20/01/2014
The Black Herald N°4
REVUE
The Black Herald
Issue #4 - 2013
Literary magazine – Revue de littérature
Poetry, short fiction, prose, essays, translations.
Poésie, fiction courte, prose, essais, traductions.
The Black Herald
is edited by Paul Stubbs and Blandine Longre
Comité de rédaction : Paul Stubbs et Blandine Longre
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Anthony Seidman
■ Source photo : http://bagatelapress.com/anthony-seidman
Extrait
NOISE | BRUIT
C’est
le muezzine entonne, la trompette
commence sa fanfare, le West-End Blues d’Armstrong,
à présent la hanche de Coltrane vibre du lait de l’induction, les os font frémir
les particules isolées d’hélium et de poussière dans l’immensité des espaces interstellaires ;
jappement du coyote, buisson de sauge bruissant dans le vent, miaulements de chats en chaleur comme des belles dans d’étouffantes cabanes marinant dans l’urine et l’huile de moteur ; puis vient la liturgie de la brebis égorgée, le
frémissement du crotale enroulé, langue bifide humant la fournaise, les aboiements nocturnes du chien enchaîné tandis que le froid fait miroiter l’air, & les galaxies
explosent en lacis d’hydrogène - se répandent
des nuages cosmiques qui ont la forme de crème versée dans l’eau
une météore tombe en pluie avec un plic plic plic plic
dans l’atmosphère…
et un criquet se frotte les ailes,
nimbé de sa singulière musique
------------------------- (p.125)
Georgina Tacou
Extrait
LADY COLOR
Je te vois, ma bête. Phacochère, satan de perle, faïence rouillée, boréal charbon. Je te vois, sale chien de mon âme. Regarde au-dehors, une forêt d’arbustes mièvres, de la même prétentieuse espèce, se prenant pour des séquoias. N’est pas sempervirens qui veut. Nul besoin de hache, ils n’ont pas de racines, vois comme ils ploient. Ici, dans ma pépinière, nous planterons des tubercules, grenades bondées de couleurs qui nous sauteront au visage. Mais retire ta chemise, je veux laper la vodka au creux de ta clavicule.
I can see you, my beast. Wart hog, pearly satan, rusty china, coaly boreal. I can see you, filthy dog of my soul. Look outside, a forest of vapid shrubs, of the same pretentious species, taking themselves for sequoias. Not everyone has got what it takes to be a sempervirens. No need for an axe, they have no roots, look at the way they bend. Here in my nursery, we will plant tubers, grenades chockfull of colors that will explode in our faces. But do take your shirt off, I want to lap up some vodka from the hollow of your shoulder blade.
------------------------- (p.62/63)
■ Revue The Black Herald, n°4, 2013
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