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29/12/2010

LES MEILLEURS VOEUX D'EUCHARIS

MEILLEURS VOEUX 2011_les carnets d'eucharis.jpg

Les carnets d'eucharis nathalieriera@live.fr 

 

 

 

 « Nous n’aurons jamais de repos, le présent est perpétuel…

le perpétuel et son bruit de source »

Le Jour et la Nuit, Georges Braque

Georges Braque (vu par Francis Ponge)

Francis Ponge, « Braque-Japon»


 

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Sa face profondément creusée d’ornières verticales, est fortement hâlée.

Des yeux extrêmement clairs s’y lèvent, vers l’horizon – constitué ici par la série de ses tableaux en œuvre, alignés à une certaine distance (quasi panoramique : l’atelier est fort vaste) comme des bateaux croisant au large.

Comme, un jour, je disais à Braque qu’il m’évoquait ainsi quelque marin : « Oui, me dit-il, mais je me sens aussi comme un jardinier. Ces tableaux – et il tendait le bras vers eux – poussent tout seuls. Il suffit que je les surveille et, bien sûr, les aide un peu, par moments, en y allant couper quelque branche, dégager quelque pousse, en les émondant quelque peu. »

(…)

Braque, qui ne force jamais son talent, qui ne s’oblige jamais à peindre, s’oblige par contre toujours, d’ailleurs le plus naturellement du monde, à rester à la disposition de ce talent. Il tient à la fois son corps et son esprit dispos, en les conservant dans un loisir plein de ressources. Il tient toujours sa main prête. Il tient toute son expérience, toute sa mémoire d’artisan ou de praticien en réserve – et tous ses outils à portée de cette main et de ce génie et de cette mémoire, en parfait état de fonctionnement.

(…)

Oui, Braque se maintient dans un risque perpétuel, ce qui fait de lui le plus jeune des maîtres (…) Comme le moindre mécanicien de village est obligé de se tenir au courant des derniers perfectionnements de la mécanique ou de la carrosserie automobile, et d’y adapter son esprit quasi immédiatement … mais son travail se fait en plein air, en pleine terre, sur la route, en pleine saison vraie de la campagne, du perpétuel…

(…) sa gloire, par certains côtés éblouissante, ne ressemble pas à toutes les autres. Les gens futiles, les excités de toutes les modes, les « critiques » et les professeurs à la petite semaine l’oublient parfois dans leurs énumérations. Mais il est sans rival dans le cœur des poètes. Il s’y est greffé à jamais.

 

 

Francis Ponge, « Braque-Japon », L’Atelier Contemporain, éd. Gallimard, 1977

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Georges Braque © Source visuelle : Internet (Google)

GALERIE DU TABLEAU : Stéphane Le Mercier, Didier Petit

 

 

Exposition du 10 au 22 janvier 2011

Vernissage le lundi 10 à partir de 18H30

Du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 15h à 19h.

Le samedi de 10h à 12h et de 15h à 18h

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STÉPHANE LE MERCIER, DIDIER PETIT

 

Columns on paper Columns on order

 

Certains textes ressemblent parfois à des images et certaines images se construisent ou bien s’abordent comme des textes. Il y va de l’écriture d’un dessin en pattes de mouche mais aussi de la graphie d’un mot, et la frontière est infime.

La langue possède tant de signes qu’elle s’identifie souvent à la multiplicité des images qui nous entourent et que nous produisons. Si la main écrit, c’est l’œil qui parcourt le texte ou l’image en latence.

 

Au printemps 1991, lorsque la réunion de nos deux pratiques s’est présentée, le lien qui les rassemble s’est peu à peu imposé.

Chez Stéphane Le Mercier, le statut du langage passe aisément de l’objet à l’image pour revenir au texte qui redevient un objet (le livre) qui se feuillette comme des images, chez Didier Petit le geste, si fin soit-il, s’inscrit intensément - on parlera d’un constat et l’importance du titre assimile le choc visuel à celui de la lecture.

 

Si Ghost writer (2008) du premier écrit un objet d’écriture, c’est surtout pour son silence qu’il nous est offert alors que Columns on paper Columns on order (2008/2010), qui donne son titre à cette exposition, est le parfait exemple de cette ambivalence : l’œuvre murale s’appréhende sous la forme d’une trace typographique qui une fois disparue, peut-on l'espérer, persistera comme impact rétinien.

Dans Stylites (2009), le second pose devant le regard la trace, encore une fois, mais celle d’une identité intérieure commune et propre à chacun alors que Laboratoire : endoscopie (L’œil) (2010), projette ce regard vers  l’extérieur, comme s’il cherchait à boucler la boucle et nous inviter à nouveau, à pénétrer l’espace pour relire, revoir, regarder et nommer.

Car nommer, c’est ce qui nous relie, tous deux, à l’existant, au temps et à l’espace, ces lieux du lisible au visible et vice-versa.

 

Stéphane Le Mercier, Didier Petit. novembre 2010

 



GALERIE DU TABLEAU

37, rue Sylvabelle

13006 MARSEILLE

galeriedutableau@free.fr

http://galeriedutableau.free.fr/

 

 

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23/12/2010

Les Signes-Paysages d’Olivier Debré par Claude Darras

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À Martigues, le musée Félix Ziem accueille les Signes-Paysages d’Olivier Debré 

 

par Claude Darras, critique d’art et de littérature

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Dossier à télécharger

 

 

 les Signes-Paysages d’Olivier Debré par Claude Darras_les carnets d'eucharis_décembre 2010.pdf

 

 

19/12/2010

Nathalie Riera en lecture à la Halle Saint-Pierre (28 novembre 2010)

 

Lecture

PUISQUE BEAUTE IL Y A

Editions Lanskine

 

Extraits lus par l'auteur

 

Nathalie Riera, Puisque Beauté il y a (une lecture de Nathalie Cousin)

***

 

Recension Nathalie Cousin

sur le site L’Ouvre-Boîte

 

ICI

 

Dehors, il neige et je pense à ces mots de Nathalie Riera « une page blanche comme un parterre de neige ». Serait-ce un signe ou une incitation ?

Depuis que j’ai entendu Nathalie Riera lire Puisque Beauté il y a le 28 novembre dernier à la Halle Saint-Pierre à Paris, je lis et relis son recueil, sa voix douce et sereine encore dans l’oreille. Ce qu’elle dit m’interpelle. J’ai envie de lire à mon tour ses textes, d’en parler, et pour cela peut-être de commencer par décrypter deux de ses questions : « Mais qu’aurais-tu à me dire poète ? et quel besoin de te lire ? »

Qu’a donc à nous dire Nathalie Riera dans les deux « Carnets de campagne » qui composent ce recueil : « Elegeia et autres chants de soleil » puis « La rosée sur les ronces l’enfance » ? Lire la suite ICI

 

04/12/2010

Les éditions Lanskine et leurs auteurs Paul de Brancion, Jacques Estager et Nathalie Riera

Halle Saint-Pierre

2, rue Ronsard, Paris 18ème

Dimanche 28 novembre 2010 

 

 

 

 

 

 

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© Photo : Nathalie Riera 

 

 

 

 

 

Lectures publiques

 

 TEMPS MORT, Paul de Brancion

 JE NE SUIS PLUS L’ABSENTE, Jacques Estager

PUISQUE BEAUTE IL Y A, Nathalie Riera

 

 

 

 

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© Paul de Brancion, Brigitte Gyr, Nathalie Riera & Jacques Estager

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© Jacques Estager



 

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© Paul de Brancion







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© Nathalie Riera

  

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© Catherine Tourné (Responsable des Ed. Lanskine)

 

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Franck Pavloff "Pondichéry-Goa" par Claude Darras

 

LECTURE CRITIQUE

de Claude Darras

 

 

« Pondichéry-Goa »

de Franck Pavloff
l’éloge de la désinvolture

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L’auteur de « Pondichéry-Goa » prévient d’emblée : « Écrivain des champs outillé d’un carnet à spirale et d’un appareil photo, je vais éplucher les strates des sociétés de Pondichéry et de Goa où l’Occident chrétien a fait ses premières incursions en Inde islamo-hindouiste. Je vais relever couche par couche l’alliage des civilisations et des religions qui se sont affrontées sans parvenir à s’éliminer ». Est-il parvenu à ses fins ? Sans aucun doute. Il a même débordé ses objectifs de conjuguer l’Inde à tous les temps du passé et de la nostalgie. Tout à la fois livre d’histoire(s) -la grande et les petites-, journal intime et carnet de voyages, l’ouvrage, assurément inclassable, révèle de quelles façons la mémoire des vieux comptoirs portugais, hollandais, français, danois et anglais survit de nos jours dans la vie quotidienne des Indiens d’origine et d’adoption, à travers les rites religieux, les habitudes alimentaires, les mœurs politiques et festives, l’architecture de l’habitat et l’urbanisme des cités. Nez aux vents de la mer d’Oman au guidon d’une Vespa 125 ou secoué à l’arrière d’un rickshaw le long de la côte de la baie de Bengale, il photographie les liens inspirés et consigne les paroles de ses interlocuteurs avec la minutie d’un commissaire-priseur.

Il excelle à décrire « les tapis-brosses des rizières éclatantes » et les « cascades de bougainvilliers qui donnent aux demeures l’impression d’être découpées dans du papier crépon ». Il s’amuse à qualifier un de ses Ganesh fétiche au « regard éthéré de fumeur de shit au ventre rebondi en plâtre rose ». Il s’incline devant les rites des hindous « assis en lotus attendant que la roue du dharma les remette dans le cycle des réincarnations ». Il voue une tendresse émue à Pier Paolo Pasolini dont le récit « l’Odeur de l’Inde » traduit une connaissance intime du pays parcouru par le poète et cinéaste en 1961 dans les pas d’Alberto Moravia et d’Elsa Morante. Il chahute l’Alliance française de n’avoir pas su défendre le verbe de Molière et la syntaxe de Racine face au tamoul et à l’anglais. Il aime à rappeler que « Lorient où Colbert installa les entrepôts et les magasins de la Compagnie française des Indes orientales s’appelait alors l’Orient dont il ne reste que le vieux phare d’où on guettait le retour des vaisseaux et le quai des Indes où s’amarraient les navires marchands »…

C’est fou la désinvolture avec laquelle Franck Pavloff écrit. Il semble qu’il ne se préoccupe de rien et que les mots tombent sur la page dociles, amers, doux, épicés, brûlants, innocents et tranchants. Une ponctuation aléatoire désordonne les mots et les phrases, métamorphosés par la confidence, défigurés par la diatribe, sauvés par la spontanéité. La phrase s’en va à l’aventure, se gonfle, devient bulle, crève, s’affole, n’en finit pas de gronder ; elle clame, soupire, s’étire, murmure. Cendrars ? Faulkner ? Lowry ? Un barbare en Asie d’Henri Michaux (le littérateur et peintre belge est le dédicataire de l’ouvrage) ? Il y a assurément un peu et rien de ceux-là dans son livre, mais quelque chose de neuf, d’élégant, de jamais entendu, semble-t-il, qui fait que cela mérite d’être lu, d’autant plus que c’est preste et nerveux, mené au fouet et haletant.

Né à Nîmes en 1940, éducateur de rue devenu psychologue, cet écrivain-là n’est pas collet monté pour deux sous. Il est jubilant et pudique. À la fin de son propos, il vide son sac comme un enfant qui en a marre de garder ses billes pour lui tout seul. Il s’avoue fils des Balkans, ses ascendants ont partie liée avec les nobles rajpoutes d’Inde du Nord (du côté de cousins roms) et les tziganes bulgares de Pazardjick (où est né son père). C’est un journal intime, vous disais-je, ainsi qu’un livre d’histoire(s) et un carnet de voyages où l’esprit d’enfance et la désinvolture affleurent comme sous une baguette de sourcier l’eau d’une veine peut devenir torrent.

 

© Claude Darras, Les Carnets d’eucharis, décembre 2010

 

 

 

 

Pondichéry-Goa, texte et photos de Franck Pavloff (éditions Carnets Nord, 2010, 248 pages, 17 €). La photo de couverture montre un bel échantillonnage de tissus colorés dans un magasin tamoul de Pondichéry !

Lire aussi du même auteur « Matin brun » (Cheyne éditeur, 1998, 12 pages, 1 €), « le Pont de Ran-Mositar » (le Livre de Poche, 2007, 224 pages, 5,5 €) et « Le Grand Exil » (Albin Michel, 2009, 250 pages, 16 €).

 

 

 

 

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© Photo : Franck Pavloff

 

 

 

Florilège

 

Pour m’aider à contourner la réalité mystérieuse de l’Inde, je serre dans mon sac mon bréviaire surréaliste Un barbare en Asie d’Henri Michaux.

 

Je croiserai Supriyana en fin de journée, sur le boulevard de mer, au soleil couchant, tenant par la main une adorable petite fille en robe bleue, comme si elle promenait dans l’irisation des embruns une poupée indienne à son effigie.

 

J’ai le sentiment aérien de voyager à contre-courant, la sensation apaisante d’être un petit caillou à qui personne ne demande rien et qui cherche à se glisser dans la chaussure du temps pour le faire boitiller et s’interroger sur sa course folle, orgueil d’écrivain en exil.

 

L’Inde déballe sa vie intime sur les trottoirs, montagnes de réveils, de bougeoirs, de tongs, de piles électriques, fatras de CD, biberons, boîtes en plastique, cordes, pyramides de fleurs artificielles et d’oreillers, sans compter les étals de quincaillerie qui disposent leur bimbeloterie jusqu’au milieu de la chaussée…

 

Si j’ai pu flâner à pied et à vélo dans la cité de Pondichéry, pour connaître la région de Goa et avaler des kilomètres d’asphalte et de mauvais chemins, il va me falloir enjamber un engin à moteur, ça n’a l’air de rien mais c’est toute une philosophie du voyage qui bascule, c’est comme demander à Théodore Monod de parcourir le désert libyen sur un trial. Je vais essayer.

 

Je m’en vais à l’instant chercher le bleu des faïences qui décorent des bâtiments officiels de Panjim, ce bleu azulejo qui m’a toujours porté chance depuis mon tout premier manuscrit au titre poétique « J’écris pour des collines bleues » tapé avec deux doigts et remis à Simone de Beauvoir dans un café de Saint-Germain-des-Prés à un de mes retours d’Afrique, le tout premier texte annoté de l’encre bleue du Castor, la vie chaotique d’un écrivain prend du sens si elle dure un peu, disons le temps d’une maturation d’homme.

 

La gare Victoria m’offre la plénitude de son architecture symbiotique, exit Français de Pondichéry et Portugais de Goa, à Bombay ce sont les Anglais qui ont laissé au sein de leur architecture gothique victorienne des années 1880, elle-même inspirée des modèles de la fin du Moyen Âge en Italie, une place aux architectes indiens qui avec un dôme de pierre, des arcs brisés, des tourelles, ont donné à l’ensemble l’ordonnancement et l’élégance d’un palais indien, le soleil caresse la gueule ouverte d’une gargouille en attente de mousson et frappe le vitrail d’une fenêtre bleutée où je distingue par transparence deux paons de facture orientale, les brigades islamistes auraient dû lever les yeux vers le bestiaire de pierre du hall de Victoria Station, avant d’ouvrir le feu sur la foule avec leurs kalachnikovs.

 

(Extraits de l’ouvrage « Pondichéry-Goa »
éditions Carnets Nord, 2010)

 


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« Pondichéry-Goa » de Franck Pavloff_par Claude Darras.pdf

25/11/2010

Bulletin des carnets d'eucharis n°25 (spécial fin d'année)

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[SOMMAIRE………]

 


 

 

Marie HERCBERG Peintre

 

 

DU CÔTÉ DE…

G.K. CHESTERTON Robert Browning

SUSAN SONTAG Sur la photographie 

 

POEMESPOESIE

JEAN-PÄUL MICHEL Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre

GIUSEPPE CONTE L’ Oceano e il Ragazzo

RICHARD SKRYZAK Quand vient la nuit, les électrons dansent

 

 

William Carlos Williams

D.H. Lawrence

 

 

 

LECTURE CRITIQUE

Samekh Yizhar une voix dissonante
de la conscience judéo-palestinienne
par Claude Darras

 

 

 

NOTE DE LECTURE

Cole Swensen L’Âge de verre par Tristan Hordé

 

&

 

PAR AILLEURS ………………….. LIVRE D’ARTISTE mnémosyne

Jean-Luc Poivret & Richard Skryzak

 

 

 

 

LES CARNETS D’EUCHARIS  N°25

 

 

 

CALAMEO  http://www.calameo.com/read/000037071d6b06645bee6 

 

 Bulletin des carnets d'eucharis n°25 (spécial fin d'année 2010)

Publiez sur Calaméo ou explorez la bibliothèque.

  

 TELECHARGEMENT PDF Carnets d'eucharis n°25_Spécial fin d'année 2010.pdf

 

 

 

20/11/2010

Exposition Serge Kantorowicz

 

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Vernissage Serge Kantorowicz 

samedi 27 novembre à 18h

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« Le temps retrouvé »
peintures, dessins et carnets
pour une exposition
autour de Marcel Proust et la Recherche du temps perdu

Exposition du 27 novembre au 22 janvier 2011

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Cliquez sur ce lien

Texte d'Hubert Haddad (pdf)

Pascal Boulanger

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Moi, si je retiens les sensations traversées c’est pour qu’elles ne basculent pas dans l’oubli.

 

Et sous le ciel de vos yeux, parfois bleus, parfois gris, le poème n’est que le couronnement du jour qui passe.

 

Pascal Boulanger © Carpe Diem vent de terre, 2010

……………………………………………………………………………….

Cette plaquette a été publiée par Nicole et Georges Drano,

dans le cadre des lectures à Frontignan et à Lodève.

19/11/2010

Yves Bonnefoy (Cité du livre, Aix-en-Provence)

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Programme des rencontres avec Yves Bonnefoy

 Fêter la poésie Yves Bonnefoy.pdf

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Les Écritures Croisées

Patrick Bédrines

8/10 rue des Allumettes 13090 Aix-en-Provence

T. 04 42 26 16 85

ecriturescroisees2@yahoo.fr

 

 

 

18/11/2010

Susan Sontag (1933-2004), essayiste et romancière américaine

Par Virginie Bloch-Lainé et Clotilde Pivin

Susan Sontag, américaine élevée en Arizona puis new yorkaise d’adoption, était une intellectuelle engagée, au sens où nous l’entendons de ce côté-ci de l’Atlantique. Quoique … son énergie, l’idée qu’elle avait qu’une vie, ça se pétrit, se construit sans relâche et avec ardeur pour y apporter corrections et améliorations, tout cela faisait bien d’elle une Américaine.

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Ecouter

Susan Sontag sur France-Culture

12/11/2010

La Halle Saint-Pierre : Paul de Brancion, Jacques Estager, Nathalie Riera

 

Les EDITIONS LANSKINE et l’association AICLA

 

ont le plaisir de vous inviter à une lecture poétique et musicale

le dimanche 28 novembre 2010 à 15 heures

à la Halle Saint-Pierre,

 2 rue Ronsard à Paris 18ème

 

 à l’occasion de la parution de :

·        Temps mort, Paul de Brancion 

·        Je ne suis plus l'absente, Jacques Estager

·        Puisque Beauté il y a, Nathalie Riera

en présence des auteurs

 

jazz, blues, soul, funk

Christophe Alary, saxophone et Fabian Daurat, guitare, chant

 

La lecture sera suivie d'une signature

 

 

entrée libre et gratuite

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● URL : http://www.editions-lanskine.fr/ 

 

 

Pour + d’infos :

http://www.hallesaintpierre.org/index.php?page=events

 

LES MEDIATHEQUES DE LA CCRVS : avec Marie Desplechin, Nathalie Riera, Merette Pryds Helle

Jeudi 4 novembre 2010 à Sars-les-Rosières

Discussion avec les écrivains

Marie Desplechin

Nathalie Riera

Merette Pryds Helle

 

 

 

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Nathalie Riera lit des extraits de Puisque Beauté il y a, éd. Lanskine, 2010

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Marie Desplechin, Nathalie Riera, Nathalie Tison, Merette Pryds Helle

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 PHOTOS Copyright © Thierry Pigneres

 

 

 Dossier au format pdf

 LES MEDIATHEQUES DE LA CCRVS.pdf

 

 

 

 

 

VIDEO You Tube

Cliquer ci-dessous :

http://www.youtube.com/watch?v=Q2WYovITXFc&feature=pl...

 

 

 REPORTAGE PHOTOS

Sur le site de la commune de Thun-saint-Amand visionner photos et vidéos de la Table ronde :

http://www.mairie-thunsaintamand.info/topic/index.html

31/10/2010

Léon Chestov aux Ed. Le Bruit du temps

Le Pouvoir des clés

Léon Chestov   

 

Plat1Chestov_001.jpgCette parution est la première d’une série de rééditions et de publications d’inédits de Chestov prévues au Bruit du temps, sous la direction de Ramona Fotiade, présidente de la Société d’études Léon Chestov, professeur à l’université de Glasgow.

Tome VII des œuvres telles que Léon Chestov les avait lui-même ordonnées, Le Pouvoir des clés marque un tournant dans l'œuvre du philosophe russe, désormais plus ouvertement orientée vers le questionnement de la foi. Le pouvoir des clés, pour Chestov, c’est ce droit que s’arroge chaque homme, qu’il soit catholique ou athée, d’ouvrir pour lui-même et pour ses proches les clés du royaume des cieux, de croire que, s’il fait le bien, il obtiendra le paradis. Or, pour Chestov, l’homme doit renoncer à l’idée que ce pouvoir est entre ses mains, la vérité ne commence qu’au moment où la raison perd pied. On la trouve chez ces hommes (de Plotin à Nietzsche, de Shakespeare à Dostoïevski) qui, à un moment de leur vie, ont perdu toutes les clés et ont connu une expérience qui est de l’ordre de la révélation.

Lire la suite

 

Elisabeth Bishop, Nord & Sud

 

L’homme-phalène

Extrait 

 

Si vous l’attrapez,

approchez une torche de son œil. Ce n’ est qu’une pupille noire,

une nuit complète en soi, dont l’horizon hirsute se crispe

quand il vous fixe à son tour, et clôt sa paupière. Alors

une larme, son seul bien, point, comme le dard de l’abeille.

D’un geste furtif il la cueille et, si vous regardez ailleurs,

Il l’avalera. Toutefois,  si vous l’observez, il vous l’offrira,

fraîche comme de l’eau de source et assez pure pour être bue.

 

 The Man-Moth

 

Il you catch him,

hold up a flashlight to his eye. It’s all dark pupil,

and entire night itself, whose haired horizon tightens

as he stares back, and close up the eye. Then from the lids

one tear, his only possession, like the bee’s sting, slips.

Slyly he palms it, and if you’re not paying attention

he’ll swallow it. However, if you watch, he’ll hand it over,

cools as from underground springs and pure enough to drink.

 

 

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 Paris, 7h du matin

Extrait

 

Je me rends à chaque horloge de l’appartement :

certaines aiguilles pointent histrioniquement dans une direction

et certaines dans d’autres, sur des cadrans ignorants.

Le temps est une Etoile ; les heures divergent tellement

que les jours sont des voyages autour des banlieues, 

des cercles autour d’étoiles, des cercles qui se recoupent. 

La gamme brève, en demi-tons, des climats de l’hiver

est une aile déployée de pigeon.

L’hiver habite sous une aile de pigeon, une aile morte aux

            plumes humides.

 



Paris, 7 A.M.


I make a trip to each clock in the apartment :

some hands point histrionically one way

and some point others, from the ignorant faces.

Time is an Etoile; the hours diverge

so much that days are journeys round the suburbs,

circles surrounding stars, overlapping circles. 

The short, half-tone scale of winter weathers

is a spread pigeon’s wing.

Winter lives under a pigeon’s wing, a dead wing with

            damp feathers.

 

 

 

Nord & Sud, 1983

(éd. Circé, 1996, pour la traduction française)

 

  

William Bronk, Le monde, le sans-monde

A un musicien italien d’autrefois

      

 

 

Quand on écoute sa musique, combien

on aimerait en avoir été l’interprète, afin

d’être beau à jamais, comme sa musique,

comme lui en elle, qui n’est plus

que sa musique, qui est son monde.

 

Combien on désire toujours une fin

- afin que rien ne manque.

 

Et puis ceci encore :

qu’on désire durer, qu’on a besoin de se faire

un monde pour survivre, ce qui ne peut être fait

simplement, sur-le-champ, mais par la lente

accrétion, cristal à cristal, d’un monde

fait, d’un monde fait pour durer.

 

On n’est rien sans monde.

 

(p.65)

 

 

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La nature de la forme musicale

 

Il est difficile de croire du monde qu’il devrait

y avoir de la musique : ces certitudes à rebours

du tout-incertain, cette beauté ordonnée sous

l’absence de tonalité, la confusion des bruits de hasard.

 

Il est tentant de dire de l’incompréhensible,

de l’absence de formes, qu’il n’y a d’ordre que celui

que nous ordonnons et que, l’ordonnant, il est ; ou encore,

qu’il y a un ordre naturel qu’appréhende la musique

 

dont l’appréhension justifie le monde ;

ou ceci encore, que ces formes sont fausses, pas vraies,

que la musique n’est pas pertinente à tout le moins, que le monde

est énoncé quelque part ailleurs, pas là. Mais non.

 

Comment dire ? Il y a une beauté de la personne aussi,

qui n’est pas la vérité des personnes ni même, apprend-on,

la vérité de cette personne en particulier.

Il n’y a que la beauté s’énonçant elle-même :

 

comme si nous en étions réduits à dire de la musique, qu’elle est.

 

(p.99)

 

Le monde, le sans-monde, 1964

(éd. Circé, 1994, pour la traduction française)

 

 

28/10/2010

Roger Curel par Claude Darras

 

PORTRAIT ET LECTURE

(Claude Darras)

 

Roger Curel, philosophe et rebelle

 

 

 

Il aime en gourmet la langue française dont il use et parle en virtuose. Parfois, afin de donner plus de mordant au fouet de son écriture, il abuse des expressions triviales, comme s’il parsemait d’orties un jardin à la française. Mais ce sont là des vétilles ; et personne ne songerait à les lui reprocher s’il ne portait si haut l’exigence morale de la littérature et une hantise continuelle de la barbarie. Né le mardi 29 mai 1923 sur les hauts plateaux algériens, à Saïda, berceau d’Apulée, l’auteur latin de L’Âne d’or, l’adolescent comprend très tôt que, sur de nombreux humains, la possibilité de commettre impunément quelque lâcheté, quelque crime, surgit du tissu des jours ordinaires. Il complète la découverte précoce de la sauvagerie au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Alors que les institutions françaises collaborent avec les Allemands après l’armistice de 1940, il est arrêté en 1941 en essayant de rejoindre Charles de Gaulle à Londres ; il participe à la préparation du débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, puis, le 24 du mois suivant, à l’exécution de l’amiral pétainiste François Darlan à Alger. Jugé et acquitté, il s’enrôle dans la 2e Division blindée du général Philippe Leclerc. Démobilisé après la guerre, il intègre le musée de l’Homme et rallie la mission Marcel Griaule en Afrique occidentale où il réalise quatre films avec l’ethnologue Jean Rouch (Le Cimetière dans la falaise, 1950 ; Bataille sur le grand fleuve, Les Gens du mil, 1951 ; Les Fils de l’eau, 1954). À son retour en France, le journalisme et le cinéma l’accaparent sur les rives de la Méditerranée. Le grand reporter « couvre » notamment la fin de la guerre d’Algérie et les débuts de l’indépendance. L’assistant metteur en scène participe à la réalisation du film d’Albert Lamorisse, « Crin blanc », en 1953, avec Denys Colomb de Daunant et Edmond Séchan. Vingt ans après, il écrit à la demande d’Alain Jessua le scénario du film « Traitement de choc », interprété par Annie Girardot et Alain Delon.

Dans la clandestinité de sa retraite vauclusienne, à Bonnieux où il réside depuis 1965, Roger Rosfelder a ajouté dix œuvres à sa bibliographie et des dizaines de nouvelles publiées, sous le patronyme de son grand-père (Curel Jean-Paul, notaire toulonnais), par des revues dont « Le Croquant » de son ami le philosophe Michel Cornaton. Il relit aujourd’hui le théâtre de l’Autrichien Thomas Bernhard (1931-1989) et les Récits de Kolyma du Russe Varlam Chalamov (1882-1941) ; les nouvelles et la poésie de l’Irlandais James Joyce (1882-1941) l’émeuvent tout autant ; il s’enthousiasme pour la prose pérégrine de l’Anglais Malcolm Lowry (1909-1957). Et dans le panthéon de ses préférences, il aime à citer l’Allemand Heiner Müller (1929-1996), l’Américain Ezra Pound (1885-1972), le Belge Pierre Rickmans alias Simon Leys (né en 1935), les Français Emmanuel Roblès (1914-1995) et Claude Simon (1913-2005). Le grand lecteur reconnaît sa dette envers « Lumière d’août » de l’Américain William Faulkner (1897-1962). « Tu ressembles aux écrivains que tu aimes », lui dis-je sans malice. Tous ses livres ne sont-ils pas en référence, même lointaine, à ses lectures ?

Ses romans sont invraisemblables comme la vérité des mondes qu’ils décrivent, démasquent ou dénoncent : les expéditions ethnographiques en Afrique (Le Géant du grand fleuve, 1956), le Front de libération nationale en guerre et les évènements d’Algérie (L’Office des Ténèbres, 1965), l’histoire du Maghreb français (Éloge de la colonie, 1992), l’Afrique du gaullisme (Une maison en Provence, 1994), les réseaux d’espionnage (Maxence de Tyr, 1998). Fatalement autobiographiques, ces récits et essais entendent corriger les bévues ou l’amnésie de la postérité selon la méthode des vases communicants : le témoin vient prêter la main à l’historien, le polémiste éclaire la lanterne du moraliste, le philosophe négocie avec le rebelle.

Il aime en gourmet la langue française, disais-je ? Il faut écrire avec appétit, enseigne-t-il, sinon les mots sont fades. La gourmandise de l’esthète, elle est dans l’ambiance de l’action, dans les décors de la narration, dans les parfums des lieux ; elle est aussi dans une joie rabelaisienne à manipuler les personnages, ces miniatures de camée, peu importantes en volume mais ciselées, suivant les caractères, avec précision, corrosion ou tendresse. Au-delà du plaisir de déplaire de l’iconoclaste qui signe le premier d’une quinzaine d’ouvrages majeurs à 29 ans (Chants haoussas, Seghers), le lecteur attentif trouvera de la grandeur chez certains protagonistes de ses histoires, la part la plus haute de l’homme, la manifestation du sentiment de noblesse qui s’empare des humbles quand ils refusent la servitude et le chaos toujours menaçant de la barbarie.

 

© Claude Darras

 

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Photo : Roger Curel par Robert Durand

  

Florilège

 

Le village sentait le combat. Sur toutes les cases des pêcheurs, des harpons alignés dressaient leurs fers barbelés dans le ciel. Les flotteurs en bois de sureau, assemblés en faisceaux, finissaient de sécher sur des claies. Tous les pêcheurs de Firgoun étaient réunis sur une esplanade de terre battue, située derrière la concession d’Oumarou. Ils finissaient d’affûter leurs fers, les emmanchaient sur des hampes de bois dur et enfonçaient les bois dans les flotteurs par des taquets ; ce travail une fois terminé, ils posaient leurs harpons, la pointe dirigée vers le ciel, contre les cases. Ils taillaient des pagaies de rechange pendant que le forgeron traçait à chaud la marque du propriétaire sur les fers neufs. Oumarou, torse nu dans son pantalon de coton bleu déteint, aiguisait les trois lances à tuer. Elles avaient un manche court et un fer large et coupant, aussi long et aussi large que son avant-bras : elles étaient destinées à achever les hippopotames en leur sectionnant les nerfs, profondément, entre le cou et la tête.

 

Dans « Le Géant du grand fleuve », éditions Julliard, 1956

 

Toujours ces militaires éternels et bornés qui dirigent si mal la circulation aux carrefours de l’histoire. Le souvenir d’un ami commun mort assassiné nous a rappelé l’injustice du monde. L’inexistence de tout rempart spirituel contre la félonie des hommes et des États préfigure notre avenir : on ne court pas au fascisme, on y est. Cette injustice du monde je continue à la vérifier dans les dépêches : ceux qui tuent au canon et au napalm continuent d’appeler « terroriste » celui qui tue au couteau. Les uns représentent le nombre et la puissance, ils ont les medias à leur botte ; les autres doivent s’y introduire par effraction. Aux premiers le téléphone, au second le plastic.

 

Dans « La Rose d’Alger », éditions Paul Keruel, 1989

 

J’ai la gorge qui se serre. Ensuite elle me parle comme si de tout temps j’avais été au courant du malheur du monde, des années qui passent, de la vieillesse et de la mort. Je crois qu’elle est en train de contempler ce qui jusqu’à maintenant lui avait échappé, les ruines totales d’un pays, d’une famille et d’une vie dans un paysage mental sec, désertique et figé à la Piranèse.

 

Dans « Éloge de la colonie – un usuel de la destruction »
chronique, éditions Climats, 1992

 

Il gardait sa rubrique sur le festival d’Avignon. La saison commençait, il lui fallait désormais donner à penser sur l’impensable à un public qui se déversait en ondes régulières de ces grandes villas de pierres apparentes qui ressemblaient à des Noëls de carriers.

 

Dans « Une maison en Provence »
roman, éditions Aléas, 1994

 

Goya « Caprices ». Dessin 56. Eau forte non signée. La fortune traite mal ceux qui s’élèvent en essayant d’écraser les autres. Elle paye en fumée la peine que l’on a prise en cherchant les hauteurs. D’après l’anonyme l’homme déguisé en saltimbanque qui domine la scène pour lancer ses toutes petites foudres sur tout ce qui bouge encore autour de lui se tient en équilibre sur les bras de la Sottise.

 

Dans « Caprices et Désastres », L’Harmattan
collection "Le Croquant", une vie une œuvre, 2009

 

27/10/2010

CAMAÏEUX, Angèle PAOLI

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24 exemplaires originaux avec des Suminagashi et un Gaufrage 

de Véronique Agostini

 

Camaïeux du roulis régulier de la vague
crépitements crêpelés de lumière ambre rousse
grenailles de cailloux de criques aux bruyères
incendiées de folioles
clairs de terre en camaïeux
de chants de cuivre
de cymbales et crotales
de feu.

 

voir le livre

 

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Véronique Agostini
Editions les Aresquiers
27 avenue d'Ingril -  34110 Frontignan - FRANCE

www.agostiniveronique.com 

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