09/04/2009
La dernière épopée - Charles Mézence-Briseul
Vient de paraître
aux éditions Ikko :
La Dernière Epopée
de Charles-Mézence Briseul
Composée de six parties ou chants, la dernière épopée est avant tout un poème narratif. Le héros, incarnation assumée de l’auteur, assiste à la mort des dieux anciens et affronte le dieu unique qui commence déjà à se manifester. De cette lutte dépendent le sort de la beauté mais aussi celui de la poésie. L’apparition de la modernité numérique va cependant achever la possibilité même de toute épopée en divinisant les mortels. Le héros disparaît alors.
Extrait :
« ce matin oui j’irai
au temple pour la corvée d’encens user
mes genoux devant la divinité radieuse
tu es le plus beau des dieux, Assur,
voire même le plus fort, on le dit
et ta mort prochaine me rend si triste
tant de sièges gagnés en ton nom
tant de pestes lancées contre nos ennemis
Assur, donne-nous la victoire, aujourd’hui
et demain
ne meurs pas trop vite
laisse-moi la foi des jours grands
celle qui dure plus longtemps que le silence »
LA DERNIÈRE ÉPOPÉE
Charles-Mézence Briseul
re-pon-nou
20:56 Publié dans 4EMES DE COUVERTURE | Lien permanent | Commentaires (3) | Imprimer | | Facebook
Catherine Zittoun
Paris-Pékin
Editions Dumerchez
Décembre 2008
« Paris-pékin » est un recueil poétique où se confrontent le Pékin du début du 20ème siècle et le Pékin d’aujourd’hui. Il traite le thème du voyage. L’auteure y recherche les traces de Victor Segalen, médecin, écrivain et sinologue, qui, en son temps, était lui-même sur les traces du dernier Empereur.
La couverture a été réalisée par l’artiste chinois Lau Thaw Beng. L’ouvrage est composé et imprimé au plomb, la couverture est réalisée en gravure typo.
L’AUTEUR
Catherine Zittoun est psychiatre et chef de service en psychiatrie infanto-juvénile à Paris. Depuis plus de 15 ans, elle est collaboratrice d’Europ Assistance. Elle y effectue les rapatriements sanitaires psychiatriques, a prodigué les premiers soins psychiques aux victimes du tsunami, a monté des cellules de crises médico-psychologiques lors d’accidents collectifs de voyageurs.
Elle est par ailleurs écrivain et poète. Ses livres s’inspirent du thème du voyage. Parmi ses parutions, on peut citer : Chine chez la Martinière avec des photographies de Yann Layma, Empreintes avec des sérigraphies originales du peintre Zao Wou-Ki, Visages de l’exil rehaussé de dessins originaux de Vladimir Velickovic (eds Dumerchez), La constellation du colibri illustré de sérigraphies de l’artiste Emmanuel Fillot (eds Rencontres).
EXTRAITS
Seng-Chao écrivait en l’An 374
Ne pas lâcher le mouvement pour la tranquillité.
Rechercher la tranquillité au sein du mouvement
Dans le mouvement même, il y a une éternelle
tranquillité.
Mouvement et tranquillité n’ont jamais été séparés.
Le mouvement n’amène pas plus vite à la fin
il est battements
du corps au cœur
du cœur au corps.
(p.10)
***
Vous ne sortez pas si facilement de la forme du roman
il vous faut raconter, vous écrirez un récit singulier
vous évitez ces images trop précises
qui tirent la littérature vers le cinéma
sans résonance hors d’œil de la caméra.
Vous le pressentez
la survivance de la littérature
dépend de ce qu’elle tiendra en échec le cinéma.
(p.32)
***
On prend son pinceau
on signale cela
présence éphémère
éphémère de la présence
et le tableau est là
Unique trait, courbe, point.
(p.34)
20:31 Publié dans 4EMES DE COUVERTURE | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
la lettre de Solstices N°1
Information diffusée par
Art Point France communication
CINQ CENTS [500] titres
parmi lesquels
livres d'artistes, livres, revues, documents rares
Le lien vers le catalogue, format PDF
à télécharger : ICI
15:03 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
08/04/2009
TU NE REPARES PAS en 4 volumes à télécharger
Tu rectifies une imperfection de l’œuvre
tu ne répares pas
Yannis Ritsos
Publication interactive des 4 volumes sur la plateforme Calaméo
●●
Cliquez sous les liens ci-dessous :
VOLUME 1
Dominique Sorrente
Emeric de Monteynard
Alain Helissen
Ile Eniger
Jeanine Baude
http://fr.calameo.com/read/000037071dc50d958b9ff
VOLUME 2
Laurent Campagnolle
Patrice Maltaverne
Patrick Hutchinson
Ruth Cadusseau
http://fr.calameo.com/read/000037071c86a12021799
VOLUME 3
Nathalie Riera
Rafael Concejo
Sabine Peglion
Mario Urbanet
http://fr.calameo.com/read/0000370712565d5a2e6d2
VOLUME 4
Artysil
Patricyan
Sylvie Durbec
Cryss2C
Lambert Savigneux
http://fr.calameo.com/read/0000370713f33d8bec693
●●
Si vous souhaitez recevoir l’ensemble au format pdf
m’écrire à voyelles.aeiou@free.fr
18:18 Publié dans Nathalie Riera | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
03/04/2009
Visages de Séféris (extrait)
La vie est la perpétuelle résurgence des sources – ce qui redonne ce qui a toujours été là.
G. Picon
Visages de Séféris
Gaëtan Picon
Doré comme les pierres de son pays, comme ces rocs depuis toujours brûlés, imprégnés par les sucs, les sels, le rayonnement de l’espace, raviné comme la sécheresse de la terre ocre, craquelée, le visage est celui d’un homme qui s’expose au soleil. Cette démarche lourde, lente, qui fait sonner la route, qui a prise sur les pierres (et je le vois qui se baisse, soupèse l’une d’elles qu’il a ramassée), elle est celle d’un voyageur toujours en chemin, épiant un écho qui n’est pas celui de ses pas, mais la voix d’une chose qu’il va, la découvrant, contraindre à la parole.
(…)
Il s’est exposé au soleil, il s’est exposé à la vie, et sa poésie – d’une langue si simple, proche du langage de tous les jours, de l’oraison du matin et du soir, mais toujours consacrée par la solennité poétique – bien loin d’être celle d’une autre vie, d’un autre monde – est, d’un bout à l’autre, comme celle de Baudelaire, le chant qui sourd de ces heures où l’existence d’un homme, d’un individu particulier, hic et nunc, a pris conscience de sa gravité. Journal de bord, dit-il, comme Ungaretti a dit : Vie d’un homme.
(…)
Mais ce soleil, cette vie à quoi il s’expose, il attend que de leur brûlure et de leur saturation vienne l’exsudation du poème. Voici qu’il les ramène dans ses filets, dans l’ombre de sa bibliothèque d’Athènes, entourée par les flammes du jour – au fond de ce silence, de cette réserve, de cette absence, que l’on devine en lui comme le vide par lequel la plénitude de sa présence est invisiblement tenue. Du soleil à l’ombre, de la communication à la solitude, de l’exil au retour, de l’errance aux racines natales : c’est le rythme d’une vie et d’une poésie.
Hai - Kai
Extrait
Ce corps qui souhaitait fleurir comme une branche,
Porter ses fruits, devenir flûte dans le gel,
L'imagination l'a enfoui dans un essaim bruyant
Pour que passe, et l'éprouve, le temps musicien.
Sur un soleil d'hiver
Extraits
F
Un vent bref, et un autre, bourrasque
Lorsque tu laisses le livre
Et déchires les liasses vaines du passé
Ou te penches
Pour suivre du regard, dans la prairie,
L'ombrageux galop des Centaures
Et les Amazones vernales, suantes
Dans tous les sillons de leur corps;
Qui s'affrontent au saut et à la lutte.
Bourrasque de résurrection, à l'aube,
Quand tu as cru au lever du soleil.
G
Guérison de la flamme, la flamme seule :
Non par le goutte-à-goutte de l'instant
Mais par l'éclair, soudain,
Du désir qui rejoint l'autre désir
- Et chevillés ils restent
L'un à l'autre, et le rythme
D'une musique, au centre
A jamais, la statue
Que rien ne bougera.
Dérive, non, de la durée, ce souffle :
Mais foudre, qui tient la barre.
(Traduction de Yves Bonnefoy)
13:11 Publié dans Georges Séféris | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Jean-Baptiste Siméon Chardin
01:02 Publié dans CLINS D'OEILS (arts plastiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook
Yves Bonnefoy
Notre besoin de Rimbaud
[Poésie]
Quatrième de couverture
Ce que je crois qu'en tout cas je puis dire de vrai, à propos de Rimbaud, c'est qu'aucun autre que lui ne m'aura requis en poésie par autant d'intensité, d'immédiateté, de proximité dans sa voix. Voix qui elle-même demande, voix qui affirme et bien sûr se trompe, mais se reprend, vit de se reprendre, portée, secouée par les deux grandes forces qui font que l'on est au monde [...] : d'une part l'espérance, qui veut croire possible que l'existence soit un partage et donc que la vie ait un sens, d'autre part la lucidité qui déconstruit les illusions successives en quoi l'espérance s'enlise [...].
Espérance et lucidité, c'est le titre que j'aurais pu donner à ce livre [...]. Mais j'en ai préféré un autre parce que m'alarme de plus en plus un certain déni que je vois qui se répand aujourd'hui de l'intuition proprement poétique, à cause d'une lucidité mal fondée dont la conséquence est un renoncement désastreux à l'espérance. Et que s'inquiéter ainsi, c'est savoir à quel point Rimbaud, que l'heure présente lit peu, ou mal, est et va rester nécessaire.
Lire un grand poète, ce n'est pas avoir à décider qu'il est grand [...], c'est lui demander de nous aider. C'est attendre de sa radicalité qu'elle nous guide, tant soit peu, vers le sérieux dont on est peut-être capable. Je ressens ces approches de Rimbaud, commencées il y a maintenant cinquante ans ou presque, comme surtout une sorte de journal de mon affection pour ce poète.
Editions du Seuil, mars 2009
Dialogue poétique à travers les siècles. Dans ce volume, Yves Bonnefoy rassemble la totalité des écrits qu'il a consacrés à Arthur Rimbaud, depuis son premier livre paru aux éditions du Seuil en 1961 (Rimbaud par lui-même, devenu Rimbaud en 1994 qui occupe à peine plus d'un tiers du volume), jusqu'à " Notre besoin de Rimbaud " écrit en 2008 et qui introduit aujourd'hui aux autres textes. Ce sont des pages où il ne s'attache pas à la qualité proprement littéraire des oeuvres de ce poète, aussi belles et novatrices soient celles-ci, mais où il cherche à comprendre ce qui incita Rimbaud à penser que la transgression de la " vieillerie poétique " lui permettrait de " changer la vie ". Espoir, et ensuite travail, qui font du poème un simple moyen dans une visée dont le lieu et l'enjeu sont l'être au monde. L'idée du livre est encore que, dans l'état actuel de la poésie, intimidée par la pensée issue de Mallarmé, relue par Blanchot (pensée du " neutre " etc.), nous avons besoin de comprendre ce que voulait Rimbaud : à savoir que l'on doit donner du sens et même conférer de l'être à notre condition.
Yves Bonnefoy est professeur au Collège de France. Il a notamment publié dans la même collection Lieux et Destins de l’image et L’Imaginaire métaphysique.
00:39 Publié dans Yves Bonnefoy | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook