22/04/2009
Guillaume Apollinaire
LARRON
(…)
Il y avait des fruits tout ronds comme des âmes
Et des amandes de pommes de pin jonchaient
Votre jardin marin où j’ai laissé mes rames
Et mon couteau punique au pied de ce pêcher
Les citrons couleur d’huile et à saveur d’eau froide
Pendaient parmi les fleurs des citronniers tordus
Les oiseaux de leur bec ont blessé vos grenades
Et presque toutes les figues étaient fendues
(…)
G. APOLLINAIRE, Le larron « Alcools », éd. Gallimard, 1920, (p.69)
VENDEMIAIRE
(…)
Actions belles journées sommeils terribles
Végétation Accouplements musiques éternelles
Mouvements Adorations douleur divine
Mondes qui vous rassemblez et qui vous ressemblez
Je vous ai bus et ne fus pas désaltéré
Mais je connus dès lors quelle saveur a l’univers
Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers
Sur le quai d’où je voyais l’onde couler et dormir les bélandres
(…)
Ibid, (p.142)
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