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24/10/2014

Nathalie Riera et Richard Skryzak présentent LES CARNETS D'EUCHARIS sur RADIO CAMPUS

 

TRANSMISSION_23_OCTOBRE_2014 by Chrisy Burton on Mixcloud

 

23/10/2014

Nathalie Riera & Les Carnets d'Eucharis sur Radio Campus

 

 

 

 

Emission radiophonique enregistrée le 26 septembre 2014

 

AVEC RICHARD SKRYZAK & NATHALIE RIERA

CE JEUDI 23 OCTOBRE 2014

EMISSION ENTRECOUPEE DE POEMES LUS PAR NATHALIE RIERA

Richard et Nathalie nous offriront EGALEMENT une sélection musicale.

 

jeudi 23 octobre / 18H / 106.6FM

Site de Radio Campus | © ICI

 

 

 

 

 

 

 

10/10/2014

Nathalie Riera & Brigitte Broc en lecture à la Librairie Le Carré des Mots (Toulon)

 

Rencontre-Lectures

Autour de la poésie

Avec Brigitte Broc & Nathalie Riera

invitées par Rémy Durand & L’Association Gangotena (Toulon)

à la Librairie LE CARRÉ DES MOTS

 

**  

 

 

Poésie
avec Nathalie Riera et Brigitte Broc

 

8 octobre 2014

 

Librairie Le Carré des Mots

4, place à l'huile
83000 TOULON


 

Devant la Librairie toulonnaise LE CARRE DES MOTS

Nathalie Riera (de dos, à gauche) Gilbert Renouf  et Rémy Durand

Photographie © Claude Brunet

 

 

Photographie © Claude Brunet

 

Sur le seuil de la Librairie LE CARRE DES MOTS

Brigitte Broc

Photographie © Nathalie Riera

 

 

Rémy Durand (à gauche) & Gilbert Renouf

 Photographie © Nathalie Riera

 

 

PHOTOGRAPHIES NUMERIQUES | © Claude Brunet & Nathalie Riera

 

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Nathalie Riera en lecture

Paysages d’été, éd. Lanskine, 2013

Variations d’herbes, éd. du Petut Pois, 2012

Feeling is first, Galerie Le Réalgar, 2011

et des extraits de Solaria & Sealandsky

                                                      (à paraître aux éd. du Petit Pois)

 

 

 

 

 

 

CLIQUER ICI

Nathalie Riera | © Les Carnets d’Eucharis

 

 

 

 

 

  

 

05/10/2014

Inger Christensen - alphabet

 

 

Du côté de chez…

 

 

Inger Christensen

 

 

 Alphabet

 

Ypsilon, 2014

 

 

 

édition bilingue danois-français
traduction de Janine & Karl Poulsen

 

 

 

YPSILON | © http://ypsilonediteur.com/fiche.php?id=122

 

 

 

 

 

11

 

l’amour existe, l’amour existe

ta main qui, blottie dans la mienne, s’oublie telle

un petit et la mort impossible à se souvenir

impossible à se souvenir comme une vie

inamissible, aussi légèrement comme par mouvement chimique

par-dessus crételles et bisets, tout,

se perd, disparaît, impossible à se souvenir que

des troupeaux d’hommes déracinés, de bêtes et de chiens

 

qui existent ça et là, disparaissent ;

les tomates, les olives, les femmes

brunes qui les récoltent, se flétrissent, disparaissent,

tandis que le sol poudroie de nausée, une poudre

de feuilles et de baies, et que les boutons du câprier

ne seront jamais récoltés, confits au sel

et mangés ; mais avant qu’ils ne disparaissent, avant que nous

ne disparaissions, un soir, attablés avec

un peu de pain, quelques poissons sans abcès et de l’eau

qui sagacement a été changée en eau, l’un des

mille sentiers de guerre historiques traverse tout

à coup la pièce, tu te lèves, les frontières,

les frontières existent, les rues, l’oubli

partout, mais ta cachette ne s’approche pas,

regarde, la lune est par trop éclairée et le Chariot de David

retourne aussi vide qu’il est venu ; les morts veulent

qu’on les porte, les malades veulent qu’on les porte, les pâles

soldats usés ressemblant à Narcisse veulent qu’on

les porte, tu te promènes si bizarrement éternel,

et seulement quand ils meurent tu t’arrêtes

dans un jardin de choux dont personne ne s’est occupé

depuis plusieurs siècles, trouves en écoutant une source

tarie quelque part en Carélie peut-être, et pendant

que tu songes à des mots comme chromosomes, chimères,

et à la croissance frustrée des fruits de la passion

tu enlèves d’un arbre un peu d’écorce et la manges.

 

............................... (p.38/39)

 

 

 

les défoliants existent

par exemple la dioxine

qui défeuille arbres et

buissons et détruit

hommes et animaux

 

en arrosant

récoltes, forêts

on obtient défeuillaison

et mort au milieu

de l’été le plus fructueux ;

 

ce changement du chagrin

ce lumineux matin

autrement merveilleusement heureux

l’herbe a disparu

et l’air a filé

son dais venimeux sans fils

par-dessus plages par-dessus forêts

par-dessus corps par-dessus biens

 

............................... (p.91)

 

 

le ciel est un antre

où les oiseaux fanés

pourrissent comme des fruits déchus

où les nuages étales

pulvérisent des cités

et les chassent, tourbillons gracieux,

comme sable à travers sable

comme eau à travers eau

 

même les visqueuses limaces

sont poreuses comme ces glaces

dont le reflet de l’homme s’est perdu

seule une tige d’ortie

contera défeuillée

comment en désespoir nous nous sommes crées

une terre sans fleurs

asexuée comme le chlore

 

regarde une pâle étoile matinale

étincelle comme un encéphale

qui est presque éteint et usé

trop diffus pour se rappeler

l’étreinte des êtres

dans un vol sans ailes

dans un pré parfumé

dans un chaud lit d’été

 

regarde la source claire

est tarie et petite

et remonte le rocher,

et les roses sans fond

se cachent dans des marais

du pollen inamissible mis de côté

dans l’éternité

la même écriture les y met au net

celle qui décrit la course des nuages

celle qu’Archéoptérix a gravée dans des pierres

en travers d’une pure et vertigineusement bleue

l’éternité

l’éternité

 

............................... (p.93)

 

 

 

Inger Christensen Alphabet

Note de l’éditeur

Inger Christensen (1935-2009) publie Alfabet en 1981. Ce livre peut être considéré comme le centre et la clé de son œuvre, d’où (re)commencer à découvrir cette écriture d’une complexe simplicité. Par sa construction basée à la fois sur une structure mathématique, la suite de Fibonacci, et la structure la plus connue de la langue, l’alphabet, Inger Christensen définit son lieu d’invention et de représentation, inséparables, de la vie: le poème. Dans Alphabet, sa vision du monde et du langage prend corps dans le vortex qui entraîne irrésistiblement la formation des poèmes. L’existence de toute chose est une apparition à chaque fois qu’un dire singulier en saisit l’universalité.

 

Autres informations sur un site danois

The almost magically singing poem about fear and love, power and powerlessness had been in preparation since Lys (1962, Light) and Græs (1963, Grass) and was continued in prose novels (including Det malede værelse - 1976, The Painted Room - with a subject from Renaissance Mantua), essay writing and particularly the series of poems Alfabet (1981, Alphabet), which in accordance with the title combines the letter system with a mathematical sequence of numbers to form a development idea, likewise unfolded in a rich range of subjects.

In Sommerfugledalen (1991, The Butterfly Valley) she explored the sonnet cycle and created glowingly beautiful poems about death and hope under the title symbol of the book, which suggests a transformation idea.

With her prominent position, Inger Christensen has managed the traditions of modernism in moving poetry which has been translated into the principal languages. | © Cliquer ICI

 

 

 

 

SITE À CONSULTER

 

INGER CHRISTENSEN

Sur le site : POETRY FOUNDATION

| ©Cliquer ICI

 

 

 

 

 

 

 

04/10/2014

Helga M. Novak - Chaque pierre orpheline (Ed. Hochroth, Paris)

 

 

Du côté de chez…

 

HELGA M. NOVAK

 

 

 

 Chaque pierre orpheline

 

Hochroth, Paris

 

 

 

anthologie bilingue

Traduction de l’allemand par Élisabeth Willenz
avec une illustration par Ladislaja de Layre

 

 

 

HOCHROTH | © http://www.paris.hochroth.eu/fr/3154/chaque-pierre-orpheline/

 

 

 

 

 

               me dérober voilà tout ce que je veux

 

me dérober voilà tout ce que je veux

loin de l’armoise et de l’élyme

loin des pierres que jamais

personne ne changera en pain

loin des algues qui ne seront

plus mêlées à la farine du pain

loin des noeuds de marin des filets

me dérober aux mouettes

et à leurs yeux injectés de sang

crier je peux le faire toute seule

et hurler contre l’océan

le miroir de la mer je le recouvrirai

et les miroirs de la maison

ici des frégates tombent du mur

le souffle se glace par 30 degrés

ici les voiles se flétrissent dans les lits

et les coquillages pâlissent dans les chevelures

ici les pendules sonnent mais aucune ne marche

personne n’arrache plus de feuille au calendrier

me dérober voilà ce que je veux

telle une reine incendiaire

loin de son trône enflammé

 

...............................

 

 

               tout s’est envolé

 

espérant te faire plaisir

je t’ai cueilli au bord de la Méditerranée

une fleur de pissenlit

grande comme une méduse

espérant te faire plaisir

je t’ai coupé en Asie

une églantine

rouge comme une langue de dragon

espérant te faire plaisir

je t’ai acheté en Amérique

un cœur-saignant de nylon

plus gracieux qu’un cœur tendre

ah tableaux décrochés métaphores

ce que j’ai à t’offrir

est un fagot de phrases de mots

de terminaisons fléchies et de syllabes

sur d’informes racines sans âge

l’as-tu compris est-ce pour cela

que tu as décampé déguerpi

fleur de pissenlit Méditerranée

Asie églantine mais rouge

le cœur tendre Amérique point là de quoi

rester à m’attendre

je fus par un bouquet de séneçon accueillie

 

...............................

 

 

 

 

Note de l’éditeur

Helga M. Novak, poétesse islandaise d’expression allemande, est née en 1935 à Berlin. Enfant abandonnée, adoptée et élevée en R.D.A., elle connaît une vie de ruptures et d’exils (en Islande, en R.F.A.), avant l’isolement dans la forêt de Legbąd, en Pologne, où elle vivait depuis 1987. La dimension politique de ses premiers recueils lui vaut d’être déchue de sa nationalité est-allemande en 1966. Marquée par de multiples traumatismes, sa poésie puise aussi dans le spectacle d’une nature désolée, sombre scène d’une indomptable amertume.

Helga M. Novak nous a quittés le 24 décembre 2013.

 

 

 

SITES À CONSULTER

 

HELGA M. NOVAK

Sur le site : HOCHROTH (Paris)

| © Cliquer ICI

01/10/2014

Christophe Grossi - Ricordi - L'Atelier Contemporain, 2014

 

 

Christophe Grossi

Ricordi

Dessins de Daniel Schlier

Prière dinsérer dArno Bertina

 (L’ATELIER CONTEMPORAIN,2014)

 

 

L’ATELIER CONTEMPORAIN

François-Marie Deyrolle

SITE - http://www.r-diffusion.org/index.php?ouvrage=LAC-14

 

 

 

Auteur

 

© Christophe Grossi

 

 

Une note  de Nathalie Riera

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 Recueil de 480 « Mi ricordo », et cette question qui traverse ou sous-tend tout le livre : à qui appartient la mémoire ? Il n'est alors pas plus belle tentative que cette réponse sans prétention aucune : « je me demande si l’essentiel ne se passe pas plutôt dans notre corderie, là où nous tirons, tendons, nouons, relions fils et ficelles, où l’intime embrasse l’espace et le temps, où se mélangent héritage, filiation et transmission ; dans ce lieu du vertige qui a sa langue, son tracé et sa construction propres, où nous luttons contre la fascination et la peur du vide et où nous laissons derrière nous des pointillés de vie. » Il n’y a pas que ce que nous avons vécu qui peut faire œuvre de souvenir, ce qui peut devenir notre souvenir est aussi ce qui appartient à quelqu’un d’autre que soi, sans appartenance à notre part biographique ou à notre part d’expérience. Se souvenir, c’est-à-dire « Je se souvient », implique que nous devons toujours nous méfier des témoignages : « Nous nous souvenons, nous croyons nous souvenir, nous embellissons ou grisons la réalité, nous l’arrangeons sciemment ou non, en fonction de l’interlocuteur. » Ainsi que des jaillissements, il convient d’entendre « Mi ricordi » comme « Je se souvient d’autres histoires que la nôtre et de vies arrachées au vide. » Dans la genèse de ces « Ricordi » l’auteur raconte : « N’ayant pas vécu les années quarante, cinquante et soixante en Italie, n’ayant pas fait le chemin de mes aïeux, je ne me souviens pas de cette époque et ne peux prétendre me souvenir de ce que je n’ai pas vécu bien que je me souvienne de ce que j’ai lu, entendu, vu, écrit, retenu, de toutes ces années ».

 

Nathalie Riera, octobre 2014

© Les Carnets d’Eucharis

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215. Mi ricordo

 

              qu’aujourd’hui, parce que j’étais absent, il ne me reste plus que cette pratique de faussaire : l’écriture.

 

:- :- :- :- :

 

322. Mi ricordo

 

              que le narrateur de sa propre histoire est souvent un faussaire qui s’ignore.

 

 :- :- :- :- :

375. Mi ricordo

 

              ne veut pas dire « Je me souviens » mais « je suis un corps projeté dans une histoire de langue perdue » ou « éteins la lumière et raconte ».

 

:- :- :- :- :

 

469. Mi ricordo

 

              que j’ai commencé à écrire « Mi ricordo » non pas pour me souvenir mais parce que j’ai déjà tout oublié.

 

 :- :- :- :- :

 

480. Mi ricordo

 

              que ces « ricordi » étaient dispersés, flous, retenus, perdus, avant de s’imposer en héritage.

 

 

 

 

SITES À CONSULTER

 

PUBLIE NET

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cHRISTOPHE GROSSI

Sur le site : DÉBOÎTEMENTS

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