14/06/2013
Paul Blackburn
PAUL BLACKBURN
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© Poésie Poetry
©SOURCE PHOTO | INTERNET | Paul Blackburn (1926-1971)
EXTRAITS
Villes suivi de Journaux
…
Traduction de l’anglais (Etats-Unis) par Stéphane Bouquet
■
■ Sur le site Les Carnets d’Eucharis
http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/paul-blackburn/
P. BLACKBURN, Villes suivi de Journaux
Editions José Corti, 2011
(traduit par Stéphane Bouquet)
(FLEXIONS)
**
les fleuves de l’après-midi
coulant autour de toi quand tu
bouges t’arrêtes et après
debout dans ma salle de bains
nue parmi les jeunes plantes
dans la lumière verte et que tu chantes
doucement pour toi-même
------------------------- (p. 137)
(A FAIRE, SE REVEILLER)
**
Quelqu’un ici
te respire
à 5 h du matin dans la lumière jaune
Eté.
Et je te respire, les endroits
où nos corps se touchent sont chauds,
j’entends la mélodie légère ton souffle
en silence, ma tête
et mes épaules se déplacent dans l’aube pour saisir
les différents angles d’un peu de visage
et de chair endormis
quand ils inspirent
près de moi.
J’inspire, je
te respire
ici près de moi
dans la lumière jaune, je capture
différents angles de ton visage et de tes seins, tes
hanches saillantes
et soyeuses sous le ventre doux, ton
visage est différent chaque
fois que je bouge, l’angle de ta hanche, la rondeur des
seins . A Guadalajara, 55
kilomètres de Madrid
disent
toutes les affiches, je
me soulève sur un coude, dégringole, et
pose ma tête entre tes jambes pour
te goûter, la
dernière chose
qui reste .
------------------------- (p. 157)
(JOURNAL : JUIN 1971)
**
L’épicéa de l’autre côté de la fenêtre
de la chambre bourdonne de guêpes
et d’abeilles cette année encore . La
mangeoire des oiseaux cloués un peu plus bas de l’autre côté de
l’arbre
assez haute pour les oiseaux, assez basse pour que je puisse la remplir
sans monter sur quelque chose . Hier,
Joan vit deux cardinaux de tout près . Un couple
: rouge brillant du mâle, rouge chamois
de madame . sont restés toute la matinée
à chanter . ça lui fit si plaisir .
13 . VI . 71
------------------------- (p. 208)
**
O M B R E d’un grand oiseau
qui flotte
plus bas sur la moitié ensoleillée de la route
court d’est en ouest . Nous
ici, sous l’abri des arbres, au
sud de la rue
on attend que le lézard vienne,
que le chat se pointe à la fenêtre du toit
miaulant pour entrer .
Nous sommes des animaux affamés rodant sur cette route.
Je me demande, TOUT CELA EST-IL DE L’AMOUR ?
Nous sommes allongés ici dans l’ombre de l’après-midi
l’ombre des couvertures a glissé .
Amour & faim . L’oiseau
le lézard, le chat,
nous-mêmes . Les ombres de la couronne
des arbres
balaient la moitié de la rue, sur
la chaussée et le caniveau. plus bas.
Ombre d’une feuille.
22 . VI . 71
------------------------- (p. 216)
(A B C DAIRE)
**
Avant les hommes
étaient des dieux, les animaux
étaient eux-mêmes, aucun
sens de l’immortalité pour
ainsi dire. Comment
vivre les uns avec les autres
au fond, n’alla jamais
sans problème . Le
dieu à tête de chacal, le
lion à tête de femme, les
gorgones étaient les protectrices des hommes durant
ce long voyage . Nous
portons le M O T avec nous.
Viens maintenant, lis : un nouveau
monde est en train d’arriver
25 . VI . 71
------------------------- (p. 218)
JOSÉ CORTI
ÉDITIONS
2011
AUTRES SITES A CONSULTER
■ EPC : http://epc.buffalo.edu/authors/blackburn/
■ TERRES DE FEMMES : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2011/11/paul-blackburn-villes-suivi-de-journaux.html
■ MODERN AMERICAN POETRY : http://www.english.illinois.edu/maps/poets/a_f/blackburn/about.htm
■ EDITIONS JOSE CORTI : http://www.jose-corti.fr/titresetrangers/Villes_journal_Blackburn.html
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24/11/2011
Paul Blackburn
— eDITIONS JOSE CORTI, 2011 —
Paul Blackburn
Villes suivi de Journaux
. B L A C K A N G E L .
par angele paoli
Blackburn, Paul Blackburn. Américain et poète. Quelque chose du feu et de noir dans son nom. « An angel », ― black angel un peu voyou un peu voyeur ? ― qui bat le pavé de la ville. Et un poète « accro » aux « magnétos » dont il se sert pour enregistrer les voix qui hantent l’atmosphère, la traversent et l’habitent. Bribes de conversation saisies au hasard des rues, onomatopées et rumeurs, claquements et cliquètements, grincements, roulements et rythmes.
Peu connu en France, si ce n’est de quelques lecteurs aficionados de la poésie d’outre-Atlantique, Paul Blackburn a fait cet automne son apparition dans le paysage poétique de l’Hexagone. Traduit dans son intégralité par Stéphane Bouquet, le recueil de Cities/Villes vient d’être publié dans la Série américaine des éditions José Corti, accompagné et complété d’extraits de Journals/Journaux. Ainsi composé, du « premier livre de taille » de Paul Blackburn d’une part, et, de l’autre, des Journaux des dernières années de sa vie, l’ouvrage proposé par l’éditeur offre un parcours poétique dense et envoutant. Et du personnage du poète, une vision profondément humaine et profondément attachante.LIRE LA SUITE (sur le site Terres de femmes)
Paul Blackburn
Poète américain
(1926-1971)
■ LIEN :http://www.jose-corti.fr/
LES PATURAGES DE L’ŒIL
Des floculations de cirrus suspendus
précipitent
dans le tube du ciel au-dessus de la rue,
couvrent d’un toit l’œil vieillissant dans sa flaque
enfermant ses
reflets sous une croûte de glace
Crac
Sourd, mais
L’œil regarde dehors
et des rangées de moutons aléatoires paissant au-dessus du parc
se nourrissent
de la seule herbe qu’il y a en ce matin d’hiver
/
dans l’esprit
L’œil, oui
vieillissant dans sa flaque,
mais ouvert .
O U V E R T
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VILLES, SUIVI DE JOURNAL
Paul BLACKBURN
éditions José Corti, 3 novembre 2011
Traduit de l'anglais par Stéphane Bouquet
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