31/01/2009
André Kertész (1894-1985)
photographe hongrois
12 octobre 1944.
Photo André Kertész © Ministere de la Culture – France
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Saul Leiter
Shopper, 1958
Chromogenic print; printed at a later date
Image size: 35 x 28 cm
Signed in ink on print verso
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30/01/2009
Thomas Hardy
Pour l’instant, le lieu était parfaitement en harmonie avec la nature de l’homme : ni effrayant, ni haïssable, ni laid, ni banal, ni soumis, mais, comme l’homme, méprisé et endurant. Singulièrement immense et mystérieux, en outre, dans sa brune monotonie. Ainsi qu’il arrive à certains êtres ayant longtemps vécu seuls, la solitude semblait l’expression même du visage de la lande – visage d’isolé où s’inscrivaient des possibilités tragiques.
Thomas Hardy
Le Retour au pays natal
Corti, 2007
448 pages
ISBN :
978-2-7143-0939-6
21 €
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Les 5 dernières parutions
Editions La Rivière Echappée
André du Bouchet
François Rannou
Mathieu Brosseau
Dominique Quélen
Cid Corman
Télécharger CatalogueLA RIVIERE ECHAPPEE.pdf
mail
06 27 86 44 94
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John Clare
Voyage hors des limites de l’Essex
Les Editions Grèges
John Clare, Voyage hors des limites de l’Essex et autres textes autobiographiques, 14 x 19 cm, 112 pages, tiré à 300 exemplaires sur Centaure naturel 110 g. Textes traduits de l’anglais et présentés par Pascal Saliba.
À l’époque du romantisme tardif, entre le Lenz de Büchner et l’Aurélia de Nerval, l’écriture autobiographique de John Clare (1793-1864) témoigne d’une volonté et d’une nécessité de préserver « l’identité propre », d’un combat mené contre une double aliénation, sociale et mentale.
Issu d’une famille « illettrée au dernier degré », ignorant orthographe et ponctuation, John Clare écrivit très tôt de nombreux poèmes dont certains furent publiés par John Taylor, le premier éditeur de Keats et Thomas de Quincey. Il fut cependant accusé de ne pas être l’auteur de son premier recueil. La célébrité atteignit pourtant le « poète-paysan », qui rencontra Coleridge et De Quincey à Londres, mais elle fut de courte durée, et les publications s’espacèrent. Sujet à des crises de plus en plus fréquentes dont l’origine remontait à l’enfance, Clare décida de se faire interner en 1837. C’est en s’évadant de l’asile en 1841 pour retourner chez lui et les siens, vivants et morts, qu’il rédigea les notes au rythme heurté, hâché, du Voyage hors des limites de l’Essex. Recueilli quelque temps par sa véritable épouse, Patty, John Clare retourna finalement à l’asile et y resta jusqu’à sa mort en 1864, écrivant lettres et poèmes. Lire la suite
A lire également :
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Nouveau site
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Nouvelle revue
Le premier numéro
Qui sommes-nous ?
Double média culturel Internet et trimestriel papier, PerformArts est conçu et réalisé à Nice, capitale d'une région largement ouverte sur l'étranger, dotée d'un exceptionnel patrimoine culturel, fruit de sa situation géographique et de son histoire.
L'art du XXe siècle constitue l'une des plus remarquables spécialités de la Côte d'azur. Les grands maîtres Renoir, Picasso, Chagall, Léger, Matisse, Bonnard etc. ont été suivis des artistes de l'École de Nice (Klein, César, Arman, Ben, Alocco, etc.). Les nombreux artistes vivant et travaillant dans la région perpétuent cette tradition et constituent un véritable laboratoire de la création pour toutes les formes d'art.
Sa rédaction, comprend des journalistes, critiques, artistes, écrivains, collectionneurs, en Allemagne, Belgique, Espagne, France et Italie. Doté d'un idéal journalistique, d'une forte personnalité et appuyée sur de solides valeurs culturelles, PerformArts revendique une réelle spécificité dans le paysage culturel et médiatique à l'échelle européenne.
Principaux thèmes abordés : peinture, sculpture, photo, art numérique, installation, vidéo, cinéma, musique, architecture, théâtre, opéra, danse, littérature...
Le magazine trimestriel PerformArts imprimé sur papier au format A4, comprend 64 pages de textes et photos. Tiré à 10.000 exemplaires, il est distribué par les NMPP dans 5000 points de vente en France et actuellement exporté dans 45 pays. Prix de vente au numéro 4,5 € en France.
Le site www.performarts.net, d'accès libre, plate-forme d'information culturelle, comprend un e-calendrier attractif et des articles illustrés en ligne, différents du support papier.
La Lettre d'information performArts est adressée tous les 3 mois par mail à 15.500 contacts du milieu de l'art et de la culture pour les informer de la sortie du magazine.
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28/01/2009
Claude Simon
Archipel et Nord
Claude Simon
Editions de Minuit, 2009
Ces deux textes, inédits en France, sont parus en 1974 dans les revues finlandaises Åland et Finland.
Extrait
fin-land suo-mi : terre des marais
les imaginant peuplées de créatures fabuleuses mi-
hommes mi-poissons encore comme sur ces peintures
où sur le fond de chaux des lignes rosâtres dessinent
des êtres aux torses traversés par une arête médiane de
chaque côté de laquelle s’évasent les côtes incurvées
comme les barbes de harpons
Franciscains moines fanatiques déchaux venus d’où
construire ici un sanctuaire de blocs roses lilas bistre
cyclamen au toit couvert d’écailles peindre le flagellé le
juge en robe prune qui se lave les mains sculpter ces
grappes de sang coagulé
treille aux flancs aux paumes aux pieds percés de
clous où pendent des raisins
la mer l’archipel tout entier montant vers nous L’une
après l’autre en commençant par les plus lointaines les
îles disparurent s’enfonçant l’une d’elles basse à peine
ondulée s’éleva grandit masquant les dernières elle
défila rapidement sur le côté et l’eau rejaillit sous les
flotteurs Ses énormes mains de marin aux doigts épais
et plats aux ongles carrés bordés de noir par le cambouis
cessèrent de s’affairer sur les leviers et les volants
du tableau de bord aux multiples cadrans noirs aux
multiples manettes noires parmi lesquelles elles couraient
les effleurant avec délicatesse comme une anatomie
féminine et compliquée le tapage du moteur cessa
quand il fut assez près il sauta adroitement sur le rocher
et enroula la corde à l’un des pieux de l’appontement
silence touffes d’aulnes sorbiers frissonnant à peine
23:30 Publié dans Claude Simon | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Sous les pavés la terre - Bande annonce
23:30 Publié dans VIDEOS, ANIMATIONS, DOCUMENTAIRES | Lien permanent | Commentaires (3) | Imprimer | | Facebook
Bernard Sichère : L’Etre et le Divin
NOTE DE LECTURE
Pascal Boulanger
C’est l’histoire du divin, liée à la question de l’être et de son oubli, que nous dévoile ce volumineux essai. Convoquant notamment Heidegger et Hölderlin, Rosenzweig et Rûzbehân Baqlî Shîrâzî, Bernard Sichère prend appui sur le moment grec et les révélations monothéistes pour penser et surmonter le nihilisme triomphant. Mais plus qu’un traité de philosophie, ce livre doit être lu comme une traversée singulière du temps et de l’espace. Devant la détresse de l’homme nouveau, indécis et flou, sans mémoire et sans dette, se cache le salut, autrement dit la merveille du simple, le surgissement de l’inattendu, la grâce d’un présent qui s’offre dans sa présence. Le hors monde n’est pas, aux yeux de Sichère, la négation du monde mais sa lumière secrète que la parole poétique révèle. Le penseur qui pense en poète et le poète qui raisonne – et fait résonner – la parole sont dans la vérité du retrait d’un dieu et aussi dans l’aventure que ce retrait rend possible. Chanter – jusqu’au désenchantement – la face visible de ce dieu qui s’est caché sape en beauté la clôture individuelle et sa volonté de puissance criminelle. Pour des poètes comme Hölderlin et Rimbaud, la mort de Dieu ou des dieux est une plaisanterie. Le manque de Dieu est déjà une question plus sérieuse, mais là est le signe du divin et de l’amour, car sans ce manque, comment sentir et savoir que l’on vit et que l’on aime ? L’agapè, c’est la certitude – la foi – d’être aimé par l’amour, c’est à dire par le Verbe, celui qui s’est incarné et s’incarne à chaque fois qu’une voix se déploie dans la nuit du monde. Mais l’aversion du beau et du sublime, de l’être et du divin ne domine t’elle pas tous les discours de notre modernité nécrophile? Qu’importe, des voix intemporelles continuent de penser et de parler.
Pascal Boulanger
"L'être et le divin"
Bernard Sichère
Ed. Gallimard, novembre 2008
« Collection Infini »
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Seamus Heaney
Les premiers mots
Les premiers mots furent pollués
Comme l’eau du fleuve au matin
Coulant avec la crasse
Des jaquettes élogieuses et des éditoriaux.
Je m’abreuve au seul sens surgi de l’esprit profond,
A ce que boit l’oiseau, et l’herbe, et la pierre.
Faites que tout s’écoule
Jusqu’aux quatre éléments,
Vers l’eau, la terre, le feu et l’air.
D’après un poème en roumain de Marin Sorescu
The first words got polluted
Like river water in the morning
Flowing with the dirt
Of blurbs and the front pages.
My only drink is meaning from the deep brain,
What the birds and the grass and the stones drink.
Let everything flow
Up to the four elements,
Up to water and earth and fire and air.
L’étrange et le connu, Gallimard, 2005 (pour la traduction française)
Traduit de l’anglais (Irlande) par Patrick Hersant
23:11 Publié dans GRANDE-BRETAGNE/IRLANDE, Seamus Heaney | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
27/01/2009
Discours de Seamus Heaney
« CROIRE EN LA POESIE »
(extraits)
Je crois en la poésie (…) parce qu’elle peut créer un ordre aussi fidèle à l’impact de la réalité extérieure et aussi sensible aux lois intérieures auxquelles obéit le poète que les rides concentriques qui se formaient et se déformaient indéfiniment à la surface de l’eau dans le seau de l’arrière-cuisine, il y a cinquante ans (…) En d’autres termes, je crois en la poésie parce qu’elle est à la fois elle-même et un adjuvant, parce qu’elle rend possible une relation souple et roborative entre ce qui constitue le centre de l’esprit et tout ce qui gravite autour (…) J’y crois parce qu’on doit croire en elle, à notre époque et en toute époque, en raison de sa fidélité à la vie, dans tous les sens qu’on peut donner à cette phrase.
(…)
Cette disposition de mon tempérament pour un art qui s’était consacré avant tout aux réalités telles qu’elles sont, s’est accentuée grâce à ma propre expérience du fait que j’étais né et que j’avais grandi en Irlande du Nord, et que j’avais vécu en communion avec cet endroit, même si j’ai vécu ailleurs ces vingt-cinq dernières années.
(…)
… ce que la poésie essentielle réalise toujours, qui est de toucher la base de notre nature compatissante tout en englobant en même temps la nature indifférente du monde à laquelle cette nature est constamment exposée. La forme du poème, en d’autres termes, est cruciale pour la capacité du poème à accomplir ce qui fait et fera toujours la valeur de la poésie : la capacité à persuader cette part vulnérable de notre conscience de sa droiture en dépit des preuves de l’injustice qui l’entoure, la capacité à nous rappeler que nous sommes des chasseurs et des gardiens de valeurs, que nos solitudes et nos détresses les plus profondes sont estimables, dans la mesure où elles aussi sont une garantie de notre véritable nature humaine.
William Butler Yeats, Seamus Heaney - Discours du Nobel, Editions La Part Commune (pour le texte original : Fondation Nobel), 2003
QUATRIEME DE COUVERTURE : Par essence, un poète irlandais est un héritier du barde errant de la légende. Aucune oeuvre mieux que celle de Yeats et Heaney, toutes deux couronnées par le Prix Nobel de Littérature, n'a transcendé cet héritage celtique, la conscience aigüe des injustices de l'histoire, le silence en tant qu'engagement politique rural, l'ancrage dans un pays de tourbières. Et c'est parce que l'Irlande est une terre autant historique que légendaire, que la poésie est son identité.
Seamus Heaney est né dans le comté de Derry, en Irlande du Nord, en 1939. Il est le fils de fermiers catholiques, l'aîné d'une famille de neuf enfants. Il a fait ses études à St Columb's College, Derry, puis à Queen's University, Belfast. Il a enseigné plusieurs années à Belfast. En 1972, il s'est établi en république d'Irlande, avec Marie, sa femme, et leurs enfants. Il vit de sa plume jusqu'en 1975; puis il occupe des postes universitaires prestigieux, à Dublin, Harvard, Oxford. En 1995, il obtient le prix Nobel, quelque soixante-dix ans après W. B. Yeats.
Prix Nobel décerné le 5 octobre 1995 à Seamus Heaney « pour des œuvres d’une beauté lyrique et d’une profondeur éthique, qui exaltent les miracles quotidiens et le passé vivant ».
Le danger de l’art et de la littérature vient aujourd’hui de la tyrannie et des convictions des sociétés révolutionnaires et des formes de propagande politique et religieuse. La conviction a corrompu la plupart de la littérature anglaise moderne ; et pendant ces vingt années qui ont conduit à notre révolution nationale la tyrannie dévasta la plus grande partie de l’énergie des dramaturges et poètes irlandais. Ils devaient perpétuellement rester sur leurs gardes pour défendre leur création ; et plus la création est naturelle plus la défense est difficile.
Prix Nobel décerné le 14 novembre 1923 à W.B. Yeats « pour son œuvre d’une inspiration toujours élevée, qui, sous la forme artistique la plus sobre, fait parler l’âme d’un peuple ».
00:27 Publié dans Seamus Heaney | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Raymond Depardon&Paul Virilio
Terre Natale
Ailleurs commence ici
21 nov. 2008 - 15 mars 2009
« Avec Raymond Depardon, on se retrouvait sur la même question : que reste-t-il du monde, de la terre natale, de l´histoire de la seule planète habitable aujourd´hui ? »
Paul Virilio
Tandis que le monde est à un moment critique de son histoire, où l´environnement conditionne ce que l´homme fait et ce qu´il va devenir, l´exposition Terre Natale, Ailleurs commence ici propose une réflexion sur le rapport au natal, à l´enracinement et au déracinement, ainsi qu´aux questions identitaires qui leurs sont attachées.
Alors que Raymond Depardon donne la parole à ceux qui, menacés de devoir partir, veulent demeurer sur leur terre, Paul Virilio expose la remise en cause de la notion même de sédentarité face aux grands phénomènes de migrations. La pensée de Paul Virilio est illustrée par la mise en scène des artistes et architectes Diller Scofidio + Renfro et Mark Hansen, Laura Kurgan et Ben Rubin. LIRE LA SUITE
Conversation entre Raymond Depardon et Paul Virilio :
Au détour du monde
1 décembre 2008 à la Fondation Cartier
00:25 Publié dans VIDEOS, ANIMATIONS, DOCUMENTAIRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
26/01/2009
"Guernica" de Picasso en 3D par Lena Gieseke
Lena Gieseke (artiste allemande)
« Guernica, la plus ancienne cité des provinces basques, le centre de leurs traditions culturelles, a été hier après-midi complètement anéantie par une attaque aérienne des insurgés. Le bombardement de la ville sans défense, située loin derrière la ligne du front, a duré exactement trois quarts d’heure. Durant ce laps de temps, une forte escadrille de machines d’origine allemande – des bombardiers de types junker et Heinkel, ainsi que des chasseurs Heinkel – ont déversé au-dessus de la ville, sans interruption, des bombes allant jusqu’à un poids de 500 kilos. En même temps, des avions de chasse ont tiré en rase-motte sur des habitants qui s’enfuyaient dans les champs. En peu de temps, tout Guernica s’est embrasé ».
Ce fait-divers se lit dans le Times de Londres du 27 avril 1937
(…)
Le Guernica de Picasso (…) décrit moins un fait historique que l’effet de cet évènement sur l’esprit de Picasso.
« Cris d’enfants cris de femmes cris d’oiseaux cris de fleurs cris de charpentes et de pierres cris de briques cris de meubles de lits de chaises de rideaux de casseroles de chats et de papiers cris d’odeurs qui se griffent cris de fumée piquant au cou les cris qui cuisent dans la chaudière et cris de la pluie d’oiseaux qui inondent la mer ».
Ces termes mêmes de Picasso concluent son poème accompagnant le cycle d’eaux-fortes Rêve et mensonge de Franco, où l’artiste évoque pour la première fois, début 1937, la guerre civile dans sa patrie espagnole, le combat qui oppose les républicains aux fascistes.
J’ai toujours cru et crois encore que les artistes qui vivent et travaillent selon des valeurs spirituelles ne peuvent pas et ne doivent pas demeurer indifférents au conflit dans lequel les plus hautes valeurs de l’humanité et de la civilisation sont en jeu.
Picasso
Que croyez-vous que soit un artiste ? Un imbécile qui n’a que des yeux s’il est peintre, des oreilles s’il est musicien, ou une lyre à tous les étages du cœur s’il est poète, ou même s’il est boxeur, seulement des muscles ? Bien au contraire, il est en même temps un être politique, constamment en éveil devant les déchirants, ardents ou doux évènements du monde, se façonnant de toute pièce à leur image. Comment serait-il possible de se désintéresser des autres hommes et, en vertu de quelle nonchalance ivoirine, de se détacher d’une vie qu’ils vous apportent si copieusement ? Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi.
Picasso
L'expérience de la guerre 1937-1945, p.67
Pablo Picasso 1881-1973, Le génie du siècle, éditions Benedikt Taschen, 1992
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La Pensée de Midi - N°26
Revue littéraire et de débats d'idées
Numéro 26, La pensée de midi / Actes Sud, en librairie à partir de novembre 2008, 17€
Vérité obscène, sentiment obscur d’une violence qui monte, de part et d’autre de la Méditerranée, et qui n’est pas seulement symbolique. Elle pourrait tout emporter sur son passage… La force des choses nous conduit-elle là où l’on ne veut pas aller ? Le désir de guerre est-il inéluctable ? Que peut-on y opposer ? La “marge humaine” peut-elle encore retourner la courbe du temps et inspirer quelque espoir de paix ?
C’est autour de ces questions que ce numéro de La pensée de midi a été construit. Pour tenter d’explorer notre relation à la guerre, en particulier dans une Europe qui depuis plus de soixante ans n’en connaît plus l’expérience intime, brutale, saccageuse.
Avec Stéphane Audoin-Rouzeau, Mohamed Tozy, Jean-Pierre Filiu, Mustapha Safouan, Gérard Khoury, Nathalie Galesne, Daniel Lindenberg, Michel Péraldi, Driss Ksikes, Dominique Eddé et Thierry Fabre.
23:20 Publié dans La Pensée de Midi | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Le cinéaste Ingmar Bergman
23:13 Publié dans VIDEOS, ANIMATIONS, DOCUMENTAIRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Emeric de Monteynard
■■■
CONCÉDER L’OR ET LE BLEU
Emeric de Monteynard
Editions Eclats d’encre, 2002
Note de lecture
Nathalie Riera
Démesure de l’image qui trahit la terre. Mais du côté de la poésie, dans sa vigilance et sa ténacité à oser la césure, du côté de ce qui nous incite à écouter, qu’attendre de toute parole qui se réduit dans sa propre bruyance, et de son morne projet de mots à trop peser, à trop nous écarter ? De quelle démesure l’être parlant est-il frappé ? de quelle colère ? quand celle-ci n’est à jamais qu’une réponse à l’aporie. Jusqu’à ce que de soi-même se rendre à la terre du silence, où se sentir accueilli, invité à l’éveil.
Lorsqu’on lit Emeric de Monteynard, on se dit que l’esprit n’est pas en quête de savoir mais de trouver douceur, et il y a un temps pour cela ; le temps probablement que cessent toutes rumeurs à nous faire croire que les chants de la terre ont définitivement perdu leur or et leur bleu.
Qu’aurions-nous encore à entendre de ces couleurs qui participent à l’instant, en même temps qu’elles le fêtent comme on fête un enfant. Ainsi, Emeric de Monteynard insiste à nous demander : « L’entends-tu le silence, l’entends-tu qui dilue et te courbe le cœur ? »
« Contempler/Lentement », nous dit le poète, de même nous faut-il continuer à ne pas renoncer aux danses de l’air et au feu qui n’est pas ce qui rend le cri plus aigu ou plus haut, mais peut-il permettre à la lumière, même captive, de régner libre (aut lux capta hic libera regnat).
Que mon corps égaré
S’embellisse de terre !
(p.57)
EXTRAITS
(…)
Bien avant qu’un tracé se dessine
(à peine)
et que l’écart entre tes mains
s’établisse,
tu devras nous léguer ces silences
amassés
pour que battent les quêtes
et susciter le feu
l’effusion des orées,
pour que les astres se parlent,
durent…
et que d’autres demeurent à prier.
(…)
-------------------------------
S’il se peut qu’un silence assemble
et aguerrisse
S’il se peut qu’une feuille
choye au sol et se taise et s’efface
à jamais
S’il se peut que des pierres
réfléchissent parfois la lumière et que
d’autres l’évincent
S’il se peut que mes yeux se resserrent en mes mains
et se ferment un moment
S’il se peut que cet homme
ailleurs
renonce à l’air
à le voir
Il se peut
qu’il nous faille oser l’étendue
et que s’immisce enfin
la Joie.
-------------------------------
Il est des lieux
Où le temps
Nous éclaire
Où massives
Les pierres
Se taisent
Où le cœur
A l’étroit
Entend
S’ouvre
Et compose.
-------------------------------
Quand tout semble et se meut
Que sous l’eau que l’eau froisse
Et la pierre et le sel
Ensemencent l’effluve
Que mon corps égaré
S’embellisse de terre !
Et quand s’étale
Au loin
L’horizon
Immobile et fidèle
Un défi.
À consulter
■■■
22:06 Publié dans Emeric de Monteynard | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
18/01/2009
Témoin de la pénurie
Il est vrai qu’un monde prend fin, sous nos yeux, qui nous paraît encore sans alternative possible. Je marche dans les dernières campagnes, mais je vois de toutes parts les chemins qui suivaient les pentes, ne les contredisant qu’en les comprenant, appropriant le sol à notre besoin, le faisant parler dans nos jambes, fermenter dans notre fatigue, se faire en nous le vin de l’évidence, la profondeur d’où vient la lumière, disparaissent l’un après l’autre, sous l’asphalte. Et les maisons, pendant des millénaires si vraies, l’émanation du sol elles aussi, l’avènement de la terre, les voilà soit hideusement fardées soit détruites, on multiplie à leur place des masses et des couleurs grimaçantes qui sont comme des masques pour une fête de mort. Un rapport aux bêtes, aux végétaux, à l’horizon, aux lumières, qui s’était dégagé dès le Néolithique peut-être, et avait duré, s’approfondissant parfois, jusqu’à hier sinon ce matin encore, se désagrège, c’est sans recours, on ne peut traverser la France, dont le génie fut le quotidien, le silencieux, les murs bas toujours réparés, sans une impression de désastre. Et ailleurs et partout des maillons sautent, dans la chaîne des espèces, quand peut-être il suffit déjà que l’un manque pour que la phrase terrestre n’ait plus de sens. A quoi bon délimiter des réserves, aménager des parcs, c’est seulement le travail au champ, l’appréhension de l’orage, le toit qu’on relevait pour les chèvres, l’outil qui rouillait dans l’herbe, la vie, en bref, qui faisait le lieu qui nous faisait être ( …) Une musique se perd, que nous pensions une mère toujours présente. Et cela juste à l’heure où le mal qu’on lui demandait de guérir, ou tout au moins d’expliquer, s’accroît si follement dans le monde qu’on en vient à douter que même intacte et comprise elle pourrait suffire à cautionner un espoir. Oui, je comprends l’angoisse que chiffre la hantise du feu perdu. Mais je n’en tire pas les mêmes conclusions, pas encore.
Yves Bonnefoy, « Terre seconde » (p.373) in Le nuage rouge, Mercure de France – 1977 et 1992 (dernière version)
13:38 Publié dans Yves Bonnefoy | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Julia Margaret Cameron (1815-1879)
11:11 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Adam Elsheimer (1578-1610)
Gouache on brown paper; 2 15/16 x 2 13/16 in. (7.5 x 7.2 cm)
10:24 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook