27/07/2012
Nathalie Riera (Extraits de "Puisque Beauté il y a" traduit en italien par Francesco Marotta)
NATHALIE RIERA
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© Editions Lanskine Puisque Beauté il y a, 2010
Nathalie Riera à Port Lligat (Cadaquès, Espagne) en juin 2002
Extraits
Traduit en italien par Francesco Marotta
Ta voix en eau peu profonde: sa menthe des marais,
et ses graines qui germent à la lumière.
Ta voix à fleur d’eau qui m’appelle.
Me boire. Me susurrer. Me festoyer.
Mouvementée ma longue silhouette herbacée, poussée
par les vents et leurs risées amères.
Quelques égratignures à mes couleurs, et sur mes murs
de lierre et de pierre, volettent mes cursives de papillons.
A nouveau le chant de l’oiseau que les feuillages épient.
La géomancie de leur chute. L’arborescence de leurs
figures sur le sol.
Et pour toi et moi le prodige de ce que nous sommes
capables d’édifier pour nous conduire aux cimes et aux
racines de notre provenance.
Décrypter les initiales de notre amour.
Décrypter les ombres des sommets et des fossés, et le
grésillement du soleil dans les arbres.
Si nos rêves et nos pensées ne penchent plus du côté
du soleil, s’il n’y a plus rien à espérer de soi et de l’autre
que nos assortiments de plantes invasives.
--------------------------------------- (p.28)
La tua voce in acqua poco profonda: la sua menta di palude,
i suoi semi che germogliano alla luce.
La tua voce a fior d’acqua che mi chiama.
Bevimi. Sussurrami. Festeggiami.
Si agita la mia lunga figura erbacea, mossa
dai venti e dalle loro risate amare.
Qualche graffio ai miei colori, e sui miei muri
d’edera e di pietra, i miei svolazzanti corsivi di farfalle.
Di nuovo il canto dell’uccello che le foglie spiano.
La geomanzia della loro caduta. L’arborescenza delle loro
figurazioni sul terreno.
E per te e me il prodigio di ciò che siamo
capaci di costruire per portarci verso le cime e alle
radici della nostra provenienza.
Decifrare le iniziali del nostro amore.
Decifrare le ombre delle alture e dei fossati, e il
frusciare del sole tra gli alberi.
Se i nostri sogni e i nostri pensieri non si tendono più verso
il sole, se non vi è più niente da sperare di sé e dell’altro
se non le nostre combinazioni di piante invasive.
Des chuchotis d’insectes le papier que tu froisses,
le craquèlement de tes lèvres: ce que tu cherches
à écrire, alors que tu ne sais encore rien du froid,
et de ses crimes.
Un bruit d’abeille la mer et l’aube, écrire
Pour tout ce qui est terre, et fragile. Ainsi nos
feuilles rugissantes dans les poussières sonores des
cités, ou dans les arbres qui nous enseignent les
branches et leurs coups d’archets.
Et mes souvenirs blancs comme du jasmin.
--------------------------------------- (p.46)
Bisbigli di insetti il foglio che accartocci,
la screpolatura delle tue labbra: ciò che cerchi
di scrivere, quando non sai ancora nulla del freddo,
e dei suoi crimini.
Un ronzio d’ape il mare e l’alba, scrivere
per tutto ciò che è terra, e fragile. Così le nostre
foglie che urlano nella polvere sonora delle
città, o negli alberi che ci insegnano
i rami e i loro colpi d’archetto.
E i miei ricordi bianchi come il gelsomino.
Parfois massif est le bleu de la mer.
J’écris avec l’encre de la lisière, avec le réel ancré
dans la pierre, avec l’immédiateté de l’air, l’imminence
de l’instant, la contiguïté du noir et du blanc.
J’écris à l’orée de ce qui ne me tient plus en lisière,
et de ce que je maintiens dans la plus étroite servitude.
Le bleu massif de l’enfance dans la lumière de la
colline.
Ma verte contemplation.
--------------------------------------- (p.50)
A volte compatto è l’azzurro del mare
Scrivo con l’inchiostro del margine, con il reale ancorato
nella pietra, con l’immediatezza dell’aria, l’imminenza
dell’istante, la contiguità del nero e del bianco.
Scrivo sul limitare di ciò che non mi trattiene più nella morsa,
e di ciò che tengo nella più ferrea schiavitù.
L’azzurro compatto dell’infanzia alla luce della
collina.
La mia contemplazione verde.
■ La dimora del tempo sospeso (Francesco Marotta)
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Nota biobibliografica
Nata nell’aprile del 1966 (originaria di Lille), Nathalie Riera vive in Provenza, autrice di un saggio, La parole derrière les verrous (Ed. de l’amandier, 2007), e di raccolte di poesia: ClairVision (Ed. Publie.net, 2009), Puisque Beauté il y a (Ed. Lanskine, 2010), Variations d’herbes e Paysages d’été (in via di pubblicazione entro il 2012).
Pubblicata in riviste cartacee e siti telematici dedicati alla poesia e alle arti figurative, ha tenuto seminari di scrittura e partecipato a letture pubbliche nelle mediateche, le prigioni, le scuole.
Ha creato la rivista telematica Les Carnets d’eucharis, che gestisce dal marzo 2008 (34 numeri editi fino ad oggi).
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14/07/2012
Francesco Marotta
Francesco
MAROTTA
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© Site Les Carnets d’Eucharis
© SOURCE PHOTO | PRIVEE
EXTRAITS
Il verbo dei silenzi
Francesco Marotta, Il verbo dei silenzi
Edizioni del Leone
Traduction de Raymond Farina
(Entre pupille et langue)
Tra pupilla e lingua
**
Erodée par l’infinité du feu
la pierre que je chante.
Seuil où s’enfonce un cri.
Eboulis d’alphabets par l’aube recueillis
dans ses silences de lumière.
Signes de fièvre
sur l’unique miroir sauvé
de l’incendie de l’ombre.
La mémoire parfois s’illumine
de ces fragiles voix
que gemme une errance de sable.
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Erosa da infinità di fuoco
la pietra che canto.
Soglia dove si addensa un grido.
Alfabeti franati l’alba raccoglie
nei suoi silenzi di luce.
Segni di febbre
sull’unico specchio scampato
all’incendio del buio.
La memoria talvolta si illumina
di queste fragili voci
gemmate da un vagare di sabbia.
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Paroles de sel
sur la pierre silencieuse des jours.
Un chant que remue le ressac
parmi des vagues semées d’écumes.
Parmi des lueurs incertaines.
Ici où un vers
vaut ce qu’il vit de temps
à l’insu de l’ombre
(une fleur d’aubes brûlées
façonnée sur la crête d’échos
absents)
inventer les lumières de la sentence.
La flamme est une voix en quête de demeure.
Obscur accent qui plie les cartes
de routes indéchiffrables.
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Parole di sale
sulla pietra silenziosa dei giorni.
Un canto che muove la risacca
tra onde seminate di spume.
Tra chiarori incerti.
Qui dove un verso
è quanto del tempo vive
all’insaputa del buio
(un fiore di albe bruciate
plasmato nella creta di echi
assenti)
inventare lumi di condanna.
La fiamma è voce in cerca di dimora.
Oscuro accento che curva le mappe
di rotte indecifrabili.
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Couleurs des syllabes
fêlées par le ressac du vent.
La mer aussi se nourrit des floraisons absentes.
Retourne à son lieu d’origine
la vague qui murmure
pétrifiée dans l’écho
comme flamme de vols déjà éteints.
Et la parole est air endurci dans les profondeurs.
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Colori di sillabe
incrinate da risacche di vento.
Anche il mare si nutre di fioriture assenti.
Ritorna al luogo d’origine
l’onda che sussurra
pietrificata nell’eco
come fiamma di voli ormai spenti.
La parola è aria indurita nei fondali.
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Eclats de vie
dans des livres brûlés.
Je disperse sur le sol des semences de cendres
pour que mes yeux puissent entendre.
Mes lèvres voir.
Dès que les ombres vont décroître
j’enlèverai mes mains du feu.
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Schegge di vita
nei libri bruciati.
Spargo semi di cenere al suolo
per avere occhi che sentono.
Labbra che vedono.
A ombre appena calate
ritirerò le mani dal fuoco.
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Fièvre subtile de la métamorphose.
Allumée sur la frontière
qui entre pupille et langue
rappelle le temps corrodé
ramifié en cercles de flamme.
L’éclair surgit de la blessure.
Parole qui devient obscure
si quand elle donne un nom au monde
toutes les choses révélées
ont déjà consumé leur plus secret visage.
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Febbre sottile della metamorfosi.
Accesa sul confine
che tra pupilla e lingua
ricorda l’età corrosa
ramificata in circoli di fiamma.
Il lampo è sorgente di ferita.
Parola che si oscura
se nominando il mondo
alle cose rivelate
ha già bruciato il volto più segreto.
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Le temps où demeurent les cris
est constellé de lumières
qu’assiège le silence.
Dans ce grumeau d’éclairs tourmentés
par des étoiles ayant erré sur des orbites inconnues
force ton regard
à combler l’air usurpé
afin qu’il se déploie
pour dépouiller les images
de la blanche superficie de la mort.
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Il tempo dove dimorano grida
è costellato di luci
assediate di silenzio.
In quel grumo di lampi tormentati
di stelle erranti per orbite ignote
costringi gli occhi
a colmare l’aria usurpata
affinché si spandano
a predare di immagini
la bianca superficie della morte.
■ Fiche bio-bibliographique :
Francesco Marotta est né à Nocera Inferiore, dans la province de Salerne en 1954. Il a fait des études classiques, est titulaire d’une licence de philosophie et de lettres modernes et vit dans la province de Milan, où il enseigne la philosophie et l’histoire. Ses textes et ses traductions ont été publiés dans les revues : Alla Bottega, Portofranco, Anterem, Convergenze, Il Segnale. Parmi ses recueils figurent Le Guide del Tramonto (Firenze, 1986) ; Memoria delle Meridiane (Brindisi, 1988) ; Giorni come pietre (Ragusa, 1989) ; Alfabeti di Esilio (Torino,1990) ; Il Verbo dei Silenzi (Venezia, 1991) ; Postludium (Verona, 2003) ; Per soglie d’increato (Bologna, 2006) ; Hairesis (Milano, 2007) ; Inpronte sull’acqua (Sasso Marconi, 2008) ; Esilio di voce (Messina, 2011).
En anthologies, il a fait paraître Creature di rogo (1995) et Notizie della Fenice (1996).
Ses textes ont été traduits en allemand, par Stefanie Golisch, en albanais, par Gezim Hajdari, en français et en espagnol. Ses contributions critiques (notes, recensions, préfaces, essais) sur des auteurs contemporains (Bonnefoy, Neri, Cepollaro etc.) figurent sur la toile ou sur son blog.
Il gère l’espace web : http://rebstein.wordpress.com
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