06/06/2008
Marthe Souris
Marthe Souris travaille à plat, à même le sol, avec des pigments colorés sur une toile apprêtée spécialement pour permettre de conserver visible la texture du tissu, jouer des glacis et des épaisseurs de peinture et laisser apparaître des griffures faites avec le manche du pinceau. C’est ainsi qu’elle donne à sa peinture une transparence dans les couleurs et le velouté de leur matière. Ce n’est qu’une fois la toile achevée qu’elle sera tendue sur châssis. Elle réalise aussi de nombreux petits formats au pastel qui lui permettent, malgré un médium différent, de conserver une matière similaire. Les traits du pastel jouant le rôle des coups de pinceau, les couleurs se créent par la superposition d’écritures.
(D’après P.-A. S.)
Du 16 au 21 juin 2008
Vernissage lundi 16 juin à 18h30
LA GALERIE DU TABLEAU
37, rue Sylvabelle - 13006 Marseille - tél : 04 91 57 05 34
Contact et site
21:07 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook
05/06/2008
"Légère cendre au pied du jour"
Et moi maintenant tout entier dans la cascade céleste,
enveloppé dans la chevelure de l’air,
ici, l’égal des feuilles les plus lumineuses,
suspendu à peine moins haut que la buse,
regardant,
écoutant
n et les papillons sont autant de flammes perdues,
les montagnes autant de fumées --,
un instant, d’embrasser le cercle entier du ciel
autour de moi, j’y crois la mort comprise.
Je ne vois presque plus rien que la lumière,
les cris d’oiseaux lointains en sont les nœuds,
la montagne ?
Légère cendre
au pied du jour.
Philippe Jaccottet
A la lumière d’hiver « Leçons » (p.32)
22:36 Publié dans Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
03/06/2008
Anna-Eva Bergman
22:38 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | Facebook
Bona Mangangu
« Caresse dansée »
Encre de chine, villa Antomine 06
Collection de l’artiste
Portrait
Bona Mangangu
peintre & auteur
Il est né le 16 février 1961 à Kinshasa en République démocratique du Congo. Son oeuvre picturale forte, lumineuse, proche des maîtres orientaux, lui a valu de nombreuses distinctions en France et à l'étranger.
Son esthétique du peu et du silence, tirée de ses lectures, de la musique et de ses nombreux voyages, transparaît dans une oeuvre volontairement dépouillée.
Une subtile lumière émane de ses peintures à l'huile, de ses encres, ses broux de noix, et ses dessins ; une rencontre inattendue de l'Orient et de l'Afrique mythique.
Promeneur infatigable (Afrique, Amériques, Europe, Asie) et amoureux des grands espaces inhabités (déserts, océans, mers...), il embrasse le monde afin de mesurer la distance entre l’homme et l’homme, par les couleurs, les mots traduits du silence. Ainsi, patiemment, il explore le sacré dans ce qu'il a de plus insaisissable. Aujourd’hui, il partage sa vie entre Sheffield, au Royaume-uni, où il enseigne les arts plastiques, et le Haut-Languedoc, en France. Auteur, il a publié de nombreux ouvrages notamment :
"Ce que disent mes mains sur la toile" Paris2002 l'Harmattan.
"Et si la beauté de ce festin..."Paris 2004, l'Harmattan.
« Carnets de Flâneur » Paris 2005, Souffle éditions, épuisé.
"Kinshasa, carnets nomades" Paris 2006, l'Harmattan.
« Carnets d’Ailleurs, Paris 2008, l’Harmattan.
En préparation : « La passerelle du silence » et « Les Larmes du Caravage »
" ...Je mûris à la rencontre d’autrui. Toutes ces rencontres, tous ces feux, Kinshasa-la-belle, émanent de ton feu primordial, tout puissant. Je tourne le dos aux vaines vanités de la comédie humaine, à certaines formes de volupté. L'ardeur des passions qui me tisonnait s'est peu à peu éteinte. Quelle énergie fait encore tressaillir mes membres dans les floraisons mortes de l'hiver, dans la lumière rousse d'automne, les ors francs dans le ciel pur de l'été ? Le panorama n'est pas aux nostalgies, aux souvenirs de l'âtre chaud des connivences. Je touche à des régions où ce que l'on éprouve n'a aucun rapport avec ce qui est éprouvé. Tous les matins, j'avance pieds nus devant le velours de la mer. Sa respiration et ses hoquets bleus sur les revers de dunes me donnent des sensations d'éternité. Le ciel de mon pays d’accueil, à cette époque de l'année, est bas. De temps à autre, j'entends des rumeurs, un bruissement sourd ; c'est le tremblement de l'infini sur les miroirs de la mer et sur la ligne de l'horizon. Le ciel redevient le pays d'à côté..."
Extrait de l'avant-propos"Carnets d'Ailleurs"
« Tais-toi, petit; abrites-toi derrière les mots des autres. Si tu parles, fais-le uniquement avec ton coeur. Très peu de paroles cependant, très peu, tu entends ? Beaucoup de musique... »
Extrait de La Passerelle du Silence
Contact ET SI LA BEAUTÉ …
10:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | Facebook
02/06/2008
Esprit et langage avec Wittgenstein, rosset et Bouveresse
Lorsque Wittgenstein aborde le mystère du langage comme étant proche du mystère du monde, de la même manière Jacques Bouveresse[1]associe « esprit et langage », car pour mieux comprendre ce qu’est l’esprit, dira t-il, il nous faut au préalable comprendre ce qu’est le langage.
(…) "Mon livre traite des problèmes philosophiques et montre, je pense, que la position de ces problèmes repose sur une méconnaissance de la logique de notre langage. On pourrait résumer tout le sens de ce livre en ces termes : ce qui peut se dire, peut se dire clairement ; et au sujet de ce dont on ne peut pas parler, on doit se taire... Je pense que la vérité des idées ici exposées est inattaquable et définitive. Je pense donc avoir, pour l'essentiel, résolu les problèmes". (L. Wittgenstein)
Au sujet de l’esprit, celui-ci est défini comme « principe de la vie psychique ». Dans « Principes de sagesse et de folie », Clément Rosset[2] parle d’un grand « dérèglement de notre esprit » pour son glissement ordinaire et quelque peu systématique dans le monde irréel, et pour sa désolidarisation avec la réalité. Rosset cite Montaigne en ce que le principe même de ce dérèglement se situe « dans le fonctionnement de l’esprit lui-même ». Ainsi, et à la différence de Platon qui accuse le corps d’égarer notre esprit, dans sa proximité avec Montaigne, Rosset épouse la thèse que l’homme « délire » en tant qu’il dispose d’un esprit, et surtout en tant qu’il se laisse abuser par lui.
" Sur l'existence (ou sur l'être, ou sur la réalité) les paroles les plus profondes et les plus définitives sont le fait d'un penseur, Parménide, qui passe paradoxalement -- et injustement peut-être, j'y reviendrai - pour avoir été le principal inspirateur de l'interminable lignée des philosophes qui, de Platon à Kant et de Kant à Heidegger, nous ont enseigné à suspecter la réalité sensible au profit d'entités plus subtiles :
Il faut dire et penser que ce qui est est, car ce qui existe existe, et ce qui n'existe pas n'existe pas : je t'invite à méditer cela.
Tu ne forceras jamais ce qui n'existe pas à exister.
Clément Rosset, Principes de sagesse et de folie, Editions de Minuit, 1991/2004
Dans sa proximité à Karl Kraus, et de par son grand souci de réalisme, Jacques Bouveresse accorde une grande attention sur ce qui concerne l’individu et son rapport au réel. Il ne se montre ainsi guère favorable à la « religion de l’information », information qu’il dira « industrielle », telle celle véhiculée quotidiennement par les médias. Il remet notamment en cause cette odieuse supercherie à continuellement nous envahir d’informations inutiles et sans intérêt, car ce que les médias nous montrent et nous disent, cela ne signifie pas pour autant une connaissance de la réalité. La représentation du réel par les médias nous fait tort, et à l'esprit lui fait perdre de vue le champ de la réalité véritable, et le maintient dans ce que Bouveresse appelle en d’autres termes un « processus de déréalisation ».
"Lorsque j'étais enfant, j'étais terriblement idéaliste, beaucoup plus que vous ne pouvez l'imaginer : je trouvais la réalité ordinaire sans intérêt, vulgaire et plutôt méprisable. J'ai véritablement eu à me réconcilier plus tard avec la réalité, en partie, mais sûrement pas uniquement, par la philosophie (cela ne passe jamais de cette façon). Cela m'a pris beaucoup de temps, mais je me suis remis, de plus en plus, à valoriser d'abord la réalité, la réalité concrète et à me méfier systématiquement de l'idéalisme. Je serais même tenté de dire que l'essentiel du combat que j'essaie de mener aujourd'hui est un combat contre l'idéalisme".
Jacques Bouveresse, Le philosophe et le réel, Ed. Hachette, 1998
Comment ne pas succomber au piège de la falsification du réel, si ce n’est enfin de se rendre compte que ce n’est pas le monde en tant que tel qui nous trompe ou nous leurre, mais que c’est la propagande et la propagation du mensonge qui nous trouble. Marc Aurèle écrivait : « (…) reviens à toi et, une fois sorti de ton sommeil, rends-toi compte que c’étaient des songes qui te troublaient ; une fois réveillé, regarde les choses comme auparavant tu les regardais ».
Nathalie Riera, 2007
21:52 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philosophie | Imprimer | | Facebook