Francesco Marotta (14/07/2012)
Francesco
MAROTTA
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EXTRAITS
Il verbo dei silenzi
Francesco Marotta, Il verbo dei silenzi
Edizioni del Leone
Traduction de Raymond Farina
(Entre pupille et langue)
Tra pupilla e lingua
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Erodée par l’infinité du feu
la pierre que je chante.
Seuil où s’enfonce un cri.
Eboulis d’alphabets par l’aube recueillis
dans ses silences de lumière.
Signes de fièvre
sur l’unique miroir sauvé
de l’incendie de l’ombre.
La mémoire parfois s’illumine
de ces fragiles voix
que gemme une errance de sable.
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Erosa da infinità di fuoco
la pietra che canto.
Soglia dove si addensa un grido.
Alfabeti franati l’alba raccoglie
nei suoi silenzi di luce.
Segni di febbre
sull’unico specchio scampato
all’incendio del buio.
La memoria talvolta si illumina
di queste fragili voci
gemmate da un vagare di sabbia.
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Paroles de sel
sur la pierre silencieuse des jours.
Un chant que remue le ressac
parmi des vagues semées d’écumes.
Parmi des lueurs incertaines.
Ici où un vers
vaut ce qu’il vit de temps
à l’insu de l’ombre
(une fleur d’aubes brûlées
façonnée sur la crête d’échos
absents)
inventer les lumières de la sentence.
La flamme est une voix en quête de demeure.
Obscur accent qui plie les cartes
de routes indéchiffrables.
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Parole di sale
sulla pietra silenziosa dei giorni.
Un canto che muove la risacca
tra onde seminate di spume.
Tra chiarori incerti.
Qui dove un verso
è quanto del tempo vive
all’insaputa del buio
(un fiore di albe bruciate
plasmato nella creta di echi
assenti)
inventare lumi di condanna.
La fiamma è voce in cerca di dimora.
Oscuro accento che curva le mappe
di rotte indecifrabili.
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Couleurs des syllabes
fêlées par le ressac du vent.
La mer aussi se nourrit des floraisons absentes.
Retourne à son lieu d’origine
la vague qui murmure
pétrifiée dans l’écho
comme flamme de vols déjà éteints.
Et la parole est air endurci dans les profondeurs.
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Colori di sillabe
incrinate da risacche di vento.
Anche il mare si nutre di fioriture assenti.
Ritorna al luogo d’origine
l’onda che sussurra
pietrificata nell’eco
come fiamma di voli ormai spenti.
La parola è aria indurita nei fondali.
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Eclats de vie
dans des livres brûlés.
Je disperse sur le sol des semences de cendres
pour que mes yeux puissent entendre.
Mes lèvres voir.
Dès que les ombres vont décroître
j’enlèverai mes mains du feu.
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Schegge di vita
nei libri bruciati.
Spargo semi di cenere al suolo
per avere occhi che sentono.
Labbra che vedono.
A ombre appena calate
ritirerò le mani dal fuoco.
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Fièvre subtile de la métamorphose.
Allumée sur la frontière
qui entre pupille et langue
rappelle le temps corrodé
ramifié en cercles de flamme.
L’éclair surgit de la blessure.
Parole qui devient obscure
si quand elle donne un nom au monde
toutes les choses révélées
ont déjà consumé leur plus secret visage.
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Febbre sottile della metamorfosi.
Accesa sul confine
che tra pupilla e lingua
ricorda l’età corrosa
ramificata in circoli di fiamma.
Il lampo è sorgente di ferita.
Parola che si oscura
se nominando il mondo
alle cose rivelate
ha già bruciato il volto più segreto.
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Le temps où demeurent les cris
est constellé de lumières
qu’assiège le silence.
Dans ce grumeau d’éclairs tourmentés
par des étoiles ayant erré sur des orbites inconnues
force ton regard
à combler l’air usurpé
afin qu’il se déploie
pour dépouiller les images
de la blanche superficie de la mort.
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Il tempo dove dimorano grida
è costellato di luci
assediate di silenzio.
In quel grumo di lampi tormentati
di stelle erranti per orbite ignote
costringi gli occhi
a colmare l’aria usurpata
affinché si spandano
a predare di immagini
la bianca superficie della morte.
■ Fiche bio-bibliographique :
Francesco Marotta est né à Nocera Inferiore, dans la province de Salerne en 1954. Il a fait des études classiques, est titulaire d’une licence de philosophie et de lettres modernes et vit dans la province de Milan, où il enseigne la philosophie et l’histoire. Ses textes et ses traductions ont été publiés dans les revues : Alla Bottega, Portofranco, Anterem, Convergenze, Il Segnale. Parmi ses recueils figurent Le Guide del Tramonto (Firenze, 1986) ; Memoria delle Meridiane (Brindisi, 1988) ; Giorni come pietre (Ragusa, 1989) ; Alfabeti di Esilio (Torino,1990) ; Il Verbo dei Silenzi (Venezia, 1991) ; Postludium (Verona, 2003) ; Per soglie d’increato (Bologna, 2006) ; Hairesis (Milano, 2007) ; Inpronte sull’acqua (Sasso Marconi, 2008) ; Esilio di voce (Messina, 2011).
En anthologies, il a fait paraître Creature di rogo (1995) et Notizie della Fenice (1996).
Ses textes ont été traduits en allemand, par Stefanie Golisch, en albanais, par Gezim Hajdari, en français et en espagnol. Ses contributions critiques (notes, recensions, préfaces, essais) sur des auteurs contemporains (Bonnefoy, Neri, Cepollaro etc.) figurent sur la toile ou sur son blog.
Il gère l’espace web : http://rebstein.wordpress.com
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Commentaires
mes compliments pour la splendide et sensible traduction dell' opère poétique de Francesco.
ciao.
paola
Écrit par : paola lovisolo (cara polvere) | 16/07/2012