29/07/2012
JOSEPH BRODSKY
JOSEPH (IOSSIP) BRODSKY
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©Sites Esprits Nomades / Poezibao / Les Carnets d'Eucharis
Joseph Brodsky with cigarette
[Martha Pearson, 1979]
Monterey, Ca
1979
b&w - 20 x 25 cm
Vertumne et autres poèmes Du Monde entier / Gallimard, 1993
■
EXTRAIT
Pour le centenaire d’Anna Akhmatova
(traduit par Hélène Henry)
…
Et la page et le feu, et la meule et le grain,
et le cheveu tranché et le fil de la hache,
Dieu conservera tout ; et plus que tout les mots
de pardon et d’amour qui sont sa voix profonde.
Le craquement des os, le pouls brisé, le choc
de la pioche : c’est là leur scansion souterraine ;
car si la vie est une, ils résonnent plus haut
aux lèvres des mortels que dans l’ouate du ciel.
Grande âme, à toi de par-delà les mers, Salut,
Toi qui trouvas les mots, toi, ta mortelle forme
dormante au sol natal, qui grâce à toi reçut
en ce monde emmuré le don de la parole.
Juillet 1989
& autre extrait
Seule la cendre sait ce que signifie brûler jusqu’au bout.
Je le dirai pourtant, après un coup d’œil myope par –devant :
tout n’est pas emporté par le vent, et le balai
qui ratisse ample dans la cour ne ramasse pas tout.
Nous resterons, mégot fripé, crachat, dans l’ombre
sous le banc, où pas un rayon ne pénètre,
et, étroitement enlacés à la fange, comptant les jours,
nous nous ferons terreau, dépôt, couche culturelle.
…
Juillet 1987
(Traduit du russe par Véronique SCHILTZ)
■ SOURCE PHOTOGRAPHIQUE :
General Collection, Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University
■ Autres sites à consulter
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27/07/2012
Nathalie Riera (Extraits de "Puisque Beauté il y a" traduit en italien par Francesco Marotta)
NATHALIE RIERA
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© Editions Lanskine Puisque Beauté il y a, 2010
Nathalie Riera à Port Lligat (Cadaquès, Espagne) en juin 2002
Extraits
Traduit en italien par Francesco Marotta
Ta voix en eau peu profonde: sa menthe des marais,
et ses graines qui germent à la lumière.
Ta voix à fleur d’eau qui m’appelle.
Me boire. Me susurrer. Me festoyer.
Mouvementée ma longue silhouette herbacée, poussée
par les vents et leurs risées amères.
Quelques égratignures à mes couleurs, et sur mes murs
de lierre et de pierre, volettent mes cursives de papillons.
A nouveau le chant de l’oiseau que les feuillages épient.
La géomancie de leur chute. L’arborescence de leurs
figures sur le sol.
Et pour toi et moi le prodige de ce que nous sommes
capables d’édifier pour nous conduire aux cimes et aux
racines de notre provenance.
Décrypter les initiales de notre amour.
Décrypter les ombres des sommets et des fossés, et le
grésillement du soleil dans les arbres.
Si nos rêves et nos pensées ne penchent plus du côté
du soleil, s’il n’y a plus rien à espérer de soi et de l’autre
que nos assortiments de plantes invasives.
--------------------------------------- (p.28)
La tua voce in acqua poco profonda: la sua menta di palude,
i suoi semi che germogliano alla luce.
La tua voce a fior d’acqua che mi chiama.
Bevimi. Sussurrami. Festeggiami.
Si agita la mia lunga figura erbacea, mossa
dai venti e dalle loro risate amare.
Qualche graffio ai miei colori, e sui miei muri
d’edera e di pietra, i miei svolazzanti corsivi di farfalle.
Di nuovo il canto dell’uccello che le foglie spiano.
La geomanzia della loro caduta. L’arborescenza delle loro
figurazioni sul terreno.
E per te e me il prodigio di ciò che siamo
capaci di costruire per portarci verso le cime e alle
radici della nostra provenienza.
Decifrare le iniziali del nostro amore.
Decifrare le ombre delle alture e dei fossati, e il
frusciare del sole tra gli alberi.
Se i nostri sogni e i nostri pensieri non si tendono più verso
il sole, se non vi è più niente da sperare di sé e dell’altro
se non le nostre combinazioni di piante invasive.
Des chuchotis d’insectes le papier que tu froisses,
le craquèlement de tes lèvres: ce que tu cherches
à écrire, alors que tu ne sais encore rien du froid,
et de ses crimes.
Un bruit d’abeille la mer et l’aube, écrire
Pour tout ce qui est terre, et fragile. Ainsi nos
feuilles rugissantes dans les poussières sonores des
cités, ou dans les arbres qui nous enseignent les
branches et leurs coups d’archets.
Et mes souvenirs blancs comme du jasmin.
--------------------------------------- (p.46)
Bisbigli di insetti il foglio che accartocci,
la screpolatura delle tue labbra: ciò che cerchi
di scrivere, quando non sai ancora nulla del freddo,
e dei suoi crimini.
Un ronzio d’ape il mare e l’alba, scrivere
per tutto ciò che è terra, e fragile. Così le nostre
foglie che urlano nella polvere sonora delle
città, o negli alberi che ci insegnano
i rami e i loro colpi d’archetto.
E i miei ricordi bianchi come il gelsomino.
Parfois massif est le bleu de la mer.
J’écris avec l’encre de la lisière, avec le réel ancré
dans la pierre, avec l’immédiateté de l’air, l’imminence
de l’instant, la contiguïté du noir et du blanc.
J’écris à l’orée de ce qui ne me tient plus en lisière,
et de ce que je maintiens dans la plus étroite servitude.
Le bleu massif de l’enfance dans la lumière de la
colline.
Ma verte contemplation.
--------------------------------------- (p.50)
A volte compatto è l’azzurro del mare
Scrivo con l’inchiostro del margine, con il reale ancorato
nella pietra, con l’immediatezza dell’aria, l’imminenza
dell’istante, la contiguità del nero e del bianco.
Scrivo sul limitare di ciò che non mi trattiene più nella morsa,
e di ciò che tengo nella più ferrea schiavitù.
L’azzurro compatto dell’infanzia alla luce della
collina.
La mia contemplazione verde.
■ La dimora del tempo sospeso (Francesco Marotta)
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Nota biobibliografica
Nata nell’aprile del 1966 (originaria di Lille), Nathalie Riera vive in Provenza, autrice di un saggio, La parole derrière les verrous (Ed. de l’amandier, 2007), e di raccolte di poesia: ClairVision (Ed. Publie.net, 2009), Puisque Beauté il y a (Ed. Lanskine, 2010), Variations d’herbes e Paysages d’été (in via di pubblicazione entro il 2012).
Pubblicata in riviste cartacee e siti telematici dedicati alla poesia e alle arti figurative, ha tenuto seminari di scrittura e partecipato a letture pubbliche nelle mediateche, le prigioni, le scuole.
Ha creato la rivista telematica Les Carnets d’eucharis, che gestisce dal marzo 2008 (34 numeri editi fino ad oggi).
__________________________
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26/07/2012
George Oppen
GEORGE OPPEN
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© Editions José Corti Poésie complète, 2011
Série américaine
Extraits
Traduit par Yves di Manno
Même si dans une sorte d’été les durs bourgeons fleurissent
Avec une profusion féminine
Le « cœur de la
Taille d’un pouce », le petit noyau de l’être,
Si peu artistique,
Le cœur sans élégance
Incapable de saisir
Le monde
Et qui produit l’art
Ne s’avère pas plus gros
Qu’un petit faucon
Se posant échevelé sur le rebord d’une fenêtre.
Tels des faucons du moins ne sommes-nous pas
Nulle part, et je dirai
Où nous sommes
Même si cela perturbe
Les fenêtres qui surveillent
L’activité
Des jours
Dans les rues
Sans horizon, rues
Et jardins
Des technologies féminines
Du désir
Et de la compassion qui vêtiront
Tout un chacun, émergeant
De l’air
Incivil
Malfaisant
Comme un faucon
Du nid d’un
Faucon comme doit être
Dit-on le nid
D’un tel oiseau, et continuant
Donc à parler de la
Technologie des brindilles
--------------------------------------- (DANS CE QUI (1965), p.111)
[…]
32
Que simplement cela soit beau
Que simplement cela soit beau
Ô, beau
Rouge bleu vert – les lèvres humides
En riant
Ou la spirale de la coquille blanche
Et la beauté des femmes, la perfection des tendons
Sous la peau, la perfection de la vie
Qui peut tanguer dans le flux
Du désir
Non de la vérité mais de l’autre
La peau lumineuse, lumineuse, ses mains qui s’agitent
A l’aune de son incroyable besoin
--------------------------------------- (D’ETRE EN MULTITUDE (1968), p.208)
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Salvatore Quasimodo
SALVATORE QUASIMODO
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© Editions Unes Poèmes, 2000
Peut-être le coeur
Traduit de l'italien par Michel Costagutto
S’engloutira l’odeur âcre des tilleuls
dans la nuit de pluie. Sera vain
le temps de joie, sa furia,
sa terrassante morsure de foudre.
Il reste un peu d’indolence,
un geste, une syllabe,
comme un lent vol d’oiseaux entrevu
à travers la brume. Et tu attends encore,
quoi, mon égarée : un moment
qui décide, qui rappelle l’origine ou la fin :
c’est égal, désormais. Ici la fumée noire des incendies
dessèche la gorge. Si tu peux,
oublie ce goût de soufre,
et la peur. Les paroles nous fatiguent,
ressurgies d’une eau lapidée ;
peut-être nous reste-t-il le cœur, peut-être le cœur…
--------------------------------------- (p.36)
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Steve Reich - Music for 18 musicians
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Steve Reich - electric counterpoint
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25/07/2012
ARTHUR CRAVAN
ARTHUR CRAVAN "POÈTE ET BOXEUR" par MELMOTH
ARTHUR CRAVAN
Poète et Boxeur
(1887-1918)
JE SUIS TOUTES LES CHOSES, TOUS LES HOMMES, ET TOUS LES ANIMAUX !
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20/07/2012
Theodore Roethke - Elegy For Jane
■Theodore Roethke
Theodore Roethke
American poet
(1908 – 1963)
■ LIEN : http://www.poets.org/poet.php/prmPID/13
■ ■ ■ In 1908, Theodore Roethke was born in Saginaw, Michigan. As a child, he spent much time in the greenhouse owned by his father and uncle. His impressions of the natural world contained there would later profoundly influence the subjects and imagery of his verse. Roethke graduated magna cum laude from the University of Michigan in 1929. He later took a few graduate classes at Michigan and Harvard, but was unhappy in school. His first book, Open House (1941), took ten years to write and was critically acclaimed upon its publication. He went on to publish sparingly but his reputation grew with each new collection, including The Waking which was awarded the Pulitzer Prize in 1954.LIRE LA SUITE
Elegy For Jane
(My student, thrown by a horse)
I remember the neckcurls, limp and damp as tendrils;
And her quick look, a sidelong pickerel smile;
And how, once startled into talk, the light syllables leaped for her,
And she balanced in the delight of her thought,
A wren, happy, tail into the wind,
Her song trembling the twigs and small branches.
The shade sang with her;
The leaves, their whispers turned to kissing,
And the mould sang in the bleached valleys under the rose.
Oh, when she was sad, she cast herself down into such a pure depth,
Even a father could not find her:
Scraping her cheek against straw,
Stirring the clearest water.
My sparrow, you are not here,
Waiting like a fern, making a spiney shadow.
The sides of wet stones cannot console me,
Nor the moss, wound with the last light.
If only I could nudge you from this sleep,
My maimed darling, my skittery pigeon.
Over this damp grave I speak the words of my love:
I, with no rights in this matter,
Neither father nor lover.
------------------------- (ELEGY FOR JANE)
_______________
Theodore Roethke
THE UNOFFICIAL SITE
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18/07/2012
PURE - Film de Lisa Langseth
01:09 Publié dans VIDEOS, ANIMATIONS, DOCUMENTAIRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
14/07/2012
Les Carnets d'Eucharis ETE 2012 - n°34
■■■
Les carnets d’eucharis n°34
ETE 2012
2012 © Photo : Nathalie Riera – La série des paniers «abricots »
[SOMMAIRE………]
American Girl
RUTH ORKIN
Claire Pestaille
PHOTOGRAPHIE
Dora Maar
DU CÔTÉ DE…
Nathalie Michel (Souffle continue)
Raphaële Bruyère/Juliette Lemontey(La carpe, le pinson…)
Gilbert Bourson(Parking blanc)
Jacques Estager (Deux silhouettes, Cité des Fleurs)
Animal regard António Ramos Rosa
Gregory Corso Mexican impressions
CHRISTIAN BOURGOIS EDITIONS ANTONIO LOBO ANTUNES la nébuleuse de l’insomnie
EDITIONS JOSE CORTI ROBERT ALEXIS Les contes d’Orsanne
COLONNA EDITIONS ANGELE PAOLI Solitude des seuils
AUPASDULAVOIR
PIERRE AGNELSandro Penna, non ho fatto niente
■■■ EUGENIO MONTALE[Poesia Italiana]
Francesco Marotta … Antonella Anedda
DES LECTURES/DES PORTRAITS
Nathalie Riera Variations d’herbes par Angèle Paoli
Claude Dourguin La peinture et le lieu par Tristan Hordé
[Peinture&Céramique]Sophie Combres, Fille de la terre et du feu par Claude Darras
REVUE(S)
Triages – # Supplément 2012 (D’écrire j’arrête)
Diérèse – # 56 (Thierry Metz)
■■■
Au format PDF
http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/media/02/02/3096811378.pdf
&
Au format CALAMEO
http://fr.calameo.com/read/0000370718a123a07a9e3
21:01 Publié dans LES CARNETS D'EUCHARIS (pdf & calaméo), Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Francesco Marotta
Francesco
MAROTTA
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© Site Les Carnets d’Eucharis
© SOURCE PHOTO | PRIVEE
EXTRAITS
Il verbo dei silenzi
Francesco Marotta, Il verbo dei silenzi
Edizioni del Leone
Traduction de Raymond Farina
(Entre pupille et langue)
Tra pupilla e lingua
**
Erodée par l’infinité du feu
la pierre que je chante.
Seuil où s’enfonce un cri.
Eboulis d’alphabets par l’aube recueillis
dans ses silences de lumière.
Signes de fièvre
sur l’unique miroir sauvé
de l’incendie de l’ombre.
La mémoire parfois s’illumine
de ces fragiles voix
que gemme une errance de sable.
-------------------------
Erosa da infinità di fuoco
la pietra che canto.
Soglia dove si addensa un grido.
Alfabeti franati l’alba raccoglie
nei suoi silenzi di luce.
Segni di febbre
sull’unico specchio scampato
all’incendio del buio.
La memoria talvolta si illumina
di queste fragili voci
gemmate da un vagare di sabbia.
-------------------------
Paroles de sel
sur la pierre silencieuse des jours.
Un chant que remue le ressac
parmi des vagues semées d’écumes.
Parmi des lueurs incertaines.
Ici où un vers
vaut ce qu’il vit de temps
à l’insu de l’ombre
(une fleur d’aubes brûlées
façonnée sur la crête d’échos
absents)
inventer les lumières de la sentence.
La flamme est une voix en quête de demeure.
Obscur accent qui plie les cartes
de routes indéchiffrables.
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Parole di sale
sulla pietra silenziosa dei giorni.
Un canto che muove la risacca
tra onde seminate di spume.
Tra chiarori incerti.
Qui dove un verso
è quanto del tempo vive
all’insaputa del buio
(un fiore di albe bruciate
plasmato nella creta di echi
assenti)
inventare lumi di condanna.
La fiamma è voce in cerca di dimora.
Oscuro accento che curva le mappe
di rotte indecifrabili.
-------------------------
Couleurs des syllabes
fêlées par le ressac du vent.
La mer aussi se nourrit des floraisons absentes.
Retourne à son lieu d’origine
la vague qui murmure
pétrifiée dans l’écho
comme flamme de vols déjà éteints.
Et la parole est air endurci dans les profondeurs.
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Colori di sillabe
incrinate da risacche di vento.
Anche il mare si nutre di fioriture assenti.
Ritorna al luogo d’origine
l’onda che sussurra
pietrificata nell’eco
come fiamma di voli ormai spenti.
La parola è aria indurita nei fondali.
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Eclats de vie
dans des livres brûlés.
Je disperse sur le sol des semences de cendres
pour que mes yeux puissent entendre.
Mes lèvres voir.
Dès que les ombres vont décroître
j’enlèverai mes mains du feu.
-------------------------
Schegge di vita
nei libri bruciati.
Spargo semi di cenere al suolo
per avere occhi che sentono.
Labbra che vedono.
A ombre appena calate
ritirerò le mani dal fuoco.
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Fièvre subtile de la métamorphose.
Allumée sur la frontière
qui entre pupille et langue
rappelle le temps corrodé
ramifié en cercles de flamme.
L’éclair surgit de la blessure.
Parole qui devient obscure
si quand elle donne un nom au monde
toutes les choses révélées
ont déjà consumé leur plus secret visage.
-------------------------
Febbre sottile della metamorfosi.
Accesa sul confine
che tra pupilla e lingua
ricorda l’età corrosa
ramificata in circoli di fiamma.
Il lampo è sorgente di ferita.
Parola che si oscura
se nominando il mondo
alle cose rivelate
ha già bruciato il volto più segreto.
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Le temps où demeurent les cris
est constellé de lumières
qu’assiège le silence.
Dans ce grumeau d’éclairs tourmentés
par des étoiles ayant erré sur des orbites inconnues
force ton regard
à combler l’air usurpé
afin qu’il se déploie
pour dépouiller les images
de la blanche superficie de la mort.
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Il tempo dove dimorano grida
è costellato di luci
assediate di silenzio.
In quel grumo di lampi tormentati
di stelle erranti per orbite ignote
costringi gli occhi
a colmare l’aria usurpata
affinché si spandano
a predare di immagini
la bianca superficie della morte.
■ Fiche bio-bibliographique :
Francesco Marotta est né à Nocera Inferiore, dans la province de Salerne en 1954. Il a fait des études classiques, est titulaire d’une licence de philosophie et de lettres modernes et vit dans la province de Milan, où il enseigne la philosophie et l’histoire. Ses textes et ses traductions ont été publiés dans les revues : Alla Bottega, Portofranco, Anterem, Convergenze, Il Segnale. Parmi ses recueils figurent Le Guide del Tramonto (Firenze, 1986) ; Memoria delle Meridiane (Brindisi, 1988) ; Giorni come pietre (Ragusa, 1989) ; Alfabeti di Esilio (Torino,1990) ; Il Verbo dei Silenzi (Venezia, 1991) ; Postludium (Verona, 2003) ; Per soglie d’increato (Bologna, 2006) ; Hairesis (Milano, 2007) ; Inpronte sull’acqua (Sasso Marconi, 2008) ; Esilio di voce (Messina, 2011).
En anthologies, il a fait paraître Creature di rogo (1995) et Notizie della Fenice (1996).
Ses textes ont été traduits en allemand, par Stefanie Golisch, en albanais, par Gezim Hajdari, en français et en espagnol. Ses contributions critiques (notes, recensions, préfaces, essais) sur des auteurs contemporains (Bonnefoy, Neri, Cepollaro etc.) figurent sur la toile ou sur son blog.
Il gère l’espace web : http://rebstein.wordpress.com
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09/07/2012
Eugenio Montale
Hommage àEugenio Montale
(1896-1981)
© Photo : Source Internet
(EUGENIO MONTALE)
■ http://eugeniomontale.xoom.it/
«Ossi di Seppia & Le Occasioni »
Extraits
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RIVIERE
RIVAGES
Riviere,
bastano pochi stocchi d'erbaspada
penduli da un ciglione
sul delirio del mare;
o due camelie pallide
nei giardini deserti,
e un eucalipto biondo che si tuffi
tra sfrusci e pazzi voli
nella luce;
ed ecco che in un attimo
invisibili fili a me si asserpano,
farfalla in una ragna
di fremiti d'olivi, di sguardi di girasoli
[…]
[extrait de « Rivages » in Os de seiche/Ossi di sepia]
-------------------------
.
I LIMONI
LES CITRONS
Ascoltami : i poeti laureati
si muovono soltanto fra le piante
dai nomi poco usati : bossi ligustri o acanti.
Io, per me, amo le strade che riescono agli erbosi
fossi dove in pozzanghere
mezzo seccate agguantano i ragazzi
qualche sparuta anguilla :
le viuzze che seguono i ciglioni,
discendono tra i ciuffi delle canne
e mettono negli orti, tra gli alberi dei limoni.
[…]
[extrait de « Les citrons » inOs de seiche/Ossi di sepia]
-------------------------
NOTIZIE DALL’AMIATA
NOUVELLES DE L’AMIATA
Il fuoco d'artifizio del maltempo
sarà murmure d'arnie a tarda sera.
La stanza ha travature
tarlate ed un sentore di meloni
penetra dall'assito. Le fumate
morbide che risalgono la valle
d'elfi e di funghi fino al cono diafano
della cima m'intorbidano i vetri,
e ti scrivo da qui, da questo tavolo
remoto, dalla cellula di miele
di una sfera lanciata nello spazio
e le gabbie coperte, il focolare
dove i marroni esplodono, le vene
di salnitro e di muffa sono il quadro
dove tra poco romperai. La vita
che t'affabula è ancora troppo breve
se ti contiene! Schiude la tua icona
il fondo luminoso. Fuori piove.
***
E tu seguissi le fragili architetture
annerite dal tempo e dal carbone,
i cortili quadrati che hanno nel mezzo
il pozzo profondissimo; tu seguissi
il volo infagottato degli uccelli
notturni e in fondo al borro l'allucciolio
della galassia, la fascia d'ogni tormento.
Ma il passo che risuona a lungo nell'oscuro
è di chi va solitario e altro non vede
che questo cadere di archi, di ombre e di pieghe.
Le stelle hanno trapunti troppo sottili,
l'occhio del campanile è fermo sulle due ore,
i rampicanti anch'essi sono un'ascesa
di tenebre e dil loro profumo duole amaro.
Ritorna domani più freddo, vento del nord,
spezza le antiche mani dell'arenaria,
sconvolge i libri d'ore nei solai,
e tutto sia lente tranquilla, dominio, prigione
del semso che non dispera! Ritorna più forte
vento di settentrione che rendi care
le catene e suggelli le spore del possibile!
Son troppo strette le strade, gli asini neri
che zoccolano in fila danno scintille,
dal picco nascosto rispondono vampate di magnesio...
...Questa rissa cristiana che non ha
se non parole d'ombra e di lamento
che ti porta di me? Meno di quanto
t'ha rapito la gora che s'interra
dolce nella sua chiusa di cemento.
Una ruota di mola, un vecchio tronco,
confini ultimi al mondo. Si disfà
un cumulo di strame: e tarli usciti
a unire la mia veglia al tuo profondo
sonno che li riceve, i porcospini
s'abbeverano ad un filo di pietà.
[extrait de « Nouvelles de l’Amiata » inLes occasions/Le occasioni]
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PERSONAE SEPARATAE
PERSONAE SEPARATAE
Come la scaglia d'oro che si spicca
dal fondo oscuro e liquefatta cola
nel corridoio dei carrubi ormai
ischeletriti, così pure noi
persone separate per lo sguardo
d'un altro? È poca cosa la parola,
poca cosa lo spazio in questi crudi
noviluni annebbiati: ciò che manca,
e che ci torce il cuore e qui m'attarda
tra gli alberi, ad attenderti, è un perduto
senso, o il fuoco, se vuoi, che a terra stampi,
figure parallele, ombre concordi,
aste di un sol quadrante i nuovi tronchi
delle radure e colmi anche le cave
ceppaie, nido alle formiche. Troppo
straziato è il bosco umano, troppo sorda
quella voce perenne, troppo ansioso
lo squarcio che si sbiocca sui nevati
gioghi di Lunigiana. La tua forma
passò di qui, si riposò sul riano
tra le nasse atterrate, poi si sciolse
come un sospiro, intorno - e ivi non era
l'orror che fiotta, in te la luce ancora
trovava luce, oggi non più che al giorno
primo già annotta.
[extrait de « La bufera e altro »]
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LA BUFERA
LA TOURMENTE
La bufera che sgronda sulle foglie
dure della magnolia i lunghi tuoni
marzolini e la grandine,
(i suoni di cristallo nel tuo nido
notturno ti sorprendono, dell'oro
che s'è spento sui mogani, sul taglio
dei libri rilegati, brucia ancora
una grana di zucchero nel guscio
delle tue palpebre)
il lampo che candisce
alberi e muro e li sorprende in quella
eternità d'istante - marmo manna
e distruzione - ch'entro te scolpita
porti per tua condanna e che ti lega
più che l'amore a me, strana sorella, -
e poi lo schianto rude, i sistri, il fremere
dei tamburelli sulla fossa fuia,
lo scalpicciare del fandango, e sopra
qualche gesto che annaspa...
Come quando
ti rivolgesti e con la mano, sgombra
la fronte dalla nube dei capelli,
mi salutasti - per entrar nel buio.
[extrait de « La bufera e altro »]
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Eugenio Montale est un poète italien né à Gênes le 12 octobre1896 et mort à Milan le 12 septembre 1981. Il a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1975.
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L’oeuvre
Poésies, sept volumes, Gallimard, 1975-1998, traduction Patrice Dyerval Angelini
La poésie n’existe pas, Gallimard, 1994, traduction Patrice Dyerval Angelini
Voyage Florence-Gênes et autres récits insolites, La Fosse aux ours, 2001, traduction Patrice Dyerval Angelini
En France, La Fosse aux ours, 2004, traduction Patrice Dyerval Angelini
« Mon cher Piuma », correspondance Eugenio Montale-Sandro Penna, éditions du Rocher, 1999, traduction Sibylle Tribertelli
Correspondance Eugenio Montale-Italo Svevo, Librairie La Nerthe, 2006, traduction Thierry Gillybœuf
Papillon de Dinard, Verdier, 2010
Autres sites à consulter
EUGENIO MONTALE, Nel Sonno ■ Site Terres de Femmes
http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2008/08/eugenio-montale.html
IMPRIMER
CLIQUER ICI Hommage à Eugenio Montale_Les Carnets d'Eucharis.pdf
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