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16/12/2008

Trèfle blanc

Trèfle blanc

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Autre chose que sang et cendre

gris de l’air

tendre terre la douce lenteur des choses

                        ne dire rien dire

écouter ce silence où je t’embrasse

plissures du présent à ses lèvres qui rougissent

où tu m’embrasses

                        s’efface ce qui se répand

seulement du frémir

sur la peau qui reçoit la main

où se renouvelle lent et tant

 

N’y a pas à dire quand tout est à dire soit

laisser se découvrir deviner

comme reconnaître démêler

que blanc n’est pas le contraire de noir

 

mais du bruire sur les couleurs

qui serpentent surplombent la cacophonie

ce silence par où je dis aussi

ses feuillures où écrire

 

Trifolium repens goudron&plastique

collines&vergers ne sont pas rhétoriques

les éclairs frappent les plexiglas

Le miracle n’est jamais ce que tu attends

 

vers ce vert où nous allons

manger l’herbe

plante repliée à l’annonce des tempêtes

fichus noirs que les vents arrachent

 

muette tu m’aimes

 

Mais pas me plaindre

dans ce cahot-monde qui n’est pas la nuit

me reprocher les plaies sur les fruits

 

cela qui vient qui ressasse

je bouche mes yeux à ce qui s’entasse

suis sans goût pour ce qui est boue

 

 

à tes doigts mes quatre pétales

 

©Nathalie Riera, décembre 2008 - (Inédit)

 

Commentaires

Embrasser un texte de Nathalie Riera, c'est embrasser la poétesse dans son être même. Pas de différence entre elle et son art. C'est pourquoi on ne peut raisonnablement douter de la portée de cette poésie-là. Elle ne ment jamais, de même que la peau. Elle est sens, de partout.

Écrit par : Gérard | 19/12/2008

Quelle présence ! J'ai lu, puis relu, avec la même joie de lire et de sentir !

Écrit par : Ile | 20/12/2008

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