Roberto Juarroz (07/05/2009)

 

« Penser très profondément à quelque chose, c’est également l’aimer ».

 

 

 

Roberto Juarroz

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FRAGMENTS VERTICAUX

 

 

 

 

 

« Penser et aimer nous conduisent toujours ailleurs, où l’on ne sait plus si l’on pense et l’on aime(…) »

 

 

 

Presque Poésie

 

Presque poésie. La vision et la parole ne coïncident pas toujours avec la somme du poème. Souvent il n’en reste que des noyaux, des germes, des images ou des frôlements, comme des vestiges ou des récoltes paradoxales d’un naufrage. Or toute la poésie est-elle autre chose ? Peut-être nous faudra t-il parler ici de fragments en chute, échardes de poèmes, gestes d’approche, morceaux de matière poétique de textes qui n’ont pas terminé de naître. Et nous consoler avec l’idée que naître est un procès qui ne se termine jamais.

 

Fragments verticaux, Roberto Juarroz, éditions José Corti, 1994 (p.13)

 

 

                          

 

 

Quelques extraits des Fragments :

 

 

77

L’intensité est dépourvue d’horloge. Ou alors quelque chose a effacé le cadran de son horloge. Cela a peut-être été l’œuvre de l’intensité même. (p.32)

 

 

40

Il faut amener l’amour à la pensée. Les séparer, c’est les amputer. Un amour qui ne pense pas profondément ce qu’il aime est une monstruosité. Une pensée qui n’aime pas profondément ce qu’elle pense, n’est pas une pensée suffisante. Là, de plus, se joue le sort de la poésie qui, sans cette conjonction, est privée d’existence. (p.58)



135

En plus des approches de la pensée, il y a des moments où l’homme, avec autant de nécessité, réclame l’approche des corps. (p.93)

 

 

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