Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/12/2009

Bulletin d'eucharis n°17 - Spécial fin d'année 2009

JOYEUSES FETES.jpg

rien de faux et possible n’est l’amour

(qui est imaginé,donc sans limite)

l’amour est à donner comme à garder est donner,

comme oui est à si,l’amour est à oui

 

Poèmes choisis –E. E. Cummings

Editions José Corti, 2004


 

 

 

Joyeuses Fêtes !


 

 

Avec

           

 

 N°17.jpg

 

 

14/12/2009

Nathalie Riera - Page aphone où tout est voix - (Printemps des poètes 2010)

 

 Qui écrit ne voit plus et qui voit n’écrit plus

Jean-Claude Renard, Sous de grands vents obscurs

 

 

 

 

N5.jpg

 

Page aphone où tout est voix qui ne peut s’élever ni sombrer mais ouïr le sable s’écouler entre les syllabes sur la table où tu me dégrafes me tournes vers l’horizon où touffus les soupirs en sont comme grisant A des carrefours du poème écrire la route qui mène vers plus ou moins de rond-point/nœuds/bretelles/déserts Suivre le poème écrire à fond de train sur le sol sans pierres   

 

poivre et terre pêle-mêle bouches et cuisses le tout en haut le tout proche veulent frémir au secret du mot qui est ne jamais vieillir aux lèvres qui ruminent mais surgir sur la page où simplement ne rien dévoiler de plus que l’horizon de l’instant sur la table où tu raffoles de formes et de couleurs sel et sucre ronds et triangles des passions         

 

trèfle et résille de lumière brève sur la grève/brin de jaune/clair et net ne pas craindre le froid dans le fond mauve des hivers ni même l’imprévisible à contre-jour l’irréparable voir l’amour quand parler devient vœu de silence où tu me dégrafes se refaire un cœur avec art brut les étreintes des mots muscles/joncs/archets des éclairs brefs au bout du jour ses traits vifs vertes ses herbes et d’or les pourtours

 

Justement l’amour

 

© Nathalie Riera, Inédit

  

couleur femme anthologie angèle paoli.jpg

 

Pie Jesus de Rey Eisen (extrait)

 

 Extrait du Requiem de Rey Eisen

direction Ian Heiting

création décembtre 2006

soliste Cécile Limal

11/12/2009

Un auteur Une bibliothèque

 

Pascal BOULANGER

Ecrivain Poète contemporain

(Né en 1957)

 

U N   A U T E U R  

U N E   B I B L I O T H E Q U E


 1750731806.jpg

 © Pascal Boulanger

  

 

Sur le site Les Carnets d'eucharis

 La revue numérique de Nathalie Riera

 

 &

pf_bandeau_haut.jpg

Pile-Face

« Sur et autour de Sollers »

espace dédié à Philippe Sollers & animé par Viktor Kirtov

 

 

⋆⋆⋆

 

Dans « La Quinzaine Littéraire » de janvier 1996, Gérard Noiret présente Pascal Boulanger comme « lecteur de Nietzsche (…) de Joyce, de Clément Rosset, mais aussi des poètes comme Pleynet ». Par ailleurs, de Serge Martin on peut lire : « bibliothécaire, poète, lisant, faisant tel jour ceci ou cela… », et aussi, lors d’un entretien en 2005 : « solitaire intempestif en bute à bien des incompréhensions mais une force incommensurable semble tenir son aventure d’écrivain dans une tension vive entre une joie inextinguible et un prophétisme nourri de fusées ». Fameuses fusées qui pourraient aussitôt nous interroger sur l’auteur dans sa manière de nous ouvrir sa bibliothèque en homme d’esprit, autant qu’un certain Baudelaire n’a-t-il pas écrit une partie de ses « journaux intimes » dans le recul nécessaire pour un ton le plus détaché. Car, ici, aucune place à la polémique mais plutôt à une critique qui se veut sans concessions.

Patiente traversée de la « masse des pratiques poétiques contemporaines en France », souligne Claude Minière, pour l’auteur des Fusées et Paperoles ce n’est pas tant de savoir si une œuvre est poésie ou prose. Dans un entretien avec Philippe Forest, pour la revue Art Press en avril 2008, Pascal Boulanger précise :

 

 « Dans mon livre, j’appelle poésie les textes qui fondent l’Histoire. Tenter une fondation poétique de l’Histoire avec ses débâcles et ses joies intimes, c’est ouvrir un monde – un présent du monde – qui marque un acte de rupture radicale avec la logique meurtrière des communautés ». Fusées ξt Paperoles – Editions L’Act Mem, 2008

 

Extrait chronique de Nathalie Riera in La Pensée de Midi, n°27, mars 2009

 

A l’avant-première de Vita Nova

Mardi 21 octobre, rue des Ecoles à Paris, dans un cinéma j’assiste à l’avant-première de Vita nova, film de et sur Marcelin Pleynet. Grand film d’un grand poète, sans aucun doute le plus grand depuis la parution, dans les années 60, de Provisoires amants des nègres. Film qui figure l’instant du monde, ici même, à Paris, Venise, Rome.
Les espaces ? des livres. Les livres ? des espaces où enfin l’on respire. Dans la salle, Philippe Sollers. L’essentiel ce soir là de ce que fut, est et sera Tel Quel : l’infini de la littérature ici et maintenant.

Pascal Boulanger

Cliquer ici

 


Pascal Boulanger  en entretien avec Alain Veinstein

Dans l’émission Du jour au lendemain (41’17) du vendredi 20 juin 2008

Pascal Boulanger / Fusées et paperoles

france culture.jpg

Cliquer ici

 

 


 Les Carnets d'eucharis, décembre 2009

07/12/2009

Thomas Bernhard (1931-1989)

Thomas_Bernhard.jpg

« Les Autrichiens n'ont pas le moindre goût, en tout cas ils n'en ont plus depuis longtemps, partout où l'on jette les yeux règne le pire mauvais goût. Et quel manque d'intérêt généralisé. Comme si l'unique centre était l'estomac, ai-je dit, et que la tête fût entièrement mise hors circuit. Un peuple si bête ai-je dit, et un pays si merveilleux dont, en revanche, la beauté est inégalable. Une nature à nulle autre pareille et des gens qui se désintéressent à tel point de cette nature. Une si haute culture, si ancienne, ai-je dit, et une si barbare absence de culture aujourd'hui, une inculture catastrophique. Ne parlons même pas de la situation politique déprimante. Quelles abominables créatures détiennent aujourd'hui le pouvoir en Autriche ! »

Extinction. Un effondrement (Auslöschung. Ein Zerfall, 1986) de Thomas BERNHARD, traduit de l'allemand par Gilberte Lambrichs, éd. Gallimard, 1990; rééd. coll. L'imaginaire, 2009

 

06/12/2009

Paul Celan

Corona     

L’automne me mange sa feuille dans la main : nous

     sommes amis.

Nous délivrons le temps de l’écale des noix et lui apprenons à marcher :

le temps retourne dans l’écale.

 

Dans le miroir c’est dimanche,

dans le rêve on est endormi,

la bouche parle sans mentir

 

Mon œil descend vers le sexe de l’aimée :

nous nous regardons,

nous nous disons de l’obscur,

nous nous aimons comme pavot et mémoire,

nous dormons comme un vin dans les coquillages,

comme la mer dans le rai de sang jailli de la lune.

 

Nous sommes là enlacés dans la fenêtre, ils nous regardent

depuis la rue :

il est temps que l’on sache !

Il est temps que la pierre se résolve enfin à fleurir,

qu’à l’incessante absence de repos batte un cœur.

Il est temps que le temps advienne.

 

Il est temps.

 

 

 

Paul Celan, traduction Jean Pierre Lefebvre.

© Editions Gallimard, 1998, pour la traduction française

Collection « Poésie Gallimard »

 

paul_celan_bukarest_1947.jpg

Bucarest, 1947

 

J'ai coupé du bambou     

 

J'AI COUPE DU BAMBOU :

pour toi, mon fils.

J’ai vécu.

 

Cette cabane demain

emportée, elle

tient debout.

 

Je n’ai pas aidé à la bâtir : tu

ne sais pas dans quelle

sorte de récipient j’ai

mis le sable autour de moi, il y a des années, sur

ordre et commandement. Le tien

vient de l’air libre – il reste

libre.

 

La tige qui ici prend pied, demain

elle tiendra toujours debout, où que

l’âme te lance par jeu dans l’ In-

lié.

 

Paul Celan, traduction Jean Pierre Lefebvre.

Traduit d’après Paul Celan, Die Gedichte,  kommentierte Ausgabe  éd. Barbara Wiedemann.

Suhrkamp Verlag, Francfort 2003.

 

 

 

Ingeborg Bachmann

 

 

 

 

Ombres roses ombres

 

 

 

Sous un ciel étranger 

ombres  roses 

ombres 

sur une terre étrangère 

entre roses et ombres 

dans une eau étrangère 

mon ombre

 

 

 

Ingeborg Bachmann, Schatten rosen schatten 

Traduit de l’allemand par Françoise Rétif.

 

 

 

 

 

bachmann2.jpg

 

    

 

 

Dans l’orage de roses      

(Aria 1)

 

 

 

Où nous nous dirigeons sous l’orage de roses 

la nuit est éclairée d’épines, et le tonnerre 

du feuillage, à peine audible dans les buissons, 

est maintenant sur nos talons.

 

 

 

Où toujours on éteint ce qu’enflamment les roses 

la pluie au fleuve nous emporte. Ô nuit plus lointaine ! 

Une feuille pourtant, qui nous toucha, entraînée par les ondes 

nous suit  jusqu’à l’embouchure

 

 

 

Ingeborg Bachmann. Traduit de l’allemand par Françoise Rétif.

 

 

 

 

au cristallin de l'oeil

« Nommons voyants les poètes sacrés, nommons voyance d’une espèce supérieure la création poétique : l’Histoire peut alors se comparer au cristallin de l’œil, qui ne se voit pas lui-même, mais qui est indispensable à la vision, pour concentrer la lumière ; sa nature est clarté, pureté, absence de douleur. »

NOVALIS

05/12/2009

Extrait poésie

orange trees

© Nathalie Riera

extrait orange trees.jpg

I

 

(ce corps, toi sauvagement, dans l’offrande, ce coeur)

 

 

         reviennent les choses ouvertes

         auprès de toute verdure blessée                   brisure fermée aux lèvres aux            livres qui cessent l’éloge

 

 

 

ont dessein de vivre

louer ma soif

                   orange-trees

(ces mains, appuyées accablantes assidues, la chair dans l’herbe, longuement l’embrassant la dépossédant la couvrant)

 

sur le site Bribes en ligne (Raphaël Monticelli)