29/05/2008
Yona Friedman
18:20 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
28/05/2008
Carla Benvenuto
Corpo (2007) - olio su carta, cm. 20,5x31
Carla Benvenuto est née à Gênes en 1956.
Après le Lycée Artistique N. Barabino, elle fréquente quelques cours à la faculté d’Architecture, un laboratoire graphique et l’étude du peintre R. Sirotti. Elle ouvre une étude à Bogliasco. Par la suite, une fois terminée l’Académie Ligure des Beaux Arts de Gênes, elle suit quelques stages de lithographie à Fréjus, en France.
Entre 1978 et 1997, son activité d’exposition est rare (elle gagne un prix jeune à Ronco Scrivia et elle expose dans différentes collectives ; une personnelle à Pietra Ligure).
C’est entre 1998 et 2007 qu’elle se manifeste ouvertement à travers différents langages.
En 2006, elle crée la rencontre entre les célèbres artistes ligures, R. Sirotti, A. Caminati, E. Luzzati et le lithographe français Mario Ferreri.
Actuellement, elle travaille dans deux études : à Gênes pour le Bookshop du Palais Tursi, où l’exposition est permanente et à Gênes Quinto.
L'amore di un silenzio puo durare tutta une vita : dentro a quel silenzio vi è l'universo intero.
Nous nous souvenons tous d’un silence vécu, transpiré, tendu, subi, aimé.
Un silence peut durer longtemps dans notre âme.
L’amour d’un silence peut durer toute une vie : à l’intérieur d’un silence il y a tout un univers.
Quand on aime une autre personne c’est parce qu’on l’a reconnue dans un silence.
Dans le silence il se révèle quelque chose de surhumain. De nombreuses personnes ont parlé du silence dans la musique, de l’importance vitale des pauses.
Un acteur comme Eduardo de Filippo a dit qu’un personnage sur scène se révèle pendant les pauses. C’est justement cette révélation dans le silence qui à avoir avec le Sacre, c’est-à-dire avec quelque chose de divin et éternel. Je pense au silence comme au « temple sacré », au « conteneur » de ce que l’homme a de plus intime et mystérieux dans sa profondeur. Les sons et les mots peuvent construire ou démolir ce « temple » qui communique par intermittence avec la vie.
(…)
Valère Novarina, dramaturge et homme de théâtre contemporain a écrit « être acteur n’est pas aimer apparaître, c’est aimer énormément disparaître », et, j’ajouterai, probablement dans un soupir entre les mots au centre de la scène.
Extrait de « L’acteur entre le sacre et le profane »
(L’attore tra sacro e profano)
Carla Benvenuto
17:43 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (3) | Imprimer | | Facebook
Rien ne serait donc possible après ?
…est un essai littéraire et politique qui porte un autre regard sur la Méditerranée et se propose de faire découvrir un nouveau « savoir… vivre méditerranéen ».
Eloge de la pensée de midi ou comment découvrir autrement la Méditerranée du XXIème siècle et résister au nihilisme qui enténèbre notre époque.
Thierry Fabre, Actes Sud, septembre 2007
Il n'est rien si beau et légitime que
de faire bien l'homme et dûment,
ni science si ardue que de bien
et naturellement savoir vivre cette vie.
MONTAIGNE
Prologue
(extrait)
Image vagabonde, née sous la plume d’Albert Camus, la pensée de midi est longtemps restée une constellation lointaine, perdue quelque part dans les nuées. Indiscernable étoile masquée par le poids de la nuit, par la masse compacte d’une histoire accumulée qui charrie dans le siècle les ténèbres d’une violence définitive. Rien ne serait donc possible après ?
Le nihilisme a fait son œuvre. Il a dévasté l’Europe, saccagé nos plus intimes convictions et il nous laisse comme égarés au milieu de tant de décombres et de ruines. Est-ce le bout du chemin ? La fin de l’Histoire ? Notre seul horizon serait dans une célébration de la mélancolie ou dans un consentement sans fin(s) à l’univers de la marchandise ? Nous en sommes là, prisonniers d’un cercle que nous avons nous-mêmes crée…
(…)
Ma Méditerranée n’est pas une réalité géographique, c’est un paysage de l’âme, un entre-deux mondes, entre la chair du sensible et les déploiements du divin.
(…)
Le sentiment de la Méditerranée s’est peu à peu transformé en un territoire de l’imaginaire qui traverse et augmente le réel, fait de Noir et de Bleu, indissociablement. Sens du tragique et goût de la vie, en une même tension harmonique où se retrouve, comme en écho, la voix de Carmen choisie par Nietzsche contre Wagner.
Ici, pas de ressentiment, mais « le bonheur bref et périlleux de la gaîté fataliste » que Nietzsche perçoit dans la figure de Carmen.
(…)
Face aux mythologies du quotidien, dont Roland Barthes a montré il y a cinquante ans déjà combien elles nous asservissent à l’objet, j’ai recherché une « réconciliation du réel et des hommes » en suivant le chemin ascendant de l’héritage méditerranéen.
« La source est là, observait Georges Duby, la source profonde de la haute culture dont notre civilisation se réclame ». Cette haute culture s’exprime dans les œuvres et elle prend forme chaque jour, dans notre art de vivre.
La Méditerranée n’est pas qu’un assemblage de vieilles pierres ou une forme de soumission au passé qui nous entrave. Elle n’a pas perdu sa force inaugurale…
Ni célébration du passé ni révérence à l’avenir, juste le temps de la Présence où prend forme la pensée de midi.
Catalogue "la pensée de midi" :
http://www.actes-sud.fr/pro/librairie/brochures/pensee_de_midi_2007.pdf
07:52 Publié dans La Pensée de Midi | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
26/05/2008
Le mépris - La pensée de midi (n°24/25)
Revue littéraire et de débats d’idées
Thierry Fabre, chercheur et essayiste,
spécialiste des questions culturelles en
Méditerranée, vit à Marseille depuis 1996.
Il a créé les Rencontres d’Averroès en
1994, et il dirige la revue La Pensée de midi.
www.lapenseedemidi.org
www.rencontresaverroes.net
N°24-25 Le mépris (Un dossier coordonné par Michel Guérin et Renaud Ego) | |
La pensée de midi N° 24/25 (Actes Sud, mai 2008) 22 euros, 256 pages ISBN 978-2742776283 Sur un air du temps Le mépris apparaît comme l’agent pollueur le plus dévastateur de ces vingt dernières années, et cela d’autant plus qu’il devient l’air que l’on respire, il s’insinue partout jusqu’à trouver en chacun de nous un possible relais. L’homme d’aujourd’hui n’a qu’une maxime de fonctionnement : il n’a pas le temps. Le mépris est le fruit d’un manque cruel d’attention, d’autant plus effrayant qu’il ne relève pas d’une stratégie délibérée, mais d’une indifférence abyssale doublée d’une suffisance du “système” à se prétendre sans alternative. Personne ne peut rien faire pour personne – telle est la sinistre moralité de l’histoire. La société du mépris n’est pas celle où des hommes en font souffrir d’autres volontairement, c’est celle où l’idée de fin est en voie d’oubli total et où la stricte logique des moyens s’applique sans limitation à tout et à tous. Impossible de s’en satisfaire ! Le monde nous livre des encouragements. Il fait signe. Or, pour qu’il en vienne à faire sens, il importe qu’un désir, une volonté, un idéal, une avidité de belles images, une passion bien bâtie que l’argent n’est pas assez riche pour acheter ni raser, impose l’ordre du jour et demande la parole. C’est cette parole à plusieurs voix dont ce numéro se fait l’écho. Ou comment sortir du temps du mépris… Paul Ardenne / Catherine Chabert / Marcel Cohen / Jean Duvignaud / Renaud Ego / Bruno Etienne / Michel Guérin / Axel Honneth / Pierre-Damien Huyghe / Guillaume Le Blanc / David Le Breton / Bernard Noël / Hubert Nyssen / Bernard Stiegler |
http://www.lapenseedemidi.org/revues/revue24-25/sommaire.html
A l'occasion de la nouvelle parution "Le Mépris" (n°24/25), La pensée de midi organise une série de rencontres avec des auteurs de ce numéro.
AUTEURS INVITES
Marcel Cohen Outre ses entretiens avec le poète Edmond Jabès, Du désert au livre (Pierre Belfond, 1981), et ses ouvrages consacrés à des artistes ou écrits avec leur complicité (Pierre Buraglio, Gérard Thupinier, Antonio Saura), Marcel Cohen est l’auteur d’une œuvre qui s’est peu à peu éloignée de la fiction et a pris la forme de textes courts composant des ensembles ouverts, publiés aux Editions Gallimard : Miroirs (1981), Je ne sais pas le nom (1986), Le Grand Paon de nuit (1990), Assassinat d’un garde (1998). Approfondissant cette voie dans ses deux derniers livres Faits (lecture à l’usage des grands débutants) (2002) et Faits, II (2006), il s’est engagé dans une littérature presque documentaire. La pensée de midi a rendu compte de son dernier livre dans son numéro 22 et publié dans son numéro 5/6 sa Lettre à Antonio Saura consacrée à la disparition de la langue judéo-espagnole, le djudyo.
Renaud Ego ll est l’auteur d’une œuvre ouverte au jeu des genres qui composent la littérature. On y trouve des récits, Tombeau de Jimi Hendrix (1996), plusieurs livres de poèmes, Le Désastre d’Eden (1995), Calendrier d’avant (2003), Le vide étant fait (2004), La réalité n’a rien à voir (le Castor astral, 2006) et des essais sur l’art et la littérature, parmi lesquels San (Adam Biro, 2000), S’il y a lieu (CRL Franche-Comté, 2000), L’arpent du poème dépasse l’année-lumière (Editions Jean-Michel Place, 2002). Il est par ailleurs l’auteur de très nombreux articles, consacrés en particulier à la littérature et à la peinture.
Thierry Fabre
Thierry Fabre, essayiste, est rédacteur en chef de la revue La pensée de midi et créateur des Rencontres d’Averroès (Marseille). Il dirige la collection Bleu chez Actes Sud. Il a notamment publié Le Noir et le Bleu (Librio, 1998), Les Représentations de la Méditerranée (Maisonneuve et Larose, 2000), Traversées (Actes Sud, 2001, Grand Prix littéraire de Provence) et Eloge de la pensée de midi (Actes Sud, 2007).
Michel Guérin Membre de l’Institut universitaire de France, professeur des universités (département des arts plastiques et des sciences de l’art, université de Provence), écrivain et philosophe. Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, il a notamment publié La Terreur (1990) et La Pitié (2000) chez Actes Sud. Dernières parutions : Marcel Duchamp : portrait de l’anartiste (Cie Editions, 2008), L’Espace plastique ( la Part de l’œil, 2008), Pour saluer Rilke (Circé, 2008).
Pierre-Damien Huyghe Philosophe, professeur à l'université de Paris I, où il enseigne l'esthétique, Pierre-Damien Huyghe est notamment l'auteur de Art et industrie (1999), Du commun (2002) et du Différend esthétique (2004) aux éditions Circé, ainsi que de l'Eloge de l'aspect aux éditions MIX (2006). Il est aussi l'auteur d'ouvrages portant sur la thématique des appareils.
12:53 Publié dans La Pensée de Midi | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
25/05/2008
L'émotion L'émeute - Pascal Boulanger
« Le monde s’occupe trop des morts »… alors ne revient-il pas au poète de se réjouir à ne pas quitter le monde, mais à se laisser quitter par lui, parce qu’à cet endroit même de ce presque invivable, de ce presque irrespirable, il y a ce lieu, à proximité, là où :
« le mauve accentué autour du tilleul
Ne rien dire
dire oui »
Parce que acquiescer « veut dire jouir », chez Pascal Boulanger acquiescer est aussi une manière cruciale de donner au poème à être « une machine critique »* contre ce monde dans lequel nous y sommes « plantés », comme nous y sommes « jetés », avec cependant cette forme de foi en la beauté, en ce que Pascal Boulanger nomme, par ailleurs, ces « Merveilles endormies », qui nous éveillent et sont notre éveil, nous donnant à vivre une sorte de gloire intérieure, ou de ce qu’il écrira plus loin « le flux interne », ainsi ces insignes « Battements lumière du cœur » contre toutes les sombres langueurs, et contre toutes les asthénies ambiantes et leurs morbidités.
Il y a chez le poète des départs, toujours plus de départs que de fuites. Vers ces lointains tout proches. Vers ces proximités vibrantes. Des départs « pensés », des départs pour que « tout cesse de peser ». Mais des départs aussi pour répondre à ce souci de l’éveil, « la clarté imprévisible et brutale de l’éveil ».
Le saut dans lequel on survole l’univers brise les frontières on monte jusqu’au plus haut des clôtures on descend vers les lacs blancs au creux des vallées tout s’élève et s’abaisse on sait où aller en quête d’un nouvel amour notre amour sonne à chaque instant dans la soudaineté du tranchant
Tranchant de la révolte, mais pas du ressentiment, c’est aussi avec cette même « soudaineté » que le poète dit « Adieu dieux de la mort terre aride où rien ne pousse on laisse tout désespoir à l’agitation des hommes… ».
De fait, peut-on dire que ces départs ressemblent à ces voyages que le poète refait « dans l’instant et rien d’autre ».
//
Les trois vocables qui semblent le plus chers au poète : vie – épiphanie – devenir.
Précieux vocables que Pascal Boulanger aura lui-même réunis dans un des articles de son dernier ouvrage « Fusées et Paperoles » publié aux Editions L’Act Mem.
Ezra Pound déclarait un jour : « J’écris pour contrecarrer l’opinion que l’Europe et la civilisation vont au diable ». De la même manière, Pascal Boulanger ne regarde t-il pas devant lui, au loin, tout en étant le plus attentif possible à son environnement présent, à ce qui est près et qui se fait entendre par la terreur, ainsi ce :
11 septembre 2001
CE QUE DESIGNE CE TERME DE NIHILISME EST UN MOUVEMENT HISTORIAL QUI REMONTE A FORT LONGTEMPS AVANT NOUS ET QUI VA PAR-DELA NOUS-MEME S’ETENDRE DANS LES LOINTAINS DE L’AVENIR.
Mais en même temps que le vœu du poète serait que le nihiliste puisse s’abolir de lui-même « dans un pur néant », il y a dans le cœur du poète ce désir d’atteindre les roses :
« C’est plein de bouquets quand il s’éloigne
Là-bas sur la route
De tous côtés vers les sources
Les éclats de lumière
Quand il atteint les roses
Les roses qui gravitent pénètrent la pensée ».
Il y a de l’amour dans le cœur de cette pensée. Dans le cœur où parfois mourir, se laisser troubler, où parfois s’enténébrer, et puis souffler.
Et puis aussi ce vertige qui ne prend pas seulement le cœur, mais les jambes. Et le poète qui vous dit, presque le dirait-il au creux de votre oreille : « crois à ce que tu voudras mais on sort toujours indemne dans le velours de l’écriture ».
Pour Pascal Boulanger, les routes ne sont jamais les mêmes, parce que lui-même change souvent de lieux, parce que lui-même « ne cède pas au désir de mourir ». Toujours ces grands départs, afin de mieux supporter « les deux visages du destin », sans irritation ni indignation contre personne.
la parole parlante
Sauvagement présente
la beauté seule
les livres par milliers
C’est beaucoup de choses
l’émotion l’émeute
le mauve accentué autour du tilleul
Ne rien dire
dire oui
©Nathalie Riera
* "Le poème de Pascal Boulanger est par là aussi une machine critique", selon Emmanuel Laugier dans le Matricule des Anges, n°44 de Mai-Juillet 2003.
D'autres textes en ligne dans les Chroniques de la Luxiotte
ICI : http://www.luxiotte.net/textes/boulanger01.htm
Pascal Boulanger, né en 1957, est bibliothécaire en région parisienne. Parallèlement à son travail d’écriture, il cherche depuis une vingtaine d’années, à interroger autrement et à resituer historiquement, le champ littéraire contemporain. Il a ainsi donné de nombreuses rubriques à des revues telles que Action poétique, Artpress, le Cahier Critique de poésie, Europe, La Polygraphe et Passage à l’acte. Il participe à des lectures, des débats et des conférences sur l’écriture en France et à l’étranger.
Livres :
• Septembre, déjà - éd. Messidor, 1991
• Martingale - éd. Flammarion, 1995
• Une action poétique de 1950 à aujourd’hui - éd. Flammarion, 1998
• Le bel aujourd’hui - éd. Tarabuste, 1999
• Tacite - éd. Flammarion, 2001
• Le corps certain - éd. Comp’Act, 2001
• L’émotion L’émeute - éd. Tarabuste, 2003
• Jongleur - éd. Comp’Act, 2005
• Suspendu au récit...la question du nihilisme - éd. Comp’Act, 2006
Dernière parution : Fusées et paperoles - éd. Tarabuste, et à paraître : Jamais ne dors - éd. Corridor bleu, en 2008.
Publications dans des anthologies :
Histoires, in Le poète d’aujourd’hui, 7 ans de poésie dans « L’Humanité » par Dominique Grandmont, Maison de la Poésie Rhône-Alpes, 1994.
L’age d’or, in Poèmes dans le métro, Le Temps des cerises, 1995.
Grève argentée, in Une anthologie immédiate par Henri Deluy, Fourbis, 1996.
En point du cœur, in Cent ans passent comme un jour, édition établie et présentée par Marie Etienne, Dumerchez, 1997.
Ça, in 101 poèmes et quelques contre le racisme, Le Temps des cerises, 1998.
Le bel aujourd’hui : chroniques, in L’anniversaire, in’hui/le cri et Jacques Darras, 1998.
L’intime formule, in Mars poetica, Skud (Croatie) et Le Temps des cerises, 2003.
Dans l’oubli chanté, in « Les sembles », La Polygraphe n°33/35, 2004.
Jongleur (extraits), in 49 poètes un collectif, réunis et présentés par Yves di Manno, Flammarion, 2004.
Etudes, entretiens sur :
Henri Deluy, Un voyage considérable, in Java n°11, 1994.
Gérard Noiret, Une fresque, in La sape n°36, 1994.
Marcelin Pleynet, L’expérience de la liberté, in La Polygraphe n°9/10, 1999.
Philippe Beck, Une fulguration s’est produite, in La Polygraphe n°13/14, 2000.
Jacques Henric, L’habitation des images, in Passages à l’acte n°1/2, 2007.
20:21 Publié dans Pascal Boulanger | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Mes trucs pour écrire
___
(Titre original : Tystnaden)
Réalisateur : Ingmar Bergman
Ester : Ingrid Thulin
Anna : Gunnel Lindblom
Johan : Jorgen Lindstrom
le barman : Birger Malmsten
le serveur : Håkan Jahnberg
20:15 Publié dans VIDEOS, ANIMATIONS, DOCUMENTAIRES | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Cantus in memory... (Arvo Pärt) - Et puis, un poème de Marcelin Pleynet
je te vois
tu manques à ma voix
vois le manque
le clavecin
la musique
le clavier
l'amour avec les doigts
encore toi qui manque
en corps la musique
toi le clavier plus vite
le bonheur
le rire
le parfum
la voix qui manque"
A consulter : http://auteurs.arald.org/biogr/Pleynet1933.html
20:10 Publié dans MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Ligeti
Une sensation de flux susceptible de se développer ou de se rétracter infiniment
Né le 28 mai 1923 à Discöszenmárton, en Transylvanie roumaine, il est considéré comme l’un des compositeurs phares de la seconde moitié du XXè siècle. Il étudie la composition au conservatoire de Cluj et enseigne l’harmonie et le contrepoint à l’académie Franz Liszt de Budapest. Fuyant l’insurrection hongroise de 1956, il est reçu par K . Stockhausen à Cologne. De 1957 à 1959, il travaille au studio de musique électronique de la Westdeutscher Rundfunk. Il y rencontre P . Boulez, B. Maderna, L. Berio et M. Kagel entre autres. Il participe au cours d’été de Darmstadt, enseigne un an à Stockholm en tant que professeur invité, réside en tant que compositeur à l’université de Stanford et reçoit de nombreux prix. A la fois tombeau, Hommage et rétrospective, cet article sera traversé par une seule question : quel patrimoine musical Ligeti nous laisse-t-il ?
LIRE L'ARTICLE... http://www.indeson.com/article.php?id_article=117
« les harmonies ne changent pas soudainement, mais mûrissent les unes dans les autres »
08:55 Publié dans MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Paul Auster & Jacques Dupin
PAUL AUSTER
---------------------------------
© Écrivain américain
Né en 1947 à Newark, New Jerzey
…
La poésie de Jacques Dupin n’est pas d’un abord facile. Hermétique sans compromission et d’une concision rigoureuse, elle exige de nous moins une lecture qu’une absorption. Car la nature du poème a subi une métamorphose, et pour la rencontrer sur son propre terrain, nous devons modifier la nature de notre attente. Le poème n’est plus évocation de sentiments, ni chant, ni méditation. Il est plutôt le champ de l’espace mental dans lequel peut se déployer une lutte : entre la destruction du poème et la quête de l’éventuel poème – car le poème ne peut naître que lorsque toutes ses chances d’exister ont été détruites.
(…)
Ce que je vois et que je tais m’épouvante. Ce dont je parle, et que j’ignore, me délivre. Ne me délivre pas.
Dupin a accepté délibérément ces difficultés, préférant à la facilité la pauvreté et les contraintes du renoncement. Parce que son but n’est pas de subjuguer son entourage au nom de quelque vaine notion de maîtrise, mais de s’harmoniser avec lui, d’entrer en relation avec lui et, finalement, de vivre avec lui, l’opération poétique devient processus par lequel il se décharge de ses vêtements, de ses outils et de ses possessions afin d’assumer, nu, la plénitude de l’être. En ce sens, le poème est une sorte de purification spirituelle. Mais si un moine peut s’imposer la pauvreté en sachant qu’elle le rapprochera de son Dieu, Dupin ne dispose pas d’une telle assurance. Il prend sur lui la détresse de son environnement comme un moyen de mettre fin à ce qui l’en sépare, alors que nul signe ne le guide, que rien ne garantit son salut. Pourtant, en dépit de cette austérité, ou peut-être à cause d’elle, son œuvre possède une richesse peu commune. Cela provient, au moins en partie, de ce que tous ses poèmes sont enracinés dans un paysage, plantés fermement dans une réalité palpable. Les problèmes qu’il aborde ne sont jamais proposés comme des abstractions, mais présents tels qu’en eux-mêmes dans et au travers de ce paysage, dont ils ne peuvent en définitive être séparés. L’univers qu’évoque Dupin propose un itinéraire alchimique au cœur des éléments, la transfiguration par le verbe de ce qui paraît indivisible.
[…]
------------------------------ (p. 75/77)
Extrait de L’art de la faim, Paul Auster, Actes-Sud (« collection Babel »), 1992.
Paul Auster a écrit ce texte en 1971.
Je ne sais pas ce qui se passe dans le fond du regard qui se risque, dans l’attente qui se love, et la flèche qui jaillit – j’en éprouve la soif, la morsure. Un regard éclaté, et les prémices d’un récit qui se dénude jusqu’à l’os. Et comme l’inconscient, l’enfance ou le socle d’une œuvre romanesque qui en tire sa force, son effervescence, et déroule ses spires, multiplie ses jeux de miroir et leur vertigineuse réflexion.
(…)
Et d’un rivage à l’autre du vieil océan. De ta langue à la nôtre, sans dommages, non sans coups de roulis, côtoiement de gouffres. Tu passes, tu reviens. Par le jeu disjoint de l’œil et de la bouche. Et de l’instant rapace du poème à la durée, à l’aléa de l’écriture reptilienne. Tu reviens, tu t’éloignes aux grandes marées pour :
… simplement attendre. Comme si le premier mot venait seulement après le dernier, après une vie d’attente du mot
qui était perdu.
[…]
------------------------------
Jacques Dupin a écrit la préface de Disparitions de Paul Auster, Ed. Unes/Actes Sud - Traduit de l'américain par Danièle Robert.
On retrouve cette préface dans Poèmes de Paul Auster, de M’introduire dans ton histoire, Ed. P.O.L. – 2007, (p.152/153).
07:18 Publié dans ETATS-UNIS, Jacques Dupin, Paul Auster | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Autobiographie de l'oeil - Intérieur
Autobiographie de l’oeil
Objets invisibles, ancrés dans le froid,
et poussant vers cette lumière
qui s’évanouit
dans chaque objet
qu’elle illumine. Rien ne meurt. L’heure
retourne à la première
heure où nous avons respiré : comme s’il
n’y avait rien. Comme si je pouvais voir
rien
qui ne soit pas ce qui est.
Au bout de l’été
et de sa chaleur : ciel bleu, colline mauve.
La distance qui subsiste.
Une maison, faite d’air, et de flux
de l’air dans l’air.
Comme ces pierres
qui s’effritent encore dans la terre.
Comme le son de ma voix
dans ta bouche.
MURALES – (1971-1975), Ed. Unes/Actes Sud, (p.99)
Intérieur
Chair déchirée du tout autre. Et chaque mot ici, comme si c’était la dernière chose à dire : le son d’un mot marié à la mort, et la vie, qui est cette force en moi à disparaître. Volets clos. La poussière d’un moi antérieur, vidant l’espace que je ne remplis pas. Cette lumière qui croît au coin de la pièce, là où la pièce entière a basculé. La nuit ressasse. Une voix qui ne me parle que de choses infimes. Pas même des choses – mais de leurs noms. Et où n’est aucun nom – de pierres. Le tintamarre des chèvres remontant par les villages de midi. Un scarabée dévoré dans la sphère de sa propre fiente. Et le pullulement violet des papillons au loin. Dans l’impossibilité des mots, dans le mot imprononcé qui asphyxie, je me trouve. (pp.49/50)
06:41 Publié dans Paul Auster | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
24/05/2008
ODILON REDON
1897
Odilon Redon
(Lithographie en noir et jaune sur chine)
32.1 x 31.5 cm
1897
Lithographie
33,5 X 29,5
SOURCE : Oeuvres archivées sur le site :
23:40 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
21/05/2008
Tabula Rasa (Arvo Pärt)
09:57 Publié dans MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
20/05/2008
Patti Smith - Louise Bourgeois (mars 2008, Paris)
PATTI SMITH à la Fondation Cartier
http://www.art-and-you.com/tv/video_99.html A l'occasion de son exposition personnelle à la Fondation Cartier (du 28 mars au 22 juin 2008), Patti Smith se confie aux journalistes. L'icône du rock s'exprime sur sa conception de la vie, de l'art...
***
« L’Araignée, pourquoi l’Araignée ? Parce que ma meilleure amie était ma mère, et qu’elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable et indispensable qu’une araignée. Elle pouvait se défendre elle-même ». L.B.
Cette sculpture monumentale est présente à l’occasion de la rétrospective Louise Bourgeois au Centre Pompidou, du 5 mars au 2 juin 2008. Une autre sculpture de Louise Bourgeois : Welcoming Hands, 1996-2000 est installée près du Jeu de Paume. L’artiste a choisi le Jardin des Tuileries en souvenir de ses nombreuses visites au musée du Louvre en tant que conférencière.
Collection particulière, Courtesy Cheim & Read, New York
***
15:28 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
suite de "les années jeunesse"
Quoi que je puisse dire d’André du Bouchet, mes mots ne feront que me rendre plus douloureuse la difficulté de la tâche, aussi ardue en son cas qu’était irréductible aux appréciations ordinaires l’être qu’il fut, dans sa vie autant que dans sa grande œuvre.
(…)
Cette fréquentation établie sur une durée de presque cinquante ans, ce fut bien, en effet, un privilège, parce qu’elle apportait la preuve qu’un être peut demeurer, jusqu’à la fin de ses jours, un esprit foncièrement jeune, et même très jeune : André ayant cette fougue, cette impatience fondamentale, qui se rencontrent surtout à de beaux moments de l’adolescence. L’adolescent, je n’oublie pas qu’il peut être obsédé de soi, inquiet de désirs qu’il ne comprend pas, agité,violent dans ses choix encore mal assurés : exactement tout ce qu’André n’était pas. Mais l’adolescence, c’est aussi l’âge de l’exigence qui ne se résigne pas aux compromis, aux demi-mesures.
Yves Bonnefoy, Dans un débris de miroir, Editions Galilée, 2006 (André du Bouchet II, pp.35/36)
15:25 Publié dans Yves Bonnefoy | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Suite de "les années jeunesse"
Marina Tsvétaïéva
Il en tomba combien dans cet abîme
Béant dans le lointain !
Et je disparaîtrai un jour sans rimes
Du globe, c’est certain.
Se figera tout ce qui fut, -- qui chante
Et lutte et brille et veut :
Et le vert de mes yeux et ma voix tendre
Et l’or de mes cheveux.
Et la vie sera là, son pain, son sel
Et l’oubli des journées.
Et tout sera comme si sous le ciel
Je n’avais pas été !
Moi qui changeais, comme un enfant, sa mine,
-- méchante qu’un moment, --
Qui aimait l’heure où les bûches s’animent
Quand la cendre les prend,
Et le violoncelle et les cavalcades
Et le clocher sonnant…
-- Moi, tellement vivante et véritable
Sur le sol caressant.
A tous – qu’importe ? En rien je ne mesure,
Vous : miens et étrangers ?! –
Je vous demande une confiance sûre,
Je vous prie de m’aimer.
Et jour et nuit, voie orale ou écrite :
Pour mes « oui », « non » cinglants,
Du fait que si souvent – je suis trop triste,
Que je n’ai que vingt ans,
Du fait de mon pardon inévitable
Des offenses passées,
Pour toute ma tendresse incontenable
Et mon trop fier aspect,
Et la vitesse folle des temps forts,
Pour mon jeu, pour mon vrai…
-- Ecoutez-moi ! – il faut m’aimer encore
Du fait que je mourrai.
8 décembre 1913.
Tentative de jalousie
15:21 Publié dans Marina Tsvétaïeva | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
19/05/2008
Gérard Larnac "L'étonné voyageur"
Lorsque vous demandez à Gérard Larnac son « chemin » biographique, il vous répond :
« Quelques véhémences entrecoupées de longs silences... ».
Puis, une manière quelque peu désintéressée de se présenter :
"Ecrivain-voyageur", selon l'estampille ridicule des années 90, qui rappelle les pigeons du même nom. Quelques récits (4 ou 5) publiés à la NRF par Jacques Réda. Ami du poète Kenneth White avec qui j'ai partagé quelques bons bols d'air bretons et de très franches rigolades. Militant pour la relecture de Michel Ohl et Orlando de Rudder. Essayiste par le plus grand des hasards (une commande), mais à ma façon (ainsi dans La Tentation des Dehors, ça commence comme un essai, puis le texte devient un récit de voyage qui se termine lui-même par un chant indien...)
Au sujet de sa bibliographie :
- Après la Shoah (Ellipses, 1997) – raison instrumentale et barbarie
- La Tentation des Dehors (Ellipses, 1999) – petit traité d’ontologie nomade
- La Police de la Pensée (L'Harmattan, 2001) – propagande blanche et nouvel ordre mondial
- L'éblouissement moderniste (CLM, 2004) - mutations du regard à travers l'art contemporain
Puis, quelques poèmes égarés dans quelques revues.
"Je me tiens pour l'heure aussi loin que possible des éditeurs et des salons du livre. Je crois que nous sommes quelques uns à préférer l'écriture, dans son processus, au Livre et à sa petite industrie sourde".
21:31 Publié dans Gérard Larnac | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Dans le Bulletin d'eucharis du 20 mai
« Je voudrais que le livre soit comme une nappe de champs, openfields, encore que quelques bosquets d’arbres pour se cacher, souffler un peu, penser à autre chose, ne seraient pas de trop. Le livre a cette faculté d’être à la fois un bocage et son contraire,à la fois les passages, la croisée, le moins de haies possible et puis aussi le retranchement, l’immobilité, de quoi s’enliser avec bonheur.»
Vous, (p.21) Editions Léo Scheer, 2004»
Du 26 au 31 mai 2008
Vernissage lundi 26 mai à 18h30
Contact
LA GALERIE DU TABLEAU
37, rue Sylvabelle - 13006 Marseille - tél : 04 91 57 05 34
http://www.galeriedutableau.org
« Dans ce cycle de travail, je veux faire valoir l’idée d’une possibilité de transcrire par des formes plastiques abstraites et géométriques une critique précise de l’espace de la société et des signes qui la composent et la représentent. Je considère, après Peter Halley et après la critique foucaldienne, que la géométrie et l’abstraction sont les instruments du pouvoir, en sont les termes qui servent autant à sa propagande qu’à son organisation. Comme le dit Halley : les artistes devraient faire acte d’auto-critique et devraient être ceux qui aident à décrypter les signes et à en révéler les signifiants. Quoi de neuf dans tout cela ? La construction d’un monde déshumanisé s’accroît et se précise et il est très utile d’en décrire les mécanismes de façon aussi précise qu’imagée pour en affiner la conscience. Le fait de l’ignorer ne ferait que confirmer un peu plus ce système duquel nous sommes partie prenante. » Véronique Rizzo
***
Les années jeunesse
Ai-je spontanément choisi de réunir pour ce numéro Cathy Garcia et Gérard Larnac, tout simplement pour leur auteur commun : Kenneth White, mais aussi, et surtout, pour ces « années jeunesse » envers lesquelles (et ces années passées) nous pouvons encore tirer la force de ce qui est libre, nous laissant emporter par ce qui s’offre à nous, avec ses ombres et ses fruits, ses retenues et ses fiertés.
avec Cathy Garcia
LES ANNÉES
CHIENNES
1989 – 1997
Série auto-digestion
« Sortir Les années chiennes, pour digérer mes 20 ans… »
Poèmes de jeunesse (1989 – 1997). Poèmes naïfs, maladroits, même si un peu retravaillés, alors pourquoi les publier ? Sans doute la réponse la plus approchante serait celle-ci : auto-digestion. Sortir Les années chiennes, pour digérer mes 20 ans… Ce qui alors était sombre est aujourd’hui totalement saturé de noir. Conséquence logique d’une volonté qui ne devrait pas nous échapper…. Vos enfants ont 20 ans, s’habillent de noir, dépriment, s’abîment, se droguent et vous ne les comprenez pas ? Les jeunes sont le symptôme des sociétés et leurs élans hélas, sont si facilement manipulables. Une jeunesse suicidaire reflète une société suicidaire, celle qui deale en toute légalité un arsenal d’anxiolytiques, antidépresseurs, somnifères et poisons en tout genre censés nous aider à vivre… Une jeunesse violente, délinquante est le symptôme d’une société violente et délinquante. Aujourd’hui être violent et délinquant en affaire cela s’appelle être compétitif. Être violent et délinquant à l’échelle d’un État, cela s’appelle défendre la démocratie. La violence et la délinquance dans la rue, moi j’appelle ça une jeunesse en détresse. Parfois c’est un peuple tout entier qui devient violent et délinquant. Et ça s’appelle une révolution. Alors oui, voilà des poèmes de mes vingt ans, des poèmes qui n’ont rien de révolutionnaire mais que je voudrais présenter simplement comme un hommage à la fragilité. Un hommage à chaque nouvelle génération trahie dans ses plus beaux élans et sacrifiée sur l’autel mercantile.
Je dédie Les années chiennes à la jeunesse d’aujourd’hui et de demain, puissent vos élans nous conduire vers des jours meilleurs.
CG, le 21 novembre 2006
***
20:57 Publié dans Cathy Garcia | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
15/05/2008
Chemin vers le vide
Chemin vers le vide
Par Nathalie Riera
Antoni Tapiès
Empreinte de pas - Eau-forte 1972
Salah Stétié dira de la poésie d’être « sans aucun doute la ligne de crête de l’esprit ». A cette sorte d’évidence, il me plaît de penser que nous ne savons lire du quotidien et de ses mots de tous les jours que son bleu trop monocorde ou trop bruyant, ou son gris trop grave ou insipide, et cependant n’avons-nous pas, de toute notre force d’être, tressé au-dessus de nos têtes d’irrésistibles et d’invisibles liens qui nous unissent de là où le venin se retire, et où le chemin n’est pas de marcher vers, mais d’errer en suivant le vol d’un oiseau.
J’aime, en effet, entendre par poésie, qu’elle est le chemin vers le vide (selon encore Stétié).Par chemin vers le vide, il me plaît de préciser vers le vide qui nous éclaire, ou qui contribuerait à une plus large respiration, contrairement au savoir qui n’a que le pouvoir de nous enfermer, au lieu de seulement nous aguerrir l’esprit.
Et puis surtout, chemin vers la rencontre du présent. Cette grande puissance de l’instant, à demeurer notre plus grande latitude, du fait que l’instant n’appartienne ni au passé ni au futur.
Instant qui n’a pour ressemblance que l’instant. Le temps de ce qui est là et qui n’est plus là. Le temps de ce qu’il peut y avoir de plus important.
Le temps de ce qui se refuse à durer, à se figer, ou à se fermer.
Instant déterminé, et parfois déterminant.
//
Il est pourtant attendu de la poésie qu’elle nous soit air, échappée, coin de verdure, mais nous faut-il également visiter ses jours et ses nuits comme lieux de la perte, du détournement, de la diffraction.
J’aime lire de Maryline Desbiolles : Plus on tente de s’en sortir et plus on s’essouffle, plus on manque d’air.
Ou encore chez Antoine Emaz : à des moments//on voudrait fuir//jusqu’à n’être plus rien//qu’un vent de sable//un givre…
//
A chaque instant s’en sortir d’être prisonnier de ce qui n’est pourtant pas un enclos, mais plutôt une terrasse exposée à tous les vents.
S’exiler dans l’essoufflement des feuilles, à ne pas vraiment comprendre ce qu’il nous faut y trouver ou y perdre.
Se recueillir près de l’eau sensible du cœur, comme le jour tout de rondeur et de douceur nous accueille.
Et puis attendre que la nuit efface le chemin.
//
Où la page n’est pas blanche, mais vide.
Toujours plus près du silence qui vit tout à la fois de son feu et de son eau.
Vers ce chemin où je me relègue et qui fait mon enthousiasme.
Nathalie Riera
Le 13 mai 2008
-Tous droits réservés-
Télécharger Une étape dans la clairière du 13 mai (6).doc
08:43 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (4) | Imprimer | | Facebook
09/05/2008
Laurence Raëpsaët
Cela aurait pu être un crayon. C’est un de ces rouleaux de fil de fer dont chacun peut user en le pliant facilement du bout des doigts et l’amener, à sa volonté ou à sa fantaisie, dans le sens. Donner un sens, c’est aussi quelquefois donner un volume mais, comme pour le calcul des mètres cube, qui est plus ardu que celui des mètres carrés, l’équation est plus difficile. Alors il faudra déterminer combien de mètres cube entrent dans seize mètres carrés.
Du 19 au 24 mai 2008
à la Galerie du Tableau
vernissage lundi 19 mai à 18h30
email : galeriedutableau@free.fr
21:53 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
05/05/2008
J'ai découvert la litho à l'âge de 16 ans...
Mario Ferreri
Lithographe sur pierre
Atelier Impression
22, rue du Bourguet – 83600 Fréjus
Découvrez l'atelier...
Télécharger
10:36 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook