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02/01/2011

Cole Swensen "L'âge de verre" : une lecture critique de Tristan Hordé

Une lecture de Tristan Hordé 

© 

 

 

L’AGE DE VERRE – Cole Swensen

(Editions José Corti, 2010)

 

 

 

Maïtryi et Nicolas Pesquès ont déjà traduit en 2007, pour le même éditeur, Si riche heure, construit à partir d'un livre de piété, les Très Riches Heures du duc de Berry. Cette fois,  L'Âge de verre a pour point de départ des tableaux de Pierre Bonnard et, plus particulièrement, ceux où apparaît une fenêtre. Le livre de Cole Swensen introduit, à la suite de données informatives sur le peintre (« Pierre Bonnard, 1867-1947, [...] » ou d'une amorce d'analyse (« L'œuvre de Bonnard demande implicitement ce que c'est que voir et ce que c'est que voir à travers. Nous songeons aux disputes [...] », des éléments d'un tout autre ordre, des vers coupés [1] et, ici et là, des pronoms (je, tu, nous, et les possessifs correspondants) qui modifient le propos. Ce qui s'annonçait comme une méditation poétique à propos des fenêtres dans la peinture de Bonnard, avec des digressions notamment sur Vuillard, Caillebotte et des écrivains, est un ensemble de variations autour du verre, de la transparence, du regard et de la réflexion.

 

            D'emblée le nom de Bonnard renvoie à des tableaux que l'on peut regarder, quelques titres sont d'ailleurs donnés, mais en même temps est évoqué le temps du narrateur : « Comme beaucoup, Bonnard repeignait / alors / ma fenêtre ». Parallèlement, interviennent de minuscules débuts de récits, de scènes dans lesquels les fenêtres, les vitres, les glaces jouent un rôle ; fragments d'histoires, points de vue sur les choses du monde, analogues au  "elle" apparu l'espace d'une page qui « révèle / un si multiple / visage dans la glace ». À partir d'un tableau des figures naissent qui débordent, comme s'il offrait réellement une vue sur les choses, « un chien dans la cour, et quelqu'un qui s'en va ou qui vient », comme « dans un seul grain tient une plante ». Par ailleurs, par le seul changement d'un temps verbal dans la phrase, Cole Swensen passe de la description "objective" d'un tableau ("Nu dans un intérieur", c. 1935) à l'imaginaire, la toile étant à l'origine d'un récit qui pourrait être continué, les deux points (:) marquant la frontière entre le texte sur la représentation du réel et celui qui en dérive, dans « Elle se penche pour toucher quelque chose : et puis elle se redressera pour regarder dehors, [...] ».

                       

           

            Que voit-on depuis la fenêtre ? Dans un tableau de Caillebotte, un homme regarde la rue — voyeur —, alors que personne n'est présent devant les fenêtres chez Bonnard ; qui regarde ? Question de la subjectivité : ici un corps qui l'incarne, là une fenêtre « devient une partie du corps, sans suture avec la continuité du monde ». Les vitres anciennes contenaient un autre monde, minuscules scories dans la fabrication qui pouvaient issues du corps, « parfois une larme, parfois une petite bulle d'air », perçues seulement quand l'œil oubliait ce qui est derrière la vitre alors limite du regard ; monde disparu au profit, au-delà du seuil, du paysage ou de la rue.

            L'ouverture vers l'extérieur est une échappée dans un imaginaire maritime, « La fenêtre, entrouverte, soudain s'offre à la brise et tu vois son visage qui vogue au loin. » Dans un autre poème, l'allusion à la mer est plus claire et s'opère une métamorphose ; ce ne sont plus un paysage, les gens de la rue qui sont visibles, mais la totalité de ce que le regard pourrait embrasser jusqu'à perdre tout contour :

                        mais tel un rivage

                        la fenêtre est infinie, son périmètre

                        augmentant sans cesse sans jamais dépasser son cadre

 

                        n'est rien d'autre que la vue s'outrepassant.

 

            Cette relation de la fenêtre et de la mer, de l'eau, est récurrente dans L'Âge de verre et contribue à unifier souterrainement l'ensemble. Analysant, par exemple, la composition des tableaux de Bonnard après avoir évoqué la vogue du "Monde Flottant" japonais à la fin du XIXe siècle, Cole Swensen note que chez lui le monde est comme « un plan d'eau sur lequel glisse, apothicaire-vite, le regard ». Ou encore : le Palais de Cristal, à l'exposition de 1851, était d'une telle étendue que ses visiteurs avaient l'illusion de « se croire sous les flots de quelques fabuleuse rivière ». Dans "Les fenêtres" de Mallarmé, est relevé « galères d'or, belles comme des cygnes ». Etc.

            La fenêtre éclairée, vue de l'extérieur, se transforme en pièce d'un théâtre d'ombres, les personnes se meuvent sans épaisseur, passant et repassant comme s'ils étaient peints sur une plaque, devenant alors les personnages d'une histoire qui se dissipera quand les lumières seront éteintes. La fenêtre permet ainsi de réinventer la lanterne magique —  « Le premier film fut une fenêtre » ; dans le premier film des frères Lumière, rappelle Cole Swensen, le spectateur voit une femme « le visage collé à la vitre, immobile », qui le regarde.

 

            Cole Swensen mêle les espaces et les temps, le réel et sa représentation, construisant ainsi ce qui n'appartient qu'à l'écriture. Les lecteurs sont convoqués ("vous") pour voir Bonnard qui, la nuit, « regarde l'intérieur d'une pièce jaune, se demandant ce qui est dû à la lumière et ce qui est dû à la peinture ». La suite : c'est Marthe (l'épouse et le modèle de Bonnard) cette fois qui, le lendemain, regarde à l'intérieur, elle « vient s'appuyer à la fenêtre et t'appelle // toi qui regardes le tableau dans un musée ». Mondes mêlés par la grâce des mots, et qui le resteront ; ce n'est pas hasard si le livre s'achève sur « Ce qu'il y a de mieux dans les musées ce sont les fenêtres » — dit-il [Bonnard] en regardant la Seine depuis le Louvre, juin 1946.

 


[1] J’emprunte le terme à Nicolas Pesquès qui, en 4ème de couverture, définit avec concision l’entrelacement des propos dans L'Âge de verre.

 

 

© Tristan Hordé, Carnets d’eucharis n°25 (Spécial fin d’année 2010) 

 

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Traduit de l'anglais par Maïtreyi et Nicolas Pesquès

Série américaine

José Corti, 2010

Le site José Corti

Site des Editions José Corti : http://www.jose-corti.fr/titresetrangers/Agedeverre.html

 

GALERIE LA NON MAISON : Janvier 2011

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HAREL LUZ, artiste israélien présent du 6 janvier au 5 avril 2011
à la Résidence [43.5] à LA NON-MAISON.

Au sujet d'Harel Luz :

 

Son travail artistique s'élabore avec des techniques et des matières diverses, tels que la peinture, la photographie et la sculpture. Son travail s'inspire essentiellement d'images  populaires recueillies dans la presse et la publicité, ainsi que d'images qu'il produit  lui-même et qui lui servent ensuite de matière première. Autrement dit, il est profondément mobilisé par son environnement de tous les jours. C'est aussi la raison pour laquelle il est très intéressé par un séjour dans un environnement nouveau, où il pourra confronter de nouvelles sources d'inspiration. Il est particulièrement impatient de continuer à développer sa technique personnelle de l'aquarelle, qui lui permet de produire des images très vivaces avec très peu de couleurs. Quant à la sculpture, il souhaite travailler avec de nouvelles matières industrielles (le polyuréthane par exemple) grâce auxquelles il parvient à imiter les substances plus parlantes du bois, du plastique et du métal. Il aime installer le doute entre l'original et la copie et théâtraliser le moment où l'œil de l'observateur tranche entre les deux.

 

 

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L'exposition Plossu-Cinéma organisée par le FRAC Provence-Alpes-Côtes-d'Azur et la galerie LA NON MAISON en 2010 commence son itinérance...

  

Exposition du 14 janvier au 5 mars 2011
Vernissage le jeudi 13 janvier à 18h30 en présence de l’artiste Photographies

 

PÔLE IMAGE HAUTE-NORMANDIE

  

 

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galerie la non maison

 

Sommaire DiptYque 2 : lumières intérieures

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Edito :

Florence Noël

Œuvres des artistes :

Pierre Gaudu, Solange Knopf, Annick Reymond, Grégoire Philipidhis, Marie Hercberg, Raphaële Colombi, Anastassia Elias, Clarisse Rebotier,Guidu Antonietti Di Cinarca, Anne d’Huart, jean-Michel Deny, Brahim Metiba, Jacques vandenberg, Danièle Colin,

Voix à la Une : De Toscane en Provence, Lumières d’un Jumelage au Scriptorium avec :

Paolo Fabrizio Jaccuzi, Maura Del Serra, André Ughetto, Angèle Paoli, Martino Baldi, Laurence Verrey, Olivier Bastide et Dominique Sorrente.

Nouvelles et récits de :

Claudine Tondreau, Camille Philibert Rossignol, Dolores Polo, Angèle Paoli, Mariane Brunschwig, Stéphane Méliade, Isabelle Guilloteau, Raymond Alcovère, Jean Buron, Mathieu Rivat

Anthologie poétique avec :

Nathalie Riera, Loyan, Lionel Edouard-Martin, Ile Eniger, Louis Raoul, Eric Dubois, Brigitte Célerier, Thomas Vinau, Zur, François Teyssandier, Michel Brosseau, Michèle Dujardin, Véronique Daine, Patrick Packwood, Kouki Rossi, Jean-Marc La Frenière, Sabine Huyn, Pascal Boulanger, France Burghelle-Rey, Roland Dauxois, Nicolas Vasse, Cathy Garcia, Sébastien Ecorce, Mathieu Brosseau, Juliette Zara, Arnaud Delcorte, Philippe Leuckx, Catherine Ysmal, Thélyson Orelien, Xavier Lainé, Jack Kéguenne, Denis Heudré, Alain Hélissen, Michel Gerbal

Chroniques des lumières intérieures et articles critiques de :

Sylvie Durbec, Philippe Leuckx, Angèle Paoli, Sylvie Salicetti, Florence Noël

Mais aussi :

Les Tentatives de critique de l’édition numérique de Brigitte Célerier

Un écho littéraire à Lynch par Loïc Marchand

Un écho poétique de Florence Noël

Une humeur de Xavier Lainé

 

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Florence Noël
resp. editoriale Revue Diptyque
11 rue Bois des Fosses
1350 Enines
Belgique
0032(0)19655167
0032(0)472493268
http://diptyque.wordpress.com

 

29/12/2010

LES MEILLEURS VOEUX D'EUCHARIS

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Les carnets d'eucharis nathalieriera@live.fr 

 

 

 

 « Nous n’aurons jamais de repos, le présent est perpétuel…

le perpétuel et son bruit de source »

Le Jour et la Nuit, Georges Braque

Georges Braque (vu par Francis Ponge)

Francis Ponge, « Braque-Japon»


 

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Sa face profondément creusée d’ornières verticales, est fortement hâlée.

Des yeux extrêmement clairs s’y lèvent, vers l’horizon – constitué ici par la série de ses tableaux en œuvre, alignés à une certaine distance (quasi panoramique : l’atelier est fort vaste) comme des bateaux croisant au large.

Comme, un jour, je disais à Braque qu’il m’évoquait ainsi quelque marin : « Oui, me dit-il, mais je me sens aussi comme un jardinier. Ces tableaux – et il tendait le bras vers eux – poussent tout seuls. Il suffit que je les surveille et, bien sûr, les aide un peu, par moments, en y allant couper quelque branche, dégager quelque pousse, en les émondant quelque peu. »

(…)

Braque, qui ne force jamais son talent, qui ne s’oblige jamais à peindre, s’oblige par contre toujours, d’ailleurs le plus naturellement du monde, à rester à la disposition de ce talent. Il tient à la fois son corps et son esprit dispos, en les conservant dans un loisir plein de ressources. Il tient toujours sa main prête. Il tient toute son expérience, toute sa mémoire d’artisan ou de praticien en réserve – et tous ses outils à portée de cette main et de ce génie et de cette mémoire, en parfait état de fonctionnement.

(…)

Oui, Braque se maintient dans un risque perpétuel, ce qui fait de lui le plus jeune des maîtres (…) Comme le moindre mécanicien de village est obligé de se tenir au courant des derniers perfectionnements de la mécanique ou de la carrosserie automobile, et d’y adapter son esprit quasi immédiatement … mais son travail se fait en plein air, en pleine terre, sur la route, en pleine saison vraie de la campagne, du perpétuel…

(…) sa gloire, par certains côtés éblouissante, ne ressemble pas à toutes les autres. Les gens futiles, les excités de toutes les modes, les « critiques » et les professeurs à la petite semaine l’oublient parfois dans leurs énumérations. Mais il est sans rival dans le cœur des poètes. Il s’y est greffé à jamais.

 

 

Francis Ponge, « Braque-Japon », L’Atelier Contemporain, éd. Gallimard, 1977

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Georges Braque © Source visuelle : Internet (Google)

GALERIE DU TABLEAU : Stéphane Le Mercier, Didier Petit

 

 

Exposition du 10 au 22 janvier 2011

Vernissage le lundi 10 à partir de 18H30

Du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 15h à 19h.

Le samedi de 10h à 12h et de 15h à 18h

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STÉPHANE LE MERCIER, DIDIER PETIT

 

Columns on paper Columns on order

 

Certains textes ressemblent parfois à des images et certaines images se construisent ou bien s’abordent comme des textes. Il y va de l’écriture d’un dessin en pattes de mouche mais aussi de la graphie d’un mot, et la frontière est infime.

La langue possède tant de signes qu’elle s’identifie souvent à la multiplicité des images qui nous entourent et que nous produisons. Si la main écrit, c’est l’œil qui parcourt le texte ou l’image en latence.

 

Au printemps 1991, lorsque la réunion de nos deux pratiques s’est présentée, le lien qui les rassemble s’est peu à peu imposé.

Chez Stéphane Le Mercier, le statut du langage passe aisément de l’objet à l’image pour revenir au texte qui redevient un objet (le livre) qui se feuillette comme des images, chez Didier Petit le geste, si fin soit-il, s’inscrit intensément - on parlera d’un constat et l’importance du titre assimile le choc visuel à celui de la lecture.

 

Si Ghost writer (2008) du premier écrit un objet d’écriture, c’est surtout pour son silence qu’il nous est offert alors que Columns on paper Columns on order (2008/2010), qui donne son titre à cette exposition, est le parfait exemple de cette ambivalence : l’œuvre murale s’appréhende sous la forme d’une trace typographique qui une fois disparue, peut-on l'espérer, persistera comme impact rétinien.

Dans Stylites (2009), le second pose devant le regard la trace, encore une fois, mais celle d’une identité intérieure commune et propre à chacun alors que Laboratoire : endoscopie (L’œil) (2010), projette ce regard vers  l’extérieur, comme s’il cherchait à boucler la boucle et nous inviter à nouveau, à pénétrer l’espace pour relire, revoir, regarder et nommer.

Car nommer, c’est ce qui nous relie, tous deux, à l’existant, au temps et à l’espace, ces lieux du lisible au visible et vice-versa.

 

Stéphane Le Mercier, Didier Petit. novembre 2010

 



GALERIE DU TABLEAU

37, rue Sylvabelle

13006 MARSEILLE

galeriedutableau@free.fr

http://galeriedutableau.free.fr/

 

 

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23/12/2010

Les Signes-Paysages d’Olivier Debré par Claude Darras

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À Martigues, le musée Félix Ziem accueille les Signes-Paysages d’Olivier Debré 

 

par Claude Darras, critique d’art et de littérature

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Dossier à télécharger

 

 

 les Signes-Paysages d’Olivier Debré par Claude Darras_les carnets d'eucharis_décembre 2010.pdf

 

 

19/12/2010

Nathalie Riera en lecture à la Halle Saint-Pierre (28 novembre 2010)

 

Lecture

PUISQUE BEAUTE IL Y A

Editions Lanskine

 

Extraits lus par l'auteur

 

Nathalie Riera, Puisque Beauté il y a (une lecture de Nathalie Cousin)

***

 

Recension Nathalie Cousin

sur le site L’Ouvre-Boîte

 

ICI

 

Dehors, il neige et je pense à ces mots de Nathalie Riera « une page blanche comme un parterre de neige ». Serait-ce un signe ou une incitation ?

Depuis que j’ai entendu Nathalie Riera lire Puisque Beauté il y a le 28 novembre dernier à la Halle Saint-Pierre à Paris, je lis et relis son recueil, sa voix douce et sereine encore dans l’oreille. Ce qu’elle dit m’interpelle. J’ai envie de lire à mon tour ses textes, d’en parler, et pour cela peut-être de commencer par décrypter deux de ses questions : « Mais qu’aurais-tu à me dire poète ? et quel besoin de te lire ? »

Qu’a donc à nous dire Nathalie Riera dans les deux « Carnets de campagne » qui composent ce recueil : « Elegeia et autres chants de soleil » puis « La rosée sur les ronces l’enfance » ? Lire la suite ICI

 

04/12/2010

Les éditions Lanskine et leurs auteurs Paul de Brancion, Jacques Estager et Nathalie Riera

Halle Saint-Pierre

2, rue Ronsard, Paris 18ème

Dimanche 28 novembre 2010 

 

 

 

 

 

 

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© Photo : Nathalie Riera 

 

 

 

 

 

Lectures publiques

 

 TEMPS MORT, Paul de Brancion

 JE NE SUIS PLUS L’ABSENTE, Jacques Estager

PUISQUE BEAUTE IL Y A, Nathalie Riera

 

 

 

 

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© Paul de Brancion, Brigitte Gyr, Nathalie Riera & Jacques Estager

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© Jacques Estager



 

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© Paul de Brancion







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© Nathalie Riera

  

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© Catherine Tourné (Responsable des Ed. Lanskine)

 

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Franck Pavloff "Pondichéry-Goa" par Claude Darras

 

LECTURE CRITIQUE

de Claude Darras

 

 

« Pondichéry-Goa »

de Franck Pavloff
l’éloge de la désinvolture

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L’auteur de « Pondichéry-Goa » prévient d’emblée : « Écrivain des champs outillé d’un carnet à spirale et d’un appareil photo, je vais éplucher les strates des sociétés de Pondichéry et de Goa où l’Occident chrétien a fait ses premières incursions en Inde islamo-hindouiste. Je vais relever couche par couche l’alliage des civilisations et des religions qui se sont affrontées sans parvenir à s’éliminer ». Est-il parvenu à ses fins ? Sans aucun doute. Il a même débordé ses objectifs de conjuguer l’Inde à tous les temps du passé et de la nostalgie. Tout à la fois livre d’histoire(s) -la grande et les petites-, journal intime et carnet de voyages, l’ouvrage, assurément inclassable, révèle de quelles façons la mémoire des vieux comptoirs portugais, hollandais, français, danois et anglais survit de nos jours dans la vie quotidienne des Indiens d’origine et d’adoption, à travers les rites religieux, les habitudes alimentaires, les mœurs politiques et festives, l’architecture de l’habitat et l’urbanisme des cités. Nez aux vents de la mer d’Oman au guidon d’une Vespa 125 ou secoué à l’arrière d’un rickshaw le long de la côte de la baie de Bengale, il photographie les liens inspirés et consigne les paroles de ses interlocuteurs avec la minutie d’un commissaire-priseur.

Il excelle à décrire « les tapis-brosses des rizières éclatantes » et les « cascades de bougainvilliers qui donnent aux demeures l’impression d’être découpées dans du papier crépon ». Il s’amuse à qualifier un de ses Ganesh fétiche au « regard éthéré de fumeur de shit au ventre rebondi en plâtre rose ». Il s’incline devant les rites des hindous « assis en lotus attendant que la roue du dharma les remette dans le cycle des réincarnations ». Il voue une tendresse émue à Pier Paolo Pasolini dont le récit « l’Odeur de l’Inde » traduit une connaissance intime du pays parcouru par le poète et cinéaste en 1961 dans les pas d’Alberto Moravia et d’Elsa Morante. Il chahute l’Alliance française de n’avoir pas su défendre le verbe de Molière et la syntaxe de Racine face au tamoul et à l’anglais. Il aime à rappeler que « Lorient où Colbert installa les entrepôts et les magasins de la Compagnie française des Indes orientales s’appelait alors l’Orient dont il ne reste que le vieux phare d’où on guettait le retour des vaisseaux et le quai des Indes où s’amarraient les navires marchands »…

C’est fou la désinvolture avec laquelle Franck Pavloff écrit. Il semble qu’il ne se préoccupe de rien et que les mots tombent sur la page dociles, amers, doux, épicés, brûlants, innocents et tranchants. Une ponctuation aléatoire désordonne les mots et les phrases, métamorphosés par la confidence, défigurés par la diatribe, sauvés par la spontanéité. La phrase s’en va à l’aventure, se gonfle, devient bulle, crève, s’affole, n’en finit pas de gronder ; elle clame, soupire, s’étire, murmure. Cendrars ? Faulkner ? Lowry ? Un barbare en Asie d’Henri Michaux (le littérateur et peintre belge est le dédicataire de l’ouvrage) ? Il y a assurément un peu et rien de ceux-là dans son livre, mais quelque chose de neuf, d’élégant, de jamais entendu, semble-t-il, qui fait que cela mérite d’être lu, d’autant plus que c’est preste et nerveux, mené au fouet et haletant.

Né à Nîmes en 1940, éducateur de rue devenu psychologue, cet écrivain-là n’est pas collet monté pour deux sous. Il est jubilant et pudique. À la fin de son propos, il vide son sac comme un enfant qui en a marre de garder ses billes pour lui tout seul. Il s’avoue fils des Balkans, ses ascendants ont partie liée avec les nobles rajpoutes d’Inde du Nord (du côté de cousins roms) et les tziganes bulgares de Pazardjick (où est né son père). C’est un journal intime, vous disais-je, ainsi qu’un livre d’histoire(s) et un carnet de voyages où l’esprit d’enfance et la désinvolture affleurent comme sous une baguette de sourcier l’eau d’une veine peut devenir torrent.

 

© Claude Darras, Les Carnets d’eucharis, décembre 2010

 

 

 

 

Pondichéry-Goa, texte et photos de Franck Pavloff (éditions Carnets Nord, 2010, 248 pages, 17 €). La photo de couverture montre un bel échantillonnage de tissus colorés dans un magasin tamoul de Pondichéry !

Lire aussi du même auteur « Matin brun » (Cheyne éditeur, 1998, 12 pages, 1 €), « le Pont de Ran-Mositar » (le Livre de Poche, 2007, 224 pages, 5,5 €) et « Le Grand Exil » (Albin Michel, 2009, 250 pages, 16 €).

 

 

 

 

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© Photo : Franck Pavloff

 

 

 

Florilège

 

Pour m’aider à contourner la réalité mystérieuse de l’Inde, je serre dans mon sac mon bréviaire surréaliste Un barbare en Asie d’Henri Michaux.

 

Je croiserai Supriyana en fin de journée, sur le boulevard de mer, au soleil couchant, tenant par la main une adorable petite fille en robe bleue, comme si elle promenait dans l’irisation des embruns une poupée indienne à son effigie.

 

J’ai le sentiment aérien de voyager à contre-courant, la sensation apaisante d’être un petit caillou à qui personne ne demande rien et qui cherche à se glisser dans la chaussure du temps pour le faire boitiller et s’interroger sur sa course folle, orgueil d’écrivain en exil.

 

L’Inde déballe sa vie intime sur les trottoirs, montagnes de réveils, de bougeoirs, de tongs, de piles électriques, fatras de CD, biberons, boîtes en plastique, cordes, pyramides de fleurs artificielles et d’oreillers, sans compter les étals de quincaillerie qui disposent leur bimbeloterie jusqu’au milieu de la chaussée…

 

Si j’ai pu flâner à pied et à vélo dans la cité de Pondichéry, pour connaître la région de Goa et avaler des kilomètres d’asphalte et de mauvais chemins, il va me falloir enjamber un engin à moteur, ça n’a l’air de rien mais c’est toute une philosophie du voyage qui bascule, c’est comme demander à Théodore Monod de parcourir le désert libyen sur un trial. Je vais essayer.

 

Je m’en vais à l’instant chercher le bleu des faïences qui décorent des bâtiments officiels de Panjim, ce bleu azulejo qui m’a toujours porté chance depuis mon tout premier manuscrit au titre poétique « J’écris pour des collines bleues » tapé avec deux doigts et remis à Simone de Beauvoir dans un café de Saint-Germain-des-Prés à un de mes retours d’Afrique, le tout premier texte annoté de l’encre bleue du Castor, la vie chaotique d’un écrivain prend du sens si elle dure un peu, disons le temps d’une maturation d’homme.

 

La gare Victoria m’offre la plénitude de son architecture symbiotique, exit Français de Pondichéry et Portugais de Goa, à Bombay ce sont les Anglais qui ont laissé au sein de leur architecture gothique victorienne des années 1880, elle-même inspirée des modèles de la fin du Moyen Âge en Italie, une place aux architectes indiens qui avec un dôme de pierre, des arcs brisés, des tourelles, ont donné à l’ensemble l’ordonnancement et l’élégance d’un palais indien, le soleil caresse la gueule ouverte d’une gargouille en attente de mousson et frappe le vitrail d’une fenêtre bleutée où je distingue par transparence deux paons de facture orientale, les brigades islamistes auraient dû lever les yeux vers le bestiaire de pierre du hall de Victoria Station, avant d’ouvrir le feu sur la foule avec leurs kalachnikovs.

 

(Extraits de l’ouvrage « Pondichéry-Goa »
éditions Carnets Nord, 2010)

 


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Télécharger le document

« Pondichéry-Goa » de Franck Pavloff_par Claude Darras.pdf

25/11/2010

Bulletin des carnets d'eucharis n°25 (spécial fin d'année)

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[SOMMAIRE………]

 


 

 

Marie HERCBERG Peintre

 

 

DU CÔTÉ DE…

G.K. CHESTERTON Robert Browning

SUSAN SONTAG Sur la photographie 

 

POEMESPOESIE

JEAN-PÄUL MICHEL Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre

GIUSEPPE CONTE L’ Oceano e il Ragazzo

RICHARD SKRYZAK Quand vient la nuit, les électrons dansent

 

 

William Carlos Williams

D.H. Lawrence

 

 

 

LECTURE CRITIQUE

Samekh Yizhar une voix dissonante
de la conscience judéo-palestinienne
par Claude Darras

 

 

 

NOTE DE LECTURE

Cole Swensen L’Âge de verre par Tristan Hordé

 

&

 

PAR AILLEURS ………………….. LIVRE D’ARTISTE mnémosyne

Jean-Luc Poivret & Richard Skryzak

 

 

 

 

LES CARNETS D’EUCHARIS  N°25

 

 

 

CALAMEO  http://www.calameo.com/read/000037071d6b06645bee6 

 

 Bulletin des carnets d'eucharis n°25 (spécial fin d'année 2010)

Publiez sur Calaméo ou explorez la bibliothèque.

  

 TELECHARGEMENT PDF Carnets d'eucharis n°25_Spécial fin d'année 2010.pdf

 

 

 

20/11/2010

Exposition Serge Kantorowicz

 

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Vernissage Serge Kantorowicz 

samedi 27 novembre à 18h

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« Le temps retrouvé »
peintures, dessins et carnets
pour une exposition
autour de Marcel Proust et la Recherche du temps perdu

Exposition du 27 novembre au 22 janvier 2011

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Cliquez sur ce lien

Texte d'Hubert Haddad (pdf)

Pascal Boulanger

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Moi, si je retiens les sensations traversées c’est pour qu’elles ne basculent pas dans l’oubli.

 

Et sous le ciel de vos yeux, parfois bleus, parfois gris, le poème n’est que le couronnement du jour qui passe.

 

Pascal Boulanger © Carpe Diem vent de terre, 2010

……………………………………………………………………………….

Cette plaquette a été publiée par Nicole et Georges Drano,

dans le cadre des lectures à Frontignan et à Lodève.

19/11/2010

Yves Bonnefoy (Cité du livre, Aix-en-Provence)

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Programme des rencontres avec Yves Bonnefoy

 Fêter la poésie Yves Bonnefoy.pdf

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Les Écritures Croisées

Patrick Bédrines

8/10 rue des Allumettes 13090 Aix-en-Provence

T. 04 42 26 16 85

ecriturescroisees2@yahoo.fr

 

 

 

18/11/2010

Susan Sontag (1933-2004), essayiste et romancière américaine

Par Virginie Bloch-Lainé et Clotilde Pivin

Susan Sontag, américaine élevée en Arizona puis new yorkaise d’adoption, était une intellectuelle engagée, au sens où nous l’entendons de ce côté-ci de l’Atlantique. Quoique … son énergie, l’idée qu’elle avait qu’une vie, ça se pétrit, se construit sans relâche et avec ardeur pour y apporter corrections et améliorations, tout cela faisait bien d’elle une Américaine.

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Susan Sontag sur France-Culture

12/11/2010

La Halle Saint-Pierre : Paul de Brancion, Jacques Estager, Nathalie Riera

 

Les EDITIONS LANSKINE et l’association AICLA

 

ont le plaisir de vous inviter à une lecture poétique et musicale

le dimanche 28 novembre 2010 à 15 heures

à la Halle Saint-Pierre,

 2 rue Ronsard à Paris 18ème

 

 à l’occasion de la parution de :

·        Temps mort, Paul de Brancion 

·        Je ne suis plus l'absente, Jacques Estager

·        Puisque Beauté il y a, Nathalie Riera

en présence des auteurs

 

jazz, blues, soul, funk

Christophe Alary, saxophone et Fabian Daurat, guitare, chant

 

La lecture sera suivie d'une signature

 

 

entrée libre et gratuite

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● URL : http://www.editions-lanskine.fr/ 

 

 

Pour + d’infos :

http://www.hallesaintpierre.org/index.php?page=events

 

LES MEDIATHEQUES DE LA CCRVS : avec Marie Desplechin, Nathalie Riera, Merette Pryds Helle

Jeudi 4 novembre 2010 à Sars-les-Rosières

Discussion avec les écrivains

Marie Desplechin

Nathalie Riera

Merette Pryds Helle

 

 

 

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Nathalie Riera lit des extraits de Puisque Beauté il y a, éd. Lanskine, 2010

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Marie Desplechin, Nathalie Riera, Nathalie Tison, Merette Pryds Helle

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 PHOTOS Copyright © Thierry Pigneres

 

 

 Dossier au format pdf

 LES MEDIATHEQUES DE LA CCRVS.pdf

 

 

 

 

 

VIDEO You Tube

Cliquer ci-dessous :

http://www.youtube.com/watch?v=Q2WYovITXFc&feature=pl...

 

 

 REPORTAGE PHOTOS

Sur le site de la commune de Thun-saint-Amand visionner photos et vidéos de la Table ronde :

http://www.mairie-thunsaintamand.info/topic/index.html

31/10/2010

Léon Chestov aux Ed. Le Bruit du temps

Le Pouvoir des clés

Léon Chestov   

 

Plat1Chestov_001.jpgCette parution est la première d’une série de rééditions et de publications d’inédits de Chestov prévues au Bruit du temps, sous la direction de Ramona Fotiade, présidente de la Société d’études Léon Chestov, professeur à l’université de Glasgow.

Tome VII des œuvres telles que Léon Chestov les avait lui-même ordonnées, Le Pouvoir des clés marque un tournant dans l'œuvre du philosophe russe, désormais plus ouvertement orientée vers le questionnement de la foi. Le pouvoir des clés, pour Chestov, c’est ce droit que s’arroge chaque homme, qu’il soit catholique ou athée, d’ouvrir pour lui-même et pour ses proches les clés du royaume des cieux, de croire que, s’il fait le bien, il obtiendra le paradis. Or, pour Chestov, l’homme doit renoncer à l’idée que ce pouvoir est entre ses mains, la vérité ne commence qu’au moment où la raison perd pied. On la trouve chez ces hommes (de Plotin à Nietzsche, de Shakespeare à Dostoïevski) qui, à un moment de leur vie, ont perdu toutes les clés et ont connu une expérience qui est de l’ordre de la révélation.

Lire la suite

 

Elisabeth Bishop, Nord & Sud

 

L’homme-phalène

Extrait 

 

Si vous l’attrapez,

approchez une torche de son œil. Ce n’ est qu’une pupille noire,

une nuit complète en soi, dont l’horizon hirsute se crispe

quand il vous fixe à son tour, et clôt sa paupière. Alors

une larme, son seul bien, point, comme le dard de l’abeille.

D’un geste furtif il la cueille et, si vous regardez ailleurs,

Il l’avalera. Toutefois,  si vous l’observez, il vous l’offrira,

fraîche comme de l’eau de source et assez pure pour être bue.

 

 The Man-Moth

 

Il you catch him,

hold up a flashlight to his eye. It’s all dark pupil,

and entire night itself, whose haired horizon tightens

as he stares back, and close up the eye. Then from the lids

one tear, his only possession, like the bee’s sting, slips.

Slyly he palms it, and if you’re not paying attention

he’ll swallow it. However, if you watch, he’ll hand it over,

cools as from underground springs and pure enough to drink.

 

 

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 Paris, 7h du matin

Extrait

 

Je me rends à chaque horloge de l’appartement :

certaines aiguilles pointent histrioniquement dans une direction

et certaines dans d’autres, sur des cadrans ignorants.

Le temps est une Etoile ; les heures divergent tellement

que les jours sont des voyages autour des banlieues, 

des cercles autour d’étoiles, des cercles qui se recoupent. 

La gamme brève, en demi-tons, des climats de l’hiver

est une aile déployée de pigeon.

L’hiver habite sous une aile de pigeon, une aile morte aux

            plumes humides.

 



Paris, 7 A.M.


I make a trip to each clock in the apartment :

some hands point histrionically one way

and some point others, from the ignorant faces.

Time is an Etoile; the hours diverge

so much that days are journeys round the suburbs,

circles surrounding stars, overlapping circles. 

The short, half-tone scale of winter weathers

is a spread pigeon’s wing.

Winter lives under a pigeon’s wing, a dead wing with

            damp feathers.

 

 

 

Nord & Sud, 1983

(éd. Circé, 1996, pour la traduction française)