23/08/2008
Ulysse de James Joyce…Postface Jacques Aubert
Familiers de la « caméra-stylo », nous percevons d’emblée combien, non seulement dans les passages descriptifs mais encore dans le balayage effectué par la sensibilité des personnages, la primauté est donnée à la sensation, aux alertes que font aux sens les formes, les couleurs, les sons. Les mots dans la phrase de Joyce s’ordonnent alors selon une sorte de « phénoménologie de la perception », ils y sont malmenés parfois pour lui être fidèles et aboutissent à une floraison de mots-valises. Une traduction contemporaine de l’Ulysse se devait de respecter autant que faire se pouvait l’ordre des mots dans la phrase de Joyce et les divers malaxages auxquels il les soumets pour être toujours plus près de cet effet de sensation « en direct » qu’il recherchait, à rapprocher de « l’effet de réalité » caractéristique du cinéma.
(…)
Photo by Richard Ellmann – J.Joyce in Zurich, 1915
L’abondance, dans l’Ulysse, des références musicales, qu’elles soient de l’ordre de la poésie, de la chanson, du music-hall ou de l’opéra, suffit à indiquer l’attachement de son auteur à toutes les formes de musicalité. Ses phrases alors fonctionnent sur des allitérations qui donnent souvent l’impression d’indiquer le sens plus adéquatement que ne le fait la signification proprement dite des mots du lexique. Dans les monologues intérieurs, le cheminement de la pensée, la façon dont elle bifurque avec les personnages jusque dans leurs déplacements, dont elle amène les noms propres, rebondit, retrouve sa logique, procède par associations autant de sons que d’images ou d’idées. Là encore, les traducteurs ont particulièrement veillé à restituer, dans la mesure du possible, ce processus et cette polyphonie.
(…)
Joyce l’a répété, il a écrit son livre de dix-huit points de vue qui sont autant de styles différents. C’était favoriser l’idée d’une traduction collective, dont l’avantage est d’éviter que le recours à un seul traducteur, si brillant fût-il, ne donne à la lecture de l’œuvre un infléchissement trop personnel et que le texte ne résonne d’une seule voix. Afin que notre entreprise garde le plus grand bénéfice possible de cette diversité, un certain équilibre a été recherché dans le choix des huit traducteurs entre trois types de collaboration : celles d’écrivains, représentés par Tiphaine Samoyault, Patrick Drevet et Sylvie Doizelet ; celle d’un traducteur littéraire, Bernard Hoepffner ; celle enfin d’universitaires familiers de l’œuvre de James Joyce, Marie-Danièle Vors, Pascal Bataillard, Michel Cusin, et moi-même, chargé en outre de la coordination et de l’harmonisation des travaux individuels.
(…)
Une anecdote rapportée par Frank Budgen :
Joyce a passé une journée sur deux phrases (la traductrice aussi, pour les traduire !). Budgen : Vous cherchiez le « mot juste » ? – Non, dit Joyce. Les mots je les ai déjà. Ce que je cherche, c’est la perfection dans l’ordre des mots de la phrase. Il y a un ordre qui convient parfaitement(…)
Extrait de la postface de Jacques Aubert, avec l’ensemble des traducteurs (« Ecrire après Joyce » - pp.1161/1172)
« Ulysse », Editions Gallimard, 2004, collection « Folio » - Nouvelle traduction
Titre original : Ulysses
Liens
James Joyce “Les rêves du langage”
http://authologies.free.fr/joyce.htm
Joyce, de Tel quel à l’Infini (I)
http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=406
Joyce, de Tel quel à l’Infini (IV)
http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=420
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Albert Camus
Photo : Albert Camus by H.C. Bresson, 1947
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21/08/2008
Traité du scandale - Claude Minière
Le Traité du scandale a connu, en 1992, une première édition aux Éditions de la Différence qui s’est rapidement épuisée.
Les Editions Rouge Profond en propose aujourd’hui une édition augmentée accompagnant celle de Perfection, les deux livres formant diptyque : tous deux liant leurs voix à l’interrogation du contemporain en art – et, pour ce qui concerne le Traité, en poésie. Tous deux – dans la lucidité même d’une écriture rigoureuse, décapante, se défiant de tout emportement – à l’écoute des ferments vrais de la modernité, de ses chances encore. De sa puissance.
http://www.rougeprofond.com/LIVRES/STANZE/index.html
Lire dans les "Lectures chroniques" de l'Agence Régionale du Livre - PACA :
http://www.livre-paca.org/index.php?pg=dazibao&chronique=19
23:06 Publié dans 4EMES DE COUVERTURE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
"Fusées" des Editions Carte Blanche
"La littérature fait peur. On peut s'en étonner, c'est
le cas pourtant. Quelque silence qu'on fasse sur elle,
quelque peu de pouvoir qu'elle ait en fait — survivant
peu et mal dans un monde qui lui conteste l'existence
ou qui ne lui consent qu'à la condition qu'elle
divertisse —, elle fait peur"
Michel Surya
(préface Fusées n°7)
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Mimmo Jodice
http://www.baudoin-lebon.com/fiche-artiste.php?nom=JODICE&prenom=Mimmo
Né à Naples en 1934, Mimmo Jodice a enseigné la photographie pendant de nombreuses années à l’Académie des Beaux-Arts de Naples.
A la fin des années 70, il commence à s’intéresser de plus en plus à l’architecture et au paysage tout en continuant jusqu’à aujourd’hui sa réflexion sur l’impact du passé artistique dans le quotidien, sur la persistance des mythes originels de notre civilisation antique.
Son œuvre et son enseignement sont devenus l’un des points de repère de la photographie italienne contemporaine.
16:42 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Maria Zambrano
María Zambrano
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Bibliographie
Aux éditions de l'Éclat :
Les Clairières du bois, 1989
De L'aurore, 1989
Aux éditions des Femmes :
Sentiers, 1992
Délires et destin, 1997
Aux éditions José Corti :
Apophtegmes
Philosophie et poésie
Les Rêves et le temps
L'Homme et le divin
…
EXTRAIT
«Parmi mes œuvres publiées, c'est, je crois, le livre qui répond le mieux à cette idée longtemps formulée que penser est avant tout, à la racine, en tant qu'acte, déchiffrer ce que l'on sent, si on entend par sentir le "sentir originel" (expression que j'emploie depuis des années). Et aussi cette idée que l'homme est l'être qui souffre sa propre transcendance en un incessant processus d'unification entre la passivité et la connaissance, l'être et la vie. Vie véritable, surprise seulement dans quelques clairières qui s'ouvrent entre ciel et terre au sein de l'initiale frondaison. Et à l'horizon lointain où se noient le ciel et la terre, l'être et la vie, la vie et la mort.» Clairières du bois
(Traduit de l’espagnol par Marie Laffranque, 1989. 168 p.)
■■■
Maria Zambrano (Vélez-Malagua, 1904-Madrid, 1991) est l’une des plus originales philosophes espagnoles de ce siècle. Élève de Ortega y Gasset, elle occupe une chaire de métaphysique à l’Université Centrale de Madrid. Engagée politiquement du côté des Républicains, elle doit s’exiler au terme de la guerre civile, elle vivra à Cuba, México, en Italie, en Suisse et à Paris (où elle se lie d’amitié avec Camus et Char). Elle retrouve Madrid après 45 ans d’exil (en 1984). Elle obtient le prix Cervantès de littérature en 1988.
Surtout connue du public français grâce au travail des éditions de l’Éclat qui ont traduit De l’Aurore et les Clairières du Bois, Maria Zambrano a publié en espagnol une quarantaine d’ouvrages. Deux autres livres chez Corti : Los suenos y el tiempo (Les rêves et le temps) et Filosofia y poésia.
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20/08/2008
Thierry Metz
Une petite voix que nous connaissons bien
nous rend visite le soir. Une voix d'enfant qui
nous raconte ce qui se passe là-bas, comment
sont les gens, ce qu'on y trouve. Lentement il
nous berce, nous accompagne jusqu'au sommeil, nous ferme les yeux...
Non.
Rien de cela.
Qu'une inépuisable, inexorable absence.
Rien qu'une mort.
Et un nom : VINCENT.
(Lettres à la bien-aimée - L'arpenteur © Gallimard)
☼
Né à Paris en 1956, Thierry Metz vivait près d'Agen où il exerçait le métier de maçon. Il s'est suicidé en avril 1997.
Je n'arrive pas à leur parler. Pas
entièrement comme je voudrais. Je
laisse des mots derrière les mots -
arrivés mais cachés, en retrait de
l'enterrement.
J'effleure ce que j'écris comme après
une longue journée de travail.
Chaque mot m'essouffle.
(Extrait de L'homme qui penche)
à lire
sur le site Esprits Nomades
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/metz/metzthierry.html
sur le site des Editions Pleine Page
http://pleinepage.ath.cx/PleinePage/editeur/auteur.php?id_auteur=9
un dossier sur Remue.net
http://remue.net/cont/metz01.html
Ouvrages publiés :
Sur la table inventée (Jacques Brémond, prix Voronca 1988)
Dolmen, La demeure phréatique (Cahiers Froissard, prix Froissard 1989)
Le Journal d'un manœuvre (Gallimard, l'Arpenteur, 1990)
Entre l'eau et la feuille (Arfuyen, 1991)
Lettres à la Bien Aimée (Gallimard, l'Arpenteur, 1995)
Dans les branches (Opales, 1995)
Le drap déplié (L'Arrière Pays, 1995)
De l'un à l'autre (Jacques Brémond, 1996)
L'homme qui penche (Opales, 1997)
00:24 Publié dans Thierry Metz | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
16/08/2008
Christian Prigent - Le sens du toucher
Présentation de l’éditeur
Amoureux de l’art sous toutes ses formes, chercheurs, étudiants, passionnés de littérature : nombreux sont ceux qui se réjouiront de la publication du Sens du toucher, qui regroupe un entretien avec Bénédicte Gorillot et une série d’essais sur des artistes contemporains (de Mathias Perez à Pierre Tual, en passant par Olivier Roller). Ouvrage éclairant, s’il en est, ce recueil apporte une lumière crue sur l’art d’aujourd’hui autant, d’ailleurs, que sur la poésie. Il est à ranger aux côtés des précédents essais publiés chez Cadex, et de Ceux qui merdRent ou Une erreur de la nature (P.O.L). Savoureux.
Quatrième de couverture
Souriez, monde : vous êtes filmé (photographié, peint, sculpté, chorégraphié, écrit…). Un geste s’est déployé, exalté et enragé du désir de vous toucher. Mais simultanément désespéré de savoir que l’index du symbolique ne touche jamais en vrai « l’immense corps » des choses (la nature, la vie nue) - que c’est même lui qui, le désignant, le relègue dans une distance irrémédiable. Dans la démesure cruelle et charmante de cet écart œuvre la puissance de distinction de l’art, son tact. Quelques exemples (un entretien, quelques essais…) pour une fois de plus tenter de comprendre comment ça marche, en quoi ça touche, par où ça fait jouir, pourquoi ça déroute.
Thèmes : poésie, peinture, dessin, sculpture, photo, dramaturgie, écriture… Artistes cités : Serge Lunal, Mathias Perez, Jean-Marc Chevallier, Joël Desbouiges, Pierre Tual, Jean-Luc Parant, Vanda Benes, Olivier Roller.
Le Sens du toucher, Christian Prigent, essai, 14×21.5 cm, 168 p., Éditions CADEX, 2008, ISBN : 978-2-913388-68-0 2008
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09/08/2008
Pascal Boulanger - Une "Action Poétique" de 1950 à aujourd'hui - L'Anthologie (à lire sans conteste)
Quatrième de couverture
Emanation, à l’origine, d’un groupe fondé à Marseille en 1950, Action Poétique est sans conteste l’une des deux ou trois revues incontournables, pour qui cherche à comprendre l’évolution de la poésie contemporaine. La réflexion qui s’y développe depuis près d’un demi-siècle, les œuvres qui sont nées dans sa mouvance directe ou indirecte, la personnalité enfin de ses principaux responsables, regroupés à partir de 1958 autour d’Henri Deluy – Jacques Roubaud, Paul Louis Rossi, Franck Venaille, Lionel Ray, Emmanuel Hocquard, Liliane Giraudon, Olivier Cadiot, pour ne citer qu’eux – on en effet infléchi en profondeur les formes, les pratiques et la conception même de l’écriture poétique, dans notre pays.
Pascal Boulanger propose en ouverture le récit détaillé de cette longue aventure collective, en la replaçant dans son contexte historique et culturel. Cette partie introductive (première synthèse jamais tentée sur le sujet) représente un apport important à l’histoire littéraire récente, éclairant au passage nombre d’enjeux ignorés ou mal perçus de la création contemporaine.
Mais ce livre se présente avant tout comme une anthologie du vaste champ poétique couvert par la revue, durant sa longue existence. On y trouvera en effet les textes les plus significatifs publiés par Action Poétique, de son n°1 (1958) à son n°150 (1998).Ce parcours anthologique met nécessairement l’accent sur le cercle de ses animateurs, tout en accordant une large place aux nombreux poètes accueillis par la revue, au fil des années, dans la diversité des styles et des générations. Il illustre également l’étonnant travail de traduction et de relecture du passé poétique qui constitue l’un de ses apports majeurs – des sonnets baroques aux renga japonais, du grand chant des troubadours à celui des chamans indiens, des objectivistes américains aux futuristes russes…
Plus de 150 auteurs – français et étrangers – sont ainsi regroupés dans ce volume, dessinant la carte mentale d’un nouveau continent poétique…
©Editions Flammarion, 1998
601 pages
Une partie des animateurs de la revue « Action Poétique »
FRANCK VENAILLE est né en 1936 à Paris. Service militaire en Algérie. 1er livre publié en 1961 : Journal de bord (1961). Collabore (Action poétique) et fonde (Chorus, Monsieur Bloom) plusieurs revues. Rencontres décisives : les peintres Klasen et Monory, les écrivains Bénezet, Daive, Veinstein, Hocquard...
Son œuvre : une quarantaine d’ouvrages (poésie, théâtre, essai, livret d’opéra, etc.) couronnés de nombreux prix littéraires.
photo: © Olivier Roller
Emmanuel Hocquard photographié par Claude Royet-Journoud
Henri Deluy
Lionel Ray
Jacques Roubaud
LILIANE GIRAUDON est née en 1946 et vit à Marseille. Outre les nombreux ouvrages qu’elle a publiés, son activité est marquée par les diverses revues qu’elle a crées ou auxquelles elle a collaboré. De 1977 à 1980, elle participe au comité de rédaction d’Action Poétique. En 1980, elle fonde avec Jean-Jacques Viton Banana Split, qui se donne pour programme de mêler le « résolument contemporain » à la « redécouverte des textes anciens proposés à une lecture moderne ». Cette revue, qui cesse ce paraître en 1990 après 28 numéros, rompt avec les conventions de l’édition poétique qui prévalent alors, en donnant à la poésie un support « cheap », les numéros étant composés de photocopies simplement brochées, et vendus à bon marché. Le cadre de la page y est un espace libre ouvert à des poètes comme Dominique Fourcade, Joseph Guglielmi, Mathieu Bénezet, Christian Guez-Ricord, Olivier Cadot, Hubert Lucot, John Ashberry ou Haroldo de Campos, mais aussi à des plasticiens comme Christian Boltanski, Jean-Pierre Pincemin ou Annette Messager (la revue se contentant de photocopier le cadre dans lequel l’artiste avait écrit). A Banana Split succéderont en 1990 La Nouvelle B.S., revue orale vidéo-filmée, qui paraîtra jusqu’en 2000 et IF, co-fondée en 1992 avec Jean-Jacques Viton, Henry Deluy et Jean-Charles Depaule. Liliane Giraudon est aussi traductrice, et a créé en 2000 les Comptoirs de traduction de la nouvelle B.S...
LIRE LA SUITE :
http://cep.ens-lsh.fr/auteurs/x/giraudon.html
Pascal Boulanger
Fiche bio-bibliographique
Né en 1957, Pascal Boulanger vit et travaille à Montreuil. Parallèlement à son travail d’écriture, il cherche depuis une vingtaine d’années à interroger autrement et à resituer le champ poétique contemporain qui, pour lui, passe par la prose. Marqué par la poésie rimbaldienne et le verset claudélien, il a donné de nombreuses rubriques à des revues telles que Action Poétique, Artpress, Le Cahier critique de poésie, Europe, Formes Poétiques Contemporaines et La Polygraphe. Il a été responsable de la collection Le Corps Certain aux Editions Comp’Act. Il participe à des lectures, des débats et des conférences en France et à l’étranger.
Il a publié des poèmes dans les revues : Action Poétique, Le Nouveau Recueil, Petite, Poξsie, Rehauts…
Ouvrages publiés
Septembre, déjà (Europe-poésie, 1991)
Martingale (Flammarion, 1995)
Une « Action Poétique » de 1950 à aujourd’hui (Flammarion, 1998)
Le Bel aujourd’hui (Tarabuste, 1999)
Tacite (Flammarion, 2001)
Le Corps certain (Comp’Act, 2001)
L’Emotion l’Emeute (Tarabuste, 2002)
Jongleur (Comp’ Act, 2005)
Les horribles travailleurs, in Suspendu au récit, la question du nihilisme (Comp’Act, 2006)
Fusées & Paperoles (L’Act mem, 2008)
A paraître
Jamais ne dors (Le Corridor Bleu éditions) – parution pour l’hiver 2008
sur le site du cipM
http://www.cipmarseille.com/auteur_fiche.php?id=1063
sur le site des Chroniques de la Luxiotte
(retrouver des extraits de ses poèmes en ligne)
http://www.luxiotte.net/liseurs/auteurs/boulanger.htm
sur le site du Corridor Bleu
(retrouver un extrait « Sur l’abîme du parterre »)
http://re-pon-nou.blogspot.com/2008/04/sur-labme-du-parterre-pascal-boulanger.html
Article
de Thierry Guichard dans le Matricule des Anges
N°24-septembre/octobre 1998
http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=269
à lire
sur le site PileFace
« L’inadmissible et son poème »
http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=547
23:02 Publié dans Pascal Boulanger | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Le colloque de nuit - Paul Louis Rossi
« Pour dire clairement les choses, il nous a paru qu’il était temps, concernant la Poésie (et la Littérature), d’interrompre cette sorte de fuite en avant qui caractérise l’Art de notre temps, et qui ne vise qu’à précipiter la destruction des formes — de l’intellect, et de la création. Il est temps, nous semble-t-il, d’interroger à nouveau l’esthétique (et donc, la politique) et de tenter une définition neuve de la modernité.
On ne verra ici qu’une organisation libre de la pensée. Il ne s’agit ni d’une déclaration, ni d’un manifeste. Mais d’un simple geste, destiné à indiquer que chacun peut l’accomplir et par là même se solidariser avec ceux qui veulent connaître le visage du futur que, tous, nous inventons. »
E X T R A I T
"Nous n'avons épuisé les ressources du labyrinthe. Rien n'est plus faux que cet idéal de la transparence et de la visibilité à quoi l'on veut nous soumettre. Chacun doit défendre sa part d'obscurité. C'est pourquoi je préconise que l'homme, loin de sortir de ses abris pour clamer sa révolte comme le demandait Paul Éluard, je suggère que l'homme retourne dans sa caverne pour effectuer jusqu'au bout le travail initiatique, le travail intérieur — labor intus — que nos ancêtres avaient accompli dans l'obscurité des falaises, allongés dans des boyaux étroits, avec seulement pour dessiner des petites lampes à graisse.
Il m'a semblé qu'il ne fallait pas respecter l'homme, mais respecter le minotaure. Il me semble qu'il faut respecter l'aile du scarabée. Il doit exister un ordre secret de l'univers. Je crois en ce que j'appelle moi-même une élégance de l'univers, qui paraît aussi bien dans l'équation d'une loi de la physique, dans le dessin d'une plume d'oiseau — la maubèche par exemple des champs — dans l'organisation d'un cristal, dans la couleur d'une algue."
Le Colloque de nuit
Essai.72 p. 14 /19. - Editions Le Temps qu'il fait
(En collaboration avec Philippe Beck et Yves di Manno, 2000)
http://www.letempsquilfait.com/Pages/Auteurs/Rossi/rossi.html
BIOGRAPHIE
Paul Louis Rossi est né à Nantes (Loire-Atlantique), ascendances bretonnes et italiennes. Poète et écrivain, il a publié des essais, des récits, ainsi que des romans et des ouvrages de poésie. Critique musical à Jazz Magazine, auteur de créations radiophoniques, il a également participé dans les années 70 à la rédaction de revues comme Action Poétique, Change.
17:34 Publié dans Paul Louis Rossi | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Emmanuel Fournier - 36 MORCEAUX Transcriptions pour trois instruments
36 Morceaux présente une série de dessins relevés à la surface de la mer. Trente-six croquis préparatoires, établis sur le motif à Ouessant, y sont transcrits selon trois modalités : la plume, le compas et le crayon, qui figurent autant d’interprétations du tracé initial. Les trois premiers chapitres du livre reproduisent, au format original, douze des transcriptions à la plume, douze des transcriptions au compas et douze des transcriptions au crayon respectivement. Le quatrième chapitre, sur douze pages, reproduit, en réduction, la totalité des trente-six morceaux dans les trois transcriptions, tels qu’ils ont été présentés au public à l’occasion de l’exposition « 36 morceaux de mer (transcriptions pour trois instruments) », à la galerie Pierre Colt à Nice... LIRE LA SUITE SUR LE SITE
17:20 Publié dans 4EMES DE COUVERTURE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
L'Affiche, revue murale de poésie
affiche 25
Au lieu de poulpe
Directeur : Didier Vergnaud
Contenu : poésie et arts plastiques
Format : 120 x 176 cm
Impression : sérigraphie
Tirage : 500 exemplaires
Parution : 3 numéros par an
Destination : Lieux publics et professionnels du livre
Abonnements, Ventes au N°
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Un poème de Pierre Chappuis
VOIX A VENIR
Le picotement sonore de l’air, ce matin.
Emiettement du froid : épars, tournoyants (brassées de voix à venir, s’ils trouvaient à se poser, se rassembler) parcimonieux (moindres poignées de bise) et si légers (poussière à peine), ses grains de neige brusquement s’interrompent pour regagner blancheur et transparence, happés d’un coup vers le haut.
Telles les notes d’un violon heureuses de s’égailler, s’évanouir à l’extrême de l’aigu.
(p.53)
"A portée de la voix"
Pierre Chappuis
Editions José Corti, 2002
17:06 Publié dans Pierre Chappuis | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Portrait de Juliette
16:03 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
L'affiche LA NOTTE de Michelangelo Antonioni (1961)
15:21 Publié dans VIDEOS, ANIMATIONS, DOCUMENTAIRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
07/08/2008
Israël Eliraz - Laisse-moi te parler comme à un cheval
1
une crainte se dessine dans les
joncs. L'herbe absorbe la sueur
Usée du soir.
Nous sommes piégés par les suffixes,
les légendes, spirales creusées
par le désert salé.
On parle d'une solidarité perdue.
On trace des parenthèses, des guillemets
devenus perfides.
À l'extrémité, les morts puent dans la
buée, la narration, le ressort
des idées.
Est-ce une région qui ne concerne plus Dieu ?
Qui a défini le Levant pli
entre deux plis
2
épuisé ne veut pas dire vide ou brume.
Le sable ne cesse de faire commerce,
les voix nous emportent vers un
dédoublement des noms dans
une zone où « les mouvements s'étaient arrêtés ».
Le plomb s'est cassé dans le crayon.
Le carbone dans les semelles s'effrite.
Des formes se cherchent dans les lignes,
les gestes, formant une poche d’
épaisseur énigmatique, une nappe
de poussière, léger tissu
3
où l'air sèche creuse une bouche,
on croit deviner un volcan
minuscule.
On s'appuie sur autre chose que
la parole, signes abandonnés.
Le regard change à mesure que la matière
(sable, choses) s'immobilise.
Le jaune qui est blanc-gris est baratté
par la vue comme pour dire :
écartez d'ici.
Un gris monte de la terre et s'ajoute au
Jourdain comme une peau, près des
formes achevées dans le jaune.
On ne voudrait pas que ça finisse.
Faut-il déterminer cette courbe
4
la vue comme toile encollée sur toile.
Le climat d'un lieu balayé
par un cri.
Cela correspondant précisément à quoi ?
Une blessure qui s'est taillée près d'une
courbe surprenante du ventre fait
pousser un alphabet sémite.
« Le passant aperçoit une ligne, puis
continue en se disant qu'il
a cru voir… »
Est-ce que la poche peut suivre
une tangente ?
Qu'est-ce que tu cherches
5
on essaie le long puis le large des
champs brûlés. On cherche
( cherche-t-on ?)
des Bodhisattvas dans les joncs qui
ont disparu complètement.
À l'extrémité du lieu se ranime
« tout est dit », qui veut dire la
matière du pays n'explique rien,
ne t'y appuie pas.
N'oublie pas les joies de toute une vie.
Ne t'en fais pas un drame. Vérifie
le lieu des forces matérielles.
« Ce qui est dans ce qui n'est pas »
est une phrase intraduisible
Editions José Corti, 2005 (pp.73/77) - Extrait "Ce sont proprement des commentaires"
Après avoir écrit deux pièces de théâtre, Israël Eliraz, né à Jérusalem, se consacre exclusivement à la poésie. Polyglotte et fin connaisseur de la langue française, il supervise lui-même les traductions (14 recueils traduits). Bien connu du public français amateur de poésie, ses quatre derniers recueils, Petit Carnet du Levant, Abeilles/Obstacles et Comment entrer dans la maison... et Dîner avec Spinoza et quelques amis, ont connu un grand succès d’estime ; la plupart des revues spécialisées les ont remarqués.
Les Editions José Corti poursuivent la publication de son œuvre avec ce cinquième volume.
http://www.jose-corti.fr/titresetrangers/Laisse-moi-eliraz.html
15:00 Publié dans Israël Eliraz | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Milo de Angelis
MILAN
Dans le corps qui reçut la nourriture ils creuseront
un sommeil sans matière, ma reddition
qui varappe dans l’air, ruelle
où l’on vise au millième.
Le plus frénétique néant
peut délivrer une couleur trompeuse, mais aussi
l’exacte couleur demandée à son pont. Proserpine
qui peigne ses boucles bleues, un brancard
qui ralentissait devant le bagne. Coudre la nuque
à tout prix, ici où dociles nous invoquions les noces
dans un fol jaillissement de cygnes.
Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para
L'OCÉAN AUTOUR DE MILAN
I
L'océan là-devant là devant
comme une idée d'aplomb
ou une hémoptysie
dans le plus court intervalle entre les tempes.
Le gris souffre. Le gris n'est pas une couleur
mais un retournement, c'est scruter par terre
l'absolue moitié de toute chose, plier en quatre
les planètes de la fortune
qui nous donnent une limite au fond de la poche,
de même qu'en hiver cette rangée de maisons
signifie marcher côte à côte, être en hiver.
Il
Notre Dame des naufragés,
les millénaires ne descendent plus ici, viscères abrégés,
terminus de la grande vitesse.
Enseignant l'alphabet avec la même voix
qui sur l'autre face nous éclipse
nous sommes tombés de la chaise
par un faux mouvement du stylo
et voyageant quarante-deux années
dans une boîte de l'espace, nous scrutons
les derniers temps de l'oxygène,
nous n'avons pas demandé l'eau mais la soif.
© G. Giovannetti Milo DE ANGELIS
L’océan autour de Milan et autres poèmes
L'ocean intorno a milano
traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para
Né à Milan en 1951, a fait ses débuts à 25 ans avec l'anthologie Somiglianze (Ressemblances), destinée à marquer un tournant dans la poésie contemporaine italienne. Il a publié cinq livres de poèmes et un recueil d'essais, Poesia e destino (1982). Traducteur de plusieurs langues, il a créé et dirigé la revue Niebo.
14:38 Publié dans ITALIE, Milo de Angelis | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Les peintures de Jean-Louis Morelle
Echalottes et bouteille 35 x 42 cm
Galerie du Fleuve
http://www.galerie-du-fleuve.com/photo-jc.htm
Le site de JL Morelle :
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04/08/2008
Nous sommes l'amour - sur le site du Corridor Bleu
un texte de nathalie riera
Je suis l’amour dans la poussière des routes, mon esprit n’a que lavandes et embruns pour sentiers.
Je suis l’amour comme vous. Vous savez, lorsque l’on se choisit pour se dire ce que nous n’avons encore dit à personne.
Vous savez que je suis l’amour comme vous, alors pourquoi le fer et le fiel ?
Je suis l’amour dans les ombrages d’un figuier, où fleurissent les mots, et je ne veux pas de vos fruits avariés, même si vous n’entendez rien de ce que je vous dis, je ne veux rien de tout cela qui nous dévaste : les champignons pillards et les fleurs du soleil noir.
Nous sommes l’amour irréparable.
J’ai mis à mes jambes des vieux bas tricotés de tiges et d’épines, et à mes pieds des chaussures à talons de pierre pointue.
Je suis l’amour qui ne vous aime pas.
Pas de serpent à nourrir dans mon sein.
Nous sommes l’amour inhérent.
Je me rafraîchis aux ombres claires, à l’eau du coeur, à la fraîcheur de l’alliance.
Avec toi, rive. D’où l’on peut encore s’inventer l’amour du prochain, le jaune du citron, le hâle des seins et des reins, l’espoir et ses motifs de pampres.
Ma rive inhérente, où le poème est encore de la brume sur la cime. Et c’est très bien.
21:24 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
Sur le site Terre à Ciel
Chemin vers le vide, Nathalie Riera
http://terreaciel.free.fr/arbre/nriera.htm
Paru dans « Une étape dans la clairière » des Carnets d’Eucharis n°6 http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/archive/2008/05/15/chemin-vers-le-vide.html
Extrait
... chemin vers la rencontre du présent. Cette grande puissance de l’instant, à demeurer notre plus grande latitude, du fait que l’instant n’appartienne ni au passé ni au futur.
Instant qui n’a pour ressemblance que l’instant. Le temps de ce qui est là et qui n’est plus là. Le temps de ce qu’il peut y avoir de plus important.
Le temps de ce qui se refuse à durer, à se figer, ou à se fermer.
Instant déterminé, et parfois déterminant.
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Il est pourtant attendu de la poésie qu’elle nous soit air, échappée, coin de verdure, mais nous faut-il également visiter ses jours et ses nuits comme lieux de la perte, du détournement, de la diffraction.
21:00 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook