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26/03/2012

James Joyce, Musique de chambre/Chamber Music, La Nerthe Editions

 

 

JAMES JOYCE

Musique de chambre - Pomes Penyeach - Ecce Puer

 (La Nerthe Editions, 2012)

 

EDITION BILINGUE

Traduction et préface de Philippe Blanchon

Avec la joyeuse collaboration de Toby Gemperle Gilbert

 

 

 

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James Joyce

 

 

 

***

 

Chamber Music est paru en 1907 selon un agencement des poèmes effectué par les soins de Stanislaus Joyce, le frère de James. Néanmoins, l’agencement initial avait un sens très particulier et c’est ce dernier que nous avons repris ici tel que conçu par Joyce en 1905. Joyce avait une intention tout à fait précise et la révélation de son projet originel donne à ces poèmes une place plus cohérente dans l’ensemble du corpus joycien. Il s’agit là d’un parfait petit roman : de la naissance de l’amour, de sa portée spirituelle à sa réalisation charnelle qui conduira, la passion déclinant à une possible amitié nouvelle entre les amants, à une nostalgique et tendre fraternité.

Il ne semble pas inutile de rappeler qu’à la même époque Ezra Pound se passionnera et traduira les Troubadours et qu’il sera celui qui reconnaîtra le premier le génie de Joyce. Il y a dans Chamber Music, en effet, des éléments qui relèvent de cette tradition courtoise et aussi un sens prononcé de l’épique (préoccupation majeure de pound qui sera incarnée par ses Cantos). Dans le premier poème se concentre une épopée : le poète dans sa singularité inaliénable, « parmi ses ennemis » avec « Son amour », « son compagnon ». Ton épique renvoyant aussi bien à Homère et donc à Ulysse. Pound publiera le dernier poème de Chamber Music dans sa célèbre anthologie ‘imagiste’. Ce sera le début d’une bataille acharnée de Pound pour publier les livres de Joyce jusqu’à Ulysse. Notons aussi que dans son essai consacré à Joyce en 1918, Pound fera une étude de ses vers autant que de sa prose.
Concernant les Pomes penyeach, outre la restitution des audaces et des inventions formelles absentes dans le premier recueil, il s’agit d’un mélange d’ironie et de tendresse qui nous rappelle que ces vers sont de l’auteur d’Ulysse.

Quant à Ecce Puer, ce poème isolé dans sa perfection formelle, il résume un cycle : la naissance (du petit-fils), la mort (du père). Cycle central, à travers Vico, dans Finnegans Wake.
Le projet est de montrer que, même s’il ne s’agit pas de ses œuvres maîtresses, ses poèmes participent pleinement à l’ensemble de la construction joycienne et que c’est une erreur de les minorer, ou pire encore de simplement les marginaliser avec condescendance.

 

In « Joyce au cœur du poème », Préface de Philippe Blanchon

 

 

***

 

 

MUSIQUE DE CHAMBRE / CHAMBER MUSIC                       

 

36 poèmes construits en trois temps, à lire comme un petit roman : d’abord le rire et le chant de l’Amour, aller à lui, danser, voler, chevaucher l’air. C’est « Amour heureux » qui seul peut donner au cœur d’être en paix, faire s’agiter « les cloches fleuries de l’aurore « ; doux cœur qui a pour simple secret d’être « Mon espoir et toute ma richesse (…) / Et toute ma félicité ». Rendre âme heureuse, fléchir aux bras qui étreignent, accepter « le plus doux des emprisonnements », Amour pour adoucir les « sinistres rigueurs ». Et puis :

 

                « Douce dame, ne chante pas

                      Les tristes chants de la fin des amours ;

                Laisse de côté la tristesse et chante

                     Qu’il en est assez de l’amour qui passe.

                (…) » (poème 28, p.65)

 

 

 

                Gentle lady, do not sing

                  Sad songs about the end of love ;

                Lay aside sadness and sing

                  How love that passes is enough.

 

Bien qu’Amour soit lasse, que la douce musique s’en soit allée – « nous n’entendons plus/La villanelle ni le rondeau » – rien cependant qui ne puisse donner regret : « L’année, l’année fait ses récoltes ».

 

Nathalie Riera, mars 2012

Les carnets d'eucharis

 

 

 

James Augustine Aloysius Joyce (2 février 1882 à Dublin - 13 janvier 1941 à Zurich), romancier et poète irlandais expatrié, considéré comme un des écrivains les plus influents du XXe siècle. Ses œuvres majeures sont un recueil de nouvelles Les Gens de Dublin (1914) et des romans Dedalus (1916), Ulysse (1922), et Finnegans Wake (1939).

Bien qu'il ait passé la majeure partie de sa vie en dehors de son pays natal, l'expérience irlandaise de Joyce est essentielle dans ses écrits et est la base de la plupart de ses œuvres. Son univers fictionnel est ancré à Dublin et reflète sa vie de famille, les événements, les amis (et les ennemis) des jours d'école et de collège. Ainsi, il est devenu à la fois le plus cosmopolite et le plus local des grands écrivains irlandais.  (Source : le site des Editions de l’Herne) 

 

 

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■ SITES A CONSULTER :

 

 

Editions/Librairie La Nerthe

Les Editions de l'Herne

James Joyce et La Nerthe dans le New York Times/The TIMES LITERARY SUPPLEMENT

 

 

22/05/2009

La petite librairie des champs et James Joyce

" L’âme de l’objet le plus commun dont la structure est ainsi mise au point prend un rayonnement à nos yeux. L’objet accomplit son épiphanie ". James Joyce

 

ulysse.jpgLa petite librairie des champs organise le 16 juin le BLOOMSDAY dans  le village de BOULBON (13 150). Nous vous donnons rendez-vous sur la place du village vers 18h30-19h  près de la fontaine. Nous déambulerons de cet endroit jusqu'à la grand rue, et notamment  jusqu'à la Boucherie tenue par Monsieur et Madame PAOLI, puis nous  monterons dans le vieux village au pied du château.

Notre parcours sera parsemé de lectures d'extraits d'ULYSSE de James JOYCE, et ce dans plusieurs langues. Il durera à peu près 1h30. Si l'aventure vous tente, amenez votre livre, et choisissez le passage que vous aimez, et que vous avez envie de partager. Les musiciens sont également les bienvenus pour nous accompagner avec leur instrument. Nous clôturerons la soirée avec un repas tiré du sac et un pique-nique au moulin, si le temps le permet.

 

Sylvie DURBEC

Catherine SAISON

LA PETITE LIBRAIRIE DES CHAMPS

le moulin brûlé

13 150 BOULBON

23/08/2008

Ulysse de James Joyce…Postface Jacques Aubert

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James Joyce
 

Familiers de la « caméra-stylo », nous percevons d’emblée combien, non seulement dans les passages descriptifs mais encore dans le balayage effectué par la sensibilité des personnages, la primauté est donnée à la sensation, aux alertes que font aux sens les formes, les couleurs, les sons. Les mots dans la phrase de Joyce s’ordonnent alors selon une sorte de « phénoménologie de la perception », ils y sont malmenés parfois pour lui être fidèles et aboutissent à une floraison de mots-valises. Une traduction contemporaine de l’Ulysse se devait de respecter autant que faire se pouvait l’ordre des mots dans la phrase de Joyce et les divers malaxages auxquels il les soumets pour être toujours plus près de cet effet de sensation « en direct » qu’il recherchait, à rapprocher de « l’effet de réalité » caractéristique du cinéma.

(…)

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Photo by Richard Ellmann – J.Joyce in Zurich, 1915

 

 

 

L’abondance, dans l’Ulysse, des références musicales, qu’elles soient de l’ordre de la poésie, de la chanson, du music-hall ou de l’opéra, suffit à indiquer l’attachement de son auteur à toutes les formes de musicalité. Ses phrases alors fonctionnent sur des allitérations qui donnent souvent l’impression d’indiquer le sens plus adéquatement que ne le fait la signification proprement dite des mots du lexique. Dans les monologues intérieurs, le cheminement de la pensée, la façon dont elle bifurque avec les personnages jusque dans leurs déplacements, dont elle amène les noms propres, rebondit, retrouve sa logique, procède par associations autant de sons que d’images ou d’idées. Là encore, les traducteurs ont particulièrement veillé à restituer, dans la mesure du possible, ce processus et cette polyphonie.

(…)

Joyce l’a répété, il a écrit son livre de dix-huit points de vue qui sont autant de styles différents. C’était favoriser l’idée d’une traduction collective, dont l’avantage est d’éviter que le recours à un seul traducteur, si brillant fût-il, ne donne à la lecture de l’œuvre un infléchissement trop personnel et que le texte ne résonne d’une seule voix. Afin que notre entreprise garde le plus grand bénéfice possible de cette diversité, un certain équilibre a été recherché dans le choix des huit traducteurs entre trois types de collaboration : celles d’écrivains, représentés par Tiphaine Samoyault, Patrick Drevet et Sylvie Doizelet ; celle d’un traducteur littéraire, Bernard Hoepffner ; celle enfin d’universitaires familiers de l’œuvre de James Joyce, Marie-Danièle Vors, Pascal Bataillard, Michel Cusin, et moi-même, chargé en outre de la coordination et de l’harmonisation des travaux individuels.

(…)

Une anecdote rapportée par Frank Budgen :

Joyce a passé une journée sur deux phrases (la traductrice aussi, pour les traduire !). Budgen : Vous cherchiez le « mot juste » ? – Non, dit Joyce. Les mots je les ai déjà. Ce que je cherche, c’est la perfection dans l’ordre des mots de la phrase. Il y a un ordre qui convient parfaitement(…)

 

Extrait de la postface de Jacques Aubert, avec l’ensemble des traducteurs (« Ecrire après Joyce » - pp.1161/1172)

« Ulysse », Editions Gallimard, 2004, collection « Folio » - Nouvelle traduction

Titre original : Ulysses

 

 

 

 

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Liens

 

 

 

James Joyce “Les rêves du langage”

http://authologies.free.fr/joyce.htm

 

Joyce, de Tel quel à l’Infini (I)

http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=406

 

Joyce, de Tel quel à l’Infini (IV)

http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=420