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21/05/2009

Henri Meschonnic

Henri MESCHONNIC

 

De monde en monde

 

Couverture de Françoise Bissara-Fréreau

Collection Cahiers d'Arfuyen n°178

 

DE MONDE EN MONDE.jpg

 

     Après Puisque je suis ce buisson (2001), Tout entier visage (2005) et Et la terre coule (Prix de Littérature Francophone Jean Arp 2006), De monde en monde est le quatrième ouvrage d’Henri Meschonnic que publient les Éditions Arfuyen.

     « un arbre pousse dans mon attente / je suis pris entre / ce que j’attends et ce qui  / m’attend et le temps est ce  / que tu fais de moi ce que / je fais de toi / notre temps / est le monde ». D’un vers à l’autre, d’un thème à l’autre, la parole d’Henri Meschonnic est d’une fluidité toujours plus étonnante, mais cette coulée de la langue, faite de reprises, d’enjambements, d’assonances, reste toujours sous tension, ne s’égare jamais.

     Le poème de Meschonnic semble fait de mots allant à l’aventure, d’où leur fraîcheur, leur souplesse, leur humour malicieux. Mais, peu à peu, c’est tout un paysage mental qu’ils font apparaître, sans que l’on sache d’où ni comment. Le monde naît mot à mot sous nos yeux et le poète semble le premier à s’en étonner : « je ne parle pas mes mots / ce sont mes mots qui me disent / et qui me réconcilient / avec tout ce que je ne connais pas ».

     Mais aussi rapide soit la langue, la vie va plus vite encore, et c’est comme une course incessante : « je ne cours pas après la vie c’est elle / qui me croise et me recroise  / à chaque regard chaque rencontre / j’en ai dans toutes mes mains / je la crie de tous mes yeux  / et elle s’endort dans mes bras / j’en perds le compte du monde / je ne fais plus de différence  / entre la mémoire et  / l’oubli ».

     Il faut donc toujours recommencer, la partie n’est jamais gagnée : « chaque moment je recommence / le désert / je marche chaque douleur un pas / et j’avance / de monde en monde ». Coulée de langue comme une ivresse, comme une course, comme une dépossession : « et nous roulons dans le monde / comme des galets dans la mer / comme on rêve / d’oublier / que chaque instant est du sang  / que d’autres d’autres  / coulent de nous ». Écrire, encore, à perdre haleine.

 

 

 

Texte © Editions Arfuyen

 

 

 

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