15/04/2010
Yannis Ritsos
LE HEURTOIR
Au sein des feuillages profonds
des fruits encore des fruits
rouges jaunes des oiseaux
endormis. Et toi
lointain à jeun
derrière tant de couleurs
tu tentes de discerner
le blanc de l’eau secrète
de la statue
de la racine.
Athènes, 16.4.76
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La lumière le serre aux tempes
il a mal à la tête
il est beau
a pour amante une statue
observe dans le fleuve son image
à travers cette image il voit tout au fond
le spectre la lyre le clairon
la boucle de sa ceinture
celle qui fut perdue jadis
le laissant nu.
Athènes, 22.4.76
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Tu ne sais plus rien
tu as oublié
c’est peut-être pourquoi
tu montes plus profondément.
La poésie elle-même
te ferme à présent les yeux –
tu les tiens obligeamment fermés.
Sa main sur ton front
sur tes paupières
descend jusqu’à tes lèvres
tu embrasses la paume
« heurtoir » dis-tu
« chaise » dis-tu –
la poésie.
Athènes, 24.4.76
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Une goutte d’eau sur la feuille de papier
un peu de couleur jaune
la goutte s’étendit sécha
un soleil
à droite en haut de la feuille
c’est très réussi.
Je ne suis nullement fâché contre toi.
Athènes, 28.4.76
22:29 Publié dans Yannis Ritsos | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
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