02/02/2012
Mariella Bettarini
MARIELLA BETTARINI
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© Les Carnets d’eucharis
EXTRAITS
La paix/La pace
L’amour/L’amore
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CHOIX DE POEMES
Traduits par Raymond Farina
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asimmetria
Editions Gazebo, 1994
blanche
légère
blanche
o toi visiteuse lasse jamais lasse de tomber
légère dentelle
givre gelé sur la tête
o toi vieille enfant qui discours en silence
qui files des fables gelant
les pointes des géraniums
des fleuves mettant des glaçons
à la queue des bergeronnettes
aux pupilles des cygnes blancs
toi grâce à qui lève le pain
qui élèves tous ces petits bonshommes hérissés
à l'air interrogateur
délivres des clameurs (muette)
me sembles silencieuse
parente de la lune
éteignant splendide les feux
toi qui n'as ni pieds ( ni habits )
toi qui fais taire excites changes
resplendis effraies réjouis
neige
tu t'appelles c'est bien légèreté
on devrait t'appeler
blancheur gracieuse pureté
grâce et douleur
infiniment blanche disgrâce
sorcière aux jambes de verre
souveraine
de l'hiver et - ce matin - prodigue prodige
et funérailles des petits moineaux.
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Bianca
leggerra
bianca
o tu stanca visitatrice mai stanca di cadere
leggera trina
ghiacciata brina sul capo
o tu vecchia bambina che discorri in silenzio
che fili fole che gelano
le punte dei gerani
fiumi che mettono ghiaccioli
alle code delle cutrettole
alle pupille dei bianchi cigni
tu che lieviti pane
che allevi tanti piccoli ometti irti
interrogativi
che allevii dai clamori (zitta)
silenziosa mia parvente
parente della luna
splendida spegnitrice di fuochi
tu che non hai piedi (non hai vesti)
tu che zittisci accendi muti
risplendi sbigottisci rallieti
neve
tu chiami ma bene levità
dovrebbero chiamarti
candidezza nitore gratuità
grazia e dolore
bianchissima disgrazia
strega con le gambe di vetro
padrona
dell'inverno e – stamani – pròdigo prodigio
e funerale di passerotti
la scelta/la sorte
Editions gazebo, 2001
LA PAIX
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si tu ne te soucies pas de l'alpha et n'aspires pas
à l'oméga
si tu couves une anxiété mais en semblant
léger - rieur
si tu vis dans l'inquiétude
le jour et dans la quiétude la nuit
si un conflit t'enflamme
(pourpre) et si un principe
t'éteint
si d'une dispute tu t'inondes
mais sans paraître préoccupé
et saisi de frayeur.
Si une dissension - un tourment
agacent sans agacer - mordent sans coup férir
peut-être que la paix va s'installer au fond de l'oeil -
à l'intérieur du corps du corps - la grande paix (oui - celle-là)
s'est déjà installée - s'installe
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LA PACE
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se non curi l'alfa e non ambisci
all'omega
se covi ansia ma come
leggero – ridente
se dimori in un'inquietudine
solare e in una quiete notturna
se un conflitto t'accende
(purpureo) e un principio
ti spenge
se d'una disputa t'allaghi
ma non come preso
e in spavento
se un dissidio – un tormento
alterano senza alterare – mordono senza colpo ferire
forse la pace s'installerà nell'oculo fondo -
entro il corpo del corpo – la grande pace ( sì – quella)
s'è già installata - s'installa
L'AMOUR
**
c'est une rose des vents: depuis un centre immobile
irradient toutes (et chacune) les possibles déjections
des bouffées de vent - de la brise - des mistrals -
dispersion est le long sommeil dont les amants
dorment éternels dans leurs bras
(dans les bras des vents) portant les évènements sur leurs bras
comme ces enfants que nous avons été
et que nous confions aux bras de l'amour
pour que ce soit lui qui les allaite - lui qui les endorme
(les allaite - les endorme) maintenant que les mères
sont de vieux oisillons - petits oiseaux ridés - effrayés
déchirés que nous devons bercer
c'est d'autre part (l'amour)
une large roue - une feuille ronde qui tourne comme un manège
où nous regardons étonnés le monde:
aimant est celui qui tourne dans ce joyeux panorama - qui ne change pas
d'aspect comme les lamelles
d'un kaléidoscope
c'est (l'amour) une pie en liberté
un volatile estropié
il a la forme d'une faux
(et coupe l'herbe maternelle) et la forme d'un faucon
auquel on donne (pour avoir la vie sauve) de petits miroirs
amulettes échangées
puisque l'amour
est un autre ciel où personne ne boit ni mange - personne
ne dort - personne ne reconnaît personne - les yeux
sont des instruments pour marcher - les jambes regardent - les mains
sourient - le muscle strié pense - le cerveau est sensible
à certaines musiques qui le font flotter dans l'humidité des feuillages
pendant que le cortex lance ses éclairs - fertiles omissions
rendements opulents - pauses à effrayer les oiseaux
puisque l'amour est
un toucan mécanique - un pélican gras -
un koala laconique - une petite aigrette huppée
foin
et semailles
maître farouche et affranchi solennel -
champs et encore champs d'herbe -
latence sourde et rareté aveugle - parole muette
et déambulation boiteuse - toujours
trop d'un trop - toujours "au delà"...
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L'AMORE
è una rosa dei venti : da un centro immobile
irradiano tutte (e ognuna) le possibili deiezioni
dei refoli – della brezza – dei maestrali -
disseminante è il lungo sonno per cui gli amanti
dormono perenni nelle braccia di sé
(in braccio ai vènti) sostenendo eventi sulle braccia
e che diamo in braccio all'amore
perché li allatti lui – perché li addorma
(li allati – li addorma) ora che le madri
sono vecchi spaventi – uccellini rugosi – dimidiati
nidiacei da noi cullare
è poi (l'amore)
una larga ruota – una foglia rotonda che gira come giostra
dove stiamo il mondo a rimimare :
amante è colui che gira il lieto panorama – che ne muta
il sembiante come vetrini
d'un caleidoscopio
è (l'amore) una gazza libera
un attrato volatile
ha una forma di falce
(e sega tutta l'erba maternale) e una forma di falco
cui donare (per la vita salvata) specchietti -
amuleti da scambio
poiché l'amore
è un altro cielo dove nessuno mangia e beve – nessuno
dorme – nessuno riconosce nessuno – gli occhi
sono strumenti per camminare – le gambe guardano – le mani
sorridono – il muscolo striato pensa – il cerebro avverte
certe musiche che lo fanno galleggiare nell'umido del fogliame
mentre la corteccia manda lampi – omissioni feraci
opulente rese – pause da spaventare gli uccelli
poiché l'amore è
un tucano meccanico – un pellicano grasso -
un koala laconico – una garzetta col ciuffo
fieno
e seminagione
bieco padrone e solenne liberto -
campi e poi campi d'erba -
latenza sorda e cieca rarità – muto loquire
e deambulare zoppo – sempre
troppo d'un troppo – sempre « in là »...
Traduit de l’italien par Raymond Farina
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Mariella Bettarini est née en 1942 à Florence, où elle vit et travaille. Collaborant à des revues et des journaux, elle participe au débat culturel sur le rapport de la culture à la société. Elle est l’auteur de nombreux recueils publiés et traduits dans plusieurs langues, ainsi que d’ouvrages en prose :
"Storie d'Ortensia" (Ed.delle Donne,Rome,1978), "Psycographia" ( Gammalibri, Milan, 1982 ), "Amorosa persona" ( Gazebo, Florence,1989, Lettera agli alberi. (Lietocolle,Faloppio,1997), "L'albero che faceva l'uva" ( Gazebo, Florence, 2000) et de plusieurs essais parmi lesquels figurent "Pasolini tra la cultura e le culture"(Gammalibri,Milan,1976),"Donne e poesia" in "Poesia femminista italiana"(Savelli, Roma,1978),"Felice di essere"(Gammalibri,Milan,1978) et "Chi è il poeta?" (en collaboration avec Silvia Batisti,Gammalibri, Milan 1980).
Elle est rédactrice en chef de la revue florentine L'area di broca.
■ Site officiel de Mariella Bettarini
15:04 Publié dans ITALIE, Mariella Bettarini, Raymond Farina, TRADUCTEURS | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook