Thomas Bernhard (1931-1989) (07/12/2009)
« Les Autrichiens n'ont pas le moindre goût, en tout cas ils n'en ont plus depuis longtemps, partout où l'on jette les yeux règne le pire mauvais goût. Et quel manque d'intérêt généralisé. Comme si l'unique centre était l'estomac, ai-je dit, et que la tête fût entièrement mise hors circuit. Un peuple si bête ai-je dit, et un pays si merveilleux dont, en revanche, la beauté est inégalable. Une nature à nulle autre pareille et des gens qui se désintéressent à tel point de cette nature. Une si haute culture, si ancienne, ai-je dit, et une si barbare absence de culture aujourd'hui, une inculture catastrophique. Ne parlons même pas de la situation politique déprimante. Quelles abominables créatures détiennent aujourd'hui le pouvoir en Autriche ! »
Extinction. Un effondrement (Auslöschung. Ein Zerfall, 1986) de Thomas BERNHARD, traduit de l'allemand par Gilberte Lambrichs, éd. Gallimard, 1990; rééd. coll. L'imaginaire, 2009
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Commentaires
Je découvre vos carnets et votre revue après une incursion dans "médiapart" où je consultais un article consacré à "l'affabuloscope" situé au Mas d'Azil en Ariège,récemment visité par moi. Des carnets où l'on évoque Thomas Bernhard emportent bien entendu une adhésion immédiate et sans réserve,bien à vous
Marc Merlo
Écrit par : merlo | 28/07/2014