28/08/2010
Giorgio Caproni
Petits vers presque écologiques
Ne tuez pas la mer,
la libellule, le vent.
N’étouffez pas le gémissement
(le chant !) du lamantin.
Le galagon, le pin :
l’homme est fait de cela aussi.
Et qui par vil profit
foudroie un poisson, un fleuve,
ne le faites pas chevalier
du mérite. L’amour
finit où l’herbe finit,
où l’eau meurt. Où disparaissant, la forêt
et l’air vert, ceux qui restent
soupirent dans le toujours plus vaste
pays dévasté : « Comment
l’homme disparu,
la terre pourrait redevenir belle. »
Traduit par Philippe di Meo
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P.P. Pasolini - L'inédit de New York
« La poésie malgré tout, et au-delà (bien au-delà) de toute consommation. Cet entretien avec Pasolini, document réellement passionnant et remarquablement concis de sa biographie, s’achève sur une sorte « d’appel » qui est en même temps un message visionnaire : la poésie comme ultime refuge, la poésie comme valeur suprême inviolable ; la poésie forte d’une grâce primitive ; la poésie contre une société toujours plus opulente ; la poésie contre toutes les institutions qui veulent la régir pour la soumettre à leurs propres lois. » Luigi Fontanella, Université de New York, juillet 2005
22:50 Publié dans Pier Paolo Pasolini | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
26/08/2010
Mariangela Gualtieri
Je suis éclatée, je suis dans le passé proche
je suis toujours il y a cinq minutes
mon dire est en faillite
je ne suis jamais toute, je ne suis jamais toute, j’appartiens
à l’être et je ne sais le dire, je ne sais le dire
j’appartiens et je ne sais le dire, je ne sais le dire
j’appartiens à l’être et je ne sais le dire
je suis sans adjectifs et je suis sans prédicats
j’affaiblis la syntaxe, je consume les mots
je n’ai pas de mots influents, je n’ai pas de mots
chatoyants, je n’ai pas de mots changeants
je n’ai pas de mots qui dérangent
je n’ai pas assez de mots, mes mots
se brûlent, je n’ai pas de mots dévoilants, je n’ai pas
les mots qui reposent
je n’ai jamais assez de mots, jamais assez
de mots, jamais assez de mots
je n’ai que des mots courants, des mots sérieux
je n’ai que les mots du marché, seulement des mots
en faillite, je n’ai que des mots décevants
je n’ai que des mots qui me déçoivent
mes mots me déçoivent, ils me déçoivent toujours
toujours toujours ils me déçoivent et me manquent
je ne suis jamais toute, j’appartiens
à l’être et je ne sais pas le dire, je ne sais pas le dire,
(oui
J’appartiens et je ne sais pas le dire
J’appartiens à l’être, à l’être et je ne sais pas
(le dire
Oh ! j’écoute
Oh ! la patience d’entendre
Oh ! entendre ! entendre !
Oh ! totalité !
Oh ! qu’est-ce qui ne te consume pas !
Oh ! le tout que j’ai oublié !
Oh ! savoir ! oh ! vérité !
Oh ! changeante, toi et fluide, toi toujours
(enceinte !
Poème traduit par Martin Rueff, in Po&sie N° 110, « 1975-2004 : 30 ans de poésie italienne », Editions Belin, 2005
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Les cendres de Gramsci
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23/08/2010
Georges Guillain, Compris dans le paysage
NOTE DE LECTURE
(Sylvie Durbec)
Georges Guillain
Compris dans le paysage
Dès le livre en main, plusieurs singularités : la couverture et à l’ouverture, les deux citations, l’une de Bob Sheppard, et l’autre de Vassili Grossman. L’une met l’accent sur la beauté d’un paysage et l’autre évoque le mot figures pour désigner les corps humains, « 100 figures, 200 figures ». La première citation se termine ainsi : « Mais c’est devant qu’il faut regarder. » Et puis il y a l’italique qui est utilisé dans tout le recueil, depuis les citations jusqu’à la coda. Le titre, les mots de Sheppard, la fermeture éclair sur le dessin nous rapprochent d’un lieu, perdu dans le « …moutonnement des Vosges », le camp de concentration du Struthof, nom que je ne découvre écrit qu’après avoir lu tous les textes, puisqu’il figure à la page 10, soit juste avant les citations. Nom d’un lieu perdu, à retrouver, à tenter d’apercevoir. Il n’est pas anodin que je ne l’aie pas vu.
Voir, il s’agit donc de voir. Des jardins.
il y aurait des jardins des fleurs des papillons des murs les gestes
d’autrefois le bleu des fours des torchons épaissis de pâte les noms
La beauté et les figures. Beauté d’un paysage.
Mais Georges Guillain parle aussi une langue où la faiblesse des mots s’inscrit contre ce qui se voit et qui cache ce qui a été là.
l’écrire
pour me souvenir
Voir, c’est aussi passer à travers le vert/le rouge/tout le mûri/, pour ceux qui n’ont pas fait partie des figures et qui ont à mener une vie, leur vie :
une vie ordinaire sans rien
sans souvenirs immondes sans
grincements de dents
C’est de cette vie-là que part celui qui écrit devant ce paysage rempli d’absence et devant cette couleur devenue majuscule :
oui
ROUGE
je l’écris
cherche les mots/hésite après
dans les failles
ce qu’on entend/du Rouge/ici
les lettres le détachent/un bloc dont se fissure la présence entre
les maisons bien assises sur la place qu’on traversait encore
ìngénument le soir/
leur toit/ROUGE/et/
le saisissement de se voir/
là/dans le tremblement/l’effarement/
de la phrase
(…)
Alors Georges Guillain invente une ponctuation, un rythme qui parle d’un lent retour, d’une montée vers une hauteur prête à disparaître. Tout en avançant sur cette route,
doutant de tout
ce que pauvrement (je)il possède
il égrène des cailloux d’ombre et la page ressemble à un ciel brûlé d’étoiles. Les figures deviennent présences et les fleurs elles-mêmes se peuplent de mots hésitants à leur redonner poids.
Jusqu’ à cette fin d’été qui conduit à l’automne et au froid du camp :
figure humaine au bois fendu comme les fentes des persiennes
un mur
de bois de haches dans le froid
où pousse aussi ton corps déjà l’hiver dans la forêt qui dure
(…)
Les figures sont des corps et ce sont eux qui nourrissent la terre :
cette
misère d’eux
balayée ramassée
(…)
La CODA nous rappelle aux couleurs, au linge, aux pommes, au pré, à ce qui bouge :
simples vols d’oiseaux surpris qui
disparaissent agitent un peu
la haie
Et le poète écrit le mot caché sous celui de figures / morts/ et à son tour il est compris dans le paysage :
et tant pis
si toujours la pression de la vie s’obstine s’exténue
à déformer le monde en rythmes un peu bancals
traçant à sa manière un chant dont on peut dire qu’il éclaire ce qui n’a pas de lumière.
© S.D., 2010
Editions Potentille, 2010
22:50 Publié dans NOTES DE LECTURES/RECENSIONS, Sylvie Durbec | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
22/08/2010
Andrea Zanzotto
Phosphènes
Andrea ZANZOTTO
Littérature étrangère, Ed. José Corti, 2010
Extrait
Bibelots et gel
(p.107)
(…)
Eh ! eh ! Oncle novembre, tu nous as constellés ainsi/aux primeurs du gel,/tu nous as extraits ainsi/en « là » propices mais inaccessibles,/de fenêtres en fenêtres – nous / ultimes/tu nous tresses en tintements, en déclivités, en étrangetés/- depuis l’intérieur vers l’extérieur toujours plus intérieur/- depuis des intérieurs aux meubles made in paradise/- avec de petits rideaux papillonnets en mutation/et bibelots dirais-je et nous dirais-je,/
c’est/ pour se connaître comme non vus ni racontés ni attestés/et se réfugier en racontars, en rumeurs/en boîtes de fer-blanc déteintes des cours/tandis que sévit le silence le cristal/et se cogne à l’infini le bel esprit/tandis que s’enflanque la pièce/tandis que deux nous nous enflanquons, défendus/aux pèlerins mousses-couleurs-souris/parmi des déclics de fanfrelunes, de fauchesoleils/Rougeoyer, verdoyer, faucher,/ronger, jaunifier au-delà des bruits sourds et des sérénités,/l’azuriquer de longuissimes modulations optiques/prend racine et patrouillant s’affile (au noir)/se fie - tchac- aveugle.
(…)
Dis-moi ce que j’ai perdu,
dis-moi en quoi je me suis perdu
et pourquoi autant, j’ai presque tout laissé,
au pied du mur -,
oh ! fagots, écrins, fardeaux de ronces et puis là
lumières gémellaires, auriculations dans l’infini pomoerium
Dimmi che cosa ho perduto
dimmi in che cosa mi sono perduto
e perché cosi tanto, quasi tutto
ho lasciato a piè del muro –
oh fastelli scrigni fardelli di rovi e poi là
gemellari luci, auricolazioni nell’infinito pomerio
17:30 Publié dans Andrea Zanzotto | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Julio Cortazar
Julio Cortázar
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CrÉpuscule d’automne
Collection Ibériques, 2010 - Traduit par Silvia Baron Supervielle
EXTRAITS
Editions José Corti
…
Pour lire de façon interrogative
(p.61)
Tu as vu
véritablement tu as vu
la neige les astres les pas feutrés de la brise
Tu as touché
pour de vrai tu as touché
l’assiette le pain le visage de cette femme que tu aimes tant
Tu as vécu
comme un coup sur le front
l’instant le souffle bref la chute la fuite
Tu as su
par chaque pore de la peau su
que tes yeux, tes mains, ton sexe ton cœur tendre
il fallait les jeter
il fallait les pleurer
il fallait à nouveau les inventer.
Air du sud
(p.80)
(…)
Machine de la pampa, quel engrenage de chardons
contre la peau de la paupière, ô crochets de l’ail ivres,
de chicorées âpres triturées.
La bande furtive coupe le vent en diagonale
et le profil du moulin
ouvre entre deux oublis de l’horizon
un rire de pendu. Le peuplier gravit
sa colonne dorée, mais le saule
connaît mieux le pays, ses cinéraires vertes
reviennent baiser en silence les bords de l’ombre.
(…)
Voyage infini
(p.132)
(…)
Oui, portulan, l’incendie de l’émeraude,
syrte et fanal d’une entreprise commune
lorsque la bouche navigante embrasse
la mare la plus profonde de ton dos,
suave cannibalisme qui dévore
sa proie en équilibre sur l’abîme,
ô labyrinthe exact de soi-même
où la terreur des délices réside,
eau pour ton voyageur qui a soif
au bord du lit la lueur veilleuse
mène à tes cuisses sa gazelle fluide
et enfin la fleur frémit et se déprend.
16:30 Publié dans ESPAGNE/PORTUGAL/ARGENTINE/COLOMBIE, José Corti, Julio Cortazar | Lien permanent | Commentaires (5) | Imprimer | | Facebook
Samuel Beckett
16:20 Publié dans GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE, Samuel Beckett | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Yves Crenn
Galerie Samagra
15:21 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Les 4 dernières parutions de Gilbert Bourson aux éditions Le Chasseur Abstrait
---- Catalogue du Chasseur abstrait Gilbert Bourson
Voieries et autres ciels Poésie - Gilbert BOURSON
Voierie : forme ortographique ancienne du mot voirie, qui en perdant sa voyelle a perdu son horizon.// Un parc de petits fronts butés dans le regard,/ And the clouds enfoncés dans l'azur de ses yeux,/ Orageux qui menacent les contrariétés,/ Ses genoux blonds lançant des avis de recherche/ Dans l'indiscrétion veloutée du printemps :/ (Le sien ne duvetait qu'un brin « sous la futaie »/ De ses démangeaisons ),/ La fillette de même étoffe que sa robe/ Nue des pleins pouvoirs de l'ingénuité,/ Fait la crevette au bord du caniveau qui mouille,/ Et charrie le pas-propre. Et les fermentations/ Des égouts font plisser son nez, on la dirait,/ Prête à commettre un meurtre pour de vrai, ou de/ Porter plainte contre x pour le mal-fait des choses./ (fillette et caniveau) |
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Sonates Poésie - Gilbert BOURSON
SONATES : dans le sens de faire sonner la lettre, la faire sentir (selon la définition de Larousse ), et pour faire entendre SONNET que j'utilise sans les contraintes prosodiques classiques. Faire sentir, entendre, voir le débraillé, l'incontinence du visible, ces et cetera, ces en verve, ces injonctions à l'Eros, faire se cabrer dans les mots cette matérielle grandeur du monde, chantée par Lucrèce, afin comme le dit Merleau-Ponty, d'y faire venir cela même qui lui est le plus étranger : un sens.
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Congrès Poésie - Gilbert BOURSON
Ces pages, hors-jeu et dans le secret du jeu, cet écrivain insaisissable et inapaisable, les conçoit et les travaille depuis des années. Elles excèdent les conventions poétiques et romanesques dans l'outrance du désir et la violence d'une écriture qui ne peut se satisfaire du réalisme et de ses variantes. Souveraines, elles plongent dans un ciel étoilé et on mesure enfin aujourd'hui l'éclat d'une posture rare qui, en marge du pacte social, médite le jaillissement du poème et le passage d'un monde muet et idolâtre à un monde qui parle quand le sensible prend l'oreille ou le regard (Merleau-Ponty). Pascal Boulanger.
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Catalogue du Chasseur abstrait
Joie rouge Poésie - Gilbert BOURSON
la joie c'est tout le pavé du corps/ lancé dans la vitrine de la vie/ qui retombe/ en laissant la cassure affirmée d'une étoile/ en forme d'étreinte/ qui dit je vois rouge/ et revient se poser/ sur le licol du souffle frappé de paroles/ au galop de ton ombre. Gilbert Bourson. |
Cahier Nº14 - Gilbert Bourson
Le Chasseur abstrait
Revue d’art et de littérature, musique - Patrick CINTAS
12:44 Publié dans Gilbert Bourson | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
11/08/2010
Chantal Dupuy-Dunier............ Ca, écrire......... lu par Nathalie Riera
Ce texte de Chantal Dupuy-Dunier, « Ca, écrire » (publié dans la revue Diérèse N° 48-49 – Printemps/Eté 2010) a été enregistré à la Maison d’arrêt de Luynes en juillet 2010.
Voix : Nathalie Riera
Accompagnement sonore : Alain Vazart
Cliquer ci-dessous :
01:28 Publié dans LECTURE SONORE, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Cristina Castello, « Vent/Viento », extrait du recueil Tempestad/Orage, ed. Bod, 2009
00:57 Publié dans LECTURE SONORE, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
James Noël, extrait du recueil Le sang visible du vitrier, ed. Presses Universitaires d’Haïti, 2009
James Noel © Guillaume Coadou
Paris, 2005
Voix : Nathalie Riera
Trio Violon-Guitare-Accordéon
Cliquer ici : 08 Piste 8.wma
00:47 Publié dans LECTURE SONORE, Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
07/08/2010
Nathalie Riera - Je n'ai toujours rien dit au jardin
JE N’AI TOUJOURS RIEN DIT AU JARDIN
© Nathalie Riera (Inédit, été 2010)
Photo : domaine privé © Nathalie Riera
(à Axel)
De paix les traits du visage
et rires de ruisseau tressés de brindilles
j’oublie robes et chaussures
le crayon de l’été me dessine mes obscures allégories
Reliures du Temps (des rayures sur les rêveries, des ellipses de ma bouche)
Chevaux des roseaux
Nous aimerions sans phrase l’orgueil
comme ça sans phrase ce qui s’écrit
Dans le livre du jardin une page toujours perdue
remonter le temps je me dessine
jamais prière jamais poussière
quelque chose comme ça sur ce qui est en mouvement
chassé
hors de vue
lors que le jardin ne réplique rien
plus haut !
lors que descendre redonne le feu de ne pas renoncer
L’eau ne ment pas au jardin
Plus haut la voix !
Une crue a capella
(En souvenir de la nuit du 15 juin 2010)
http://www.bribes-en-ligne.fr/JE-N-AI-TOUJOURS-RIEN-DIT-AU
et autres textes http://www.bribes-en-ligne.fr/+-Riera-+
23:23 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Une nouvelle revue : DiptYque (Florence Noël)
DiptYque entre les mains de l’ombre
(par Nathalie Riera)
***
Revue littéraire et artistique
Versant 1
juin 2010
« les yeux reconnaissent un moment
la vérité de l’ombre »
Julio Cortázar
La revue DiptYque paraît en version numérique et version papier, dans un premier versant haut en ombre, sur 142 pages que Florence Noël (responsable éditoriale) nous convie à parcourir, dans l’aisance des interlignes et interstices. Pas de poétisme, mais poésie d’une revue qui se fait lieu ou enceinte de l’interminable, empreinte de l’inachevable. Tant de poèmes comme autant de pierres sur le sentier, leurs mots comme autant de pas, et tout ce que l’on peut exiger d’une lecture d’un poème : nos propres sensations, nos propres engagements, nos nuits et nos jours intérieurs.
Du regard et du cœur suivre les courbatures et les respirations de l’encre. Au mieux, que l’ombre mérite éloge.
DiptYque se fait lieu de Voix à la une. Ecouter celle de Jos Roy :
Topographie du fluide,
l’étude des forces liquides, de leurs abords,
des courants formés à l’escient des hasards,
des viscosités obscures, des mécaniques de lumière,
cette étude-là,
on l’appelle poème.
Voix dont on peut apprécier les ouvertures et les fermetures, sucre et sel de la langue.
La poésie en réaction à toutes choses défaites, défuntes ? Poésie en action, entre les fleurs, sous les feuillages, au ras des herbes, dans la cendre des couleurs, au bruit et au silence qui s’époussettent et se prolongent, en contrebas, en sarabande. Sans solennité aucune, mais toujours dans la louange les lèvres et les mains de l’ombre.
Espace où circule L’ombre de l’aube comme chez l’artiste peintre Marie Hercberg, où se pressent Les tentatives de parler (Notes critiques de l’édition numérique par Brigitte Célerier). Page 29, une anthologie avec Philippe Leuckx « Sache le cœur/par cœur et soif », avec Angèle Paoli « je regarde sans comprendre la mimétique obscure qui se joue sous mes yeux/je reçois sans déchiffrage ce déchiquètement des formes muettes qui s’ébauchent se déroulent se défont dans le silence », avec Michel Brosseau « inutiles courses folles dans l‘impuissance du souffle court », avec Cathy Garcia « Des frissons déshabillent un escalier, l’ombre rose à genoux conspire », avec Denis Heudré « il n’y a plus de couleurs/aux fenêtres », avec Louis Raoul « quelqu’un habite toujours une ombre au couchant de la lampe », avec Sylvie Durbec « ….avançant…murmurant…marmonnant…en une langue inconnue… ». Eric Dubois, Juliette Zara, Nicolas Vasse, Ile Eniger, Loyan, (etc.), ainsi que photographes&plasticiens, poursuivent les forces flambantes et liquides de l’ombre.
Cette revue mérite la plus grande attention. Ici, la part de l’ombre n’est pas écriture de la mélancolie, mais un appel au vivant, une étincelle de ce qui survit, quand nous savons Cette caresse tragique dans le Monde incertain de la finitude (Sébastien Ecorce).
Vœu de Florence Noël : « l’espoir que cette revue après le baptême au sombre et le baptême au jour continue à diffuser œuvres et faire se rencontrer talents durant un long chemin d’années ».
© Nathalie Riera, août 2010
DiptYque
Versant 1, juin 2010
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L’éditeur responsable :
Florence Noël
11 rue Bois des Fosses
1350 Enines
Belgique
Pour contribuer au prochain numéro sur le thème « Lumières Intérieures » l’adresse de soumission est : revuediptyque@yahoo.fr
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Pour plus d’infos Sur le site Issuu :
22:27 Publié dans Diptyque | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook