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02/02/2009

Philippe Sollers

Les Voyageurs du Temps

Editions Gallimard - Collection Blanche - Roman

256 pages - 17,90 €

A77977 - ISBN : 9782070779772

 

 

NOTE DE LECTURE

Claude Minière

 


                            

                  Conditions de la critique

 

Il est au fond assez rare que soit dite l’expérience extatique (poétique) du temps comme surgissement.  Cette expérience ne se place pas dans la continuité des affaires ordinaires mais marque un saut qualitatif, une espèce de décrochage où vous devenez rassemblé au cœur de l’intelligence et de la Bête. Quand c’est dit – et ce l’est magnifiquement dans Les voyageurs du temps – les critiques professionnels réagissent avec gêne (il serait instructif d’établir le relevé des divers contournements auxquels ils s’emploient).Les journalistes alors tatillonnent, cherchent la petite bête (« faux roman » !), ressortent les mêmes routines (« masques » !).  Il faut pour eux que cette expérience ne soit que relative, à diluer au cours de tables rondes, alors qu’elle est proprement indiscutable.  D’où la nécessité pour l’écrivain d’une guérilla aux méthodes semblables à celles que T.E. Lawrence définissait.  Rimbaud, Hölderlin, Zhuangzi (« La Perfection »), Pound,…sont-ils passés ?  Voyez Sollers.

 

Qu’à travers les siècles un poète ressuscite est dans « la nature des choses » (De rerum natura).  Sollers cherche les lois et phénomènes de cette Nature et la forme-roman lui permet d’exposer au quotidien, sans posture idéologique, un parti-pris de l’Etre. Visiblement le style ici perturbe le ron-ron journalistique.

                                                                                                

 

 

 

En librairie depuis le 8 janvier 2009

 

« Je viens du Centre de tir. Quelques bavures pour commencer (fatigue, souffle court), et puis précision. Je ne sais plus quel poète américain a écrit ces deux vers : "Paradis calme/Au-dessus du carnage". C'est mon état d'esprit à l'entraînement. En haut, si j'arrive à penser le moins possible, ciel bleu, calme lumineux. En bas, explosion et larmes.

Je me concentre sur le mot "mot". Je le vois là-bas, dans la ligne de mire. Il respire un peu, il grandit, c'est lui que je vise, que je veux toucher et trouer. MOT. Avec une lettre de plus, c'est MORT. En anglais, ça ferait WORD et WORLD. Je tire sur la mort, je tire sur le monde. Petite plaisanterie, mais qui fait du bien. Ma voisine de stand, Viva, me félicite d'avoir mis dans le mille. Je ne sais rien de ses activités, ni elle des miennes. On se sourit, ça suffit. » Extraits Gallimard

 

 

7 questions posées à Philippe Sollers

Qui sont ces « Voyageurs du temps » du titre ?

Quel sens donner à la formule « Le temps il ne passe pas, il surgit » ?

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Entretiens Vidéo Gallimard

 

 

 Lire l'article de Jacques Henric

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