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29/07/2012

JOSEPH BRODSKY

 

 

 

JOSEPH (IOSSIP) BRODSKY

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©Sites Esprits Nomades / Poezibao / Les Carnets d'Eucharis

 brodsky by martha pearson 1979.jpg

Joseph Brodsky with cigarette

[Martha Pearson, 1979]

Monterey, Ca

1979

b&w - 20 x 25 cm

 

 

Vertumne et autres poèmes Du Monde entier / Gallimard, 1993

EXTRAIT

Pour le centenaire d’Anna Akhmatova

(traduit par Hélène Henry)

 


                                    

 

Et la page et le feu, et la meule et le grain,

et le cheveu tranché et le fil de la hache,

Dieu conservera tout ; et plus que tout les mots

de pardon et d’amour qui sont sa voix profonde.

Le craquement des os, le pouls brisé, le choc

de la pioche : c’est là leur scansion souterraine ;

car si la vie est une, ils résonnent plus haut

aux lèvres des mortels que dans l’ouate du ciel.

Grande âme, à toi de par-delà les mers, Salut,

Toi qui trouvas les mots, toi, ta mortelle forme

dormante au sol natal, qui grâce à toi reçut

en ce monde emmuré le don de la parole.

 

Juillet 1989

 

 

 

& autre extrait

 

 

Seule la cendre sait ce que signifie brûler jusqu’au bout.
Je le dirai pourtant, après un coup d’œil myope par –devant :
tout n’est pas emporté par le vent, et le balai
qui ratisse ample dans la cour ne ramasse pas tout.
Nous resterons, mégot fripé, crachat, dans l’ombre
sous le banc, où pas un rayon ne pénètre,
et, étroitement enlacés à la fange, comptant les jours,
nous nous ferons terreau, dépôt, couche culturelle.

 

Juillet 1987

 

(Traduit du russe par Véronique SCHILTZ)

 

                                                                                                    

 

SOURCE PHOTOGRAPHIQUE :

General Collection, Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University

http://beinecke.library.yale

 

 

 

■ Autres sites à consulter

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Les Carnets d'Eucharis

27/07/2012

Nathalie Riera (Extraits de "Puisque Beauté il y a" traduit en italien par Francesco Marotta)

NATHALIE RIERA

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© Editions Lanskine Puisque Beauté il y a, 2010

 Nathalie Riera Port Llighat_juin 2002.jpg

Nathalie Riera à Port Lligat (Cadaquès, Espagne) en juin 2002

 

 

Extraits

Traduit en italien par Francesco Marotta

 

 

 

 

 

Ta voix en eau peu profonde: sa menthe des marais,
et ses graines qui germent à la lumière.
Ta voix à fleur d’eau qui m’appelle.
Me boire. Me susurrer.
Me festoyer.

Mouvementée ma longue silhouette herbacée, poussée
par les vents et leurs risées amères.
Quelques égratignures à mes couleurs, et sur mes murs
de lierre et de pierre, volettent mes cursives de papillons.

A nouveau le chant de l’oiseau que les feuillages épient.
La géomancie de leur chute. L’arborescence de leurs
figures sur le sol.
Et pour toi et moi le prodige de ce que nous sommes
capables d’édifier pour nous conduire aux cimes et aux
racines de notre provenance.
Décrypter les initiales de notre amour.
Décrypter les ombres des sommets et des fossés, et le
grésillement du soleil dans les arbres.

Si nos rêves et nos pensées ne penchent plus du côté
du soleil, s’il n’y a plus rien à espérer de soi et de l’autre
que nos assortiments de plantes invasives.

 

 

--------------------------------------- (p.28)

 

 

 

La tua voce in acqua poco profonda: la sua menta di palude,
i suoi semi che germogliano alla luce.
La tua voce a fior d’acqua che mi chiama.
Bevimi. Sussurrami. Festeggiami.

Si agita la mia lunga figura erbacea, mossa
dai venti e dalle loro risate amare.
Qualche graffio ai miei colori, e sui miei muri
d’edera e di pietra, i miei svolazzanti corsivi di farfalle.

Di nuovo il canto dell’uccello che le foglie spiano.
La geomanzia della loro caduta. L’arborescenza delle loro
figurazioni sul terreno.
E per te e me il prodigio di ciò che siamo
capaci di costruire per portarci verso le cime e alle
radici della nostra provenienza.
Decifrare le iniziali del nostro amore.
Decifrare le ombre delle alture e dei fossati, e il
frusciare del sole tra gli alberi.

Se i nostri sogni e i nostri pensieri non si tendono più verso
il sole, se non vi è più niente da sperare di sé e dell’altro
se non le nostre combinazioni di piante invasive.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des chuchotis d’insectes le papier que tu froisses,
le craquèlement de tes lèvres: ce que tu cherches
à écrire, alors que tu ne sais encore rien du froid,
et de ses crimes.

 

Un bruit d’abeille la mer et l’aube, écrire
Pour tout ce qui est terre, et fragile.
Ainsi nos
feuilles rugissantes dans les poussières sonores des
cités, ou dans les arbres qui nous enseignent les
branches et leurs coups d’archets.

 

     Et mes souvenirs blancs comme du jasmin.

 

 

--------------------------------------- (p.46)

 

 

 

Bisbigli di insetti il foglio che accartocci,
la screpolatura delle tue labbra: ciò che cerchi
di scrivere, quando non sai ancora nulla del freddo,
e dei suoi crimini.

 

     Un ronzio d’ape il mare e l’alba, scrivere
per tutto ciò che è terra, e fragile. Così le nostre
foglie che urlano nella polvere sonora delle
città, o negli alberi che ci insegnano
i rami e i loro colpi d’archetto.

 

     E i miei ricordi bianchi come il gelsomino.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parfois massif est le bleu de la mer.

 

     J’écris avec l’encre de la lisière, avec le réel ancré
dans la pierre, avec l’immédiateté de l’air, l’imminence
de l’instant, la contiguïté du noir et du blanc.
     J’écris à l’orée de ce qui ne me tient plus en lisière,
et de ce que je maintiens dans la plus étroite servitude.

 

     Le bleu massif de l’enfance dans la lumière de la
colline.

 

     Ma verte contemplation.

 

--------------------------------------- (p.50)

 

A volte compatto è l’azzurro del mare

 

     Scrivo con l’inchiostro del margine, con il reale ancorato
nella pietra, con l’immediatezza dell’aria, l’imminenza
dell’istante, la contiguità del nero e del bianco.
     Scrivo sul limitare di ciò che non mi trattiene più nella morsa,
e di ciò che tengo nella più ferrea schiavitù.

 

     L’azzurro compatto dell’infanzia alla luce della
collina.

 

     La mia contemplazione verde.

 

 

La dimora del tempo sospeso (Francesco Marotta)

 

 

__________________________

Nota biobibliografica

Nata nell’aprile del 1966 (originaria di Lille), Nathalie Riera vive in Provenza, autrice di un saggio, La parole derrière les verrous (Ed. de l’amandier, 2007), e di raccolte di poesia: ClairVision (Ed. Publie.net, 2009), Puisque Beauté il y a (Ed. Lanskine, 2010), Variations d’herbes e Paysages d’été (in via di pubblicazione entro il 2012).

Pubblicata in riviste cartacee e siti telematici dedicati alla poesia e alle arti figurative, ha tenuto seminari di scrittura e partecipato a letture pubbliche nelle mediateche, le prigioni, le scuole.

Ha creato la rivista telematica Les Carnets d’eucharis, che gestisce dal marzo 2008 (34 numeri editi fino ad oggi).

__________________________

 

 

26/07/2012

George Oppen

GEORGE OPPEN

 ---------------------------------

© Editions José Corti Poésie complète, 2011

Série américaine

 

 

George Oppen.jpg

 

Extraits

Traduit par Yves di Manno

 

 

 

Même si dans une sorte d’été les durs bourgeons fleurissent

Avec une profusion féminine

 

Le « cœur de la

Taille d’un pouce », le petit noyau de l’être,

Si peu artistique,

 

Le cœur sans élégance

Incapable de saisir

Le monde

Et qui produit l’art

 

Ne s’avère pas plus gros

 

Qu’un petit faucon

Se posant échevelé sur le rebord d’une fenêtre.

 

Tels des faucons du moins ne sommes-nous pas

Nulle part, et je dirai

Où nous sommes

 

Même si cela perturbe

Les fenêtres qui surveillent

L’activité

Des jours

 

Dans les rues

Sans horizon, rues

Et jardins

 

Des technologies féminines

Du désir

Et de la compassion qui vêtiront

 

Tout un chacun, émergeant

De l’air

Incivil

Malfaisant

Comme un faucon

 

Du nid d’un

Faucon comme doit être

Dit-on le nid

 

D’un tel oiseau, et continuant

Donc à parler de la

Technologie des brindilles

 

--------------------------------------- (DANS CE QUI (1965), p.111)

 

 

 

[…]

 

32

 

Que simplement cela soit beau

Que simplement cela soit beau

 

Ô, beau

 

Rouge bleu vert – les lèvres humides

En riant

 

Ou la spirale de la coquille blanche

 

Et la beauté des femmes, la perfection des tendons

Sous la peau, la perfection de la vie

 

Qui peut tanguer dans le flux

Du désir

 

Non de la vérité mais de l’autre

 

La peau lumineuse, lumineuse, ses mains qui s’agitent

A l’aune de son incroyable besoin

 

--------------------------------------- (D’ETRE EN MULTITUDE (1968), p.208)

 

 

 

 

 

Source photographique

 

Salvatore Quasimodo

SALVATORE QUASIMODO

 ---------------------------------

© Editions Unes Poèmes, 2000

 quasimodo salvatore.jpg

 

Peut-être le coeur

Traduit de l'italien par Michel Costagutto

 

 

 

S’engloutira l’odeur âcre des tilleuls

dans la nuit de pluie. Sera vain

le temps de joie, sa furia,

sa terrassante morsure de foudre.

Il reste un peu d’indolence,

un geste, une syllabe,

comme un lent vol d’oiseaux entrevu

à travers la brume. Et tu attends encore,

quoi, mon égarée : un moment

qui décide, qui rappelle l’origine ou la fin :

c’est égal, désormais. Ici la fumée noire des incendies

dessèche la gorge. Si tu peux,

oublie ce goût de soufre,

et la peur. Les paroles nous fatiguent,

ressurgies d’une eau lapidée ;

peut-être nous reste-t-il le cœur, peut-être le cœur…

 

--------------------------------------- (p.36)

 

Steve Reich - Music for 18 musicians

Steve Reich - electric counterpoint

25/07/2012

ARTHUR CRAVAN


ARTHUR CRAVAN "POÈTE ET BOXEUR" par MELMOTH

 

 

 

ARTHUR CRAVAN

Poète et Boxeur

(1887-1918)

cravan.jpg

JE SUIS TOUTES LES CHOSES, TOUS LES HOMMES, ET TOUS LES ANIMAUX !

20/07/2012

Theodore Roethke - Elegy For Jane

theodore_roethke.jpg

Theodore Roethke

 

Theodore Roethke

American poet

(1908 – 1963)

 

 

 

■ LIEN : http://www.poets.org/poet.php/prmPID/13

 

 

 

■ ■ ■ In 1908, Theodore Roethke was born in Saginaw, Michigan. As a child, he spent much time in the greenhouse owned by his father and uncle. His impressions of the natural world contained there would later profoundly influence the subjects and imagery of his verse. Roethke graduated magna cum laude from the University of Michigan in 1929. He later took a few graduate classes at Michigan and Harvard, but was unhappy in school. His first book, Open House (1941), took ten years to write and was critically acclaimed upon its publication. He went on to publish sparingly but his reputation grew with each new collection, including The Waking which was awarded the Pulitzer Prize in 1954.LIRE LA SUITE

 

 

 

Elegy For Jane

(My student, thrown by a horse)

 


I remember the neckcurls, limp and damp as tendrils;
And her quick look, a sidelong pickerel smile;
And how, once startled into talk, the light syllables leaped for her,
And she balanced in the delight of her thought,

A wren, happy, tail into the wind,
Her song trembling the twigs and small branches.
The shade sang with her;
The leaves, their whispers turned to kissing,
And the mould sang in the bleached valleys under the rose.

Oh, when she was sad, she cast herself down into such a pure depth,
Even a father could not find her:
Scraping her cheek against straw,
Stirring the clearest water.

My sparrow, you are not here,
Waiting like a fern, making a spiney shadow.
The sides of wet stones cannot console me,
Nor the moss, wound with the last light.

If only I could nudge you from this sleep,
My maimed darling, my skittery pigeon.
Over this damp grave I speak the words of my love:
I, with no rights in this matter,
Neither father nor lover.

 

 

 

 

-------------------------  (ELEGY FOR JANE)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

_______________

 

Theodore Roethke
THE UNOFFICIAL SITE

http://gawow.com/roethke/poems/

18/07/2012

PURE - Film de Lisa Langseth


Pure Bande-annonce par toutlecine

14/07/2012

Les Carnets d'Eucharis ETE 2012 - n°34

■■■

 

Les carnets d’eucharis n°34

ETE 2012

 

COUV n° 34.jpg 

2012 © Photo : Nathalie Riera – La série des paniers  «abricots »

 

[SOMMAIRE………]

 


American Girl

RUTH ORKIN

 

Claire Pestaille

PHOTOGRAPHIE


Dora Maar

 

DU CÔTÉ DE…

Nathalie Michel  (Souffle continue)

Raphaële Bruyère/Juliette Lemontey(La carpe, le pinson…)

Gilbert Bourson(Parking blanc)

Jacques Estager (Deux silhouettes, Cité des Fleurs)

 

Animal regard António Ramos Rosa

Gregory Corso Mexican impressions

 

CHRISTIAN BOURGOIS EDITIONS ANTONIO LOBO ANTUNES la nébuleuse de l’insomnie

EDITIONS JOSE CORTI ROBERT ALEXIS Les contes d’Orsanne

COLONNA EDITIONS ANGELE PAOLI Solitude des seuils

 

AUPASDULAVOIR

PIERRE AGNELSandro Penna, non ho fatto niente

 

 

■■■ EUGENIO MONTALE[Poesia Italiana] 

 

Francesco Marotta … Antonella Anedda

 

 

DES LECTURES/DES PORTRAITS

Nathalie Riera IME, éditions Variations d’herbes par Angèle Paoli

Claude Dourguin La peinture et le lieu par Tristan Hordé

[Peinture&Céramique]Sophie Combres, Fille de la terre et du feu par Claude Darras

 

REVUE(S)

                                        Triages – # Supplément 2012 (D’écrire j’arrête)

Diérèse – # 56 (Thierry Metz)

 

 

 

 


 

 

 

■■■

 

Au format PDF

http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/media/02/02/3096811378.pdf

 

 

 

&

 

Au format CALAMEO

http://fr.calameo.com/read/0000370718a123a07a9e3

 

 

 

Francesco Marotta

 

Francesco

MAROTTA

 

 ---------------------------------

© Site Les Carnets d’Eucharis

 Francesco Marotta2.jpg

© SOURCE PHOTO | PRIVEE

 

EXTRAITS

Il verbo dei silenzi

 

 

 


Francesco Marotta, Il verbo dei silenzi

Edizioni del Leone

Traduction de Raymond Farina

                                

 

 

(Entre pupille et langue)

Tra  pupilla  e  lingua                                         

 

 

 

 

**

 

 

 

Erodée par l’infinité du feu

 

la pierre que je chante.                                           

 

 

 

Seuil    s’enfonce un cri.

 

 

 

 

 

Eboulis d’alphabets par l’aube recueillis

 

dans ses silences  de lumière.

 

 

 

Signes de fièvre

 

sur l’unique miroir sauvé

 

 

 

de l’incendie de l’ombre.

 

 

 

 

 

La mémoire parfois s’illumine

 

de ces fragiles voix

 

 

 

que gemme une errance de sable.

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

                          

 

Erosa da infinità di fuoco                      

 

 la pietra che canto.

 

 

 

 

 

Soglia dove si addensa un grido.

 

 

 

 

 

Alfabeti franati l’alba raccoglie

 

nei suoi silenzi di luce.

 

 

 

Segni di febbre

 

sull’unico specchio scampato

 

 

 

all’incendio del buio.

 

 

 

 

 

La memoria talvolta si illumina

 

di queste fragili voci

 

 

 

gemmate da un vagare di sabbia.

 

 

 

 

 -------------------------

 

 

 

 

 

Paroles de sel

 

sur la pierre silencieuse des jours.

 

 

 

 

 

Un chant que remue le ressac

 

parmi des vagues semées d’écumes.

 

 

 

Parmi des lueurs incertaines.

 

 

 

 

 

Ici où un vers

 

vaut ce qu’il vit de temps

 

à l’insu de l’ombre

 

 

 

(une fleur d’aubes brûlées

 

façonnée sur la crête d’échos

 

absents)

 

 

 

inventer les lumières de la sentence.

 

 

 

 

 

La flamme est une voix en quête de demeure.

 

 

 

Obscur accent qui plie les cartes

 

de routes indéchiffrables.

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

 

 

Parole di sale

 

sulla pietra silenziosa dei giorni.

 

 

 

 

 

Un canto che muove la risacca

 

tra onde seminate di spume.

 

 

 

Tra chiarori incerti.

 

 

 

 

 

Qui dove un verso

 

è quanto del tempo vive

 

all’insaputa del buio

 

 

 

(un fiore di albe bruciate

 

plasmato nella creta di echi

 

assenti)

 

 

 

inventare lumi di condanna.

 

 

 

 

 

La fiamma è voce in cerca di dimora.

 

 

 

Oscuro accento che curva le mappe

 

di rotte indecifrabili.

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

 

 

Couleurs des syllabes

 

fêlées par le ressac du vent.

 

 

 

 

 

La mer aussi se nourrit des floraisons absentes.

 

 

 

 

 

Retourne à son lieu d’origine

 

la vague qui murmure

 

pétrifiée dans l’écho

 

 

 

 

 

comme flamme de vols déjà éteints.

 

 

 

 

 

Et la parole est air                                                                                                                                                        endurci dans les profondeurs.

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

 

 

 

 

Colori di sillabe

 

incrinate da risacche di vento.

 

 

 

 

 

Anche il mare si nutre di fioriture assenti.

 

 

 

 

 

Ritorna al luogo d’origine

 

l’onda che sussurra

 

pietrificata nell’eco

 

 

 

 

 

come fiamma di voli ormai spenti.

 

 

 

 

 

La parola è aria indurita nei fondali.

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

 

 

Eclats de vie

 

dans des livres brûlés.

 

 

 

 

 

Je disperse sur le sol des semences de cendres

 

pour que mes yeux puissent entendre.

 

 

 

Mes lèvres voir.

 

 

 

 

 

Dès que les ombres vont décroître

 

j’enlèverai  mes mains du feu.

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

 

 

Schegge di vita

 

nei libri bruciati.

 

 

 

 

 

Spargo semi di cenere al suolo

 

per avere occhi che sentono.

 

 

 

Labbra che vedono.

 

 

 

 

 

A  ombre appena calate

 

ritirerò le mani dal fuoco.

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

 

 

Fièvre subtile de la métamorphose.

 

 

 

 

 

Allumée sur la frontière

 

qui entre pupille et langue

 

rappelle le temps corrodé

 

 

 

ramifié en cercles de flamme.

 

 

 

 

 

L’éclair surgit de la blessure.

 

 

 

Parole qui devient obscure

 

si quand elle donne un nom au monde

 

 

 

toutes les choses révélées

 

ont déjà consumé leur plus secret visage.

 

 

 

-------------------------

 

 

 

Febbre sottile della metamorfosi.

 

 

 

 

 

Accesa sul confine

 

che tra pupilla e lingua

 

ricorda l’età corrosa

 

 

 

ramificata in circoli di fiamma.

 

 

 

 

 

Il lampo è sorgente di ferita.

 

 

 

Parola che si oscura

 

se nominando il mondo

 

 

 

alle cose rivelate

 

ha già bruciato il volto più segreto.

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

 

 

Le temps où demeurent les cris                     

 

est constellé de lumières

 

 

 

qu’assiège le silence.

 

 

 

 

 

Dans ce grumeau d’éclairs tourmentés

 

par des étoiles ayant erré sur des orbites inconnues

 

 

 

force ton regard

 

à combler l’air usurpé

 

 

 

 

 

afin qu’il se déploie

 

pour dépouiller les images

 

 

 

de la blanche superficie de la mort.    

 

 

 

 

 

-------------------------

 

 

 

 

 

Il tempo dove dimorano grida

 

è costellato di luci

 

 

 

assediate di silenzio.

 

 

 

 

 

In quel grumo di lampi tormentati

 

di stelle erranti per orbite ignote

 

 

 

 

 

costringi gli occhi

 

a colmare l’aria usurpata

 

 

 

 

 

affinché si spandano

 

a predare di immagini

 

 

 

la bianca superficie della morte.

 


 

FORMAT PDF : CLIQUER ICI

 

 

 

Fiche bio-bibliographique :

Francesco Marotta est né à Nocera Inferiore, dans la province de Salerne en 1954. Il a fait des études classiques, est titulaire d’une licence de philosophie et de lettres modernes et vit dans la province de Milan, où il enseigne la philosophie et l’histoire. Ses textes et ses traductions ont été publiés dans les revues : Alla Bottega, Portofranco, Anterem, Convergenze, Il Segnale. Parmi ses recueils figurent Le Guide del Tramonto (Firenze, 1986) ; Memoria delle Meridiane (Brindisi, 1988) ; Giorni come pietre (Ragusa, 1989) ; Alfabeti di Esilio (Torino,1990) ; Il Verbo dei Silenzi (Venezia, 1991) ; Postludium (Verona, 2003) ; Per soglie d’increato (Bologna, 2006) ; Hairesis (Milano, 2007) ; Inpronte sull’acqua (Sasso Marconi, 2008) ; Esilio di voce (Messina, 2011).

En anthologies, il a fait paraître Creature di rogo (1995) et Notizie della Fenice (1996).

Ses textes ont été traduits en allemand, par Stefanie Golisch, en albanais, par Gezim Hajdari, en  français et en espagnol. Ses contributions critiques (notes, recensions, préfaces, essais) sur des auteurs contemporains (Bonnefoy, Neri, Cepollaro etc.) figurent sur la toile ou sur son blog.

Il gère l’espace web : http://rebstein.wordpress.com

 

 

09/07/2012

Eugenio Montale

 

Hommage àEugenio Montale

(1896-1981)

 

eugenio-montale.jpg

© Photo : Source Internet

(EUGENIO MONTALE)

http://eugeniomontale.xoom.it/

 

 

«Ossi di Seppia & Le Occasioni »

Extraits

________________________________________________________

 

 

RIVIERE

RIVAGES

 

 

 

Riviere,
bastano pochi stocchi d'erbaspada
penduli da un ciglione
sul delirio del mare;
o due camelie pallide
nei giardini deserti,
e un eucalipto biondo che si tuffi
tra sfrusci e pazzi voli
nella luce;
ed ecco che in un attimo
invisibili fili a me si asserpano,
farfalla in una ragna
di fremiti d'olivi, di sguardi di girasoli

[…]

  [extrait de « Rivages » in Os de seiche/Ossi di sepia]

-------------------------

 

.

I LIMONI

LES CITRONS

 

 

Ascoltami : i poeti laureati
si muovono soltanto fra le piante
dai nomi poco usati : bossi ligustri o acanti.
Io, per me, amo le strade che riescono agli erbosi
fossi dove in pozzanghere
mezzo seccate agguantano i ragazzi
qualche sparuta anguilla :
le viuzze che seguono i ciglioni,
discendono tra i ciuffi delle canne
e mettono negli orti, tra gli alberi dei limoni.

[…]

  [extrait de « Les citrons » inOs de seiche/Ossi di sepia]

-------------------------

 

 

NOTIZIE DALL’AMIATA

NOUVELLES DE L’AMIATA

 

 

  

Il fuoco d'artifizio del maltempo 

sarà murmure d'arnie a tarda sera. 

La stanza ha travature 

tarlate ed un sentore di meloni 

penetra dall'assito. Le fumate 

morbide che risalgono la valle 

d'elfi e di funghi fino al cono diafano 

della cima m'intorbidano i vetri, 

e ti scrivo da qui, da questo tavolo  

remoto, dalla cellula di miele 

di una sfera lanciata nello spazio 

e le gabbie coperte, il focolare  

dove i marroni esplodono, le vene

di salnitro e di muffa sono il quadro

dove tra poco romperai. La vita

che t'affabula è ancora troppo breve

se ti contiene! Schiude la tua icona  

il fondo luminoso. Fuori piove.

 

***

 

E tu seguissi le fragili architetture

annerite dal tempo e dal carbone,

i cortili quadrati che hanno nel mezzo

il pozzo profondissimo; tu seguissi 

il volo infagottato degli uccelli 

notturni e in fondo al borro l'allucciolio 

della galassia, la fascia d'ogni tormento.

 

 

Ma il passo che risuona a lungo nell'oscuro 

è di chi va solitario e altro non vede

che questo cadere di archi, di ombre e di pieghe.

Le stelle hanno trapunti troppo sottili,

l'occhio del campanile è fermo sulle due ore,

i rampicanti anch'essi sono un'ascesa

di tenebre e dil loro profumo duole amaro.

Ritorna domani più freddo, vento del nord,

spezza le antiche mani dell'arenaria,

sconvolge i libri d'ore nei solai,

e tutto sia lente tranquilla, dominio, prigione

del semso che non dispera! Ritorna più forte

vento di settentrione che rendi care

le catene e suggelli le spore del possibile!

 

Son troppo strette le strade, gli asini neri

che zoccolano in fila danno scintille,

dal picco nascosto rispondono vampate di magnesio...

...Questa rissa cristiana che non ha 

se non parole d'ombra e di lamento 

che ti porta di me? Meno di quanto 

t'ha rapito la gora che s'interra 

dolce nella sua chiusa di cemento. 

Una ruota di mola, un vecchio tronco, 

confini ultimi al mondo. Si disfà 

un cumulo di strame: e tarli usciti

a unire la mia veglia al tuo profondo

sonno che li riceve, i porcospini

s'abbeverano ad un filo di pietà.

 

  [extrait de « Nouvelles de l’Amiata » inLes occasions/Le occasioni]

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PERSONAE SEPARATAE

PERSONAE SEPARATAE

 

 

 

Come la scaglia d'oro che si spicca
dal fondo oscuro e liquefatta cola
nel corridoio dei carrubi ormai
ischeletriti, così pure noi
persone separate per lo sguardo
d'un altro? È poca cosa la parola,
poca cosa lo spazio in questi crudi
noviluni annebbiati: ciò che manca,
e che ci torce il cuore e qui m'attarda
tra gli alberi, ad attenderti, è un perduto
senso, o il fuoco, se vuoi, che a terra stampi,
figure parallele, ombre concordi,
aste di un sol quadrante i nuovi tronchi
delle radure e colmi anche le cave
ceppaie, nido alle formiche. Troppo
straziato è il bosco umano, troppo sorda
quella voce perenne, troppo ansioso
lo squarcio che si sbiocca sui nevati
gioghi di Lunigiana. La tua forma
passò di qui, si riposò sul riano
tra le nasse atterrate, poi si sciolse
come un sospiro, intorno - e ivi non era
l'orror che fiotta, in te la luce ancora
trovava luce, oggi non più che al giorno
primo già annotta.

  [extrait de « La bufera e altro »]

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LA BUFERA

LA TOURMENTE

 

 

 

La bufera che sgronda sulle foglie

dure della magnolia i lunghi tuoni

marzolini e la grandine,

 

(i suoni di cristallo nel tuo nido  

notturno ti sorprendono, dell'oro  

che s'è spento sui mogani, sul taglio  

dei libri rilegati, brucia ancora  

una grana di zucchero nel guscio  

delle tue palpebre)

 

il lampo che candisce

alberi e muro e li sorprende in quella

eternità d'istante - marmo manna  

e distruzione - ch'entro te scolpita  

porti per tua condanna e che ti lega  

più che l'amore a me, strana sorella, -

  

e poi lo schianto rude, i sistri, il fremere  

dei tamburelli sulla fossa fuia,

lo scalpicciare del fandango, e sopra

qualche gesto che annaspa...

 

Come quando

ti rivolgesti e con la mano, sgombra

la fronte dalla nube dei capelli,

 

mi salutasti - per entrar nel buio.

 [extrait de « La bufera e altro »] 

       

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Eugenio Montale est un poète italien né à Gênes le 12 octobre1896 et mort à Milan le 12 septembre 1981. Il a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1975.

 

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L’oeuvre 

Poésies, sept volumes, Gallimard, 1975-1998, traduction Patrice Dyerval Angelini 

La poésie n’existe pas, Gallimard, 1994, traduction Patrice Dyerval Angelini 

Voyage Florence-Gênes et autres récits insolites, La Fosse aux ours, 2001, traduction Patrice Dyerval Angelini 

En France, La Fosse aux ours, 2004, traduction Patrice Dyerval Angelini 

« Mon cher Piuma », correspondance Eugenio Montale-Sandro Penna, éditions du Rocher, 1999, traduction Sibylle Tribertelli 

Correspondance Eugenio Montale-Italo Svevo, Librairie La Nerthe, 2006, traduction Thierry Gillybœuf 

Papillon de Dinard, Verdier, 2010

 

 

 

Autres sites à consulter

 

  EUGENIO MONTALE.jpg

EUGENIO MONTALE, Nel Sonno Site Terres de Femmes

http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2008/08/eugenio-montale.html

 

 

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CLIQUER ICI Hommage à Eugenio Montale_Les Carnets d'Eucharis.pdf