Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/11/2009

Jaccottet - Ungaretti Correspondance 1946-1970

  

jaccottet ungaretti.jpgPhilippe Jaccottet fait la connaissance d'Ungaretti lors d'un premier voyage en Italie, en septembre 1946, juste après la guerre. Cette rencontre se révélera pour le jeune écrivain aussi décisive que celle de Francis Ponge ou de Gustave Roud. Devenu avec les années le traducteur presque attitré d'Ungaretti, qui lui confie ses textes à peine achevés, il s'implique, prend des initiatives, collabore au choix des inédits, les commente, les préface. C'est aussi à l'homme, solaire et généreux, que Jaccottet s'attache ; il lui vouera une amitié indéfectible, le retrouvant à maintes reprises à Rome, ville restée pour lui élue entre toutes. Chargé d'établir l'édition française de toute son oeuvre poétique, Jaccottet publiera Vie d'un homme. Poésie 1914-1970 (Minuit / Gallimard, 1973), un volume réunissant les principaux traducteurs d'Ungaretti. Cette publication, à la suite de nombreux textes (essais, proses de voyages, entretiens) qu'il rassemble et traduit du vivant de l'auteur, contribuera de manière décisive au rayonnement de cette oeuvre dans les pays francophones. Une semblable exigence en poésie, une expérience parallèle du métier de traducteur, une haute conscience des mots et du rythme caractérisent "sur le terrain" deux écrivains en quête de justesse, mettant leur inquiétude au service d'une oeuvre où le détail, toujours, fait sens. Souvent succinctes, voire hâtives, leurs lettres renvoient davantage à ce travail sur les textes qu'à des propos sur la littérature ou sur leurs contemporains. Elles ouvrent la porte d'un atelier où circulent, au-delà d'une attention minutieuse à la langue, l'intelligence et la passion de la poésie elle-même.

Editions Gallimard
http://www.gallimard.fr
Collection : Les Cahiers De La Nrf
Parution : 21 Novembre 2008

22/06/2009

Giuseppe Ungaretti

ungaretti.jpg

« On m’a fait observer que, ayant perdu un enfant qui avait neuf ans, j’ai appris de la manière la plus brutale que la mort est la mort. Ce fut la chose la plus terrible de ma vie. Je sais ce que la mort signifie, je le savais déjà avant ; mais depuis que m’a été arrachée la meilleure partie de moi, la mort, c’est en moi que je l’expérimente. Il Dolore est le livre que j’aime le plus, le livre que j’ai écrit dans les années horribles, la gorge nouée. Si j’en parlais, il me semblerait être impudique. Cette douleur ne cessera jamais de me déchirer ». Giuseppe Ungaretti

 

Fa dolce e forse qui vicino passi

Dicendo : « questo sole e tanto spazio

Ti calmino. Nel puro vento udire

Puoi il tempo camminare e la mia voce.

Ho in me raccolto a poco a poco e chiuso

Lo slancio muto della tua speranza,

Sono per te l’aurora e intatto giorno.

 

Il fait doux et peut-être que tu passes par ici

En disant : Que ce soleil et tant d’espace

T’apaisent. Dans le vent pur tu peux

Entendre le temps en marche avec ma voix.

J’ai peu à peu recueilli et je porte

L’élan muet de ton espérance

Je suis pour toi l’aurore le jour entier.

 

Hanno l’impercettibile sussurro,

Non fanno piu rumore

Del crescere dell’erba

Lieta dove non passa l’uomo.

 

Ils ont le chuchotement imperceptible

Ils ne font pas plus de bruit

Que l’herbe qui pousse

Heureuse là où l’homme n’est pas.

 

 

 

Ces extraits sont issus de : Une oeuvre originale de poésie Giuseppe Ungaretti traducteur Pratique et poétique de la traduction chez Guiseppe Ungaretti

Isabel Violante Picon - Presses Paris Sorbonne, 1998