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06/03/2014

Marcelin Pleynet, "L'étendue musicale" (une lecture de Pascal Boulanger)

 

 UNE LECTURE DE PASCAL BOULANGER

Létendue musicale
MARCELIN PLEYNET

Editions Gallimard, coll. L’Infini, 2014

 

Site officiel | © http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-Infini/L-etendue-musicale

 

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 D’un livre à l’autre et quelque soit les registres d’écriture, Marcelin Pleynet nous donne à lire une odyssée du nom propre. A l’affirmation du non (sous couvert du oui) son oeuvre ne cesse d’opposer l’affirmation du Nom dans l’éclat du oui. N’est-il pas fidèle au foyer fixe de ses désirs : les livres, la peinture, la musique – la poésie en somme – celle qui mêle le combat musical à la maîtrise du temps, définit l’assomption dans l’être sous le mode de la kénose. Car il s’agit bien de se vider de l’asservissement au contrat social et de choisir une traversée solitaire et sensible se chargeant, par l’oreille et par la voix, de faire résonner l’infini. Pour être l’hôte de l’étendue musicale qui fait vivre et vivre en dehors du désenchantement général, Pleynet invente l’art du déplacement, à partir duquel la circonférence est partout et le centre nulle part. Les premières messes à San Francesco della Vigna, les Vêpres de la Vierge de Monteverdi, la bibliothèque Marciana, L’Annonciation de Titien dans l’église de San Salvador, les frontons de Palladio, l’étendue des îles qui s’éclairent… Voici Venise, autrement dit, plus besoin de chercher ce que l’on croyait perdu. Le réel apparaît immédiatement possible – sans commencement et sans fin – dans la mobilité et la clandestinité et il devient facile d’être léger et délié. Pour ne pas mourir sur les saisons, il faut atteindre le point central de l’intériorité qui témoigne sur la beauté des choses. Dans la célérité des signes, la phrase de ce roman mène jusqu’à l’irisation de la pensée, jusqu’au  vaste ciel de Venise à peine bleuté, lumineux, transparent. Jamais l’écriture de Pleynet n’a été autant détachée des rumeurs et des ressentiments de l’histoire. L’absence de décision ruine tout lien, la vie secrète, la vie d’esthète demeure la vraie vie.

Pascal Boulanger, mars 2014 © Les Carnets d’Eucharis

 

MARCELIN PLEYNET

Né le 23 décembre 1933 à Lyon, poète, romancier, critique d'art et essayiste français. Il a publié un grand nombre de volumes de poésie, deux romans et six volumes de Journaux. Titulaire de la chaire d’esthétique à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris de 1987 à 1998, il a été directeur gérant de la revue Tel Quel de 1962 à 1982.

 

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Sur le site : Marcelin Pleynet| ©  Cliquer ICI

 

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