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26/07/2012

Salvatore Quasimodo

SALVATORE QUASIMODO

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© Editions Unes Poèmes, 2000

 quasimodo salvatore.jpg

 

Peut-être le coeur

Traduit de l'italien par Michel Costagutto

 

 

 

S’engloutira l’odeur âcre des tilleuls

dans la nuit de pluie. Sera vain

le temps de joie, sa furia,

sa terrassante morsure de foudre.

Il reste un peu d’indolence,

un geste, une syllabe,

comme un lent vol d’oiseaux entrevu

à travers la brume. Et tu attends encore,

quoi, mon égarée : un moment

qui décide, qui rappelle l’origine ou la fin :

c’est égal, désormais. Ici la fumée noire des incendies

dessèche la gorge. Si tu peux,

oublie ce goût de soufre,

et la peur. Les paroles nous fatiguent,

ressurgies d’une eau lapidée ;

peut-être nous reste-t-il le cœur, peut-être le cœur…

 

--------------------------------------- (p.36)

 

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