26/08/2010
Mariangela Gualtieri
Je suis éclatée, je suis dans le passé proche
je suis toujours il y a cinq minutes
mon dire est en faillite
je ne suis jamais toute, je ne suis jamais toute, j’appartiens
à l’être et je ne sais le dire, je ne sais le dire
j’appartiens et je ne sais le dire, je ne sais le dire
j’appartiens à l’être et je ne sais le dire
je suis sans adjectifs et je suis sans prédicats
j’affaiblis la syntaxe, je consume les mots
je n’ai pas de mots influents, je n’ai pas de mots
chatoyants, je n’ai pas de mots changeants
je n’ai pas de mots qui dérangent
je n’ai pas assez de mots, mes mots
se brûlent, je n’ai pas de mots dévoilants, je n’ai pas
les mots qui reposent
je n’ai jamais assez de mots, jamais assez
de mots, jamais assez de mots
je n’ai que des mots courants, des mots sérieux
je n’ai que les mots du marché, seulement des mots
en faillite, je n’ai que des mots décevants
je n’ai que des mots qui me déçoivent
mes mots me déçoivent, ils me déçoivent toujours
toujours toujours ils me déçoivent et me manquent
je ne suis jamais toute, j’appartiens
à l’être et je ne sais pas le dire, je ne sais pas le dire,
(oui
J’appartiens et je ne sais pas le dire
J’appartiens à l’être, à l’être et je ne sais pas
(le dire
Oh ! j’écoute
Oh ! la patience d’entendre
Oh ! entendre ! entendre !
Oh ! totalité !
Oh ! qu’est-ce qui ne te consume pas !
Oh ! le tout que j’ai oublié !
Oh ! savoir ! oh ! vérité !
Oh ! changeante, toi et fluide, toi toujours
(enceinte !
Poème traduit par Martin Rueff, in Po&sie N° 110, « 1975-2004 : 30 ans de poésie italienne », Editions Belin, 2005
00:11 Publié dans ITALIE, Mariangela Gualtieri | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Les commentaires sont fermés.