, une haute conscience des mots et du rythme caractérisent "sur le terrain" deux écrivains en quête de justesse, mettant leur inquiétude au service d'une oeuvre où le détail, toujours, fait sens. Souvent succinctes, voire hâtives, leurs lettres renvoient davantage à ce travail sur les textes qu'à des propos sur la littérature ou sur leurs contemporains. Elles ouvrent la porte d'un atelier où circulent, au-delà d'une attention minutieuse à la langue, l'intelligence et la passion de la poésie elle-même.

Editions Gallimard
http://www.gallimard.fr
Collection : Les Cahiers De La Nrf
Parution : 21 Novembre 2008

Isabelle Waternaux - Portraits polaroids

ISABELLE WATERNAUX.jpg

Rien encore, tout déjà - Jacques Dupin

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Alain Paire avec Jacques Dupin, octobre 2007, à la galerie 30 rue du Puits Neuf,
photographie de Michel Nguyen

la lumière, la perturbation des lignes

un dénouement de forces immatérielles

et le heurt de la terre filante en dessous

elle encore ni perverse ni maillée

une provocation étirant ses stances

aiguisant ses reflets pour s’anéantir

j’ai marché jusqu’au soir couleur sang

j’ai retrouvé sous le pied dans la garrigue

la terre magnifiée par le retour la terre

exiguë la terre odorante et déchirée

dont la nasse ruisselante était avide

de saisir une palpitation animale

et de précipiter ma disparition

 

éditions Fata Morgana, 1990

(avec deux xylographies originales signées de Jan Voss)

 

dans le labyrinthe enfant

le sang des pêches de vigne

poisse mes doigts campagnards

et par le marché aveugle

le nom est ouvert – le corps

agrandi, blessé

autant de boue que de glace

dans l’échancrure des yeux

au bord de nos jeux d’enfants

 

Photographie : Michel NGuyen - sur le site de la galerie alain paire 

19/11/2009

Claude Simon photographe

Claude Simon Claude Simon commente son travail de photographe, ainsi que Denis Roche.

Date : 16/03/1992 - Durée : 24min29s

 Source : ina.fr
http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I00013424/claude-simon-photographe.fr.html

12/11/2009

Vient de paraître

l'échappée belle.jpg
extrait La belle échappée.jpg

 

 L'Echappée belle

Pascal Boulanger

editions Wigwam, 2009

 Lithos.jpg

Le site de l'éditeur

11/11/2009

Nathalie Riera

 

 

 

NATHALIE RIERA

CONTREPLONGEE.jpg

Bio/bibliographie

 télécharger la notice de l'auteur

 

 

07/11/2009

Salah Stétié - En un lieu de brûlure

 

salah stétié.jpg

Poète et essayiste libanais de langue française, longtemps ambassadeur, Salah Stétié est l'homme de deux rivages. Ses écrits regardent vers l'Occident, sans jamais cesser d'être illuminés par l'Orient, qui les guide. Œuvre solaire, située au point du jour, à égale distance de la modernité qu'elle assume et de la tradition qu'elle réinvente, elle est habitée par les voix de la grande littérature française - de Baudelaire aux surréalistes - et par celle de l'Islam, de ses poètes et de ses mystiques, comme Ibn Arabî ou Rûmî... Le présent ouvrage est constitué d'oeuvres devenues rares, de textes désormais classiques, mais aussi de plusieurs inédits importants. On retrouve les poésies, les proses et les essais critiques d'un homme qui a su unir sous le même regard une volonté d'élucidation du monde et de ses phénomènes, ainsi qu'une pratique du français qui fait de Salah Stétié - comme Beckett, Ionesco, Jabès ou Cioran - un des maîtres de notre langue, qu'il a su revivifier avec amour.

 

  • Editions Robert Laffont (15 octobre 2009)

 

Le texte est de croissant sur des brisures

De cicatrices sur ces cristaux aigus

Qu’un ciel couvre de ciels arrachés ou figures

Jusqu’à l’obscur œillet qui respire

 

Paysage à la destruction de l’épaule

A ce bois contenu par la lune

Quand cela bat dans l’arbre et s’embrouille avec colère

Et d’aile, d’un éclat, fait la mer trop grande

 

- où allons-nous, doux époux ?

 

Alors vient la femme avec étoiles ici et jambes

      et vraie menthe

Et lignes pour le vent l’assouplir avec plis

      dans ses beaux linges

Allume un ongle de miroir à la nuit où ses doigts

      s’éteignent

Afin que l’oiseau casse et tombe dans les chambres

      du monde

 

(Extrait L’eau froide gardée)

 

------------------------------------------------

 

Or l’arbre et l’écriture

Eglise désirante

Et le voyage nuageux la dispersion

 

Si ton visage d’arbre

Sauvé du sang sévère dans le vide

Accueille un bruit de cheval dans la matière

 

L’arbre en sa grâce pure

Le voici double à vouloir nous retenir

Dans le silence où nous allons tomber

 

(Extrait XL, Fragments : Poème)

 

 

------------------------------------------------

 … L’herbe mourir !

…………………………………

Substance est de beau sein.

 

Retiré dans sa guerre

Illuminant le genre des fourmis

- Du feu faisant substance

 

Retiré dans sa guerre est beau sein

Cornu, ayant blessé

L’esprit, sollicitant l’arbre du sein

 

( Extrait XXI, Inversion de l’arbre et du silence)

 

------------------------------------------------

 

Ma lumineuse ma liée mon adorante

Dans tes rectangles nuageux une bougie

Par forme et par façon de nuit tremblante

Voilant ton nom d’embrasement nocturne

Et tout le sang qui fait briller ton corps en blé

Comme une neige endormie dans la neige

Au carrefour de toute lampe divisée

Non frontalière de l’esprit ni des fragments

 

(Extrait LXXV, L’être poupée)

05/11/2009

Bulletin des carnets d'eucharis n°15 du 2 novembre 2009

n°15.jpg  

© Gladys – TĒTE -  Archéologie du présent

■ Lien : http://www.gladys.fr/

 

 

Cette fuite hors de nous pour se réfugier dans le châle,/et autour du silencieux centre, le désir/que revienne encore une fois et encore/une fois la fleur inouïe/qui s’accomplit dans le vibrant tissu

 

Châle – Poèmes épars (1907-1926), Rainer Maria Rilke (traduit par Philippe Jaccottet) 

 2

Avec

TETE6.jpg TETE3.jpg TETE.jpg

Gladys

Série TETE – Archéologie du présent 

 

N°15

2 novembre 2009

 

SOMMAIRE………

 

Extraits de Poèmes épars et de Nouveaux poèmes de Rainer Maria Rilke

&

Extrait d’une lettre de Claude Simon à Jean Dubuffet

Exposition LABORATORIO Galerie du Tableau/Diem Perdidi

POESIE AVEC Luc-André Rey la rue la vérité le vent

SCULPTURE avec Patricyan Le corps mou…

&

DU CÔTÉ DE CHEZ… WALACE STEVENS et A l’instant de quitter la pièce

LECTURE DE PASCAL BOULANGER Les âmes aux pieds nus  Maram al-Masri

 VIENT DE PARAITRE Vol stationnaire du dragon Didier Bourda

&

PAR AILLEURS ………………….. N°32 – Art Absolument L’art d’hier et d’aujourd’hui

  

logoPDF.jpgCliquer ici

 Carnets d'eucharis n°15 du 2 novembre 2009.pdf

 

03/11/2009

Gilles Hutchinson à la Galerie Alain Paire

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29/10/2009

Yves di Manno, Objets d'Amérique

objetsamerique.jpgDepuis la fin des années 1970 – et sa traduction prémonitoire du Paterson de William Carlos Williams – la poésie nord-américaine occupe une place particulière dans le travail et la réflexion d’Yves di Manno : sans doute parce qu’elle permettait alors de définir un principe, une visée, et même de nouveaux modes de composition, très éloignés de notre tradition. « Une poésie proche de l’archéologie, en quelque sorte, soucieuse de l’histoire éparpillée des hommes et des formes qu’ils auront trouvées pour l’inscrire, dans une insaisissable durée. »

Les Objets d’Amérique proposent une traversée personnelle de ce grand continent caché. On y trouvera des études sur la prosodie visuelle de W.C. Williams et le serial poem de Jack Spicer, une introduction aux Cantos d’Ezra Pound, une méditation sur l’ethnopoétique. Mais aussi, insérés ici au titre de la critique active, quelques pages traduites des « objectivistes » (George Oppen, Louis Zukofsky), des extraits de L’ouverture du champ de Robert Duncan, un oracle de Jerome Rothenberg, une image de Rachel Blau DuPlessis… Le livre s’ouvre sur une série d’autoportraits évoquant les liens de l’auteur avec ces oeuvres et le rôle de la traduction dans son propre parcours. Il s’achève par un texte rétrospectif, L’Epopée entravée, qui retrace les étapes majeures de cette révolution poétique, de la fin du XIXe siècle à l’aube du XXIe. lire la suite Editions Corti, "série américaine", 2009.

13/10/2009

ClairVision de Nathalie Riera sur publie.net

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Présente

ClairVision

Nathalie Riera

Illustrations par Lambert Savigneux

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"L’érotisme, si rare aujourd’hui qu’on le croirait indésirable dans le poème, devient exploration et connaissance".

 

Nathalie Riera, Clairvision, par François Rannou

Nathalie Riera fait ici une entrée remarquée. C’est un livre qui ose la sensualité du langage. La recherche de la beauté est ici avouée, mise en jeu mais il ne faut pas s’y tromper : pour que la parole ne soit pas vaine, en toute lucidité, il s’agirait de construire un lieu où la jouissance définirait le rapport entre les mots et les choses...précaire, certes, mais vivant ! L’érotisme, si rare aujourd’hui qu’on le croirait indésirable dans le poème, devient exploration et connaissance ! L’intérieur des mots rejoint la chair du monde dans un vacillement perpétuel, celui de la lumière aiguë sur l’eau d’une fontaine... 

 

 Si vous souhaitez lire les 14 premières pages de ClairVision, via le site Publie.net (François Bon)Téléchargement texte intégral 5,50 euros.

Le recueil est présenté par François Rannou et Mathieu Brosseau

Cliquer ici : http://www.publie.net/tnc/spip.php?article274 

  Clairvision, de Nathalie Riera

Publish at Calaméo or browse others.

11/10/2009

Les carnets d'eucharis n°14 du 12 octobre 2009

N°14 carnets d'eucharis.jpg

 

… il y a une forme d’intelligence dans le noyau de la cerise.

CXIII, Esquisses et fragments, Ezra Pound

 

Nota : l’intelligence de l’homme est son sol.

Harmonium, Wallace Stevens



N°14

12 Octobre 2009

 

SOMMAIRE………

 

 

Extraits de Harmonium de Wallace Stevens

&

François Bard UNE SAISON EN FÔRET Galeries Roy Sfeir et Samagra

POESIE AVEC Hélène Sanguinetti Le Héros

PHOTOGRAPHIE Lyrisme de l’intériorité Fabien Leblanc

&

DU CÔTÉ DE CHEZ… ESTHER TELLERMANN et Terre exacte

PEINTURE AVEC Anna Baranek du château Galerie Bernard Mourier

LECTURE D’ANDRE CHENET TRANS(E)CREATION ou l’art de sabrer le poulpe et la pulpe  Cathy Garcia

&

PAR AILLEURS ………………….. N°29 – Octobre 2009 La Pensée de Midi/Actes Sud Istanbul, ville monde

 

 

 

 logoPDF.jpg Télécharger le document ici

Carnets d'eucharis n°14 du 12 octobre 2009.pdf

 

07/10/2009

E.E. Cummings

 

E X T R A I T  

 

POÈMES CHOISIS

 

EECUMMINGS POEMES CHOISIS.jpg

J’aime mon corps quand il est avec ton

corps.      C’est une si toute nouvelle chose.

Muscle améliore et nerf plus donne.

j’aime ton corps.  j’aime ce qu’il fait,

j’aime ses comments.         j’aime sentir l’échine

de ton corps et ses os,et la tremblante

-ferme-douce eur et que je veux

encore et encore et encore

embrasser, j’aime de toi embrasser ci et ça,

j’aime,lentement caressant le,choc du duvet

de ta fourrure électrique,et qu’est-ce qui arrive

à la chair s’écartant…Et des yeux les grosses miettes d’amour,

 

et possiblement j’aime le frisson

 

de sous moi toi si toute nouvelle

 

E.E. Cummings, Poèmes choisis (traduits par Robert Davreu), éd. José Corti, 2004 (p.33)

 

"E.E. Cummings a lui-même défini la poésie comme ce qui ne peut être traduit. Entendons : le poème est la parole absolument singulière qui, d’un même mouvement, dynamite – et dynamise aussi – la langue pour inventer la sienne dans le refus de tout ce qui est commun, ou qui relève, disait avant lui Mallarmé, de l’universel reportage. Comme une lettre d’amour, le poème n’a pas de public, il n’a pour destinataire, si nombreux qu’ils puissent être, que des lecteurs singuliers, visés chacun dans ce qui le différencie, dans son être unique, dans ce qui, de lui, demeure farouchement et irréductiblement rebelle à toute négation et dissolution de soi dans une pseudo-identité sociale ou collective, mortifère par essence, si l’on ose dire ; mortifère dans le refus de la condition de mortel qui la sous-tend. En chaque lecteur le poème s’adresse au poète et au vivant mortel qu’il est aussi, à l’amoureux, au fou, à l’enfant, à l’idiot qu’il demeure..." (Robert Davreu)

 

eecummings.jpgPrésentation de l'éditeur
Si Edward Estlin Cummings (1894, Cambridge, Massachusetts – 1962, New York), l’un des poètes américains les plus importants du XXe siècle, a expérimenté de façon radicale la forme du poème (ponctuation, orthographe, syntaxe) inventant une nouvelle langue dans la langue, il n’en appartient pas moins à une vieille tradition américaine, celle de sa Nouvelle-Angleterre natale et de son individualisme non conformiste, c’est un grand lecteur de classique en particulier de Longfellow. Ses parents encouragent très tôt ses talents de poète et de peintre. Il est diplômé d’Harvard en 1916. Pendant la première guerre mondiale, il travaille comme ambulancier en France où il est emprisonné (une expérience qu’il raconte dans L’énorme chambrée). Son premier recueil de poèmes Tulipes et Cheminée paraît en 1923, suivront XLI poèmes, Font 5 et ViVa. Refusé par de nombreux éditeurs pour un nouveau recueil de poèmes 1935, il l’intitule No thanks.
Un premier recueil de l’œuvre (Collected Poems) paraît en 1938, suivi de 50 poèmes et de 1 X 1 (« un fois un » étant sa formule pour l’amour). Il donnera une série de conférences qu’il intitule : Moi, six in-conférences (publiées en français aux éditions Clemence Hiver).
Si Cummings a pu dire qu’il lui faudrait encore cent ans pour mener à bien l’achèvement de son oeuvre, force est de constater l’ampleur de celle-ci et les Complete Poems paraîtront en 1968.
Le choix des poèmes retenus correspond (à une exception près, et quelques ajouts personnels de Robert Davreu – La Renommée parle et la suite de La Guerre) à celui que Cummings fit lui-même en 1958 pour le volume des Selected Poems (1923-1958).

L'auteur vu par l'éditeur
Robert Davreu a donc respecté l’ordre non chronologique retenu par le poète américain. Il précise bien toutefois qu’il s’est référé à l’édition des Complete Poems (1904-1962), éditée par George J. Firmage (Liveright, New York, 1991) afin de vérifier que les versions proposées étaient identiques.

Eugène Delacroix, Journal

La lettre Corti n°73


Eugène DELACROIX, Journal,

nouvelle édition intégrale établie par Michèle Hannoosh

Domaine romantique, éditions Corti, 2009. 

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Eugène DELACROIX – Journal


Dimanche 4 janvier. – Malheureux ! que peut-on faire de grand au milieu de ces accointances éternelles avec tout ce qui est vulgaire ? Penser au grand Michel-Ange. Nourris-toi des grandes et sévères beautés qui nourrissent l’âme. Je suis toujours détourné de leur étude par les folles distractions. Cherche la solitude. Si ta vie est réglée, ta santé ne souffrira point de ta retraite.

Lire la suite

 

01/10/2009

"Eaux dormantes ?" au Musée de l'Orangerie

Cycle d'art vidéo « Eaux dormantes ? »

(octobre 2009 – janvier 2010)

Oeuvres de Jean Yves Cousseau, Marcel Dinahet,

Richard Skryzak et Bill Viola


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Le site

 

La saison culturelle du musée de l'Orangerie s'ouvre avec une nouvelle programmation tournée vers la création contemporaine. Les œuvres présentées dialoguent avec Les Nymphéas de Claude Monet. Les artistes-vidéastes vous invitent à une nouvelle forme d'immersion dans l'art et la nature.

 

Le samedi 3 octobre de 19h à minuit lors de la Nuit Blanche à Paris.

Puis tous les jours sauf le mardi jusqu'au 31 janvier 2010 aux horaires suivants :

 

11h25 et 16h15   Bill Viola : The Reflecting pool

11h35 et 16h25   Marcel Dinahet : Source

11h45 et 16h35   Marcel Dinahet : La Seille

11h50 et 16h40   Richard Skryzak : L'arc-en-ciel

12h et 16h50        Jean Yves Cousseau : Immersion

12h35 et 17h25   Jean Yves Cousseau : Nuée

 

 

Téléchargez le dossier de presse

 

 

Olivier Bernex par Claude Darras

 

L’Exécution magistrale d’Olivier Bernex


 

BERNEX.jpgCe qui nous est donné à lire et à voir simultanément dans cet essai, « L’Exécution de la peinture », c’est la vraie vie d'Olivier Bernex, dans son déroulement et dans l’intimité de deux expressions, littéraire et picturale. Né à Colombes (Hauts-de-Seine), en 1946, le peintre a rejoint le pays de ses ascendants au cours de la décennie 1960 (Théodore Bernex, son arrière-grand-oncle, fut maire de Marseille sous Napoléon III). Cinquante ans plus tard, il troque sa palette pour le cahier du diariste. Il y a dans ces quelque deux cents pages autant de révolte que de compassion, une tendresse inquiète, une générosité débordante aussi, et une sorte d’instabilité rendue par l’urgence de tout dire, de clamer son aversion des dérives du marché de l’art et de léguer un testament esthétique : « J’ai entrepris ces "écrits sur l’art", avoue-t-il, à un moment où une forme de dépression résignée combat le sentiment de l’œuvre à accomplir : et si tout s’arrêtait aujourd’hui ? ».

Nul doute qu’il ait été confronté, face à la feuille blanche, au silence des commencements, tant les idées et les mots s’entrechoquent dans le récit comme les fûts de madère dans la coque d’une caravelle déboussolée. Pourtant, la traversée des cercles de l’enfer quotidien de l’artiste - un enfer commun à bien d’autres peintres - et l’explicitation de ses orientations esthétiques et techniques sont restituées avec une justesse de ton et une lucidité d’analyse qui passionnent le lecteur. Qui l’émeuvent aussi, tout autant que le compagnonnage des peintres Pierre Alechinsky et Édouard Pignon et du musicologue René Bresson, la découverte des peintures et gravures paléolithiques de la grotte Cosquer, la musique et l’art orientaux ou Les Fleurs du mal de Baudelaire chantées par Georges Chelon (un autre marseillais) l’ont touché à cœur, lui, le gavroche libertaire resté fidèle à ses premiers engagements, dans l’ombre portée fraternelle de Léo Ferré (dont il croqua les paroles et musiques dès 1978) et celle, souffrante, de son frère Philippe, trop tôt ravi au cénacle des poètes. Une « Exécution » magistrale.

 

© Claude Darras

 

 

L’Exécution de la peinture, par Olivier Bernex, le Temps de la pensée, Autres Temps éditions, 2009 (224 pages, 20 €).

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Photo France Bernex