17/06/2011
Revue Triages N°23, juin 2011 (avis de parution)
Copyright © Revue Triages, N°23, 2011
« Vie ne veut pas dire
que vivre est absence.
Mais si vie exige
des brassées de fleurs,
et que fleurs disparaissent,
tu peux partir. »
Jacques Izoard « Le bleu et la poussière » (1999)
La revue littéraire et artistique Triages, des Editions Tarabuste, ouvre sa 23ème édition avec un dossier d’hommage à Jacques Izoard, une figure marquante de la poésie contemporaine (1936-2008). Dans « Merci aux poèmes de Jacques Izoard », James Sacré écrit : « Aucune œuvre ne vient de nulle part sans doute – et celle de Jacques Izoard, je suppose, pas moins que les autres. On peut penser en la lisant à des fatrasies du XIIIe siècle, à des façons de faire briller les associations de mots de Tristan L’Hermite, ou à des éclats de poèmes de Rimbaud. N’y a-t-il pas chez Izoard quelque chose de fortement rimbaldien (…). Peut-être aussi quelque chose du surréalisme, mais sans que l’image et la métaphore empoissent le poème.
Françoise Favretto, éditrice de L'atelier de l'agneau : « (…) on sait qu’il ne choisira pas la littérature « engagée » mais tendra plutôt vers l’Esthétisme. Il voit cependant les limites de l’écriture et souhaiterait davantage d’elle ». Izoard publiera sous cette enseigne : Plaisirs solitaires (avec Eugène Savitzkaya), Axe de l'œil, Petits crapauds du temps qui passe (avec Michel Valprémy), Bègue, bogue, borgne.
Les deux premiers tomes de ses « Œuvres poétiques » complètes sont disponibles aux Editions de La Différence ; un troisième volume paraîtra en 2011, consacré aux années 2000-2008.
« Langue happe libellules
Langue d’insecte,
Ou de saint sec !
Le mot « langue » bouge
Sans cesse en un étui
De fraîche salive…
(p. 29)
***
Cette 23ème édition est aussi une rencontre incontournable avec le poète Claude Minière dans un entretien avec Pascal Boulanger intitulé « Courage cœur, poussière dorée à propos de Claude Minière ». Rappelons-nous de Pascal Boulanger Une action poétique de 1950 à aujourd’hui (éd. Flammarion, 1998), Suspendu au récit... la question du nihilisme (éd. Comp’Act, 2006), et puis Fusées et paperoles (L'Act Mem, 2008), sans oublier l’ensemble de ses articles consacrés à la littérature contemporaine et publiés dans des revues comme Art Press, Europe, Action Poétique… tout le travail d’analyse de Pascal Boulanger s’établit sur le terrain non pas des clivages scolaires sur la poésie, mais sur celui de la demeure du poète dans sa relation à l’Histoire. D’un livre à un autre, ce qui s’affirme sans relâche est la question du nihilisme et des diverses intimidations de notre époque. Au cœur de ce passionnant entretien, les réponses de Claude Minière témoignent d’une profonde et réelle attention pour la poésie, et plus que jamais pour le « courage poétique ». L’enjeu d’un recueil de poésie, nous dit Claude Minière « est d’abord du rapport du poète à lui-même. Les hommes sont parés de mérites et pourtant c’est en poète qu’il faudrait habiter cette Terre. /La conviction de tout véritable poète est qu’à travers l’Histoire – à travers l’histoire de l’humanité, à travers l’histoire sociale et l’histoire de la métaphysique – un très long débat se poursuit, « visiblement » ou secrètement. Débat du poète avec lui-même (« La poésie doit avoir pour but la vérité pratique »), avec les logiques de discours qui formatent les corps et les esprits, et avec la culture. Ainsi même, le poème peut parfois avoir pour « embrayeur » la haine de la poésie quand celle-ci n’est pas à la hauteur de ses ressources mais les galvaude. Ne pas contourner la haine qui anime le poème est un premier trait du « courage poétique ». Trait de dégagement (contre le « chantage », d’exercice de la nécessité et de la liberté intime, et, comme en passant, salut adressé aux compagnons de route, de joie, de combat et de questionnement. ».
Grand lecteur d’Ezra Pound et auteur de Pound caractère chinois, paru dans la collection L’Infini chez Gallimard en 2006, un prochain essai de Claude Minière va paraître aux éditions Tristam : La méthode moderne (consacré au poète Pound).
Pour ma part, je suis heureuse de retrouver, parmi les recensions de Pierre Drogi et Brigitte Donat autour de l’œuvre de Claude Minière, ma lecture, en 2009, de Pall-Mall, Journal 2000-2003 (éd. Comp’act, 2005), sous le titre Claude Minière... et le monde dans son ordre par la justesse d'un trait. Que Pascal Boulanger, Djamel Meskache et Tatiana Lévy en soient remerciés.
Nathalie Riera, juin 2011
■ Sur Claude Minière, consulter Les Carnets d'eucharis
Pour commander la revue
Editions TARABUSTE
Rue du Fort
36170 SAINT-BENOIT-DU-SAULT
Tél. 02 5447 66 60
Fax 02 5447 67 65
23:50 Publié dans Claude Minière, Jacques Izoard, Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | Facebook
07/05/2011
Carnet d'eucharis n°28 (mai/juin 2011)
[SOMMAIRE………]
Natacha Rambova
Actrice du cinéma muet américain
John Cohen
Réalisateur Photographe Artiste folk GALERIE LA NON-MAISON
DU CÔTÉ DE…
Daniel HachardLa Chair, L’Autre, Le Soleil
Bernard MancietL’Enterrement à Sabres
EDITIONS FLAMMARION MARIE ETIENNE Le Livre des recels
EDITIONS DE CORLEVOUR PASCAL BOULANGER le lierre la foudre
AUPASDULAVOIR
SABINE PEGLION Derrière les grilles du parc & Girl with earings
■■■ Anthologie numérique
Quels infinis paysages ? Publie.net ■■■
Erich Fried
écrivain et poète de langue allemande
E. E. Cummings … (extrait de FONT 5)
SITESPOESIE
Fabienne Raphoz sur le site TERRES DE FEMMES
Jeux d’oiseaux dans un ciel vide augures, Une lecture de Tristan Hordé
Arman et la grande parade des objets Une analyse critique de Claude Darras
REVUE
PHOENIX Janvier 2011 N°1
Au format livre numérique/CALAMEO
Au format PDF Les carnets d'eucharis n°28_mai&juin 2011.pdf
23:49 Publié dans Claude Darras, LES CARNETS D'EUCHARIS (pdf & calaméo), Nathalie Riera, PORTRAIT & LECTURE CRITIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
05/05/2011
La Petite Librairie des Champs (14 & 15 mai 2011)
SAMEDI 14 MAI 2011
à Boulbon
Journée de rencontre avec le Scriptorium
10h30 à 12h30 : déambulation « ÉCRITS AU FIL DE L’EAU » à partir de la place principale de Boulbon en passant par la bibliothèque
Les poètes du Scriptorium (Dominique Sorrente, Valérie Brantôme, Angèle Paoli, Olivier Bastide, André Ughetto,…) lisent des textes sur le thème « Écrits au fil de l’eau » au cours d’une pérégrination dans le village, marquée par plusieurs haltes. Les participants sont invités à partager des textes tirés de leur bibliothèque ou de leur crû…
12h30 à 14h : repas tiré du sac à la Petite Librairie des Champs
14h30- 16h30 : à la Petite Librairie des Champs Lecture-débat sur le thème « Poésie, vous avez dit collectif ? »
débat animé par Yves Thomas et Olivier Bastide. Lectures extraites du livre collectif « Le Scriptorium, Portrait de groupe en poésie », BoD 2010.
DIMANCHE 15 MAI 2011
à 15 heures à la Petite Librairie des Champs
Rencontre avec l'éditeur de NIHIL OBSTAT, Elise GRUAU et trois poètes des éditions LANSKINE : Jacques ESTAGER, Paul de BRANCION et Nathalie RIERA.
je ne suis plus l'absente de Jacques Estager est un voyage dans un temps incertain. Une écriture singulière qui nous emmène dans le silence du soir.
Temps mort de Paul de Brancion est une méditation sur le temps et la modernité.
Puisque Beauté il y a, de Nathalie Riera, est "le couronnement du jour qui passe". Chaque minute est sujet d'étonnement, chaque vie, si humble soit-elle, est l'objet d'un chant.
La Petite Librairie des Champs
Le moulin brûlé
04 90 43 94 82 ou 06 26 41 70 42
Sylvie Durbec
Le Moulin Brûlé
13150 Boulbon
France
04 90 43 94 82
06 26 41 70 42
21:56 Publié dans LECTURES PUBLIQUES, Nathalie Riera, Sylvie Durbec | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
04/04/2011
John Muir, Célébrations de la nature (une lecture de Nathalie Riera)
JOHN MUIR
Célébrations de la nature
(traduction d’André Fayot)
Ed. José Corti, 2011
Aucun des dogmes que professe la civilisation actuelle ne forme, semble-t-il, un obstacle plus insurmontable à la saine compréhension des relations que la culture entretient avec l’état sauvage, que celui qui considère que le monde a été fabriqué spécialement à l’usage de l’homme. Tout animal, toute plante ou cristal le contredit de la manière la plus formelle. Or il est enseigné de siècle en siècle comme quelque chose de précieux et de toujours nouveau, et dans les ténèbres qui en résultent cette prétention monstrueuse peut aller librement son chemin.
[...]
Célébrations de la nature de John Muir (José Corti, 2011) rassemble plusieurs textes, dont la plupart ont paru dans diverses revues : Mountains of California (1894), Our National Parks (1901) et Steep Trails (1918).
Traverser les paysages les plus grandioses, afin de recevoir « d’utiles leçons sur la sculpture terrestre », être un habitant de la Nature, en saisir la musicalité, la radicalité, la grammaire de ses herbes et rochers : les mots de la Nature sont « là pour nous rencontrer », là pour nous revigorer, et chez Muir le préparer à de nouvelles journées « de notes, de croquis et de toutes espèces d’escalades » ; journées « qui vous agrandissent la vie ». Dans la Nature, telle que célébrée par John Muir, tout est « stricte beauté », tout mérite la plus vive attention, et nous engage à accueillir la Nature dans ses formes multiples :
On trouve ici aussi des collines de cristaux étincelants, des collines de soufre, des collines de verre, des collines de cendre, des montagnes de tous styles architecturaux, boisées ou glacées, des montagnes couvertes de nectar à l’instar de l’Hymette des Grecs, des montagnes cuites à l’eau comme des pommes de terre et colorées comme un coucher de soleil.
Chez Muir, il n’est pas vraiment question d’une Nature romantique, plus juste serait de souligner sa profonde dévotion. Chez lui, la célébration est un haut lieu sans artefact, montagnes et collines de l’esprit, dès lors qu’il peut encore entendre toute chose se transmuer en amour. La Nature revêt plusieurs figures, plusieurs statuts, et parmi ses virtuosités décelées :
On peut considérer les vallées supérieures des rivières importantes comme des laboratoires et des cuisines, où, parmi des milliers de marmites et de cornues, il est possible de voir la Nature à l’œuvre dans ses fonctions de chimiste et maître queux – composant adroitement une variété infinie de ragoûts minéraux, rôtissant des montagnes entières, cuisant les roches les plus dures dans l’eau ou la vapeur jusqu’à en faire une pâte molle, une bouillie (jaune, brune, rouge, rose, mauve, gris ou blanc crème) ou la plus jolie boue du monde, et distillant les essences les plus subtiles.
La Nature-Maçon : « les pierres de cette maçonnerie divine », et puis aussi la Nature qui travaille
avec enthousiasme, comme ferait un homme – attiser ses forges volcaniques comme un forgeron ses charbons ; pousser les glaciers sur le paysage comme un charpentier ses guillaumes ; nettoyer, labourer, herser, irriguer, planter et semer comme un paysan ou un jardinier ; faire aussi bien le gros travail que l’ouvrage plus minutieux ; planter les séquoias, les pins, les églantiers, les marguerites ; s’intéresser aux pierres précieuses dont il remplit la plus petite fissure, la moindre cavité ; distiller des essences fines ; peindre comme un artiste les plantes, les coquillages, les nuages, les montagnes, la terre et le ciel tout entiers – œuvrant et agissant pour toujours plus de beauté. (chapitre 4, Le parc national de Yellowstone)
Lire John Muir c’est apprendre que la Connaissance participe à la survie de l’homme. De par sa fonction d’échanges, elle garantit le dialogue. Curiosités, observations, découvertes, autant de façons d’être et de se sentir habitant de la Nature. Tout au long de ce livre formé de 17 sections, comme autant d’excursions et « d’années d’étude parmi ces terres vierges et splendides », la Nature apparaît dans son unicité : « Sur toute cette étendue d’architecture démente – la capitale de la nature – il semble n’y avoir aucune habitation ordinaire ». (chapitre 9, Le Grand Canyon du Colorado)
Nulle part ailleurs sur ce continent, les merveilles de la géologie, archives du passé du monde, ne sont étalées plus ouvertement ni empilées à ce point. Le Canyon tout entier est une mine de fossiles, dans laquelle mille cinq cents mètres de strates horizontales sont offerts à la vue sur plus de deux mille cinq cents kilomètres carrés de parois ; mais sur le plateau adjacent, c’est une autre série de couches, deux fois plus épaisse, qui constitue une énorme bibliothèque géologique – une collection de livres de pierre couvrant mille cinq cents kilomètres d’étagères sur plusieurs niveaux, classés de façon très commode pour l’étudiant. Et quelles merveilles que les documents qui couvrent les pages – formes innombrables des flores et des faunes successives, magnifiquement illustrées de dessins en couleur, qui nous transportent au cœur de la vie d’un passé infiniment lointain ! Et à mesure que nous progressons dans l’étude de cette vie tellement ancienne, à la lumière de la vie chaude qui palpite autour de nous, nous enrichissons et nous grandissons la nôtre.
Après les splendeurs de la Yellowstone, Muir explore les glaciers et nous amène vers une « Vue rapprochée de la Grande Sierra ». Parmi les espèces animales que Muir aura rencontré, et dont il consacre plusieurs pages tout en louanges, quelle jubilation que le pétillant écureuil de Douglas (chapitre 7) : « C’est l’animal, sans exception, le plus sauvage que j’aie jamais vu – petit brandon crépitant de vie, qui se grise d’oxygène et des meilleures essences de la forêt ». Et parmi les oiseaux de montagne, qui feront la réjouissance de Muir, de belles pages consacrées au précieux et prodigieux Cincle d’Amérique, qui ne chante en chœur qu’avec les rivières, « amoureux des pentes rocheuses », et qui « vocalise en toute saison, même dans la tempête (…), et dont la particularité est que « Jamais rien de glacé ne sort de son gosier ardent ».
Au cours de ses multiples expéditions, Muir se fera témoin de tempêtes de neige, de violents orages, d’avalanches – « Ce vol dans une voie lactée de fleurs de neige fut le plus spirituel de tous les miens, et après bien des années, son souvenir suffit à me mettre en joie » – Depuis sa cabane proche de Sentinel Rock, il assiste à un tremblement de terre : « Les roulements issus des profondeurs étaient suivis généralement de subites poussées antagonistes horizontales venues du nord, auxquelles succédaient à la fois des mouvements de torsion et des chocs verticaux. A en juger par ses effets, ce séisme de Yosemite – ou d’Inyo, comme on l’appelle parfois – était faible, comparé à celui qui a donné naissance au système de grands éboulis du massif et qui a tant fait pour le paysage ». (chapitre 15, Les cours d’eau de Yosemite)
Parmi les chefs-d’œuvre des conifères, gros plan sur le vénérable séquoia géant de la Sierra Nevada, venu « de l’ancien temps des arbres », et dont la taille colossale peut atteindre quelques 100 m de haut : « l’arbre entier a la forme d’un fer de lance, et, (…) se montre aussi sensible au vent qu’une queue d’écureuil ». Leurs troncs, pouvant aller jusqu’à 3 m de diamètre, « ressemblent plus à des colonnes d’architecture artistement sculptés qu’à des troncs d’arbre ». Le séquoia « vous maintient à distance, ne fait nul cas de vous, ne s’adresse qu’aux vents, ne pense qu’au ciel et parait aussi insolite d’allure et de comportement au milieu des arbres du voisinage que le serait un mastodonte ou un mamouth laineux parmi de vulgaires ours et des loups ordinaires ». John Muir nous apprend que la mort d’un séquoia « résulte d’accidents et non pas, comme celle des animaux, de l’usure des organes (…) Rien (…) ne préjudicie au séquoia ». (chapitre 16, Les séquoias de Californie)
Dans notre actualité du 21ème siècle naissant, tandis que les forêts du monde sont soumises à la hache et au feu, que la menace des écosystèmes les plus divers se fait grandissante (déforestation de la forêt amazonienne pour la culture du soja), des recensements inquiétants indiquent, d’année en année, les méfaits d’une destruction programmée, dont on peut mesurer les déséquilibres climatiques de par le monde. A l’époque de J. Muir, gâchis et saccages sont perpétrés sous l’indifférence du gouvernement et le mépris des tueurs « qui répandent la mort et le chaos dans les jardins sauvages et les bois les plus magnifiques ». Les forêts sont loin d’être considérées comme dispensatrices de vie. Contre autant de destruction et de pillage, qui « s’étendent chaque jour plus vite et plus loin », Muir préconisait l’alternative de laisser la forêt à l’état naturel, ou alors que celle-ci soit « objet d’une judicieuse administration ». Mais comment protéger les arbres des imbéciles ? Le monde ne cesse de tourner « sous le couvert d’or et de fables », mais le monde ne peut revenir en arrière.
Il y aura une période d’indifférence de la part des riches, endormis par leur opulence, et des millions de laborieux, endormis par la pauvreté, dont la plupart n’ont jamais vu une forêt ; une période de protestation véhémente et d’objection de la part des pillards, qui ont autant d’audace et aussi peu de honte que Satan lui-même.
Une telle lecture nous soumet à nos résignations, ainsi qu’à la fragilité de ce qui n’est plus capable de dispenser la bonne joie ou d’assurer des façons enthousiastes d’être. Un tel livre nous invite à plus d’égards pour nos survies personnelles, au sein d’une humanité coupable d’aucune autocritique et d’aucune action massive face aux saccages consentis. Dégradations répétitives, quand la Nature s’offre à nous sans concept et sans profit. Lire John Muir, c’est aussi s’encourager à ne plus douter que ce qui doit être sauvé, doit l’être rapidement.
Dans Walden, H.D. Thoreau s’interroge : Ne suis-je pas en intelligence avec la terre ? Ne suis-je pas moi-même en partie feuilles et terreau végétal ?
Nathalie Riera Les Carnets d’eucharis
25 mars 2011
Quelques autres extraits :
(…) il ne m’était jamais venu à l’esprit que les arbres sont des voyageurs, au sens courant du terme. Leurs voyages sont nombreux quoique peu étendus, mais nos petits voyages à nous, en avant, en arrière, ne sont guère plus que les oscillations d’un arbre (…) (chapitre 12, Tempête dans la forêt)
Il n’y aurait donc pas lieu de s’étonner que ceux qui aiment leur pays et qui déplorent sa nudité hurlent aujourd’hui : « Sauvez ce qu’il reste encore des forêts ! » Aujourd’hui le défrichement est sûrement allé bien assez loin : le bois d’œuvre ne va pas tarder à se faire rare et il ne restera plus un bouquet d’arbres pour se reposer ou prier. Sans nouvelle réduction de sa superficie, le reliquat, protégé, fournira quantité de bois – une récolte pérenne pour tous ses usagers légitimes – et continuera à abriter les sources des rivières qui jaillissent des montagnes, à dispenser de l’eau d’irrigation aux vallées sèches du piémont, à empêcher les crues dévastatrices et à être à jamais et pour le monde entier une bénédiction. (chapitre 17, Les forêts américaines)
18:03 Publié dans ETATS-UNIS, John Muir, José Corti, Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
27/03/2011
ANTHOLOGIE NUMERIQUE : Quels infinis paysages ? – Ici Poésie, éd. Publie.net (collectif dirigé par François Rannou)
OLIVIER APERT, THOMAS AUGAIS, JEAN-LOUIS AVEN, PATRICK BEURARD-VALDOYE, MICHEL BUTOR, FRANÇOIS CHENG, MICHEL COLLOT, HUNG RANNOU, BENOÎT CONORT, FABIENNE COURTADE, RENÉ DEPESTRE, PIERRE DHAINAUT, YVES PICQUET, HENRI DROGUET, MICHÈLE DUJARDIN, CHANTAL DUPUY-DUNIER, MYRIAM ECK, ANTOINE EMAZ, FRED GRIOT, GEORGES GUILLAIN, DENIS HEUDRÉ, LUDOVIC JANVIER, JACQUES JOSSE, THIERRY LE SAËC, PAOL KEINEG, VÉNUS KHOURY-GHATA, ABDELLATIF LAÂBI, FRANÇOIS LALLIER, DENISE LE DANTEC, MARC LE GROS, HENRI GIRARD, CHRISTOPHE MARCHAND-KISS, VICTOR MARTINEZ, OLIVIER MATUSZEWSKI, DOMINIQUE QUÉLEN, FRANÇOIS RANNOU, NATHALIE RIERA, ROLAND REUTENAUER, HÉLÈNE SANGUINETTI, PIERRE-YVES SOUCY, ANNE DE STAËL, JEAN-LUC STEINMETZ, JEAN-CHARLES VEGLIANTE, ANDRÉ VELTER, KENNETH WHITE.
Description
Cette anthologie est d’abord une manière d’interroger, aujourd’hui, le paysage et ses infinies variations – celles du regard singulier grâce auquel chacun construit son paysage, au fil du temps ; celles qu’il subit sous l’effet des transformations liées à l’action de l’homme, ou des éléments. Paysage précaire, donc, mouvant, qui se constitue pourtant dans l’arrêt qu’il impose : une pause est nécessaire pour admirer, décrire, peindre, cadrer ce qui est là sous les yeux. Chaque texte, ici, écrit un rapport au monde, tente d’en percevoir un rythme, d’en traduire une leçon, d’en soulever un questionnement. Il y a bien un enjeu qui fait du paysage autre chose qu’un thème décoratif. Notre « terre habitable » (François Cheng), c’est la chute d’Iguazú (Michel Collot) et la ville (Michèle Dujardin, Denis Heudré, Fred Griot) autant que le poème comme espace (Fabienne Courtade) ou les noms qui le désignent (Patrick Beurard-Valdoye). C’est toujours un départ vers l’inconnu (Michel Butor, Kenneth White), un angle de vue (Antoine Emaz) qui, parfois, remet en cause avec ironie (Paol Keineg). Les peintres, qui nous ont appris à voir le paysage, sont présents dans cet ouvrage et c’est somme toute d’une logique irréductible.
Voici le lien de l’anthologie Publie.net/ Printemps des poètes consacrée au paysage… C’est la première anthologie de poésie réalisée sur ce support… une première en somme, à goûter !
Vous pouvez le télécharger au prix modique de 0,99 € au format pdf, epub ou mobipocket
en cliquant ici http://www.publie.net/fr/ebook/9782814504462/quels-i...nfinis-paysages
21:56 Publié dans Nathalie Riera, PUBLIE.NET | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nathalie riera, publie net, françois rannou, anthologie numérique | Imprimer | | Facebook
13/03/2011
Carnet d'eucharis n°27 - mars/avril 2011
[SOMMAIRE………]
Les carnets d’eucharis n°27
Mars/Avril 2011
Aleksander Rodchenko
Artiste russe
Eric Bourret
Photographe
DU CÔTÉ DE…
Caroline Sagot-Duvauroux
Kenneth White
EDITIONS NOUS DOMINIQUE BUISSET Quadratures
AUPASDULAVOIR
DOMINIQUE GRANDMONT Soleil de pluie
ALAIN HELISSEN ARNACHIST COOKBOOK – sur fond de friches industrielles
NATHALIE RIERA là où fleurs où flèches
Georges Oppen … Robert Creeley
SITESPOESIE
Ingeborg Bachmann sur le site ŒUVRES OUVERTES
Andreï Biély sur le site ESPRITS NOMADES
REVUE
3ème SECOUSSE sur la toile Editions Obsidiane
Au format PDF
Les Carnets d'eucharis n°27_mars&avril 2011.pdf
Au format livre numérique/CALAMEO
http://fr.calameo.com/read/000037071f68b31ec93b0
15:56 Publié dans Eric Bourret, LES CARNETS D'EUCHARIS (pdf & calaméo), Nathalie Riera, PHOTOGRAPHES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
10/03/2011
Nathalie Riera est invitée le samedi 19 mars dans le cadre du « printemps des poètes », à la bibliothèque Desnos, à une rencontre et lecture de ses poèmes.
COMMUNIQUÉ…………………………
PRINTEMPS DES POETES 2011 ----------------------
D’infinis paysages
Paysages naturels, paysages urbains, paysages rêvés, paysages intérieurs… Quand la poésie ose tout dire, on assiste bien aux noces du ciel et de la terre, de la ville et des vallées et de tous les espaces traversés et vécus.
Chacun de nous habite les paysages du monde. Et les paysages, sans nous, ne prendraient plus la peine de se faire une beauté. L’infini tient aussi dans tous ces visages – fragiles, vulnérables – que les poètes savent nommer et chanter.
Atteindre des paysages nouveaux, c’est s’ouvrir au mystère de l’autre, c’est tendre l’oreille à l’espace infini des paroles humaines. (Pascal Boulanger, bibliothécaire)
Samedi 19 mars 2011
Bibliothèque Robert-Desnos
14 Boulevard Rouget de Lisle
93100 Montreuil
01 48 70 64 55
Métro : Mairie de Montreuil
A 16h
Rencontre et lecture de Nathalie Riera et de Mathieu Brosseau
Nathalie Riera est née en 1966. Elle vit en Provence. Elle est responsable du site « Les carnets d’Eucharis ». Elle a publié un essai « La parole derrière les verrous » (Editions de l’Amandier) et trois livres de prose et de poésie parmi lesquels : « Puisque beauté il y a » (Lanskine). Sa poésie, lyrique, est avant tout sensible aux paysages de la Provence et au sentiment amoureux.
Né à Lannion en 1977, Mathieu Brosseau est bibliothécaire à Paris. Il publie des poèmes dans de nombreuses revues. Il est l’auteur de plusieurs livres de poésie, parmi lesquels : « L’Aquatone » (La Bartavelle), « La nuit d’un seul » (La rivière échappée) et « UNS-Pantin » (Le Castor astral). Il travaille le vers dans sa tension et dans son exigence pour mieux arpenter les scènes de l’histoire et de l’intime.
A 17h
Lecture spectacle d’une anthologie de textes poétiques (Jean Giono, Paul Verlaine, Georg Trakl, Marcel Proust notamment) et de textes d’Anne Savelli (auteur en résidence à la bibliothèque de Montreuil) par Valérie Bousquet, comédienne, et Anne Savelli.
Les poèmes de Nathalie Riera sont le couronnement du jour qui passe. Ils savent jouer tout cela ensemble : saisons, terre et ciel, joie et accablement, défaite et espoir. Toute une habitation se tisse dans les poèmes de ce recueil, à travers les fils invisibles qui relient chaque chose vivante sous un ciel de contrastes.
L’écriture retient les sensations traversées afin qu’elles ne basculent pas dans l’oubli et l’indifférence. Il faut alors remonter jusqu’à la source des choses qui nous entourent. Leur énergie, leur abondance s’inscrivent sous les pluies et sous les soleils pour former un tableau de grande beauté.
Pascal Boulanger (extrait de la préface "Puisque Beauté il y a", éditions Lanskine, 2010).
22:46 Publié dans LECTURES PUBLIQUES, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (3) | Imprimer | | Facebook
03/03/2011
Mon soutien à la revue "La Pensée de Midi"
Très peu de revues, intégrant littératures et débats d’idées, encouragent le lecteur à une vision moins synthétique, mais réellement plus rassemblée sur son propre motif, soucieuse du détail et de la réflexion, en même temps que très attachée à la Méditerranée, et non sans cette ultime obstination – comme le rappelle son rédacteur en chef Thierry Fabre, et en référence à son ami Emile Temime : « donner au rêve méditerranéen un peu plus que l’étoffe du songe ».
Il y a l’irréparable, mais il y a aussi l’impardonnable ! L’arrêt de La Pensée de Midi n’est autre que le mauvais signe d’une époque résolue à démolir, réduire, soustraire, jusqu’à l’extinction totale ! Procédé monstrueux qui finit, hélas, par se répéter, et réduire ainsi le paysage des arts et de la culture à l’inculture.
A toute l’équipe de La Pensée de Midi, j’adresse mon chaleureux soutien et ma certitude que votre décision sera la meilleure et apportera à vos projets futurs toute l’envergure nécessaire.
Les chiens peuvent continuer à aboyer, rien ne sert de perdre son temps à lancer des pierres ! (un vieux proverbe turc remanié à ma façon).
Nathalie Riera
23:05 Publié dans La Pensée de Midi, Nathalie Riera, REVUES | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
15/02/2011
REVUE GPU n°6 - Février 2011 - (au sommaire)
A l’occasion de la sortie de GPU #6, jeudi 17 février 2011 à 19H00, à l’AtelieRnaTional : La présentation de la revue sera suivie d’une lecture par Brian Mura Affiches et livres à découvrir
SOMMAIRE N°6
STEPHEN HITCHINS
MARTINE LE CORNEC-DRUCKER
JEAN-YVES BOSSEUR
FRANÇOIS POIVRET
RICHARD SKRYZAK
JEAN-LUC POIVRET
NATHALIE RIERA
PIERRE PETIT
JEAN-LUC STEINMETZ
ARNO CALLEJA
HELMUT STALLAERTS
LOUIS SCUTENAIRE
MATHIAS PÉREZ
AURELIE NEMOURS
DIDIER CAHEN
PAUL-ARMAND GETTE
HUBERT LUCOT
Avec les contributions de Veerle Van Durme, Eric Harasym, la bibliothèque de l'Ecole Supérieure d'Art du Nord-pas-de-Calais, Tourcoing, la collection CNAP, Paris.
Pourquoi une revue ?
Parce que le livre n’est pas un produit comme les autres, parce qu’une revue n’est pas un livre comme les autres(…)Fondée en 2005 la revue GPU a publié, dans un format pas tout à fait carré sur un papier bien net, des oeuvres inédites et originales d’une centaine d’artistes et auteurs tels que : Valérie Favre, John Giorno, Norbert Hillaire, Paul-Armand Gette, Nathalie Riera, Louis Jou, Jacques Villeglé, Charles Bukowski, Jean-Luc Steinmetz, Fabrice Gigy et Pierre Petit.
Avec le concours du Centre National du Livre le n°6 vient de paraître. Le directeur de publication est Brian Mura avec Jean-Luc Poivret comme conseiller à la rédaction.
Parallèlement en 2010 naissait Courtesy, une extension éditoriale de la revue avec à ce jour deux titres disponibles (Mnémosyne et Sans Titre).
La page de l’évènement sur Facebook
AtelieRnaTional - Patricia BOUCHARLAT, Vincent DELAROQUE, Franck LESBROS, Brian MURA, yujeong PYEON, Jean-François RAGARU, Jean-François ROUX, Marta RUEDA, Ran SERI
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28/01/2011
Rencontre avec Nathalie Riera
Maison de la Poésie
7-9 rue de la Lauve
06130 Grasse
de 13h30 à 16h30 : atelier d'écriture pour adultes
(sur inscription)
à 17h00 : lecture ouverte à tous
Renseignements et inscription : lapoesie.aunvisage@gmail.com ou 04.92.42.30.80
Cordialement
Catherine Berney
Bibliothèques de Grasse : www.bibliotheques.ville-grasse.fr
Nathalie Riera : http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/
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09/01/2011
La fête polychrome de Nathalie Riera (par Claude Darras sur le site de La République des Lettres)
Afin d'écarter tout délit de complaisance, il est d'usage, lorsqu'un proche est concerné, de ménager une distance critique plus ferme encore qu'à l'ordinaire, de manifester certaine réticence, d'émettre quelque critique défavorable.
Eh bien, non, n'en déplaise aux censeurs vétilleux de l'usage, le dernier recueil de Nathalie Riera bellement préfacé par Pascal Boulanger, Puisque Beauté il y a, est une nouvelle fête des sens et des mots ! Si elle échappe à l'orthodoxie complaisante des chapelles poétiques, c'est parce qu'une activité pérenne d'animatrice culturelle en milieu carcéral et l'animation d'un site numérique d'excellence tournée vers les arts et les littératures ont fortifié l'authenticité de sa vocation. En fait, elle a très tôt découvert ses Indes, créé son espace et établi ses demeures en poésie. Elle a changé en liberté, par l'acte de parole, ce qui constituait le fond de ses douleurs, de ses peurs, de ses tristesses, de ses révoltes et de ses convictions. Elle a changé en espoir ce qui l'aurait incitée, autrefois, à se replier dans la foule ou à plonger dans la solitude.
Elle échappe à toute orthodoxie, disais-je, car le poème, chez elle, donne à l'éclair son éternité, à la présence sa durée, à la multiplicité son équilibre. Pourtant, quand elle écrit -- "avec les cailloux des voyelles et des consonnes" --, elle ne se répète jamais et ses dires révèlent toujours la même limpidité, ou plus exactement une vraie clarté qui donne à voir ce qui est au-delà, tout près, autour, derrière la page: une page à plusieurs dimensions où la langue charme jusqu'à l'envoûtement par la souplesse de la syntaxe et la polychromie du vocabulaire.
Ouvrez le premier Carnet de campagne du nouveau recueil que l'auteur a placé sous le tutorat de Pablo Neruda et Yves Bonnefoy :
Femme à branches de faille, je n'écris pas pour la plénitude du poème, ni pour le vide insalubre. Assise dans le jardin le regard en suspens, les arbres en plein courant. Le vent et son haleine de mer dans les feuillages du printemps se lie à moi. Les embruns ont faim, et j'ai soif de leur alphabet avide.
On aura compris que Puisque Beauté il y a à l'instar des précédents Staccato morendo et ClairVision ne s'adresse pas à ceux qui considèrent la littérature et la poésie comme une science; mais les intimistes, ceux qui aiment méditer "sous les ombrages d'un figuier où fleurissent les mots", ceux qui savent écouter "les vents raconter des histoires", ceux qui cherchent à "entendre d'un poème des notes d'air et de basalte". Ceux-là aimeront cette fine interrogation sur l'amour et la vie, qui est aussi une belle réflexion sur le "métier" de poète.
© Claude Darras/La République des Lettres, janvier 2011
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Nathalie Riera
• Variations d’herbes (2012, éditions du Petit Pois) – à paraître
• Feeling is first (2011, éditions Galerie Le Réalgar).
• Puisque Beauté il y a (2010, éditions Lanskine, 64 pages).
• Staccato Morendo (2009, site numérique Oeuvres vives).
• ClairVision (2009, éditions numériques Publie.net, 33 pages).
• La Parole derrière les verrous (Essai, 2007, éditions de l'Amandier, 72 pages).
21:43 Publié dans Claude Darras, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
02/01/2011
Sommaire DiptYque 2 : lumières intérieures
Edito :
Florence Noël
Œuvres des artistes :
Pierre Gaudu, Solange Knopf, Annick Reymond, Grégoire Philipidhis, Marie Hercberg, Raphaële Colombi, Anastassia Elias, Clarisse Rebotier,Guidu Antonietti Di Cinarca, Anne d’Huart, jean-Michel Deny, Brahim Metiba, Jacques vandenberg, Danièle Colin,
Voix à la Une : De Toscane en Provence, Lumières d’un Jumelage au Scriptorium avec :
Paolo Fabrizio Jaccuzi, Maura Del Serra, André Ughetto, Angèle Paoli, Martino Baldi, Laurence Verrey, Olivier Bastide et Dominique Sorrente.
Nouvelles et récits de :
Claudine Tondreau, Camille Philibert Rossignol, Dolores Polo, Angèle Paoli, Mariane Brunschwig, Stéphane Méliade, Isabelle Guilloteau, Raymond Alcovère, Jean Buron, Mathieu Rivat
Anthologie poétique avec :
Nathalie Riera, Loyan, Lionel Edouard-Martin, Ile Eniger, Louis Raoul, Eric Dubois, Brigitte Célerier, Thomas Vinau, Zur, François Teyssandier, Michel Brosseau, Michèle Dujardin, Véronique Daine, Patrick Packwood, Kouki Rossi, Jean-Marc La Frenière, Sabine Huyn, Pascal Boulanger, France Burghelle-Rey, Roland Dauxois, Nicolas Vasse, Cathy Garcia, Sébastien Ecorce, Mathieu Brosseau, Juliette Zara, Arnaud Delcorte, Philippe Leuckx, Catherine Ysmal, Thélyson Orelien, Xavier Lainé, Jack Kéguenne, Denis Heudré, Alain Hélissen, Michel Gerbal
Chroniques des lumières intérieures et articles critiques de :
Sylvie Durbec, Philippe Leuckx, Angèle Paoli, Sylvie Salicetti, Florence Noël
Mais aussi :
Les Tentatives de critique de l’édition numérique de Brigitte Célerier
Un écho littéraire à Lynch par Loïc Marchand
Un écho poétique de Florence Noël
Une humeur de Xavier Lainé
----------------- Florence Noël
resp. editoriale Revue Diptyque
11 rue Bois des Fosses
1350 Enines
Belgique
0032(0)19655167
0032(0)472493268
http://diptyque.wordpress.com
16:03 Publié dans Diptyque, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
19/12/2010
Nathalie Riera en lecture à la Halle Saint-Pierre (28 novembre 2010)
14:57 Publié dans LECTURES PUBLIQUES, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Nathalie Riera, Puisque Beauté il y a (une lecture de Nathalie Cousin)
***
Recension Nathalie Cousin
sur le site L’Ouvre-Boîte
Dehors, il neige et je pense à ces mots de Nathalie Riera « une page blanche comme un parterre de neige ». Serait-ce un signe ou une incitation ?
Depuis que j’ai entendu Nathalie Riera lire Puisque Beauté il y a le 28 novembre dernier à la Halle Saint-Pierre à Paris, je lis et relis son recueil, sa voix douce et sereine encore dans l’oreille. Ce qu’elle dit m’interpelle. J’ai envie de lire à mon tour ses textes, d’en parler, et pour cela peut-être de commencer par décrypter deux de ses questions : « Mais qu’aurais-tu à me dire poète ? et quel besoin de te lire ? »
Qu’a donc à nous dire Nathalie Riera dans les deux « Carnets de campagne » qui composent ce recueil : « Elegeia et autres chants de soleil » puis « La rosée sur les ronces l’enfance » ? Lire la suite ICI
11:27 Publié dans Nathalie Riera, NOTES DE LECTURES/RECENSIONS | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
04/12/2010
Les éditions Lanskine et leurs auteurs Paul de Brancion, Jacques Estager et Nathalie Riera
Halle Saint-Pierre 2, rue Ronsard, Paris 18ème
Dimanche 28 novembre 2010
© Photo : Nathalie Riera
Lectures publiques
TEMPS MORT, Paul de Brancion
JE NE SUIS PLUS L’ABSENTE, Jacques Estager
PUISQUE BEAUTE IL Y A, Nathalie Riera
© Paul de Brancion, Brigitte Gyr, Nathalie Riera & Jacques Estager
© Jacques Estager
© Paul de Brancion
© Nathalie Riera
© Catherine Tourné (Responsable des Ed. Lanskine)
20:33 Publié dans LECTURES PUBLIQUES, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
12/11/2010
La Halle Saint-Pierre : Paul de Brancion, Jacques Estager, Nathalie Riera
Les EDITIONS LANSKINE et l’association AICLA
ont le plaisir de vous inviter à une lecture poétique et musicale
le dimanche 28 novembre 2010 à 15 heures
à la Halle Saint-Pierre,
2 rue Ronsard à Paris 18ème
à l’occasion de la parution de :
· Temps mort, Paul de Brancion
· Je ne suis plus l'absente, Jacques Estager
· Puisque Beauté il y a, Nathalie Riera
en présence des auteurs
jazz, blues, soul, funk
Christophe Alary, saxophone et Fabian Daurat, guitare, chant
La lecture sera suivie d'une signature
entrée libre et gratuite
● URL : http://www.editions-lanskine.fr/
Pour + d’infos :
http://www.hallesaintpierre.org/index.php?page=events
22:34 Publié dans LECTURES PUBLIQUES, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
LES MEDIATHEQUES DE LA CCRVS : avec Marie Desplechin, Nathalie Riera, Merette Pryds Helle
Jeudi 4 novembre 2010 à Sars-les-Rosières
Discussion avec les écrivains
Marie Desplechin
Nathalie Riera
Merette Pryds Helle
Nathalie Riera lit des extraits de Puisque Beauté il y a, éd. Lanskine, 2010
Marie Desplechin, Nathalie Riera, Nathalie Tison, Merette Pryds Helle
PHOTOS Copyright © Thierry Pigneres
Dossier au format pdf
LES MEDIATHEQUES DE LA CCRVS.pdf
VIDEO You Tube
Cliquer ci-dessous :
http://www.youtube.com/watch?v=Q2WYovITXFc&feature=pl...
REPORTAGE PHOTOS
Sur le site de la commune de Thun-saint-Amand visionner photos et vidéos de la Table ronde :
22:09 Publié dans LECTURES PUBLIQUES, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
27/10/2010
Workshop "Puisque Beauté il y a" à l'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Dunkerque
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l’inauguration du réseau de lecture publique de la Communauté de Communes de la Vallée de la Scarpe
Après-midi
Autour de la thématique « Pluri...Elles »
14h à 15h30 Table ronde
Auteures invitées : Marie Desplechin,
Merete Pryds Helle* et Nathalie Riera
15h45 à 16h30 Mini-concert de Liz Cherhal (dans le cadre de la manifestation « Bibliothèques en fête »)
16h30 à 17h Discussion avec la salle
17:54 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
08/10/2010
« Salah Stétié en un lieu de brûlure »
Salah Stétié
(Article de Nathalie Riera)
***
Une lampe sous l’orage
« Dans une époque où le nom même de l’Etre, celui du sens et de l’essence sont devenus objets de répulsion, de dérision et finalement d’une étrange amnésie, Salah Stétié ose dire que seule une poésie prenant appui sur les grandes interrogations fondamentales est susceptible d’éclairer la condition des hommes et de nous prémunir contre ces maladies mortelles que sont les certitudes sans horizon, les cynismes affamés, les divertissements de littérateurs enfilant des perles d’insignifiance, ou l’abandon blasé à l’esclavage de l’immédiat. » [1]
En un lieu de brûlure, (éditions Robert Laffont, oct. 2009) est l’occasion de consacrer ces quelques lignes à une personnalité intellectuelle aussi éminente et lumineuse que Salah Stétié, poète libanais de tradition culturelle sunnite, né à Beyrouth le 28 décembre 1929.
Pour celui qui avoue son arabité lui être corps et cœur, et militer activement pour une Méditerranée « frémissante de grands mythes », la langue française le fascine autant pour sa vertu de transparence, que la foi du poète est conscience en la lumière de la langue, à ses « chevaux tremblants ». Lumière de l’affranchissement.
Si Salah Stétié n’hésite pas à se positionner comme « double exilé », « invité de la langue française », son engouement est de mettre en exergue sa grande amitié pour la poésie et ses poètes européens que sont Pierre-Jean Jouve, René Char, Henri Michaux, André Pieyre de Mandiargues, Yves Bonnefoy, Cioran… et son si cher Georges Shehadé, sans oublier sa grande affection pour Gerard de Nerval.
Deux figures majeures marqueront la vie intellectuelle du poète : Gabriel Bounoure (lors de leur rencontre à l’Ecole Supérieure des Lettres de Beyrouth, en 1947), puis Louis Massignon (au Collège de France). De l’un comme de l’autre, il recevra une véritable initiation à la littérature européenne. « L’eau froide gardée » est le premier recueil publié en 1973, que Pierre Brunel [2] considère d’aussi grande facture que le recueil d’Yves Bonnefoy « Du mouvement et de l’immobilité de Douve ». A l’occasion des 80 ans du poète, il convient de dire que Salah Stétié a construit une œuvre de poésie et de prose des plus cohérentes et des plus généreuses. Aucune place à l’enflure, à la gloriole, au lyrisme ravi, à l’intellectualisme maniéré, mais place à la finesse et la fraîcheur, à la beauté convulsive et à la tension de la célébration. Salah Stétié déplore cette guerre de l’homme contre l’Etre, c’est-à-dire contre ce qui détourne l’humain de la vérité tragique. Et face à la dévastation, qui nous fait rompre avec notre ouverture à l’Etre, il convient de demeurer dans la vigilance et la résistance contre le formalisme, l’anecdotique, la pensée en régression, la métaphysique de pacotille, et contre tout ce qui participe insidieusement à l’extension du désastre.
Lampe infléchie parmi les écritures
A cause du renversement nocturne
De branche verte – et ses roses séchées.
Rocaille haute que torture une pensée
Fermée sur la poésie de mille olives
Feintes par l’arbre en attente de blessure
- Selon l’antique prophétie éblouissant
Les chèvres de subtilité du sel
XXXIII, L’être poupée
Dans Les parasites de l’improbable, qui regroupe des textes inédits, [3] Salah Stétié se demande si notre modernité est réellement excessive, et de quelle nature est son rapport au désir. À cette « modernité ravagée de tics », la réponse ne s’attarde pas : « Excessive, notre modernité ? Elle n’aurait été, aux yeux ravagés de Nietzsche, l’eût-il connue, qu’une serre à cultiver des fleurs mineures, provocatrices d’un style de scandale somme toute acceptable et intégrable. » Et ce qu’il faut entendre par « désir », précise t-il, ce n’est certainement pas «ce désir affecté et tout compte fait limité et médiocre, épuisé, essoufflé, dont nous rabattent les oreilles tant de petits romans excités de notre modernité pauvrement désirante et souffreteusement érotique, bien éloignée, en tout état de cause, de la tentation panique et de l’intensité imaginative, seuls moteurs de la vie en sa haute projection poétique. » Lieu de l’urgence sont l’amour et le désir, nous dit le poète, et il n’est pas déplacé d’affirmer que c’est à Jouve que la poésie de Stétié doit non pas sa sensualité, mais plutôt « une légitimation advenue et une confirmation du fait que la voie du poétique devait tenir compte de tous les mouvements profonds de la chair, des pulsions les plus noires, ainsi que de la splendeur avouée du corps, du « vrai corps » adorable et périssable. » [4]
L’éminence de Salah Stétié ne tient pas seulement de ses innombrables lectures, de sa passion ou son obsession à la parole poétique, elle tient avant toute chose de son goût et son respect pour l’absolu. Ainsi cette humble résolution à dire le peu, cette offrande d’un chant sans artifice, cette connaissance par les gouffres pour s’opposer à tous les faux jardins de la consolation. Ainsi ce silence dont on ne cesse d’accueillir les mots, fruit d’or de la parole. Car en poésie, il est ni question de parler ni question de se taire, pas plus que de répondre, nous dit Stétié, mais questionner sans fin. La question n’est- elle pas déjà un savoir.
En un lieu de brûlure nous offre un poète homme de deux rivages, qui ne se révèle pas seulement lecteur attentif des plus importants poètes des temps classique ou contemporain de sa génération. Une sorte de providence lui aura surtout offert complicité et proximité avec la poésie des hommes, dont celle de Mandiargues, Jouve, Cioran, et tant d’autres alliés, aussi farouches furent-ils, quand l’art et la poésie ne sont plus affirmation et beauté de l’existence, mais ne servent qu’à de bien sombres perditions au compte de ceux qui ne savent trouver jouissance que dans les scories du scandale. Ainsi, comment ne pas approuver Cioran, cité par Stétié, dans sa manière de définir les poètes, et sans que cela ne mette en doute son profond attachement à la poésie :
« Je viens de parcourir un livre de X, avec la plus grande répulsion. Je ne peux plus supporter l’inflation poétique. Chaque phrase se veut une quintessence de poésie. Cela fait artificiel, cela n’exprime rien. On pense tout le temps à l’inanité des mots recherchés. – Depuis longtemps déjà, j’abhorre tous les « styles » ; mais celui qui me semble de loin le pire, c’est celui des poètes qui n’oublient jamais qu’ils le sont. » [5]
Nathalie Riera, 2010
[1] « Salah Stétié » par Marc-Henri Arfeux, éditions Seghers, 2004 – (p.13)
[2] « Salah Stétié sur sa rive» par Pierre Brunel (en guise de préface), in « Salah Stétié en un lieu de brûlure », Editions Robert Laffont, 2009
[3] « Les parasites de l’improbable » par Salah Stétié, in « Salah Stétié en un lieu de brûlure », Editions Robert Laffont, 2009 – (p. 884)
[4] Ibid., - (p. 927)
[5] Ibid., - (p. 971)
En un lieu de brûlure, éditions Robert Laffont, 2009
Ce volume contient :
Salah Stétié sur sa rive, par Pierre Brunel
Vie d’un homme (avec post-scriptum), par Salah Stétié
POÉSIES : L’EAU FROIDE GARDÉE, FRAGMENTS : POÈME, INVERSION DE L’ARBRE ET DU SILENCE, L’ÊTRE POUPÉE suivi de COLOMBE AQUILINE, L’AUTRE CÔTÉ BRÛLÉ DU TRÈS PUR
ESSAIS : LES PORTEURS DE FEU ET AUTRES ESSAIS, UR EN POÉSIE, ARTHUR RIMBAUD, MALLARMÉ SAUF AZUR, LE VIN MYSTIQUE
PASSERELLES : CARNETS DU MÉDITANT, LE VOYAGE D’ALEP, LECTURE D’UNE FEMME
LES PARASITES DE L’IMPROBABLE
Notes - Bibliographie
Les derniers ouvrages publiés de Salah Stétié :
"Mystère et mélancolie de la poupée" , Fata Morgana, mai 2008
« Culture et violence en Méditerranée », Imprimerie Nationale Editions, mai 2008
« Louis Massignon Gabriel Bounoure », Fata Morgana, mars 2008
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