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04/10/2010

William Carlos Williams

WCW_par G. Paul Bishop, Jr.JPG

Photo : G. Paul Bishop, Jr

« FEMME QUI MARCHE » 


 

Un nuage oblique de fumée pourpre

couvre la silhouette laiteuse

de façades et d’arbres minuscules –  

un petit village –  

qui s’achève en une lame dentée

d’arbres recouverts de brume

sur une feuille de ciel gris.

 

A droite, faisant saillie,

un angle de toit écarlate.

A gauche, une moitié d’arbre :

 

- quelle bénédiction que

de te revoir dans la rue,

femme puissante

qui avance avec les hanches ondulantes,

les seins pointés,

les épaules souples, les bras pleins

et les mains fortes et douces (je les ai senties)

en portant le lourd panier.

 

J’aimerais te voir plus souvent !

Et pour une autre raison

que les œufs frais

que tu nous apportes régulièrement.

 

Oui, toi, aussi jeune que moi,

aux sourcils anguleux,

aux doux yeux gris et à la bouche avenante ;

toi qui marches vers moi

en descendant de cette morte colline !

J’aimerais bien te voir plus souvent.

 

 

William Carlos Williams, « Al que quiere ! », Librairie La Nerthe, 2007, (pp. 20/21)

Commentaires

Le chant est si simple qui dit tout de l'attente!
Merci.

Écrit par : Xavier Lainé | 04/10/2010

Merci Nathalie pour votre réponse. J'ai bien envoyé le mail hier... et il est revenu après un petit tour que j'imagine champêtre.. sans oser vous approcher. Peut être qu'en lui donnant plus d'élan... Le problème n'est donc pas résolu. Dure confrontation que celle imposée par le sens unique.
Si je rencontre la "femme qui marche" je lui donnerai un oeuf à mettre dans son panier; le courrier se trouvera dedans. A bientôt.

Écrit par : jlb | 04/10/2010

Un de mes incontournables , mais en anglais ! tout particulièrement spring and all" un manifeste poétique de sa jeunesse qu'il renia un peu par la suite , à mon avis à tort, tout y est déja :!

Écrit par : Astrud | 04/10/2010

Les commentaires sont fermés.