W.H. AUDEN (17/09/2009)

 

EXTRAIT

 

 

La mer et le miroir

Commentaire de La Tempête de Shakespeare

W.H. Auden

 

w_h_auden.jpgTous les mouvements volontaires sont possibles – ramper à travers des tuyaux et de vieux égouts, traîner devant des étalages, traverser sur la pointe des pieds des sables mouvants et des champs de mines, courir à travers des usines abandonnées et des plaines vides, sauter par-dessus des ruisseaux, plonger dans des bassins ou nager entre des rives semées de roses, s’extraire d’un boyau ou pousser des portes à tambour, s’accrocher à des balustrades en bois pourri, sucer une glace ou une plaie ; tous les modes de transport sont disponibles, lettres, chars à bœufs, canoës, cabriolets, trains, trolleys, voitures, avions, ballons, mais le sens de l’orientation, le moyen de savoir d’où sur cette terre on a bien pu venir et où on pourrait bien aller sur cette terre est tout à fait absent.

Religion et culture semblent représentées par l’universelle croyance que manque quelque chose qui doit être trouvé, mais quant à savoir ce qu’est ce quelque chose, les clés du paradis, l’héritier manquant, le génie, les odeurs de l’enfance, ou le sens de l’humour, pourquoi cela manque, si cela a été délibérément dérobé, ou accidentellement perdu, ou simplement caché par jeu, et qui est responsable, nos ancêtres, nous-mêmes, la structure sociale, ou de mystérieuses puissances perverses, il y a autant d’églises que de chercheurs, et on peut trouver un indice derrière chaque pendule, sous chaque pierre, et dans chaque arbre creux pour les étayer toutes. 

(p.117)

 

Editions Le bruit du temps

 

Édition bilingue
Traduction de l’anglais et présentation de Bruno Bayen et Pierre Pachet

Format : 135 x 205
160 pages • 18 euros
ISBN : 978-2-35873-002-0

Mise en vente : 17 avril 2009

 

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