17/09/2010
Artpointfrance (lettre d'informations, septembre 2010)
"Correspondances"
Serge Crampon
dessins, peintures, volumes
Philippe Roy
écritures
exposition les 18 - 19 - 25 - 26 septembre 2010 - de 15h à 20h.
La Chardière St Jean, Chantonnay
information diffusée par A rt Point France communication
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Regards sur "Puisque Beauté il y a" de Nathalie Riera, éditions Lanskine, 2010
Chère Nathalie, J’ai eu le temps de le lire une première fois, suffisamment pour apprécier votre « position » dans ce grand champ poétique éclaté d’aujourd’hui dans lequel il est si difficile pour le public de se repérer. J’aime alors que le titre de votre travail annonce clairement les choses. Ce titre qui pour moi consonne avec celui d’un autre livre de J.P. Michel, qui m’a tant impressionné il y a une petite quinzaine d’années lorsque je l’ai lu pour la première fois, Le plus réel est ce hasard, et ce feu. Du feu vous n’en manquez pas qui se traduit par une perception aigüe de la présence du vif en chaque chose, couleurs, bruissements, ondulations, griffures, même dans l’apparent inanimé qui nous entoure. Que vous tentez de traduire, malgré certaines prescriptions ridicules dont on ne dira jamais assez le mal qu’elles firent à la poésie par leur caractère envahissant, en images parfois surprenantes. Vous optez pour une poésie de l’ouvert, de l’accueil et de la transfiguration. Largement fondée sur une relation intime à cette nature qui semble vous entretenir en permanence et constituer la nécessaire médiatrice de votre conscience d’être au monde. Des beautés, on en trouve dans votre livre. Dont la moindre n’est certes pas le court poème final. Qui est une réussite. Dans son heureuse et suggestive discrétion. Plus évocatrice finalement qu’une accumulation de métaphores. Vous êtes à n’en pas douter une véritable nature de poète. Consciente aussi de cette part de langue dont tout le réel auquel nous appartenons est tissé. D’où découle chez vous cette réflexion sur la raison du poème. Qui n’est pas simplement celle du vient d’où mais du « fait quoi ?», « va où ? ». La réponse chez vous en est simple. C’est de s’opposer à tout amoindrissement d’être. Par un travail dans lequel se reconnaît cette volonté de retrouver et de renouveler la très ancienne et profonde émotion que procure le fait de voir, se voir, à travers l’épaisseur transparente à certains moments du langage. Par cette grâce que vous avez de ne pas avoir perdu l’art de faire remuer sans les salir vos lèvres. Georges Guillain *** A première lecture, généralement la meilleure puisqu'intuitive et dépourvue de préjugés, je ne peux qu'être troublé par la subtile et sensitive "magnificence" de ta poésie par laquelle se trouve régénérée la beauté naturelle du monde, sans avoir besoin des fabrications factices dont sont coutumiers, dans leurs productions à la chaîne, les poètes qui font des mots leur profession, leur état. Tu trouves tes mots en respirant, en aimant, sans forcer la mesure, la survenue rythmique du poème. Le reste n'est qu'une question de mise en forme, de retouches, de corrections. La voix qui est tienne s'affirme de plus en plus en se détachant des carcans et des clichés de la modernité, pour laisser place au sens à fleur de peau, aux frissonnements du temps. Il faut beaucoup de silences pour dire cette beauté profonde. Le corps se fait creuset, l'esprit se fait souffle vivifiant le monde. Je te remercie pour ce souffle bienfaisant. André Chenet, mars 2010 Je viens juste de recevoir ton recueil "Puisque beauté il y a". Un des plus fins qu'il m'ait été donné de lire depuis bien longtemps (la poésie forcée m'ennuie). Je n'ai fait pourtant que le parcourir de long en large, au hasard d'une lecture discontinue, à grands coups de faisceaux d'yeux. Je le préfère même à ClairVision : tu as décanté, avec une très vive sensitivité, le trop plein de cérébralité inhérent à toute écriture éprise de recherche et de nouveauté. Il me semble, mais nous en reparlerons, que tu ouvres une voie d'émerveillement et de candeur (Baudelaire, quant à lui, parlait d'impeccable naïveté) susceptible d'apporter ce supplément d'âme que nous dispense la nature terrestre lorsque l'on s’abandonne à elle. Chacun des poèmes de ton recueil indiquent ces lieux essentiels où la poésie redevient éclairante en nous délivrant des surcharges "culturelles" et "cultuelles". Pas de fioritures stylistiques, un dépouillement salutaire et parfaitement réfléchi, très loin du hachis-menu d'une soi-disant poésie d'élite desséchante. L'introduction de Pascal Boulanger est d'une justesse remarquable. Avec toute ma reconnaissance André Chenet, septembre 2010 http://poesiedanger.blogspot.com/ *** L'énergie de la rentrée vaut bien celle du désespoir (Deguy) : on continue la poétique par tous les moyens ! Aussi c'est avec un vibrant petit éloge de la paternité (dans tous ses états) qu'avec Bertrand Leclair on la saluera. Le rouge Renaissance de la revue il particolare 23 & 24 portera haut sa couleur avec un nouveau dossier Prigent et 256 pages de provisions pour la route, de quoi apporter réponses à la question de la revue Littérature : Effacement de la poésie ? portée par Christian Doumet et ses amis. Trois titres des éditions Lanskine les appuieront… Les éditions Lanskine (Nantes) m’offrent comme une manière de répons à l’antienne de Littérature avec ces trois titres assemblés : après Temps mort, Je ne suis plus l’absente, Puisque Beauté il y a. Ces trois recueils, très élégamment présentés (on notera in fine la mention Enrichissement typographique, et c’est vrai ; on appréciera également la délicatesse du prière d’insérer) ont pour auteurs, respectivement : Paul de Brancion, Jacques Estager, et Nathalie Riera. Dans la trépidance de la rentrée, ces recueils offrent : des pauses de légèreté : Rouge la lumière du féminin, légèreté, fulgurance/ enfance/ terre et fougère qui raniment l’air de la chambre// à mon retour aux bruits clairs/ où mes pas sont limpides et les murs franchissables. (Nathalie Riera, p. 53), une provision d’adjectifs, de rythmes joueurs : La grille est dorée, elle est à la place du vent, c’est/ alors, dans la cour ; c’est toujours dans un temps/ enenfantin, grisé, soiré et où le temps est fleuri, où les/ fenêtres fleuries, au haut de la ville et la ville est au / bas, le soir, sont et partout le soir puis le temps. (Jacques Estager, p. 39), ou le rappel d’autres urgences à voir et à penser. Ainsi le poème qui clôt le recueil de Paul de Brancion, avant le plan rapproché de la photographie de Joseph Barrak, prise dans la vallée de la Bekaa, et dont un plan large ouvre le livre : Un bédouin porte le corps d’un enfant, mort dans les/ bombardements./ Neveu, fils de son frère./Sous le voile rouge, son regard trahit l’effroi retenu./ Il est accroupi dans un pantalon de costume mal coupé./ Pietà/ écart du temps mort et du temps vivant. (p. 67) Ronald Klapka http://www.lettre-de-la-magdelaine.net/spip.php?article196 *** Émouvant, bouleversant et surtout infiniment humain, le métalangage nathalien est en soi une conquête d'esthète, une poésie d'infinitude, un monde extatique à contre-courant du monde délabré, dénaturé où les cerbères de toutes sortes, les minotaures de la dénaturation marginalisent la beauté naturelle et font oublier la déité vocationnelle de l'Homme né de Dieu... Camille Loty Malebranche *** J'ai aimé votre recueil ; en lisant ces regards, voici ce qui pour moi s'est précisé : Votre parole poétique s'accomplit en donnant voix à la présence. En vous subordonnant à son intensité, à sa beauté mais aussi à son silence, votre poème se coule dans les formes végétales et couleurs temporelles de l'espace pour affirmer l'habitation. On se réjouit de votre distance affichée pour la modernité. Vous témoignez pour la beauté, n'est-ce pas l'acte de sauvegarde nécessaire pour que celle-ci accepte généreusement, dans vos poèmes, de se dire ? Brigitte Donat *** Puisque Beauté il y a. Je le lis avec grand plaisir, et y trouvant le monde non seulement saisi dans son « il y a » et sa nécessité d’écriture (« puisque ») mais encore comme production (poésie). Pascal Boulanger dit très justement « tout mérite d’être nommé ». Le surgissement, l’étonnement, les « épiphanies », la grâce de la nomination et de l’écoute… tout cela nous allège de la morosité du « monde comme narration » qu’étale la « rentrée littéraire ». Claude Minière
Un extrait
sur le site Terres de femmes (Angèle Paoli)
***
Préface Pascal Boulanger
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Si vous souhaitez commander le livre
Par courrier postal
Editions Lanskine
Mas, 39, rue Félix Thomas
44000 NANTES
Par courriel
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Vibrations de langue et d’encre
LECTURE
Nathalie Riera lira des extraits de Puisque Beauté il y a
à La Petite Librairie des champs de Boulbon
samedi et dimanche 25/26 septembre 2010
le samedi de 18 heures à 19.30 aux côtés d’Angèle Paoli, Marielle Anselmo, Hélène Sanguinetti & le dimanche à 16.30 aux côtés d’Angèle Paoli
Le Moulin Brûlé
13150 Boulbon
France
22:45 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
A la santé des poètes, avec Pascal Boulanger et Jean Pérol
22:15 Publié dans Pascal Boulanger | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Lectures publiques
LA PETITE LIBRAIRIE DES CHAMPS
FETE SES DEUX ANNEES D’EXISTENCE
LES 25 et 26 SEPTEMBRE
Sylvie DURBEC
Le Moulin brûlé
13 150 BOULBON
durbec.sylvie@orange.fr
04 90 43 94 82
06 26 41 70 42
http://lapetitelibrairiedeschamps.blogspot.com
Assemblée générale et réélection du bureau, samedi à 14 heures
Samedi de 15 à 17 heures carte blanche aux éditions Du Dessert de Lune, avec les poètes : Anne-Lise Blanchard, Pierre Soletti, Pierre Autin Grenier, Daniel Labedan, Jean-Louis Massot, Sylvie Durbec… lectures brèves.
Puis, de 18 heures à 19.30 lectures des poètes : Marielle Anselmo, Nathalie Riera, Angèle Paoli, en présence d'Hélène Sanguinetti.
Apéritif partagé avec Aurélia Lassaque, poète
Dimanche 11 heures exposition de Sylvie Deparis, plasticienne, Centre Culturel Ste Anne au village, (fléché à partir du carrefour direction Boulbon centre), et ce en présence des poètes Joël-Claude Meffre et Claude-Louis Combet (sous réserve).
Repas partagé à la Petite Librairie des Champs
15 heures lecture des poètes Joël-Claude Meffre et Claude-Louis Combet
16heures 30 lecture des poètes Angèle Paoli et Nathalie Riera, en présence de Marielle Anselmo
22:14 Publié dans LECTURES PUBLIQUES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Gérard Cartier
Une lecture de Nathalie Riera
©
TRISTRAN – Gérard Cartier
(Editions Obsidiane, 2010)
«… la nécessité d’une poésie (…) à savoir un état fidèle à l’impact de la réalité extérieure et sensible aux lois intérieures du poète. »
Seamus Heaney (Discours du Nobel, éditions La Part Commune, 2003, p.53)
Après de nombreux livres de poésie, dont Le petit séminaire (Poésie/Flammarion, 2008) Gérard Cartier fait paraître Tristran, un nouveau recueil publié aux éditions Obsidiane.
Tout au long de ce récit sauvage tracé à la pointe sèche, le poète nous met en garde : On ne doit pas/des passions/faire littérature. Le projet poétique de Gérard Cartier : tenir un chemin d’écriture où, comme le « poète de l’Ulster » et ami Seamus Heaney, croire en la poésie, non pour se détourner de la violence du monde, mais parce qu’on doit croire en elle à notre époque et en toute époque, en raison de sa fidélité à la vie.
Retrouver dans le poème le viatique de la langue, quand la langue est substance de la pensée, la seule chose qui peut encore demeurer au cœur de l’aube ravagée et ses rhapsodes meurtris. Le livre devient alors un jardin de célébration aux vertus primitives. Le livre est voyage, quand il revient au poète de célébrer les noms sortis de la mémoire : nom puissant que celui de Tristran, et le chant léger de deux voyelles que celui d’Ysé. Reconvoquer l’origine du conte celtique, depuis un néant de tourbe et de brume. Lettres effacées, pages maculées, début arraché, le poète est habité de l’éclat et de l’écharde. Dès le commencement du récit, en l’été d’un autre siècle, le corps du poète est le corps du livre, où il n’est pas seulement question de pages et de mots, mais d’argile et de chair tremblantes.
A ma naissance/Un ange amer a présidé.
Ecrire Tristran dans la joie déchirante, sans la promesse d’un soulagement. La lumière n’a pas le pouvoir de la fulmination, sans secours dans un monde de tombeaux et de stèles. L’amour une faute et un châtiment… Mais rien ne sépare les amants, leur folle passion aux lettres immortelles … ils célèbrent/Dans l’indigence leur épiphanie. Toujours ce qu’il reste de feu contre le froid de l’épreuve, et ce que l’on peut percevoir de floraisons futures.
Embrasser la faute, la chérir. Toute la force de ce recueil : laisser/Aux amants des siècles futurs une louange sans flétrissure.
L’écriture est longue pérégrination. Tristran est l’hiver du poète, un climat de lecture qui met le lecteur à l’épreuve : ce qui descend vers les tombes profondes, ce qui remonte vers les roses éclatantes. Calligraphie des métamorphoses, bibliothèque des formes et des couleurs, sous le ciel des amants périssent les palabres, les éblouissances du langage. Ne demeure que les herbes les plus pauvres.
Ils s’aiment, c’est-à-dire, rien à vaincre mais tout à surmonter.
Chante le monde à l’Ange écrit R.M. Rilke, et dans Le Livre d’Heures : On sent l’éclat d’une nouvelle page/où tout encore peut devenir.
© Nathalie Riera, avril 2010
EXTRAIT
Ils se sont tus dans un hoquet et le chagrin nous saisit à
genoux dans un marais acide qui dissout les passions et conserve
les corps pour l’édification des générations à venir tourbe
épaisse où tout revient et le poison qui coulait dans leurs veines
passe aux fleurs éclatantes aux épines aspiré par les
racines noires colorant les baies des fossés les mousses
et les pierres…
(Extrait de la séquence 5 – La mort - .VII. p.113)
Gérard Cartier, Tristran, éd. Obsidiane, 1er trimestre 2010
Sur le site Terres de femmes Angèle Paoli
Un récit sauvage tracé à la pointe sèche
■ Lien : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2010/06/g%C3%A9rard-cartiertristran.html
Gérard Cartier est ingénieur (le tunnel sous la Manche, le Lyon - Turin) et poète. Ses premiers livres tirent leur motif de l’Histoire : la déportation de Robert Desnos (Alecto !, Obsidiane, 1994) et la résistance en Vercors (Introduction au désert, Obsidiane, 1996; Le désert et le monde, Flammarion, 1997 - Prix Tristan Tzara). Ses recueils récents composent une autobiographie fantasque (Méridien de Greenwich, Obsidiane, 2000 - Prix Max Jacob), imaginaire (Le hasard, Obsidiane, 2004) ou peut-être véritable (Le petit séminaire, Flammarion, 2008).
Gérard Cartier a traduit le poète irlandais Seamus Heaney (La lanterne de l’aubépine, Le Temps des Cerises). Il est par ailleurs, avec Francis Combes, l’initiateur de l’affichage de poèmes dans le métro parisien qui se poursuit depuis 1993.
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Gérrd Cartier_Une lecture de Nathalie Riera.pdf
21:02 Publié dans Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
28/08/2010
Giorgio Caproni
Petits vers presque écologiques
Ne tuez pas la mer,
la libellule, le vent.
N’étouffez pas le gémissement
(le chant !) du lamantin.
Le galagon, le pin :
l’homme est fait de cela aussi.
Et qui par vil profit
foudroie un poisson, un fleuve,
ne le faites pas chevalier
du mérite. L’amour
finit où l’herbe finit,
où l’eau meurt. Où disparaissant, la forêt
et l’air vert, ceux qui restent
soupirent dans le toujours plus vaste
pays dévasté : « Comment
l’homme disparu,
la terre pourrait redevenir belle. »
Traduit par Philippe di Meo
23:19 Publié dans Giorgio Caproni, ITALIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
P.P. Pasolini - L'inédit de New York
« La poésie malgré tout, et au-delà (bien au-delà) de toute consommation. Cet entretien avec Pasolini, document réellement passionnant et remarquablement concis de sa biographie, s’achève sur une sorte « d’appel » qui est en même temps un message visionnaire : la poésie comme ultime refuge, la poésie comme valeur suprême inviolable ; la poésie forte d’une grâce primitive ; la poésie contre une société toujours plus opulente ; la poésie contre toutes les institutions qui veulent la régir pour la soumettre à leurs propres lois. » Luigi Fontanella, Université de New York, juillet 2005
22:50 Publié dans Pier Paolo Pasolini | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
26/08/2010
Mariangela Gualtieri
Je suis éclatée, je suis dans le passé proche
je suis toujours il y a cinq minutes
mon dire est en faillite
je ne suis jamais toute, je ne suis jamais toute, j’appartiens
à l’être et je ne sais le dire, je ne sais le dire
j’appartiens et je ne sais le dire, je ne sais le dire
j’appartiens à l’être et je ne sais le dire
je suis sans adjectifs et je suis sans prédicats
j’affaiblis la syntaxe, je consume les mots
je n’ai pas de mots influents, je n’ai pas de mots
chatoyants, je n’ai pas de mots changeants
je n’ai pas de mots qui dérangent
je n’ai pas assez de mots, mes mots
se brûlent, je n’ai pas de mots dévoilants, je n’ai pas
les mots qui reposent
je n’ai jamais assez de mots, jamais assez
de mots, jamais assez de mots
je n’ai que des mots courants, des mots sérieux
je n’ai que les mots du marché, seulement des mots
en faillite, je n’ai que des mots décevants
je n’ai que des mots qui me déçoivent
mes mots me déçoivent, ils me déçoivent toujours
toujours toujours ils me déçoivent et me manquent
je ne suis jamais toute, j’appartiens
à l’être et je ne sais pas le dire, je ne sais pas le dire,
(oui
J’appartiens et je ne sais pas le dire
J’appartiens à l’être, à l’être et je ne sais pas
(le dire
Oh ! j’écoute
Oh ! la patience d’entendre
Oh ! entendre ! entendre !
Oh ! totalité !
Oh ! qu’est-ce qui ne te consume pas !
Oh ! le tout que j’ai oublié !
Oh ! savoir ! oh ! vérité !
Oh ! changeante, toi et fluide, toi toujours
(enceinte !
Poème traduit par Martin Rueff, in Po&sie N° 110, « 1975-2004 : 30 ans de poésie italienne », Editions Belin, 2005
00:11 Publié dans ITALIE, Mariangela Gualtieri | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Les cendres de Gramsci
00:09 Publié dans Pier Paolo Pasolini | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
23/08/2010
Georges Guillain, Compris dans le paysage
NOTE DE LECTURE
(Sylvie Durbec)
Georges Guillain
Compris dans le paysage
Dès le livre en main, plusieurs singularités : la couverture et à l’ouverture, les deux citations, l’une de Bob Sheppard, et l’autre de Vassili Grossman. L’une met l’accent sur la beauté d’un paysage et l’autre évoque le mot figures pour désigner les corps humains, « 100 figures, 200 figures ». La première citation se termine ainsi : « Mais c’est devant qu’il faut regarder. » Et puis il y a l’italique qui est utilisé dans tout le recueil, depuis les citations jusqu’à la coda. Le titre, les mots de Sheppard, la fermeture éclair sur le dessin nous rapprochent d’un lieu, perdu dans le « …moutonnement des Vosges », le camp de concentration du Struthof, nom que je ne découvre écrit qu’après avoir lu tous les textes, puisqu’il figure à la page 10, soit juste avant les citations. Nom d’un lieu perdu, à retrouver, à tenter d’apercevoir. Il n’est pas anodin que je ne l’aie pas vu.
Voir, il s’agit donc de voir. Des jardins.
il y aurait des jardins des fleurs des papillons des murs les gestes
d’autrefois le bleu des fours des torchons épaissis de pâte les noms
La beauté et les figures. Beauté d’un paysage.
Mais Georges Guillain parle aussi une langue où la faiblesse des mots s’inscrit contre ce qui se voit et qui cache ce qui a été là.
l’écrire
pour me souvenir
Voir, c’est aussi passer à travers le vert/le rouge/tout le mûri/, pour ceux qui n’ont pas fait partie des figures et qui ont à mener une vie, leur vie :
une vie ordinaire sans rien
sans souvenirs immondes sans
grincements de dents
C’est de cette vie-là que part celui qui écrit devant ce paysage rempli d’absence et devant cette couleur devenue majuscule :
oui
ROUGE
je l’écris
cherche les mots/hésite après
dans les failles
ce qu’on entend/du Rouge/ici
les lettres le détachent/un bloc dont se fissure la présence entre
les maisons bien assises sur la place qu’on traversait encore
ìngénument le soir/
leur toit/ROUGE/et/
le saisissement de se voir/
là/dans le tremblement/l’effarement/
de la phrase
(…)
Alors Georges Guillain invente une ponctuation, un rythme qui parle d’un lent retour, d’une montée vers une hauteur prête à disparaître. Tout en avançant sur cette route,
doutant de tout
ce que pauvrement (je)il possède
il égrène des cailloux d’ombre et la page ressemble à un ciel brûlé d’étoiles. Les figures deviennent présences et les fleurs elles-mêmes se peuplent de mots hésitants à leur redonner poids.
Jusqu’ à cette fin d’été qui conduit à l’automne et au froid du camp :
figure humaine au bois fendu comme les fentes des persiennes
un mur
de bois de haches dans le froid
où pousse aussi ton corps déjà l’hiver dans la forêt qui dure
(…)
Les figures sont des corps et ce sont eux qui nourrissent la terre :
cette
misère d’eux
balayée ramassée
(…)
La CODA nous rappelle aux couleurs, au linge, aux pommes, au pré, à ce qui bouge :
simples vols d’oiseaux surpris qui
disparaissent agitent un peu
la haie
Et le poète écrit le mot caché sous celui de figures / morts/ et à son tour il est compris dans le paysage :
et tant pis
si toujours la pression de la vie s’obstine s’exténue
à déformer le monde en rythmes un peu bancals
traçant à sa manière un chant dont on peut dire qu’il éclaire ce qui n’a pas de lumière.
© S.D., 2010
Editions Potentille, 2010
22:50 Publié dans NOTES DE LECTURES/RECENSIONS, Sylvie Durbec | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
22/08/2010
Andrea Zanzotto
Phosphènes
Andrea ZANZOTTO
Littérature étrangère, Ed. José Corti, 2010
Extrait
Bibelots et gel
(p.107)
(…)
Eh ! eh ! Oncle novembre, tu nous as constellés ainsi/aux primeurs du gel,/tu nous as extraits ainsi/en « là » propices mais inaccessibles,/de fenêtres en fenêtres – nous / ultimes/tu nous tresses en tintements, en déclivités, en étrangetés/- depuis l’intérieur vers l’extérieur toujours plus intérieur/- depuis des intérieurs aux meubles made in paradise/- avec de petits rideaux papillonnets en mutation/et bibelots dirais-je et nous dirais-je,/
c’est/ pour se connaître comme non vus ni racontés ni attestés/et se réfugier en racontars, en rumeurs/en boîtes de fer-blanc déteintes des cours/tandis que sévit le silence le cristal/et se cogne à l’infini le bel esprit/tandis que s’enflanque la pièce/tandis que deux nous nous enflanquons, défendus/aux pèlerins mousses-couleurs-souris/parmi des déclics de fanfrelunes, de fauchesoleils/Rougeoyer, verdoyer, faucher,/ronger, jaunifier au-delà des bruits sourds et des sérénités,/l’azuriquer de longuissimes modulations optiques/prend racine et patrouillant s’affile (au noir)/se fie - tchac- aveugle.
(…)
Dis-moi ce que j’ai perdu,
dis-moi en quoi je me suis perdu
et pourquoi autant, j’ai presque tout laissé,
au pied du mur -,
oh ! fagots, écrins, fardeaux de ronces et puis là
lumières gémellaires, auriculations dans l’infini pomoerium
Dimmi che cosa ho perduto
dimmi in che cosa mi sono perduto
e perché cosi tanto, quasi tutto
ho lasciato a piè del muro –
oh fastelli scrigni fardelli di rovi e poi là
gemellari luci, auricolazioni nell’infinito pomerio
17:30 Publié dans Andrea Zanzotto | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Julio Cortazar
Julio Cortázar
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CrÉpuscule d’automne
Collection Ibériques, 2010 - Traduit par Silvia Baron Supervielle
EXTRAITS
Editions José Corti
…
Pour lire de façon interrogative
(p.61)
Tu as vu
véritablement tu as vu
la neige les astres les pas feutrés de la brise
Tu as touché
pour de vrai tu as touché
l’assiette le pain le visage de cette femme que tu aimes tant
Tu as vécu
comme un coup sur le front
l’instant le souffle bref la chute la fuite
Tu as su
par chaque pore de la peau su
que tes yeux, tes mains, ton sexe ton cœur tendre
il fallait les jeter
il fallait les pleurer
il fallait à nouveau les inventer.
Air du sud
(p.80)
(…)
Machine de la pampa, quel engrenage de chardons
contre la peau de la paupière, ô crochets de l’ail ivres,
de chicorées âpres triturées.
La bande furtive coupe le vent en diagonale
et le profil du moulin
ouvre entre deux oublis de l’horizon
un rire de pendu. Le peuplier gravit
sa colonne dorée, mais le saule
connaît mieux le pays, ses cinéraires vertes
reviennent baiser en silence les bords de l’ombre.
(…)
Voyage infini
(p.132)
(…)
Oui, portulan, l’incendie de l’émeraude,
syrte et fanal d’une entreprise commune
lorsque la bouche navigante embrasse
la mare la plus profonde de ton dos,
suave cannibalisme qui dévore
sa proie en équilibre sur l’abîme,
ô labyrinthe exact de soi-même
où la terreur des délices réside,
eau pour ton voyageur qui a soif
au bord du lit la lueur veilleuse
mène à tes cuisses sa gazelle fluide
et enfin la fleur frémit et se déprend.
16:30 Publié dans ESPAGNE/PORTUGAL/ARGENTINE/COLOMBIE, José Corti, Julio Cortazar | Lien permanent | Commentaires (5) | Imprimer | | Facebook
Samuel Beckett
16:20 Publié dans GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE, Samuel Beckett | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Yves Crenn
Galerie Samagra
15:21 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Les 4 dernières parutions de Gilbert Bourson aux éditions Le Chasseur Abstrait
---- Catalogue du Chasseur abstrait Gilbert Bourson
Voieries et autres ciels Poésie - Gilbert BOURSON
Voierie : forme ortographique ancienne du mot voirie, qui en perdant sa voyelle a perdu son horizon.// Un parc de petits fronts butés dans le regard,/ And the clouds enfoncés dans l'azur de ses yeux,/ Orageux qui menacent les contrariétés,/ Ses genoux blonds lançant des avis de recherche/ Dans l'indiscrétion veloutée du printemps :/ (Le sien ne duvetait qu'un brin « sous la futaie »/ De ses démangeaisons ),/ La fillette de même étoffe que sa robe/ Nue des pleins pouvoirs de l'ingénuité,/ Fait la crevette au bord du caniveau qui mouille,/ Et charrie le pas-propre. Et les fermentations/ Des égouts font plisser son nez, on la dirait,/ Prête à commettre un meurtre pour de vrai, ou de/ Porter plainte contre x pour le mal-fait des choses./ (fillette et caniveau) |
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Sonates Poésie - Gilbert BOURSON
SONATES : dans le sens de faire sonner la lettre, la faire sentir (selon la définition de Larousse ), et pour faire entendre SONNET que j'utilise sans les contraintes prosodiques classiques. Faire sentir, entendre, voir le débraillé, l'incontinence du visible, ces et cetera, ces en verve, ces injonctions à l'Eros, faire se cabrer dans les mots cette matérielle grandeur du monde, chantée par Lucrèce, afin comme le dit Merleau-Ponty, d'y faire venir cela même qui lui est le plus étranger : un sens.
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Congrès Poésie - Gilbert BOURSON
Ces pages, hors-jeu et dans le secret du jeu, cet écrivain insaisissable et inapaisable, les conçoit et les travaille depuis des années. Elles excèdent les conventions poétiques et romanesques dans l'outrance du désir et la violence d'une écriture qui ne peut se satisfaire du réalisme et de ses variantes. Souveraines, elles plongent dans un ciel étoilé et on mesure enfin aujourd'hui l'éclat d'une posture rare qui, en marge du pacte social, médite le jaillissement du poème et le passage d'un monde muet et idolâtre à un monde qui parle quand le sensible prend l'oreille ou le regard (Merleau-Ponty). Pascal Boulanger.
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Catalogue du Chasseur abstrait
Joie rouge Poésie - Gilbert BOURSON
la joie c'est tout le pavé du corps/ lancé dans la vitrine de la vie/ qui retombe/ en laissant la cassure affirmée d'une étoile/ en forme d'étreinte/ qui dit je vois rouge/ et revient se poser/ sur le licol du souffle frappé de paroles/ au galop de ton ombre. Gilbert Bourson. |
Cahier Nº14 - Gilbert Bourson
Le Chasseur abstrait
Revue d’art et de littérature, musique - Patrick CINTAS
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11/08/2010
Chantal Dupuy-Dunier............ Ca, écrire......... lu par Nathalie Riera
Ce texte de Chantal Dupuy-Dunier, « Ca, écrire » (publié dans la revue Diérèse N° 48-49 – Printemps/Eté 2010) a été enregistré à la Maison d’arrêt de Luynes en juillet 2010.
Voix : Nathalie Riera
Accompagnement sonore : Alain Vazart
Cliquer ci-dessous :
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Cristina Castello, « Vent/Viento », extrait du recueil Tempestad/Orage, ed. Bod, 2009
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James Noël, extrait du recueil Le sang visible du vitrier, ed. Presses Universitaires d’Haïti, 2009
James Noel © Guillaume Coadou
Paris, 2005
Voix : Nathalie Riera
Trio Violon-Guitare-Accordéon
Cliquer ici : 08 Piste 8.wma
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07/08/2010
Nathalie Riera - Je n'ai toujours rien dit au jardin
JE N’AI TOUJOURS RIEN DIT AU JARDIN
© Nathalie Riera (Inédit, été 2010)
Photo : domaine privé © Nathalie Riera
(à Axel)
De paix les traits du visage
et rires de ruisseau tressés de brindilles
j’oublie robes et chaussures
le crayon de l’été me dessine mes obscures allégories
Reliures du Temps (des rayures sur les rêveries, des ellipses de ma bouche)
Chevaux des roseaux
Nous aimerions sans phrase l’orgueil
comme ça sans phrase ce qui s’écrit
Dans le livre du jardin une page toujours perdue
remonter le temps je me dessine
jamais prière jamais poussière
quelque chose comme ça sur ce qui est en mouvement
chassé
hors de vue
lors que le jardin ne réplique rien
plus haut !
lors que descendre redonne le feu de ne pas renoncer
L’eau ne ment pas au jardin
Plus haut la voix !
Une crue a capella
(En souvenir de la nuit du 15 juin 2010)
http://www.bribes-en-ligne.fr/JE-N-AI-TOUJOURS-RIEN-DIT-AU
et autres textes http://www.bribes-en-ligne.fr/+-Riera-+
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Une nouvelle revue : DiptYque (Florence Noël)
DiptYque entre les mains de l’ombre
(par Nathalie Riera)
***
Revue littéraire et artistique
Versant 1
juin 2010
« les yeux reconnaissent un moment
la vérité de l’ombre »
Julio Cortázar
La revue DiptYque paraît en version numérique et version papier, dans un premier versant haut en ombre, sur 142 pages que Florence Noël (responsable éditoriale) nous convie à parcourir, dans l’aisance des interlignes et interstices. Pas de poétisme, mais poésie d’une revue qui se fait lieu ou enceinte de l’interminable, empreinte de l’inachevable. Tant de poèmes comme autant de pierres sur le sentier, leurs mots comme autant de pas, et tout ce que l’on peut exiger d’une lecture d’un poème : nos propres sensations, nos propres engagements, nos nuits et nos jours intérieurs.
Du regard et du cœur suivre les courbatures et les respirations de l’encre. Au mieux, que l’ombre mérite éloge.
DiptYque se fait lieu de Voix à la une. Ecouter celle de Jos Roy :
Topographie du fluide,
l’étude des forces liquides, de leurs abords,
des courants formés à l’escient des hasards,
des viscosités obscures, des mécaniques de lumière,
cette étude-là,
on l’appelle poème.
Voix dont on peut apprécier les ouvertures et les fermetures, sucre et sel de la langue.
La poésie en réaction à toutes choses défaites, défuntes ? Poésie en action, entre les fleurs, sous les feuillages, au ras des herbes, dans la cendre des couleurs, au bruit et au silence qui s’époussettent et se prolongent, en contrebas, en sarabande. Sans solennité aucune, mais toujours dans la louange les lèvres et les mains de l’ombre.
Espace où circule L’ombre de l’aube comme chez l’artiste peintre Marie Hercberg, où se pressent Les tentatives de parler (Notes critiques de l’édition numérique par Brigitte Célerier). Page 29, une anthologie avec Philippe Leuckx « Sache le cœur/par cœur et soif », avec Angèle Paoli « je regarde sans comprendre la mimétique obscure qui se joue sous mes yeux/je reçois sans déchiffrage ce déchiquètement des formes muettes qui s’ébauchent se déroulent se défont dans le silence », avec Michel Brosseau « inutiles courses folles dans l‘impuissance du souffle court », avec Cathy Garcia « Des frissons déshabillent un escalier, l’ombre rose à genoux conspire », avec Denis Heudré « il n’y a plus de couleurs/aux fenêtres », avec Louis Raoul « quelqu’un habite toujours une ombre au couchant de la lampe », avec Sylvie Durbec « ….avançant…murmurant…marmonnant…en une langue inconnue… ». Eric Dubois, Juliette Zara, Nicolas Vasse, Ile Eniger, Loyan, (etc.), ainsi que photographes&plasticiens, poursuivent les forces flambantes et liquides de l’ombre.
Cette revue mérite la plus grande attention. Ici, la part de l’ombre n’est pas écriture de la mélancolie, mais un appel au vivant, une étincelle de ce qui survit, quand nous savons Cette caresse tragique dans le Monde incertain de la finitude (Sébastien Ecorce).
Vœu de Florence Noël : « l’espoir que cette revue après le baptême au sombre et le baptême au jour continue à diffuser œuvres et faire se rencontrer talents durant un long chemin d’années ».
© Nathalie Riera, août 2010
DiptYque
Versant 1, juin 2010
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L’éditeur responsable :
Florence Noël
11 rue Bois des Fosses
1350 Enines
Belgique
Pour contribuer au prochain numéro sur le thème « Lumières Intérieures » l’adresse de soumission est : revuediptyque@yahoo.fr
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Pour plus d’infos Sur le site Issuu :
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