15/04/2010
Israël Eliraz
dans La grande famine, Patrick Kavanagh¹
parle au cheval comme à un frère.
Laisse-moi, Juan, te parler comme
à un cheval.
Mets le nez dans l’herbe mouillée. Le vert
jauni déjà à l’est. Les fourmis rouges,
comme à Ulysse, t’apportent
une touffe d’herbe, avec la poussière de la terre,
c’est tout ce qui compte.
A aucun moment de ta vie tu ne fus
plus proche de tes éléments
qu’ici, aujourd’hui.
Pourquoi est-il si triste le voyage
qui cherche sa matière ?
Et ce très vieux geste, se dresser
et partir. Il y a un chemin
à faire
¹ The Great Hunger
Israël Eliraz, Laisse-moi te parler comme à un cheval, Librairie José Corti, 2005
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