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31/05/2012

Yves Bonnefoy - Agnès Prévost

 

 

Yves Bonnefoy/Agnès Prévost

Plusieurs raisons de peindre des arbres

Editions de Corlevour, 2012

 

Editions de Corlevour Réginald GAILLARD

97, rue Henri Barbusse

92110 CLICHY

reginaldgaillard@aol.com

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Yves Bonnefoy & Agnès Prévost – Editions Corlevour, 2012

 

Extrait du texte d’Yves Bonnefoy

 


"Hollan, Titus-Carmel, Ostovani, Assar, Alechinsky, maintenant Agnès Prévost, quelques autres encore. Pourquoi cet intérêt de tant de peintres aujourd’hui en France pour les arbres ? Je crois utile de me poser la question. (...)

L’arbre fut un des lieux et demeure aujourd’hui encore un des indices de l’immense crise de la relation de l’humanité à sa terre qui a inauguré la modernité. Et c’est pourquoi je ne m’étonne pas de le voir reparaître au premier rang des préoccupations de beaucoup dans l’heure présente, où il est de plus en plus évident qu’on approche d’un carrefour qui risque d’être l’ultime. À regarder de grands arbres, à réapprendre à les voir, à pénétrer le sens de leurs rythmes, à s’avancer dans l’intimité de leurs branches, à tenter ainsi, par des approches diverses, de rétablir le contact avec une vie que d’autres qu’eux méconnaissent, des peintres de notre temps prennent en charge ce grand besoin de ne faire qu’un avec ce qui est, un besoin dont le déni nous vaudrait la fin du monde, à peut-être brève échéance." Yves Bonnefoy

 

 

■ SITE A CONSULTER :

Editions de Corlevour

 

 

06/01/2011

Yves Bonnefoy

Alain Veinstein s'entretient avec Yves Bonnefoy, auteur de  "Raturer outre" et  "Le lieu d'herbes" (Editions, Galilée, 2010)

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ICI

19/11/2010

Yves Bonnefoy (Cité du livre, Aix-en-Provence)

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Programme des rencontres avec Yves Bonnefoy

 Fêter la poésie Yves Bonnefoy.pdf

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Les Écritures Croisées

Patrick Bédrines

8/10 rue des Allumettes 13090 Aix-en-Provence

T. 04 42 26 16 85

ecriturescroisees2@yahoo.fr

 

 

 

03/10/2010

Yves Bonnefoy, "Deux Scènes"

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Yves Bonnefoy © Source visuelle : Maldoror


 

 

 

 

Et un autre fait, et une autre chance (…) ce fut l’absence, dans l’éducation que j’ai reçue, des enseignements religieux, des œuvres d’art et des leçons de morale. Personne ne fut là pour tenter de faire de moi un catholique ou un protestant, ou même un athée, personne pour m’inciter à admirer Michel-Ange ou Shakespeare ou Beethoven ou Pascal, personne même, au-dehors des manuels d’histoire, pour me proposer des exemples de vie en société. Je n’ai eu à subir, en tous cas de plein fouet, l’autorité redoutable d’aucun de ces prêches qui réduisent ce qui ici ou là fut poésie en Europe à leurs lectures qui ne sont qu’orthodoxies de pensée, formes à nouveau d’aliénation conceptuelle. Or, quand on ne reçoit pas d’héritage on peut plus aisément s’imaginer le responsable de l’humain à son plus simple, comme veut l’être la poésie.

 

Yves Bonnefoy, « Deux Scènes et notes conjointes », éd. Galilée, 2009, (pp. 59/60)

15/05/2010

Yves Bonnefoy

Cahier Bonnefoy

Cahier Bonnefoy Featured

Yves Bonnefoy

Dirigé par Odile Bombarde et Jean-Paul Avice.

Dès 1954, un an après la publication de Du mouvement et de l’immobilité de Douve, livre par lequel il fut reconnu comme poète, un journaliste pouvait écrire : « Dans trente ans, on parlera encore d’Yves Bonnefoy ». Le temps a permis de vérifier qu’il ne se trompait pas. Lire la suite

 

08/07/2009

Yves Bonnefoy interprète deux poèmes de Roberto Mussapi

Yves Bonnefoy

La vénitienne

Roberto Mussapi

Editions Virgile

(édition bilingue)

14/05/2009


 

la vénitienne.jpgDans cet essai, Yves Bonnefoy lit et interprète deux poèmes de Roberto Mussapi, intitulés La Vénitienne et Les paroles du plongeur de Paestum, et présente les différences et similitudes qui les lient. Yves Bonnefoy se trouve face à une métaphore de la destinée du poète, partagé entre la poésie et l'art. Cependant, il découvre un second sens aux textes en explorant les mots, les pensées de Roberto Mussapi.

 

Roberto Mussapi est l'auteur de cinq livres de poèmes qui font de lui un des poètes contemporains les plus remarqués en Italie. Directeur éditorial des éditions Jaca Book, il y publie chaque année une anthologie poétique internationale, L'Anno di poesia. Il a déjà publié en français Le Voyage de Midi suivi de Voix du Fond de la Nuit (1999), traduit de l'italien par Jean-Yves Masson (Editions Gallimard, Collection L'Arpenteur), La Mer en Peinture (La Martinière, Beaux Livres), Poudre et le feu (L'escampette) et Lumière Frontale précédé du Sommeil de Gênes (La Différence).

livre_venicienne.jpgLes
Editions Virgile font débiter leur répertoire avec la modernité littéraire et poétique, dont elles cherchent à cerner la diversité. Les récits et essais que nous publions sondent les intimités et les expériences fondamentales. Qu'ils témoignent de l'oeuvre de poètes ou d'écrivains, ou qu'ils s'attachent à consigner le quotidien, ces textes ne sont jamais très loin d'un questionnement sur ce qui nourrit l'existence.

 

Cliquer ici

 

Editions Virgile

03/04/2009

Yves Bonnefoy

Notre besoin de Rimbaud

[Poésie]

Quatrième de couverture

Ce que je crois qu'en tout cas je puis dire de vrai, à propos de Rimbaud, c'est qu'aucun autre que lui ne m'aura requis en poésie par autant d'intensité, d'immédiateté, de proximité dans sa voix. Voix qui elle-même demande, voix qui affirme et bien sûr se trompe, mais se reprend, vit de se reprendre, portée, secouée par les deux grandes forces qui font que l'on est au monde [...] : d'une part l'espérance, qui veut croire possible que l'existence soit un partage et donc que la vie ait un sens, d'autre part la lucidité qui déconstruit les illusions successives en quoi l'espérance s'enlise [...].


Espérance et lucidité, c'est le titre que j'aurais pu donner à ce livre [...]. Mais j'en ai préféré un autre parce que m'alarme de plus en plus un certain déni que je vois qui se répand aujourd'hui de l'intuition proprement poétique, à cause d'une lucidité mal fondée dont la conséquence est un renoncement désastreux à l'espérance. Et que s'inquiéter ainsi, c'est savoir à quel point Rimbaud, que l'heure présente lit peu, ou mal, est et va rester nécessaire.


Lire un grand poète, ce n'est pas avoir à décider qu'il est grand [...], c'est lui demander de nous aider. C'est attendre de sa radicalité qu'elle nous guide, tant soit peu, vers le sérieux dont on est peut-être capable. Je ressens ces approches de Rimbaud, commencées il y a maintenant cinquante ans ou presque, comme surtout une sorte de journal de mon affection pour ce poète.

Yves Bonnefoy

Editions du Seuil, mars 2009

 

 

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yves_bonnefoy.jpgDialogue poétique à travers les siècles. Dans ce volume, Yves Bonnefoy rassemble la totalité des écrits qu'il a consacrés à Arthur Rimbaud, depuis son premier livre paru aux éditions du Seuil en 1961 (Rimbaud par lui-même, devenu Rimbaud en 1994 qui occupe à peine plus d'un tiers du volume), jusqu'à " Notre besoin de Rimbaud " écrit en 2008 et qui introduit aujourd'hui aux autres textes. Ce sont des pages où il ne s'attache pas à la qualité proprement littéraire des oeuvres de ce poète, aussi belles et novatrices soient celles-ci, mais où il cherche à comprendre ce qui incita Rimbaud à penser que la transgression de la " vieillerie poétique " lui permettrait de " changer la vie ". Espoir, et ensuite travail, qui font du poème un simple moyen dans une visée dont le lieu et l'enjeu sont l'être au monde. L'idée du livre est encore que, dans l'état actuel de la poésie, intimidée par la pensée issue de Mallarmé, relue par Blanchot (pensée du " neutre " etc.), nous avons besoin de comprendre ce que voulait Rimbaud : à savoir que l'on doit donner du sens et même conférer de l'être à notre condition.

Yves Bonnefoy est professeur au Collège de France. Il a notamment publié dans la même collection Lieux et Destins de l’image et L’Imaginaire métaphysique.

18/01/2009

Témoin de la pénurie

Il est vrai qu’un monde prend fin, sous nos yeux, qui nous paraît encore sans alternative possible. Je marche dans les dernières campagnes, mais je vois de toutes parts les chemins qui suivaient les pentes, ne les contredisant qu’en les comprenant, appropriant le sol à notre besoin, le faisant parler dans nos jambes, fermenter dans notre fatigue, se faire en nous le vin de l’évidence, la profondeur d’où vient la lumière, disparaissent  l’un après l’autre, sous l’asphalte. Et les maisons, pendant des millénaires si vraies, l’émanation du sol elles aussi, l’avènement de la terre, les voilà soit hideusement fardées soit détruites, on multiplie à leur place des masses et des couleurs grimaçantes qui sont comme des masques pour une fête de mort.  Un rapport aux bêtes, aux végétaux, à l’horizon, aux lumières, qui s’était dégagé dès le Néolithique peut-être, et avait duré, s’approfondissant parfois, jusqu’à hier sinon ce matin encore, se désagrège, c’est sans recours, on ne peut traverser la France, dont le génie fut le quotidien, le silencieux, les murs bas toujours réparés, sans une impression de désastre.  Et ailleurs et partout des maillons sautent, dans la chaîne des espèces, quand peut-être il suffit déjà que l’un manque pour que la phrase terrestre n’ait plus de sens. A quoi bon délimiter des réserves, aménager des parcs, c’est seulement le travail au champ, l’appréhension de l’orage, le toit qu’on relevait pour les chèvres, l’outil qui rouillait dans l’herbe, la vie, en bref, qui faisait le lieu qui nous faisait être ( …) Une musique se perd, que nous pensions une mère toujours présente. Et cela juste à l’heure où le mal qu’on lui demandait de guérir, ou tout au moins d’expliquer, s’accroît si follement dans le monde qu’on en vient à douter que même intacte et comprise elle pourrait suffire à cautionner un espoir. Oui, je comprends l’angoisse que chiffre la hantise du feu perdu. Mais je n’en tire pas les mêmes conclusions, pas encore.

Yves Bonnefoy, « Terre seconde » (p.373) in Le nuage rouge, Mercure de France – 1977 et 1992 (dernière version)  

30/05/2008

Avec ce que la vie a d'immédiat

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« (…) la poésie, c’est rechercher le contact avec ce que la vie a d’immédiat, dans des rapports avec d’autres êtres qui en deviennent de l’absolu,  et cette expérience ne peut se faire qu’en délivrant la parole des systèmes conceptuels (…). La poésie n’est pas l’ennemie de la pensée, bien au contraire, elle attend de l’admirable raison dont l’esprit dispose qu’elle organise ce monde qui pourrait être si beau si tant soit peu en étaient accueillies par nous les suggestions de vraie plénitude. Elle n’est pas même l’ennemie des rêveries les plus utopiques, car elle sait la valeur des rêves, quand ils ne cachent pas leur nature. Mais elle dispose d’un point de vue qui lui permet de critiquer la pensée d’une façon radicale, pour en incriminer l’esprit de système. Ma réaction, dans la situation de l’après-guerre, ce fut d’estimer que la poésie était le devoir majeur, auquel je me devais de donner priorité. Un souvenir, celui-ci encore, duquel je ne veux absolument pas m’éloigner ».

Extrait d’Un entretien avec Yves Bonnefoy par Robert Kopp – Magazine littéraire, juin 2003 (n°421)

 

La lumière profonde a besoin pour paraître

D’une terre rouée et craquante de nuit.

C’est d’un bois ténébreux que la flamme s’exalte.

Il faut à la parole même une matière,

Un inerte rivage au-delà de tout chant.

Il te faudra franchir la mort pour que tu vives,

La plus pure présence est un sang répandu.

(Extrait Du mouvement et de l’immobilité de Douve, p.74)

 

 

20/05/2008

suite de "les années jeunesse"

bonnefoyillustr.gifSur André du Bouchet


Quoi que je puisse dire d’André du Bouchet, mes mots ne feront que me rendre plus douloureuse la difficulté de la tâche, aussi ardue en son cas qu’était irréductible aux appréciations ordinaires l’être qu’il fut, dans sa vie autant que dans sa grande œuvre.
(…)
Cette fréquentation établie sur une durée de presque cinquante ans, ce fut bien, en effet, un privilège, parce qu’elle apportait la preuve qu’un être peut demeurer, jusqu’à la fin de ses jours, un esprit foncièrement jeune, et même très jeune : André ayant cette fougue, cette impatience fondamentale, qui se rencontrent surtout à de beaux moments de l’adolescence. L’adolescent, je n’oublie pas qu’il peut être obsédé de soi, inquiet de désirs qu’il ne comprend pas, agité,violent dans ses choix encore mal assurés : exactement tout ce qu’André n’était pas. Mais l’adolescence, c’est aussi l’âge de l’exigence qui ne se résigne pas aux compromis, aux demi-mesures.

Yves Bonnefoy, Dans un débris de miroir, Editions Galilée, 2006 (André du Bouchet II, pp.35/36)