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24/07/2009

Editions Laurence Teper

Marie Cosnay

 

Déplacements

2007

 

déplacements.jpgUne jeune femme, la narratrice, revient dans son ancienne maison, dans son ancien jardin, prendre des photos. Dans ce jardin où, il y a six ans, elle a surpris une "scène impossible" qui reste une énigme pour elle. La narratrice a vu, mais elle ne sait pas ce qu'elle a vu. Alors elle cherche, dans ses souvenirs, dans les scènes tragiques de la mythologie, dans l'Histoire. Peu à peu, grâce à ces pistes qu'elle suit et qui sont comme autant de réponses possibles, la recherche de la narratrice se fait moins douloureuse, l'étau du piège se desserre, le secret cède la place à la vérité, et la peur à l'apaisement.

 

Dans un style qui exprime la recherche de la continuité par-delà les ruptures, Déplacements interroge. Qui sont ceux que nous croyons aimer ? Comment ne voyons-nous pas ce qui est déjà là ? Un livre sur le ressassement, sur le doute, sur l'effondrement, et sur la vie quand même. 

 

 

Noces de Mantoue

2009

 

noces de mantoue.jpgUne femme, qui n’est pas nommée – son identité est complexe – s’apprête à entrer dans le lieu le plus clos de la ville : l’hôpital. Cette femme a beaucoup marché, dans les montagnes, dans les paysages des Alpes et de l’Italie. Elle parle à un homme, Rémi, qu’elle a rencontré au Palais du Té à Mantoue. A cet homme, elle ne cesse de raconter des histoires, de les répéter : des histoires de maison, des histoires de fuite, des histoires de frère mort, des histoires d’amour et de sexe. Des histoires dont il est difficile de savoir si elles ont vraiment eu lieu. Des crimes parsèment le chemin et les récits de cette femme, alors les gendarmes enquêtent.

 

Marie Cosnay est née à Bayonne en 1965. Professeur de lettres classiques, elle vit et travaille au pays basque. Elle a déjà publié : Que s'est-il passé, Adèle, la scène perdue et Trois meurtres chez Cheyne, Villa Chagrin chez Verdier, Les Temps Filiaux à L’Atelier In-8, Déplacement et André des ombres chez L. Teper.

 

 

marie cosnay.jpgDu même auteur

Entre chagrin et néant, 2009

André des ombres, 2008

Déplacements, 2007

 

Editions LAURENCE TEPER

http://www.editionslaurenceteper.com/

 

 

 

17/07/2009

Zoom sur Claude Minière

 

 

Claude Minière

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POUND CARACTÈRE CHINOIS [2006] Collection L'Infini, Gallimard


 

 

POUND CARACTERE CHINOIS.gif« Beaucoup de reproches ont été adressés à Ezra Pound. Et pourtant : l'"invention" de la poésie chinoise dans les années 1920, c'est lui ; la plus vive critique du provincialisme occidental, c'est lui  ; la plus émouvante méditation alors sur le destin de l'Europe et de l'Amérique, c'est lui  ; la plus authentique alternance du calme et du tumulte, c'est lui.

Ce caractère, j'ai essayé de le comprendre de l'intérieur, c'est-à-dire dans le drame des Cantos. Où études, hypothèses, échecs, traductions, traits de génie sont plongés dans le théâtre des opérations. »

Claude Minière. 

 Pound regarde au loin

 

PALL MALL Journal 2000-2003 Editions Comp’Act


 

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Pall Mall
Journal 2000-2003

Claude Minière

Comment vivre, chaque jour, avec les vulgarités et les prisons de la Communication? Comment se rappeler la liberté des espaces, la probité de l’étude, la marque d’un choix? Comment proprement déceler le contemporain, l’il y a et l’Être? Et pourquoi le Journal quand on a le poème?

Polyphonie et dérèglement, le poème gagne spontanément l’éternité. L’écriture réfléchie du journal, elle, n’est qu’à deux doigts de sa consummation: va et vient, bien et mal, pensée et ignorance... Exercice moral de la retenue et de l’oubli.

A Londres, en Grèce, dans la campagne limousine, à Paris, à Berlin, le "Journal" de Claude Minière accompagne la préparation et la publication du recueil Hymne (paru chez Tarabuste). Mais pour ce poète, comme pour quelques autres écrivains, le Journal n’est pas un recueil de «confessions» ou de «notes intimes», il est un moyen vital de résistance à la confusion de notre époque: moyen de tourner la pensée vers ce qui mérite d’être pensé, et questionné.

 

 lecture de Jean-Paul Gavard-Perret

 

Sur le site des Editions L'Act Mem

 

Le Matricule des Anges

 

LE DESSIN POUR LIBERTE : DANIEL DEZEUZE dessindezeuze.jpgCatalogue d’une exposition récente des dessins de Daniel Dezeuze à la galerie Athanor de Marseille. Un texte de Claude Minière accompagne les 52 reproductions. Cet ouvrage a bénéficié de l'aide à l'édition imprimée du Centre national des arts plastiques. Co-édition Jean-Pierre Huguet Editeur L'ouvrage rend compte d'une pratique qui se déploie en zig-zag et de manière ordonnée, il en offre l'album. De l'artiste on connaît surtout les expositions et les interventions dans l'espace construit, les dessins sont plus intimes. De temps à autre s'ouvre une série sur un thème impromptu, ce que Claude Minière appelle liberté. Mais il s'agit en même temps d'un "coup de dés" : Daniel Dezeuze Dessin. Daniel Dezeuze est né en 1942 à Alès. Son père, artiste peintre, lui enseigne les bases du métier. Membre fondateur du groupe Supports-Surfaces de 1970 à 1972, il participe à de nombreuses expositions collectives dont celle au Musée d'art moderne de la Ville de Paris en 1970. Depuis 1977 il enseigne à l'Ecole des Beaux-arts de Montpellier. Nombreuses expositions dans les galeries Yvon Lambert à Paris, Albert Baronian à Bruxelles, Daniel Templon à Paris. Une importante rétrospective de son œuvre a eu lieu en 1998 à Carré d'Art - Musée d'art contemporain à Nîmes.  

 

PERFECTION [2005] Editions Rouge Profond, collection Stanze


PERFECTION.jpgPerfection, à la fois essai et méditation poétique sur l'idée de perfection, peut se lire comme le deuxième volet d'un diptyque dont le premier, plus assertif dans sa forme, serait le Traité du scandale. Aigu, jouant d'incises ou de détours, discrètement érudit, léger toujours, dans cet intangible principe de civilité intellectuelle qui caractérise Claude Minière, Perfection convoque, dans les domaines de la littérature et des arts plastiques, pour les besoins de sa réflexion quelques figures clés du paysage de réflexion miniérien: Tchouang-tseu, Catulle, ou encore Barnett Newman ou Martial Raysse ; plus avant, Hölderlin et Nietzsche, avec qui Minière entretient un dialogue quasi ininterrompu depuis ses tout débuts d'écriture. Perfection inaugure symboliquement la collection "Stanze" qui voudrait traiter les questions d'esthétique (contemporaines, et plus anciennes) selon une essentielle logique d'écriture, reconnaissant là une condition première à la vitalité de la pensée.

 

 

LA TRAME D’OR


 

pardes2-a.jpgJour après jour, il s’écrit beaucoup de choses - qui partent en buée, qui tombent, noires, courantes. Est-il vain de vouloir en dire la trame, “la trame d’or”, résistante, résistante au nihilisme, à la fatigue - est-il fou d’en chercher encore le motif ? Seule l’inter-prétation lente, volontaire (poésie) dégage un avenir.”

C.M., 1999

 

Toute la littérature revient à une dimension majeure : voir (et faire voir) ce que le noir “trame”, voir ce que les images trament. Dès lors, Claude Minière devient forcément un des écrivains emblématiques d’une quête capitale où l’esthétique rejoint l’existentiel.

À partir de Bataille — toujours sous-jacent — chez Minière se travaille le passage, en cette traversée : “Ni sauvés, ni damnés / — tout à faire ! / partir d’a sinistra / (champ / hors champ) / et dire sans trêve la trame d’or du motif” La trame, mais pas le motif lui-même. Sortir donc de l’événementiel (qui réduit la littérature à un effet de réel) pour pousser vers une autre dépense (pour en revenir à Bataille) au cœur de la langue.

Trouver ainsi les interstices, oublier “à quoi s’accrochent les notations” pour repérer à la mesure d’Ezra Pound le banni des éléments de base, ce qui tisse, trame le réel. Ne plus s’en tenir aux images et aux idées toutes faites et trouver lorsque le texte redevient musique ces accords mineurs qui “forent et forcent le noir”.

Reste alors dans ce livre rare la partie presque jamais renouvelée ni lavée du “paysage”. Nulle approche, nulle rencontre, juste ces bribes que la conscience efface ma conscience. Ne parlons même pas de repère mais de l’inquiétude. Il n’y a plus de règle mais ces fragments, ce “délit secret / — sauvage” “dans l’espace vide, le blanc de la page”. Les textes comme des taches (d’encre), “secouées par la marée”, à la recherche de l’impossible ; les noms enfouis, perdus. Ne plus croire à ce point à l’excellence du feu mais aux songes maternels de la langue.

Ne pas croire pour autant à un aveu là où le texte ne s’abrite ni dans l’extase ni dans l’abstinence. Il tient juste la nécessaire distance avant que les mots ne s’égarent pour dissiper les apparences de la réalité. Ils ne jouent donc plus à la place de celle-ci, ils sont cette absence, ce qui n’a jamais été. Voilà ce que Minière sauve : ces riens qui forment un tout : “je / le sais dans la sensation / je le vois dans la pensée / pas seulement le concept : / griffonnés”, mais les “dessins noirs / qui se défroissent / dans le noir”.

Noir d’encre, cela s’entend. À travers les fragments cette langue en charpie et qui gagne en netteté, ici la littérature ne demande point de salut : pureté est la négation. Cela la dévoration. Sans crédit ni pardon, le texte tourne au pays du grave toutes les choses de son éphémère légèreté. La chimère engloutit la règle et fait déjà l’automne dans sa dureté : vide au monde, volis agonal, nefas.

J.P. Gavard-Perret


 

miniere_claude.jpgClaude Minière a publié :

• L’Application des lectrices aux champs, poésie, Éd. du Seuil, 1968.

• Vita Nova, poésie, d’atelier, 1978.

• Glamour, récit, Christian Bourgois éd., 1979.

• La Mort des héros, récit (gravures de M. Pérez), Éd. Carte Blanche, 1983.

• Difficulté passagère, poésie, TXT, 1987.

• L’Hommage à Lord Chandos, poésie, La main courante, 1990.

• Course libre, poésie (dessins de C. Viallat), Éd. Cadex, 1990.

• Traité du scandale, essai, Éd. de la Différence, 1992.

• La Chambre bouleversée, poésie, Éd. Cadex, 1992.

• Chroniques, poésie, Génération, 1992.

• Traité de tactique et de poétique, poésie (dessins de D. Dezeuze), Sixtus éd., 1994.

• L’Art en France (1960-1995), essai, Nouvelles Éditions Françaises, 1995.

• Lucrèce, poésie, Éd. Flammarion, 1997.

• Étude de nuages, La main courante, 1998.

• Claude Viallat, Éd. Fall, 1999.

• Le Temps est un dieu dissipé, Éd. Tarabuste, 2000.

• Hymne, Éd. Tarabuste, 2002.

 

Une lecture de Pierre Drogi sur Poezibao

 

• Perfection, Editions Rouge profond, 2005 ; poésie

• Pound caractère chinois, Editions Gallimard, 2006 ; essai

 

Un article dans la Revue des Ressources

 

 

 

ruboff11.gifJouve et le mangeur de brumes

par Claude Minière

« Le diable, sans doute, veut que, dans le moment juste où l’homme approche de son but, il in vente aussi des pouvoirs sur l’énergie qui vont le jeter en dehors. Les intrusions du mécanique et du technique arrivent à se produire dans l’Art ; en supprimant le sens de notre profond jeu, elles doivent anéantir la forme - l’idée même de forme. » [1]

« De la tentation d’aimer Jouve » écrivait un jour dans les pages de TEL QUEL Denis Roche. Que perdrions-nous à l’aimer ? Peut-être quelque chose de la modernité [2]. Peut-être quelque chose de la modernité car Jouve croit au diable (« Le diable, probablement », Bresson) et le jeu chez lui est toujours ressenti comme « profond », jamais comme pratiques critiques de « surfaces » d’intertextualité [3]. Il manifeste toujours, surtout dans ses romans, ce goût (surréaliste) pour le hasard tragique plutôt que pour une « découverte de la logique » [4] qui s’interrogerait et s’étonnerait visiblement (« naïvement ») sur les enchaînements de l’énonciation. Nous avons une conception différente du « chant », de la musique dans la poésie, et n’avons plus la même idée de la forme, chez lui comme contours d’une sublimation. Lire la suite

 

LA CHAMBRE BOULEVERSEE.jpgLa chambre bouleversée

extrait Editions Cadex, 1991

Elle est dans le plus simple appareil,
elle marche, oui, je la vois, et je la pense
ainsi, en agent double dans les sels d’argent :

je la saisis sur les marches, dans le lit
du fleuve, comme un bateau, elle appareille,
quand je la barre elle n’a pas sa pareille
pour se renverser comme une arche, elle va
balayant l’air de sa jupe large[comme
une barge]défait emportant une cargaison
d’effets.

Fiche auteur Editions Cadex

 

CLAUDE VIALLAT CLAUDE MNIERE.jpg"J'essaie de voir les possibilités d'aventure qui me viennent dans l'instant."

Claude Viallat, cité par l'auteur dans l'Atelier de l'art.

 "La peinture de Viallat bénéficie aujourd'hui partout dans le monde d'une vive reconnaissance. Pourtant, trop souvent la critique française continue de plaquer sur cette oeuvre ce qu'il faut bien appeler une forme de malentendu. Un malentendu persistant, voilà ce que ce petit livre s'attache à élucider."

Claude MINIERE

Librairie Couleur du temps

 

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Comme des particules lumineuses

Le texte commence - tout comme Finnegans wake de James Joyce - par le mot 'riverrun': 'riverrun; duo, danse; contre le labyrinthe; elle; deux mots pour la nature; l'hommage à Montaigne'. La danse est la vraie rivale du poète, affirme Minière, car dans la poésie il y a toujours un point fixe 'où nous partons dans la déclinaison des particules', où des copules mettent le monde en mouvement, où la conversation est conservée et où la danse fait son entrée avec la métrique, 'enlevant' ainsi le poème. C'est une danse comparable à celle des atomes et électrons qui dansent les uns autour des autres, dans la haine et l'amour, dans tout ce que nous voyons: 'dans le soleil, dans la nuit, dans la froideur d’une première pensée'. Nous aussi, selon Minière, nous sommes comme des photons: des particules lumineuses. A la fin du poème, Minière salue les philosophes Empédocle et Montaigne : 'Et, là, il arrive à sortir une ligne du fouillis'. Dans sa poésie, Minière a volontairement orchestré le langage comme un fouillis et il saute d’un son à l'autre, d'un rythme à l'autre, d'une association à l'autre. Minière souhaite que le poème et la pensée sur ce poème (la pensée du lecteur tout comme celle de l'auteur) se confondent et forment un seul texte.

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Lire la suite sur le site KB National library of the Netherlands

11/07/2009

"Fil d'Ariane, variations plastiques" de FRA DELRICO

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"Fil d'Ariane" de Fra Delrico (Frédérico Alagna)

08/07/2009

Note de lecture de Nathalie Riera sur le site Imperfetta Ellisse, blog di poesia e altro

Nota di lettura

Dopo tutto anche tu, Alda Merini

 

 

A l’occasion de la sortie de Après tout même toi d'Alda Merini, la note de lecture de Nathalie Riera est traduite par Giacomo Cerrai (imperfetta Ellisse) :

 

Là dove altri propongono delle opere io non pretendo altro che mostrare il moi spirito.

La vita è bruciare domande.

Io non concepisco opere che siano distaccate dalla vita.

- Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes

 

La pace è così piccola, Alda Merini, si ignora veramente ciò che è necessario per placarsi. Saggezza di bruciare ogni domanda, ma allegria quando si crede che la follia è un profondo legame d’amore. L’arte dell’amore.

 

Figlia dell’abbandono, ma con insieme la felice certezza d’essere stata profondamente amata, e la crudeltà di essere stata assassinata.

 

Je sais que l’on meurt/Lo so che si muore.

Mais que la mort vienne/Ma che la morte venga

de la main qui te devait des caresses,/dalla mano che ti doveva carezze,

mais que l’amour cache l’étreinte mortelle,/ma che l’amore nasconda l’abbraccio mortale,

Dieu résous-moi cette énigme !/Dio risolvimi questo enigma !

(p.64)

 

Leggervi, Alda Merini, è domandarsi : la poesia interessa al poeta ? Non è essa, alla stregua dello spirito, perfino al di fuori di ciò che chiamiamo poesia ?

 

 

 

Lire la suite : 

Giacomo Cerrai (imperfetta Ellisse)

 

Imperfetta Ellisse

Note de lecture en français

Yves Bonnefoy interprète deux poèmes de Roberto Mussapi

Yves Bonnefoy

La vénitienne

Roberto Mussapi

Editions Virgile

(édition bilingue)

14/05/2009


 

la vénitienne.jpgDans cet essai, Yves Bonnefoy lit et interprète deux poèmes de Roberto Mussapi, intitulés La Vénitienne et Les paroles du plongeur de Paestum, et présente les différences et similitudes qui les lient. Yves Bonnefoy se trouve face à une métaphore de la destinée du poète, partagé entre la poésie et l'art. Cependant, il découvre un second sens aux textes en explorant les mots, les pensées de Roberto Mussapi.

 

Roberto Mussapi est l'auteur de cinq livres de poèmes qui font de lui un des poètes contemporains les plus remarqués en Italie. Directeur éditorial des éditions Jaca Book, il y publie chaque année une anthologie poétique internationale, L'Anno di poesia. Il a déjà publié en français Le Voyage de Midi suivi de Voix du Fond de la Nuit (1999), traduit de l'italien par Jean-Yves Masson (Editions Gallimard, Collection L'Arpenteur), La Mer en Peinture (La Martinière, Beaux Livres), Poudre et le feu (L'escampette) et Lumière Frontale précédé du Sommeil de Gênes (La Différence).

livre_venicienne.jpgLes
Editions Virgile font débiter leur répertoire avec la modernité littéraire et poétique, dont elles cherchent à cerner la diversité. Les récits et essais que nous publions sondent les intimités et les expériences fondamentales. Qu'ils témoignent de l'oeuvre de poètes ou d'écrivains, ou qu'ils s'attachent à consigner le quotidien, ces textes ne sont jamais très loin d'un questionnement sur ce qui nourrit l'existence.

 

Cliquer ici

 

Editions Virgile

Alain Fleischer

Galerie Alain Paire

Les désordres de Picasso.jpg

 

ALAIN FLEISCHER

“Les désordres de Picasso”

 

PHOTOGRAPHIES EN NOIR ET BLANC À LA GALERIE

TROIS ILFOCHROMES AU MUSÉE DES TAPISSERIES

 

Exposition du 7 juillet au 8 août 2009

Vernissage mardi 7 juillet à 18 h 30

 

Galerie Alain Paire : 30 rue du Puits-Neuf - AIX

tél. : 04.42.96.23.67 - ouvert du mardi au samedi de 14h30 à 18h30

www.galerie-alain-paire.com

 

 

 

Alain fleischer

 

Jusqu'au 30 septembre 2009, présentation dans le Hall du Musée des Tapisseries de trois grands tirages photographiques d'Alain Fleischer. Ces ilfochromes de 120 x 180 cm, des épreuves sur papier ilford réalisées à partir de diapositives en couleur, sont issus d'un travail d'A. Fleischer spécialement imaginé dans le cadre de la saison Picasso-Aix 2009, avec une aide à la production artistique de la CPA, Communauté du Pays d'Aix.

 

Ces grands formats en couleur forment la seconde étape et le prolongement des douze photographies en noir et blanc intitulées "Les désordres de Picasso". Ce travail de fragmentation, de mise en mémoire, de transfert et de montage donne à voir une surface d'apparition à l'intérieur de laquelle on retrouve des empreintes et des contacts multiples, des reproductions de toiles et de dessins de Picasso, des objets de la vie quotidienne, des jouets d'enfants, la vitre d'une armoire ancienne, de vieux cartons ou bien des morceaux de tissu, plusieurs séquences qui combinent des images projetées ou bien reflétées, des moments de révélation et des mises en obscurité, des lignes de fuite, des cohérences inattendues, des surimpressions et des déplacements.

 

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Auteur d'une centaine de films, de nombreuses séries photographiques et d'installations, Alain Fleischer est un écrivain-artiste par ailleurs directeur depuis 1989 du Fresnoy / Studio national des arts contemporains de Tourcoing. Il est né à Paris en 1944. Parmi ses livres récemment parus, on peut citer "L'amant en culottes courtes" (éd. du Seuil, 2006) "Prolongations" (éd. Gallimard, 2008) et "Moi, Sandor.F" (éd. Fayard, 2009). "La vitesse d'évasion" était le titre de la grande exposition qu'il présentait en 2003 à la Maison Européenne de la Photographie ainsi qu'au Centre Georges Pompidou.

 

Daniel Arasse, Philippe Dagen, Hubert Damisch, Georges Didi-Hubermann, Daniel Dobbels Jean-Claude Lebel, Jean-Luc Monterosso, Dominique Paini, Bruno Racine, Alain Sayag et Didier Semin ont commenté son oeuvre et ses identités multiples. L'ensemble de ses écrits sur le cinéma et la photographie est publié par les éditions Galaade. En décembre 2008, la manifestation "La Nuit des images" retraçait au Grand Palais de Paris dix années de création enclenchées à partir du Fresnoy / Studio national des arts contemporains. Début 2009, Alain Fleischer achevait un important film documentaire, "Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard".

 

****** Parution aux éditions Images en manoeuvres, aux alentours du 25 juillet de PABLO PICASSO A VAUVENARGUES / LE GRAND ATELIER DE LA SAINTE VICTOIRE, texte d'A.Paire, photographies de Lucien Clergue, Douglas David Cooper, Hélène Parmelin et Bernard Plossu.

 

Alain Paire 

04/07/2009

Carnets d'eucharis n°11 du 6 juillet 2009

 


 

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Poésie & Arts

plastiques●●●●●●●●●●●

 

 

Avec Anne-Sophie Maignant

 

 

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 Photographe

 

■ Lien : http://www.annesophiemaignant.com/

 

N°11

 

 

 

 

SOMMAIRE………

 

 

Extraits de A à X de John Berger

DOSSIER PHOTOGRAPHIE Anne-Sophie Maignant Etudes pour Suzanne

Thierry Derosier à la Galerie du Tableau &

 Alain Arias-Misson à la Galerie Depardieu avec « Les cages du désir »

Au jour le jour, Selected poems Joseph Julien Guglielmi (Note de lecture Pascal Boulanger)

POESIE AVEC Hilde Domin & Randonnée lointaine de Lionel André

EN ESQUISSE La confidence Richard Skryzak

&

PAR AILLEURS ………………….. Alimentation Générale Regard au pluriel

 

&

 

ART D’ELOGE Texte de présentation Nathalie Riera

FILM DOCUMENTAIRE « Fil d’Ariane, variations plastiques » de FRA DELRICO (Frédo Alagna)


 

 

 

Télécharger le bulletin ICI

 

 Les carnets d'eucharis n°11 du 6 juillet 2009.pdf

 

 

DOSSIER PHOTOGRAPHIE Anne-Sophie Maignant, Etudes pour Suzanne

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Poésie & Arts

plastiques●●●●●●●●●●●

 

 

1-2.jpg 4-2.jpg 6-2.jpg

 Avec

Anne-Sophie Maignant 

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Etudes pour Suzanne, 2006, photomontague numérique

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Conte Sylvestre, 2008, photomontage numérique

 

 logoPDF.jpg Dossier à télécharger : Anne Sophie Maignant_2009.pdf

 

03/07/2009

Joseph Julien Guglielmi chez l'Act Mem

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NOTE DE LECTURE

 

 

 

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par Pascal Boulanger

 

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Préfacés par Elisabeth Roudinesco, ces « Selected Poems » de Guglielmi inaugurent une nouvelle collection aux éditions L’Act Mem. Des extraits de « Aube », recueil publié par Jean Cayrol en 1968 dans sa fameuse collection « Ecrire », aux tragiques suites de vers et de monosyllabes du « Carnet de nul retour » datant de 2006, ce sont plus de trois cent pages de textes poétiques qui nous sont offerts.

Guglielmi sait que l’on n’étreint pas la réalité rugueuse avec la pensée spéculative mais dans l’attachement à la puissance du concret que seule une traversée du pire et du meilleur peut illustrer. Le poème (à condition d’inclure swing et boogie !) est un des registres d’écriture qui, en prenant appui sur la fulgurance du vers, dispose de l’horizon hasardeux du sensible. Très tôt attentif à la poésie américaine, celle de Burroughs notamment, traducteur de Jack Spicer, jouant sur les paradoxes en défendant aussi bien Apollinaire que Reverdy, Guglielmi propose un énoncé poétique qui est, avant tout, une course de vitesse, un emmêlement d’événements, une captation de l’atomisation du temps : « la datation est un vers » et un métissage de langues à l’image de Marseille où fut créée la revue à laquelle il participa dans les années soixante : « action poétique ». D’un livre à l’autre, le dispositif versifié invente et intègre des scènes de l’intime et du sexuel, du collectif et de l’histoire, jusqu’aux dissonances contrariant le « bel canto ». Guglielmi a renouvelé la métrique, en débordant les cadres admis, en déglinguant l’humanisme plat et il l’a renouvelé dans une soumission souveraine à l’urgence du vivre baroque

A travers cette anthologie, on peut différencier les étapes, les trajectoires, mesurer la radicalité d’une œuvre qui a su, sans arrogance, dépasser l’inacceptable pacte social en relançant l’aube même de la parole poétique.

 

Pascal Boulanger

  

 

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préface
Elisabeth Roudinesco
collection

Faut Suivre

 

POUR PLUS D’INFOS cliquer ci-dessous :

ICI

http://www.lactmem.com/medias/livres_2009/guglielmi_selected_poems.html

01/07/2009

THEMA (Oeuvre acousmatique pour piano et bande audio & vidéo) - Rey Eisen & Emmanuelle Simonet

L'AVANT-PREMIERE


de la création le samedi 25 juillet 2009 au monastère de Saorge dans le cadre de la journée de l'art contemporain "SAORGE IN SITU".

Oeuvre acousmatique pour Piano seul et spatialisation. Quadriphonie en temps réel et projection vidéo sur la symbolique des 12 cycles des renaissances.
La partition se présente comme une improvisation écrite donnant libre cours à l'inspiration du jeu pianistique directement suggérée par une bande-son pré enregistrée où se mêlent bruits naturels, sons virtuels et séquence électroacoustique diffusés en temps réel.

La séquence vidéo apparait sur la partition comme un story-bord élaboré où figurent images, ambiances sonores (bruits naturels) et musique réunies.

Rey Eisen : piano

Conception graphique : Emmanuelle Simonet

28/06/2009

Texte de présentation du film documentaire FIL D'ARIANE, VARIATIONS PLASTIQUES de FRA DELRICO

Art d’éloge


 

Préambule

au film documentaire

"Fil d'Ariane, variations plastiques"

sculptures et peintures

de

Frédérico Alagna

FRA DELRICO

 

 

Par

Nathalie Riera

 

 

 

■■

 

 

 

Quelque chose comme une foi, une reconnaissance au réel, une incursion dans l’éloquence et le mutisme de la matière, le film FIL D’ARIANE (variations plastiques) se compose d’une suite de sculptures, masques et figures, d'oeuvres graphiques, dessins et peintures, tout un flux de gestes et d’éloges qui célèbrent une certaine tenue esthétique et confèrent aux formes leur souffle.

Sans retenue le surgissement : force du vivant. Pouvoir actif et magnétique de la main à donner forme, et pouvoir de la matière à faire qu’il y ait oeuvre possible.

Oscillations, contorsions, déplacements, autant de contenance que d’élan lyrique, et pour l’artiste, Fra DelRico, le désir non pas d’un style mais d’un art à maintenir ces deux pôles que sont la figuration contemporaine et la vision traditionnelle, en résonance certaine aux arts premiers.

Pratique de la variation, avec d’un objet à un autre cette volonté ou manière de ne pas se complaire dans le néant, mais toujours à vouloir ce qu'il y a de plus authentique, c’est-à-dire en passant par un nécessaire abandon de la recherche du "mieux" au profit de ce qui fait « différence » ou de ce qui est « autre », s’opposant ainsi à toute uniformisation dans la notion même de perfection. Il ne s’agit pas d’espérance pour mieux vivre, mais de plus de potentialités et d’alternatives à une existence où le quotidien offre autant son lot de grâces que sa portion d’affres et de méandres.

 

Le poète et critique Yves Bonnefoy nous dit qu’il a bien fallu « quelque chose comme une foi pour persister dans les mots », j’ose croire que chez Fra DelRico le désir n’est pas fiction, et la foi n’est pas imaginaire. L’art a une prise directe sur son quotidien, et n’est-il pas justement cette chance souveraine, nous donnant à demeurer dans la vision et l’éveil des choses du monde? Avec lui l’art n’est pas dénigrement contre la vie et la mort, mais plutôt l’art comme preuve que l’homme a été dépossédé par le trivial, et que cette dépossession l’a affaibli.

« Dépossédé » veut dire aussi que nous avons toujours moyen de re-posséder ce qui a simplement été obscurci. Si l’art est considéré par certain comme un moyen de détournement, d’échappatoire à l’emprise du réel et du quotidien, il est pour d'autres le moyen de faire non plus obstacle à son être mais offrande. D’où ce recours de l’artiste à une oeuvre qui se déploie, à des rêves sans échardes, à des passions où la flamme ne détruit pas.

 

Fil D'ariane : 9 séquences sous tension. Son tracé a la qualité de ce qui est exigeant, mais aussi de ce qui sait laisser place à la mesure jusqu’à l’effacement.

 

Quand l’art est chuchotement, il est aussi célébration du vivant.

 

 

«Je ne m’attache pas à expliquer mon art, mais à le comprendre »

 

 

Fra DelRico fait éloge à la matière, avec, pour thème de prédilection, la figure humaine. Le peintre-sculpteur s’en vient chercher résonance et dissonance dans les couleurs du monde – ses fresques ou ses toiles du réel – dans les rumeurs du quotidien, dans les carnations de l’être. Et c’est dans ce geste de sculpter ou de peindre que se révèle le don.

 

Alchimie de matières, entremêlement de textiles, de tissus synthétiques, de terre et de cire : de ce geste profane des figures naissent.

Travailler/créer chez Fra DelRico c’est surtout exclure tout maniérisme. Se maintenir sur le chemin du dégagement. Poursuivre la recherche, c’est-à-dire tâtonnement, pénétration, pour au mieux continuer à comprendre son art, pour au mieux avancer sur le chemin de ce qui est promu à mûrir.

 

Pour ce qui est de l’action de peindre et de ce qui se propose sur la toile : donner à voir l’aura d’une figure, son essence, son empreinte.

 

© Nathalie Riera – Contribution mai/juin 2009

 

 

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© FRA DELRICO Copyrights 2009

 

 

 

 

 

FRAGMENTS POESIE

 Nathalie Riera

 

 

« … voir dans le nu des choses le filigrane de l’Universel et l’empreinte du Toujours »

Malcolm de Chazal

(La vie filtrée, 1949, éditions Gallimard)

 

 

 

I – Le nu des choses

II – La force des choses


-I-

 

LE NU DES CHOSES

 

corps c’est-à-dire régnant s’engouffrant en sens inverse en avant de cendre et de lumière se mélange à la pierre le regard

vers où les masses subsistent sans or sans air contre la tragique légèreté……………… brouillés de dédales les corps luisent……………………………………… feu et argile sont la matière des figures comme ratures peut habiter les chairs comme éther les bruits les mouvements grincements du vivant en nerfs eau nervures des socles………………………….……… c’est-à-dire corps

 

où peut survivre à proximité la passion des ombres raccourcis des clartés dans la courbe des épiphanies contre le zigzag des périphrases

 

CE QUI SUBSISTE SE PROLONGE SE LAISSE ENTREVOIR INCISIF SE REFERME

 

 

 

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© FRA DELRICO Copyrights 2009

 

 

 

-II-

 

LA FORCE DES CHOSES

 

la nudité habite l’espace, les corps dans la liberté de ce qui est sans enlacement ni déformation ni sublimation

 

où est l’ombre est la lumière est l’épaisseur de l’origine est le voyage la chaîne le fil l’infini

 

ce qui est du fond de la chair ce qui est à l’intérieur ce qui est obscurité ce qui est corps dans les bras de l’invisible................... est sacré

 

montagne des corps où le regard puise force s’affaisse

 

sommets des crânes ce n’est pas la mort qui se déclare au regard mais ce qui survit qui est encore plein du monde………… rocheux humide argileux fertile herbeux aride

 

monde du regard 

■■

 

FILM A VISIONNER CI-DESSOUS

"Fil d'ariane" Variations plastiques de FRA DELRICO

Film documentaire intégrale

 

Sur l’œuvre de FRA DELRICO

Musique de Rey Eisen

 

 

Lien : http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&VideoID=59131711

 

 

FIL D’ARIANE

 

variations plastiques

  

 

 

FRA DELRICO

 

 

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Dossier à télécharger

 PRESENTATION

 

 

 

AU FIL D'ARIANE_FRA DELRICO_2009.pdf

 

 

©FRA DELRICO Copyrights 2009

 

 

 

 

Entretien (Fil d'Ariane)

 

de Rey Eisen

 

ICI

 

Lien : http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&VideoID=59131844

25/06/2009

En conjonction I, 2009 - Série d'autoportraits - Nathalie Riera

 

EN OCNJONCTION 2.jpg

 

        

          Les feuillages éprouvent mes langueurs. Les galets et les roches noires : j’affectionne leurs empathies.

         Le souffle fraternel est infrangible.

 

***

*

 

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         J’écris avec l’encre de la lisière, avec le réel ancré dans la pierre, avec l’immédiateté de l’air, l’imminence de l’instant, la contiguïté du noir et du blanc.

        

        

         Ma verte contemplation.

 

 

***

*


 

EN CONJONCTION2.jpg

 

           Et quand le ravin était le lieu non des ombres, mais des clartés des oiseaux, à ces endroits de la vie où nous n’étions pas encore dans le souvenir. Où il fait clair, sans que nous ne soyons unis à l’aube.

 

         Et quand le ravin ne se souvient de rien. Comme ce qui est sans souvenir, je me suis fui. Dans un battement de paupières.

 

         Il fait clair, et je contemple ce pan de silence.

        

         Comme la clarté est muette.

 

***

*

 

 

En conjonction I, série d'autoportraits, 2009

avec des extraits du recueil

Carnet de campagne III

Rosée sur les ronces l’enfance

Texte inédit, Printemps 2008

 

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© Photos : Nathalie Riera – Tous droits réservés

A SUIVRE

22/06/2009

Alda Merini - Io sono folle, folle

Liens

La revue Conférence

http://www.revue-conference.com/index.php?option=com_content&view=article&id=76:alda-merini&catid=11:auteurs&Itemid=8

 

ALDA MERINI OU L’ÂME SANS CAGE par Viviane Ciampi

http://progettogeum.org/wp-content/uploads/2009/01/alda-merini.doc



Alda Merini/MA POESIE EST VIVE COMME LE FEU

http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2006/02/alda_merinima_p.html

http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2009/06/alda-merini-apr%C3%A8s-tout-m%C3%AAme-toidopo-tutto-anche-tu.html

 

 Site Danger Poésie d’André Chenet
http://poesiedanger.blogspot.com/

VIENT DE PARAITRE

 Après tout même toi/Dopo tutto anche tu


 

 

 

La rencontre (im)possible entre le poète (mais aussi) psychiatre Angelo Guarnieri et la poète (mais aussi) internée psychiatrique pendant près de quinze ans Alda Merini. Ces deux êtres, chacun sur une rive de la vie, font des mots un fleuve qui les baigne et les nourrit.

 

 

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34 poèmes de Alda Merini traduits par Patricia Dao

« disait le poète disait l’ouvrier » collection de poésie contemporaine

Editions Oxybia, juin 2009 (édition originale 2003)

  

 

  

 

LECTURE

de Nathalie Riera 

 

 

 

« Là où d’autres proposent des œuvres je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit.

La vie est de brûler des questions.

Je ne conçois pas d’œuvre comme détachée de la vie. »

Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes

 

 

 

 

La paix est si petite, Alda Merini, on ignore vraiment ce qu’il faut pour s’apaiser. Sagesse de brûler toutes questions, mais allégresse quand croire que la folie est un profond lien d’amour. L’art de l’amour.

Enfant de la déréliction, mais avec tout à la fois l’heureuse certitude d’avoir été profondément aimée, et la cruauté d’avoir été assassinée.

 

Je sais que l’on meurt/Lo so che si muore.

Mais que la mort vienne/Ma che la morte venga

de la main qui te devait des caresses,/dalla mano che ti doveva carezze,

mais que l’amour cache l’étreinte mortelle,/ma che l’amore nasconda l’abbraccio mortale,

Dieu résous-moi cette énigme !/Dio risolvimi questo enigma !

(p.64)

 

Vous lire, Alda Merini, c’est se demander : la poésie intéresse t-elle le poète ? N’est-elle pas, à l’instar de l’esprit, en dehors même de ce que nous nommons poésie ?

 

Vous éprouver, Alda Merini, c’est aussitôt revenir vers Artaud, à ce que lui-même « pensait » de la pensée et de la poésie, à savoir tous les moyens qu’il faut pour les libérer de ce qu’elles-mêmes s’infligent. Et puis, acquiescer quand il écrit : ce n’est pas l’homme mais le monde qui est devenu un anormal.

 

***

 

Il y a la lutte et il y a le goût pour vivre, il y a ce qu’il faut atteindre de soi et qui est inatteignable, il y a les débâcles pour nous dire les précarités de toutes choses. Il y a ce qui s’use, ce qu’il faut endurer. Il y a les deuils, il y a le chant qui tremble, pénétration, palpitation, la voix qui aime qui se plaint, le vivant à la lisière de ce qui s’efface de ce qui revient de ce qui n’a jamais disparu.

Et puis, il y a cette histoire, entre elle et lui. Alda Merini et Angelo Guarnieri. Cette amitié tendre et solide, qui dure désormais depuis 1995 .

 

Une relation entre personnes qui se téléphonent et se parlent avec plaisir, qui apprennent à se connaître et à se tolérer, qui s’échangent des dons, qui rient quand c’est amusant et se plaignent et se soucient quand les choses de la vie se tournent vers leur côté obscur… (Préface Angelo Guarnieri).

 

Vous deviner, Angelo Guarnieri, dans cette amitié vraie, dans ce temps de votre relation où l’amour est artisanat.

 

Contribution Nathalie Riera 

 

***

 

Ensevelie

dans l’amour de tous,

je n’ai plus un souffle de jeunesse.

Je voudrais escalader des montagnes énormes,

embrasser les murs de ma maison,

me sentir sale pleine de boue.
Pourtant ici chaque jour

ils prennent soin de moi.

Et lentement ça m’éteint.

(p.63)

 

Sepolta

dentro l’amore di tutti,

non ho piu un respiro di giovinezza.

Vorrei scalare montagne enormi,

Baciare i muri della mia casa,

sentimi sporca di fango.

Eppure qui ogni giorno

hanno cura di me.

E questo lentamente mi spegne.

 

***

 

Tu ne m’aimeras jamais/Non mi amerai mai

a dit un jour Salvatore Quasimodo à Alda Merini

Parce que tu aimes le monde entier/Perché ami il mondo intero…

(p.106)

 

 

 

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http://oxybia.metawiki.com/

http://oxybia.free.fr/index.html 

 

 

La note de lecture est également en ligne sur le site poésie ~ photo ~ écrits ~ éditions d'Aldébaran ~ passeurs un atelier http://www.loyan.fr/

 

VIENT DE PARAITRE

Une bande verte verdon

Christine Bauer

Editions Atelier Pictura, mai 2009

 

NOTE DE LECTURE

Par Nathalie Riera 

 

«Rien n’est bon que ce qui vient tout seul. Il ne faut écrire qu’en dessous de sa puissance. »

Francis Ponge, Proêmes

 

 

Une bande verte Verdon : pas de place aux ressacs.

Immobilités, ondulations, jusqu’à parfois quelques enlacements, tout se tient à être détachement, sorte de tranquillité inlassable, indissoluble. Rien qui ne soit réfractaire. Rien dans la langueur. Même les ombres sont calmes.  

 

Ce qui cesse n’est plus, ce qui cesse se transforme.

 

Christine Bauer salue tout ce qui lui fait signe simplement. De la même manière que tout ce qui fait intrusion, comme les saletés, les odeurs fortes

Par ailleurs, elle écrit « scintillement », mais se refuse tout effet de magnificence. Juste une invitation à regarder de près. Prêter l’œil. C’est là qu’elle semble trouver son souffle, sa source. Là où le regard prend des chemins secrets. Où le regard ne sublime rien.

 

Le calme plat peut se perdre, la tempérance à tout moment troublée : ce qui se répète se renouvelle, s’aère.

De quoi est fait le poème ? surtout de refuser toute prostration, et de ce qu’il peut encore parfumer l’air.

 

 

Une bande verte Verdon : le poème est l’espace d’un jardin, d’une eau claire et limpide avec ses galets, d’un sous-bois dense et jaune, d’une rivière invisible. Le poème est l’espace de ce qui est paysageinhabituel.

 

 

Toute cette magnificence, matinée exceptionnelle, ce paysage à couper le souffle, m’insupporte au fond. Une fois arrivée au sommet, je suis apaisée. Pas de vue imprenable, pas de gorges majestueuses, que du paysage « normal ».

 

Ainsi suis-je capable de tourner mon regard vers le sol, vers le petit, vers le non-spectaculaire, vers le détail, vers le fade…oui, vers le fade.

 

 

Lumière pour l’œil, pour le sol, pour l’infime, le quelconque.

 

Se trouver là, dans l’essentiel, dans la promesse des lieux, dans le frôlement des choses. Se laisser modeler par ce qui s’approche ou se resserre, par ce qui s’éloigne ou s’élargit.

 

Lumière pour l’inexprimé.

 

 

 

© Nathalie Riera, 20 juin 2009

 

 

 

Editions Atelier Pictura

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Giuseppe Ungaretti

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« On m’a fait observer que, ayant perdu un enfant qui avait neuf ans, j’ai appris de la manière la plus brutale que la mort est la mort. Ce fut la chose la plus terrible de ma vie. Je sais ce que la mort signifie, je le savais déjà avant ; mais depuis que m’a été arrachée la meilleure partie de moi, la mort, c’est en moi que je l’expérimente. Il Dolore est le livre que j’aime le plus, le livre que j’ai écrit dans les années horribles, la gorge nouée. Si j’en parlais, il me semblerait être impudique. Cette douleur ne cessera jamais de me déchirer ». Giuseppe Ungaretti

 

Fa dolce e forse qui vicino passi

Dicendo : « questo sole e tanto spazio

Ti calmino. Nel puro vento udire

Puoi il tempo camminare e la mia voce.

Ho in me raccolto a poco a poco e chiuso

Lo slancio muto della tua speranza,

Sono per te l’aurora e intatto giorno.

 

Il fait doux et peut-être que tu passes par ici

En disant : Que ce soleil et tant d’espace

T’apaisent. Dans le vent pur tu peux

Entendre le temps en marche avec ma voix.

J’ai peu à peu recueilli et je porte

L’élan muet de ton espérance

Je suis pour toi l’aurore le jour entier.

 

Hanno l’impercettibile sussurro,

Non fanno piu rumore

Del crescere dell’erba

Lieta dove non passa l’uomo.

 

Ils ont le chuchotement imperceptible

Ils ne font pas plus de bruit

Que l’herbe qui pousse

Heureuse là où l’homme n’est pas.

 

 

 

Ces extraits sont issus de : Une oeuvre originale de poésie Giuseppe Ungaretti traducteur Pratique et poétique de la traduction chez Guiseppe Ungaretti

Isabel Violante Picon - Presses Paris Sorbonne, 1998

21/06/2009

Mo Yan à la Cité du Livre - Aix-en-Provence



LES ÉCRITURES CROISÉES VOUS INVITENT À LA RENCONTRE /LECTURE
AVEC L'ÉCRIVAIN CHINOIS

MO YAN

Présentation par Noël Dutrait
Traduction Philippe Che
Lecture Alain Simon (Théâtre des Ateliers )


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Après Quarante et un coups de canon (Seuil), « critique féroce d’une société chinoise prête à toutes les bassesses, avec la complicité des puissants » (Sylvie Kauffmann, Le Monde, 21 mars 2009), la sortie de La Dure Loi du karma en août prochain aux éditions du Seuil témoigne une nouvelle fois de l’extraordinaire créativité d’un écrivain considéré comme l’un des plus importants de la Chine d’aujourd’hui.

Né en 1955 au Shandong dans une famille de paysans pauvres, Mo Yan a publié plus de quatre-vingts nouvelles et romans, dont Le Clan du sorgho (Actes Sud), qui a été porté à l’écran par Zhang Yimou sous le titre Le Sorgho rouge
.

Une lecture de « bonnes feuilles » de son nouveau roman, qui retrace avec humour et truculence cinquante années du destin d’une communauté de paysans, de la « libération » maoïste à notre époque marchande en passant par la Révolution culturelle, permettra de goûter en avant-première une nouvelle facette de son talent de raconteur d’histoire
s.

Une table de livres sera présentée par la librairie harmonia mu
ndi


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JEUDI 25 JUIN 2009
18H30
AMPHITHÉÂTRE DE LA VERRIÈRE
CITÉ DU
L
IVRE
AIX-EN-PRO
VENCE

 

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Les Écritures Croisées
8
/10 rue des Allumettes
13090 Aix-en-Provence
T. 04 42 26 16 85
ecriturescroisees2@yahoo.fr

 invitation-biographie Mo Yan.pdf

 

16/06/2009

Brighton West Pier, Isabelle Guigou par Loyan

 

NOTE DE LECTURE

 

Brighton West Pier, d’Isabelle Guigou

 par Loyan


Editions Le chat qui tousse, 2009


Dans « Mot à mot, l’écriture reconstruit / Pierre à pierre / L’appartement / T’y transporte / Te voilà jeune encore malgré tes cheveux blancs ». En 2007, dans Le parfum des pierres aveugles (éditions Clarisse), Isabelle Guigou avait su trouver le juste équilibre entre l’émotion restituée par la poésie et l’évocation d’une réalité douloureuse. Le Brighton West Pier que vient de publier Le chat qui tousse naît, de nouveau, du rapport entre un lieu et ce qu’en retranscrit la mémoire sensible de l’auteur.

Ce West Pier de Brighton, au sud de l’Angleterre, est une jetée du XIXème siècle sur laquelle se trouvaient échoppes et salles de concerts. Mais depuis plus de trente ans le lieu est fermé au public. « N’habitent / Le West Pier de Brighton / Qu’oiseaux et photographies anciennes / La passerelle métallique / S’incline / À genoux dans la mer/ Le temps rabote l’arrogance / L’approche du rien nous plie à l’essentiel / Là, un squelette / Que la mer démembre ».

Il y eut de la vie en ces lieux, de la joie, des relations tissées entre les êtres. Mais de là, comme de la maison familiale de Pézenas évoquée dans Le parfum des pierres aveugles, la vie s’est retirée, comme une marée descendante définitive. De la méditerranée à la Manche, l’évocation a changé de rivage mais aussi de dimension, passant du cercle familial à un lieu public désormais désaffecté. Le West Pier semble figurer la descente inexorable vers la mort tandis que la passerelle parallèle, la East Pier, « plus moderne / Avec ses grandes roues et autres attractions / qui vous décollent du sol / Rabâche / Nos rêves de dépasser / La terre ». Paradoxe à vouloir ainsi quitter le sol, car aller au ciel peut aussi bien signifier s’élever, spirituellement, que cesser de vivre.

Quelle quête poursuit Isabelle Guigou dans ce poème ? Peut-être « pénétrer la mer / Comme si nous pouvions féconder / l’éternité ». Qu’en espère-t-elle ? « Assise sur le bord / Tu attends que le flot t’insuffle / La semence de l’horizon ». L’eau et ses cycles, porteuse de renouvellement, quand bien même le point d’où on l’observe est vermoulu et laisse apparaître un squelette « que la mer démembre ». Tout ceci est exprimé sans afféterie, dans une juste distance entre le refus du cliché lyrique mais aussi du cliché prosaïque – une poésie à hauteur d’être, qui regarde le ciel et le sol dans un même mouvement circulaire et rend compte des deux plans, terrestre et céleste.

La poésie d’Isabelle Guigou sait poindre sans s’en gargariser. Elle vise juste sans s’en flatter. Cette humilité se retrouverait-elle dans ces vers, allant jusqu’à la négation de soi ? « Les vagues n’auront pas même / À rouler tes os : / Tu ne fus jamais que le débris / D’un toi impossible ». De ces quelques mots doucement assemblés, jaillit une dureté quasi nihiliste. Quasi, car la vague continue de rouler et apporte à la fin du poème, malgré la disparition programmée des bâtiments fermés du West Pier, « Une lueur d’espoir notre phare / Un mot / D’amour / Pour ceux qui voguent ».

Sur des thèmes aussi usés et chancelants que le rivage, la mer, la mort, l’appel du large, Isabelle Guigou place sa voix. Peut-on la dire moderne ? Elle apparaît surtout humaine et intemporelle et cela, sans réfuter l’interrogation contemporaine sur la fabrique du poème : « (L’écriture / Une parole sur pilotis / Que cerne et emplit / Le silence) ». L’aphorisme tombe juste lui aussi ; il a sa raison d’être dans le mouvement de ce texte à la fois ample et condensé (une quinzaine de pages au format carnet, comme l’affectionne Le chat qui tousse en la personne de son éditeur, Franck Cotet). Qu’Isabelle Guigou se rassure : oui, elle réussit à parler « à la mer comme à un dieu ». Oui, elle sait trouver le langage qui lie cœur, corps et esprit.

Un être juste, vraiment, jusque dans son écriture.

LOYAN

■ Lien : http://pagesperso-orange.fr/tiens/chatquitousse/

 

14/06/2009

Carnets d'eucharis n°10 du 15 juin 2009

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© Rengim Mutevellioglu - Galerie sur Flickr

 

●●●●●●●●●●●●Poésie & Arts

plastiques●●●●●●●●●●●●

 

Avec Rengim Mutevellioglu

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Photographe turque 

 

 

N°10 

 

 

SOMMAIRE………

 

 

Extraits de Lumière frontale (Luce frontale) de Roberto mussapi

DOSSIER EXPOSITION Claude Viallat

Cherchant ce que je sais déjà Pascal Boulanger (Note de lecture Nathalie Riera)

POESIE AVEC Ta voix de Camille Loty-Malebranche & Echappée nocturne de Lambert Savigneux

EN ESQUISSE Sur la vieille route de l’homme de Nathalie Riera & Gérard Larnac

&

PAR AILLEURS ………………….. Une bande verte verdon de Christine Bauer Editions Atelier Pictura

Nathalie Riera Dans une fraction de temps sur le site Bribes-en-ligne

 

 

 

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… ce feu transitoire/et pérenne qui un jour fut en elle/dans la fleur de géranium comme dans les tulipes/de Van Gogh, elle ne se souviendra pas,/elle ne saura pas, elle regagnera les tunnels/parmi ses frères douloureux et ignorants,/mais son cœur ne changera plus de raison/et ses yeux regarderont pour toujours avec un autre/inconscient et souverain amour.


Roberto Mussapi, Poèmes mystiques – « Lumière frontale », Editions de La Différence, 1996


 

 

Télécharger le bulletin ICI

 Carnets d'eucharis n°10 du 15 juin 2009.pdf