16/08/2009
Portrait Ted Hugues par Reginald Gray
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24/07/2009
Extrait sonore : NOCES DE MANTOUE de Marie Cosnay
Voix : Nathalie Riera
Cliquer ici : IC_A0002.WAV
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Editions Laurence Teper
Marie Cosnay
Déplacements
2007
Une jeune femme, la narratrice, revient dans son ancienne maison, dans son ancien jardin, prendre des photos. Dans ce jardin où, il y a six ans, elle a surpris une "scène impossible" qui reste une énigme pour elle. La narratrice a vu, mais elle ne sait pas ce qu'elle a vu. Alors elle cherche, dans ses souvenirs, dans les scènes tragiques de la mythologie, dans l'Histoire. Peu à peu, grâce à ces pistes qu'elle suit et qui sont comme autant de réponses possibles, la recherche de la narratrice se fait moins douloureuse, l'étau du piège se desserre, le secret cède la place à la vérité, et la peur à l'apaisement.
Dans un style qui exprime la recherche de la continuité par-delà les ruptures, Déplacements interroge. Qui sont ceux que nous croyons aimer ? Comment ne voyons-nous pas ce qui est déjà là ? Un livre sur le ressassement, sur le doute, sur l'effondrement, et sur la vie quand même.
Noces de Mantoue
2009
Une femme, qui n’est pas nommée – son identité est complexe – s’apprête à entrer dans le lieu le plus clos de la ville : l’hôpital. Cette femme a beaucoup marché, dans les montagnes, dans les paysages des Alpes et de l’Italie. Elle parle à un homme, Rémi, qu’elle a rencontré au Palais du Té à Mantoue. A cet homme, elle ne cesse de raconter des histoires, de les répéter : des histoires de maison, des histoires de fuite, des histoires de frère mort, des histoires d’amour et de sexe. Des histoires dont il est difficile de savoir si elles ont vraiment eu lieu. Des crimes parsèment le chemin et les récits de cette femme, alors les gendarmes enquêtent.
Marie Cosnay est née à Bayonne en 1965. Professeur de lettres classiques, elle vit et travaille au pays basque. Elle a déjà publié : Que s'est-il passé, Adèle, la scène perdue et Trois meurtres chez Cheyne, Villa Chagrin chez Verdier, Les Temps Filiaux à L’Atelier In-8, Déplacement et André des ombres chez L. Teper.
Du même auteur
Entre chagrin et néant, 2009
André des ombres, 2008
Déplacements, 2007
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17/07/2009
Zoom sur Claude Minière
Claude Minière
POUND CARACTÈRE CHINOIS [2006] Collection L'Infini, Gallimard
« Beaucoup de reproches ont été adressés à Ezra Pound. Et pourtant : l'"invention" de la poésie chinoise dans les années 1920, c'est lui ; la plus vive critique du provincialisme occidental, c'est lui ; la plus émouvante méditation alors sur le destin de l'Europe et de l'Amérique, c'est lui ; la plus authentique alternance du calme et du tumulte, c'est lui.
Ce caractère, j'ai essayé de le comprendre de l'intérieur, c'est-à-dire dans le drame des Cantos. Où études, hypothèses, échecs, traductions, traits de génie sont plongés dans le théâtre des opérations. »
Claude Minière.
PALL MALL Journal 2000-2003 Editions Comp’Act
Pall Mall
Journal 2000-2003
Claude Minière
Comment vivre, chaque jour, avec les vulgarités et les prisons de la Communication? Comment se rappeler la liberté des espaces, la probité de l’étude, la marque d’un choix? Comment proprement déceler le contemporain, l’il y a et l’Être? Et pourquoi le Journal quand on a le poème?
Polyphonie et dérèglement, le poème gagne spontanément l’éternité. L’écriture réfléchie du journal, elle, n’est qu’à deux doigts de sa consummation: va et vient, bien et mal, pensée et ignorance... Exercice moral de la retenue et de l’oubli.
A Londres, en Grèce, dans la campagne limousine, à Paris, à Berlin, le "Journal" de Claude Minière accompagne la préparation et la publication du recueil Hymne (paru chez Tarabuste). Mais pour ce poète, comme pour quelques autres écrivains, le Journal n’est pas un recueil de «confessions» ou de «notes intimes», il est un moyen vital de résistance à la confusion de notre époque: moyen de tourner la pensée vers ce qui mérite d’être pensé, et questionné.
lecture de Jean-Paul Gavard-Perret
Sur le site des Editions L'Act Mem
LE DESSIN POUR LIBERTE : DANIEL DEZEUZE Catalogue d’une exposition récente des dessins de Daniel Dezeuze à la galerie Athanor de Marseille. Un texte de Claude Minière accompagne les 52 reproductions. Cet ouvrage a bénéficié de l'aide à l'édition imprimée du Centre national des arts plastiques. Co-édition Jean-Pierre Huguet Editeur L'ouvrage rend compte d'une pratique qui se déploie en zig-zag et de manière ordonnée, il en offre l'album. De l'artiste on connaît surtout les expositions et les interventions dans l'espace construit, les dessins sont plus intimes. De temps à autre s'ouvre une série sur un thème impromptu, ce que Claude Minière appelle liberté. Mais il s'agit en même temps d'un "coup de dés" : Daniel Dezeuze Dessin. Daniel Dezeuze est né en 1942 à Alès. Son père, artiste peintre, lui enseigne les bases du métier. Membre fondateur du groupe Supports-Surfaces de 1970 à 1972, il participe à de nombreuses expositions collectives dont celle au Musée d'art moderne de la Ville de Paris en 1970. Depuis 1977 il enseigne à l'Ecole des Beaux-arts de Montpellier. Nombreuses expositions dans les galeries Yvon Lambert à Paris, Albert Baronian à Bruxelles, Daniel Templon à Paris. Une importante rétrospective de son œuvre a eu lieu en 1998 à Carré d'Art - Musée d'art contemporain à Nîmes.
PERFECTION [2005] Editions Rouge Profond, collection Stanze
Perfection, à la fois essai et méditation poétique sur l'idée de perfection, peut se lire comme le deuxième volet d'un diptyque dont le premier, plus assertif dans sa forme, serait le Traité du scandale. Aigu, jouant d'incises ou de détours, discrètement érudit, léger toujours, dans cet intangible principe de civilité intellectuelle qui caractérise Claude Minière, Perfection convoque, dans les domaines de la littérature et des arts plastiques, pour les besoins de sa réflexion quelques figures clés du paysage de réflexion miniérien: Tchouang-tseu, Catulle, ou encore Barnett Newman ou Martial Raysse ; plus avant, Hölderlin et Nietzsche, avec qui Minière entretient un dialogue quasi ininterrompu depuis ses tout débuts d'écriture. Perfection inaugure symboliquement la collection "Stanze" qui voudrait traiter les questions d'esthétique (contemporaines, et plus anciennes) selon une essentielle logique d'écriture, reconnaissant là une condition première à la vitalité de la pensée.
LA TRAME D’OR
Jour après jour, il s’écrit beaucoup de choses - qui partent en buée, qui tombent, noires, courantes. Est-il vain de vouloir en dire la trame, “la trame d’or”, résistante, résistante au nihilisme, à la fatigue - est-il fou d’en chercher encore le motif ? Seule l’inter-prétation lente, volontaire (poésie) dégage un avenir.”
C.M., 1999
Toute la littérature revient à une dimension majeure : voir (et faire voir) ce que le noir “trame”, voir ce que les images trament. Dès lors, Claude Minière devient forcément un des écrivains emblématiques d’une quête capitale où l’esthétique rejoint l’existentiel.
À partir de Bataille — toujours sous-jacent — chez Minière se travaille le passage, en cette traversée : “Ni sauvés, ni damnés / — tout à faire ! / partir d’a sinistra / (champ / hors champ) / et dire sans trêve la trame d’or du motif” La trame, mais pas le motif lui-même. Sortir donc de l’événementiel (qui réduit la littérature à un effet de réel) pour pousser vers une autre dépense (pour en revenir à Bataille) au cœur de la langue.
Trouver ainsi les interstices, oublier “à quoi s’accrochent les notations” pour repérer à la mesure d’Ezra Pound le banni des éléments de base, ce qui tisse, trame le réel. Ne plus s’en tenir aux images et aux idées toutes faites et trouver lorsque le texte redevient musique ces accords mineurs qui “forent et forcent le noir”.
Reste alors dans ce livre rare la partie presque jamais renouvelée ni lavée du “paysage”. Nulle approche, nulle rencontre, juste ces bribes que la conscience efface ma conscience. Ne parlons même pas de repère mais de l’inquiétude. Il n’y a plus de règle mais ces fragments, ce “délit secret / — sauvage” “dans l’espace vide, le blanc de la page”. Les textes comme des taches (d’encre), “secouées par la marée”, à la recherche de l’impossible ; les noms enfouis, perdus. Ne plus croire à ce point à l’excellence du feu mais aux songes maternels de la langue.
Ne pas croire pour autant à un aveu là où le texte ne s’abrite ni dans l’extase ni dans l’abstinence. Il tient juste la nécessaire distance avant que les mots ne s’égarent pour dissiper les apparences de la réalité. Ils ne jouent donc plus à la place de celle-ci, ils sont cette absence, ce qui n’a jamais été. Voilà ce que Minière sauve : ces riens qui forment un tout : “je / le sais dans la sensation / je le vois dans la pensée / pas seulement le concept : / griffonnés”, mais les “dessins noirs / qui se défroissent / dans le noir”.
Noir d’encre, cela s’entend. À travers les fragments cette langue en charpie et qui gagne en netteté, ici la littérature ne demande point de salut : pureté est la négation. Cela la dévoration. Sans crédit ni pardon, le texte tourne au pays du grave toutes les choses de son éphémère légèreté. La chimère engloutit la règle et fait déjà l’automne dans sa dureté : vide au monde, volis agonal, nefas.
J.P. Gavard-Perret
Claude Minière a publié :
• L’Application des lectrices aux champs, poésie, Éd. du Seuil, 1968.
• Vita Nova, poésie, d’atelier, 1978.
• Glamour, récit, Christian Bourgois éd., 1979.
• La Mort des héros, récit (gravures de M. Pérez), Éd. Carte Blanche, 1983.
• Difficulté passagère, poésie, TXT, 1987.
• L’Hommage à Lord Chandos, poésie, La main courante, 1990.
• Course libre, poésie (dessins de C. Viallat), Éd. Cadex, 1990.
• Traité du scandale, essai, Éd. de la Différence, 1992.
• La Chambre bouleversée, poésie, Éd. Cadex, 1992.
• Chroniques, poésie, Génération, 1992.
• Traité de tactique et de poétique, poésie (dessins de D. Dezeuze), Sixtus éd., 1994.
• L’Art en France (1960-1995), essai, Nouvelles Éditions Françaises, 1995.
• Lucrèce, poésie, Éd. Flammarion, 1997.
• Étude de nuages, La main courante, 1998.
• Claude Viallat, Éd. Fall, 1999.
• Le Temps est un dieu dissipé, Éd. Tarabuste, 2000.
• Hymne, Éd. Tarabuste, 2002.
Une lecture de Pierre Drogi sur Poezibao
• Perfection, Editions Rouge profond, 2005 ; poésie
• Pound caractère chinois, Editions Gallimard, 2006 ; essai
Un article dans la Revue des Ressources
Jouve et le mangeur de brumes
par Claude Minière
« Le diable, sans doute, veut que, dans le moment juste où l’homme approche de son but, il in vente aussi des pouvoirs sur l’énergie qui vont le jeter en dehors. Les intrusions du mécanique et du technique arrivent à se produire dans l’Art ; en supprimant le sens de notre profond jeu, elles doivent anéantir la forme - l’idée même de forme. » [1]
« De la tentation d’aimer Jouve » écrivait un jour dans les pages de TEL QUEL Denis Roche. Que perdrions-nous à l’aimer ? Peut-être quelque chose de la modernité [2]. Peut-être quelque chose de la modernité car Jouve croit au diable (« Le diable, probablement », Bresson) et le jeu chez lui est toujours ressenti comme « profond », jamais comme pratiques critiques de « surfaces » d’intertextualité [3]. Il manifeste toujours, surtout dans ses romans, ce goût (surréaliste) pour le hasard tragique plutôt que pour une « découverte de la logique » [4] qui s’interrogerait et s’étonnerait visiblement (« naïvement ») sur les enchaînements de l’énonciation. Nous avons une conception différente du « chant », de la musique dans la poésie, et n’avons plus la même idée de la forme, chez lui comme contours d’une sublimation. Lire la suite
La chambre bouleversée
extrait Editions Cadex, 1991
Elle est dans le plus simple appareil,
elle marche, oui, je la vois, et je la pense
ainsi, en agent double dans les sels d’argent :
je la saisis sur les marches, dans le lit
du fleuve, comme un bateau, elle appareille,
quand je la barre elle n’a pas sa pareille
pour se renverser comme une arche, elle va
balayant l’air de sa jupe large[comme
une barge]défait emportant une cargaison
d’effets.
"J'essaie de voir les possibilités d'aventure qui me viennent dans l'instant."
Claude Viallat, cité par l'auteur dans l'Atelier de l'art.
"La peinture de Viallat bénéficie aujourd'hui partout dans le monde d'une vive reconnaissance. Pourtant, trop souvent la critique française continue de plaquer sur cette oeuvre ce qu'il faut bien appeler une forme de malentendu. Un malentendu persistant, voilà ce que ce petit livre s'attache à élucider."
Claude MINIERE
Comme des particules lumineuses
Le texte commence - tout comme Finnegans wake de James Joyce - par le mot 'riverrun': 'riverrun; duo, danse; contre le labyrinthe; elle; deux mots pour la nature; l'hommage à Montaigne'. La danse est la vraie rivale du poète, affirme Minière, car dans la poésie il y a toujours un point fixe 'où nous partons dans la déclinaison des particules', où des copules mettent le monde en mouvement, où la conversation est conservée et où la danse fait son entrée avec la métrique, 'enlevant' ainsi le poème. C'est une danse comparable à celle des atomes et électrons qui dansent les uns autour des autres, dans la haine et l'amour, dans tout ce que nous voyons: 'dans le soleil, dans la nuit, dans la froideur d’une première pensée'. Nous aussi, selon Minière, nous sommes comme des photons: des particules lumineuses. A la fin du poème, Minière salue les philosophes Empédocle et Montaigne : 'Et, là, il arrive à sortir une ligne du fouillis'. Dans sa poésie, Minière a volontairement orchestré le langage comme un fouillis et il saute d’un son à l'autre, d'un rythme à l'autre, d'une association à l'autre. Minière souhaite que le poème et la pensée sur ce poème (la pensée du lecteur tout comme celle de l'auteur) se confondent et forment un seul texte.
Lire la suite sur le site KB National library of the Netherlands
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11/07/2009
"Fil d'Ariane, variations plastiques" de FRA DELRICO
22:31 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
08/07/2009
Note de lecture de Nathalie Riera sur le site Imperfetta Ellisse, blog di poesia e altro
Nota di lettura
Dopo tutto anche tu, Alda Merini
A l’occasion de la sortie de Après tout même toi d'Alda Merini, la note de lecture de Nathalie Riera est traduite par Giacomo Cerrai (imperfetta Ellisse) :
Là dove altri propongono delle opere io non pretendo altro che mostrare il moi spirito.
La vita è bruciare domande.
Io non concepisco opere che siano distaccate dalla vita.
- Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes
La pace è così piccola, Alda Merini, si ignora veramente ciò che è necessario per placarsi. Saggezza di bruciare ogni domanda, ma allegria quando si crede che la follia è un profondo legame d’amore. L’arte dell’amore.
Figlia dell’abbandono, ma con insieme la felice certezza d’essere stata profondamente amata, e la crudeltà di essere stata assassinata.
Je sais que l’on meurt/Lo so che si muore.
Mais que la mort vienne/Ma che la morte venga
de la main qui te devait des caresses,/dalla mano che ti doveva carezze,
mais que l’amour cache l’étreinte mortelle,/ma che l’amore nasconda l’abbraccio mortale,
Dieu résous-moi cette énigme !/Dio risolvimi questo enigma !
(p.64)
Leggervi, Alda Merini, è domandarsi : la poesia interessa al poeta ? Non è essa, alla stregua dello spirito, perfino al di fuori di ciò che chiamiamo poesia ?
Lire la suite :
Giacomo Cerrai (imperfetta Ellisse)
22:59 Publié dans Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Yves Bonnefoy interprète deux poèmes de Roberto Mussapi
Yves Bonnefoy
La vénitienne
Roberto Mussapi
Editions Virgile
(édition bilingue)
14/05/2009
Dans cet essai, Yves Bonnefoy lit et interprète deux poèmes de Roberto Mussapi, intitulés La Vénitienne et Les paroles du plongeur de Paestum, et présente les différences et similitudes qui les lient. Yves Bonnefoy se trouve face à une métaphore de la destinée du poète, partagé entre la poésie et l'art. Cependant, il découvre un second sens aux textes en explorant les mots, les pensées de Roberto Mussapi.
Roberto Mussapi est l'auteur de cinq livres de poèmes qui font de lui un des poètes contemporains les plus remarqués en Italie. Directeur éditorial des éditions Jaca Book, il y publie chaque année une anthologie poétique internationale, L'Anno di poesia. Il a déjà publié en français Le Voyage de Midi suivi de Voix du Fond de la Nuit (1999), traduit de l'italien par Jean-Yves Masson (Editions Gallimard, Collection L'Arpenteur), La Mer en Peinture (La Martinière, Beaux Livres), Poudre et le feu (L'escampette) et Lumière Frontale précédé du Sommeil de Gênes (La Différence).
Les Editions Virgile font débiter leur répertoire avec la modernité littéraire et poétique, dont elles cherchent à cerner la diversité. Les récits et essais que nous publions sondent les intimités et les expériences fondamentales. Qu'ils témoignent de l'oeuvre de poètes ou d'écrivains, ou qu'ils s'attachent à consigner le quotidien, ces textes ne sont jamais très loin d'un questionnement sur ce qui nourrit l'existence.
Cliquer ici
22:27 Publié dans ITALIE, Roberto Mussapi, Yves Bonnefoy | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Alain Fleischer
Galerie Alain Paire
ALAIN FLEISCHER
“Les désordres de Picasso”
PHOTOGRAPHIES EN NOIR ET BLANC À LA GALERIE
TROIS ILFOCHROMES AU MUSÉE DES TAPISSERIES
Exposition du 7 juillet au 8 août 2009
Vernissage mardi 7 juillet à 18 h 30
Galerie Alain Paire : 30 rue du Puits-Neuf - AIX
tél. : 04.42.96.23.67 - ouvert du mardi au samedi de 14h30 à 18h30
Alain fleischer
Jusqu'au 30 septembre 2009, présentation dans le Hall du Musée des Tapisseries de trois grands tirages photographiques d'Alain Fleischer. Ces ilfochromes de 120 x 180 cm, des épreuves sur papier ilford réalisées à partir de diapositives en couleur, sont issus d'un travail d'A. Fleischer spécialement imaginé dans le cadre de la saison Picasso-Aix 2009, avec une aide à la production artistique de la CPA, Communauté du Pays d'Aix.
Ces grands formats en couleur forment la seconde étape et le prolongement des douze photographies en noir et blanc intitulées "Les désordres de Picasso". Ce travail de fragmentation, de mise en mémoire, de transfert et de montage donne à voir une surface d'apparition à l'intérieur de laquelle on retrouve des empreintes et des contacts multiples, des reproductions de toiles et de dessins de Picasso, des objets de la vie quotidienne, des jouets d'enfants, la vitre d'une armoire ancienne, de vieux cartons ou bien des morceaux de tissu, plusieurs séquences qui combinent des images projetées ou bien reflétées, des moments de révélation et des mises en obscurité, des lignes de fuite, des cohérences inattendues, des surimpressions et des déplacements.
Auteur d'une centaine de films, de nombreuses séries photographiques et d'installations, Alain Fleischer est un écrivain-artiste par ailleurs directeur depuis 1989 du Fresnoy / Studio national des arts contemporains de Tourcoing. Il est né à Paris en 1944. Parmi ses livres récemment parus, on peut citer "L'amant en culottes courtes" (éd. du Seuil, 2006) "Prolongations" (éd. Gallimard, 2008) et "Moi, Sandor.F" (éd. Fayard, 2009). "La vitesse d'évasion" était le titre de la grande exposition qu'il présentait en 2003 à la Maison Européenne de la Photographie ainsi qu'au Centre Georges Pompidou.
Daniel Arasse, Philippe Dagen, Hubert Damisch, Georges Didi-Hubermann, Daniel Dobbels Jean-Claude Lebel, Jean-Luc Monterosso, Dominique Paini, Bruno Racine, Alain Sayag et Didier Semin ont commenté son oeuvre et ses identités multiples. L'ensemble de ses écrits sur le cinéma et la photographie est publié par les éditions Galaade. En décembre 2008, la manifestation "La Nuit des images" retraçait au Grand Palais de Paris dix années de création enclenchées à partir du Fresnoy / Studio national des arts contemporains. Début 2009, Alain Fleischer achevait un important film documentaire, "Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard".
****** Parution aux éditions Images en manoeuvres, aux alentours du 25 juillet de PABLO PICASSO A VAUVENARGUES / LE GRAND ATELIER DE LA SAINTE VICTOIRE, texte d'A.Paire, photographies de Lucien Clergue, Douglas David Cooper, Hélène Parmelin et Bernard Plossu.
21:59 Publié dans Alain Paire | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
04/07/2009
Carnets d'eucharis n°11 du 6 juillet 2009
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Poésie & Arts
plastiques●●●●●●●●●●●●
Avec Anne-Sophie Maignant
■ Lien : http://www.annesophiemaignant.com/
N°11
SOMMAIRE………
Extraits de A à X de John Berger
DOSSIER PHOTOGRAPHIE Anne-Sophie Maignant Etudes pour Suzanne
Thierry Derosier à la Galerie du Tableau &
Alain Arias-Misson à la Galerie Depardieu avec « Les cages du désir »
Au jour le jour, Selected poems Joseph Julien Guglielmi (Note de lecture Pascal Boulanger)
POESIE AVEC Hilde Domin & Randonnée lointaine de Lionel André
EN ESQUISSE La confidence Richard Skryzak
&
PAR AILLEURS ………………….. Alimentation Générale Regard au pluriel
&
ART D’ELOGE Texte de présentation Nathalie Riera
FILM DOCUMENTAIRE « Fil d’Ariane, variations plastiques » de FRA DELRICO (Frédo Alagna)
Télécharger le bulletin ICI
Les carnets d'eucharis n°11 du 6 juillet 2009.pdf
11:01 Publié dans LES CARNETS D'EUCHARIS (pdf & calaméo) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
DOSSIER PHOTOGRAPHIE Anne-Sophie Maignant, Etudes pour Suzanne
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Poésie & Arts
plastiques●●●●●●●●●●●●
Avec
Anne-Sophie Maignant
Etudes pour Suzanne, 2006, photomontague numérique
Conte Sylvestre, 2008, photomontage numérique
Dossier à télécharger : Anne Sophie Maignant_2009.pdf
10:20 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques), Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
03/07/2009
Joseph Julien Guglielmi chez l'Act Mem
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Préfacés par Elisabeth Roudinesco, ces « Selected Poems » de Guglielmi inaugurent une nouvelle collection aux éditions L’Act Mem. Des extraits de « Aube », recueil publié par Jean Cayrol en 1968 dans sa fameuse collection « Ecrire », aux tragiques suites de vers et de monosyllabes du « Carnet de nul retour » datant de 2006, ce sont plus de trois cent pages de textes poétiques qui nous sont offerts.
Guglielmi sait que l’on n’étreint pas la réalité rugueuse avec la pensée spéculative mais dans l’attachement à la puissance du concret que seule une traversée du pire et du meilleur peut illustrer. Le poème (à condition d’inclure swing et boogie !) est un des registres d’écriture qui, en prenant appui sur la fulgurance du vers, dispose de l’horizon hasardeux du sensible. Très tôt attentif à la poésie américaine, celle de Burroughs notamment, traducteur de Jack Spicer, jouant sur les paradoxes en défendant aussi bien Apollinaire que Reverdy, Guglielmi propose un énoncé poétique qui est, avant tout, une course de vitesse, un emmêlement d’événements, une captation de l’atomisation du temps : « la datation est un vers » et un métissage de langues à l’image de Marseille où fut créée la revue à laquelle il participa dans les années soixante : « action poétique ». D’un livre à l’autre, le dispositif versifié invente et intègre des scènes de l’intime et du sexuel, du collectif et de l’histoire, jusqu’aux dissonances contrariant le « bel canto ». Guglielmi a renouvelé la métrique, en débordant les cadres admis, en déglinguant l’humanisme plat et il l’a renouvelé dans une soumission souveraine à l’urgence du vivre baroque
A travers cette anthologie, on peut différencier les étapes, les trajectoires, mesurer la radicalité d’une œuvre qui a su, sans arrogance, dépasser l’inacceptable pacte social en relançant l’aube même de la parole poétique.
Pascal Boulanger
préface
Elisabeth Roudinesco
collection
Faut Suivre
POUR PLUS D’INFOS cliquer ci-dessous :
http://www.lactmem.com/medias/livres_2009/guglielmi_selected_poems.html
09:33 Publié dans NOTES DE LECTURES/RECENSIONS, Pascal Boulanger | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
01/07/2009
THEMA (Oeuvre acousmatique pour piano et bande audio & vidéo) - Rey Eisen & Emmanuelle Simonet
L'AVANT-PREMIERE
de la création le samedi 25 juillet 2009 au monastère de Saorge dans le cadre de la journée de l'art contemporain "SAORGE IN SITU".
Oeuvre acousmatique pour Piano seul et spatialisation. Quadriphonie en temps réel et projection vidéo sur la symbolique des 12 cycles des renaissances.
La partition se présente comme une improvisation écrite donnant libre cours à l'inspiration du jeu pianistique directement suggérée par une bande-son pré enregistrée où se mêlent bruits naturels, sons virtuels et séquence électroacoustique diffusés en temps réel.
La séquence vidéo apparait sur la partition comme un story-bord élaboré où figurent images, ambiances sonores (bruits naturels) et musique réunies.
Rey Eisen : piano
Conception graphique : Emmanuelle Simonet
10:53 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques), VIDEOS, ANIMATIONS, DOCUMENTAIRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
28/06/2009
Texte de présentation du film documentaire FIL D'ARIANE, VARIATIONS PLASTIQUES de FRA DELRICO
Art d’éloge
Préambule
au film documentaire
"Fil d'Ariane, variations plastiques"
sculptures et peintures
de
Frédérico Alagna
FRA DELRICO
Par
Nathalie Riera
■■■■
Quelque chose comme une foi, une reconnaissance au réel, une incursion dans l’éloquence et le mutisme de la matière, le film FIL D’ARIANE (variations plastiques) se compose d’une suite de sculptures, masques et figures, d'oeuvres graphiques, dessins et peintures, tout un flux de gestes et d’éloges qui célèbrent une certaine tenue esthétique et confèrent aux formes leur souffle.
Sans retenue le surgissement : force du vivant. Pouvoir actif et magnétique de la main à donner forme, et pouvoir de la matière à faire qu’il y ait oeuvre possible.
Oscillations, contorsions, déplacements, autant de contenance que d’élan lyrique, et pour l’artiste, Fra DelRico, le désir non pas d’un style mais d’un art à maintenir ces deux pôles que sont la figuration contemporaine et la vision traditionnelle, en résonance certaine aux arts premiers.
Pratique de la variation, avec d’un objet à un autre cette volonté ou manière de ne pas se complaire dans le néant, mais toujours à vouloir ce qu'il y a de plus authentique, c’est-à-dire en passant par un nécessaire abandon de la recherche du "mieux" au profit de ce qui fait « différence » ou de ce qui est « autre », s’opposant ainsi à toute uniformisation dans la notion même de perfection. Il ne s’agit pas d’espérance pour mieux vivre, mais de plus de potentialités et d’alternatives à une existence où le quotidien offre autant son lot de grâces que sa portion d’affres et de méandres.
Le poète et critique Yves Bonnefoy nous dit qu’il a bien fallu « quelque chose comme une foi pour persister dans les mots », j’ose croire que chez Fra DelRico le désir n’est pas fiction, et la foi n’est pas imaginaire. L’art a une prise directe sur son quotidien, et n’est-il pas justement cette chance souveraine, nous donnant à demeurer dans la vision et l’éveil des choses du monde? Avec lui l’art n’est pas dénigrement contre la vie et la mort, mais plutôt l’art comme preuve que l’homme a été dépossédé par le trivial, et que cette dépossession l’a affaibli.
« Dépossédé » veut dire aussi que nous avons toujours moyen de re-posséder ce qui a simplement été obscurci. Si l’art est considéré par certain comme un moyen de détournement, d’échappatoire à l’emprise du réel et du quotidien, il est pour d'autres le moyen de faire non plus obstacle à son être mais offrande. D’où ce recours de l’artiste à une oeuvre qui se déploie, à des rêves sans échardes, à des passions où la flamme ne détruit pas.
Fil D'ariane : 9 séquences sous tension. Son tracé a la qualité de ce qui est exigeant, mais aussi de ce qui sait laisser place à la mesure jusqu’à l’effacement.
Quand l’art est chuchotement, il est aussi célébration du vivant.
«Je ne m’attache pas à expliquer mon art, mais à le comprendre »
Fra DelRico fait éloge à la matière, avec, pour thème de prédilection, la figure humaine. Le peintre-sculpteur s’en vient chercher résonance et dissonance dans les couleurs du monde – ses fresques ou ses toiles du réel – dans les rumeurs du quotidien, dans les carnations de l’être. Et c’est dans ce geste de sculpter ou de peindre que se révèle le don.
Alchimie de matières, entremêlement de textiles, de tissus synthétiques, de terre et de cire : de ce geste profane des figures naissent.
Travailler/créer chez Fra DelRico c’est surtout exclure tout maniérisme. Se maintenir sur le chemin du dégagement. Poursuivre la recherche, c’est-à-dire tâtonnement, pénétration, pour au mieux continuer à comprendre son art, pour au mieux avancer sur le chemin de ce qui est promu à mûrir.
Pour ce qui est de l’action de peindre et de ce qui se propose sur la toile : donner à voir l’aura d’une figure, son essence, son empreinte.
© Nathalie Riera – Contribution mai/juin 2009
© FRA DELRICO Copyrights 2009
FRAGMENTS POESIE
Nathalie Riera
« … voir dans le nu des choses le filigrane de l’Universel et l’empreinte du Toujours »
Malcolm de Chazal
(La vie filtrée, 1949, éditions Gallimard)
I – Le nu des choses
II – La force des choses
-I-
LE NU DES CHOSES
corps c’est-à-dire régnant s’engouffrant en sens inverse en avant de cendre et de lumière se mélange à la pierre le regard
vers où les masses subsistent sans or sans air contre la tragique légèreté……………… brouillés de dédales les corps luisent……………………………………… feu et argile sont la matière des figures comme ratures peut habiter les chairs comme éther les bruits les mouvements grincements du vivant en nerfs eau nervures des socles………………………….……… c’est-à-dire corps
où peut survivre à proximité la passion des ombres raccourcis des clartés dans la courbe des épiphanies contre le zigzag des périphrases
CE QUI SUBSISTE SE PROLONGE SE LAISSE ENTREVOIR INCISIF SE REFERME
© FRA DELRICO Copyrights 2009
-II-
LA FORCE DES CHOSES
la nudité habite l’espace, les corps dans la liberté de ce qui est sans enlacement ni déformation ni sublimation
où est l’ombre est la lumière est l’épaisseur de l’origine est le voyage la chaîne le fil l’infini
ce qui est du fond de la chair ce qui est à l’intérieur ce qui est obscurité ce qui est corps dans les bras de l’invisible................... est sacré
montagne des corps où le regard puise force s’affaisse
sommets des crânes ce n’est pas la mort qui se déclare au regard mais ce qui survit qui est encore plein du monde………… rocheux humide argileux fertile herbeux aride
monde du regard
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FILM A VISIONNER CI-DESSOUS
22:57 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques), Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | Facebook
"Fil d'ariane" Variations plastiques de FRA DELRICO
Film documentaire intégrale
Sur l’œuvre de FRA DELRICO
Musique de Rey Eisen
■Lien : http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&VideoID=59131711
FIL D’ARIANE
variations plastiques
FRA DELRICO
PRESENTATION
AU FIL D'ARIANE_FRA DELRICO_2009.pdf
©FRA DELRICO Copyrights 2009
Entretien (Fil d'Ariane)
de Rey Eisen
■Lien : http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&VideoID=59131844
22:45 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques), Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
25/06/2009
En conjonction I, 2009 - Série d'autoportraits - Nathalie Riera
Les feuillages éprouvent mes langueurs. Les galets et les roches noires : j’affectionne leurs empathies.
Le souffle fraternel est infrangible.
***
*
J’écris avec l’encre de la lisière, avec le réel ancré dans la pierre, avec l’immédiateté de l’air, l’imminence de l’instant, la contiguïté du noir et du blanc.
Ma verte contemplation.
***
*
Et quand le ravin était le lieu non des ombres, mais des clartés des oiseaux, à ces endroits de la vie où nous n’étions pas encore dans le souvenir. Où il fait clair, sans que nous ne soyons unis à l’aube.
Et quand le ravin ne se souvient de rien. Comme ce qui est sans souvenir, je me suis fui. Dans un battement de paupières.
Il fait clair, et je contemple ce pan de silence.
Comme la clarté est muette.
***
*
En conjonction I, série d'autoportraits, 2009
avec des extraits du recueil
Carnet de campagne III
Rosée sur les ronces l’enfance
Texte inédit, Printemps 2008
© Photos : Nathalie Riera – Tous droits réservés
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A SUIVRE
01:02 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (7) | Imprimer | | Facebook
22/06/2009
Alda Merini - Io sono folle, folle
Liens
La revue Conférence
ALDA MERINI OU L’ÂME SANS CAGE par Viviane Ciampi
http://progettogeum.org/wp-content/uploads/2009/01/alda-merini.doc
Alda Merini/MA POESIE EST VIVE COMME LE FEU
http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2006/02/alda_merinima_p.html
Site Danger Poésie d’André Chenet
http://poesiedanger.blogspot.com/
15:59 Publié dans Alda Merini | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
VIENT DE PARAITRE
Après tout même toi/Dopo tutto anche tu
La rencontre (im)possible entre le poète (mais aussi) psychiatre Angelo Guarnieri et la poète (mais aussi) internée psychiatrique pendant près de quinze ans Alda Merini. Ces deux êtres, chacun sur une rive de la vie, font des mots un fleuve qui les baigne et les nourrit.
34 poèmes de Alda Merini traduits par Patricia Dao
« disait le poète disait l’ouvrier » collection de poésie contemporaine
Editions Oxybia, juin 2009 (édition originale 2003)
LECTURE
de Nathalie Riera
« Là où d’autres proposent des œuvres je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit.
La vie est de brûler des questions.
Je ne conçois pas d’œuvre comme détachée de la vie. »
Antonin Artaud, L’Ombilic des Limbes
La paix est si petite, Alda Merini, on ignore vraiment ce qu’il faut pour s’apaiser. Sagesse de brûler toutes questions, mais allégresse quand croire que la folie est un profond lien d’amour. L’art de l’amour.
Enfant de la déréliction, mais avec tout à la fois l’heureuse certitude d’avoir été profondément aimée, et la cruauté d’avoir été assassinée.
Je sais que l’on meurt/Lo so che si muore.
Mais que la mort vienne/Ma che la morte venga
de la main qui te devait des caresses,/dalla mano che ti doveva carezze,
mais que l’amour cache l’étreinte mortelle,/ma che l’amore nasconda l’abbraccio mortale,
Dieu résous-moi cette énigme !/Dio risolvimi questo enigma !
(p.64)
Vous lire, Alda Merini, c’est se demander : la poésie intéresse t-elle le poète ? N’est-elle pas, à l’instar de l’esprit, en dehors même de ce que nous nommons poésie ?
Vous éprouver, Alda Merini, c’est aussitôt revenir vers Artaud, à ce que lui-même « pensait » de la pensée et de la poésie, à savoir tous les moyens qu’il faut pour les libérer de ce qu’elles-mêmes s’infligent. Et puis, acquiescer quand il écrit : ce n’est pas l’homme mais le monde qui est devenu un anormal.
***
Il y a la lutte et il y a le goût pour vivre, il y a ce qu’il faut atteindre de soi et qui est inatteignable, il y a les débâcles pour nous dire les précarités de toutes choses. Il y a ce qui s’use, ce qu’il faut endurer. Il y a les deuils, il y a le chant qui tremble, pénétration, palpitation, la voix qui aime qui se plaint, le vivant à la lisière de ce qui s’efface de ce qui revient de ce qui n’a jamais disparu.
Et puis, il y a cette histoire, entre elle et lui. Alda Merini et Angelo Guarnieri. Cette amitié tendre et solide, qui dure désormais depuis 1995 .
Une relation entre personnes qui se téléphonent et se parlent avec plaisir, qui apprennent à se connaître et à se tolérer, qui s’échangent des dons, qui rient quand c’est amusant et se plaignent et se soucient quand les choses de la vie se tournent vers leur côté obscur… (Préface Angelo Guarnieri).
Vous deviner, Angelo Guarnieri, dans cette amitié vraie, dans ce temps de votre relation où l’amour est artisanat.
Contribution Nathalie Riera
***
Ensevelie
dans l’amour de tous,
je n’ai plus un souffle de jeunesse.
Je voudrais escalader des montagnes énormes,
embrasser les murs de ma maison,
me sentir sale pleine de boue.
Pourtant ici chaque jour
ils prennent soin de moi.
Et lentement ça m’éteint.
(p.63)
Sepolta
dentro l’amore di tutti,
non ho piu un respiro di giovinezza.
Vorrei scalare montagne enormi,
Baciare i muri della mia casa,
sentimi sporca di fango.
Eppure qui ogni giorno
hanno cura di me.
E questo lentamente mi spegne.
***
Tu ne m’aimeras jamais/Non mi amerai mai
a dit un jour Salvatore Quasimodo à Alda Merini
Parce que tu aimes le monde entier/Perché ami il mondo intero…
(p.106)
http://oxybia.free.fr/index.html
La note de lecture est également en ligne sur le site poésie ~ photo ~ écrits ~ éditions d'Aldébaran ~ passeurs un atelier http://www.loyan.fr/
15:48 Publié dans Alda Merini, Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
VIENT DE PARAITRE
Une bande verte verdon
Christine Bauer
Editions Atelier Pictura, mai 2009
NOTE DE LECTURE
Par Nathalie Riera
«Rien n’est bon que ce qui vient tout seul. Il ne faut écrire qu’en dessous de sa puissance. »
Francis Ponge, Proêmes
Une bande verte Verdon : pas de place aux ressacs.
Immobilités, ondulations, jusqu’à parfois quelques enlacements, tout se tient à être détachement, sorte de tranquillité inlassable, indissoluble. Rien qui ne soit réfractaire. Rien dans la langueur. Même les ombres sont calmes.
Ce qui cesse n’est plus, ce qui cesse se transforme.
Christine Bauer salue tout ce qui lui fait signe simplement. De la même manière que tout ce qui fait intrusion, comme les saletés, les odeurs fortes…
Par ailleurs, elle écrit « scintillement », mais se refuse tout effet de magnificence. Juste une invitation à regarder de près. Prêter l’œil. C’est là qu’elle semble trouver son souffle, sa source. Là où le regard prend des chemins secrets. Où le regard ne sublime rien.
Le calme plat peut se perdre, la tempérance à tout moment troublée : ce qui se répète se renouvelle, s’aère.
De quoi est fait le poème ? surtout de refuser toute prostration, et de ce qu’il peut encore parfumer l’air.
Une bande verte Verdon : le poème est l’espace d’un jardin, d’une eau claire et limpide avec ses galets, d’un sous-bois dense et jaune, d’une rivière invisible. Le poème est l’espace de ce qui est paysage… inhabituel.
Toute cette magnificence, matinée exceptionnelle, ce paysage à couper le souffle, m’insupporte au fond. Une fois arrivée au sommet, je suis apaisée. Pas de vue imprenable, pas de gorges majestueuses, que du paysage « normal ».
Ainsi suis-je capable de tourner mon regard vers le sol, vers le petit, vers le non-spectaculaire, vers le détail, vers le fade…oui, vers le fade.
Lumière pour l’œil, pour le sol, pour l’infime, le quelconque.
Se trouver là, dans l’essentiel, dans la promesse des lieux, dans le frôlement des choses. Se laisser modeler par ce qui s’approche ou se resserre, par ce qui s’éloigne ou s’élargit.
Lumière pour l’inexprimé.
© Nathalie Riera, 20 juin 2009
Editions Atelier Pictura
12:04 Publié dans Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Giuseppe Ungaretti
« On m’a fait observer que, ayant perdu un enfant qui avait neuf ans, j’ai appris de la manière la plus brutale que la mort est la mort. Ce fut la chose la plus terrible de ma vie. Je sais ce que la mort signifie, je le savais déjà avant ; mais depuis que m’a été arrachée la meilleure partie de moi, la mort, c’est en moi que je l’expérimente. Il Dolore est le livre que j’aime le plus, le livre que j’ai écrit dans les années horribles, la gorge nouée. Si j’en parlais, il me semblerait être impudique. Cette douleur ne cessera jamais de me déchirer ». Giuseppe Ungaretti
Fa dolce e forse qui vicino passi
Dicendo : « questo sole e tanto spazio
Ti calmino. Nel puro vento udire
Puoi il tempo camminare e la mia voce.
Ho in me raccolto a poco a poco e chiuso
Lo slancio muto della tua speranza,
Sono per te l’aurora e intatto giorno.
Il fait doux et peut-être que tu passes par ici
En disant : Que ce soleil et tant d’espace
T’apaisent. Dans le vent pur tu peux
Entendre le temps en marche avec ma voix.
J’ai peu à peu recueilli et je porte
L’élan muet de ton espérance
Je suis pour toi l’aurore le jour entier.
Hanno l’impercettibile sussurro,
Non fanno piu rumore
Del crescere dell’erba
Lieta dove non passa l’uomo.
Ils ont le chuchotement imperceptible
Ils ne font pas plus de bruit
Que l’herbe qui pousse
Heureuse là où l’homme n’est pas.
Ces extraits sont issus de : Une oeuvre originale de poésie Giuseppe Ungaretti traducteur Pratique et poétique de la traduction chez Guiseppe Ungaretti
Isabel Violante Picon - Presses Paris Sorbonne, 1998
11:42 Publié dans Giuseppe Ungaretti | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
21/06/2009
Mo Yan à la Cité du Livre - Aix-en-Provence
LES ÉCRITURES CROISÉES VOUS INVITENT À LA RENCONTRE /LECTURE MO YAN
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Les Écritures Croisées |
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