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21/04/2010

LA VIDEO TROUVE LA PEINTURE - Entretien Nathalie Riera avec le vidéaste Richard Skryzak

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ART VISUEL

Entretien

La video trouve la peinture - Nathalie Riera

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 http://www.performarts.net 

Trimestriel - N°8

 printemps 2010

 

 

 

Extrait

« La vidéo-graphie est à la lettre une inscription, une trace, une écriture très particulière. L’écriture de la vision. Ecrire ce que l’on voit avec ce que l’on voit ».

Richard Skryzak, extrait d’un entretien avec Emmanuelle Delapierre, Conservatrice du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, in Catalogue de l’exposition La peau est ce qu’il y a de plus profond, 25 novembre 2005-13 mars 2006

 

 

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1. Ecran

                                                                                                                                            

 

NATHALIE RIERA - Dans Le moment vidéographique, texte que vous avez écrit en 1999, à l’occasion de l’exposition « Les attributs du vidéaste », on peut lire :

« De points de vue en connexions, la vidéo trouve la peinture.

Pour rejoindre en elle la primauté du Regard.

Pour nouer avec elle l’alchimie d’un Visible. D’une sensation qui hante le Voir.

Non pas vouloir ce Voir à travers ce qu’on en sait, mais bien penser le Savoir par ce qu’il donne à voir.

En délestant l’image – sans que s’échappe le sens.

En offrant une vision à ce qui ne voit pas…

Puis, à propos de votre œuvre L’arc-en-ciel que vous présentez depuis octobre 2009, au Musée de l’Orangerie (Jardin des Tuileries), dans le cadre d’un cycle d’art vidéo intitulé « Eaux dormantes ? » en hommage aux Nymphéas de Claude Monet, vous écrivez : « En laissant venir les vibrations lumineuses et colorées, les sensations optiques et sonores, j’ai posé mon camescope devant le paysage comme Monet y aurait planté son chevalet. Pour moi, il s’agit du même geste.  En quelque sorte, faire de la peinture avec de la vidéo. »

 

RICHARD SKRYZAK - Je suis entré aux beaux-arts de Valenciennes (en parallèle de l’université) en pratiquant la peinture, et j’en suis sorti en 1981 en faisant de la vidéo. Je l’ai vécu comme une vraie révolution esthétique. Je peignais à l’époque de façon hyperréaliste, mais j’avais le sentiment d’être bloqué dans cette voie. Je me sentais plus proche, dans l’esprit, de l’art conceptuel. J’ai alors découvert le cinéma expérimental et ensuite l’art vidéo, à travers les œuvres de Paik, Jaffrenou, Viola, Dibbets. Ce fut le déclic. J’ai tout de suite voulu approfondir mes recherches artistiques en ce sens. Cela m’a permis, entre autre, de sortir de l’impasse où ma peinture se trouvait. « Ecran », réalisé en 1988, est un manifeste en acte de ce passage de la peinture à la vidéo. On m’y voit en train de peindre une mire de barres colorées, qui remplit à la fin tout l’écran. C’est un autoportrait en creux, à l’envers. Plus je peins, et plus je m’efface derrière ce que je peins. Derrière un écran d’un type spécial, une mire de barres, proche de la peinture par ses formes et ses couleurs, mais aussi « degré un » de l’image vidéographique. Celle-ci, en tant qu’ « écran-tableau », apparaît donc comme un prolongement, une finalité et une issue possible au geste pictural. Une chose m’intéresse également. Quel statut donner à une image qui relève à la fois de la peinture et de la vidéo ? Un medium en cache souvent un autre. C’est cette forte présence de l’univers pictural à travers le medium vidéographique que l’on va retrouver dans ma création en général. L’un se situe dans la continuité de l’autre. Les préoccupations, l’esprit, le regard sont les mêmes, sauf que j’ai changé de support et de moyen d’expression. Et cette mutation a ouvert de nouveaux enjeux esthétiques. C’est ce que je veux signifier quand je dis que je fais de la peinture avec de la vidéo.

D’autre part, la mire de barres est un arc-en-ciel artificiel, comme l’arc-en-ciel est une mire de barres naturelle. Une idée que j’ai reprise plus tard.

Dans le cas précis des « Attributs du vidéaste », je me suis demandé dans quelle mesure la vidéo pouvait reprendre les choses là où la peinture les avait laissées. Dans les zones d’ombre de la Nature morte. Dans les silences de la Vanité. « Les attributs du peintre »,  une toile de Cornelis Gysbrechts de 1665 (énigmatique peintre anversois, une fusée au cœur du 17ème siècle, sur lequel je reviendrai lors de ma prochaine conférence au musée de l’Orangerie), qui se trouve au musée des beaux-arts de Valenciennes, m’a servi de paradigme. Il s’agissait d’investir les parenthèses du tableau, d’en actionner les pauses. De dérouler et poursuivre, dans un dialogue historique et esthétique avec le Visible, le cours des données sensibles que le moment pictural avait, en son temps, suspendu. En réanimant bougie, sablier, livre, partition, violon, bulle, par le jeu des lumières, mouvements et sons, selon un principe plastique de traductions et de correspondances.    

L’invitation du musée de l’Orangerie à présenter actuellement « L’arc-en-ciel » en relation avec « les Nymphéas » de Monet, c’est l’occasion de mettre en évidence les filiations, les continuités, l’héritage esthétique entre les deux œuvres.

« L’arc-en-ciel » s’est construit sans idée préconçue, sans scénario préétabli, en accumulant simplement les plans comme des touches, des traces, des empreintes, au rythme des impressions et des perceptions. La multiplication des cadrages, des distances, des prises de vues au tournage, puis leur assemblage au montage, sont l’équivalent de la juxtaposition des couleurs sur la toile. Si l’on ajoute la question du motif, du paysage, de l’eau ; l’idée de capter les éléments dans leur « instantanéité » pour reprendre le mot de Monet ; et celle de décomposer la lumière en son spectre coloré, on perçoit bien la mosaïque d’affinités qui fait de cette vidéo une œuvre impressionniste.

Mais « L’arc-en-ciel », c’est aussi autre chose. C’est une arme. Une arme redoutable aux flèches électroniques. Un « bouclier poétique » pour se protéger de l’inconsistance généralisée qui gagne dangereusement et chaque jour du terrain. Un pont de couleur virtuel qui se dresse, pour endiguer la « menace »,  fluide et immatériel, au cœur même du réel.

Mes créations s’orientent de plus en plus vers le concept de « tableau-vidéo », présent chez moi depuis le début, mais qui aujourd’hui prend une dimension nouvelle avec l’apparition des écrans plats. Ces derniers sont à l’image de la majorité des programmes qui les animent : désespérément plats. Bien que je crois qu’une vraie télévision inventive reste possible, notamment via internet. En revanche cette morphologie se prête très bien à cette idée du « tableau-vidéo », au mur, dans l’espace privé, à coté de la photo et de la peinture, avec une fonction « décorative » qui me plait beaucoup et que j’assume complètement. Façon de court-circuiter les réseaux classiques des institutions et des lieux d’expositions. On devrait pouvoir regarder de l’art vidéo chez soi comme on écoute du Bach. 

 

 (Extrait de l'entretien paru dans la revue PerformArts n°8, Printemps 2010)

Mireille Havet, Journal 1927-1928

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Mireille Havet - Photo : collection particulière

 

Des vies à soi ?

lettre du 20 avril 2010 de Ronald Klapka

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Cliquer ici

15/04/2010

Yannis Ritsos

ritsos.jpgLE HEURTOIR

 

Au sein des feuillages profonds

des fruits encore des fruits

rouges jaunes des oiseaux

endormis. Et toi

lointain à jeun

derrière tant de couleurs

tu tentes de discerner

le blanc de l’eau secrète

de la statue

de la racine.

Athènes, 16.4.76

 

 

 

 

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La lumière le serre aux tempes

il a mal à la tête

il est beau

a pour amante une statue

observe dans le fleuve son image

à travers cette image il voit tout au fond

le spectre la lyre le clairon

la boucle de sa ceinture

celle qui fut perdue jadis

le laissant nu.

 

Athènes, 22.4.76

 

 

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Tu ne sais plus rien

tu as oublié

c’est peut-être pourquoi

tu montes plus profondément.

La poésie elle-même

te ferme à présent les yeux –

tu les tiens obligeamment fermés.

Sa main sur ton front

sur tes paupières

descend jusqu’à tes lèvres

tu embrasses la paume

« heurtoir » dis-tu

« chaise » dis-tu –

la poésie.

 

Athènes, 24.4.76

 

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Une goutte d’eau sur la feuille de papier

un peu de couleur jaune

la goutte s’étendit sécha

un soleil

à droite en haut de la feuille

c’est très réussi.

Je ne suis nullement fâché contre toi.

 

Athènes, 28.4.76

 

 

Patrick Kavanagh (1904 - 1967)

patrick_kavanagh.jpgDans notre région fleurissait jadis un riche peuple de mendiants, tous plus bigarrés les uns que les autres, d'une noblesse et d'une fierté pleines d'ironie. Quand je me rappelle leurs allures fabuleuses et leurs pittoresques sobriquets, je me rends compte que sous la marche du progrès tout un monde de poésie a rendu l'âme. Il ne s'agissait pas de gueux de caniveau, mais d'un vrai peuple des chemins, à la sensibilité hautement romantique. Biddy Dundee, Barney the Bottle, Paddy the Bread, Mary Ann Plaintain, autant de noms qui ne furent pas imaginés par des esprits vulgaires. Ces vieilles existences nomades témoignaient d'une vie profondément poétique. Ils passaient tous à la maison, non pas pour mendier, mais pour vendre les pommes de terre et la farine qu'ils venaient de se procurer auprès des fermiers.

L'idiot en herbe / Patrick Kavanagh ; trad. de l'anglais (Irlande) par John Moran. - Rennes : Terre de brume, 1998. - 308 p. ; 24 cm. - (Bibliothèque irlandaise).


Pour + d’infos :
Les Editions Verdier

Israël Eliraz

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dans La grande famine, Patrick Kavanagh¹

parle au cheval comme à un frère.

 

Laisse-moi, Juan, te parler comme

à un cheval.

 

Mets le nez dans l’herbe mouillée. Le vert

jauni déjà à l’est. Les fourmis rouges,

comme à Ulysse, t’apportent

 

une touffe d’herbe, avec la poussière de la terre,

c’est tout ce qui compte.

 

A aucun moment de ta vie tu ne fus

plus proche de tes éléments

qu’ici, aujourd’hui.

 

Pourquoi est-il si triste le voyage

qui cherche sa matière ?

 

Et ce très vieux geste, se dresser

et partir. Il y a un chemin

à faire

 

 

 

¹ The Great Hunger

 

Israël Eliraz, Laisse-moi te parler comme à un cheval, Librairie José Corti, 2005

11/04/2010

Nathalie Riera

 

 

NATHALIE RIERA

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Bio/bibliographie 

Télécharger la notice de l'auteur

 

 

07/04/2010

Alexis Gloaguen

« Dans la conscience du séisme, et comme en aval de l’horreur, naîtra la mélodie ».

Alexis Gloaguen, Les Veuves de Verre, Maurice Nadeau (2010)

 

 
les veuves de verre.jpg
 

 

L’insularité créative d’Alexis Gloaguen. Un entretien avec l’auteur Sur le blog de Christian Tortel

05/04/2010

Alain Jouffroy à la Galerie La non-maison (de Michèle Cohen)

A L'OCCASION DE L'EXPOSITION DE MARCO BARBON, CHRONOTOPIES

 

LA GALERIE LA NON-MAISON VOUS INVITE A

 

UNE LECTURE SURPRISE

 

D'ALAIN JOUFFROY LE SAMEDI 24 AVRIL 2010 A 17H

 

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Alain Jouffroy

 

Né à Paris en 1928, Alain Jouffroy a participé au mouvement surréaliste de 1947 à 1948. André Breton a fait paraître ses premiers poèmes d’Aube à l’Antipode dans la revue Néon. Henri Michaux et René Char en ont fait ensuite paraître dans la N.R.F., Le Mercure de France et Botteghe Oscure. De 1952 à 1954 il a voyagé en Italie pour étudier la peinture, classique et moderne, de ce pays. Ses chroniques d’art seront publiées chez Gallimard en 1963, sous le titre : Une révolution du regard. En 1958, le même éditeur a publié son recueil de poèmes A toi. En 1960, le prix Combat lui a été décerné pour son premier récit : Le Mur de la vie privée. Il a rencontré peu après à Paris William Burroughs, Allen Ginsberg et Gregory Corso, avec lesquels il fera des lectures publiques de ses poèmes à Paris et au Living Theater de New York. Il leur a consacré une anthologie, qui a fait connaître la Beat Generation en Europe, comme il a fait connaître ensuite les artistes du Pop art. De 1962 à 1963 il a voyagé aux Etats-Unis et à Cuba et rencontré Adonis, qui a traduit et fait paraître en arabe son poème Déclaration d’indépendance. En 1963, il a publié chez Gallimard son premier roman, Un rêve plus long que la nuit et, en 1966, le deuxième, Le temps d’un livre, réédité aux editions du Rocher en 1993. Les Editions du Soleil noir ont publié ses trois premiers recueils : Aube à l’antipode, Liberté des Libertés et Dégradation générale. En 1965, il s’est réconcilié avec André Breton et a entretenu avec lui des rapports amicaux jusqu’à sa mort. La même année il a fondé la collection de poche «Poésie / N.R.F.» chez Gallimard et, en 1967, avec Jean-Clarence Lambert, la revue d’avant-garde Opus international. Avec son poème Trajectoire et son essai L’abolition de l’art (début 1968), il s’engage à l’avance dans le mouvement de mai 68. De 1968 à 1972, Aragon l’a invité à écrire dans Les lettres françaises, qui ont publié ses poèmes et ses textes critiques. De 1972 à 1981, il fut le rédacteur en chef de la revue d’art XXe siècle. En 1978 a paru, chez Robert Laffont, son autobiographie : Le Roman vécu. Entre 1982 et 1985, nommé Conseiller culturel à l’Ambassade de France au Japon, où il avait déjà fait plusieurs séjours depuis 1977, il a organisé les deux premiers sommets culturels franco-japonais de 1985 et 1986.

Depuis son retour en France, il n’a cessé de publier recueils de poèmes, romans et essais et, depuis 1990, a réalisé de nombreux assemblages, qu’il appelle des «posages» et qui ont été exposés, ainsi que ses collages, à Génève, à Paris, à Tokyo, à Lyon et Besançon. En 1995 paraît son essai Manifeste de la poésie vécue (Gallimard) et son essai philosophique, De l’individualisme révolutionnaire, est republié chez Gallimard en 1999. La même année, le même éditeur fait paraître sa première anthologie de poèmes, C’est aujourd’hui toujours et, en 2001, une deuxième anthologie, C’est partout ici, puis une troisième : Vies. Il a voyagé depuis au Yemen, en Syrie, en Afrique occidentale, aux Antilles, et de nouveau en Corée et au Japon. Une exposition de ses livres et de ses illustrateurs a été organisée au Musée de l’Imprimerie de Lyon en 1999, dont le catalogue est présenté par Philippe Sollers, Michel Onfray, Pierre Restany, Serge Sautreau et Malek Abbou. Le Centre Georges Pompidou a édité le CD de sa conversation de 1954 avec Marcel Duchamp. Il a réalisé de nombreux «livres d’artiste» avec, entre autres, Matta, Brauner, Miro, Bellmer et Fontana. En 2000, les éditions Gallimard ont publié son récit Conspiration dans la collection «L’infini» ; en 2001, les editions italiennes Colophon ont publié cinq poèmes intitulés Pudding, illustrés par Enrico Baj. En 2002, les éditions Aldébaran ont fait paraître son Ode à André Breton, illustré par 60 de ses posages. Son Anthologie de la poésie française à la première personne du singulier, Rimbaud nouveau et sa pièce de théâtre Caffe Fiorio (une heure avant l’effondrement de Nietzsche) ont été publiés aux éditions du Rocher. Il a participé par ailleurs, pour Arte, à des films sur le dadaïsme, le surréalisme et conçu, pour la première chaîne, L’art et la machine.

Prix Apollinaire 200 pour C’est aujourd’hui toujours et prix Roger-Caillois 2000 pour toute son oeuvre, il a reçu le prix Alain Bousquet en 2004. 

En 2006, prix d’or (meilleur critique d’art) décerné par Connaissance des Arts.

En 2007 il a publié Trans-Paradis-Express aux éditions Gallimard. La même année il a reçu la bourse de Goncourt de la poésie pour toute son oeuvre.

En 2008 : XXe siècle. Essais sur l’art moderne, suivis du Fantôme de l’art (Editions Fage) et Le livre qui n’existe nulle part (Editions de la Différence) et Une révolution du regard, éd. augmentée (Gallimard).   

 

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Cathy Garcia - Eskhatiaï

Va paraître aux Editions de l’Atlantique (Collection Phoïbos) :

Eskhatiaï

poèmes de Cathy Garcia

Edition à tirage limité, entièrement numéroté
avec une peinture-collage de l’auteure
 
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"Je cours encore après toi
ange brun de mes solitudes
à la peau d’épice
tatouée de signes étranges
homme premier façonné dans l’argile
toi qui te tiens
en haut de la montagne
et qui m’attends"
Cathy Garcia-Canalès “Je cours”
in Eskhatiaï (extrait)
 
 
 

Il regroupe les recueils Salines et Mystica perdita. Edition à tirage limité, entièrement numéroté avec une peinture-collage de l’auteure Sur beau Papier de Création blanc nacré, grain subtil, 120 gr., couverture : Création blanc nacré, grain subtil, 250 gr. au prix de 18,00€ TTC France l’exemplaire. A commander aux Editions de l’Atlantique, B.P. 70041, 17102 Saintes Cedex (2,50 € de port). Contact : bowenchina12@yahoo.fr  tél : 06.88.36.56.33

Bulletin de souscription : Garcia Cathy.pdf

Victor Martinez, André Roy...

PUBLIE.NET

collection L’inadvertance

 

 

Victor Martinez : agrégat de face

http://www.publie.net/tnc/spip.php?article312

 

agrégat de face.jpgCe livre serait à lire comme une suite d’accords complexes et riches, non classables, simultanés. Cette composition permet à ces poèmes, courts, coupants, resserrés, d’affirmer la nécessité du refus. Le sens n’est pas plein, la rupture n’est pas simple faille. Au centre du poème, de toute parole authentiquement elle-même, il y a cette lutte entre ce qui permet d’accéder à une forme et ce qui l’excède et la ravine, l’use, la corrompt, l’érode. Les contraires s’allient sans s’unir, la nuit aveugle et c’est le meilleur moyen de voir la lumière. Il ne s’agit surtout pas de résoudre cette division, mais de la maintenir vive. Dans cet intervalle, la signature du nom est aussi une décision : l’absence pure est comme la germandrée, cette plante vivace méditerranéenne aux feuilles opposées (d’un vert sombre sur la face supérieure, puis claires sur la face inférieure) qui rejoint l’amande chère à Paul Celan : « amande oubliée, amande qui libère, détonateur qui tais, attentat sans bruit »...

On mesurera l’importance d’un tel texte aujourd’hui. On saisira mieux le travail en cours d’un des poètes les plus pertinents et les plus exigeants de sa génération.

Victor Martinez est né à Perpignan en 1970. Il a publié plusieurs livres de poésies dont : Photogrammes (L’arbre à paroles, 2001) ; Terre seconde (N&B, 2002) ; Angle de vue (L’arbre à paroles, 2004) et Poème de l’eau (L’arbre à paroles, 2009). Il est également traducteur d’Antonio Machado (De l’essentielle hétérogénéité de l’être Rivages, 2003), et de Juan Ramón Jiménez (Journal d’un poète jeune marié, Librairie La Nerthe éditeur, 2008). Il a aussi publié dans plusieurs revues de poésie dont L’étrangère. Il est l’un des meilleurs spécialistes de l’œuvre d’André du Bouchet.

 

André Roy, le grand poète québécois : Terra Nova

http://www.publie.net/tnc/spip.php?article313

 

terra nova.jpgLe 3 juillet 1608, sous le règne d’Henri IV, Samuel de Champlain fonde la ville de Québec. André Roy nous fait revivre cette aventure de l’intérieur, et nous croyons entendre Samuel de Champlain lui-même nous dire comment lui et ses compagnons apprennent à découvrir un territoire nouveau, synonyme d’inconnu radical. Les Indiens, les fruits étranges, les bleuets qui illuminent le jour, d’îles en caps, de caps en baies,/Le Nord deviendra leur demeure...les maladies viendront, la mort approche sans honte ni crainte. André Roy s’appuie sur les différents écrits de ce grand fondateur et traverseur d’Atlantique (21 fois de rivage à rivage !) pour créer un texte épuré, sobre, d’une nudité rayonnante. Le temps alors renoue avec la circulaire mémoire qui le noue et aiguise notre profondeur de vivants d’aujourd’hui !

Né à Montréal, où il vit, André Roy est poète et essayiste en cinéma

03/04/2010

Virginia Woolf/éd. Le Bruit du Temps

N O U V E A U T É S  


Virginia Woolf

Le temps passe

Ce texte, première version de la section médiane de Vers le phare, très différent du texte publié, a été établi spécialement par Virginia Woolf pour paraître comme nouvelle en français dans la revue Commerce en janvier 1927. Ces pages, qui constituent une émouvante interrogation sur l’œuvre du temps et l’abandon aux puissances de la nuit, à la ruine, au néant qui menacent, sont parmi les plus belles que Virginia Woolf aient écrites.

 

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