Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/01/2011

Franco Fortini, Une fois pour toutes

FF4.jpg

En traduisant Brecht

 

Un grand orage

tout l’après-midi s’est tordu

sur les toits avant de crever en éclairs, en eau.

Je fixais des strophes de ciment et de verre

où étaient des cris, plaies murées, membres

également miens, auxquels je survis.

 

[…]-------------------------- 

 

La poésie des roses

 

I.

 

Roses, roses poudreuses, quelle âpreté

dans vos souches la nuit, roses cambrées

d’épines, pareilles aux forts ligaments,

aux muscles secs de la jeune femme

que dans l’auto ses soies palpent, et le cuir

mais molle si des phares l’empoignent, mais marbrée

le long du cou, comme les roses contuses

quand minuit les travaille, d’orties.

 

[…]-------------------------- 

 

Exultet

 

Regarde-la

 

Regarde-la, olympe déployé.

La masse de métal que la mitraille a percé.

Tempes et deltoïdes, colosse, noire valve et verte, astre.

Qu’elle boive os et nerfs, toujours vierge broyeuse

de la hampe au clipeus, mère hébétée. Contre

votre terreur, dorsales oxydées, voici l’envol.

 

Comme tu cries …

 

Comme tu cries dans la grotte comme

tu cognes tes épaules aux musculatures

du vin et des mains sauvages !

 

[…]-------------------------- 

 

En traduisant Milton

 

Les arbres les froids, drus, grands arbres

et aussi arbustes mais tous verts blancs

avec palmes et flèches ramifiées et fils

à la cime du bois, fugaces figures les arbres

heureux de givre et ronds, gaines

écorchées de lait aigre et les pâtures

dilatées en gramens et scintillements

les ruisseaux allumés d’épées mouvantes

et le souffle du vent dans les hauteurs …

 

 

 

 

 

« Une fois pour toutes »

FRANCO FORTINI, Poésies 1938-1985, Editions Fédérop

Traduit de l’italien par Bernard Simeone & Jean-Charles Vegliante

(édition bilingue) 

 

Le site de l’éditeur

■ LIEN :http://federop.free.fr/federop.htm

 

 

 

Les commentaires sont fermés.