16/06/2011
Georges Guillain, Avec la terre, au bout - éd. Atelier La Feugraie, 2011
Là simplement là parmi le blanc des linges l’été haute chimie de l’air des nerfs et la circulation partout du doute et des promesses à quoi toujours distincts se mélanger mais comme on brasse un jeu de cartes ou les figures sans bien jamais s’y retrouver – perplexes – on est ainsi dans la brouille incertaine des choses marchant solidement pourtant sur des herbes des pailles admirant les jardins où tremble avec aplomb sur des fils l’énergique lessive des hommes |
Après Compris dans le paysage (Editions Potentille, 2010) où l’auteur s’efforçait de rendre compte du sentiment complexe né de la rencontre, sur le site du camp de concentration du Struthof, entre le sentiment merveilleux d’être vivant dans le cadre idyllique d’une nature apparemment offerte et le malaise provoqué par la connaissance des atrocités autrefois commises dans ce même décor, Avec la terre, au bout (Atelier La Feugraie, 2011) continue de creuser la question de notre difficile présence au monde. Et du juste usage des mots nécessaires à la dire.
Les cinq parties qui composent le livre dessinent comme un itinéraire partant du sentiment premier d’une sorte de dispersion ou de réinvention perpétuelle de soi dans l’écriture, pour s’accomplir dans l’affirmation d’une unité retrouvée dans le présent d’un monde accepté comme il est, non plus hostile et froid, mais d’une force égale, ne réclamant rien de nous. Qu’une approche impalpable sans mots.
Traversé par l’expérience de la perte mais aussi de la rencontre infatigable avec le monde, ses saisons, ses paysages, jamais décrits mais toujours éprouvés, en mouvement, Avec la terre, au bout est un livre constamment incarné, pénétrant, se tenant au plus près de l’expérience unique et à jamais indécidée de vivre.
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« Depuis 1984, L’Atelier La Feugraie, à travers sa collection L’Allure du chemin, publie des textes de poètes français et étrangers qui témoignent (au-delà de leurs «allures» différentes : poèmes, notes de journal, aphorismes, proses poétiques…) d’un cheminement, d’une expérience intérieure, d’une quête : tenter de mieux saisir le rapport de l’homme au monde à travers la poésie conçue, ainsi que le voulait Rilke, comme «manière de vivre», «mode de vie».
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