Rechercher : martine konorski
LES CARNETS D'EUCHARIS - 4ème édition 2016
Les Carnets d’Eucharis [2016]
I à l’attention des contributeurs et lecteurs des Carnets d’Eucharis
[édito]
------------------------ ●●●
Cette quatrième édition des Carnets d’Eucharis s’ouvre sur une « Reconnaissance à Charles Racine » dont on a célèbré en 2015 les vingt ans de la disparition. Il y a en poésie des rencontres déterminantes, la poésie de Charles Racine est de celle qui vous saisit particulièrement. Les éditions Grèges auront participé à ma fructueuse lecture des poèmes du recueil Le sujet est la clairière de son corps que j’ai retrouvé dans une nouvelle édition, Légende posthume, paru en 2013. La couverture de cette édition 2016 est aussi un clin d’œil au recueil Le sujet est la clairière de son corps : cet alignement d’arbres, cette présence verticale de ce qui nous donne à respirer : les arbres et les arts.
Ce carnet aura la générosité de ses 248 pages et la richesse de « Portraits de poètes » et de textes inédits. Ce premier volume des « portraits de poètes » compte 18 figures en poésie et littérature, de l’Italie de la Renaissance, avec Gaspara Stampa (A. Paoli) aux écrivains du XXème siècle : la poète portugaise Sophia de Mello Breyner Andresen (M. Konorski), la poète et nouvelliste autrichienne Ingeborg Bachmann (M-C. Masset), l’écrivaine, journaliste et traductrice tchèque Milena Jesenská (L. Margantin), le nouvelliste, romancier et essayiste britannique D. H. Lawrence (A. Dufraisse), la poète, essayiste et traductrice italienne Margherita Guidacci (A. Paoli), la poète et écrivaine allemande Hilde Domin (M. Gondicas), le poète, écrivain et peintre américain E. E. Cummings (J. Estager), puis l’écrivain et poète suisse de langue allemande Robert Walser (J. Laurans).
Parmi ces portraits, des parcours d’écriture de femmes vivantes, mais trop vite disparues, comme Hélène Mohone (C. Chambard), Danielle Collobert (B. Machet), Alix Cléo-Roubaud (I. Baladine Howald), ainsi que l’actrice et écrivaine allemande Margarete Steffin (B. Gyr). Un bel hommage rendu aussi au poète suisse, récemment disparu, Virgilio Masciadri (E. M. Berg)… Jusqu’à nos contemporains, avec Jean-Luc Sarré (T. Hordé), Pierre Le Pillouër (P. Dao), Lorand Gaspar (S. Péglion), Erri de Luca (C. Zittoun).
La rubrique des « Traductions » offre une large place à des écritures singulières. Sur plus de 60 pages de textes inédits en bilingue, à découvrir Peter Holvoet-Hanssen né à Anvers en 1960 et la poète hollandaise Gerry Van Linden née en 1952 à Eindhoven (sous la traduction de Daniel Cunin), Lorenzo Calogero, considéré comme l'un des rares purs poètes du XXème siècle italien (sous la traduction de Jean-Charles Vegliante), Jane Hirshfield, poète contemporaine américaine (sous les traductions de Delia Morris & Geneviève Liautard), Rosalind Branckenbury, écrivaine et poète anglo-américaine (sous la traduction de G. Liautard), Virgilio Masciadri (avec des poèmes sélectionnés et traduits de l’allemand par Jacques Tornay). Un tour aussi du côté de l’Équateur avec Pedro Rosa Balda traduit par Rémy Durand.
Avec Claude Chambard questionné par Tristan Hordé : lire et écrire sont indissociables. Plus de sept pages d’un entretien ouvert et passionnant. Avec Maya Deren, j’ai choisi d’esquisser le profil d’une dissidente du 7ème art : place non plus à un art de masse mais à un art savant ! Avec le cinéaste new yorkais Pip Chodorov, interrogé par Richard Skryzak, nous entrons dans les coulisses d’un cinéma expérimental.
« Le poème donne naissance à ses lecteurs »
(Charles Racine).
Nathalie Riera (janvier 2016) ………………………………………
Les Carnets d’Eucharis [2016]
0 I [Hommage À Charles Racine]
I [Dossier coordonné par Alain Fabre-Catalan & Nathalie Riera]
Avec le soutien et l’aimable autorisation de Gudrun Racine & des éditions Grèges
00 I Alain Fabre-Catalan [RECONNAISSANCE À CHARLES RACINE – Une vie dans l’étreinte des jours]
00 I Frédéric Marteau [Quelque mie sur la page... Génie de Charles Racine]
00 I André Wyss [Revenir encore à Charles Racine]
00 I Nathalie Riera [Monologue avec Charles Racine]
●●●
PORTRAITS DE POÈTES (Vol. I, 2016)
I [Dossier coordonné par Nathalie Riera]
00 I Tristan Hordé [Jean-Luc Sarré, la rencontre du présent]
00 I Claude Chambard [Hélène Mohonne]
00 I Marie-Christine Masset [Ingeborg Bachmann]
00 I Patricia Dao [Pierre Le Pillouër]
00 I Sabine Péglion [Lorand Gaspar ou « L’absolue parole »]
00 I Jacques Estager [e. e. cummings, poète américain et non seulement… he is]
00 I Béatrice Machet [Danielle Collobert, une exilée en souffrance… ou pour mieux mourir]
00 I Martine Konorski [Sophia de Mello Breyner Andresen]
00 I Isabelle Baladine Howald [Alix Cléo Roubaud, « je n’ai jamais réussi à voir les arbres »]
00 I Anthony Dufraisse [D.H. Lawrence, une autre sorte de poésie]
00 I Eva-Maria Berg [Virgilio Masciadri]
00 I Angèle Paoli [Les trois visages de Gaspara Stampa & Margherita Guidacci, la dernière sibylle]
00 I Catherine Zittoun [Du poétique chez Erri De Luca]
00 I Brigitte Gyr [Margarete Steffin]
00 I Myrto Gondicas [Hilde Domin]
00 I Jacques Laurans [Robert Walser au crayon]
00 I Laurent Margantin [Une lettre de Milena Jesenská]
ENTRETIEN
0 I Tristan Hordé s’entretient avec Claude Chambard
AU PAS DU LAVOIR I Poésie & Prose
00 I Luis Mizón [Nuages sur une maison vide]
00 I Claude Minière [IN UN INTERNO]
00 I Jean-Charles Vegliante [Derniers jours (d’ÉtÉ)]
00 I Jacques Estager [IRIS]
00 I Valentine Garennes [JOURS, un chant de femme en 10 mouvements]
00 I Patrick Le Divenah [quelques inédits]
PORTFOLIO I Cahier visuel & textuel de 8 pages
PIP CHODOROV I entretien conduit par Richard Skryzak & Nathalie Riera
ClairVision I Pet
22/12/2015 | Lien permanent
LES CARNETS D'EUCHARIS (édition 2020) en livraison à partir du 11 mai 2020
LES CARNETS
D’EUCHARIS
[Édition 2020]
YVES BONNEFOY
"DIRE NON À LA NUIT"
ALBERTO GIACOMETTI – NICOLAS DE STAËL
BENJAMIN BROU KOUADIO
[Portraits de Poètes – Vol. III]
[LIVRAISON LE 11 MAI 2020]
avec le soutien de la Fondation Jan Michalski
L’édition 2020 de la revue Les Carnets d’Eucharis, et son troisième volume « PORTRAITS DE POÈTES », est en partie centrée sur le mémorable et regretté Yves Bonnefoy. DIRE NON À LA NUIT réunit 9 contributeurs, pour rendre compte de son acuité de poète mais aussi de son attachement aux artistes. Cette 8ème édition est aussi l’occasion de revenir sur des écrivains et des artistes majeurs, à travers des portraits saisissants comme celui d’Alberto Giacometti en dialogue avec Jean Genet dans son atelier rue Hippolyte-Maindron ; puis celui de Nicolas de Staël en chercheur perpétuel, possédé de peinture, totalement voué aux fulgurances de la création.
Portraits de Poètes avec William S. Merwin (1927-2019) sous le regard bienveillant de la poète Jane Hirshfield qui évoque sa longue amitié avec l’un des chefs de file du renouveau de la poésie américaine après la Seconde guerre mondiale. Pour l’un comme pour l’autre Poetry is a way of looking at the world for the first time (La poésie est une façon de regarder le monde pour la première fois). Quatre poèmes accompagnent cette « amitié en poésie », traduits de l’américain par Geneviève Liautard et Luc de Goustine.
7 voix contemporaines se partagent « Au pas du lavoir ».
Pour la rubrique « À Claire-Voix », nous avons choisi de nous entretenir avec deux personnalités du monde des lettres : Sophie Loizeau, membre du comité éditorial de la revue Formes poétiques contemporaines, puis l’éminent traducteur André Markowicz, qui a traduit l’intégralité de l‘œuvre romanesque de Dostoeïvski (29 volumes), du théâtre complet de Gogol et de Tchekhov, et qui répond à nos questions sur ce qui se joue dans la traduction et la retraduction ainsi qu’entre traduction et historicité.
L’artiste vidéaste, Richard Skryzak, nous entraîne dans ses divagations esthétiques, « divagations » à prendre sûrement au sens de « déplacement total ou partiel », rompre avec la notion de sens commun ou première notion des choses ordinaires. Il y est question de L’invention du Clin d’œil et de ses multiples formes.
Pour « ClairVision », Richard Skyrzak s’entretient avec le peintre et universitaire Benjamin Brou Kouadio sur le devenir de la peinture aujourd’hui, notamment en regard de ce qu’il est convenu d’appeler l’art contemporain.
Les Carnets d’Eucharis, c’est aussi une fenêtre ouverte sur un laboratoire de « Traductions » de textes vivants. La sélection 2020 offre un généreux bouquet de poèmes en langue portugaise (Nuno Júdice), italienne (Italo Testa) et grecque (Giannis Ristos).
Le carnet se referme avec « Et banc de feuilles descendant la rivière » : notes de lectures sur les derniers livres de Cécile Wajsbrot, Pascal Boulanger, Édith Boissonnas, Cees Nooteboom et Alexandre Blaineau.
Un cahier visuel de 8 pages s’ajoute au précédent portfolio Lignes de fuite, en une suite d’instantanés photographiques, sous le titre : Alentour l’horizon. Ces photographies inédites sont assurées par Nathalie Riera.
……………………………………… [Nathalie Riera]
Claude Darras
Julie Delaloye
Laurent Enet
Alain Fabre-Catalan
Alain Freixe
Michel Ménaché
Nathalie Riera
Pierre-Yves Soucy
André Ughetto
La justice nocturne
[Je rêve que je n’ai retenu de la peinture du monde que la Dérision de Cérès, d’Adam Elsheimer, et La Diane et ses filles, de Vermeer.
C’est la « justice nocturne ». Je suis maintenant tout près d’elle. Elle a tourné vers moi son petit visage enfantin, elle rit sous ses cheveux en désordre.]
Yves Bonnefoy
La vie errante
-– éditions Mercure de France
Sophie Loizeau André Markowicz Anne-Lise Blanchard Jacques Estager Corinne Le Lepvrier Martine Konorski Christophe Migault Angèle Paoli Jean-Charles Vegliante Benoît Sudreau Nuno Júdice Italo Testa Yannis Ritsos William S. Merwin…
Format : 16 cm x 24 cm | 216 pages (dont un Cahier visuel de 8 pages)
| France : 26 € (frais de port compris)
■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■
pour vous abonner :
CLIQUER ICI
pour l’EDITO & LE SOMMAIRE :
CLIQUER ICI
CONTACT
L’ATELIER LES CARNETS D’EUCHARIS
L’Olivier d’Argens – Chemin de l’Iscle
BP 90044
83521 Roquebrune-sur-Argens Cedex
■ © L’Atelier des Carnets d’Eucharis, 2020
18/04/2020 | Lien permanent
Les Carnets d'Eucharis 2018 - une lecture de Mazrim Ohrti (pour Recours au Poème)
____________________________________________________________________________
■■■
Dernier opus annuel version papier, suite du numéro « portraits de poètes vol.1 » paru en 2016. C’est Gustave Roud qui se fait tirer le portrait avec les honneurs. La couverture nous invite à un plongeon en des eaux qu’on devine accueillantes malgré l’inconnu sous la surface. Comme toujours, en plus de poésie, il est question d’arts visuels pénétrés en mots et en images. Et cette « entrée dans l’eau » imprime tout son mouvement en portfolio par la maîtresse des lieux, Nathalie Riera. Les rédacteurs habituels, Richard Skryzak, Martine Konorski, Laurence Verrey, Alain Fabre-Catalan, Tristan Hordé, Angèle Paoli, Claude Brunet… mettent leur savoir-faire et leur inspiration au service des divers portraits, entretiens et traductions (3 poètes italiennes).
Un travail grâce auquel des auteurs vivants et très actifs en côtoient d’autres disparus, tels que Marina Tsvetaïeva, Armel Guerne ou Czeslaw Milosz, dont la singularité de leur écriture comble un lectorat qui subsiste – faut-il le rappeler ? « A claire-voix », quête, fondements et genèse des écrits chez Julien Bosc, Brina Svit ou Esther Tellerman (souriez, vous êtes filmés !). Chacun, à sa manière, tente de faire ressortir du poème la portée universelle de sa problématique. C’est entre pudeur et besoin de révélation que sont évoqués ces ferments nécessaires que sont traumatismes et blessures internes.
« Au pas du lavoir » propose des poèmes de gens plus ou moins connus sur la place (de Rodolphe Houllé à Hélène Sanguinetti, de Jean-Paul Lerouge à Isabelle Lévesque). Le dossier consacré à Gustave Roud foisonne. Pas moins de quatorze auteurs (dont James Sacré, Nathalie Riera, J-C. Meffre… L. Verrey et A. Fabre-Catalan, tous deux coordinateurs du dossier) pour donner envie de lire l’auteur suisse (donc à part), cerné par ses tropismes bucoliques aptes à faire rimer Amour et Nature sous une résonance parfois élégiaque. Idyllique, champêtre sont des adjectifs qui reviennent à propos de l’œuvre du poète vaudois – néo-romantique ? Traducteur de Rilke, Hölderlin, Novalis ou Trakl, son travail « s’apparente à la lente approche d’un paysage », il aura influencé Philippe Jaccottet, Anne Perrier ou Maurice Chappaz, pour ne citer que ses pays. Il faut évoquer enfin Roud photographe (avec quelques reproductions ici), amoureux aussi de la peinture ; celle de Gérard de Palézieux notamment en laquelle il se retrouvait, comme en témoigne leur échange épistolaire qui dura 25 ans jusqu’à la mort du poète en 1976. Deux autres artistes moins connues sont également mises à l’honneur. Nancy Cunard, poète d’origine anglaise, également éditrice, maîtresse d’Aragon (dur métier !), ayant fui son milieu social aussi argenté qu’étriqué à tant d’égards. Elle y répondra par son engagement militant pour la cause afro-américaine et afro-européenne discriminée comme on le sait dans le monde occidental et contre la montée des totalitarismes de l’époque. Sa Negro anthologie de 1934, au faible retentissement alors, se voit re-publiée en 2018 aux nouvelles éditions J. M. Place en fac-similé, « augmentée d’un appareil critique ».
Charlotte Salomon ferme ce trio d’honneur du numéro : « jeune peintre allemande morte en 1943 dans le chaos du nazisme », par ailleurs soumise au germe héréditaire de la folie. « Liberté de ton » et « audace ironique » caractérisent ce jeune tempérament bien trempé de son temps qui laissera à la postérité un millier de gouaches et un livre (graphique) intitulé Vie ? ou théâtre ?, publié en français aux éditions du Tripode en 2015 où l’histoire de sa vie est peinte et dépeinte. On retiendra la suite de la « conversation autour du poste de télévision » amorcée dans le numéro de 2017 entre Alain Bourges et Richard Skryzak, le second interviewant le premier, cette fois-ci sur son œuvre écrite. On disserte entre autre sur la façon dont la réalité est finalement aussi indexée sur l’imaginaire que l’inverse, prétexte à organiser sa vie tout en résistant « à la soumission ou la folie ». Au bout du compte, un numéro qui confirme son foisonnement éclairé, à aborder par où l’on veut. D’un mot une image, d’une image la sensibilité du lecteur qui s’anime et glisse entre les disciplines, pas si éloignées que ça les unes des autres.
Mazrim Ohrti
© RECOURS AU POEME (novembre 2018)
■ SITE – CLIQUER ICI
30/11/2018 | Lien permanent
Les Carnets d'Eucharis (2017) par Mazrim Ohrti (pour Poezibao)
LES CARNETS D’EUCHARIS
Sur les routes du monde (vol.1)
[Revue "Les Carnets d'Eucharis", par Mazrim Ohrti]
Pour celles et ceux qui ne la connaîtraient pas, la revue Les Carnets d’Eucharis rassemble poésie, littérature, photographie, arts visuels ; elle est visible également sur le site de Nathalie Riera, chapeautrice en chef donc, qui se révèle très impliquée.
Revue qui naquit en numérique en 2008 pour s’enrichir d’une version papier annuelle dès 2013. A son comité de rédaction figurent quelques noms du moment concernant cette parole créatrice de bien des nourritures terrestres, les uns poètes s’accommodant des autres plutôt critiques, et réciproquement. Inutile de les nommer (au risque de vouloir faire caution), ils se reconnaîtront. Toute de noir toute de blanc (à quelques reproductions près, photos et peintures), toute de noir et blanc, et le rouge parfois aidant, la revue laisse voir dossiers, études, entretiens, traductions, portraits, critiques et poèmes.
Ce numéro confirme les autres par sa densité, sa luxuriance lumineuse au regard des disciplines qui s’interpénètrent et ainsi se supportent mutuellement. Ce qui lui donne un air de permaculture, soit une alternative à ce que l’industrie du prêt-à-penser impose par ses ornières… dans le secteur culturel aussi. Et il y a là de quoi nourrir toute la planète. Même cinéma, vidéos, photo et peinture en sont le sujet dans une large mesure ; notamment sous l’œil de Richard Skryzak, vidéaste et écrivain dont le travail fut visible dans l’émission « Die Nacht/La Nuit » sur Arte. Ainsi Sharunas Bartas est à l’honneur dans ce numéro, mais pas que. C’est ce poète méconnu, Charles Racine, qui ouvre la voie par un dossier où « hommage » lui est rendu ; par un témoignage, des extraits de poèmes et des propos exégétiques à son endroit. La thématique mentionnée « sur les routes du monde » s’illustre par Bruce Chatwin, Annemarie Schwarzenbach et Bartas, écrivains ou cinéaste, et voyageurs, cherchant ce qu’il y derrière la notion de nomadisme. Si dans un premier temps il s’agit d’accéder à un ailleurs possible, un « otherground » (illustré par Sylvie Ballester) dans le but très clair d’expérimenter la verdeur de l’herbe, dans un second temps, c’est davantage pour se repaître d’une certaine aridité au contraire, où pousse malgré tout une humanité profonde et spontanée, élémentaire et inconditionnelle, rendue à sa quintessence car dénuée, car libre au-delà de tout idéal préfabriqué et de modèle théorique, en des paysages, des lieux où la beauté réside avant tout dans leur vérité. Autant sur les vestiges de peuplades disparues depuis longtemps que chez des groupes minoritaires actuels mais marginalisés, tout autant oubliés. C’est pour chacun de ces auteurs en rupture avec leur temps, par sa critique devant l’Histoire en sa fabrique, sous couvert d’études sociologiques et d’actions anthropologiques lointaines, le moyen de se nourrir de ces cultures qui fait office de lieu commun. Au regard de quoi on peut se demander s’il n’y a jamais eu des lieux où vie et poésie se confondent, où la vérité de l’individu transparaît un tant soit peu dans son expression ? Ces trois auteurs issus de trois générations différentes (se suivant comme en filiation), ont su organiser leur fuite pour des motifs différents. Mais dans tous les cas, afin de surmonter leur quête de soi impossible dans les lieux qui les ont vus naître et grandir en se confrontant à eux-mêmes par le voyage. S’il y a une seule route à suivre, c’est ce « chemin excentrique » selon Hölderlin, quitte à s’y brûler.
Concernant les arts visuels, il faut lire les propos d’Alain Bourges sur la télévision, sujet de son livre très circonstancié écrit en 2008, au titre ambivalent : « Contre la télévision, tout contre ». Débat inépuisable à propos de ce « monde devenu visible à lui-même », machine dont l’homme n’a jamais été aussi dépendant et ne cesse d’explorer de nouveaux champs d’action. L’omniprésence de l’image, dont l’enjeu s’étend désormais à l’exploration de ses avatars technologiques, cette image à tous les étages de notre vie, laborieuse et pratique, comblant également notre espace culturel (au sens large), a-t-elle de quoi se justifier en tant que nouveau langage ? Et entretiens encore, et entretiens toujours, beaucoup, dans la revue qui traque les conditions de l’expérience de l’écriture soumise à celle de la vie, illisible et insaisissable ; chez des personnalités telles que Marie Cosnay ou Erri De Luca (« citoyen de (s)a langue »), dans l’intimité de leur voix portée, le cas échéant, vers la traduction puisqu’il y est aussi beaucoup question ici. Ainsi, on trouvera de la poésie italienne (à partir de poètes à qui rendre justice ou hommage selon leur notoriété), britannique également, et même de la poésie française traduite en anglais (why not !). Et bien sûr, de la poésie française circonscrite à la langue de Molière ; représentée, entre autres, par Philippe Jaffeux, Noémie Parant, Ariel Spiegler ou Isabelle Pinçon. « Et banc de feuilles descendant la rivière » (jamais la même donc), rubrique introduisant notes, portraits et lectures critiques, de Corso à Martine Konorski, où le bateau s’arrête enfin. Les Carnets d’Eucharis vivent avec leur temps-suspendant-la-matière sous un regard mouvant. Cette matière qui, si elle échappe à certains, à chaque fois s’invite en viatique au pérégrin.
Mazrim Ohrti, vendredi 15 décembre 2017 ………………………………………
Les Carnets d’Eucharis, « Sur les routes du monde », 2017, 192 p. 19€.
| Site : POEZIBAO
11/02/2018 | Lien permanent
EN AVANT PREMIERE...
SUR LE BLOG DE LA PENSEE DE MIDI, L'EDITORIAL DU PROCHAIN NUMERO DE LA PENSEE DE MIDI, QUI PARAITRA EN LIBRAIRIE LE 4 MARS 2009, "L'IRAN, DERRIERE LE MIROIR" :
Un rêve méditerranéen… par Thierry Fabre
Très large dossier sur l’Iran contemporain, coordonné par Christian Bromberger… Parmi les rubriques : Le carnet d’hubert Nyssen, En débat (entretien avec Boris Cyrulnik, par José Lenzini), La bibliothèque de Midi (par Renaud Ego, Philippe Di Meo, Nathalie Riera, Inaki Martin Diez, Michel Guérin, Pascal Krajewski, Pierre Baumann, Charlotte Serrus), Les musicales (El Hadj N’Diaye, par Catherine Peillon), Carnet d’artiste (Miguel Angel Molina, par Pierre Baumann), Questions d’images, Le temps des saveurs, puis Les inédits…
25/02/2009 | Lien permanent
Paris Review - Les entretiens - volume 2 (éd. Christian Bourgois, 2011)
Fondée à Paris par Harold L. Humes, Peter Matthiessen et George Plimpton en 1953, la Paris Review a contribué, décennie après décennie, à faire connaître des écrivains importants en les publiant à leurs débuts. Mettant l'accent sur le processus créatif, les fondateurs de la revue ont aussi eu à cœur de laisser les auteurs parler eux-mêmes de leur travail en publiant dans chaque numéro un entretien avec un grand écrivain. Leurs réponses constituent certains des autoportraits les plus révélateurs de l'histoire littéraire. Ce volume offre pour la première fois en français une sélection de quinze entretiens, avec Martin Amis, Beryl Bainbridge, Jorge Luis Borges, Paul Bowles, Truman Capote, William Faulkner, Jack Kerouac, John Le Carré, Mary McCarthy, Ian McEwan, Iris Murdoch, Vladimir Nabokov, Isaac Bashevis Singer, Jeanette Winterson et Marguerite Yourcenar.
« Les interviews de la Paris Review sont des objets d'émerveillement qui ont construit ma première et plus intense perception de ce que c'est que d'être un auteur. » Jonathan Lethem
12/06/2011 | Lien permanent
Les Carnets d'Eucharis N°48 (Hiver 2016)
●●●●●●●●
Poésie | Littérature Photographie | Arts plastiques
●●●●●●●●
Les Carnets D'eucharis N°48 Hiver 2016
PHOTOGRAPHIE
Eva Besnyö
Nathalie Riera ARBRE D’hiver
[AUPASDULAVOIR]
Du côté de la poésie&de la prose
MARTIN ZIEGLER [Chemins à fleur autrement blancs] [Foery] [notes Laura Fiori]
CLAUDE BRUNET [Vérone & La Piazza delle Erbe & Trieste, libera il tuo futuro]
NATHALIE RIERA [Journal de Trieste – extraits]
●●●
INGER CHRISTENSEN
Alphabet
---------------------- ●●●-------------
Pier Paolo PASOLINI
La longue route de sable
[Clairvision]
---------------------- ●●●------------- [Notes monochromes de Jacques Sicard]
[des lectures/des portraits]
[Ezra Pound, Posthumous Cantos] par Claude Minière
[NOUVELLESPARUTIONS]
CHEMIN DE FER – LE SEUIL– ARFUYEN – LE BRUIT DU TEMPS – L’ATELIER CONTEMPORAIN – …
Les carnets d’eucharis n°48
HIVER 2016
© Nathalie Riera, 2016 | Photographie numérique
■■■
Format PDF
Format revue numérique ICI
09/03/2016 | Lien permanent
Printemps de la poésie - PASSAGES EN REVUES - Lundi 20 mars 2017 - 18h-20h
■ LUNDI 20/03/2017
Passages en revues : de l’Afrique à la Suisse romande, en passant par le Danube
BIBLIOTHÈQUE DE L’UNIVERSITÉ DE GENÈVE
Site Uni Bastions, Espace Jura, rez-de-chaussée,
1205 GENÈVE (Suisse)
de 18h à 20h
Avec Nathalie Riera, Laurent Jenny, Claude Mouchard, Marion Graf.
Les revues sont un lieu de prédilection de l’activité poétique. Elle s’y écrit, elles la diffusent. Nous vous convions à rencontrer trois revues vivantes qui tentent de déplacer la poésie hors des frontières. Chacune consacre un numéro spécial à une aire géographique intense et méconnue.
– pour la Revue Les carnets d’Eucharis : Nathalie Riera (n°spécial « La Traverse du Tigre »)
– pour la Revue Po&sie : Laurent Jenny et Claude Mouchard (n°spécial « Afriques »)
– pour la Revue de Belles Lettres : Marion Graf (n° spécial « Un Danube poétique »)
Modérateurs : Sylviane Dupuis, Martin Rueff.
13/03/2017 | Lien permanent
Inger Christensen - Alphabet
■ http://www.modernista.se/sites/default/files/forfattare/christensen_inger_tv.jpg
Inger Christensen
Poète, romancière… danoise
[1935–2009]
EXTRAIT
les glaciations existent, les glaciations existent,
la glace de l’océan glacial et la glace du martin-pêcheur ;
les cigales existent ; la chicorée, le chrome
et l’iris jaune de chrome, l’iris bleu ; l’oxygène
surtout ; existent aussi les glaçons de l’océan glacial,
l’ours blanc existe, matriculé comme fourrure
il existe, condamné à sa vie ;
et la minichute du martin-pêcheur dans les ruisseaux bleu gel
de mars existe, si les ruisseaux existent ;
si l’oxygène dans les ruisseaux existe, l’oxygène
surtout, existe surtout là ou les sons - i
des cigales existent, surtout là où le ciel
de la chicorée existe bleu d’outremer dissous dans
l’eau, le soleil jaune de chrome, l’oxygène
surtout ; pour sûr il existera, pour sûr
nous existerons, l’oxygène que nous respirons existe,
oeil de feu couronne de feu existent, et l’intérieur
céleste du lac ; une anse enclose
d’un peu de jonc existera, un ibis existe
et les mouvements de l’âme insufflés dans les nuages
existent, comme tourbillons d’oxygène au tréfonds du Styx
istiderne findes, istiderne findes,
ishavets is og isfuglens is;
cikaderne findes; cikorie, chrom
og den chromgule iris, den blå; ilten
især; findes også ishavets isflager,
isbjørnen findes, stemplet som en pels
med personnummer findes den, idømt sit liv,
og isfuglens ministyrt ned i de blåfrosne
martsbække findes, hvis bækkene findes;
hvis ilten i bækkene findes, ilten
især; findes især hvor cikadernes
i-lyde findes, især hvor cikoriens
himmel som blåelse opløst i vand
findes, den chromgule sol, ilten
især; vist vil den findes, vist
vil vi findes, ilten vi indånder findes,
ildøje ildkrone findes, og indsøens
himmelske indre; en indhegnet vig
med lidt siv vil findes, en ibisfugl findes,
og sindets bevægelser indblæst i skyerne
findes, som ilthvirvler inderst i Styx
-------------------------
Traduit du danois par Janine & Karl Poulsen
Inger Christensen
alphabet
édition bilingue danois-français
traduction de Janine & Karl Poulsen
YPSILON EDITEUR
34 bis rue Sorbier 75020 Paris
+33 (0)9 82 37 50 15