Patrick Kéchichian (19/09/2009)

 

NOTE DE LECTURE

 Pascal Boulanger

 

Patrick Kéchichian : Petit éloge du catholicisme

 

Dans une écriture superbe, Patrick Kéchichian dévoile sa propre traversée en mêlant à la foi la démesure et la raison qu’elle suppose.

Au centre de son propos, il y a ce basculement que la première épître de Saint Jean proclame :

Si ton cœur te condamne, Dieu est plus grand que ton cœur.

Cette conversion du regard porté sur le monde – et sur soi-même – désencombre et déjoue le déferlement du nihilisme au profit d’un appel qui est sortie et abandon joyeux de soi.

A partir d’entrées choisies : louange, modernité, église, colère… Kéchichian montre que la foi n’efface ni crainte ni tremblement mais qu’elle fait face à l’inattendu et au retournement.

L’impossible est possible et l’impossible c’est Dieu soulignait Chestov en commentant Kierkegaard.

La clôture individuelle trace les premiers cercles de l’enfer humain et bute sur l’immonde. Donner congé à ses propres fantômes irrigue le cœur tandis que le résigné est celui qui a détourné son attention du miracle.

Le possible consiste alors à croire au surgissement inépuisable de l’amour.

Car rien ne s’achève sur soi-même. Toute poésie du drame, et le catholicisme, même sur son versant lumineux et baroque, est poésie dramatique, passe par la Croix. Cette Croix n’est pas une tolérance pour la mort et pour son spectacle, elle n’est tout simplement plus rien devant la beauté inépuisable qui co-naît (Claudel) à chaque instant et pour l’éternité.

Voici bien une économie d’abondance dont témoigne le chrétien. Il sait que si nos yeux reçoivent la lumière, ceux du Christ la donne.

 

© Pascal Boulanger, septembre 2009

 

 

Editions Gallimard/Folio

 

 

 

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