28/11/2009
Bulletin n°16 du 1 décembre 2009
© Anna Toscano
N°16
1 décembre 2009
SOMMAIRE………
Extraits de Matière céleste de Pierre-Jean Jouve
PHOTOGRAPHIE Guidu Antonietti di Cinarca Portraits de femmes
&
Entretien PASCAL BOULANGER (deuxième volet) par Nathalie Riera
POESIE AVEC Nathalie Riera orange trees
Luc-André Rey Une paix très simple
&
DU CÔTÉ DE CHEZ… WILLIAM CARLOS WILLIAMS et Paterson
VIENT DE PARAITRE L’échappée belle Pascal Boulanger
&
PAR AILLEURS ………………….. Photo&poesie – Mario urbanet&PATRICE LETERRIER La Douleur des Arbres Editions de l’Amandier
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Autour du livre de Jean-Jacques Ceccarelli, Frédéric Valabrègue et André Dimanche
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James Sacré à la Petite Librairie des Champs
P O E S I E---------------------------------
Sur Quelque chose de mal raconté de James Sacré, lu il y a 28 ans
JAMES SACRÉ
Bientôt à la Petite Librairie des Champs
12 & 13 décembre 2009
© Photo Durigneux
D’abord une citation de B.M.
« exemple de bon-mauvais français
- je ne suis pas sûr que je tais toi
mais la ruse vertueuse de mes dits doigts
nous souffle que je tais me »
Lignes écrites en 1981.
D’abord ce nom de poète qui lui-même sonne comme un assemblage impossible dont il faudrait forcer le sens. Deux mots chargés et frissonnants de significations mêlées.
Et puis la campagne américaine, immense, et la langue, française un peu à cloche-mots.
Un peu privée d’espace aussi cette langue que le poète, à force de tremblements, va lui redonner et faire bouger.
Carrés de verdure et bas-côtés, autoroutes en jardins secrets, vastes espaces et au milieu, la ligne.
Qui est cet étranger qui va découvrant le paysage et la langue ?
Découvrant au sens d’ôter ce qui les recouvrait. Qui faisait qu’on ne les voyait plus très bien. Comme une taie sur les yeux.
Ici une taie sur la langue ?
Se permettant de dire dans un ordre traversé d’irrégularités les paysages.
Paysages à la mesure d’une poésie qui se veut incertaine, hésitante et en même temps tracée fermement sur la buée. Comme les pieds, ces maladroits, butent sur les mottes de terre mais poursuivent l’ascension.
Assis au bord des routes, tous les deux vaincus par la chaleur et la marche dans notre pays-langue, assis pensifs comme enfants perdus à mi-pente, nous attendons.
Le passage d’un texte rapide, d’un paysage entrevu comme vus d’un train à grande vitesse alors que nous sommes arrêtés, l’un et l’autre, assis sur le talus, dans la fatigue du jour, sa chaleur.
L’étranger, ce poète au nom nouveau pour nous, passe lui aussi et ses mots « à souffler des airs de romance dans son cornet à piston », nous raniment, nous remettent en ordre de marche dans le mal-raconté du titre, nous redonnant la bonne chanson, le goût du voyage dans la divagation entre les actes, entre les herbes du chemin, quelques mots : bonheur, jardin, rouge, dans un usage de la langue qui fait sourire un peu, se lever du sol, aller vers là « où c’était que des fermes que des gens ».
Et puis toujours, à nouveau solitaires sur des terres suspendues loin des hommes et de leur langue bien parlée, nous assis à écouter quelque chose de mal raconté.
Sylvie Durbec
●●●
"Parfois comme un ennui tout comme si plus rien
à dire à propos d'un poème ou d'un jardin
même chose en somme ou presque on comprend pas bien.
Peu à peu la mauvaise herbe le temps
qui vient ça a fleuri quand même avec un deux rouges
mal rouillés sourire un travail lenteur dedans
comme un ennui bardane et puis les orties tiens
ça continue pourtant sans qu'à peine rien bouge
avec ces noms d'herbes mal aimées un machin
qui rime quand même sans pourtant rien dedans.
Quelque chose de mal raconté, André Dimanche éditeur, 1981
la petite librairie des champs--------------------
James Sacré: une vie en poésie
James Sacré est né en 1939. Il passe son enfance et son adolescence à la ferme des parents en Vendée. D’abord instituteur puis instituteur itinérant agricole, il part, en 1965, vivre aux Etats-Unis où il poursuit des études de lettres (thèse sur la poésie de la fin du XVIè siècle français). Il y enseigne dans une université du Massachusetts (Smith College) tout en faisant de nombreux séjours en France et des voyages en d’autres pays (l'Italie et le Maroc, souvent). Il a publié des livres de poèmes au Seuil (Coeur élégie rouge, 1972), chez Gallimard (Figures qui bougent un peu, 1978) et aux éditions André dimanche, ainsi que chez de nombreux “petits éditeurs”. Il vit de nouveau en France, à Montpellier, depuis 2001.
Livres récents: Le poème n’y a vu que des mots, L’idée bleue, 2007. Khalil El Ghrib, Editions Virgile, 2007. Un paradis de poussières, André Dimanche, 2007 . Se os felos atravesan polos nosos poemas, Amastra-N-Gallar (dans une traduction en galicien de Emilio Araúxo ), 2008 (Emilio Araúxo, Apdo. Correos 97, 36500 Lalin (Pontevedra) Espagne). Comme pour être un jardin, Tunis, Tawbad, 2008 (bilingue, texte traduit en arabe par Saleh Diab). Une idée de jardin à Beyrouth, Soligny-la-Trappe : Ficelle n° 84, Rougier. V éditions, 2008. Coudre ton enfance à demain, Contre-allées, « Poètes au potager », Montluçon, 2008. D’autres vanités d’écriture, Tarabuste éditeur, Saint-Benoît-du-Sault, 2008. 31 poèmes de l’Amérique un peu, Contre-Pied, Martigues, 2008.
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27/11/2009
La Douleur des Arbres
Patrice Leterrier, Forêt de Rambouillet 2000/2001, photographie 003
PHOTO&POESIE
Mario Urbanet&Patrice Leterrier
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22/11/2009
Marcelin Pleynet
Marcelin Pleynet
Poète, critique d’art
(Né en 1933)
L A P A U S E P O E S I E
Provisoires amants des nègres
Paysages en deux
Les lignes de la prose
Comme
Le Pontos
EXTRAITS
La jeune fille se retournait dans le froid de l’aube – un vent gris venu de la mer lui enseigne mille choses d’un autre temps – une impatience une détresse inconnue en elle célébrait la mémoire des morts
Frileuse auprès des torchères d’encre
L’étang glacé et qui renvoie les échos s’ouvrit alors sur la dorure d’un cri
Le feu couvre tes épaules
quand la parole mal fermée
n’échappe plus aux angles d’une chambre
appauvrie
la nuit entre chez toi
par la porte basse de l’âtre
la nuit mange la lumière
elle marche comme un feu
les cendres couvriront les nuées et la mer
(extrait Les trois livres, éd. du Seuil, 1962, 1963 et 1965 – Provisoires amants des nègres - pp.20/21)
…………………………………………
Paysage
Vous ne voyez pas
Comme son ombre
Et trouve dans sa baignoire le bleu
La femme sur ses bras
Où au loin la lumière
Un monde
D’un arbre à l’autre
Le couchant suspendu
Un peuple de femmes douces dans l’eau
Sur les montagnes
De plus en plus neigeuses
Dans ce regard
Dans le sol
Disant
Me voilà
Elles perdent peu à peu le sommeil
Pourtant les herbes restaient vivantes
Sur les montagnes
Brûlés
Parlant
Chaque jour dans le vent
Dans l’air de plus en plus haut
Ou retombant ici
L’ange et le livre disparaissent mais des flots d’or roulent sur leurs traces
Présence de Nicolas Flamel
(Ibid., Paysages en deux – pp. 139/141)
…………………………………………
Vous commencez au bord de la mer
et peut-être plus loin près de la falaise
Derrière l’accident
la transparence de l’air
la couleur
cette racine
une branche où le printemps et l’orage arrachent
le lieu dans cet état
un liseré d’ombre
l’eau fleurie
ne commençant pas !
*
Le voici votre geste arraché
Qui parle des Grecs
Au bord de la montagne peut-être
les cerisiers
dans les bois
et toute sa maison ouverte la pensée
(Ibid., Les lignes de la prose – p. 209)
…………………………………………
Où la lumière se pose et dans la chair elle avive les herbes qu’elle mord et ouverte appelle l’air humide qui la tient nue glacée peut-être sur la rive
par la trop violente lumière seule ou blessée
quand passe et s’arrache violemment
s’écrase sur l’herbe
si je la regarde ou la lumière se posent autant de tâches bleues
(Ibid., Comme – p. 274)
…………………………………………
1960/1965… les possibles et les impossibles de la poésie.
Les Trois Livres
Je n’ai jamais hésité à m’expliquer. Dans une société entièrement asservie à l’économie des techniques de communication, comment ne pas être conscient des difficultés que présente tout accès à la parole poétique ? J’entends par là l’accès à une parole qui, en vérité, assume essentiellement comme monde la création du présent surgissement de son existence.
(Le Pontos, éd. Gallimard, 2002 - Notes Sur le motif d’un parcours plus long que la voie droite – p. 103)
12:40 Publié dans Marcelin Pleynet | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
21/11/2009
Roland Barthes
« Qu’est-ce que mon corps sait de la photographie ? » …
22:04 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Jaccottet - Ungaretti Correspondance 1946-1970
Philippe Jaccottet fait la connaissance d'Ungaretti lors d'un premier voyage en Italie, en septembre 1946, juste après la guerre. Cette rencontre se révélera pour le jeune écrivain aussi décisive que celle de Francis Ponge ou de Gustave Roud. Devenu avec les années le traducteur presque attitré d'Ungaretti, qui lui confie ses textes à peine achevés, il s'implique, prend des initiatives, collabore au choix des inédits, les commente, les préface. C'est aussi à l'homme, solaire et généreux, que Jaccottet s'attache ; il lui vouera une amitié indéfectible, le retrouvant à maintes reprises à Rome, ville restée pour lui élue entre toutes. Chargé d'établir l'édition française de toute son oeuvre poétique, Jaccottet publiera Vie d'un homme. Poésie 1914-1970 (Minuit / Gallimard, 1973), un volume réunissant les principaux traducteurs d'Ungaretti. Cette publication, à la suite de nombreux textes (essais, proses de voyages, entretiens) qu'il rassemble et traduit du vivant de l'auteur, contribuera de manière décisive au rayonnement de cette oeuvre dans les pays francophones. Une semblable exigence en poésie, une expérience parallèle du métier de traducteur, une haute conscience des mots et du rythme caractérisent "sur le terrain" deux écrivains en quête de justesse, mettant leur inquiétude au service d'une oeuvre où le détail, toujours, fait sens. Souvent succinctes, voire hâtives, leurs lettres renvoient davantage à ce travail sur les textes qu'à des propos sur la littérature ou sur leurs contemporains. Elles ouvrent la porte d'un atelier où circulent, au-delà d'une attention minutieuse à la langue, l'intelligence et la passion de la poésie elle-même.
Editions Gallimard
http://www.gallimard.fr
Collection : Les Cahiers De La Nrf
Parution : 21 Novembre 2008
21:59 Publié dans Giuseppe Ungaretti, ITALIE, Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Isabelle Waternaux - Portraits polaroids
21:22 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Rien encore, tout déjà - Jacques Dupin
photographie de Michel Nguyen
20:22 Publié dans Jacques Dupin | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
19/11/2009
Claude Simon photographe
Claude Simon commente son travail de photographe, ainsi que Denis Roche.
Date : 16/03/1992 - Durée : 24min29s
21:32 Publié dans Claude Simon | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
12/11/2009
Vient de paraître
12:49 Publié dans Pascal Boulanger | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
11/11/2009
Nathalie Riera
10:45 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (3) | Imprimer | | Facebook
07/11/2009
Salah Stétié - En un lieu de brûlure
Poète et essayiste libanais de langue française, longtemps ambassadeur, Salah Stétié est l'homme de deux rivages. Ses écrits regardent vers l'Occident, sans jamais cesser d'être illuminés par l'Orient, qui les guide. Œuvre solaire, située au point du jour, à égale distance de la modernité qu'elle assume et de la tradition qu'elle réinvente, elle est habitée par les voix de la grande littérature française - de Baudelaire aux surréalistes - et par celle de l'Islam, de ses poètes et de ses mystiques, comme Ibn Arabî ou Rûmî... Le présent ouvrage est constitué d'oeuvres devenues rares, de textes désormais classiques, mais aussi de plusieurs inédits importants. On retrouve les poésies, les proses et les essais critiques d'un homme qui a su unir sous le même regard une volonté d'élucidation du monde et de ses phénomènes, ainsi qu'une pratique du français qui fait de Salah Stétié - comme Beckett, Ionesco, Jabès ou Cioran - un des maîtres de notre langue, qu'il a su revivifier avec amour.
- Editions Robert Laffont (15 octobre 2009)
Le texte est de croissant sur des brisures
De cicatrices sur ces cristaux aigus
Qu’un ciel couvre de ciels arrachés ou figures
Jusqu’à l’obscur œillet qui respire
Paysage à la destruction de l’épaule
A ce bois contenu par la lune
Quand cela bat dans l’arbre et s’embrouille avec colère
Et d’aile, d’un éclat, fait la mer trop grande
- où allons-nous, doux époux ?
Alors vient la femme avec étoiles ici et jambes
et vraie menthe
Et lignes pour le vent l’assouplir avec plis
dans ses beaux linges
Allume un ongle de miroir à la nuit où ses doigts
s’éteignent
Afin que l’oiseau casse et tombe dans les chambres
du monde
(Extrait L’eau froide gardée)
------------------------------------------------
Or l’arbre et l’écriture
Eglise désirante
Et le voyage nuageux la dispersion
Si ton visage d’arbre
Sauvé du sang sévère dans le vide
Accueille un bruit de cheval dans la matière
L’arbre en sa grâce pure
Le voici double à vouloir nous retenir
Dans le silence où nous allons tomber
(Extrait XL, Fragments : Poème)
------------------------------------------------
… L’herbe mourir !
…………………………………
Substance est de beau sein.
Retiré dans sa guerre
Illuminant le genre des fourmis
- Du feu faisant substance
Retiré dans sa guerre est beau sein
Cornu, ayant blessé
L’esprit, sollicitant l’arbre du sein
( Extrait XXI, Inversion de l’arbre et du silence)
------------------------------------------------
Ma lumineuse ma liée mon adorante
Dans tes rectangles nuageux une bougie
Par forme et par façon de nuit tremblante
Voilant ton nom d’embrasement nocturne
Et tout le sang qui fait briller ton corps en blé
Comme une neige endormie dans la neige
Au carrefour de toute lampe divisée
Non frontalière de l’esprit ni des fragments
(Extrait LXXV, L’être poupée)
08:29 Publié dans Salah Stétié | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
05/11/2009
Bulletin des carnets d'eucharis n°15 du 2 novembre 2009
© Gladys – TĒTE - Archéologie du présent
■ Lien : http://www.gladys.fr/
Cette fuite hors de nous pour se réfugier dans le châle,/et autour du silencieux centre, le désir/que revienne encore une fois et encore/une fois la fleur inouïe/qui s’accomplit dans le vibrant tissu
Châle – Poèmes épars (1907-1926), Rainer Maria Rilke (traduit par Philippe Jaccottet)
2
Avec
Gladys
Série TETE – Archéologie du présent
N°15
2 novembre 2009
SOMMAIRE………
Extraits de Poèmes épars et de Nouveaux poèmes de Rainer Maria Rilke
&
Extrait d’une lettre de Claude Simon à Jean Dubuffet
Exposition LABORATORIO Galerie du Tableau/Diem Perdidi
POESIE AVEC Luc-André Rey la rue la vérité le vent
SCULPTURE avec Patricyan Le corps mou…
&
DU CÔTÉ DE CHEZ… WALACE STEVENS et A l’instant de quitter la pièce
LECTURE DE PASCAL BOULANGER Les âmes aux pieds nus Maram al-Masri
VIENT DE PARAITRE Vol stationnaire du dragon Didier Bourda
&
PAR AILLEURS ………………….. N°32 – Art Absolument L’art d’hier et d’aujourd’hui
Carnets d'eucharis n°15 du 2 novembre 2009.pdf
14:20 Publié dans LES CARNETS D'EUCHARIS (pdf & calaméo) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
03/11/2009
Gilles Hutchinson à la Galerie Alain Paire
15:05 Publié dans Alain Paire | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook