04/10/2008
Desiree Dolron
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03/10/2008
Note de lecture : Fusées & Paperoles
Note de lecture
par Nathalie Riera
Un écrivain & un journal anthologique
« (…) lisant, cessant de lire, relisant et écrivant, je sors de moi-même, de l’emphase et de l’éternel reportage. Je lève et je baisse les yeux, je suis soudain très jeune ou très vieux, je suis sans regret. J’entends les mots, les phrases, j’entends autre chose. Et c’est toujours, à chaque reprise du livre, à chaque nouvelle lecture, un état neuf du langage qui se dessine, un espace de plaisir qui se crée ».
Dans « La Quinzaine Littéraire » de janvier 1996, Gérard Noiret présente Pascal Boulanger comme « lecteur de Nietzsche (…) de Joyce, de Clément Rosset, mais aussi des poètes comme Pleynet ». Par ailleurs, de Serge Martin on peut lire : « bibliothécaire, poète, lisant, faisant tel jour ceci ou cela… », et aussi, lors d’un entretien en 2005 : « solitaire intempestif en bute à bien des incompréhensions mais une force incommensurable semble tenir son aventure d’écrivain dans une tension vive entre une joie inextinguible et un prophétisme nourri de fusées ».
Fameuses fusées qui pourraient aussitôt nous interroger sur l’auteur dans sa manière de nous ouvrir sa bibliothèque en homme d’esprit, autant qu’un certain Baudelaire n’a-t-il pas écrit une partie de ses « journaux intimes » dans le recul nécessaire pour un ton le plus détaché. Car, ici, aucune place à la polémique mais plutôt à une critique qui se veut sans concessions.
Patiente traversée de « la masse des pratiques poétiques contemporaines en France » souligne Claude Minière, pour l’auteur des Fusées ξt Paperoles ce n’est pas tant de savoir si une œuvre est poésie ou prose. Dans un entretien avec Philippe Forest, pour la revue Art Press en avril 2008, Pascal Boulanger précise :
« Dans mon livre, précise t-il, j’appelle poésie les textes qui fondent l’Histoire. Tenter une fondation poétique de l’Histoire avec ses débâcles et ses joies intimes, c’est ouvrir un monde – un présent du monde – qui marque un acte de rupture radicale avec la logique meurtrière des communautés ».
L’écriture comme moyen ou mouvement de « prendre l’initiative sur le chaos du réel » est une manière de déjouer - « là où triomphe le discours des experts » - le nihilisme contemporain. Pascal Boulanger n’est pas homme à se détourner du réel, mais bel et bien « de prendre en charge ce que l’on sait de lui ». Et cette aventure – qu’elle soit un tressage de joie et de douleur, de grâce et de violence – que peut-elle être vraiment si ce n’est « ma propre connaissance du pire et mon chant du oui », ou chant de l’affirmation.
Fusées ξt Paperoles n’est-ce pas l’aventure d’un livre qui nous invite à la rencontre d’autres livres, ou plus exactement d’autres voix, et plus précisément encore de ce qui pousse en avant et non ! à ce qui nous cloue dans une complaisance victimaire à se laisser périr.
La somme de livres et leurs auteurs (plus d’une centaine) que Pascal Boulanger a choisi de chroniquer peuvent converger et diverger, s’opposer et se mêler, ce que Fusées ξt Paperoles me fait entendre, entre autre, c’est cette question déterminante et cruciale : Que signifie vivre ? et à laquelle Nietzsche répondait : « cela veut dire : rejeter sans cesse loin de soi quelque chose qui tend à mourir ». Le poète est le sage qui parle, se définissant lui-même comme « Etranger au peuple, et cependant utile au peuple » nous dit encore le philosophe prussien, mais utile dans quelle mesure ? Hors du contemporain que peut nous proposer le poème si ce n’est d’être porteur de questions. Ainsi, Fusées ξt Paperoles ne soulève t-il pas une toute autre interrogation autour de l’exercice de notre esprit critique qui, selon Nietzsche, est la preuve d’une bonne santé, « que des forces vivantes en nous sont à l’œuvre prêtes à faire éclater une écorce ». Pascal Boulanger est surtout et avant tout un écrivain en faveur de la critique. Et en tant que critique, Pascal Boulanger n’accuse pas, mais détourne son regard de toutes les vaines espérances. C’est en poète lucide que son cœur et sa raison se laissent vibrer et traverser, loin de la foule et de ses comédies barbares.
Dans L’art de l’éphémère (Figures de l’art 12), Alicja Koziej range Pascal Boulanger parmi les poètes majeurs du XXème siècle, citant Jules Supervielle, Pierre Reverdy, Saint-John Perse, Philippe Jaccottet, André du Bouchet.
« Allègre traversée de la littérature », selon les termes de O. Penot-Lacassagne, pour ma part, j’y ajouterai : vivante traversée d’un écrivain confronté à l’amer du quotidien, mais dont l’art n’est pas de donner libre carrière à l’aphasie et au vide anémiant, mais de convoquer avec joie et rage le sum, ergo cogito : cogito, ergo sum (Je vis encore, je pense encore : il me faut encore vivre, car il me faut encore penser).
©Nathalie Riera
19 Septembre 2008
(Tous droits réservés)
A propos de Fusées ξt Paperoles
Les sites qui accueillent l’auteur et son livre
Chez Alain Veinstein – France Culture – 20 juin 2008
Quelques poèmes en ligne
Extrait
Feuilles d’herbe (…) de Whitman ou le matérialisme comme poésie grandiose : Suis, pour tout dire, imprégné de matérialisme… Je crois à la chair, ses appétits,/Voir, ouïr, toucher sont des miracles, pas une particule qui ne soit miracle. Voici donc un inventaire inépuisable, qui marque une faim féroce, une présence dans son élan et sa variété. Plus question de dormir ou de s’installer dans les théologies de l’absence. Le poème de Whitman s’impatiente, se dresse, flâne, circule, défend l’Amérique et sa démocratie. C’est bien simple, il n’y a rien à jeter dans cette œuvre totale et il faut lire ces Feuilles d’herbe à ciel ouvert, en toute saison de chaque année. Dieu déteste les tièdes et ça se passe ici et maintenant, ça se situe toujours dans le « oui ».
(…)
Van Gogh en 1888, au moment où il peint ses éblouissantes Nuits étoilées, confie à sa sœur depuis Arles : As-tu déjà lu les poésies américaines de Whitman… Il voit dans l’avenir et même dans le présent, un monde de santé, d’amour charnel et franc, d’amitié, de travail avec le grand firmament étoilé, quelque chose en somme qu’on ne sait appeler que Dieu et l’éternité remis en place au-dessus de ce monde. Le drame est donc ailleurs : dans la profusion inouïe et nous ne savons où tourner la tête tant nous sommes sollicités. Whitman en France ? Mallarmé, hélas : Qui l’accomplit, l’écriture, intégralement se retranche ? Dans Feuilles d’herbe au contraire, le soleil aboie plus fort qu’un chien. On entend tous les vents, les cris effacés du silence. Le ciel surgit au cœur de Manhattan, chaque pli inonde l’horizon, chaque brin d’herbe est une chevelure à porter le feu. Voilà une vie où la mort ne compte plus, voilà un seul filament de soie et tous les possibles. On est soulevé par la musique de ce vers long, par les éclats qui surgissent. Tout accès est donné et on va partout. On est dans la marche, pas dans un laboratoire, et dans la nappe lumineuse du temps délié. Tout est là et il n’y a plus qu’à se jeter à genoux. Appétit et santé, roses brûlantes et allégresse. Simplicité lyrique et enchantement. Présence et volupté de l’instant. Quant à toi, la Mort, toi la mortalité aux bras amers, tu perds ton temps à essayer de me faire peur.
« L’amour de la langue »
(P.124)
Ouvrages publiés
Septembre, déjà - éd. Messidor, 1991
Martingale - éd. Flammarion, 1995
Une action poétique de 1950 à aujourd’hui - éd. Flammarion, 1998
Le bel aujourd’hui - éd. Tarabuste, 1999
Tacite - éd. Flammarion, 2001
Le corps certain - éd. Comp’Act, 2001
L’émotion L’émeute - éd. Tarabuste, 2003
Jongleur - éd. Comp’Act, 2005
Suspendu au récit...la question du nihilisme - éd. Comp’Act, 2006
Dernières parutions :
Fusées et paperoles - Act Mem, 2008
Jamais ne dors - Corridor bleu, 2008
Et à paraître :
Cherchant ce que je sais déjà - L’Amandier, 2009
Un ciel ouvert en toute saison – éd. D’Ici et ailleurs, 2009
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01/10/2008
Terre des chevaux célestes : Kirghizistan (Relié)
Proverbe kirghiz
« Les chevaux sont les ailes des kirghiz. »
Photographie de Jacqueline Ripart, extraite du livre Terre des chevaux célestes, Kirghizistan, éditions Arthaud, 2004.
Parce qu'elle est intimement liée au nomadisme, la culture kirghize fait du cheval, tant vanté dans les épopées, les poèmes et les récits des explorateurs, un double de l'homme.
09:24 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
29/09/2008
Ingeborg Bachmann
INGEBORG Bachmann
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Poète autrichienne (1926-1973)
REVUE EUROPE
Août/Septembre 2003
"Problèmes de la poésie contemporaine", Actes-Sud, 1986
Traduit de l'allemand par Elfie Poulain
…
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28/09/2008
Adam Jahiel
Potato Man - Yougoslavie
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Emily Dickinson
Fragile le trésor des oiseaux
par Nathalie Riera
L’œuvre de Dickinson (1) ne serait bâtie sur aucun évènement réel de sa vie, aucune inspiration d’ordre biographique. Sa vie de recluse à Amherst se passera sans autre horizon que la routine d’une existence réfugiée dans la demeure familiale, dans le calme de sa chambre, sans autre recherche que le dépouillement, et malgré son hypersensibilité et sa fragilité psychique, Dickinson sera surtout poète, quand dehors tout ne sera pour elle que démence.
Dans son introduction aux « Poems » d’Emily Dickinson, Guy Jean Forgue définit sa poésie comme une rencontre inquiète et tendue entre une fantaisie et une postulation métaphysique. Ces deux éléments joints constitueraient l’essentiel de son inspiration, tout en faisant l’originalité de sa poésie. Mais plus loin, il ajoutera : Sa poésie est le pressentiment d’une extase impossible par une identification avec le grand Tout. L’effet en est de remplacer cette utopique coïncidence par un frisson esthétique qui en serait la contrepartie. Cela expliquerait par ailleurs que pour tout artiste, la beauté de la Nature reste intraduisible, car Pour définir la beauté/Il n’est pas de définition (poème n°988). Ou dans le poème n°516 : Le Beau n’a pas de cause : il est./Qu’on le pourchasse – il s’éclipse./Mais qu’on s’abstienne : il demeure.
Perception of an object costs Percevoir un objet coûte
Precise the Object’s loss— la perte exacte de l’objet.
(…) (…)
The object Absolute – is nought— Il n’est pas d’objet absolu :
Perception sets it fair La perception l’embellit,
And then upbraids a Perfectness Puis reproche à sa perfection
That situates so far— De se placer trop loin.
(n°1071)
Dans toute traduction esthétique ne peut apparaître que ce que la conscience visuelle a perçu, ainsi qu’il peut en être de l’oreille qui, à sa manière, pare ce qu’elle entend/En triste, ou clair (n°526) :
« La chanson est dans l’arbre »
Me dit le sceptique.
« Mais non ! dans toi ! ».
Par son détachement à tout dogme religieux de son époque, Emily dira n’avoir connu ni Dieu (elle se veut « païenne ») ni la Nature (si faible est notre sagesse/Devant sa simplicité) (n°668).
La poète ne fréquente pas les églises :
« Certains vont le dimanche à l’église
Et moi – je reste à la maison
Avec un merle pour choriste
Et pour voûte un verger ».
(n°324)
La poète aimerait pouvoir « rêvasser » comme l’herbe tout au long du jour :
Que l’herbe a peu de chose à faire !
Simple, verte, et toute ronde :
Pour seul souci les papillons
Et pour compagnie l’abeille
(n°333)
Je voudrais être foin ! Mais tout comme la nature humaine passe pour un mystère, qui s’aventure à citer le plus la Nature : N’a pas fréquenté son domaine/ou mis à nu son spectre./On plaindra moins ceux qui l’ignorent/En regrettant aussi/Que l’approcher n’avance à rien/Plus on veut la connaître (n°1400).
Pour Emily, de là où nous sommes, nous ne pouvons accéder à l’absolu. Elle compare alors le drame de l’homme dans l’univers, aussi semblable que celui du pissenlit expiré sur sa tige (n°1501). Mais malgré cela, Emily écrira : Je règle ma voix sur le rouge-gorge/Car son pays – c’est mon pays (n°285), et même si la poète s’habitue à lui, ne va-t-il pas cependant la blesser ? (n°348).
Les cailloux heureux, l’oiseau chantant que le caillou de l’enfant va tuer (n°1304), le bonheur des fleurs que le gel décapite, le soleil assassin qui poursuit sa route (n°1624) ne peuvent servir au poète que d’images métaphoriques, mais non de liens qui nous rapprocheraient du Beau et du Vrai.
How happy is the little stone Heureux le petit caillou
That rambles in the road alone Vagabondant seul sur la route
(…) (…)
And independent as the sun Indépendant, tel le soleil,
Associates or glows alone, Il luit sociable ou solitaire
Fulfilling, absolute Decree Et remplit le décret divin
In casual simplicity. En toute simplicité.
(n°1510)
Que cherche l’artiste dans l’art ? excepté mourir pour le Beau et pour le Vrai. Dans son poème n°449 : l’un sera mort pour la Beauté, et l’autre pour le Vrai. Tous deux installés dans leur tombe, ils conversent en murmurant sur leur sort, et se retrouvent ainsi réunis comme deux frères d’être tous deux tombés pour la même chose : Et puis la mousse atteignit nos lèvres/Et recouvrit notre nom. A la fin du poème n°544 : On cherche dans l’Art l’art de la paix, et dans le poème n°135, on apprend la paix – en comptant ses batailles.
Dans son voyage intérieur, ou dans ce que Emily appelle les instants supérieurs de l’âme, voici les quelques réponses à ses monologues :
L’amour d’ici-bas ? :
« C’est lui qui appelle – abat – donne,
Voltige – miroite – éprouve – dissout,
Revient – suggère – convainc – enchante
Et précipite en Paradis ».
(n°673)
La conscience ? Emily ne peut se bannir d’elle, elle n’en a pas le don. Et si elle devait s’assaillir, quelle paix aurait-elle ? Que de réduire sa conscience. (n°642). Et que retenir de l’expérience de la conscience, si ce n’est que son âge mûr ne fait qu’accentuer le mystère au lieu de l’atténuer.
Quel est le destin de l’âme ? : Etre pour soi une aventure (n°822).
Mais, Et puisque nous sommes deux rois ? (n°642) : Emily se montre à jamais avertie de la souffrance de l’âme par ces deux forces souveraines qui la divisent :
« L’âme est pour elle-même
Une impériale amie
Ou la plus angoissante espionne
Qu’un ennemi puisse envoyer ».
(n°683)
Le Ciel est-il si loin de l’esprit ? :
« Vaste – comme notre capacité,
Beau – comme notre idée,
Pour qui sait bien le désirer,
Il est ici, pas plus loin ».
(n°370)
Mais si c’est ici ? :
« Je me suis toujours sentie mal ici,
Et dans le ciel radieux
Ce sera pareil, je le sais :
Le Paradis ne me plaît pas ».
(n°413)
Emily n’aime pas cet éternel toujours braqué sur nous. Elle aussi a prié, a frappé à toutes les portes, mais très vite elle prendra la fuite, Jetant ma prière au rebut :
« Puisque le Ciel est le bonheur
Il suffirait que ma prière
Stipule uniquement le ciel—
Le reste viendrait par surcroît.
(…)
Mais aujourd’hui plus avisée,
Je scrute avec soupçon les cieux –
Ainsi l’enfant qu’on dupe une fois
Et qui déduit que le monde est menteur ».
(n°476)
Quel ciel nous faut-il choisir ?
« (…) Le Ciel,
Ou seulement le Ciel promis,
Et son vieux codicille de doute ? ».
(n°1012)
La culpabilité chez Emily ?
Elle a écrit une lettre au monde, à ce monde qui ne lui écrit jamais. Mais s’il vous plaît, par amour pour la Nature Jugez-moi – Tendrement ! Aussi tendrement et majestueusement que la poète a écrit sa missive au monde (n°441).
Emily écrit à défaut de ne savoir prier.
Si le bien suprême ne peut être obtenu ici-bas, si on ne peut croire de lui qu’il n’est que artefact, que l’instant présent soit alors mon seul vrai bonheur sur terre. Paradoxalement, même si Emily n’a jamais parlé avec Dieu, ni visité le Paradis : Pourtant j’en suis assurée/Comme si j’avais mon billet (n°1052).
L’idéal d’absolu ?
Chacun doit l’accomplir sans aide :
« L’effort est la condition unique :
Savoir s’endurer soi-même,
Endurer les forces adverses
En sauvegardant sa foi ».
(n°750)
La Révélation ?
Que celle-ci ne soit pas/Freinée par des hypothèses (n°1241).
Quelle est notre revanche ?
En finir de spéculer. Que l’esprit s’amuse de la matière.
Et s’il n’y avait aucune revanche ?
Ne dois-je pas souvent me tromper, pour enfin découvrir la clef divine ? (n°1099).
La fantaisie ironique d’Emily ? : l’espace étroit d’un cercueil peut contenir un citoyen du Paradis (n°943).
Ainsi se révèle à travers les poèmes d’Emily Dickinson cette constante nécessité à toujours prier l’extérieur comme une chose secourable, comme si nous devions toujours prendre revanche sur nos propres illusions qui nous font rougir, et nous font nous demander si d’aller à l’aventure nous en avons le réel courage, tant monde et êtres sont vulnérables, tant frêle est la beauté, et toujours plus vigoureuse la nuit de la déshérence.
Pour E.D., et en conclusion, je citerai une parole de Philippe Jaccottet :
« Fragile est le trésor des oiseaux. Toutefois, puisse t-il scintiller toujours dans la lumière ! ».
(L’Ignorant, 1957)
(1) Emily Dickinson est née le 10 décembre 1830 à Amherst, petite ville de l’Etat du Massachussets.
©ΝąʈƕąƖıɛ ŖıɛŖą – Tous droits réservés
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23/09/2008
Jean Tortel
"Et la phrase s'enchevêtrera pour être homologue à un désir interrogeant l'enchevêtrement (non pas licou mais chevelure) qui figurera dans le soleil et le vent emmêlés, la tissure en désordre des images affluantes : elles ont quelque rapport métaphorique avec les herbes, qu'on appelle mauvaises par une sorte d'abus de langage".
Le discours des yeux, 1984
23:07 Publié dans Jean Tortel | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
22/09/2008
James Noël
Fruits qui démangent
-Poésie-
pour Élodie
tous les fruits qui démangent
sont à prendre
à sauter nus sous les dents
tous les fruits qui démangent
sont à croquer
dans l'immédiat
du rythme cardiaque
le sang qui tourne
à la recherche des roses rouges
de la terre arable des paradis perdus
avoir l'âge
c'est agir
compter les feuilles au pied de l'arbre
et découvrir l'ombre verte de soi-même
enracinée dans le temps sec
Mot d’ordre
envoyé spécial des mots
je fais arrêt
sur les pulsions
au cœur du monde
et je crache du sang
un dru sang noir sur les feux rouges
conscient de l’indigence
de l’évangile qui se meurt dans l’ivraie
je prône une poétique
à la témoin de Jéhovah
j’invite les poètes de demain
à faire du porte à porte
aller sceller des baisers sur des poitrines
pour déverrouiller les coeurs
et marteler des kilos de chaises
sur la tête des assis
James Noël, poète-écrivain, est considéré aujourd’hui comme une voix majeure de la littérature haïtienne. Il est l’auteur des Poèmes à double tranchant / Seul le baiser pour muselière et Le sang visible du vitrier, Ed. CIDIHCA. Ses poèmes sont publiés dans plusieurs anthologies dont Prosopopées urbaines, éd. Desnel, et L’année poétique 2008, éd. Seghers.
Il a collaboré à des revues comme Point Barre, Imp’Act, Exit, etc...
Entre un hymne engagé à l'amour et une colère orageuse, se dégage de sa poésie, comme il se plait à l'appeler, "la métaphore assassine".
Il écrit en créole et en français.
Arpenteur des lieux
&
12:26 Publié dans James Noël | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Nico Gomez
Nico Gomez
Photographe urbaniste
Présentation
Un instant, un seul. Quelques fractions de seconde à jamais figées.
L'oeil derrière le viseur, ce pouvoir exceptionnel de fixer le temps sur une pellicule, de le capturer dans un boîtier, de lui arracher d'un simple clic un de ces fragments de vie si éphémères.
Un visage, une expression, un regard, une lumière particulière, une scène improbable...tout ce qui s'offre à nos yeux et ne se représentera plus, tout ce qui a pu éveiller notre sensibilité.
Subtiliser un de ces moments uniques et le rendre intemporel, le faire revivre ou le revivre à son goût, le partager ou bien même le garder pour soi, peu importe, il est désormais et à jamais sous nos yeux pour notre plus grand plaisir.
Libertés temporaires
Biographie
Photographe autodidacte et auteur indépendant, c'est avec un Canon AE1, cadeau de mon père, un boîtier qu'il trimballait dans son sac de voyage il y a 25 ans, entre la Jordanie, la Syrie et l'Irak, que j'ai commencé tout jeune à prendre quelques photos et à écrire quelques lignes timides pour les accompagner... Avec le temps, la vision s'affûte, se personnalise et se professionnalise, les clichés gagnent en qualité et en maturité et les mots en force et en clarté.
Ainsi, on prend rapidement goût à cette liberté de s’introduire dans l’intimité du quotidien afin d’accentuer son côté artistique et remarquable. A ce pouvoir exceptionnel de fixer le temps sur une pellicule, de le capturer dans un boîtier, de lui arracher d'un simple clic tous ces fragments de vie si éphémères.
Le virus ne m'a pour dire jamais quitté et s'est même considérablement propagé. Alors au fil des kilomètres parcourus, des villes égrenées, des reportages accomplis, des rencontres inattendues et des pays traversés l'œil derrière le viseur de l'appareil, un univers se construit. Le voici à travers cette passion qui depuis est devenue mon art de vivre.
Dérives
06 12 28 18 86
11:00 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
21/09/2008
Wifredo Lam
Sans titre, 1974
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17/09/2008
Extrait
ABQIAAAAihsByvs1y6Ob6T-gb6YsDxSSn54OFOR95FiCu27xlusJ9F9apBSO57Zelsb7Mhg8aMujFpfF_X5JYg
OUEST
Loïc Herry
Editions Ecrits des Forges, 2003
Pays d'ouest. Cap cambré sous les grains.
L'aubépine et le grès poussent leur sursaut fixe
Dans la gueule de la mer. Une île dans la pluie.
Royaume des ombres.
Mémoire des varechs.
Mousse des bois perdus, ô visages !
La vague a ployé les hommes.
Ces pays qu'on lit pierre à pierre
lampe du naufrageur
ciel déchiré de mouettes
*****
Souffle vert souffle gris
Chargé de pluie le grain
Plie la pierre sous lui
Viens trop vive mémoire
Des naufrages brûlant
Désir des gouffres vergues
Brisées dans les heures sèches
La conscience fouettée
D'embruns embarque dans
Les creux du néant se
Consume dans l'ivresse
Spumescente
Jusqu'au-delà des îles Bienheureuses
*****
Mercure plat. Jusqu'à toucher l'horizon.
Ciel gris limpide. Pas une mouche
Sur le fil.
Partir. Au bout. Là-bas, où il n'y a rien.
Cornouaille. Cork. L'Amérique.
Tout à coup – profondeur vert bouteille.
Mangée de bave. Soulèvements sans fin.
Rage thoracique, dégurgitation grondante.
Blanche frangée de moutons,
Eventails sur les digues,
Passes ouvertes et menaçantes.
Un caboteur y va, là-bas.
Où il n'y a rien, qu'un espoir de nom
Fiché au fond. Cornouaille. Cork. Et
L'Amérique.
***
qui te retient ?
qui t'appelle ?
jappement des hyènes joyeuses
sur le roc festonné d'intangible
douce danse du ressac
drosse un vaisseau sur le récif
couronné d'odeurs brutales et belles
va !
23:48 Publié dans Loïc Herry | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Night & Day - Loïc Herry
Loïc Herry est né en 1958 et décédé en 1995. Il n’a publié qu’un seul livre de son vivant : Eclats (éd. Motus). A propos de cet ensemble resté inédit, voici ce qu’écrit Jean-Pascal Dubost dans sa postface :
« Des poèmes écrits sur l’à vif, effilés, longilignes, tel qu’il pouvait apparaître physiquement, étonnante coïncidence. La fermeté de l’acier et la douceur de la plume dessinent une dualité au cœur de sa poésie, tout comme les graphismes dont il est l’auteur ; poésie tiraillée entre l’insurrection et l’apaisement ; et celle d’un amoureux désespérément fougueux. C’est ainsi qu’il aimait mêler le tintamarre de la modernité et les choses qui l’attendrissaient, à l’exemple de Night and Day »
Un verre d’ambre dix masques blancs des ombres
Cognent contre le comptoir des canots où des corps
Rament à quatre cordages rouges hautes étraves fusées
ici on écope les heures.
Editions WIGWAM
14 boulevard Oscar Leroux
35200 Rennes
Site à consulter
22:28 Publié dans Loïc Herry | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
14/09/2008
Comment lire un livre ? - Virginia Woolf
Pour Woolf, la lecture peut prendre « beaucoup de valeur à une époque où la critique ne peut plus s’exercer normalement, où les livres sont passés en revue comme un cortège d’animaux dans un stand de tir, où le critique n’a qu’une seconde pour charger son arme, viser et tirer. »
Après Le Commun des lecteurs, L’Arche-éditeur publie un second essai Comment lire un livre?
Collection Tête-à-tête
Traduit de l’anglais par Céline Candiard, 2008, 256 p.
ISBN 978-2-85181-674-0
00:30 Publié dans Virginia Woolf | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
13/09/2008
Silent footage of Jack Kerouac&Allen Ginsberg&Lucien Carr...
& autres amis, à New-York durant l’été 1959
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Claude Simon
« … (et les femmes en fichu noir, et les filles en robe de soie trop voyantes), bien avant l’ouverture, devant les portes géantes en plexiglass des Galeries Modernes, les vitrines aux mannequins hermaphrodites proposant leur camelote en matière plastique, les soieries en matière plastique, la porcelaine en matière plastique, l’argenterie en matière plastique, avec leur indéfectible sourire lui aussi en matière plastique de même que leurs cheveux, leur charme et leur sex-appeal à l’usage il faut croire de cœur, de sexes et de cerveaux en matière plastique comme sans doute ceux de l’espèce nouvelle qui installe, fabrique et vend vitrines, mannequins et camelote : sorte de ver blanc et mou de fabrication récente, issu – ventre, appétits, cupidité, insolence et paresse – non de l’Histoire, du Temps, de la chair fécondée, mais selon toute apparence du coït entre l’automobile et le radiateur de chauffage central, totalement inapte à se mouvoir autrement qu’à l’aide d’un moteur, à se distraire qu’en technicolor et à se concevoir qu’en monnaie-papier. »
(CLAUDE SIMON - « Le Vent » (pp.79/80), 1957 – Bibliothèque de la Pléiade)
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10/09/2008
A Paraître
Gilbert Bourson
« Congrès »
Gilbert Bourson : le lierre, la foudre…
par Pascal Boulanger
En postface
Où sommes-nous, sur quelle scène, dans quelle reprise et dans quelle outrance ? Quel univers de profusion se déploie sous nos yeux, quel Congrès, autrement dit, quelle union / désunion de la langue amoureuse, quelle rencontre possible / impossible avec le monde se lancent sur la page ?
L’écrivain comme l’amoureux, impatiente ses doigts sur l’agrafe d’une description : celle de son désir écrit Gilbert Bourson. Et en effet, à condition de surmonter le nihil du nihilisme, tout fait monde.
D’ailleurs, les vieilles coulisses du théâtre du monde peuvent bien rester les mêmes, il suffit alors de se réveiller de la comédie humaine et de son mortel ennui pour que l’existence, penchée sur le signe, ne soit plus saturée et close. Il suffit de s’arracher au destin tel qu’il s’impose et cette sortie s’inaugure à partir de l’autre – le visage de l’autre – visible et invisible sous son voile ou son masque.
L’écriture baroque de Gilbert Bourson résonne dans les profondeurs musicales des choses vues, dans leurs incessantes métamorphoses et ce qui se donne à entendre, à travers élégies et lieds, ce sont d’abord de grandes singularités qui, dans l’actualité présente, font toujours corps : Homère, Properce, Catulle, Hölderlin, Rimbaud, Mallarmé… une foule de poètes pour qui le texte, tendu et intemporel, fait bruire le lierre et la foudre.
La poésie de Bourson passe aussi par l’expérience – la suspend et l’éclaire – surtout quand elle refuse, comme ici, toute concession au langage de la tribu. Elle est la combinaison d’une forme et tout autant l’invention d’un sujet lié au monde, lié à l’assaut continuel des couleurs et des sonorités du monde. Il faut – horrible travailleur – montrer ce quelque chose qui fond sur le cœur, le comble, se retire, en passer par la main et par l’oreille pour former une cène, concrète et solennelle, où l’on se perçoit autre, comme sollicité et pensé par les événements mêmes et par le surgissement épiphanique du temps.
Le signe – Gilbert Bourson a été responsable, avec Francine Bourson, de la Compagnie théâtrale Le groupe Signes, adaptant et traduisant pour la scène de nombreux textes, ceux notamment de Sénèque, Dante, Jarry, Lautréamont, Flaubert – le signe donc s’ordonne en syntaxe, se déplie en musique, en sonnets et en sonates. Il est un antidote à l’éclipse de la pensée et de la beauté dont les volutes chatoyantes, qui sont de l’esprit et du sang, habitent la page.
Ces pages, hors-jeu et dans le secret du jeu, cet écrivain insaisissable et inapaisable, les conçoit et les travaille depuis des années. Elles excèdent les conventions poétiques et romanesques dans l’outrance du désir et la violence d’une écriture qui ne peut se satisfaire du réalisme et de ses variantes. Souveraines, elles plongent dans un ciel étoilé et on mesure enfin aujourd’hui l’éclat d’une posture rare qui, en marge du pacte social, médite le jaillissement du poème et le passage d’un monde muet et idolâtre à un monde qui parle quand le sensible prend l’oreille ou le regard (Merleau-Ponty).
Pascal Boulanger
Extraits
Dans les éboulements fleurissent les brèches
Et c'est sous la langue, arquée par dessous,
La ligne d'eau noire tire sur le fond
En humant son crochet qui s'agrège aux masses
Brèves et velues; caresses d'estuaires
Avec des nudités d'agrafe et leur escorte
D'odeurs furetées, de plans enchevêtrés
Aux semis des compas, (ceux des écartements
Font éclore cette ovation de vert tancé
D'un à-pic mortel) et le champ qui s'épand
Force au plus près de l'agraphie ce qui s'efforce
A dire le sans-toi du lieu, l'encoche nue
Avec ce parfum d'ongle qui plane; les mots
Qui arrivent à se manquer: La chair d'un nom.
(rêve d'un nom) 15/04/04
Cet écart rayonnant qui survient, ce coup
De scalpel du ciel: Et la tortue du bleu
Nous montre son faciès- (ou est-ce l'escarpin
Furtif d'une occasion qui pointe sous le plaid
Du jour ? ) – A la terrasse, la dégustation
D'un alcool fort de jambes, l'interview de rien
Qui s'étire en fumée, les journaux parcourus
Pour juste un aperçu du monde entre les coudes
Et le Schopenhauer d'un café fort qu'on boit
Sans y goûter vraiment, ce visage qui passe
Et qui n'est pas le tien, mais de ton cher fantôme
Hachurant l'éclaircie. En face le Pierrot
Du mur hypertrophique nous mime à regret
La verticalité tangente d'une idylle.
(à la terrasse d'un café)
Le barman triste songe:" Si j'étais, disons
Une partie du ciel, comme la galaxie
Au lieu de vous servir des verres, je ferais
Descendre sur les prés, les champs, une lumière
Sur les villes aussi, sur les bars aussi bien
Et même les bordels, une sacrée lumière
Qui ressemble à la neige gelée ou au sucre
En poudre que l'on met sur les gaufres qui fait
Eternuer au manège les chevaux de bois:
(C’est depuis ce temps là toujours que l'on entend
Cette- "Tranquille et triste musique des hommes")
Hé hé, voyez les gars, c'est parce que je vois
En pensée Son regard que j'ai cette idée là
D'en répandre partout… La tournée est pour moi".
(La tournée du barman)
Imp Act
d'ici & ailleurs
ISBN 978-2-918088-00-4
(12€)
54, rue de Ronquerolles
95620 Parmain
01 34 73 29 75
impact.dicietailleurs@tele2.fr
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04/09/2008
No-Made 2008
10:39 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Les peintres du corps
10:09 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | Facebook
23/08/2008
Ulysse de James Joyce…Postface Jacques Aubert
Familiers de la « caméra-stylo », nous percevons d’emblée combien, non seulement dans les passages descriptifs mais encore dans le balayage effectué par la sensibilité des personnages, la primauté est donnée à la sensation, aux alertes que font aux sens les formes, les couleurs, les sons. Les mots dans la phrase de Joyce s’ordonnent alors selon une sorte de « phénoménologie de la perception », ils y sont malmenés parfois pour lui être fidèles et aboutissent à une floraison de mots-valises. Une traduction contemporaine de l’Ulysse se devait de respecter autant que faire se pouvait l’ordre des mots dans la phrase de Joyce et les divers malaxages auxquels il les soumets pour être toujours plus près de cet effet de sensation « en direct » qu’il recherchait, à rapprocher de « l’effet de réalité » caractéristique du cinéma.
(…)
Photo by Richard Ellmann – J.Joyce in Zurich, 1915
L’abondance, dans l’Ulysse, des références musicales, qu’elles soient de l’ordre de la poésie, de la chanson, du music-hall ou de l’opéra, suffit à indiquer l’attachement de son auteur à toutes les formes de musicalité. Ses phrases alors fonctionnent sur des allitérations qui donnent souvent l’impression d’indiquer le sens plus adéquatement que ne le fait la signification proprement dite des mots du lexique. Dans les monologues intérieurs, le cheminement de la pensée, la façon dont elle bifurque avec les personnages jusque dans leurs déplacements, dont elle amène les noms propres, rebondit, retrouve sa logique, procède par associations autant de sons que d’images ou d’idées. Là encore, les traducteurs ont particulièrement veillé à restituer, dans la mesure du possible, ce processus et cette polyphonie.
(…)
Joyce l’a répété, il a écrit son livre de dix-huit points de vue qui sont autant de styles différents. C’était favoriser l’idée d’une traduction collective, dont l’avantage est d’éviter que le recours à un seul traducteur, si brillant fût-il, ne donne à la lecture de l’œuvre un infléchissement trop personnel et que le texte ne résonne d’une seule voix. Afin que notre entreprise garde le plus grand bénéfice possible de cette diversité, un certain équilibre a été recherché dans le choix des huit traducteurs entre trois types de collaboration : celles d’écrivains, représentés par Tiphaine Samoyault, Patrick Drevet et Sylvie Doizelet ; celle d’un traducteur littéraire, Bernard Hoepffner ; celle enfin d’universitaires familiers de l’œuvre de James Joyce, Marie-Danièle Vors, Pascal Bataillard, Michel Cusin, et moi-même, chargé en outre de la coordination et de l’harmonisation des travaux individuels.
(…)
Une anecdote rapportée par Frank Budgen :
Joyce a passé une journée sur deux phrases (la traductrice aussi, pour les traduire !). Budgen : Vous cherchiez le « mot juste » ? – Non, dit Joyce. Les mots je les ai déjà. Ce que je cherche, c’est la perfection dans l’ordre des mots de la phrase. Il y a un ordre qui convient parfaitement(…)
Extrait de la postface de Jacques Aubert, avec l’ensemble des traducteurs (« Ecrire après Joyce » - pp.1161/1172)
« Ulysse », Editions Gallimard, 2004, collection « Folio » - Nouvelle traduction
Titre original : Ulysses
Liens
James Joyce “Les rêves du langage”
http://authologies.free.fr/joyce.htm
Joyce, de Tel quel à l’Infini (I)
http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=406
Joyce, de Tel quel à l’Infini (IV)
http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=420
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Albert Camus
Photo : Albert Camus by H.C. Bresson, 1947
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