"Avec Nathalie Riera" (Préface de Pascal Boulanger "Puisque Beauté il y a", éditions Lanskine, 2010) (07/06/2010)

 

PREFACE

Pascal Boulanger

 

Nathalie Riera

Puisque Beauté il y a

 

 

Des chuchotis d’insectes le papier que tu froisses, le craquèlement de tes lèvres : ce que tu cherches à écrire, alors que tu ne sais encore rien du froid, et de ses crimes.

Un bruit d’abeille la mer et l’aube, écrire pour tout ce qui est terre, et fragile.

Ainsi nos feuilles rugissantes dans les poussières sonores des cités, ou dans les arbres qui nous enseignent les branches et leurs coups d’archets.

Et mes souvenirs blancs comme du jasmin.

 

Une page blanche comme un parterre de neige écrit aussi Nathalie Riera. C’est parce que tout mérite d’être nommé que nous parlons. Un poète ne doit-il pas passer, sans trop frémir, au-dessus du néant et de la page blanche ?

Le vrai courage n’est sans doute pas celui de tout jeter, de tout déconstruire, mais à l’inverse, celui qui consiste à remonter jusqu’à la source des choses qui nous entourent.

Certains préfèrent le solipsisme au chant, l’obscur à l’intelligible, la négation aux volutes éphémères de la beauté… Mais le poème de Nathalie Riera est le couronnement du jour qui passe. Elle sait jouer tout cela ensemble : saisons, sol et ciel, joie et accablement, défaites et espoirs. Toute une habitation se tisse dans ses poèmes, à travers les fils invisibles qui relient chaque chose vivante sous un ciel de contrastes.

Faut-il resacraliser, sans emphase, l’espace où nous sommes ou anéantir nos dernières illusions ? On peut habiter l’errance tout en prêtant attention à ce qui surgit et se déploie, car le poète en subissant, comme le commun des mortels, la Chute en inverse aussi le signe.

L’écriture de Nathalie Riera retient les sensations traversées afin qu’elles ne basculent pas dans l’indifférencié. Cette écriture, à travers proses ou vers amples, est simple et transparente.

L’ordre et la simplicité ont toujours ouvert les routes du rêve (Ungaretti cité par Nathalie Riera). On sent qu’elle a besoin de l’écriture pour ne pas brûler dans la proximité des choses.

Il se peut d’ailleurs qu’elle n’écrive pas mais dessine. Tant ses textes semblent suinter sur la page, dans cette eau fleurie des sentes.

Tout se dérobe t’il, désormais, à notre approche ? Mais les robes de l’enfance, à chaque fois retrouvées, sont toujours présentes. Ceux qui écrivent et tentent d’habiter poétiquement le monde le savent. Ne font-ils pas le don d’eux-mêmes qui fait écho au don de l’existence ?

Nathalie Riera est dans la joie à être – tout simplement – seule ou avec l’aimé, avec une manière, une habilité, une fantaisie, une invention de vivre.

Il n’est pas de poésie sans hauteur écrit-elle. Autrement dit, pas de poésie et de demeure sans ciel.

Dans ces suites, l’énergie, l’abondance s’inscrivent dans le sommeil de la terre qui reçoit du ciel et de l’amour, toutes les pluies et tous les soleils.

Jours et nuits forment un tableau de grande beauté.

 

© Pascal Boulanger

 

 

Editions Lanskine, 2010

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Pour commander le livre :

lanskine@club-internet.fr

 

  

Nathalie Riera

serait ravie de vous rencontrer au

28ème Marché de la Poésie

(Saint-Sulpice, Paris 6ème)

Samedi 19 juin 2010 à 16 h

Librairie La Gradiva/Editions Lanskine

N° de stand : F13 F14

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