Avec ce que la vie a d'immédiat (30/05/2008)

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« (…) la poésie, c’est rechercher le contact avec ce que la vie a d’immédiat, dans des rapports avec d’autres êtres qui en deviennent de l’absolu,  et cette expérience ne peut se faire qu’en délivrant la parole des systèmes conceptuels (…). La poésie n’est pas l’ennemie de la pensée, bien au contraire, elle attend de l’admirable raison dont l’esprit dispose qu’elle organise ce monde qui pourrait être si beau si tant soit peu en étaient accueillies par nous les suggestions de vraie plénitude. Elle n’est pas même l’ennemie des rêveries les plus utopiques, car elle sait la valeur des rêves, quand ils ne cachent pas leur nature. Mais elle dispose d’un point de vue qui lui permet de critiquer la pensée d’une façon radicale, pour en incriminer l’esprit de système. Ma réaction, dans la situation de l’après-guerre, ce fut d’estimer que la poésie était le devoir majeur, auquel je me devais de donner priorité. Un souvenir, celui-ci encore, duquel je ne veux absolument pas m’éloigner ».

Extrait d’Un entretien avec Yves Bonnefoy par Robert Kopp – Magazine littéraire, juin 2003 (n°421)

 

La lumière profonde a besoin pour paraître

D’une terre rouée et craquante de nuit.

C’est d’un bois ténébreux que la flamme s’exalte.

Il faut à la parole même une matière,

Un inerte rivage au-delà de tout chant.

Il te faudra franchir la mort pour que tu vives,

La plus pure présence est un sang répandu.

(Extrait Du mouvement et de l’immobilité de Douve, p.74)

 

 

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